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23 avril 2008
Merci (2)
Le festival de Romans s’est terminé sans moi : je n’ai pas fait le voyage jusqu’à Romans sur Isère.
Je n’espérais pas gagner mais j’ai été surpris des résultats.
Enfin, les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas.
À propos, vous aimez le rouge sur fond noir vous ? Parce que je pourrais relooker, s’il n’y a que ça… non, je plaisante, mes pauvres yeux n’auraient pas la force de me relire.
Ce que j’attendais de la finale, c’est surtout un petit retour de la part du jury, un encouragement éventuel et peut-être quelques conseils. Oh, pas grand-chose, juste un petit mail pour me dire ce qu’ils avaient lu, ce qui leur avait plu, plus ou moins, tant sur la forme que sur le fond. Cela ne faisant visiblement pas partie de leur attribution, j’ai écrit à chacun d’eux en insistant bien sur l’aspect didactique et non pas revendicateur de ma démarche : « Je compte sur vous pour ne me faire aucun cadeau : mon objectif est de progresser, pas de me complaire dans la médiocrité. »
Pour l’instant, j’ai reçu une réponse. Elle ne correspond pas à mes attentes : c’est un vrai cadeau. Merci à vous, ça m’a bien boosté !
10:50 Publié dans In vivo | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : festival de Romans
Commentaires
Le mercredi 23/04/2008 à 12:45 par Aude :
Tes lecteurs te décernent le prix.
Je suis allée voir le blog qui a gagné dans ta catégorie, je préfère le tien sans flatterie aucune. C'est sincère.
Le mercredi 23/04/2008 à 16:02 par A@T :
Dommage que vous n'y soyez pas allé, j'aurais aimé avoir votre description de cette manifestation par curiosité.
Le mercredi 23/04/2008 à 19:00 par Laurent Morancé :
Contre le rouge sur fond noir.
Et pour vous.
Le mercredi 23/04/2008 à 20:36 par Un mot passant :
La décision du jury ne changera rien au niveau de mon choix personnel. Noir sur blanc, c'est de ce côté-ci que ce trouvent mes promenades préférées.
Bonne continuation pour notre plaisir à tous !
Le jeudi 24/04/2008 à 09:02 par M&A :
Comme disait Pierre de Coubertin, "l'important est de participer".
Le jeudi 24/04/2008 à 11:43 par Georges :
Cher Vagant, vous attendez toujours trop des Autres (lecteurs, critiques, amis, etc.). Relisez la Lettre à un jeune poète de Rilke, c'est en soi-même que l'on trouve ce que l'on cherche. Les Autres peuvent vous encourager, vous donner, parfois, quelques petits conseils utiles, mais il ne changeront rien, fondamentalement, à ce que vous devez faire. Bien sûr, il y a le cas de Maupassant, qui dit-on, a appris à écrire avec Flaubert... Mais je ne crois guère à ce mythe. L'art d'écrire ne s'enseigne pas.
Par parenthèse le Blog qui a gagné le concours dans votre catégorie jette un discrédit total sur le jury, et peut-être même sur cette manifestation...
Le jeudi 24/04/2008 à 18:31 par bénédicte :
Aaaaargh... Rouge sur fond noir ! Damned ! Vous avez osé ! :D
Rouge et noir, ça me fait toujours penser aux parures de bazars bas de gamme pour pétasses en chaleur. Oui, je sais c'est pas gentil. Je ne suis pas gentille.
Mais tout ce que je vous ai dit à propos de votre non-victoire à ce concours était très sincère. Et vous avez des atouts, tant dans le style que dans la construction du récit que d'autres n'ont pas. Et je le redis ici histoire que ce soit clair, le blog gagnant n'était pas mon favori. Tout ça ne doit en aucun cas vous décourager, c'est pas le Goncourt hein.
@+ Vagant :o)
Le jeudi 24/04/2008 à 22:42 par Comme une image :
À mon avis, ça n'avait pas beaucoup de sens de participer à ce concours, de se démener pour être finaliste pour ... ne pas se rendre au festival, là où tu aurais pu in vivo rencontrer des éditeurs et discuter directement plutôt que de quémander (avec style) un peu d'attention et des conseils par courriel.
