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05 avril 2008

Un vague amant (4)

Waiting at the pole by *film400 sur Deviant ART

    Shoreditch, 21h. La devanture du Metropolis plaquée sur une terne façade de brique rouge me fait penser à un string à paillettes sur les fesses d’une vieille dame. Immanquable. À peine avons-nous franchi le sas d'entrée de cette boîte de strip-tease, que nos yeux sont captivés par une rousse sculpturale dont la nudité est offerte à des dizaines de regards blasés.
   Ninon, subjuguée, prend ses quartiers devant la scène pour ne plus en bouger, pendant que je lutte parmi des yuppies en costume pour récupérer deux bières. Je la rejoins pour contempler les effeuillages dont la variété me laisse pantois : lascifs ou acrobatiques, érotiques ou esthétiques, aussi variés que les beautés qui se succèdent sans répit, ils suscitent nos commentaires goguenards ou admiratifs, qualifiant la courbe d'un sein, le galbe d'une cuisse, le grain d'une peau, la souplesse des reins ou les poses suggestives. Ces numéros confortent Ninon dans sa bisexualité, d'autant plus que toutes les artistes la gratifient d'un sourire dont l’apparente complicité masque bien leurs attentes commerciales.
   Nous sommes particulièrement impressionnés par une métisse au corps de liane, qui effectue un strip-tease acrobatique digne d'un programme de gymnastique, virevoltant autour d'une barre verticale promue au rang d'agrès, mais qui me suggère plus d'émotions esthétiques qu'érotiques, et davantage d'admiration que d'excitation. Nous ne la quittons pas des yeux alors qu'elle quitte la scène dans l'indifférence générale. Quelques instants plus tard, elle vient nous saluer et nous propose une séance de table dance. « OH YES ! » s'écrie Ninon avec un enthousiasme surprenant .
   Nous suivons la danseuse dans une salle à l’écart. Sur une scène miniature, une jeune blonde s'exhibe face à un homme d'affaires bien mûr. Notre belle métisse monte sur la scène qui jouxte notre banquette. J'avoue ne plus avoir d'yeux que pour cette jeune femme à la peau tabac, qui se dénude avec sensualité, exhibant ses charmes les plus intimes dans des postures acrobatiques à quelques pouces de nos visages vermillons d’émotion. Elle conclue son chaud show par sa spécialité : tout en nous regardant entre ses jambes écartées, elle parvient à faire cliqueter comme des clochettes les piercing qui ornent ses lèvres intimes. L’originalité vient de basculer dans le grotesque.
   Nous quittons la boîte quelques minutes plus tard. Ninon me prend par le bras, ravie du spectacle, mais toutefois déçue de ne pas avoir revu la belle rousse. Son contact me fait plus bander que toutes les créatures que nous venons de croiser.

 À suivre…

31 décembre 2007

Mission libertine - IX (1)

