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15 mars 2007

Le seigneur des anneaux

Hiver 2001. J’avais fait la connaissance de Marianne sur le forum Aventures d'auFeminin. Nous y avions échangé quelques messages, sur le ton d'une badinerie érotique qui devint rapidement d'une sensualité si affolante que je sautai dans un TGV, afin de rencontrer ma muse à la terrasse d’un restaurant lyonnais. L'objectif avoué était de réaliser son fantasme, flirter au cinéma, ce qui avait alors pour moi valeur de défi, avant que je ne fasse la connaissance de Sarah. Marianne était le stéréotype de la beauté méditérannéenne: Des yeux noirs charbonneux, une peau mate, et des formes féminines qu'elle savait mettre en valeur. Je ne garde pas de ce repas le souvenir de la fameuse gastronomie lyonnaise, mais la perspective de son décolleté plongeant, auréolé d'une bouche particulièrement sensuelle dont les lèvres couleur carmin semblaient me susurrer "luxure". Après le repas, il nous fallut un bon moment avant de trouver le fameux cinéma qui abriterait notre première étreinte, et pressés par le temps, nous dûmes opter pour le seul film dont la séance venait de commencer : « Le seigneur des anneaux ».

medium_theatrical_poster.jpgInutile de dire que la salle était bondée. Cupidon doit cependant être un libidineux, il sourit même aux aventuriers déguisés en cinéphiles. Nous trouvâmes quatre sièges libres au tout dernier rang, juste assez pour nous asseoir, et poser nos manteaux sur les sièges de part et d’autre afin de délimiter un semblant de territoire. A peine étions nous assis que les hostilités commencèrent: Une bande de nains était poursuivie par des chevaliers ténébreux; Nos baisers affectueux l’étaient de plus en plus; Les nains escaladaient une colline; Mes doigts caressants s’étaient aventurés sur ses flancs, s’attardèrent sur l’affolant surplomb côté 95C, dégrafèrent toutes les sécurités et sautèrent sans élastique dans la faille de son irrésistible décolleté. C’était chaud, moelleux, divin. Taquin, je poussai l’audace jusqu’à sortir un sein de son écrin de dentelle. Dans la salle obscure, l’écran trépidant jetait un éclairage crépusculaire sur son mamelon dressé.

Mon aventurière n’était cependant pas femme à se contenter d’émotions impressionnistes. Elle avait déjà posé sa main sur mon entrejambe pour tâter de mon piolet. Je glissai mon autre main sous sa courte jupe. Mes doigts parvinrent rapidement à la lisière de ses bas, là où le satin laisse place à la peau nue. Ils musardèrent un moment tout en haut de ses cuisses jusqu’à l’ultime frontière de dentelle déjà bien humide. De deux doigts j’en tâtai les rondeurs, avant de l’écarter pour pénétrer sa touffeur. Je crois bien que nous arrivâmes ex æquo au terme de cette course haletante, car à ce moment là, elle avait déjà découvert mon pic dressé qu’elle tenait d’une main à la fois ferme et branlante. Dans un sursaut de pudeur, nous nous couvrîmes de nos longs manteaux pour mieux nous tripoter par en dessous, au cas où un des spectateurs hypnotisés par le film vint à détourner son regard vers nous. Mais non, rien ne les distrayait des trolls et autres monstres qui s'étripaient à l’écran.

Je pus donc poursuivre mon exploration en toute quiétude. Je glissai deux, puis trois doigts dans son intimité ardente. Elle était gorgée de sucs capiteux. J’en fis un tour exhaustif, de mouvements circulaires en lents va et viens, en insistant tout particulièrement sur les muqueuses parcheminées, ce qui lui arrachait à chaque fois un râle étouffé, avant de ressortir mes doigts trempés pour mieux les faire glisser autour de son bourgeon tuméfié. Inexorablement, son souffle se faisait plus court, son bassin se rapprochait du bord du fauteuil, sa jupe remontait le long de ses cuisses qui s’ouvraient toujours d’avantage à mes doigts capricieux. Soudain son corps se contracta et elle expira sa jouissance en un soupir irrépressible. D’horribles trolls qui chevauchaient des hyènes se faisaient décapiter à coups de hache dans un vacarme assourdissant. Personne n’entendait rien de nos ébats. Nous partageâmes le goût du pêché, comme deux garnements dégustent sur leurs doigts la crème chantilly chapardée au fond de la cuisine.

Si vous croyez que la belle était de celles qui se satisfont d’un orgasme furtif sous des doigts inquisiteurs, vous vous trompez lourdement. Lorsque Marianne se pencha vers moi après avoir repris son souffle, elle ne se contenta pas de me voler un baiser carnassier. Elle écarta prestement mon manteau qui cachait mon phallus qu’elle n’avait pas lâché, et elle l’engloutit entre ses lèvres pulpeuses. Sa position ne lui aurait pas permis d’avoir le bénéfice du doute face à un enquêteur de la  police des mœurs, et elle mit en œuvre tout son art pour m’achever au plus vite. Sous l’effet conjugué de ses lèvres qui coulissaient sur mon membre, et de ses doigts qui dessinaient des arabesques sur mes testicules, je ne tardai pas à me répandre dans sa bouche. L’hémoglobine arrosait l’écran. La coquine avala mon nectar. Je surpris le regard éberlué d’une spectatrice assise à quelques sièges de moi. Nous n’attendîmes pas la fin du film pour fuir la salle en pouffant de rire.

J’ai perdu tout contact avec Marianne pendant des années. Je la gardais bien au chaud au fond de mes souvenirs, en me disant qu'après le sucre, l’adultère avait parfois un arrière goût amer. Et puis elle m'a recontacté l'été dernier.

08 mars 2007

Alter Ego (9)

Toute ressemblance avec des personnes existantes serait purement fortuite...- Donne moi ton string !
- Tu veux mon string ? Maintenant ?
- Oui ! Donne-le moi s'il te plaît.
- Tu me le rendras ?
- Oui, lorsque nous nous reverrons.
- J'étais sûre que tu me le demanderais.