J'ai lu sur le burp d'Impudique (tu me pardonneras cet aveu : c'était elle ma favorite) son récit de Romans et j'y ai lu un peu d'amertume et c'est dommage. Un jury reste un jury, la réunion de quelques personnes (coucou Béné !) n'ayant rien d'autre que leur sensibilité à défendre, et sûrement pas des détenteurs de la vérité absolue, qui en matière de création artistique n'existe évidemment pas.
Je ne sais pas ce que tu pourrais obtenir comme conseil que tu retiendrais plus qu'un autre. Entre un qui te dira « c'est complètement nul ! oublie l'écriture et tente le tricot » et un autre qui te lancera « ton écriture est superbe de sensualité, continue ! », lequel écouteras-tu ? Quel avis te semblera le plus « avisé » ?
Je pense que la littérature, comme les autres productions artistiques, nécessite un peu de « technique » et pour le reste, c'est en soi qu'il faut puiser la force, l'énergie, la capacité à avancer, à produire.
Une de mes grandes « expériences » fut de visiter le musée Picasso à Barcelone (d'où je t'écris, mais c'est une coïncidence). Ce n'est pas du tout un musée majeur, loin de là, mais on y trouve beaucoup d'œuvre du jeune Picasso : c'est de bonne facture, mais très académique. Picasso ne dessinait pas des femmes de traviole en trois coup de pinceau par absence de maîtrise (de la technique), loin de là, mais simplement parce que sur cette base technique apprivoisée, il avait pu exprimer sa pure sensibilité artistique, et c'est bien à lui qu'il la devait, pas à son prof de dessin.
Le vendredi 25/04/2008 à 01:25 par bénédicte :
Re.
@ comme une image : Je ne suis pas d'accord. C'est tout à fait légitime que Vagant cherche à savoir si ses textes ont plu ou non. A sa place j'en aurait fait autant. Je ne vais pas dire ici pourquoi il n'a pas été retenu (ça vous ferait bondir) mais je lui ai dit à lui.
Ceci dit, s'il y a une part de suggestivité dans les goûts et les couleurs (et que le rouge et noir nous pètent la rétine) il y a aussi des critères objectifs qui font qu'un texte est bon ET susceptible d'atterrir sur du papier. Construction, style, richesse et intérêt du contenu, capacité d'élaborer une histoire et de donner de l'épaisseur aux personnages, etc. Et aussi, et ça c'est ce qui me semblait important aussi, aptitude à sortir du "format blog". Et d'après moi encore, Vagant était le seul à en être capable parmi les cinq finalistes. Voilà, ça n'engage que moi, mais comme ça c'est dit.
Le vendredi 25/04/2008 à 15:16 par françoise :
Pourquoi avez-vous à ce point besoin du regard des autres, Vagant? Demander des conseils, ok, lire beaucoup les auteurs pour repérer leurs techniques, sûrement, mais chez vous, l'envie d'être jugé (en bien ou en mal) est presque obsessionnelle et c'est dommage car je reste persuadée que cela bride votre talent et vous pousse à des "effets de style" qui l'altèrent parfois, dans l'espoir que cela séduira vos lecteurs/trices. Je vous l'ai dit ici et ailleurs, ce qui doit être obsessionnel, c'est votre besoin d'écrire. Comme disait je ne sais plus quel auteur: "si écrire n'est pas vital pour vous, renoncez-y et vivez!"
Le vendredi 25/04/2008 à 18:35 par Georges :
Françoise, c'est Rilke justement!
Le vendredi 25/04/2008 à 18:36 par Comme une image :
@ Bénédicte > C'est bien dommage que tu ne nous dises pas ce qui se passe au sein du jury du festival, surtout si c'est pas net. Y êtes-vous tenus par un engagement de confidentialité ?
