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05 décembre 2014

Le sexe en cache pudeur

Il fait nuit. Nous entrons dans ce bureau dont j’ai la clef, sans allumer la lumière, presque comme deux voleurs. Tout au moins deux complices. Sitôt la porte refermée derrière nous, je l’étreins et l’embrasse fougueusement. Maintenant, on dirait plutôt deux rescapés. Il faut dire qu’on revient de loin. Il n’y a pas vraiment d’urgence, on aurait bien le temps, mais c’est le désir qui nous presse. Je l’assoie sur la banquette en cuir tout en lui mangeant les lèvres. Elle, elle se jette fébrilement sur ma braguette, détache ma ceinture, et fait sauter le bouton du jean. Mon sexe l’attend au garde à vous. Elle l’attrape à pleine main. J’adore ce moment où elle prend mon sexe entre ses doigts, sans que je n’aie à le lui demander. C’est là que je sens le mieux son désir pour moi, et son désir, c’est ma dope. Elle attrape donc mon érection et l’embouche sans autre forme de procès. Elle relâche mon sexe pour me dire :

-    Il y avait un peu de sperme au bout, non ?
-    Oui. Quand je t’ai dit que le contact de ta main dans la mienne m’avait fait sérieusement bander, je ne racontais pas d’histoire.

Je n’ai pas le temps de lui demander si ça ne la dérange pas, qu’elle engouffre à nouveau mon dard pour le sucer furieusement. En vérité, ce sont ses larmes qui m’avaient fait bander plus dur encore, je ne sais pas trop pourquoi, et vous encore moins parce que ça, c’est intime.

Elle est assise, moi debout, mon jean aux chevilles, mes mains sous son pull, sur ses seins pointus. Elle a abandonné ma hampe pour s’attaquer aux couilles à coups de langue farouches. La vision de ma queue qui lui barre le visage me rend dingue. J’ai l’impression d’être un hardeur, et ce n’est pas mauvais pour mon égo vieillissant. Je m’accroupis à ses pieds. J’abaisse son jean et son string jusqu’à ses chevilles entravées par tout ce tissu en accordéon. Avec ses jambes sur mes épaules, qui se rejoignent derrière ma nuque, j’ai sa chatte en sautoir. Elle est trempée et je la lape. Ma langue glisse sur ses lèvres bien épilées. Elle m’en fait la remarque entre deux gémissements. Moi ça m’est égal, mais elle, elle préfère pour les sensations. Prends-moi ! Qu’elle me dit. Elle me désigne le fauteuil, juste à côté et je l’embarque jusque-là. Elle s’y agenouille, ses fesses tendues vers moi, le visage contre le dossier. Juste derrière, le store vénitien devant la fenêtre, dessine sur ses reins les ombres et les lumières de la nuit. Je suis en balance entre le noir et blanc photographique et l'éminemment sulfureux. Si j’étais photographe je la prendrais là. Je la prends sans cliché.

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Tout cela vous semblera à juste titre bien banal. Le principal est ailleurs. La transgression n’est même pas esquissée, les sentiments en pagaille non plus. Tout est pourtant là, dans le non-dit de l’amour à fleur de peau, avec  le sexe en cache pudeur.

17 avril 2014

Après un rêve

La dernière répétition aura bien fait crépiter mon clavier, mais je n’en publierai rien. Serait-ce donc une note pour ne rien dire ? Plutôt une note pour réaffirmer que si certaines choses peuvent – et même doivent en ce qui me concerne - être écrites en toute franchise, elles ne peuvent être éventuellement publiées que longtemps après, parce qu’elles risqueraient de trop influer sur le proche avenir. C’est ce qui constitue pour moi la limite d’un authentique blog intime. En ce qui me concerne je n'ajouterai qu'une chose: le cours de mon amour pour Mathilde, devenu calme et serein au fil des années, a retrouvé le lit tumultueux de la passion.

De tout ce que j'ai écrit, je vous ferai simplement écouter ce que j’ai entendu en boucle ces derniers jours et qui m’aura fortement inspiré, ces vers de Romain Bussine mis en musique par Gabriel Fauré :

Dans un sommeil que charmait ton image
Je rêvais le bonheur, ardent mirage,
Tes yeux étaient plus doux, ta voix pure et sonore,
Tu rayonnais, comme un ciel éclairé par l’aurore ;
Tu m’appelais, et je quittais la terre
Pour m’enfuir avec toi, vers la lumière,
Les cieux pour nous entrouvraient leurs nues
Splendeurs inconnues, lueurs divines entrevues,
Hélas ! Hélas, triste réveil des songes
Je t'appelle, ô nuit, rends-moi tes mensonges,
Reviens, reviens radieuse,
Reviens, ô nuit mystérieuse !

07:11 Publié dans In vivo | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : mathilde

10 avril 2014

Mise au point - 2

IMG_2630 copie 2.jpg

Estrella Mar
Pluginude
avril 2014
Photographie couleur

À l’origine de cette série, il y a une véritable volonté de l’artiste de mettre en valeur le nu masculin en évitant tout à la fois la virilité du nu héroïque et le corps dans sa dimension sexuelle voire pornographique. Nous sommes donc loin des clichés habituels de corps musculeux ou asexués tels qu’on peut les voir dans les magazines de mode. Le parti-pris est clair : photographier les hommes, dans leur nudité la plus élémentaire, sans fioritures et sans érotisme sous-jacent.

La forêt offre un décor naturel avec le sol jonché de feuilles au premier plan, tandis que des arbres se dressent à l’arrière-plan. Au centre de la composition, un homme nu git sur deux troncs d’arbres fraichement coupés. Le corps est en tension, voire en torsion comme l’indiquent l’épaule droite légèrement relevée et le muscle de la cuisse, bandé. La pose diffère peu des académies chères aux étudiants des Beaux-arts. Ce corps s’intègre parfaitement aux éléments qui l’entourent ne serait-ce que parce qu’il épouse la ligne d’horizon rythmée par les arbres.

On ne peut regarder cette œuvre sans penser à Rodin et à ses naïades qui se fondent dans le bloc de marbre. Ici, il n’est cependant pas question de volupté. Thanatos ne semble pas plus représenté qu’Éros puisque le gisant n’a rien d’une victime présentant son cou au bourreau. Dans le plus simple appareil, à la fois fort et fragile, l’homme se fait offrande. Ce ne sera ni un bouquet, ni un banquet mais bel et bien son corps nu enté sur le tronc d’arbre. Il s’abandonne dans un élan vitaliste. Ses bras et ses jambes enserrent le tronc  telle une étreinte, une caresse où la chair se fait  jeune pousse. Loin de s’opposer la rude écorce moussue et la peau quasi marmoréenne de l’homme ne font qu’un. Entre l’homme et la nature, plus de lutte mais un moment de grâce et d’harmonie.