a502baf9013016f749ee5520cd26a822.jpg    Sarah n’eut pas le temps de se retourner qu’une créature longiligne, revêtue d’une combinaison de cuir rutilante, avait enjambé l’ottomane rose sur laquelle Sarah était installée. C’était une femme noire, de ses bottes à plateforme jusqu’au bout de ses cheveux crépus, aux yeux félins et à la bouche immense qui s’ouvrait en un large sourire carnassier sur un cortège d’ivoire. Au bout de ses doigts fins tournait une cravache comme un bâton de majorette, et dont l’extrémité badina avec la jupe de Yoko qu’elle releva d’un coup sec, dévoilant la croupe joufflue de la japonaise au public qui retenait son souffle. Bien qu’elle n’avait ni fouet, ni masque, et que son teint était bien plus sombre que celui de Hall Berry dans Catwoman, c’est cette image là qui s’imposa à l’esprit de Sarah tandis qu’elle regardait cette danseuse féline évoluer sur la scène. Cat venait de s’accrocher à la barre de Pole dance, et elle tournoyait maintenant, la tête à l’envers mais les yeux fixés sur Sarah. Sous l’emprise de ce regard vert hypnotique – sans doute portait-elle des lentilles de contact colorées - c’est tout juste si Sarah sentit les mains de Yoko glisser sur ses jambes, et dont les seins lourds vinrent se lover contre ses cuisses. Tout ce qu’elle sentait, c’était une chaleur animale irradier son bas ventre.
    Cat glissa de la barre jusqu’au sol et marcha sur Sarah avec la souplesse d’une panthère noire. Elle s’assit sur l’ottomane, tout contre Sarah figée par l’angoisse et l’excitation, partagée entre l’envie de toucher ces corps alanguis et désirables qui venaient se frotter contre elle, et la crainte du ridicule en répondant à ces sollicitations, sans parler de la gêne à se laisser aller à des privautés devant un tel public. Aux prises avec une honte ambiguë qui multipliait son désir autant qu’elle bridait son plaisir, Sarah n’osait plus regarder l’asiatique à ses pieds - dont elle sentait pourtant les seins rouler contre ses cuisses ouvertes – et encore moins la femme noire qui approcha son visage au point qu’elle sentit son parfum poivré. Ce qu’elle sentit aussi, c’est la rougeur envahir son visage quand Cat lui murmura à l’oreille, d’une voix grave à l’accent indéfinissable tout en désignant la poitrine de Sarah du bout de sa cravache : « C’est tellement rare d’avoir un public féminin qu’on ne va pas se priver ! »
    Yoko obtempéra immédiatement à l’ordre silencieux. Avec un sourire équivoque, elle déboutonna le blouson de Sarah tétanisée, et l’abaissa d’un geste ferme derrière son dos, ce qui eut pour effet de maintenir les bras de Sarah le long de son corps, la poitrine bombée. Contrainte à la passivité, Sarah se trouva paradoxalement libérée d’une angoissante décision : elle n’avait plus à se demander si elle pouvait, ou si elle devait toucher ces femmes. Elle n’avait désormais plus rien d’autre à faire qu’à jouir du spectacle visuel, et même tactile qu’on lui offrait. Car de ses petites mains douces, Yoko avait entrepris de lui masser les seins au travers de son chemisier, tandis que sur la scène, Cat se déshabillait avec sensualité.
    La combinaison de Cat qui l’enveloppait jusqu’au cou, s’ouvrit grâce à une longue fermeture éclair qui descendait jusqu’aux enfers. Pour éviter de gémir sous la caresse experte de Yoko dont les doigts s’immisçaient entre les boutons de son chemisier, Sarah s’abandonna dans la contemplation du zip qui glissait irrémédiablement vers le bas, et qui ouvrait les yeux sur la peau veloutée de Cat, au creux de la vallée que formaient ses petits seins nus sous la combinaison qui s’ouvrait sur son ventre plat, sur un nombril à la carnation un peu plus sombre que le reste de sa peau tabac, mais au cœur duquel brillait un diamant de cristal à l’éclat rehaussé par son bas ventre glabre...
    Soudain, Cat leva la jambe droite à la verticale et la plaqua tout au long de la barre de pole dance, exhibant ainsi au public la fin de la course de la fermeture éclair qui n’avait jamais si bien porté son nom : La combinaison s’ouvrit d’un seul coup entre les jambes en grand écart, jusqu’au coccyx. Le mouvement avait été si rapide qu’un œil distrait n’aurait pas remarqué que Cat ne portait pas de petite culotte.
    Le chemisier de Sarah aussi était largement ouvert. La geisha en avait fait sauter les boutons, un à un, et les seins de Sarah n’étaient plus protégés des regards que par son soutient gorge que pétrissait Yoko, sans vergogne. Sarah n’osait pas regarder dans la salle, mais elle sentait bien que pour tous les hommes présents, elle faisait partie du spectacle. Elle chassa de son esprit le regard libidineux des petits vieux, faute de pouvoir les chasser de sa peau dénudée, et se concentra à nouveau sur Cat qui offrait le spectacle officiel : derrière la geisha dont Sarah sentait le souffle accéléré contre sa poitrine, Cat avait glissé sa cravache dans le string de Yoko. Plaqué contre sa vulve par l’élastique tendu, la tige y coulissait comme un archet sur la corde d’un violoncelle, sauf que les petits gémissements que poussait la japonaise étaient sur une octave nettement plus aigue. Cat tira sur le string qui tomba aux genoux de Yoko, et brandit la cravache sous le nez de Sarah et de sa comparse. Elle était luisante de cyprine. Sans trop modifier sa position, Yoko qui était à genoux, penchée en avant, le buste sur les cuisses de Sarah et les fesses entièrement nue, sa jupe d’écolière retroussée jusqu’à la taille, Yoko donc tourna un visage implorant vers Cat la dominatrice, les mains jointes dans un geste de pantomime assez explicite pour ne pas avoir besoin d’y joindre la parole. Cat désigna à nouveau la poitrine de Sarah qui vit Yoko faire prestement glisser une des bretelles de son soutient gorge, libérer son sein gauche avant de le saisir à deux mains et d’en porter le téton à ses lèvres assoiffées.
    Sarah fut si surprise qu’elle ne put retenir un petit cri. Les yeux clos, Yoko lui suçait le tétin avec un plaisir évident et communicatif. Comme pour mieux s’offrir aux caresses et aux baisers de l’asiatique, Sarah se pencha instinctivement en avant ce qui augmenta la pression du petit godemiché fiché dans son vagin. Cuisses écartées, elle ne pouvait pas le contrôler aussi bien que dans le métro, mais elle était maintenant si humide que sa vulve poisseuse engouffrait tout le corps du papillon, qui roulait à droite et à gauche comme s’il était animé d’une vie propre. Cat s’agenouilla derrière Yoko, dont elle écarta les fesses pour exhiber ses trous aux yeux exorbités de l’assistance masculine. Sans retirer ses gants, elle appliqua son majeur tout au long de la vulve de sa partenaire, avant de le faire peu à peu disparaître à l’intérieur. Sans pouvoir voir cette pénétration, Sarah la ressentit dans son propre corps à l’accélération de la succion de Yoko, à son bras droit qui l’enlaçait fermement par la taille, et à sa main gauche qui la dépoitraillait fébrilement.