Elle était assise dans ma voiture qui titubait en plein Paris. Elle a rougi, mais ses mains ont glissé sous sa jupe, et elle a fait glisser la dentelle mauve convoitée. Elle me l'a tendue. Elle était trempée. Tout en traversant le Boulevard St Michel, je l'ai portée à mon nez, pour m'enivrer du parfum entêtant de ses envies inassouvies. Dehors, les Parisiens pressés couraient, sans imaginer la bulle de désirs fiévreux qui circulait parmi eux. J'ai glissé le string dans ma poche, et ma main a repris sa place entre ses cuisses ouvertes, offertes à ma caresse. Je ne sais pas comment nous sommes parvenus sains et saufs dans sa rue. Je me suis garé en double file devant chez elle.

À suivre...

chez Ysé...

25 février 2007

Le gage (2)

Lorsque notre voiture est arrivée au niveau du jeune motard, il s'était déjà avancé entre les voitures, sûr de son fait. Habitué des lieux, il avait sans doute croisé le regard de Sylvie, et y avait lu du désir. J'ai baissé la vitre. Le regard du jeune homme a papillonné sur le visage de Sylvie avant de se poser sur son échancrure.

- Bonsoir, j'ai de la chance ce soir, mademoiselle est vraiment jolie. Je peux vous aider ?
- Bonsoir. On cherche juste une petite exhibition aux abords du bois. Rien de plus. Ca t'intéresse ?
- Oui! Bien sûr! Je vous suis en moto ?
- Ca marche, mais on va voir un autre homme d'abord.

J'ai redémarré pour avancer vers l'homme aux lunettes rondes. Il nous avait probablement vu discuter avec le jeune motard qui nous suivait déjà, et il a semblé à la fois surpris et heureux de voir le grand sourire de Sylvie lorsque notre voiture s'est arrêtée à son niveau.

- Bonsoir, nous a-t-il dit timidement.
- Bonsoir, vous venez souvent dans cette rue ?
- Heu... c'est à dire que... non... c'est la première fois.
- Et ça vous dirait de nous regarder faire l'amour dans la voiture ?
- Heu... oui!
- On va dans le bois. Vous nous suivez ?
- D'accord... Je prends ma voiture. Je suis garé juste là.

Sylvie l'a regardé monter dans sa voiture, en riant de sa timidité, et elle s'est tournée vers moi pour me faire un langoureux baiser. Sa langue a glissé entre mes lèvres, a enlacé ma langue, a fouillé ma bouche passionnément, puis, lentement, ses lèvres se sont détachées des miennes, et elle a plongé dans mes yeux un regard malicieux.

medium_phares.jpg- Ils te plaisent ?
- Oui.
- Tu as envie d'eux ?
- Non, j'ai envie de toi !
- Ca te plait qu'ils nous regardent ?
- Oui, ça me plait.
- Et qu'ils se branlent ?
- Ça, ça m'excite !
- Tu as envie qu'ils te touchent ?
- Je ne sais pas.
- Et de les toucher ?
- Peut-être.
- Et tu veux que je te prenne comment ?
- Fort ! On y va ?

Ces derniers mots m'ont fait bander plus que tout. Sylvie n'était plus la jeune femme craintive qui suit son amant dans ses fantasmes, mais une maîtresse volontaire, prête à assumer la position souveraine de reine de la fête, et peut être même prendre les choses en main.

Nous sommes enfoncés dans le bois ténébreux, où nous avons trouvé une rue calme un peu à l'écart du ballet des voitures autours des travestis qui officiaient à une centaine de mètres de là. A peine avais-je coupé le moteur, que les lèvres de Sylvie se sont posées sur les miennes, comme si, intimidée par la situation, elle voulait se réfugier dans l'action. Nos deux voyeurs étaient à la portière, du côté de Sylvie. Ma main gauche a glissé entre ses cuisses, elle a frôlé ses bas jusqu'à la frontière de la dentelle sur sa peau nue, et elle a remonté sa jupe pour livrer ses cuisses à leurs regards égrillards.

"Il fait chaud, tu ne trouves pas ?" ai-je dit dans un murmure. Sylvie ne m'a pas répondu. Sa bouche avide a glissé le long de mon torse, en direction de mon sexe dur qu'elle a malaxé à travers mon jean. Enfin, elle a fait glisser ma braguette et ma verge raide de désir en est sortie comme un diable de sa boite. Sylvie a lâché un soupir de contentement en prenant mon sexe entre ses doigts, à moins que ce soit le courant d'air frais provenant de la vitre que je venais d'entrouvrir de son côté. Presque rien. Un ou deux centimètres seulement, vers lesquels ses reins se cambraient, comme pour rencontrer le souffle chaud des deux hommes qui se pressaient au carreau. Sylvie m'a pris dans sa bouche et ma main a continué de remonter entre ses cuisses, jusqu'à sa chatte épilée. Elle ne portait pas de culotte ce soir là. J'ai posé ma main droite sur sa tête qui montait et descendait au rythme de la magistrale fellation qu'elle m'administrait. Mes doigts ont caressé ses cheveux, sa nuque, son dos jusqu'à ses reins cambrés, et ont saisi le tissu de sa courte jupe. J'ai tiré dessus très lentement. Peu à peu, j'ai retroussé sa jupe, j'ai livré son sexe lisse à leur regard lubrique. J'ai continué, jusqu'au bout, jusqu'à ce qu'ils voient bien son petit trou, et de deux doigts, j'ai écarté sa vulve pour leur exhiber son clitoris, avant de le masturber doucement.

Malgré la fenêtre entrouverte, nous avions de plus en plus chaud. Avec notre respiration haletante, de la buée s'était formée sur les vitres et nos deux voyeurs devaient nous regarder à travers la petite ouverture de la fenêtre pour voir quelque chose. J'ai décidé de changer de position et je me suis mis à genoux sur le siège, ce qui a obligé Sylvie à se reculer jusqu'à coller ses fesses nues à la vitre. Ah! Se sont écriés les deux hommes qui ont vu d'un seul coup un cul somptueux plaqué contre le carreau. Sylvie a relâché mon sexe un moment pour regarder derrière elle, et elle n'a pas pu se retenir de rire en voyant le motard caresser, et même lécher la vitre qui les séparait du paradis sensuel qu'elle exhibait. Coquine, elle s'est cambrée au maximum pour plaquer sa vulve toute mouillée contre la vitre. Elle a laissé sur le carreau une traînée baveuse comme celle d'un escargot. Le jeune homme à sortit sa queue et l'a plaquée de l'autre côté de la vitre. Il a suivi la traînée à la trace de la pointe du gland.