Finalement, n’est-ce pas ici le premier homme qu’on retrouve, un Adam avant la chute dans son home des bois ?

~~~~~~~~~~~~~~~~~

IMG_2622 copie.jpgNu, suspendu entre ciel et terre, je voyais les arbres couchés en rangs serrés.

Nu, branche incongrue d’une souche amputée, poussé là pour elle.

Nu, presque en hiver, elle au printemps.

Dans cette notice de musée facétieuse, Mathilde analyse avec justesse l’objectif de l’artiste et esquisse avec finesse mes motivations profondes de modèle : ces photos sont bien une offrande. À l’orée de la cinquantaine, objectivement sur le déclin, je m’étais dit que cette séance était une des dernières occasions d’avoir une photo de moi de qualité, où mon corps nu ne serait pas grotesque, afin de lui en offrir un tirage en souvenir de moi, en souvenir de nous. En voyant la pose académique, j’ai immédiatement pensé à Rodin et Claudel, et mes souvenirs m’ont projeté sept ans auparavant, au musée d’Orsay le jour de notre premier rendez-vous devant « l’âge mur ». J’avais alors été frappé par les stigmates de l’âge qui caractérisaient la représentation de cet homme, en opposition à la fraicheur de la jeune fille implorante à ses pieds. Une rencontre à l’aune du temps qui passe. Ces stigmates, je les vois aujourd’hui bourgeonner sur cette jambe qui semble pousser sur le tronc malgré la bienveillance de l’artiste qui aura su m’épargner les clichés les moins flatteurs.

Je ne m’embourberai pas davantage dans un apitoiement dramaturgique mais soulignerai la gentillesse et le sérieux de Véronique alias Estrella Mar. Pour poursuivre son projet sur le nu masculin, elle recherche des modèles amateurs, de tout âge et de tout type physique, qui pourront lui accorder quelques heures pour des prises de vue dans la nature en Ile de France. Avec elle, naturisme ne rime pas avec érotisme mais s’attache à la racine du mot pour nous montrer des corps au naturel, et nous affranchir des stéréotypes photoshopés, comme Véronique le dit si bien elle-même : « Toutes ces petites imperfections font toute l'humanité d'un corps, le touchant du vécu, du temps aussi, bien sûr. Ce n'est pas évident de se voir nu à travers le prisme d'une photo, de se confronter à sa propre image mais je trouve qu’il y a quelque chose de sain dans cette confrontation, on finit par arriver à une bienveillance sur son propre corps ». À méditer ; à (se) poser.

04 avril 2014

L’attribut du sujet - 2

Si je suis bien le serviteur, je suis en réalité vêtu de la tête aux pieds, et non pas nu comme je l’avais imaginé dans mon récit imaginaire. En revanche, l’excitation qui s’est emparée « du personnel » à l’arrivée des invités était au-delà de ce que j’avais suggéré.

« Les premiers invités arrivent ! Tout le monde en place ! » s’était écrié C*** dans le salon. J’ai abandonné un instant mes huitres pour écarter le rideau qui occultait nos préparatifs en cuisine. Au salon, chacun ajustait son masque, prenait une pose étudiée, et retenait son souffle. La tension était aussi forte pour les complices en coulisse que pour les convives dans l’expectative. A peine avais-je eu le temps de retourner m’escrimer contre les huitres, que C*** écartait le rideau de la cuisine en brandissant une bouteille de champagne à mettre au frais. « Ils sont arrivés ! Tenez-vous prêts » nous avait-il chuchotés. Il prit une longue inspiration et entra en scène comme on se jette dans l’arène.

Entre deux divins préparatifs réalisés grâce à l’adresse diabolique d’une succube, mes pensées allaient vers Mathilde, assise incognito dans la banquette du salon, superbe dans sa petite robe noire qui offre une vue vertigineuse sur sa chute de rein, mais aussi vers G*** et M*** qui avaient accepté mon invitation, sans savoir si Mathilde et moi serions présents, ni même être en mesure de nous reconnaitre après toutes ces années. Étaient-ils arrivés ? Déjà, les trois coups avaient été donnés, les deux anges étaient tombés du ciel, il ne manquait plus que le champagne et il était temps pour moi d’entrer à mon tour en scène, avec une solennité que je n’imaginais pas dans ma parodie saugrenue.

Les tableaux s’enchainaient à un rythme qui m’apparaissait bien plus rapide qu’au cours de cette première répétition où Mathilde et moi avions assisté, admiratifs et inquiets, au ballet des plats et des corps. Cette fois-ci, à la demande de C***, ma douce Mathilde improvisait avec maestria la scénographie des huitres, alliant le charme et les bons mots, pour initier les divines dégustations dont j’étais frustré. Car je jouais moi aussi ma modeste partition, à courir en cuisine, apporter les plats, remplir les verres – mais pas trop ! – avec une apparente servilité malgré les piques de celui que j’imaginais être G***, qui sans doute me cherchait lui aussi, et m’avait peut-être déjà reconnu.  Ce fut mon sentiment alors que je remplissais son verre et qu’il regardait mon masque impassible, quand il sortit tout de go : « Je veux le même esclave à la maison !
-    On ne peut pas être à la fois esclave et choisir son apparent esclavage ! rétorqua aussitôt P*** juste à côté de moi.»

J’ai tapoté son épaule en signe d’assentiment silencieux pour sa lumineuse répartie. Quelques minutes plus tard, P*** et son apparente soumise illustraient avec maestria ces propos.

À leur côté, derrière le rideau de bougies, je présentais le plateau d’accessoires à ceux et celles qui se succédaient devant la soumise agenouillée, entièrement nue. Sous couvert de mon masque qui ne laisse apparaitre aucune émotion, je m’amusais de leur maladresse, oubliant un instant combien j’avais été impressionné quand je m’étais livré à ce rituel. Entre deux passages, je regardais Mathilde, assise entre deux belles femmes entreprenantes, dont celle qui devait être M***. Leurs mains se baladaient, leurs lèvres s’embrasaient. La volupté coulait dans les décolletés, la sensualité s’insinuait sous les cuisses. Ce spectacle qui m’excitait et m’émouvait à la fois, c’était celui du plaisir de Mathilde. Je n’en étais pas l’instigateur et je me surprenais à ne pas en être frustré ni jaloux. Son bonheur est le mien.

Raide comme la justice, je devine que celui qui s’avance maintenant, à pas félins, est sans doute mon très cher G***. La quarantaine racée, il s’approche de la femme agenouillée avec une mordante assurance, s’accroupit à son tour, et ignorant le plateau que je lui tends, il croque directement sa part aux lèvres de la soumise. « Voilà un homme qui sait improviser ! » s’exclame une comédienne estomaquée.