À suivre…

17 décembre 2007

Mission libertine - VII (2)

    Yoko pivota sur elle-même et, sans cesser de frotter sa croupe contre le sexe éteint du septuagénaire qui retrouvait au moins ses esprits faute de retrouver sa vigueur, elle ôta son chemisier qui ne cachait plus rien. Deux sièges plus loin, un sexagénaire rougeaud roulait vers elle des yeux gourmands. Avec sa casquette vissée sur la tête et son gilet de laine tendu d’embonpoint sous sa veste à carreaux, il avait l’allure du rural prospère qui vient de s’échapper du salon de l’agriculture entre deux poignées de main ministérielles. Yoko lui adressa un sourire enjôleur en s’approchant, et lui laissa son chemisier en gage en passant. Sarah songea que cet établissement nuisait gravement à la santé des cardiaques, tandis que Yoko venait vers elle selon un parcours érotique aussi erratique qu’une bille sur la roulette d’un casino, qui flirte avec tous les numéros avant d'en choisir un.
    Sans quitter Sarah des yeux, tout en évitant de croiser son regard, la strip-teaseuse ondulait maintenant sur la scène contre la barre de pole dance, verticale et inflexible, l’objet de toutes ses attentions. Dos au public, jambes tendues légèrement écartées, Yoko appuya ses fesses cambrées contre la barre qui souleva au passage sa minijupe bleu marine, et elle fléchit les genoux tout en se baissant davantage. Le spectacle était saisissant : Le tube qui s’était logé dans sa raie y coulissait comme un phallus d’acier inoxydable, tandis que dans le reflet du miroir, les seins de Yoko se balançaient sans plus de retenue qu’un rien de dentelle tendue. Quand ses genoux touchèrent le sol, quand ses seins s’aplatirent par terre sur la peau de bête, Yoko tendit les bras en arrière et plaqua une main sur chaque fesse. Ses ongles carmins parfaitement manucurés s’enfonçaient légèrement dans la chair ocre et dodue, tandis qu’elle ouvrait son cul à la barre métallique. Les globes charnus l’enveloppèrent presque complètement lorsque Yoko les relâcha. Elle garda quelques instants sa position de chienne en levrette. Dans la salle, la tension était montée d’un cran. Sarah serra ses cuisses humides. Les vibrations venaient de reprendre.
6bc2bdc588839ba76552314e9f7a9977.jpg    Yoko opéra un retournement acrobatique. Suspendue au milieu de la barre coincée entre ses cuisses puissantes, face au public lui-même suspendu au moindre de ses gestes, elle se caressait maintenant les seins de la paume des mains au travers de son soutien-gorge symbolique. Elle porta son index à sa bouche, le suça, et elle le glissa sous le bonnet droit pour titiller son téton dressé, her great tit, sa mésange apprivoisée. Puis, comme mue par une pulsion irrésistible, elle balaya d’un geste la bretelle de son soutient gorge pigeonnant pour libérer l’oiseau de sa cage de dentelle : entre ses deux mains en conque, son sein aussi gros qu’une colombe. Finalement, c’est son soutient gorge qui s’envola à travers la pièce pour retomber aux pieds de Sarah, comme un gant à relever. Libre de tout textile, la généreuse poitrine de Yoko englobait déjà la barre chromée. Quand elle retira le pic qui maintenait son chignon, la cascade de ses longs cheveux noirs jeta un voile impudique sur ses seins nus.381b6913c149cdb08da3347e34b53075.jpg
    Captivée par le spectacle, Sarah avait la vague impression qu’elle n’allait pas s’en tirer en tant que simple spectatrice, d’autant plus qu’elle sentait de temps à autres ma présence vibrante se manifester entre ses cuisses. Depuis que Yoko était montée sur scène, Sarah n’avait pas prêté attention aux nouveaux clients pour une escapade illicite hors de l’ennui matrimonial quotidien, qui étaient entrés aussi furtivement que des passagers clandestins et dont elle faisait elle-même partie. Tandis que Yoko était maintenant allongée sur le lit, cuisses écartées, la main droite fourrée dans sa petite culotte et la gauche occupée à titiller ses seins ballottés par la houle d’un plaisir que Sarah commençait à sentir monter dans son propre bas ventre, Sarah sentit un souffle sur sa nuque. « Vagant est juste est derrière-moi, je le sens ! » s’imposa à son esprit. L’ombre d’un instant, elle hésita à se retourner, au risque de rompre le charme, mais elle se ravisa en voyant Yoko descendre du lit, et arriver sur elle, comme une chatte, à quatre pattes. Sarah se sentit aussi pétrifiée que le vieux cacique qui avait eu droit aux faveurs de la jeune japonaise. Les vibrations du papillon qui venaient de reprendre firent chavirer les yeux bleus de Sarah, tandis qu’entre ses jambes, la geisha obscène allait avancer son visage. Sarah ne put réprimer un sursaut : une main gantée de cuir noir venait de se poser sur son épaule.