D'un seul coup, Sylvie s'est retournée pour leur faire face. De mes mains tremblantes d'émotion, j'ai commencé à malaxer ses seins déshabillés de dentelle dans son soutien gorge pigeonnant. "Prends-moi !" M'a-t-elle alors ordonné, assez fort pour que les deux hommes l'entendent. J'ai lentement glissé mon sexe dans sa chatte brûlante. Le plus jeune des deux tenait sa queue à la main, raide comme un cierge de pâque. Il se masturbait, la pointe de son gland tout contre la vitre, là où Sylvie avait laissé le plus de traces de mouille. L'autre, le timide à lunettes, était plus en retrait. Il regardait la scène en souriant. Dans son pantalon déformé, on devinait un sexe monumental. Sylvie était déchaînée. Elle a d'abord fait glisser la pointe de sa langue sur sa lèvre supérieure. C'est d'une sensualité affolante, et elle le sait. Et puis, en plantant bien son regard dans les yeux du jeune homme, elle a approché sa bouche entrouverte de la vitre, à quelques millimètres de sa queue de l'autre côté, et elle s'est mise à lécher les traces de sa propre mouille sur le carreau. Ça nous a tellement excités que le résultat ne s'est pas fait attendre: Il a éjaculé sur la vitre de longs jets de sperme gluant, au moment même où j'ai joui en elle. "Oh Oui!" a-t-elle crié dans la voiture, elle aussi surprise par l'orgasme. Pendant que mon sexe encore dur allait et venait entre ses reins moelleux, le jeune homme a barbouillé la vitre comme s'il étalait son sperme sur le visage ravagé de plaisir de la belle Sylvie. Ravi, il est parti pendant que nous essayions de reprendre nos souffles dans la voiture surchauffée.

- Ouvre s'il te plait, m'a-t-elle demandé doucement
- De quel côté ?
- Celui-là !

      
Sylvie m'avait désigné la vitre barbouillée de sperme à travers laquelle on ne distinguait plus grand chose, sinon la présence trouble de l'homme timide en costume. J'ai descendu la vitre complètement. Notre voyeur ne disait rien, il nous regardait en souriant, sans oser s'approcher. Son pantalon était si déformé qu'il semblait avoir des balles de tennis dans sa poche. J'ai senti Sylvie à la fois curieuse, et rassurée par sa timidité. Approche, lui ai-je dit gentiment. Il a obéi sans rien dire. Ses hanches ont bientôt été au niveau de la vitre ouverte. Sylvie n'avait qu'à tendre la main pour le toucher. Elle voulait voir. Elle en avait envie. Elle hésitait. Ma main s'est égaré sur son sein, l'a extrait de son écrin de dentelle, et l'a pris dans ma main. J'ai fait rouler son téton entre le pouce et l'index. Elle a tressailli. Lui aussi. "Montre !" A-t-elle alors dit d'une petite voix mal assurée. L'homme timide a rougit, puis d'une main tremblante d'excitation, il a ouvert la ceinture de son pantalon. Il a écarté les cuisses pour que son pantalon ne tombe pas dans le caniveau. Il a défait le bouton, et il a fait glisser la fermeture éclair. Le pantalon est resté en place. Il était suspendu à la bosse qui le déformait. Et puis il est enfin tombé.

Sylvie avait beau s'y attendre, elle n'a pas pu retenir un cri de surprise. Sous ses yeux écarquillés se dressait un membre monstrueux. Long comme un pied, large, épais, au gland pourpre rutilant. A sa base pendait une paire de couilles chevalines.

- Je suis trop gros, a-t-il balbutié, je fais peur aux femmes, mais ce soir, j'ai vraiment trop envie... de... de...
- De jouir ? a répondu Sylvie émue par cet aveu.

Alors, comme dans un rêve, elle a approché sa main tremblante de l'énorme phallus. Elle l'a frôlé doucement. Impossible d'en faire le tour d'une seule main. Sa peau était douce, comme celle d'un petit chat tout chaud qu'elle caresserait doucement. Voir Sylvie toucher cet homme m'a follement excité. Toujours derrière elle, mon sexe avait repris sa vigueur. J'ai approché ma main de sa chatte. Elle gouttait sur mes doigts. C'était un mélange de mon sperme et de sa mouille qui coulait, qui ruisselait, qui inondait ma main et ma queue juste en dessous. Mes doigts ont glissé dans son sexe. Un, et puis deux, et enfin trois qui l'ont pénétré doucement, qui ont massé tendrement son vagin incandescent. Le bout de mes doigts s'est attardé sur son point G, cette petite zone parcheminée au coeur de son plaisir. J'y ai appliqué un massage circulaire qui l'a fait gémir. J'ai senti qu'elle n'était pas loin de la jouissance, à son petit trou qui palpitait tout contre mon gland lubrifié par sa mouille. Sylvie avait cessé de caresser timidement le sexe phénoménal dressé devant elle. Elle le branlait furieusement, à deux mains pour pouvoir en faire le tour. Elle a frotté le gland turgescent sur ses seins à moitié sortis de son soutien gorge. L'homme timide a avancé une main timorée. Il a touché la peau de Sylvie, à l'épaule frissonnante. Ses doigts la frôlaient à peine. Ils sont descendus imperceptiblement, plus bas. Les halètements de Sylvie emplissaient tout l'espace de la voiture. Tout n'était plus que plaisir, imminence de jouissance. Au moment où ses doigts ont atteint son tétin tumescent, d'un coup de rein, elle s'est empalée sur ma queue. Elle s'est enfoncée mon dard dans l'anus alors que me doigts se crispaient dans sa chatte. L'homme et moi l'avons inondée en même temps. Mon sperme entre ses fesses, le sien entre ses seins, et les râles de nos orgasmes se sont mélangés dans la nuit noire.