Et puis je me permets de nuancer ton propos : Vagant ne cherche pas à savoir si ses textes plaisent mais comment ses textes pourraient plaire plus encore (puisque sa quête est de s'améliorer). Or, je ne suis pas sûr que ce soit au sein du jury du festival du blog de Romans qu'il trouvera son graal (cela dit, ici ou ailleurs). Je rejoins Françoise dans sa conclusion ; pour moi, le besoin d'écrire doit d'abord venir d'une envie intérieure de faire jaillir quelque chose plutôt que de créer, je ne sais pas, un objet textuel de séduction.
Le samedi 26/04/2008 à 00:13 par balmeyer :
J'imagine que se mettre d'accord sur des blogs doit être assez difficile... surtout si l'un des jurys est lui même l'éditeur, le patron de la boutique en quelque sorte, sa voix doit être plus "pesante", dans le sens qu'il prendra les risques de sortir tout ça sur papier ? Je ne sais pas.
>>comme une image : tu dis "surtout si c'est pas net", je ne crois pas qu'il en soit ainsi. Avec tout ça, je n'ai pas vraiment discuté sur le choix du gagnant ; je fais l'hypothèse d'un choix plus "sage" des éditions Plon ?
Le samedi 26/04/2008 à 00:45 par bénédicte :
@ Comme une image : Il n'y a rien de pas net, juste un paramètre pris en compte par Plon, que j'ai dit à Vagant par fil.
Sinon, sur la raison des questions de Vagant, je pense qu'il peut l'expliquer lui-même. La quête du Graal ? Bien vu. Il est introuvable. Quant au besoin d'écrire, chacun a sa définition. Si d'aucuns s'interrogent sur le ressenti à la lecture de leurs textes, c'est bien qu'ils intègrent le lecteur dans leur démarche, non ?
@ Balmeyer : Tu n'as pas suivi. Il n'a jamais été question d'édition mais d'un "rdv personnalisé" avec un éditeur. C'est à dire quelque chose de pas si difficile à obtenir sans passer par un concours de blogs. Donc, qui n'engage pas Plon à grand chose. Il a néanmoins parcouru les blogs de tous les finalistes avec attention.
Quant à l'hypothèse d'un choix "sage", il ne faut pas charrier non plus. Il n'y avait parmi les érotiques ni Virginie Despentes, ni Guillaume Dustan. Et Plon ne recevra pas la lauréate, mais la dirigera pour un rdv vers une autre maison d'édition car il n'édite pas de textes érotiques.
Bon ben moi aussi je vais aller faire un ptit compte-rendu de tout ça hein.
Ne vous prenez pas trop le chou avec ce concours, c'est une perte de temps.
@+ Vagant si toutefois vous revenez sur votre blog :D
Le samedi 26/04/2008 à 01:12 par balmeyer :
ok, bénédicte ("tu n'as pas suivi", l'autre hé !!! :)))
Mais si, je savais que ce RDV n'engageait à rien, je me demandais juste si par "anticipation", ou par métier, l'éditeur n'avait pas cherché pour les érotiques quelque chose de plus directement prêt à la publication.
"sage", le mot est mal choisi, je ne pense pas qu'il s'agisse d'un choix frileux, mais plutôt un ensemble plus "fini".
Personnellement, pas de prise de chou. J'ai quand même découvert un bon paquet de blogs grâce à Romans, c'est un brassage assez sympa.
Le samedi 26/04/2008 à 02:26 par Six :
cela fait un bon moment, cher Vagant, que j'ai envie de vous parler des changements que je perçois dans votre blog ou dans votre manière de l'écrire, ou même plutôt, de ce que, comme lectrice fidèle, j'en ressens.
Je resumerais cela ici et maintenant par "bigger than blogs".
J'aimerais, puisque j'ignore presque tout de ce festival, savoir qui a ét primé dans votre catégorie.
Amicalement,
Six
Le dimanche 27/04/2008 à 01:58 par Cara Mia :
Personnellement, je trouve plus que légitime de vouloir progresser et de demander des clefs. Toutefois, je n'aime pas ressentir cette amertume post-concours qui survient souvent, comme après toute compétition, pour teinter de doutes les productions d'un candidat. Je ne dis pas qu'il n'y a pas de saine émulation mais en soi, le principe est élitiste, les critères troubles (comme dans toute affaire littéraire)... pas toujours justes d'après ce que j'ai pu constater.