À suivre…

10 décembre 2007

Mission libertine - VII (1)

    L’entrée de la boite de strip-tease était aussi discrète que son intitulé digne d’une boutique de lingerie fine. Mais si la lingerie était bien mise en valeur chez « Chochotte », il était plutôt question de l’ôter que de la porter. Se fiant plus à moi qu’à son courage définitivement muet, Sarah avança dans le petit couloir avec une assurance fallacieuse, au bout duquel elle donna au guichet le billet qu’elle avait trouvé dans l’enveloppe remise par Marina au hammam. Un homme entre deux âges lui rendit en échange un ticket, avec en prime l’esquisse d’un sourire amusé. Il était plus habitué aux sémillants retraités qu’aux jeunes femmes seules, mais il n’était pas aussi surpris qu’il l’aurait été si je ne l’avais pas prévenu de la venue d’une jolie spectatrice blonde. « C’est par ici », lui dit-il en désignant un étroit escalier en colimaçon qui s’enfonçait dans une cave aux exhalaisons de parfums suaves et de lumières chaudes.
    Au fur et à mesure qu’elle descendait précautionneusement les marches métalliques, Sarah ressentit un faisceau de regards braqués sur ses escarpins, qui remontèrent sur le galbe de ses mollets, jusqu’à ses genoux au dessus desquels flottait sa jupe, mais sous laquelle se perdaient des yeux inquisiteurs. En bas, elle comprit la raison de sa sensation prémonitoire : son corps essuyait le feu des regards lubriques d’une demi-douzaine d’hommes seuls qui la déshabillaient d’avance. « Ah ! Une nouvelle ! » semblaient penser ces habitués installés sur leur siège comme de vielles bouteilles oubliées au creux d’une antique cave voûtée. Sarah les balaya du regard sans même songer que j’aurais pu être un d’entre eux. Ces spectateurs avaient l’air presque aussi vieux que la crypte réaménagée en un minuscule théâtre dont la scène au mobilier hétéroclite évoquait davantage l’arrière boutique d’un antiquaire, que la chambre coquette qu’elle était supposée représenter : des peaux de bêtes disputaient le peu de surface aux tapis persans tandis qu’une opulence de coussins chatoyants s’amoncelait des divans luxurieux au lit à baldaquin dont les tentures damassées rivalisaient de dorures avec un miroir baroque qui multipliait des fresques kitsch… Le souffle coupé par ce concentré luxurieux, Sarah prit une longue inspiration tout en se demandant, entre la scène sardanapalesque et les petits vieux concupiscents, où poser les yeux et les fesses. Elle opta pour une ottomane rose qui l’accueillit au premier rang, espérant oublier regards licencieux en leur tournant le dos. Derrière elle, trois rangées de confortables sièges disposés en gradins donnaient aux autres spectateurs une vue plongeante sur la scène, et donc sur elle en attendant les professionnelles.
    Tout en s’efforçant d’adopter l’impassibilité des deux Sphinx en onyx qui semblaient monter la garde aux pieds de l’escalier, Sarah commençait à se demander si ce n’était pas à elle d’assurer le spectacle – ce dont elle se sentait parfaitement incapable – lorsque le son d’un clavecin annonça l’entrée de l’artiste. Soulagée, Sarah put a son tour assister au spectacle qu’elle venait de donner malgré elle dans l’escalier, celui d’un corps qu’on déshabille du regard des pieds à la tête. C’était en l’occurrence un corps revêtu par une parodie d’uniforme scolaire : souliers vernis à talons compensés sur lesquels coulaient des chaussettes blanches façon grunge ; jupe bleu marine sagement plissée mais bien trop courte pour être honnête ; chemisier dont la blancheur virginale soulignait un décolleté infernal, au tréfonds duquel deux hémisphères ocres surlignées de dentelle blanche semblaient se rejoindre sous un bouton prêt à craquer. Enfin, on put découvrir le visage de la jeune effeuilleuse asiatique, dégagé par un chignon sophistiqué, aux pommettes hautes qui bridaient ses yeux noirs et qui évoquait la tête triangulaire d’une mente religieuse. Son sourire poli masquait bien sa vocation de croqueuse de mâle tandis qu’elle marchait vers la scène.
    Le clavecin synthétique laissa l’animation musicale aux premières mesures sirupeuses d’un jazz dont la langueur avait le mérite d’accompagner les gestes mesurés de la strip-teaseuse mais qui, à première vue, ne collait ni avec le décors kitsch, ni avec le type oriental de cette fille à l’allure de Yoko Matsugane. Car ce n’est pas des jardins zen de Kyoto aux camélias évanescents et à la mousse intemporelle, ce n’est pas d’un film d’Ozu que semblait surgir la friponne nipponne, mais d’une trépidante boite de nuit de Shinjuku, des tréfonds d’un manga pornographique, sans avoir perdu pour autant les minauderies ataviques des geishas ancestrales. Quelque soit la nationalité de Yoko, elle était d’essence japonaise : elle incarnait tous les mondes flottants juxtaposés, comme étaient surnommés les maisons de plaisir de Tokyo au 17ème siècle.


fafb777440f833fe5b52780a9d62107f.jpg    Au 7ème siècle, les japonais qui ne possédaient pas l’écriture adoptèrent les idéogrammes chinois : les kanji. Mais ils les dévoyèrent en les utilisant non pas pour le concept que chaque kanji représente intrinsèquement, mais selon leur prononciation. Ainsi apparurent les kana à la calligraphie simplifiée, qui remplacèrent peu à peu les kanji, et qui constituent aujourd’hui deux syllabaires : les hiragana réservés aux mots d’origine japonaise, et les katakana réservés à la transcription phonétique des mots étrangers - principalement anglais. En Japonais, une même phrase peut donc comporter kanji, hiragana et katakana juxtaposés.