23 février 2007

Le gage (1)

Lorsqu'elle est entrée dans la chambre d'hôtel où je lui avais donné rendez-vous, Sylvie n'avait plus tout à fait son aplomb habituel. Sa démarche était certes assurée, son port toujours aussi altier, mais je pouvais lire dans ses yeux l'ombre d'une appréhension, le timbre du doute dans sa voix volontaire. Ce trouble était sans doute dû à la tenue que je lui avais demandée. Elle laissait présager du pire. Sylvie portait un long manteau sur pas grand chose: des bottes de cuir qui accentuaient sa cambrure, une minijupe qui masquait tout juste le galbe de ses délicieuses rondeurs, une lingerie chic et choc qui mettait en relief ses petits seins pointus sous la cascade de ses mèches blondes. C'était aux antipodes de son costume habituel de working girl. Lorsqu'elle m'a vu prendre des clefs de voiture et me diriger vers la porte de la chambre, elle a compris que je ne serais pas le seul à profiter de son impudeur. Les règles du jeu étaient simples. Quand Sylvie gagnait une de nos joutes amoureuses, elle pouvait m'imposer le gage de son choix. Quand elle perdait, elle s'exposait à mon vice. Lors de notre dernier jeu, elle avait perdu.
 
medium_voiture-nuit.jpgNous sommes montés dans la voiture sans dire un mot. A peine installés, je n'ai pas pu m'empêcher de déposer un tendre baiser sur ses lèvres. Ma main entre ses cuisses crissait contre ses bas. Je l'ai sentie se détendre un peu. Mon regard planté dans le sien, je lui ai alors annoncé le programme de la soirée, le gage auquel elle devait se soumettre sous peine de me décevoir. Sous le trait appuyé de ses sourcils noirs, ses yeux irisés d'émeraude n'ont pas cillé, immobiles comme deux taches sur les ailes d'un papillon cloué dans une vitrine. "D'accord" a été sa seule réponse, aussi tranquille que si je lui avais proposé le choix d'un restaurant. La voiture a traversé Paris tambour battant, le long d'un chemin que j'avais appris par coeur, et qui nous rapprochait à chaque instant, du lieu. Une tension presque palpable montait dans la voiture au fur et à mesure que nous avancions. Une tension mâtinée de désir, qui monterait au rythme des passages dans la rue. J'ai bien cru que nos coeurs s'étaient arrêtés de battre lorsque nous nous y sommes engagés.
 
La première passe a été un round d'observation. Il y avait du monde ce soir là et donc du choix. Des visages dissimulés dans la pénombre, qui apparaissaient entre les véhicules en stationnement lorsque des voitures passaient au ralenti. Des hommes. Seulement des hommes sur des centaines de mètres. Des dizaines d'hommes face à quelques couples en voiture, dans une relation en miroir de mateurs et de matés, où le spectacle des uns est les spectateurs des autres. Sylvie semblait plus détendue après ce premier tour d'horizon. Ces hommes n'étaient pas si laids, certains plutôt mignons, et être le point de mire de tous ces regards envieux, bien à l'abri dans une voiture, semblait l'exciter un peu. Je lui ai proposé de poursuivre le jeu.

- On fait un deuxième tour ?
- Oui, j'en ai vu un ou deux assez mignons. Clean. Il y en a un qui m'a envoyé un bisou avec sa main lorsque nous sommes passés à son niveau, tu ne l'as pas vu ?
- Non, je ne l'ai pas remarqué. Tu veux qu'on s'arrête pour lui parler ?
- Oui, pourquoi pas !


Sylvie avait maintenant les yeux brillants, et j'ai perçu toute la provocation de sa remarque malicieuse. Si mon gage était de nature à la déstabiliser, elle pouvait me prendre à mon propre jeu. Nous avons entamé le deuxième tour, beaucoup plus lentement, pour bien contempler la longue file des mateurs. Il y avait de tout. Des jeunes boutonneux, des vieux décatis, des cadres hagards, des manoeuvres rougeauds, tout un échantillon de misère sexuelle, avec, au milieu, quelques profils qui sortaient du lot. Nombreux se masturbaient à notre approche, ils jouaient des coudes et du poignet pour exhiber une érection présentable, la queue dressée comme un oisillon qui attend la béquée. Sylvie, si cérébrale, regardait la vulgarité du geste avec un dédain affiché, mais je sentais chez elle autre chose de plus profond, un mélange de peur et d'excitation.

- Regarde le jeune là bas, en tenue de motard, au carrefour. C'est lui qui m'envoyait des baisers !
- Tu veux qu'on s'arrête ?
- Non, on fera un autre passage plus tard, je veux d'abord voir les autres.
- Tu en veux combien ? Deux ? Trois ? Plus ?
- Je ne sais pas... deux, ça me plairait bien... Sur les deux, il y en aura au moins un qui m'excitera vraiment. Tu es sûr qu'on ne risque rien ?
- Deux mecs, ça devrait être gérable.

À la fin du second tour, Sylvie les avait choisi: Le jeune motard qui lui envoyait des baisers, bottes et blouson de cuir, gueule d'amour et sûr de lui, il avait lancé un "vous êtes magnifique mademoiselle" lorsque la voiture était passée à son niveau; Et puis un autre, la trentaine, mince, visage anguleux, costume anthracite impeccable, lunettes intello, très discret. Le second n'avait rien d'un exhibitionniste. Pour un peu, nous aurions pu croire qu'il était un simple passant. Mais non, il attendait lui aussi, comme les autres. Nous avons entamé le dernier tour. Dans la voiture la tension avait définitivement fait place à l'excitation. Si le regard de Sylvie s'éparpillait toujours dans la rue, il luisait la luxure, et elle a eu du mal à encore jouer les indifférentes lorsque ma main s'est égarée sur sa cuisse. Elle a fini par tourner vers moi son visage souligné par un sourire carnassier, et sa main est venue directement palper la bosse qui déformait mon pantalon.

