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10 mars 2007

Alter Ego (10)

Camille Claudel...- J'ai envie de quelque chose, me dit-elle.
- Tout ce que tu veux.
- Ça !

Elle m'a tourné le dos, elle a basculé en arrière, et elle a posé sa nuque sur mes cuisses. Le dernier baiser est exquis.


J'ai plus de quarante ans, elle en a une petite vingtaine, mais le temps s'est arrêté derrière une pendule. Tout est aboli, les préjugés, les scrupules, les stigmates de l'âge qu'avait dû oublier Camille Claudel, avant qu'elle ne s'en souvienne.

08 mars 2007

Alter Ego (9)

Toute ressemblance avec des personnes existantes serait purement fortuite...- Donne moi ton string !
- Tu veux mon string ? Maintenant ?
- Oui ! Donne-le moi s'il te plaît.
- Tu me le rendras ?
- Oui, lorsque nous nous reverrons.
- J'étais sûre que tu me le demanderais.

Elle était assise dans ma voiture qui titubait en plein Paris. Elle a rougi, mais ses mains ont glissé sous sa jupe, et elle a fait glisser la dentelle mauve convoitée. Elle me l'a tendue. Elle était trempée. Tout en traversant le Boulevard St Michel, je l'ai portée à mon nez, pour m'enivrer du parfum entêtant de ses envies inassouvies. Dehors, les Parisiens pressés couraient, sans imaginer la bulle de désirs fiévreux qui circulait parmi eux. J'ai glissé le string dans ma poche, et ma main a repris sa place entre ses cuisses ouvertes, offertes à ma caresse. Je ne sais pas comment nous sommes parvenus sains et saufs dans sa rue. Je me suis garé en double file devant chez elle.

À suivre...

chez Ysé...

06 mars 2007

Alter Ego (8)

medium_tuileries.jpgEn sortant du musée, l'air frais n'a pas remis nos idées en place.

Sur le pont Solferino, mes baisers se sont perdus dans ses cheveux.

Au jardin des tuileries, mes doigts se sont égarés sur son sein pointu.

Au café du sud-ouest, ma main fiévreuse a divagué sous la table jusqu'à son entre cuisse, jusqu'à repousser les limites de sa pudeur et sa dentelle humide.


À suivre...

chez Ysé

04 mars 2007

Alter Ego (7)

medium_l_air_du_soir.jpgNous avons poursuivi assidûment notre découverte mutuelle, et tant bien que mal la visite du musée, à la recherche des salles les plus désertes pour nous y embrasser d'autant plus ardemment. Les impressionnistes célèbres n'eurent droits qu'à de chastes baisers. Les architectes oubliés à mes mains baladeuses, qui remontaient en tremblant le chemin velouté de ses cuisses concupiscentes. Autour de nous, les étrangers qui nous regardaient sans nous voir ne risquaient guère de nous entendre.

- J'ai envie de ta petite chatte Ysé, dis-je le plus naturellement du monde.
- Pardon ? Répondit-elle ébahie par mon audace.
- Oui, j'ai envie de ta petite chatte, de la goutter, de la laper. Je suis sûr qu'elle est toute mouillée.
- Tu es fou, on pourrait nous entendre !
- Et alors, je suis sûr que tu es trempée, n'est-ce pas ?
- Oui...
- J'ai envie de m'abreuver à ta source de jouvence, de me rafraîchir de ta mouille.
- Moi aussi...
- De boire ta jouissance jusqu'à la lie, et d'en partager la saveur avec toi en un baiser goulu !
- Oh ! On s'en va ?

chez Ysé...À suivre...

02 mars 2007

Alter Ego (6)

medium_clock.jpgElle a ainsi accepté d'accompagner Jean-Jacques de Nemours dans sa visite culturelle, et nos pas nous ont menés derrière l'immense cadran.
C'est quand Chronos a eu le dos tourné qu'elle m'a volé ce baiser, à l'abri des regards et du temps dépassés. Et puis, voler n'est pas le mot juste. J'attendais tant qu'elle me le prenne que je lui ai tout donné, et ma bouche et ma langue, et des caresses fébriles. La seule aiguille qui comptait était désormais celle dressée dans ma culotte. Quand on bande, on a toujours vingt ans.


À suivre...chez Ysé...

28 février 2007

Alter Ego (5)

Elle n'a pas répondu à ma question. Même si je sentais qu'elle était à peu près certaine que j'étais son rendez-vous mystère, elle espérait que je l'avoue avant de me donner le baiser qui engagerait ses lèvres, voire plus si affinités. Elle voulait un signe. Je ne lui en donnerai pas. Je voulais que son baiser soit l'expression de sa liberté, de son désir, tout en lui laissant la latitude de partir si je ne lui plaisais pas. Je voulais qu'elle me montre qu'elle croyait au plaisir qu'elle pourrait partager avec un homme tel que moi, avec un homme de mon âge. J'attendais d'elle un acte de foi, en somme.

Devant moi, la sculpture confortait ma ligne de conduite avec éloquence: Claudel était belle et fraîche, Rodin était déjà usé. Il y avait autant d'écart entre ce couple là qu'entre mon interlocutrice et moi.

medium_gare_orsay.2.jpgSous l'égide de la monumentale horloge qui n'avait jamais cessé de rythmer des rencontres à l'abri de l'immense hall de gare reconverti en musée, nous avons continué à bavarder jusqu'à ce que le rendez-vous de mon interlocutrice soit trop en retard pour être attendu davantage.
chez Ysé

À suivre...