    Quand elle dégrafa le bouton en sursis de son chemisier tendu, Yoko tournait le dos au public. Non pas par pudibonderie déplacée en ces lieux - ce qu’un regard raffiné aurait pu trouver excitant à cause de l’apparente transgression d’une pudeur malmenée - mais pour dévoiler sa nuque, ce que les geishas considéraient comme la partie la plus érotique du corps féminin, et que les kimonos mettent aujourd’hui encore si bien en valeur. Dans les yeux d’esthète orientaliste égaré chez Chochotte, c’est alors un fantôme d’Edo qui se serait imprimé comme une estampe érotique représentant un antique lupanar. Il suffit pourtant à Sarah de détourner le regard pour qu’il croise celui de Yoko dans le miroir rococo, et qu’il tombe inéluctablement entre les seins monumentaux de la jeune femme dont le chemisier sous pression s’était ouvert comme un air bag. Tout était là, juxtaposé, à embrasser d’un regard : Une nuque délicate et une paire de seins digne d’un film de Russ Meyer, un uniforme scolaire dévoyé et sa charge transgressive, un mobilier kitch et un jazz au rythme emballant.
    Tout était là, juxtaposé comme un sushi.
    Lorsque Yoko se retourna vers un petit vieux pétrifié sur son siège, ce fut pour fondre sur lui au pas cadencé d’un défilé de mode. Arrivée face au fossile congestionné, Yoko se glissa entre ses jambes flageolantes, elle se pencha vers lui, et elle fit sauter le dernier bouton de son chemisier, dont les pans flottaient maintenant comme des drapeaux blancs. Mais Yoko n’était pas du genre à épargner les clients. Encore maintenus par une microscopique dentelle envers et contre toutes les lois de la physique, ses globes mammaires se trouvaient à quelques centimètre du visage de sa proie. Elle l’assomma d’un crochet du sein droit.

Yoko Matsugane

À suivre…

05 août 2007

Les charmes de l'Orient

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En Mai 2006, après avoir lu quelques-uns uns de mes textes érotiques, une jeune inconnue me contacta directement sur ma messagerie sous le prétexte de discuter de choses et d’autres. Il s’avéra qu’il s’agissait plus de la chose que d’autres chose, et moins des mots que de la chose elle-même…

 

 

Le récit véridique du défi que j’ai alors lancé à cette jeune Libanaise avait fait l’objet de 3 notes publiées ici. J’ai complètement remanié ce texte afin d’aboutir à cette nouvelle érotique au format pdf.

05 mai 2007

Houston by night (2)

De retour à mon siège, je suis cette grande Noire du regard alors qu'elle quitte la piste. J'aimerais sentir son poids sur mes genoux malgré mes tendances habituelles qui me portent plutôt vers les petits modèles. Elle se fait happer par la pénombre de la salle. Je me fais aborder par une latinos en lingerie bleue. Je craque. J'accepte sa compagnie gentiment proposée: j'ai envie d'un peu de chaleur humaine, féminine pour être tout à fait honnête. Nous nous présentons, j'oublie aussitôt son prénom mais je me souviens qu'elle est originaire du Costa Rica.

- Je vous offre un verre, lui dis-je ?
- Non merci, j'ai assez bu. Vous prenez des notes, me demande-t-elle en désignant mon carnet ?
- Oui, pour mon blog.
- Pour quoi ?
- Pour un article sur le net.
- Parce que vous trouvez que c'est intéressant ce qui se passe ici ?

En m'entraînant vers les coins sombres, elle m'apprend qu'elle fait ce job depuis un an, et je réalise que cela fait bien trop longtemps pour qu'elle puisse encore s'étonner de quoique ce soit. Elle me désigne une banquette sur laquelle je m'assoie pour "une danse". Une nouvelle chanson commence, et elle se déshabille devant moi. Je suis ravi de constater qu'elle n'a pas les seins peinturlurés. Elle a tôt fait de s'asseoir sur mes cuisses, de faire glisser sa poitrine sur mon visage, d'écarter mes jambes avec ses genoux, de débusquer mon érection avec ses fesses qu'elle frotte avec insistance sur mon bassin. À genoux entre mes cuisses, elle mime une fellation en mordillant ma braguette tendue, et après s'être assurée que personne ne la regarde - elle a pris soin de disposer des fauteuils autour de la banquette pour couper les regards - elle baisse son string et exhibe sa chatte rasée. Je sais qu'elle est à la limite du hors jeu. Le Treasures est un club qui sert des boissons alcoolisées et qui ne permet donc pas aux strip-teaseuses d'enlever le bas, selon la législation en vigueur au Texas. Les clubs où elles sont entièrement nues sont franchement pires, et les clients y rentrent avec leur bouteille sous le bras puisqu'on n’y vend que des sodas. Si cette effeuilleuse m'offre ce petit extra, ce n’est certainement pas pour mes beaux yeux mais dans l'espoir de rester plus longtemps sur mes genoux. À vingt dollars la chanson, on comprend aisément qu'elle ne souhaite pas chercher tout de suite un autre client. Mieux vaut pour elle tirer un maximum du pigeon qui la palpe, quitte à le laisser penser qu'il pourrait bien passer la nuit avec elle, quitte à lui faire croire qu'elle aurait le béguin pour lui. Quand ils bandent, les hommes sont couillons dans tous les sens du terme...

