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22 février 2007
Alter Ego (2)
J'espérais secrètement qu'elle tâtonne, qu'elle hésite, qu'elle me confonde avec un autre homme, pour me délecter du spectacle de ses joues rouges en réalisant sa méprise.
Lorsque je suis arrivé sur le lieu de l'énigme, avant qu'il devienne celui du crime, je fus assez déçu de constater qu'il était aussi le rendez-vous des clubs de retraités et des touristes assoiffés de culture. Dans cette faune prévisible, je l'ai immédiatement reconnue. Je me suis caché derrière un plâtre de Rodin pour la regarder à la dérobée.
Menue et mignonne, elle avait tout de la jeune intello qui a sacrifié ses lunettes sur l'autel de la séduction, et ce profil me ravissait. Je la voyais aller et venir entre les sculptures voisines de "l'Âge mur", comme si ses pas dessinaient sur le sol une étoile invisible dont notre point de rencontre était le centre. Une bonne étoile, sans aucun doute. Nous avons ainsi entrepris un chassé croisé autour du fameux bronze de Claudel, et c'est lorsque je fus face à lui qu'elle s'est décidée à m'aborder.
À suivre...
08:30 Publié dans Défis (suite) | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : expériences, musée, alter ego, erotisme
Commentaires
Le jeudi 22/02/2007 à 12:48 par Flore :
Vous avez pris des cours de suspens chez Nolda?
Le vendredi 23/02/2007 à 13:43 par Vagant pour Flore :
Soit l'efficacité de la gestion du suspens sur NOLDA reste à prouver, soit elle est imparable. Je vous laisse le soin d'aller jusqu'au bout de votre commentaire ;)
En fait, je n'aurais pas découpé ce texte en autant d'épisodes s'il n'y avait pas son "alter ego" chez Ysé. Je laisse à votre sagacité le jugement d'une telle construction, mais ne soyez pas trop prompte à le faire: tout l'intérêt réside dans la différence de regard sur une même action qu'il vaut mieux suivre jusqu'à son dénouement.
Le vendredi 23/02/2007 à 15:36 par Georges :
S'agissant de NOLDA, ses auteurs ne pratiquent pas le suspens pour le suspens, non, c'est juste une question de respect du "format blog", et aussi de contrainte temporelle de l'écriture - je ne trouve généralement pas le temps pour écrire un texte dans sa totalité (par exemple je n'ai toujours pas trouvé le temps d'écrire la fin de Moon City!). Mais, finalement, elles ne me déplaisent pas ces interruptions arbitraires, cela rappelle le rythme du feuilleton au XIXe siècle, ou des séries américaines d'aujourd'hui: il n'est pas mauvais de laisser le lecteur méditer sur les phases successives d'une action ou d'une réflexion, d'autant que nous bénéficions,désormais, de leurs commentaires à chaud, qui peuvent interagir sur le récit lui-même...
Le vendredi 23/02/2007 à 15:54 par Vagant :
Je partage votre opinion, Georges. Une longue note fait peur au lecteur qui n'a que quelques minutes pour suivre chacun de ses blogs favoris. A titre d'expérience, je compte publier dans quelques jours une longue note et nous verrons si notre amie Flora aura le courage de la lire jusqu'au bout ;)
Le vendredi 23/02/2007 à 16:25 par Georges :
Pas Flora, "Flore" (qui fut la première lectrice fidèle de NOLDA, qui a tenu un blog splendide pendant six mois - Efflorescence, et qui maintenant travaille en collaboration avec l'illustre Lucien)
Le samedi 24/02/2007 à 13:22 par Vagant :
Ooops, toutes mes excuses pour Flore. Ma note marathon sera publiée le 1er Mars, à la veille de la NM9 ce qui n'est pas un hasard...
Le samedi 24/02/2007 à 16:30 par Madame B :
Georges,
C'était pas éFLOREments ?
Le samedi 24/02/2007 à 18:45 par Georges :
Oui, Madame B, autant pour moi, c'était éFLOREments.