16 février 2007

Première soirée à l'Overside

Avril 2002. Nous arrivâmes à 23h30 dans un club déjà bondé. Mon accompagnatrice et moi nous faufilâmes entre les couples scellés par un slow sur la piste de danse, à la recherche de deux places confortables pour ne trouver que deux poufs au fond du podium. La faune locale était essentiellement composée de couples trentenaires BCBG, mais "particulièrement ouverts" comme se plaisait à répéter Nathalie devant le spectacle des bas résilles et des mains baladeuses. Quant à moi, c'était plutôt le fait de voir quelques couples de noirs qui me faisait opiner du chef, et pas que du chef d'ailleurs.

Nathalie était mon accompagnatrice, celle qui m'avait fait l'immense honneur d'accepter mon invitation en ce lieu de perdition. Je ne sais pas quel autre mot choisir. Amie est un peu exagéré vu que je ne la connaissais de visu que depuis quelques heures, même si nous entretenions une correspondance décousue depuis plusieurs mois. Et puis, amie avec un 'e', cela insinue une certaine intimité dans la bouche ou sous la plume d'un homme, un peu comme partenaire, alors que Nathalie n'était venue que pour voir, tout comme moi officiellement.

A propos d'ouverture, nous fîmes rapidement connaissance avec nos voisins de table, un couple disparate composé de Sandrine, une jolie grue aux cheveux courts, et d'un frisé dont la maturité n'était que physique. Nathalie exprima un vif intérêt pour le piercing que Sandrine affichait au nombril, et la jeune femme ravie écarta aussitôt les cuisses et son string pour dévoiler fièrement celui qu'elle arborait au clitoris. Le ton était donné. Je ne pus m'empêcher de songer à un distrayant concours de blessures de guerre lorsque Sandrine, Nathalie et son mari exhibèrent leurs tatouages, un papillon sur l'épaule pour l'un, un dragon à la cheville ou un petit serpent sur l'épaule pour l'autre. Dieu merci, le vieux frisé nous épargna son anneau au prépuce. A l'autre bout de la piste un transsexuel opéré exhibait ses petits seins siliconés. Nous étions à l'Overside, club libertin parisien.

medium_overside.jpgLa musique battait son plein et nous nous dandinions sur le podium sous l'emprise de la voix d'Aretha Franklin qui chantait "Freedom" transformé en gospel hédoniste. Nathalie qui n'était venue que pour voir, mais qui avait perdu quelques pudeurs, enlaçait Sandrine avec un plaisir affiché. Un couple de gogos danseurs fit son apparition avec des masques de scream, halloween oblige. Les masques et les capes tombèrent pour dévoiler une strip-teaseuse petit format et un chippendale body-buildé. Nathalie avait envie de tâter de la bête, je suggérai à Sandrine de l'aider un peu à surmonter les vestiges de sa timidité, et leurs mains s'égarèrent de concert sur le fessier convoité. Peut être est-ce cela qui poussa le musculeux viking, vêtu de chaînes et d'un micro string, à sortir de la cage où il jouait de tout ce que la nature lui permettait de gonfler, à s'approcher du couple saphique, et en caresser les rondeurs émouvantes. Aux regards alanguis de la gent féminine, je vis bien que le viking plaisait beaucoup. Avec sa barbe de quelques jours, il incarnait la virilité sauvage, le mâle brut de fonderie sur lequel les femmes fantasment, celui qui les change des dandys publicitairement corrects, rasés de près et bronzés aux UV, ou encore des cadres sous lexomil qu'elles se résignent à épouser. Peut être que la mode va revenir aux poils ? Derrière Nathalie, je n'en étais pas à ses réflexions sur le consumérisme sexuel mais je profitais honteusement de ce cafouillis de caresses pour y glisser les miennes, lorsque soudain un corps se plaqua sur mon dos pour s'en prendre aux boutons de ma chemise.

Ne pouvant voir l'auteur de cette délicieuse agression, et ne voulant me retourner par peur d'en rompre le charme, j'avoue qu'en cet instant je me mis à scruter la salle à la recherche du transsexuel de peur qu'il soit derrière moi. Mais déjà ma chemise était ouverte sur mon torse nu, je remerciais le ciel ou plutôt les enfers de ne pas avoir mis un marcel, et la petite gogo-danseuse en bikini intervertit les positions, plantant sa cambrure sur la bosse outrageuse de mon pantalon. Elle plaqua mes mains sur ses cuisses et ses reins aux miens, leur imprima un air de samba ensorcelant, et je la suivis comme un bateau ivre épouse la mer déchaînée, le mat dressé et toutes voiles abattues. Mes mains se mirent à glisser sur sa peau, ses cuisses, son ventre, sa nuque et ses seins lorsqu'elle eut dégrafé son soutien-gorge et que j'en eus fait glisser les bretelles sur ses épaules. Malgré mon esprit chauffé à blanc, j'avais immédiatement senti les limites du jeu, de cette exhibition qui n'avait d'autres buts que d'échauffer les esprits des clients. Je ne caressai pas ce corps ô combien désirable comme je l'aurais fait pour donner du plaisir à une vraie partenaire sexuelle, mais pour le mettre en valeur tel un acteur de série Z érotique façon M6. J'étais le gogo qui prenait son rôle de faire valoir à bras le corps, et je lui en donnais pour son argent puisqu'en fin de compte c'est elle qui serait payée. En attendant, je mimais une bonne levrette et ça me plaisait, car comme disait Hegel, le vrai est un moment du faux.

C'est ainsi que je me donnai de longues minutes en spectacle sur le podium d'un club échangiste, y trouvant un plaisir plus cérébral que charnel, sans craindre les remarques assassines de mon accompagnatrice qui suffoquait prise en sandwich entre les pectoraux du viking et du gogo danseur. Je ne vous raconterai pas la suite, les fameux salons câlins à la faune aussi dense que sur la piste de danse bien qu'encore moins habillée, leurs soupirs extatiques au lieu des rythmes synthétiques, les lumières rouges qui conféraient aux lieux un air de lupanar, éclairant faiblement les couples entrelacés qui s'accouplaient à la vue des autres, échangeant davantage les regards que les caresses...