Mais il me reste assez de lucidité pour la remercier dès la fin de la chanson, et je lui donne son billet de vingt dollars en lui faisant le hug d’usage. Il serait temps que je rentre, mais j'ai pris goût au jeu. Aller, encore une, rien qu'une. Je vois la grande black sur les genoux d'un type de sa taille. Une danseuse m'aborde, grande, mince, yeux bleus, longs cheveux noirs. Pourquoi pas. Elle se présente. J'oublie son prénom et elle a du mal à comprendre le mien. Ça commence mal..

- D'où est-ce que tu viens, me demande-t-elle ?
- De France. Et toi ?
- De partout
- C'est un bon coin.

Elle rigole et me propose aussitôt une danse. Banco. Elle retire le haut de son bikini noir. Dommage. Dans la pénombre, ses seins semblent peinturlurés d'une couleur indéfinissable qui leur donne une texture fripée sous mes doigts curieux. De plus près, son haleine s'avère chargée d'alcool. Elle s'attaque aux boutons de ma chemise dont elle écarte les pans pour me mordiller la poitrine. C'est amusant, plutôt excitant, mais je n'ai pas envie de claquer plus de vingt dollars avec elle. Il est tard, il faut que je rentre. Je la remercie à la fin du morceau et je lui tends son billet. Elle fait la moue.

- Il y a eu 3 chansons, me dit-elle.
- Non, une seule.
- Trois! C'est 60 dollars!
- Pas question, il n'y en avait qu'une!

Sur ce, je tourne les talons et je me dirige vers la sortie. "J'appelle le manager !", proteste-t-elle en me poursuivant. En passant devant le podium, une voix masculine m’interpelle. Je me retourne. Une grosse baraque entre deux âges me frappe par le bleu ciel délavé sous le rideau de ses paupières tombantes. medium_dollars.jpg"Où est-ce que vous courrez ?" me demande-t-il d'une voix baryton. "Il y avait trois chansons !" Piaille aussitôt la fille derrière lui. Il la fait taire d'un coup d'œil. "Non, il n'y en avait qu'une !", que je rétorque, sûr de mon bon droit. Le manager me demande d'où je viens.

- De France, lui repondis-je.
- It was a deep song.

Sans autre forme de procès, il congédie la fille d'un regard et il me raccompagne jusqu'à la porte de son club. Pour lui, elle et moi sommes tous les deux ses clients: Les strip-teaseuses sont indépendantes et elles payent leur entrée dans le club comme les clients. Sauf qu’elles peuvent y gagner des centaines de dollars en une seule soirée sur les genoux des hommes qui peuvent en perdre tout autant. Sur le pas de la porte, le manager dit en regardant droit devant lui:

- Il y avait trois chansons.
- Je n'en ai compté qu'une.
- Il y en avait trois, sinon elle aurait menti mieux que ça. Voici votre taxi monsieur.

La morale de cette histoire pourrait être qu’au royaume du faux le vrai semble louche, mais il y en a une autre plus inquiétante : En écrivant cette note j’ai nourri mon blog à mes dépens. Non seulement je ne sors pas grandi de cette sordide histoire commerciale, de ce marchandage de frotti-frotta avec une strip-teaseuse éthylique, mais je risque fort d’avoir fait de la peine à ma fervente amante même si je lui ai déjà avoué cette virée nocturne. J’ai moins écrit cette note pour le plaisir que pour le besoin d’être lu. Par addiction à cet exhibitionnisme cérébral, j’ai obéi à la dictature de l’authenticité au service de l’audimat. L’apparent exercice de ma liberté de parole n’est en réalité que la soumission à mon propre blog et à vos supposés désirs, ami voyeur. Alors, heureux ?

03 mai 2007

Houston by night (1)

Il y a une quinzaine de jours, j'ai décidé de m'offrir une petite virée en célibataire après une journée de réunions soporifiques. Pour commencer, direction le Pappadeaux sur Westeimer avenue. J'adore ce restaurant cajun et je ne loupe pas une occasion d'y faire bombance: c’est non seulement délicieux, mais les portions y sont gargantuesques comme dans tout restaurant texan qui se respecte. Comme d'habitude la salle était comble et j'ai dîné au bar. J'ai pris une margarita frozen et j'ai commandé un...

medium_rhodia.jpgAmi lecteur, croyez-vous vraiment que j'allais vous asséner par le menu une soirée au restaurant ? Si je le faisais, c'est que ma vie publique remplirait ce blog. Mon blog  relaterait mon quotidien sans trop l'influencer, et serait aussi passionnant que l'album photo de votre beau-frère en vacances sur la costa del sol. Hors non seulement ce blog se nourrit de ma vie privée, mais il lie avec elle une relation d'interdépendance: mon blog commence à remplir ma vie! Oh ne vous gaussez pas, vous n'en êtes peut-être pas très loin. Ne vous êtes-vous jamais dit "Pourvu que ce dîner soit un peu plus intéressant, j'ai une note à écrire", voire même "Je vais aller à cette soirée réseau, ça me fera toujours un sujet de note pour mon blog" ? C'est donc pour vous amuser, ami lecteur, que j'ai décidé d'achever mon décalage horaire dans un des plus grands men's club de Houston, et par conséquent du monde: Treasures. J'en ai une preuve irréfutable: le calepin sur lequel j'ai pris les notes in vivo qui jalonnent aujourd'hui mes souvenirs confus encombrés de croupes dorées, de seins osés et de propos siliconés.