Au tableau du peignoir, contemplatif, je retrouve Mathilde en étroite compagnie. Par derrière, ses hanches plaquées aux fesses de ma Naïade, M*** la trousse ostensiblement. Par devant, c’est le facétieux J*** qui s’attaque au décolleté de ma belle. Il fait glisser les bretelles de sa robe tout en cueillant des baisers à la douceur de ses lèvres, où je lis les « je t’aime » silencieux qu’elle m’adresse discrètement. Elle ne porte pas de soutien-gorge et ne tarderait pas à être nue si leur manège continuait. Je m’approche, et leur chuchote en écho les paroles de la comédienne en peignoir sur un ton faussement réprobateur : « Savez-vous que Casanova a vécu ici ? Un peu de dignité ! » Ma remontrance ne reçoit pour réponse que les soupirs appuyés de M***. En m’approchant au plus près, je réalise que les mains de ma belle ne sont pas inactives : glissées entre ses fesses et le ventre de M***, elles disparaissent entre les cuisses de celle-ci qui se pâme de plus belle derrière elle. « Ne savez-vous donc pas que Casanova a vécu ici ?» dis-je à nouveau en glissant à mon tour une main entre les cuisses de Mathilde. Mon doigt inquisiteur s’immisce dans une douce moiteur, Mathilde se mort les lèvres et je maudis mon masque qui ne me permet pas de les baiser. « Vous savez bien que Casanova a vécu ici ? Un peu de tenue mesdames !
-    Justement, comment pourrions-nous mieux lui présenter nos hommages, me rétorque M*** dans un soupir alangui.
-    Dans ce cas, je lui présente mes respects au garde à vous !
-    Ne sortez pas du rang mon brave, me reproche-t-elle à peine remise de sa jouissance fugace, l’attribut du sujet n’est pas le sexe du serviteur. »

Serveur.pngElle ponctue sa remarque d’un sourire victorieux, qu’elle adoucit un peu en glissant sa petite culotte humide dans ma poche. C’est ainsi que je ne réalisai pas mon fantasme d’être le serveur au premier plan du buffet dinatoire d’Alex Szekely, bien que j’en avais le rôle, le bon casting et les  principaux attributs sous la main.

À la fin de la répétition, les masques tombent. Ceux de G*** et M*** bien sûr, après nos longs échanges épistolaires, nos invraisemblables défis érotiques, et sept ans de silence, ce qui me permet de mettre enfin des visages sur ce couple fantasmatique. Mais aussi celui de ma douce Mathilde, que je peux enfin embrasser à loisir, et qui s’est révélée bien plus coquine que beaucoup l’imaginaient. Dans l’écrin merveilleux qu’offre les répétitions de C***, elle aura pu exprimer son besoin de séduire autant par le corps que l’esprit, pulsion irrésistible que j’avais moi aussi ressentie voici quelques années comme en témoigne ce blog, avec une telle charge érotique que ma belle me séduit toujours davantage. Lire les « je t’aime » silencieux que ses lèvres m’adressaient au cœur des caresses libertines m’aura bouleversé d’amour. Le masque d’une jalouse exclusivité serait-il aussi tombé ?

31 mars 2014

L'attribut du sujet - 1

Raide comme la justice, je regarde cet inconnu dont je devine l’identité. Masqué d’un loup à l’instar des autres convives, il avance à pas félins vers la jeune soumise offerte à mes pieds. Entièrement nue, sa tête renversée en arrière, la bouche ouverte, déjà pleine, elle est agenouillée aux pieds de son maître. À deux pas de ce couple, derrière un rideau de bougies, j’attends avec mes attributs, dont un plateau d’accessoires à présenter respectueusement aux convives, et ce masque qui me recouvre entièrement le visage. J’attends avec la patience feinte du majordome dont le rôle m’a été échu.

Par un de ces hasards inaccessibles au romancier mais que la vie seule peut susciter, j’ai la fonction de serviteur comme je l’avais écrit quelques semaines auparavant dans le récit imaginaire d’une des fameuses soirées de C***, fiction inspirée des notes de CUI dont cette illustration d’Alex Szekely intitulée le buffet dinatoire :

szekely.jpg

Au premier plan de cette scène grivoise, un serveur nu est l’objet de l’attention de plusieurs femmes, sans se départir de son professionnalisme ni masquer le plaisir d’être un objet de désir, plaisir qu’on attribue traditionnellement à la gent féminine, mais auquel un homme hétérosexuel peut aussi être sensible. Les femmes intéressées par le sexe du serveur sont certes nues dans ce tableau, mais leur posture dominatrice de cliente face au serveur soumis à sa fonction, avait immédiatement réveillé mes vieux fantasmes CFNM, où la nudité de l’homme face à la femme habillée caractérise la relation de Domination/soumission. J’avais aussitôt synthétisé ces éléments en un récit aussi onirique qu’ironique à propos de ces mystérieuses soirées dont je ne savais presque rien, mais auxquelles je rêvais pourtant de participer. J’étais sur le point de publier cette fiction extravagante lorsque Mathilde et moi avions été réellement conviés à une de ces soirées, et maintenant que j’y joue le rôle d'humble serviteur, les premiers paragraphes de cette fantasmagorie me reviennent à l’esprit tel un songe quand il s’avère prémonitoire :

Qui a bien pu dire que le meilleur moment de l’amour, c’est quand on monte les escaliers ? Encore faut-il avoir le regard vissé au postérieur de la jolie femme qui nous précède, alors que moi, j’ai le cœur haletant et l’angoisse pour seule perspective. Voilà, je suis arrivé au seuil de l’aventure, devant la porte d’entrée de l’appartement bourgeois où je sonne, en essayant de me composer un visage festif pour masquer mes appréhensions.

-    Pile à l’heure, me dit C*** en ouvrant la porte.
-    Oui, assez en avance pour mettre la tenue du personnel.
-    La mettre, façon de parler, me dit C*** avec un sourire en coin. La voici, ajoute-t-il narquois en me tendant un nœud papillon.
-    Je me change où ?
-    Dans le vestiaire, première chambre à gauche dans le couloir.
-    Je suis le premier ?
-    Non, une soubrette est déjà arrivée. Tu m’excuseras, je ne peux pas t’introduire, j’ai un souci avec les huitres…

Je pousse la porte entrouverte de la première chambre de gauche. La soubrette prête à l’emploi qui ajuste sa coiffe se tourne vers moi en m’adressant un sourire gêné.  De taille moyenne, la trentaine et les joues roses, elle ne porte essentiellement qu’un tablier qui surligne sa nudité, des bas noirs soutenus par l’incontournable porte jarretelle, des escarpins vernis, et quelques colifichets, dont le plus amusant est un nœud papillon entre ses seins nus, à la croisée d’une sorte de soutien-gorge sans bonnet ni autre fonction qu’un érotisme canaille.

-    Bonjour, excusez-moi de vous déranger, je me présente: Vagant. Je vous fais la bise confraternelle…
-    Moi c’est F***, me dit-elle en rougissant de plus belle, vous faites aussi partie du… personnel ?
-    Oui…
-    Je me demande comment est votre costume ?
-    On ne peut plus simple, lui dis-je en lui montrant le nœud papillon.
-    Je vois… glousse-t-elle avec un air faussement apitoyé.
-    Pas encore, mais ça ne va pas tarder. C’est plutôt amusant, en fin de compte…
-    Oui, on peut dire ça, mais c’est tout de même très gênant, ajoute-t-elle en me regardant distraitement tandis que je me déshabille. Pour moi c’est un défi que j’ai décidé de relever. Je sais que je pourrai refuser les propositions licencieuses, qui ne manqueront pas, sans doute, enfin, j’ose l’espérer avec cette tenue ridicule…
-    Mais non, vous êtes parfaite et, pardonnez-moi cette grivoiserie, bandante, ajoutai-je sur un ton aussi neutre que possible tout en achevant de me déshabiller.