La subjectivité... personne ne vous chantera la même chanson.
Alors, ayez du plaisir et si les conseils viennent, prenez ceux qui vous ressemblent.
Le lundi 28/04/2008 à 10:10 par Vagant :
Je crois qu’écrire, ça s’apprend. Comme les autres arts, de la musique au cinéma en passant par la peinture.
Moi, je n’ai appris qu’à m’exprimer à peu près correctement. Je ne sors pas d’hypokhâgne, écrire n’est pas mon métier. Pour moi, écrire n’est pas vital non plus. Mais la création, oui, ça l’est. L’écriture est juste un moyen commode, plus abordable que le cinéma ou la musique, pour inventer. Je n’attends pas des autres l’inspiration. L’inspiration créatrice je la puise en moi et pas ailleurs. Mais exprimer l’idée qui jaillit, c’est autre chose. S’exprimer, c’est couler une idée dans le moule des autres, en débordant un peu. Il me semble que ça sert à ça, la rhétorique, à faire passer un message qui déborde les conventions de l’intérieur. Utiliser les conventions du vocabulaire et de la grammaire pour mieux en jaillir, pour faire ressortir l’idée, pour qu’elle éclabousse. C’est une forme de subversion. Les pubards apprennent ça dans des écoles spécialisées, mais ce n’est pas mon métier. Lorsqu’un littéraire voit un programmeur s’aventurer sur ses terres, ça doit le faire autant rigoler que lorsque je vois un littéraire s’improviser développeur.
Ce que j’attends des autres, c’est ce qu’on attend d’un tas puisque j’apprends sur le tas : la confrontation. La confrontation des expériences d’écriture et ce qu’il en résulte, pour m’aguerrir, pour progresser. C’est pour ça que j’écris sur un blog et c’est pour ça que je me suis inscrit à ce festival. Rencontrer les autres blogueurs à Romans aurait été pour moi bien sympathique, mais anecdotique, je ne suis pas en quête relationnelle. Aller à l’assaut de l’éditeur m’aurait été difficile : je suis trop timide d’une part, et cela aurait sans doute été inutile d’autre part, car il sait où me trouver si ma production lui plait. Quant à monter sur une estrade pour y recevoir un prix, cela m’aurait bien embêté, je ne veux pas de cette reconnaissance et encore moins être reconnu !
Je n’ai aucune amertume vis-à-vis de la gagnante ( http://mysterieuse.blogs.com/ ). Je n’aime certes pas l’aspect de son blog (mais encore une fois, les goûts et les couleurs, hein…) et je n’ai donc lu qu’en diagonal sa prose qui m’est apparue conséquente et cohérente, avec de nombreuses nouvelles (j’entends par là des histoires avec un début et une fin) et pas seulement des fragments. De surcroît, bien plus d’internautes ont voté pour son blog, et son lectorat potentiel est probablement supérieur au mien. Marc Levy a plus de lecteurs que Milan Kundera, et on peut préférer éditer l’un ou l’autre. Je suis convaincu que le jury a été sérieux, qu’il a bien fait son travail compte tenu des circonstances, et je déplore simplement d’avoir eu à en contacter les membres pour avoir un retour sur mes textes.
Je suis admiratif devant les gens qui écrivent un roman dans leur coin, l’envoient à des éditeurs, se font bouler, et recommencent. Je n’aurais pas cette persévérance. Je préfère savoir que j’ai fait de la merde avant de m’être fait trop d’illusions, et essayer de corriger le tir avant de faire perdre du temps à tout le monde. Si Bénédicte Desforges m’a encouragé, je remercie Laurent Terry pour m’avoir aussi répondu en soulignant quelques problèmes techniques de « sans vain cœur ni vaincu » qu’il a pris la peine de lire. C’est ce que j’attendais de ce concours.
La technique, il faut l’avoir pour l’oublier, et je n’ai pas la prétention d’en être encore là.