Après être passé sous le portique détecteur de métaux qui assure que personne ne prendra les danseuses pour cibles mouvantes d'un stand de tir, je me suis installé dans un fauteuil non loin d'un des deux podiums. Une fille noire s'y trémoussait au rythme standardisé d'une soupe du top 50, et sous les encouragements d'un "commentateur érotique". Tel un journaliste sportif lubrique, il vantait les qualités de la danseuse en rappelant son nom de scène, quelque chose se terminant par "a" ou par "i", comme elles toutes d'ailleurs. Plutôt jolie, avec ses formes sensuelles moulées dans une courte robe noire et ses longs cheveux frisés, elle caressait avec sensualité la barre verticale lumineuse plantée au centre du podium pour mieux en souligner la symbolique phallique. Le début du morceau suivant a lancé le second tour, celui censé conclure une érection présidentielle après un premier tour d’illusions fallacieuses. La strip-teaseuse a envoyé valser sa petite robe noire pour s'exhiber en string. Un spectateur séduit s'est approché de la scène surélevée. La fille a fondu sur sa proie comme un bonimenteur de la foire de Paris. La démarche assurée et le sourire commercial, elle s’est approchée jusqu'à ce que ses cuisses ne soient plus qu'à quelques centimètres du visage de l'homme ravi. Elle s'est alors accroupie face à lui, lentement, de sorte que ses seins ont frôlé au passage le visage du client tétanisé, et elle s'est allongée sur le dos, jambes tendues, ouvertes comme les bras d’un politicien qui raconte qu’ensemble tout est possible. Elle a enchaîné avec une roulade arrière, avant de revenir vers son client, à quatre pattes. Il lui a glissé un billet dans le string comme on vote à regret. Après avoir ainsi récupéré quelques vœux impies dans son urne de dentelle, la jeune femme prometteuse a disparu de la scène aussitôt la chanson terminée. On l'a remplacée par une blondasse rondouillarde au show convenu. La mauvaise surprise est vraiment tombée avec sa robe blanche au gong du deuxième round: ses tétons étaient maquillés comme des statistiques avec du strass doré dont l'esthétisme discutable ne cachait l’insoutenable gravité, ce que le commentateur érotique qualifiait de natural par opposition aux seins siliconés majoritaires.

Pendant ce temps là, les effeuilleuses en petite tenue et les clients verre à la main grouillaient dans la salle. Les premières pressées telles des abeilles à la chasse au nectar, les seconds les attrapant au vol pour qu’elles se posent à leur table. Un cortège de collègues en goguette passe, chacun avec une strip-teaseuse à son bras, plus deux autres en renfort pour clore ce défilé, pendant qu'une nouvelle effeuilleuse - une noire aux cheveux longs et aux seins ostentatoires - se dandine sur le podium. Je me  lève pour aller voir la jolie "jodie" d'un plus près. Elle a un tatouage en haut des reins, que je remarque lorsqu'elle me fait le coup de la roulade arrière, ainsi que quelque chose de brillant sur les seins, bien qu'elle ne retire pas le haut de son bikini vert et noir. "thank you honey" me dit-elle en frottant ses fesses sur ma poitrine avant d'écarter l'élastique de son string pour que j'y glisse mon billet. Quand je retourne à ma table, une fille de type oriental en lingerie bleu électrique négocie une danse sur les genoux du client récalcitrant de la table voisine. Une autre strip-teaseuse - une petite noire en robe rouge - vient me proposer sa compagnie, que je décline. Elle se rabat aussitôt sur un jeune homme qu'elle embarque au fond de la salle obscure. Sur la scène, une brune boudinée par sa robe s’est heureusement déshabillée. Ses aréoles sont peintes en noir. À côté de moi, la danseuse en lingerie bleue a fini par avoir gain de cause. Elle laisse tomber sa lingerie sur les genoux du client assis dans son fauteuil et se frotte contre lui comme une chatte en chaleur: Ses seins sont peints d'un bleu assorti à sa dentelle ! Sur le podium, c'est maintenant le tour d'une petite métisse contorsionniste, un paréo sur les reins et de la dorure aux seins. À côté, l’effeuilleuse aux seins bleus a plaqué ses fesses sur le visage du client, un pied sur chaque accoudoir de son fauteuil. À la fin de la chanson, elle attire sa proie vaincue dans un recoin plus sombre pour lui dépecer le porte-feuille. Sur la piste les couleurs se succèdent: noir, rouge, doré et argenté, et au bord les clients face au podium comme on se tient devant un urinoir. Je me lasse ! Quelques filles me proposent leur compagnie. Je résiste. Elles reviennent à la charge. Je les ignore alors que mon regard s’accroche à une immense black plantureuse venue faire son show sur la piste. J'ai envie de voir de plus près ses seins gros comme des melons. Je m'approche, elle me télescope. Mon visage entre ses deux mamelles, elle m'en donne un coup sur chaque joue en éclatant de rire.