Je ne vous raconterai pas la suite parce que je n'y ai pas participé. Cette première soirée en club libertin fut néanmoins une des meilleures que je n'ai jamais vécue, la pire ayant été paradoxalement la plus chaude.
Sexe débridé n'est pas forcément synonyme de bonheur accompli.

11 février 2007

L'enfer (2)

Catherine dut se battre bec et ongles pour conserver la place libre à côté d'elle. Mais la salle se remplissait inéluctablement, et de guère lasse, elle dut laisser la place à un jeune homme. La séance venait juste de commencer et dans la soudaine obscurité, elle ne pouvait pas bien distinguer ses traits. Il retira son manteau, et posa un sac entre ses jambes. Lorsque les pupilles de Catherine se furent accommodés à l'obscurité, elle jeta un timide coup d'oeil à son voisin. Il lui sembla moins jeune qu'elle l'avait pensé au départ. Une petite trentaine, tout au plus. Et si c'était lui ? Sentit-il la pression du regard de Catherine, ou attendait-il de tourner furtivement ses yeux vers elle, toujours est-il que leurs regards ne se croisèrent pas mais s'accrochèrent comme deux voitures à un carrefour. Ils esquissèrent un sourire gêné avant que leurs yeux ne s'échappent dans la contemplation d'une publicité insipide. "Et si c'était lui ?" se répétait Catherine qui n'osait plus tourner la tête. Elle ne s'était pas imaginé que Vagant put être plus timide qu'elle, à moins qu'il la mette à l'épreuve du premier pas, à moins que ce jeune homme ne soit pas lui, à moins qu'il pense qu'elle n'était pas elle, à moins qu'elle ne lui plaise pas...

Le film commença sans elle. Elle ne percevait que des tâches de lumières qui dansaient sur l'écran et qui se reflétaient sur le visage impassible de son charmant voisin qu'elle regardait maintenant à la dérobée. Il lui aurait bien plu, lui. Et si c'était Vagant ? Il fallait qu'elle en ait le coeur net. Elle finit par opter pour la stratégie du paresseux. Elle allait entamer un langoureux mouvement du genou qui sortirait de sa zone pour empiéter ostensiblement sur celle de son voisin, jusqu'à, suprême audace, le toucher, lorsque le seul rebondissement du film fit tressaillir toute la salle, sursaut qui fit soudainement bouger les jambes du fameux voisin jusqu'à percuter le sournois genou féminin en embuscade. "Excusez-moi" marmonna l'homme tout penaud. "Ce n'est rien" répondit Catherine avec son plus beau sourire sans perdre contact avec la jambe de l'homme en léger repli. Elle crut voir passer un voile devant les yeux de cet homme, et l'esquisse d'un sourire gourmand sur ses lèvres. Il était temps. L'homme finit de se dévoiler par une éloquente pression accentuée de son mollet contre celui de Catherine. En sentant sa chaleur à travers le tissu, Catherine eut l'intime conviction que c'était bien lui.

Il n'y a que le premier pas qui coûte. Il ne s'était pas passé une minute après ce premier contact que leurs mains s'étaient invitées à la fête balbutiante. Celle de Catherine, d'abord, s'était posée sur le genou de son voisin. Elle sentait sous le jean la chaleur de cet homme, ses tressaillements quand ses doigts timides se perdirent entre ces jambes inconnues. Lui, il avait posé sa main sur la cuisse de Catherine, à la lisière de sa jupe. Pas une main conquérante, lourde de velléités libidinales, mais une main timide, une main comme par hasard, une main prête à s'excuser, une main incertaine jusqu'à l'improbable, une main l'air de rien, une main coupable. L'alliance à son doigt brillait comme le réquisitoire d'un procureur. Il osait cependant; de plus en plus même. Il faut dire qu'elle l'encourageait, Catherine, avec ses yeux mi-clos, son souffle court et surtout ses doigts qui s'encanaillaient peu à peu. Après l'avoir effleurée, elle avait finit par lui tâter la bosse, comme on jauge un fruit mûr; et mûr il l'était, tendu, gorgé de jus, plein de sucs qu'il lui tardait de déguster. Leurs regards s'emboîtèrent, brillants, humides, et leurs lèvres s'agrafèrent dans un baiser mordant. La messe était dite. Catherine eu juste le temps de cacher leur étreinte sous son manteau, que les mains de son charmant voisin troussaient sa jupe sans vergogne. Elles s'aventurèrent dans la touffeur de son entre cuisse, au-delà du nylon de ses bas, sur la chair frissonnante déjà, comme prise d'une fièvre tropicale. Là, tout n'était que langueur, furie de volupté. Toute cette envie impérieuse difficilement contenue par un triangle de soie, il la toucha du bout du doigt. A peine avait-il frôlé son bouton qu'un flux de plaisir secoua Catherine en un spasme incontrôlable. Elle échappa à cette main de peur de ne pouvoir retenir ses râles, et elle se pencha sur la braguette qu'elle venait d'ouvrir. Elle y trouva un sexe dur, épais, noueux comme un bâton de berger, dont elle caressa les contours à travers un caleçon aux motifs hawaïens. L'ombre d'un doute s'insinua dans son esprit. "Tu n'as pas mis le boxer de la photo ?" s'interrogea t'elle la bite au poing. "Quelle photo ?" répondit l'ingénu.medium_hawai.jpg

- C'est complet.
- Je vous demande pardon ?
- Je vous dis que la séance est complète !
- Mais comment vais-je faire ? J'ai rendez-vous avec une amie à l'intérieur.