26 février 2007

Alter Ego (4)

medium_orsay.5.jpg- Oui, j'ai un peu moins mal à la gorge, sans doute grâce à vous. Vous êtes en visite, lui demandais-je pour détourner la conversation de mon pauvre subterfuge ?
- En fait, j'ai un rendez-vous.
- Quel dommage, nous aurions pu visiter le musée ensemble. A quelle heure aviez-vous rendez-vous ?
- Midi
- Il est déjà midi et quart ! Quel mufle ose venir en retard à un rendez-vous avec une si charmante jeune femme ? A moins que ce soit une de vos amies ?
- Non, c'est un homme.
- Votre petit ami peut-être? Dites-moi si je suis indiscret...
- Non, en fait, je ne le connais pas.
- Voilà qui est amusant... J'imagine que vous avez convenu de quelques indices pour vous reconnaître, comme dans les rencontres par petite annonce: Il aura sous le bras le journal Libération et elle aura autours du cou un foulard à fleurs...
- Et non, pas de signe distinctif. Mais qui vous dit que je réponds à une petite annonce ?
- C'est la raison qui m'est venue à l'esprit pour expliquer un rendez-vous avec un inconnu dans un musée ? D'ailleurs, je suis peut-être votre rendez-vous mystère !
- Oui, peut-être... comment vous appelez-vous ?
- Jean-Jacques, répondis-je après un léger temps d'arrêt.
- Comme le philosophe ?
- Exactement !
- Et vous vous promenez souvent dans ce musée ?
- Non, c'est la première fois. Je suis en congés...
- Pour un parisien...
- J'habite à Nemours.
- Vous seriez donc Jean-Jacques de Nemours, et vous profitez d'une journée de congés pour visiter le musée d'Orsay à Paris. Je ne vous crois pas !
- Et pourtant, c'est bien le cas. Vous avez quelque chose contre les Jean-Jacques ?
- Non, mais je suis certaine que vous me racontez des histoires.
- En attendant, votre rendez-vous n'est toujours pas là. Comment deviez-vous le reconnaître ?
chez Ysé 

À suivre...

24 février 2007

Alter Ego (3)

medium_age_mur.jpg- Vous connaissez cette oeuvre ? Me demanda-t-elle d'un trait comme on se jette à l'eau.
- Pas très bien, non, chuchotais-je d'une voix aphone.

Elle a marqué un temps d'arrêt. Alors qu'elle s'attendait à reconnaître ma voix, elle n'avait entendu qu'un chuintement maladif à faire fuir tout interlocuteur en bonne santé. Dans le doute, elle a poursuivit l'exposé qu'elle s'apprêtait à faire malgré mes supposés microbes.

- C'est une oeuvre maîtresse de Camille Claudel. Elle s'est représentée elle-même, agenouillée derrière Rodin qu'elle essaie de retenir. Lui, c'est un homme déjà mûr. La quarantaine. Camille n'a qu'une vingtaine d'années. Il la quitte au profit d'une autre maîtresse plus âgée, qui deviendra par la suite son épouse. Vous voyez comment elle a représenté les stigmates de l'âge ?
- Elle n'a pas été tendre avec sa rivale, soufflais-je sur un ton moribond. Je ne peux pas beaucoup parler, j'ai très mal à la gorge.
- Camille Claudel est sans-doute mon sculpteur préféré. De l'originalité dans le traitement du sujet, et même de l'audace, mais aussi une finesse toute féminine.
- Vous êtes artiste ?
- Non j'ai étudié cette oeuvre. Mais je ne voudrais pas vous faire parler, vous semblez tant souffrir...
- Ne vous inquiétez pas, c'est un plaisir de converser avec vous.
- D'ailleurs, il me semble que ça va déjà mieux, insinua-t-elle.

chez Ysé
À suivre...

22 février 2007

Alter Ego (2)

medium_balzac.2.jpgJ'espérais secrètement qu'elle tâtonne, qu'elle hésite, qu'elle me confonde avec un autre homme, pour me délecter du spectacle de ses joues rouges en réalisant sa méprise.

Lorsque je suis arrivé sur le lieu de l'énigme, avant qu'il devienne celui du crime, je fus assez déçu de constater qu'il était aussi le rendez-vous des clubs de retraités et des touristes assoiffés de culture. Dans cette faune prévisible, je l'ai immédiatement reconnue. Je me suis caché derrière un plâtre de Rodin pour la regarder à la dérobée.

Menue et mignonne, elle avait tout de la jeune intello qui a sacrifié ses lunettes sur l'autel de la séduction, et ce profil me ravissait. Je la voyais aller et venir entre les sculptures voisines de "l'Âge mur", comme si ses pas dessinaient sur le sol une étoile invisible dont notre point de rencontre était le centre. Une bonne étoile, sans aucun doute. Nous avons ainsi entrepris un chassé croisé autour du fameux bronze de Claudel, et c'est lorsque je fus face à lui qu'elle s'est décidée à m'aborder.

chez Ysé
À suivre...

 

20 février 2007

Alter Ego (1)

medium_logo_musee_orsay.jpgJ'avais songé lui donner un défi à base de boules de geisha et de filatures, mais j'ai eu pitié de l'innocence de cette jeune femme rencontrée sur le net. Nous avions alors eu la sagesse de ne pas échanger de photos de nos visages, et cela m'a donné une idée de première rencontre originale, assez sage pour ne pas trop l'effaroucher, mais assez vicieuse pour la faire frissonner: Nous nous donnerions rendez-vous au musée d'Orsay, devant "l'âge mûr" de Camille Claudel, sa sculpture préférée, à midi sonnante, et elle devrait me reconnaître, m'aborder, et m'embrasser avant que je ne lui ai dévoilé mon identité. Cela était d'autant plus facile que nous avions déjà bavardé au téléphone, et qu'elle me reconnaîtrait certainement à ma voix. Trop facile, peut-être.chez Ysé

À suivre...