À suivre...

19 avril 2007

Les charmes de l'Orient (2)

Roxane s'imaginait donc être assise derrière moi alors que Guillaume la promenait sur les Champs-Elysées, insistant bien sur les secteurs pavés pour provoquer les plus agréables sensations à sa passagère. Il l'a fait descendre au 23 rue de Berry, où je l'attendais. Roxane était complètement sidérée de voir la moto repartir. Elle ne s'attendait pas du tout à ce changement de partenaire. Je l'ai entraînée dans le club qui venait d'ouvrir, et où nous étions les premiers clients. Assis devant un cocktail, j'ai découvert la beauté ténébreuse de cette jeune femme que je n'avais pu, jusqu'alors qu'imaginer. Une carnation mate, des yeux sombres, une cascade de cheveux noirs et bouclés qui coulait sur ses épaules, et cet accent rauque indéfinissable déjà perçu dans le message téléphonique qu'elle m'avait laissé quelques jours auparavant pour me confirmer sa présence à mes côtés ce soir là. medium_hustler.2.jpgC'est en discutant du statut de la femme dans les diverses cultures, de Simone de Beauvoir, et des attraits de l'expatriation sur divers continent que j'ai deviné ses origines libanaises. Elle m'a alors regardé avec ses grands yeux surpris, sous les seins des femmes à moitié nues qui se dandinaient sur le podium à quelques centimètres devant nous. Nous étions au Hustler Club, haut lieu parisien du strip-tease à l'américaine.

Roxane appréciait la lascivité du spectacle, dédaignant les blondes et préférant les brunes, par fraternité sans doute, et je lui ai donné l'œuf vibrant que j'avais glissé dans ma poche afin de remplacer ses boules de geisha qui l'avaient déjà bien émoustillée, vibrations de la moto de Guillaume à l'appui. Elle a aussitôt compris que je devais avoir avec moi une télécommande, et quelques minutes plus tard, elle s'est éclipsée en direction des toilettes pour glisser l'œuf en elle. J'en ai profité pour prendre deux billets de lap dance. Lorsqu'elle est revenue, je lui ai demandé ce qui lui plaisait chez les femmes.

- Je me demande si une femme saurait d'instinct ce qui plait à une autre, me dit l'ingénue.
- Tu t'imagines donc plus en position passive qu'active avec une autre femme ?
- Oui.
- Et tu n'es pas spécialement attirée par le fait de goûter au miel d'une autre fille ?
- Non, pas spécialement.
- Tu sais Roxane, toutes les femmes sont différentes, il n'y en pas deux semblables. La conformation des vulves le montre déjà, entre les grosses lèvres charnues, les petites délicates, les clitoris hypertrophiés et ceux bien cachés au fond des chairs roses, il y a déjà une énorme variété. Tout cela influe sur les goûts et une sensualité très variable d'une femme à l'autre, entre celles qui ne supportent pas qu'on leur glisse un doigt et celles auxquelles il en faut au moins trois, les clitoris des unes qu'on doit lécher de la pointe de la langue, et puis ceux de celles qu'on doit aspirer entre les lèvres, ceux dont on doit faire le tour et ceux qu'il faut frotter, par en dessous pour les unes, par-dessus pour les autres... il n'y a pas de recette miracle pour faire jouir une femme Roxane, il faut être à l'écoute de ses sens, attentionné, et trouver le fonctionnement de son plaisir. Je pense que c'est plus une question d'expérience que d'appartenance à un sexe ou à l'autre.
- Alors dans ce cas, une femme ne m'intéresse pas, m'a-t-elle répondu en me dévorant des yeux.

Roxane a tout de même trouvé une grande Italienne à son goût, et j'ai pu lui offrir le lap-dance que j'avais prévu pour elle. Le vibreur a fonctionné à merveille alors que la danseuse se trémoussait sur les genoux de ma Libanaise. Elle ne put toucher avec les mains, mais avec le nez, lorsque l'Italienne fit glisser sa poitrine siliconée sur le visage de Roxane, visiblement émoustillée par la situation à moins que ce soit par les vibrations répétées que je déclenchais au cœur de son intimité. À la fin de la séance, elle m'a confié avoir été séduite par le parfum suave de cette femme, dont la sensualité lui avait ouvert d'autres perspectives.

- Pourquoi m'avais-tu proposé de venir en jupe, en fin de compte, m'a-t-elle demandé ?
- Parce que nous aurions pu aller dans un autre club autrement plus chaud.
- Ah oui ?
- Mais le dress-code impose une jupe.
- Tu crois que c'est incontournable ?
- Essayons, nous verrons bien !

Il me restait un ticket de lap dance et Roxane m'a proposé de choisir à mon tour une danseuse pour moi, pour voir, ce que j'ai expédié entre les bras d'une grande Tchèque sous le regard brillant de la jeune Libanaise. J'avais hâte de passer aux choses sérieuses. Adieux mes résolutions frustrantes, Roxane partait définitivement pour New-York dès le lendemain, et je n'étais pas du tout certain de la revoir. Je l'ai donc conduite au No Comment qui a eu l'amabilité de me remettre sur la voie que j'avais initialement prévue: Refoulés ! Roxane ne portait pas l'uniforme de la parfaite petite libertine...

À suivre...