-    Oui… je vois… où en étais-je... Ah oui, je pourrai refuser les propositions licencieuses, bien que les invités se feront un devoir de m’en faire, mais mon rôle suggère qu’à priori, je devrais m’y soumettre, ce qui m’inquiète, mais… m’excite aussi terriblement !
-    A qui le dites-vous !
-    Ah, on sonne ! Sans doute les premiers invités. Je vous laisse pour aller les accueillir…

A suivre…

13 février 2014

Invitation

Mon très cher G***,


    Je suis surpris de ne plus avoir de vos nouvelles. A peine avions-nous repris notre collaboration littéraire, après une interruption de sept années pour prendre le recul nécessaire sur nos aventures, que vous disparaissez à nouveau comme une fuyante Baudelairienne. Allez, je ne vous hais point malgré toutes les turpitudes auxquelles vous m’avez soumis, puisque je dois avoir un cœur bien grand et une âme bien douce, comme vous me l’écriviez alors, à moins que ce ne soit l’inverse. Au contraire, je ne veux pour vous que le meilleur, aussi je me permets de vous convier à une soirée privée. Il ne s’agit pas d’une de ces vulgaires partouzes cocaïnées à la Beigbeder, peuplées de pubarivistes et de mannequins russes, mais d’une performance artistique sur le thème de Casanova. J’y étais hier soir.

    Il y a peu d’événements dont on peut dire avec émotion « j’y étais » et plus rares encore sont ceux dont on peut aussi dire « j’y serai ». C’est pourtant le cas de cette soirée mémorable qui était en effet une répétition. Mathilde et moi y avions été invités pour 20h30 précise, tout de noir vêtus, avec pour sésame le port d’un masque vénitien. Le maître de cérémonie nous ouvrit la porte de ce spacieux atelier d’artiste niché sous les toits de Paris, dont les œuvres aussi remarquables que l’artiste qui les a produits vous auraient probablement ravi. Nous qui craignions d’être les premiers, nous étions les derniers, et les convives rassemblés à l’atelier nous jetèrent des regards de loups ; nous ne tardâmes pas à porter les nôtres. J’eus à peine le temps d’admirer Mathilde, dont le masque en dentelle de métal ajoutait du mystère à l’attrait de sa silhouette de Naïade, que les trois coups furent bientôt portés, deux anges tombèrent du ciel, et un verre de champagne en main, nous partîmes en voyage. C’est un voyage immobile sur les cinq continents des sens, tour à tour abordés entre rires et baisers, pour retrouver l’esprit de Casanova en donnant libre cours à sa lettre, pour y défier les lois de l’Amour et pour mieux s’y soumettre. Que dire de plus sans en dévoiler les surprises, sinon que ce voyage sensuel, ce dîner marin, ce festin de gourmets, cette gourmande alchimie est une véritable quête libertine.
 
    L’esprit de Casanova est-il là ? Telle était la question rhétorique posée lors de cette performance, et à laquelle je crois pouvoir aujourd’hui répondre, mais jugez-en plutôt : La représentation terminée, la soirée se poursuivait entre chicanes et baisers. Très à son aise en une si bonne compagnie, plus bohème que bourgeoise et jamais compassée, Mathilde papillonnait de conversations endiablées en caresses effleurées, butinait les hommages et autant de baisers, et des hommes, et des femmes par son charme enivrés, pour mon plus grand plaisir de voir ainsi ma fleur épanouie. Ainsi Mathilde et moi nous trouvâmes à moitié nus, avec la délicieuse D***, son facétieux amant J*** et le jeune B***. La perspective d’ébats plus poussés s’effaça toutefois face au débat que souleva la jeune D*** qui ne voulait plus s’abandonner aux plaisirs de la chair sans Amour. Elle souffrait pourtant de l’abstinence qu’elle s’imposait d’autant plus que Cupidon ne semblait guère agréer son sacrifice, comme le souligna ma chère Mathilde en avocat du diable. Je sais Mathilde pouvoir tenir des propos plus propices à la chasteté, mais j’avais à ce moment-là mon doigt sur son clitoris, et je me sentais prêt à exhiber devant toute l’assemblée combien j’étais fier d’être son amant en la possédant sous leurs yeux.

mask.png

    Cette situation indécise était-elle indigne de l’esprit de Casanova ? Permettez-moi de citer ses mémoires :


Je tombe sur la matière de l’amour, et elle en raisonne en maîtresse.
— Si l’amour, me dit-elle, n’est pas suivi de la possession de ce qu’on aime, il ne peut être qu’un tourment, et si la possession est défendue, il faut donc se garder d’aimer.
— J’en conviens, d’autant plus que la jouissance même d’un bel objet n’est pas un vrai plaisir, si l’amour ne l’a pas précédée.
— Et s’il l’a précédée, il l’accompagne, ce n’est pas douteux ; mais on peut douter qu’il la suive.
— C’est vrai, car souvent elle le fait mourir.
— Et s’il ne reste pas mort dans l’un et dans l’autre des deux objets qui s’entraimaient, c’est pour lors un meurtre, car celui des deux dans lequel l’amour survit à la jouissance reste malheureux.
— Cela est certain, madame, et d’après ce raisonnement filé par la plus démonstrative dialectique, je dois inférer que vous condamnez les sens à une diète perpétuelle. C’est cruel.
— Dieu me garde de ce platonisme. Je condamne l’amour sans jouissance également que la jouissance sans amour. Je vous laisse maître de la conséquence.
— Aimer et jouir, jouir et aimer, tour à tour.
— Vous y êtes.
À cette conclusion elle ne put s’empêcher de rire, et le duc lui baisa la main.


    Et nos arguments n’eurent guère plus d’effet que le même rire de D***, ce qui interrompit nos ébats mais ce dont nous ne fûmes en vérité pas fâchés, tant la tension érotique atteinte était une jouissance en elle-même. L’esprit de Casanova, c’est-à-dire l’essence du libertinage, était à mon humble avis bel et bien là.

    « M*** apprécierait-elle une telle soirée ? Pourrais-je l’inviter ?» me demanda C***, le remarquable organisateur de cette cérémonie sybarite menée de main de maitre, lui qui a connu M*** dans les circonstances que nous savons. Je l’ai aussitôt encouragé à le faire par mon entremise, et à vous convier tous les deux tant je vous imagine bien dans ce cadre de « libertinage oblique », entre la chaste verticalité et la prévisible horizontalité, là où tout est possible mais rien n’est certain. Mathilde et moi assisterions-nous alors à la même répétition que vous ? Laissons aussi cela au principe d’incertitude, bien que ce cadre exceptionnel serait assurément digne de notre première rencontre.


    Bien amicalement,


    Vagant

09 février 2014

Mise au point - 1

Je m’interroge parfois sur la nature de ma liaison avec Mathilde (dont le prénom d’emprunt pourrait changer au gré de ses désirs), et cette interrogation en a dernièrement rejoint une autre relative au sous-titre de ce blog qui, à première vue, pourrait paraitre inadéquat, alors qu’il n’a probablement jamais été aussi approprié.