Le guichetier me répondit d'un haussement d'épaule qui me laissa pantois à l'entrée du cinéma. J'eus beau plaider ma cause auprès de l'ouvreur, rien n'y fit, je n'avais plus qu'à espérer que la mystérieuse Catherine n'était pas entrée dans la salle, ou à l'attendre à la sortie. Je pris mon courage à deux mains pour aborder une improbable Catherine en lui disant que j'avais rendez-vous avec une inconnue, ce à quoi elle répondit en riant que ce n'était pas elle. Je finis par me résoudre à improviser une pancarte sur laquelle j'écrivis "CATHERINE" comme d'autres écrivent "j'ai faim". Le cri du bas ventre au lieu du cri du ventre, dirons les mauvaises langues. Si ma triste situation n'attira aucun apitoiement de la part de mes congénères de sexe masculin, ma petite pancarte attira l'attention de quelques femmes qui me soutinrent d'un sourire, voire même de quelques mots d'encouragement pour ma démarche courageusement désespérée. Quelques minutes avant la fin de la séance, je décidai d'attendre Catherine à quelques mètres de là, juste à la sortie de cette maudite salle obscure. Avec ma nouvelle position stratégique, aucun spectateur ébloui ne pouvait me louper. Je scrutais le visage de toutes les femmes qui sortaient, et toutes lisaient ma pancarte avec un air amusé.

Toutes sauf une. Les yeux brillants et les joues rouges, elle marqua un temps d'arrêt, à peine perceptible, juste assez pour me jeter un regard apitoyé. L'homme qui l'accompagnait glissa entre les cheveux de la jeune femme un baiser qui atterrit juste sous le lobe de son oreille. Un baiser irrésistible. Elle rit en posant sur lui un regard brillant. Un jeune couple, sans aucun doute.

A suivre...

25 janvier 2007

Le bonheur était dans le pré

Septembre 2002. J'étais arrivé vers midi à l'aéroport de Genève où j'avais rendez-vous avec Jeanne, pour la toute première fois. Nous nous étions dit que nous jouerions à l'auto-stoppeur, mais Jeanne n'a jamais respecté mes scenarii. Il faut dire qu'à l'époque, ils étaient moins précis. Elle m'a retrouvé dans le hall de l'aéroport où nous nous sommes enlacés. Pour me souvenir de ses bras autours de moi ce jour là, je n'ai qu'à fermer les yeux. Nous sommes montés dans sa voiture et nous sommes partis dans la montagne, du côté d'Annecy. Elle y avait repéré un pré qui surplombait une petite route peu fréquentée, et qui lui semblait idéal pour un pique-nique éventuellement coquin. En moins d'une heure de route, sage, avec virages, mais sans dérapages, nous y étions. Je n'étais pas son premier amant, mais c'était là sa première rencontre internet, et elle était un peu intimidée, ce qui, comme le rire, s'avéra communicatif. Elle étala une couverture sur l'herbe verte, et nous nous y étendîmes. A partir de là, mes souvenirs sont plus flous. Impossible de savoir si nous avons échangé un premier baiser avant, pendant, ou après la première bouchée. Tout ce dont je me souviens, c'est de l'avoir déshabillée au milieu des victuailles. Je l'ai croquée comme un fruit mûr. Les tétons de ses seins blancs brillaient de ma salive sous le soleil radieux. Moi aussi je me suis retrouvé tout nu. Entre ses cuisses, je me suis mis à l'abri des rayons du soleil, et j'ai léché son miel alors qu'elle engouffrait mon dard. Elle pompait assidûment ma queue dressée, gorgée de sève, lorsque nous avons entendu un bruit, en provenance de la route, à quelques mètres en contrebas. Deux cyclistes montaient péniblement la côte:


- Ah qu'est-ce qu'elle est dure, s'exclama le premier !medium_crw_0023_1_.jpg
- Dure, et puis longue aussi rétorqua le deuxième !

Je ne sais pas trop comment nous sommes parvenus à ne pas éclater de rire. La peur d'être surpris, sans doute. Les cyclistes sont passés péniblement et nous avons repris nos ébats. Nous les avons repris maintes et maintes fois en différentes occasions. La dernière fois, c'était en Août dans une bête chambre d'hôtel. Ce n'est plus comme avant. La vie l'a changée. Pas moi. Et puis la passion, ce n'est pas fait pour durer. Selon Beigbeder, l'amour même ne dure que 3 ans.

08 janvier 2007

Eloge de l'inconfort

Avril 2004. J'avais décidé que notre rencontre serait inconfortable. Pas de chambre d'hôtel douillette, pas de champagne, pas de bain moussant. Inconfortable comme ces amours en temps de guerre, aux amants clandestins qui baisent derrière une porte cochère, avec la vitalité de ceux qui vont mourir demain. Nos étreintes seraient certes tendres, mais surtout sensuelles, passionnément charnelles, sexuelles à la folie. Ainsi en avais-je décidé, unilatéralement, puisqu'il était grand temps d'allumer par nos corps embrasés, un contre feu à nos cœurs menacés. C'est fort des mes nouvelles résolutions que je n'ai pu m'empêcher de me lover dans ses bras pour l'embrasser tendrement lorsque j'ai retrouvé Jeanne sur le quai de la gare. Mais je me suis bien repris dans sa voiture lorsque je me suis jeté sur elle comme un fauve pour dévorer sa bouche. Néanmoins, je n'eus pas le goût de la culbuter dans le parking. J'avais des projets bucoliques.

Après quelques lacets sur une route de montagne, je lui ai fait emprunter un petit chemin de traverse pour y garer sa voiture à l’abri des regards indiscrets. J'avais bien eu des projets de promenade, mais les averses intermittentes et le chemin boueux avaient eu raison de mes velléités champêtres. J'ai donc repris aussitôt nos activités là où nous les avions laissées dans le parking, avant de m'arracher à ses lèvres exquises.

- Je veux te voir très coquine aujourd'hui, lui dis-je sur un ton qui se voulait autoritaire.
- Ah oui ? Me répondit-elle avec un sourire narquois, je ferai tout ce que tu voudras !
- Alors montre-moi donc le petit jeu auquel tu t'es un jour livrée avec ta voiture !

Je me suis assis sur le siège arrière pour bien profiter du spectacle, appareil photo en main pour en ajouter à l'indécence plus que pour immortaliser la scène. Elle a mit un CD de RnB. Le moteur de la voiture tournait toujours.

Cliché numéro 1. Jeanne s'est retournée pour me faire face, un genou sur chaque siège. Ses doigts flirtent avec la pointe de ses seins au travers de son chemisier blanc. Ses yeux gris me défient.