Faisons le point. En une quinzaine d’années d’infidélité assumée, j’ai connu bien des femmes. J’en ai évoquées quelques-unes sur ce blog: Ninon, Carole, Marianne, Nathalie, Fabienne, Céline, Coralie, Jeanne, Sarah, Catherine, Claire, Justine, Léone, Sylvie, Roxane…  liste non exhaustive par ordre vaguement chronologique où l’anecdotique côtoie les relations marquantes.  Menais-je alors une double vie ? Oui, dans une certaine mesure, mais pas une double vie accomplie. Plutôt une succession de double vies avortées. Les liaisons que j’ai citées étaient d’abord sensuelles puis amicales et/ou amoureuses. Le sexe était donc au premier plan, comme c’est souvent le cas au début d’une liaison intime. Le désir mène la danse et la danse s’arrête avec la musique, lorsque chacun reprend son rythme. Moi, je vivais dans le rythme effréné des découvertes sensuelles, tout à l’ivresse de la séduction, car je jouissais déjà à la maison du « bonheur conjugal ». Toutes mes partenaires n’avaient toutefois pas les mêmes attentes que moi : toutes n’avaient pas un conjoint, et celles qui en avaient déjà un ne souhaitaient pas forcément le garder. Il faut beaucoup d’amour pour que la musique continue malgré des aspirations désaccordées.

J’avais cité quelques paragraphes de « Double vie », de Pierre Assouline. L’auteur y fait une description dramatique de la liaison adultérine de deux amants qui prennent mille précautions pour ne pas se faire prendre :

Rémi arriva comme convenu à treize heure vingt. Quel que fût le restaurant, ils avaient pris l’habitude de décaler d’une vingtaine de minutes leur rendez-vous sur l’horaire habituel des repas afin que la plupart des clients soient déjà installés. Ainsi, entrant dans l’établissement l’un après l’autre, chacun avait le loisir de balayer la salle d’un regard panoramique pour y repérer un éventuel danger et, le cas échéant, s’en retourner aussitôt. Séparément. Car rien ne les glaçait comme la perspective d’être vus ensemble. Non qu’ils n’aient pas assez d’imagination pour échafauder un scénario cohérent. Mais quelle que fût sa pertinence, leur rencontre hors des cadres habituels de la mondanité instillerait le soupçon de part et d’autre. Le poison du doute rongerait leurs couples. Dans le meilleur des cas, cela passerait une fois, pas deux. Il ne fallait pas gâcher cette carte. Pour futile qu’elle pût paraitre, une telle préoccupation n’était pas moins vitale à leurs yeux. Elle avait suscité de nouveaux réflexes, appelés à devenir naturels par la force des choses. Ainsi, outre ce regard circulaire qui se voulait légèrement scrutateur, ils avaient l’habitude, en pénétrant dans un restaurant, de passer en revue, avec une discrétion éprouvée, les noms inscrits sur la page des réservations du grand agenda. Juste pour voir s’ils se trouvaient en terrain de connaissance. Ce que c’est de s’aimer quand on est mariés, mais pas ensemble.

Je n’ai jamais vécu l’adultère avec de telles angoisses. Ce n’est pas une vie, tout au plus une fraction, la portion congrue. Même auprès de mes anciennes amantes, j’ai bien plus profité de la vie que Rémi et Victoria n’en jouisse dans ce roman. Que dire alors de ce que je vis avec Mathilde ? En sept ans de vie parallèle commune, nous avons connu main dans la main Londres, Copenhague, Amsterdam, Rome, Istanbul, Venise, Bruxelles… liste non exhaustive par ordre vaguement chronologique où nous nous sommes tendrement aimés. Est-ce là une double vie ? Oui, certainement, plus encore qu’auparavant, une double vie accomplie avec des souvenirs qui pourraient appartenir aux petits bonheurs de la conjugalité, comme la découverte de la posada del dragon qui a enchanté nos palais à Madrid.

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Toutefois, n’allez pas croire que la salade de tomate, aussi délicieuse fût-elle, soit l’épicentre de notre vie sensuelle. Disons qu’elle en fait aussi partie, tout comme les huitres à la Casanova et d’autres délices amoureux à huis clos… Entre nous, l’idylle renait toujours des cendres de nos sens embrasés.

06 janvier 2014

Bleu comme l’enfer ?

Les apparences sont trompeuses, pour le meilleur comme pour le pire. On s’attendait à une cascade de plaisirs luxurieux ? On ne trouve qu’ennui et dépit. On imaginait des cris et des larmes ? Ce sont des cris de plaisir et des larmes de jouissance dont on s’abreuve. Ainsi n’imaginiez-vous probablement pas que le paradis se cache dans une sordide ruelle de Paris. Pour le trouver, il faut écarter le rideau pourpre d’un sex-shop, essuyer le regard cupide des professionnelles du sexe, ignorer les moues concupiscentes des clients, arriver jusqu’au comptoir entre les godemichés et les vidéos pornos, et demander une heure au paradis. On vous conduit alors dans un improbable dédale de couloirs et d’escaliers, jusqu’à une petite porte noire qu’on ouvre prestement, celle du paradis. En vérité, ce n’en est que l’antichambre bleu azur. Les portes du paradis terrestre, les vraies, il n’y avait que Mathilde pour me les ouvrir.

Quelques années auparavant, c’est sous la voute étoilée d’une chambre rococo de la villa-royale que nous touchâmes l’extase pour la première fois. La chambre paradis-tentation du love hôtel de la rue St Denis n’a certes pas le même faste, mais la décoration de cette alcôve providentielle, découverte au hasard de notre irrépressible désir, présageait aussi du septième ciel.

hôtel, paradisMathilde et moi nous assîmes sur le lit, presque timidement, avant que nos lèvres pèlerines retrouvent le chemin du plaisir. Les miennes se perdirent d’abord sur son épaule dénudée, et mes doigts à l’orée de son soutien-gorge vivement dégrafé, tandis que ses lèvres ardentes me brûlaient le cou et qu’elle déboutonnait ma chemise. A peine avais-je eu ses seins pointus dressés entre mes doigts que nos vêtements volèrent dans la pièce parmi les angelots et les nuages en cœur. Qu’il était bon de retrouver ma fervente amante, tremblante de désir et bientôt de plaisir quand je lui butinai la vulve puis y plongeai une langue goulue. Mathilde retourna rapidement la situation de peur de jouir trop vite, et elle me prit en bouche avec gourmandise, son intimité hors de portée de mes audacieuses caresses. Allongé sur le dos, je sentais les cheveux de Mathilde me caresser le ventre pendant qu’elle me suçait alternativement le gland et les couilles, tout en jouissant du spectacle de son corps élancé que me renvoyait le miroir accroché au plafond.

Je brulais d’envie de planter mon dard dans sa petite chatte crémeuse et mes yeux dans les siens. Je la pénétrai doucement, nos regards émus d’amour sur nos visages éperdus de plaisir. Mon Dieu qu’elle était belle quand elle me regardait comme ça ! Mon Dieu qu’elle était belle avec ces yeux-là ! Ils me donnaient une énergie d’éphèbe, à moi le vétéran de la baise. Quand on aime, on a toujours vingt ans. Le tenon de ma queue mortaisé à ses hanches, je la taraudais de jouissance tout en interprétant le Kamasutra sans nous déprendre, du bateau ivre à l’andromaque, du lotus au compas grand ouvert, inventaire à la pervers qui s'acheva en tendres petites cuillères pour accueillir notre orgasme. Je repris mon souffle tout en achevant de lui faire perdre le sien, d’un doigt dressé à débusquer son clitoris turgescent aussi surement qu’un chien d’avalanche retrouve les skieurs ensevelis. Le moins que je puis dire est qu’elle n’était pas de glace, et si j’étreignis entre mes bras son corps tremblant, c’était de l'extase que je venais de lui donner.

Les cérébraux insatisfaits pensent que « le meilleur moment de l’amour, c’est quand on monte l’escalier » ; pour les hommes de peu d’esprit, ce n’est ni avant, ni après, mais pendant, et certains mufles vont droit à leur pauvre but avant de jeter leur proie comme un kleenex usagé; pour les amoureux c’est dans la tendresse juste après. Non pas parce que ce serait enfin terminé, mais au contraire parce que le désir qui se nourrit l’un de l’autre peut renaitre de ses cendres. Ainsi  sentis-je ma Naïade se faire de plus en plus chatte au creux de mes bras, frottant ses fesses contre mes hanches tout en minaudant avec des regards de braise, alors que je m’interrogeais sur l’étrange volet roulant situé à la tête du lit Ce volet s’ouvrait-il sur une fenêtre donnant sur l’extérieur ? J’appuyai sur le bouton de commande et ma belle sur d’autres organes sensibles : le volet, pour ainsi dire la jalousie, s’ouvrit sur l’enfer.


hôtel, enferDe l’autre côté de la fenêtre inamovible, une autre antichambre similaire à la nôtre mais inversement décorée en suite infernale, invitait succubes et incubes à la débauche. Je ne restai toutefois pas longtemps à contempler cette géhenne de pacotille, car mon attention fut captivée par un horizon autrement plus excitant au paradis : Mathilde, agenouillée sur le lit, les cuisses écartées et les bras en croix sur le matelas, m’invitait à la luxure :

-    Et mes fesses ? Elles te plaisent mes fesses ?
-    Elles sont somptueuses ma chérie.
-    Et mon petit trou aussi ?
-    A croquer !
-    N’hésites pas à joindre le geste à la parole !

Ma langue se jeta sur son œillet froncé comme la petite vérole sur le bas clergé, ce qui ne fit pas pour autant taire ma Naïade particulièrement bien inspirée : « Mouille le, oui, mouille bien ! Tu sais qu’il est à toi, rien qu’à toi ? L’entrée des artistes t’est exclusivement réservée… tu vas venir t’y produire, hein mon chéri ? Dis-moi que tu vas passer par là… dis-moi que tu vas y pénétrer… que tu vas me dilater… m’ouvrir comme un fruit mûr… regarde c’est déjà ouvert pour toi… viens ! N’attends pas, j’en peux plus… Encule-moi ! »

11 septembre 2007

Interprétation libre

C’était vendredi soir, un vendredi soir d’ouverture de coupe du monde, mais la crêperie était presque vide faute d’écran large. Ça tombait bien, Mathilde et moi avions envie de calme entre deux mêlées sur le terrain de ses draps roses. Nous nous sommes assis face à face, seuls à l’étage et presque au monde. En tous cas, il n’y avait que nous dans nos champs de vision jusqu’à ce des gens ne s’assoient non loin. À leur conversation ostentatoire, on a vite compris que c’était un petit groupe de cathobourges. Ils nous ont lapidés du regard, Mathilde et moi : J’ai une alliance, vingt ans de plus qu’elle, et nous ne donnions pas l’apparence d’un père et de sa fille. Au point que cela n’avait pas échappé au jeune serveur tout particulièrement aimable. Lorsqu’il nous a apporté notre crêpe dessert à partager, il nous a dit : « Je me suis permis de vous faire une jolie décoration en sucre. »

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L’intention nous a semblé charmante, et nous avons fait honneur à cette excellente crêpe aux pommes et à la cannelle. Quand j’ai demandé l’addition, le serveur est venu et je lui ai tendu ma carte bleue. « J’espère que c’est Monsieur qui paye ! » a-t-il sorti tout de go. Mathilde et moi étions décontenancés. Je ne suis parvenu qu’à émettre une pauvre réplique : « Cela aurait bien pu être la carte de Mademoiselle, après tout, elle est assortie à la couleur de ses vêtements. » Nous avons quitté le restaurant sur un sentiment de malaise, léger comme un pet évanescent.

08 août 2007

Suggestion érotique

« Viens sur moi ! »
Mathilde portait une jupe à volants qui semblait conçue pour être troussée. Elle glissa ses mains par en dessous et fit glisser son string tout au long de ses jambes fuselées. Moi, j’étais assis, les cuisses très écartées, et j’avais ouvert la braguette de mon jean pour brandir à la verticale ma verge déjà raide. Sa chatte s’y ajusta comme une pièce de Lego. Mathilde me tournait le dos, légèrement penchée en avant, ses mains en appui sur mes genoux. Sous sa jupe, mes mains plaquées sur ses fesses nues marquaient le rythme. Je finis par retrousser sa jupe complètement pour voir les va et vient de son petit cul avec, juste en dessous, ma queue qui s’enfonçait dans l’ombre de sa chatte. Cela devait être aussi un bien joli spectacle par devant. Quelqu’un qui serait passé s’en serait repu. « Parle-moi !» m'ordonna-t-elle.
Mathilde voulait toujours que je lui parle pendant l’amour, peut-être parce que l’ouverture des chairs ouvre l’âme un peu plus, sans rien d’autre que les lèvres pour empêcher tout l’intérieur de se renverser dehors. Peut-être est-ce pour cela que j’avais du mal à les ouvrir, car j’avais beau m’y attendre, j’étais toujours pris au dépourvu et je ne savais jamais quoi répondre, comme quand elle me disait « à quoi tu penses ? » ce qui était plus ou moins la même question. « Que veux-tu que je te dise ? Des mots crus ?
- Oh oui ! Dis moi des mots crus !
- Vraiment ?
- Dis-moi des cochonneries !
- Très cochonnes ?
- Des saloperies ! »

b1ddd18888fdfb620a098341d276fa5a.jpgJe n’avais pas à chercher bien loin, la scène était pour ainsi dire devant moi : « Je te baise à l’arrêt de bus ! Je voulais te baiser dans la forêt juste à côté, mais il pleut…
- Tu me baises comment ?
- Comme une salope !
- Comme ta petite pute ?
- Oui…  Je vois ta chatte coulisser sur ma bite que je sors presque complètement à chaque fois. Si une voiture passait devant nous, ses passagers verraient comment je te baise. D’ailleurs, j’entends un moteur ronronner au loin. En voilà une qui approche. On va te voir !
- Oh non !
- Si ! On va te voir !
- Coquin !
- La voilà qui passe ! Tu as vu comment le conducteur nous a regardés ?
- Il avait un regard libidineux.
- Attend ! Il freine ! Il fait demi-tour !
- Arrête !
- Non, il vient je te dis. J’ai envie qu’il nous voit. Ça ne t’excite pas qu’il nous voit !
- Je ne sais pas.
- Il vient de s’arrêter, de l’autre côté de la route. Il ouvre sa portière pour mieux nous regarder. Et pour nous montrer sa queue aussi. Regarde. Elle est grosse. Il se branle. Ça t’excite ?
- Je ne sais pas… C’est ta queue dans ma chatte qui m’excite. C’est si bon !
- Voilà une autre voiture !
- Ah oui !
- Il s’est arrêté avant d’arriver jusqu’à nous celui-là. Il nous éclaire avec ses phares.
- Ça me fait un peu peur.
- Je suis là, je vais te protéger.
- Hummmm…
- Le premier est sorti de la voiture, il traverse la route, il s’approche. Il est tout prêt maintenant ! Ses yeux sont rivés sur nos sexes emboîtés.
- Oh !
- Regarde sa grosse queue, tu ne veux pas le branler un peu ?
- Non !
- Allez Mathilde, tend ta main vers son sexe devant toi, il n’attend que ça !