Cliché numéro 2. Les boutons ont sauté. Dans l'entrebâillement des pans du chemisier blanc ouverts sur sa peau claire, ses doigts font semblant d'hésiter, effleurent tes frissons avec une langueur calculée. Jeanne me sourit.

Cliché numéro 3. Son chemisier blanc a basculé sur ses épaules. L'auréole de ses seins au travers de la dentelle de son soutien gorge me fascine. J'ai envie de les caresser. Je me retiens. Jeanne se lèche les doigts de la main gauche en jetant sur moi un regard brûlant. Je bande sans appel.

Cliché numéro 4. La bretelle gauche de son soutien gorge a glissé sur son épaule et son sein est sorti de son écrin de dentelle. Ses doigts humides de salive en astiquent le téton brillant, alors que sa main droite commence à remonter sa jupe. Avec son chemisier blanc qui l'entrave à moitié, la scène est délicieusement obscène.

Cliché numéro 5. Elle a remonté sa jupe. Complètement. Elle m'exhibe son string, auréolé du fruit de son désir. Le tissus mouillé cache à peine sa fine toison impeccablement taillée. Comme si ça ne suffisait pas, Jeanne passe sa langue sur ses lèvres. Je bande à en avoir mal.

Cliché numéro 6. Ses hanches tournent et roulent au rythme de la musique, une main sur son sein qui le pince, l'autre dans sa culotte qui s'immisce. Derrière la barrière de dentelle, j'imagine son doigt qui s'enfonce entre ses lèvres comme dans la pulpe d'un abricot trop mur. Il faut que je me libère.

Cliché numéro 7. Elle a lentement écarté son string. Son sexe a les babines retroussées, ruisselantes d'appétit, prêt à avaler le premier dard qui se présentera. Le mien a d'ailleurs jailli de ma braguette comme un diable de sa boite. Mais il y en a un autre bien plus dur.

Cliché numéro 8. Jeanne a reculé doucement jusqu'à être dans la bonne position. De deux mains elle écarte ses lèvres, elle ouvre à mes yeux exorbités son intérieur carmin tout en titillant son bouton. Son jus s'égoutte sur le levier de vitesse.

Cliché numéro 9. Flou. J'ai du bouger. Il faut que j'arrête de m'astiquer.

Cliché numéro 10. Ses lèvres sont maintenant collées au levier de vitesse, comme un escargot sur le moignon d'une branche. Les vibrations de l'engin lui arrachent des petits cris affolés. A travers ses yeux mi-clos, je croise un regard fou.

Cliché numéro 11. Gros plan sur son sexe qui a avalé ce manche comme un serpent gobe une proie. Je le regarde, hypnotisé. Arrivé tout en bas il remonte lentement, laissant sur le skaï une traînée humide.

Cliché numéro 12. Son dos, ses bras a moitié entravé par le chemisier blanc, et ses fesses nues collées au tableau de bord. Jeanne s'est penchée vers moi pour gober ma queue entre les deux sièges. J'ai pris la photo en aveugle, la main au plafond, pour avoir une vue d'ensemble de la situation.

Cliché numéro 13. Son visage de profil et mon appendice partiellement visible. Jeanne me suce furieusement alors qu'elle continue de baiser sa voiture. Je dois livrer mon esprit à des considérations sociologiques pour ne pas exploser tout de suite, du genre "les femmes et les hommes ne peuvent pas aimer les voitures de la même manière".

Cliché numéro 14. Son visage de profil et mon appendice encore moins visible. J'en étais aux vertus mécaniques des leviers plus court pour des rapports plus longs, rien n'y a fait, j'ai explosé dans sa bouche. Jeanne abandonne son étreinte automobile, et se délecte de mon jus. Le levier de vitesse est luisant du sien.

Aprèsce trio inédit, elle m'a rejoint sur la banquette arrière. Assise à califourchon sur mes genoux, elle me dévore le visage, me caresse et me palpe, jusqu'à me donner assez de vigueur pour pouvoir s'empaler sur ma verge. L'étroitesse de l'habitacle nous empêche presque de bouger. Elle ne peut que rouler son bassin contre le mien, ou faire de petits mouvements d'avant en arrière. Cela n'en durera que plus longtemps. Ainsi emboités, Jeanne me berce de la lente mélopée de son plaisir, que je module en lui glissant un doigt dans l'anus. Bientôt elle n'y tient plus, elle veut que la prenne plus fort, avec ampleur, de tout mon long.

Comme une bacchanale ivre de sexe, Jeanne m’entraine à l'extérieur, à moitié nue. Au diable la pluie qui nous fouette, nous ne sommes plus que deux sexes brûlants sur le point de fusionner. Je la bascule sur le capot tout mouillé, son cul tendu vers moi, son string à ses chevilles. Je m'enfonce en elle d'un seul coup. Elle en suffoque. Tantôt vif et rapide, tantôt ample et puissant, je vais et je viens entre ses reins, ses seins balayent le capot encore chaud, jusqu'à la chevauchée finale, extatique, dans ce pays qu'on ne peut visiter que les yeux révulsés par l'orgasme.

Après, je l'ai trainée à l'intérieur de la voiture. Jeanne tenait à peine debout. J'ai mis le chauffage à fond, je l'ai séchée, et elle s'est endormie dans mes bras. Les hommes ne devraient avoir froid que pour mieux connaitre la chaleur du corps des femmes. Ce jour là, point d'élans doucereux, point de mots d'amour murmurés, point de sanglots étouffés. L'inconfort nous rappelait à chaque instant notre clandestinité. Nous nous sommes encore aimés et elle a finit par partir. Il fallait bien qu'elle retrouve son mari.

Ami lecteur, vous vous demanderez sans doute si tout est vrai dans cette expérience, s'il n'y a pas une part de fable dans cette histoire. Qu'importe en vérité ! Sachez simplement que le sexe débridé agit parfois comme un baume sur les cœurs attendris, et remet dans le "droit chemin" les amants sur le point de sombrer dans les aveux les plus doux. Allez, je suis bon prince, et je vais satisfaire votre éventuelle curiosité: Jeanne n'a jamais fait de cochonnerie avec sa voiture, tout au moins en ma présence. Quant au reste...