- Non ! Je ne veux pas !
- Vas-y ! Sinon j’arrête de te baiser comme une chienne ! »

Mes mains en appuis sur ses fesses maintinrent le corps de Mathilde en avant, et donc mon sexe en retrait, la pointe du gland à l’orée de sa vulve molle dont la sève coulait tout au long de ma hampe déjà luisante de mouille.

Il était temps de faire une mise au point : La paume de ma main droite s’exclama sur sa fesse en suspension.

« Oh non ! Oh non ! » répétait Mathilde tandis que je la maintenais dans sa position d’une main et que je la fessais vigoureusement  de l’autre tant qu’elle n’obéissait pas à mon ordre, tant qu'elle ne branlait pas cet inconnu au regard lubrique. Mathilde éclata en sanglots : « oui… je vais le faire… je vais le faire… ». Je relâchai la pression de ma main sur ses hanches et elle s’enfonça d’un coup sur mon pieu. Je l’enlaçai tendrement. « Pardonne-moi, Mathilde, pardonne-moi ! Ce n’est qu’un jeu, un fantasme, tu le sais !
- Oui je sais, mais tout d’un coup cela m’a semblé si réel que je me suis à nouveau vue à l’arrêt de bus où je m’étais assise sur tes genoux… comme je me frottais contre ta queue raide… avec ces voitures qui passaient … et leur conducteur au regard lubrique quand ils nous regardaient nous embrasser… Ce sont eux que je voyais quand tu me parlais, et ils ne me plaisaient pas !
- Je comprends…
- Et puis après, tu m’aurais demandé de les sucer… Tu aurais voulu qu’ils me jouissent dessus…
- Je ne sais pas, je n’en étais pas là. »


Même si je ne savais pas trop où cette histoire nous aurait menés, même si je n’en étais pas encore là, Mathilde avait sans doute raison. Elle avait aussi pressenti qu’elle devait se protéger face à ce fantasme exprimé avec tant de réalisme, de crainte qu’il finisse par s’y inviter, justement, dans la réalité. Dans l’intimité de la chambre de Mathilde, je la consolais comme je le pouvais, séchant ses larmes du haut avec de tendres baisers, provoquant celles du bas avec de vigoureux coups de rein. Mathilde sanglotait encore un peu, maintenant moins à cause de la vive émotion procurée par mon évocation réaliste, que par dépit de ne pas avoir su jouer le jeu jusqu’au bout. Mais comment pouvait-elle se reprocher, après avoir adhéré au fantasme de faire l’amour à l’extérieur – fantasme qui s’appuyait sur une situation vécue quelques heures auparavant - de ne pas parvenir à prendre subrepticement le recul nécessaire lorsque le rêve s’est malicieusement transformé en cauchemar voyeuriste ? Autant essayer de rêver éveillé. Moi, je n’étais pas du tout déçu. Pourquoi ai-je préféré cent fois qu’elle s’immerge ainsi dans mon fantasme, quitte à refuser le tour qu’il prenait comme on se réveille brutalement, plutôt que de simuler l’acceptation de toutes ses turpitudes ?

On ne mesure pas toujours combien le partage d’un fantasme sexuel participe à sa réalisation charnelle. Le simple fait de mettre des mots sur ses envies, et surtout de les partager, prépare le passage à l’acte. J’en avais plus d’une fois constaté les effets après les séances « d’amour virtuel » sur messenger avec des femmes que je rencontrais par la suite : la conclusion charnelle n’était jamais aussi facile qu’après des galipettes virtuelles partagées. La puissance de ces évocations est telle que de ces jeux sexuels et cérébraux ne me semblent pas innocents. Avec Mathilde, la force des mots nous a frappés de plein fouet, au point que je me demande si cela ne s’est pas rapproché d’un processus hypnotique. Je ne parle pas d’hypnose de cabaret mais d’hypnose Ericksonienne dont le sujet garde un certain contrôle de la situation et la mémoire de la séance. Les psychothérapies systémiques utilisent parfois ces techniques hypnotiques, ce qui modifie durablement l’état mental du patient. Je me demande ainsi si le sacro-saint libre arbitre – celui  là même brandi par les tenants du « tout est permis entre adultes consentants » en guise de morale sexuelle - n’est pas parfois obtenu au prix d’une subtile manipulation mentale ?
Alors, où se trouve la liberté dans tout ça ?

26 mars 2007

Mon Delerm

Nous marchions dans une rue fatiguée du 18ème arrondissement, Mathilde et moi, une rue entre deux âges en manque de ravalement. Nous y marchions d'un pas alerte à la découverte d'être deux, d'être heureux à dénicher du voluptueux dans une petite librairie blasée. Nous avons fini par la trouver, cette librairie érotique étroite et courte, qui fleurait bon le papier jauni à l'encre indécente. Tous les bouquins s'y accouplaient dans un joyeux désordre, ils s'empilaient sans complexe, s'exhibaient toutes pages dehors: Pauline Réage turlupinait Apollinaire, Esparbec culbutait Verlaine, Milo Manara fessait françoise Rey, et Anaïs Nin cheikh Nefzaoui. Derrière sa caisse présidait le tenancier aux yeux usés. Il les connaissait tous, ses pensionnaires, des plus prudes aux plus lestes, et il ne se résignait à les laisser partir qu'après leur avoir caressé la tranche comme la croupe d'une pouliche. Mais du théâtre érotique du 19ème, non, vraiment, personne ne lui avait jamais demandé un truc pareil. Alors, pour Mathilde, j'ai pris un Gavalda en édition original: je l'aimais.

Nous sommes sortis bras-dessus bras-dessous, juste heureux même si le temps passe, et mes yeux se sont accrochés en haut d'une affiche: DELERM.

- Tiens, il chante maintenant, que je dis à Mathilde ?
- Qui ça, qu'elle me fait ?
- Mais Delerm, là bas !
- Mais oui, Vincent Delerm est un chanteur !
- Ah bon, je le connaissais écrivain.
- Mais l'écrivain, c'est le père: Philippe Delerm.
- Ah d'accord, je ne connaissais que lui, l'écrivain, mon Delerm.

Nous sommes passés devant un sex-shop à l'entrée béante, rouge sang, immense comme une bouche d'ogresse. J'ai poussé Mathilde à l'intérieur et la bête nous a avalés. Mathilde n'était pas fière. C'était sa première visite dans l'antre de la luxure commerciale. Nous ne nous sommes pas attardés sur les DVD et les godemichés, pour dévaler le boyau des escaliers qui menait au rayon lingerie. Nous avons choisi 3 ensembles, dont un bustier bleu-gris digne d'une chanteuse de cabaret dans le saloon d'un western spaghetti. Il me plaisait bien. Nous nous sommes engouffrés dans la cabine en espérant que la vendeuse ne vienne pas vérifier de trop près la nature de l'essayage. J'ai déshabillé Mathilde tout en commentant la lingerie alibi. Elle les a toutes essayées entre deux baisers, et lorsque j'ai mordillé ses fesses, Mathilde a gémi avant de me supplier d'arrêter. Finalement, on n'a rien pris.

Quand la bête nous a régurgités sur le trottoir, j'étais heureux comme un chenapan après un coup pendable. Il est comme ça, mon bonheur, fugace et dérisoire comme une fleur des champs arrachée aux herbes folles, dans l'instant de la vague au désir qui monte jusqu'au fracas du plaisir. Il ne s'inscrit pas dans le temps, dans la durée pérenne, dans la cuisine de mon Delerm. Chez Delerm, le bonheur est mélancolique, et se savoure simplement à l'horizon calme du présent au passé. Loin de ma fureur, Delerm écrit le bonheur, le bonheur quotidien d'un Sisyphe rêveur:

medium_leBonheur.jpgPrendre un grand cahier à carreaux d'écolier. Laisser tomber des mots qui rendent plus léger. Tout dire ligne à ligne, avec de l'encre bleu marine, de la souffrance et du bonheur...

Que les mots viennent, trempés d'encre. À Chaponval, on remplissait de poudre et d'eau la bouteille mince au bec verseur. Mon père présidait à cette alchimie rituelle du savoir. Et puis un élève avait la mission délicate de verser la poudre diluée dans les encriers ronds d'un blanc épais, crémeux, si lisse sous le doigt qui en dessine le contour.

Que les mots viennent, et griffent le papier. Je n'ai plus la plume Sergent-major qui râpe un peu le long des pleins, des déliés. Je n'ai plus de lignes et de marges, de lettres à répéter en ronde sous le calcul mental. Mon stylo glisse sans effort sur la page banquise où rien ne le commande, ne l'arrête. Mais les mots griffent quelque part, s'accrochent à la violence du passé, commandent dans l'absence un travail rude d'écolier. J'inventerai les pleins, les déliés, le rêve dans la marge et le bonheur de l'interligne. Avec des mots de poudre et d'eau je plongerai dans le silence qui fait un peu mal, dans le silence fort de mes mélancolies d'école; un soir, assis tout seul dans la classe des petits, à rêver d'Elle qui n'existe pas, à rêver seul des mots de pierre et d'eau, de poudre et de lumière. Je mènerai mon chemin d'écolier, au delà de la vitre, à l'encre fraîche, avec des mots qui me blessent de loin, retrouvent un peu trop fortes les odeurs, les tilleuls dans la cour, la poudre d'encre dans la classe.

J'écris, voilà ma pierre.

 

21 mars 2007

Quand j'étais un fake (3)

medium_Sherazade.jpgAoût 2006. Après une unique rencontre mémorable, j'ai retrouvé Marianne sur un forum de discussion. Retrouvé n'est pas le mot juste. L'incroyable séductrice m'y avait plutôt attiré, ainsi que mon vieux complice Guillaume, et elle avait animé mon mois d'Août solitaire à grand renfort de mystères et énigmes au cours desquelles j'avais croisé Mathilde. Par jeu, Mathilde en vint à me proposer une rencontre, à condition que je parvienne à séduire un homme en me faisant passer pour une femme. D'autre part, j'avais promis à Marianne de lui offrir une nuit avec Guillaume, une nuit digne des mille et une nuits. Pour résoudre ce double défi, je décidai donc de séduire Guillaume en me faisant passer pour une femme, au point de lui donner un rendez-vous dans une chambre d'hôtel obscure auquel Marianne irait à ma place.

Pour commencer, j'écrivis une petite fiction sous le pseudonyme Tessa, fiction dont la supposée beauté littéraire me permettrait peut-être d'exciter la curiosité de mon camarade de jeu. Échec total: je ne parvins à intéresser que quelques femmes et travestis. J'optai alors pour une plus approche directe sur une discussion ayant trait à la grande passion de Guillaume: le cunnilingus.

 

16 Août

Tessa: Sans vouloir être indiscrète, combien de cunnis as-tu réalisés depuis le début de ta carrière cunnilinguale ? Y a t'il des trous dans ton cunniculum vitae ? Quelles sont les principales qualités d'un cunniphile: avoir la langue bien pendue, ne pas avoir la langue dans sa poche, ou bien être doué pour les langues vivantes ? Et enfin, comment bénéficier de ton offre alléchante ?

Guillaume: Peut-être qu'en allant lire (depuis le début, cela va de soi pour une meilleure compréhension) le blog dont le lien est attaché à ma signature (en tout petit en bas de ce mail) vous découvrirez la clé de votre interrogation... 

Tessa: Tout d'abord, je vous prie de me pardonner ma familiarité. Après tout, nous n'avons pas gardé les clitoris ensemble, et vous avez bien fait de corriger mon intempestif tutoiement. Guillaume, si j'ai eu le plaisir de parcourir votre blog, je n'ai pas eu le courage de compter vos conquêtes. De surcroît, rien ne dit que ce blog est exhaustif. Et puis, pour tout vous dire, j'espérais surtout attirer votre attention avec mes calembours pour sortir du lot des foufounes baveuses qui attendent votre liquette. Malheureusement pour moi, vous semblez déjà avoir de remarquables partenaires de jeu qui ont su retenir toute votre attention, et à côté desquelles je fais pale minette. Devrais-je donc vous écrire un email qui sera dûment classé et auquel vous répondrez par ordre d'arrivée ?

Guillaume: Les "foufounes baveuses" apprécieront...
Pour ce qui est de l'avant dernière phrase de votre missive, je ne peux malheureusement que vous donner raison... [ndlr: smiley qui pleure]

Tessa: Vos messages ont pour signature: "J'aime l'humour, ça me fait rire".
Ma tentative vous aura fait pleurer, mais pas de rire malheureusement...

Guillaume: Ben oui... J'aime l'humour !
En revanche, votre remarque était -je trouve- irrespectueuse pour toutes celles qui se plaisent à faire vivre cette belle aventure...
Et j'accorde trop d'importance au respect pour parvenir à m'en moquer...

Tessa: On peut rire de tout mais pas avec tout le monde. J'ai eu le tort de penser nous pouvions plaisanter au sujet du sexe féminin, mais visiblement, l'adoration que vous lui portez semble vous empêcher de prendre le recul nécessaire. C'est un petit peu le problème avec cunni, on ne voit même pas jusqu'au bout de son nez ! (c'est de l'humour caustique et je ne sais même pas faire les smileys qui rigolent, scrogneugneu)

Guillaume: Je confirme...
Les "foufounes baveuses", ça ne me fait pas rire...
Pas plus que Bigard, même pas plus...
Désolé...

Tessa: Ah non, ça c'est Pierre Desproges ! Je ne citerais pas Bigard à un homme de votre goût. Au fait, vous êtes plutôt salé ou sucré ?

Guillaume: Mon bon goût est proverbial. Pour l'instant, j'avoue ne pas encore juger du vôtre...

Tessa: pour juger du mien il faudrait que vous daigniez vous pencher sur mon cas.

Guillaume: Reconnaissez que vous avez quelque peu raté votre entrée...
Comme lors d'un premier rendez-vous, certaines phrases ou attitudes peuvent plomber une rencontre...

Tessa: Oui, j'ai raté mon entrée parce que je me suis mal positionnée. Vous n'imaginez pas combien cela peut être instructif pour moi. J'aime les hommes qui me le rendent mal, car j'ai une approche beaucoup trop cérébrale. Je suis entré en contact avec vous comme un homme l'aurait fait. Une approche qui se voulait humoristique et qui ne s'est avérée que caustique et incisive. Vous y avez donc réagit comme à une agression. Maintenant je suis désemparée. Vous ne voulez pas m'aider un peu ?

 

Malgré les encouragements de Mathilde et Catherine censées suivre nos roucoulements, et qui assistaient plutôt à une lutte homérique, je ne voyais pas trop comment me sortir de cette situation. Catherine m'avait ainsi conseillé de prendre l'attitude plus humble que j'avais adopté dans mon dernier billet, m'affirmant que chez les femmes, l'humour caustique ne paie pas. J'attendis donc, le cœur battant comme une jouvencelle, une réponse qui ne viendrait que le lendemain

À suivre...