01 mai 2007
Faites vos vœux
Il y a quelques semaines, je déambulais sur la plage quelque part du coté du Touquet. Il était encore tôt pour les uns mais déjà trop tard pour moi. Je ne croisais que quelques joggers qui souriaient devant mon accoutrement qui trahissait l’échouage nocturne camouflé en ballade matinale : costume Smalto froissé, chemise Van Dyke tachée, chaussures Yves St-Laurent imbibées d’eau de mer. Même les mouettes ricanaient de me voir tituber, ivre de chagrin d’amour et d’Absolut. Et puis ce qui devait arriver arriva, je me pris les pieds dans un galet et je m’étalai de tout mon long sur un tas de varech. C’est un hurluberlu en costume turc d’apparat qui m’aida à me relever. Il devait sortir d’un bal costumé et il était sûrement plus imbibé que moi pour me dire avec un fort accent oriental:
- Je suis le génie de la lampe à huile. J’y étais enfermé depuis plus de deux siècles, et vous venez de m’en libérer !
Je jetai un regard furibard vers l’espèce de lampe sur laquelle j’avais buté, et que j’avais prise pour un galet. J’étais sûr que ce grand Vizir d’opérette devait être un de ces plaisantins du showbiz. Il devait vouloir se payer la tête d’un ivrogne pour épater une demi-douzaine de Sylphides pétées d’herbe, qui devaient glousser de rire entre deux mouettes. Je m’attendais même à voir débouler un petit gros moustachu à l’accent Québécois hurlant « surprise ! surprise ! ». Je me suis assis tant bien que mal sur le sable mouillé et le Vizir a repris son délire de plus belle :
- Pour vous remercier de m’avoir délivré, noble étranger, je vais réaliser votre vœu le plus cher !
Je n’ai pas répondu à l’autre illuminé. Mon regard se perdait à l’horizon grisâtre où une voile blanche glissait sans faire de bruit. J’avais envie d’être ailleurs. Le plus loin possible. Alors je ne sais pas ce qui m’a pris, mais j’ai répondu à l’autre fada :
- J’ai envie de partir à New-York. C’est droit devant. Mais j’ai peur de l’avion. Alors tu vas me construire une autoroute pour que je puisse y aller en voiture.
- Oh, noble étranger, votre vœu n’est vraiment pas raisonnable ! Vous vous rendez compte du travail à accomplir ?
- Eh ! Oh ! Moi je ne t’avais rien demandé! Tu m'as proposé de faire un vœu, je l'ai fait, et maintenant tu te débrouilles.
- Mais, noble étranger, ne pourriez-vous pas trouver quelque chose de plus simple ?
Il commençait à m’agacer, Iznogood et ses bons vœux, mais je venais de me faire larguer, j’avais besoin de parler, à n’importe qui, même une mouette ricanante aurait fait l’affaire.
- Tu vois mon vieux, j’ai 41 ans. J’ai 41 ans et on peut dire que j’en ai connues, des femmes. Des jeunes et des moins jeunes, des belles et des moins belles. Oui, des femmes j’en ai connues, mais je ne crois pas en avoir comprise une seule. Alors puisque tu es un génie, tu pourrais peut-être m’aider à les comprendre, les femmes ?
- Bon, ta route pour New-York, tu la veux à trois ou a quatre voies ?
Il est d’usage dans la blogosphere d’offrir quelque chose de spécial à son millième commentateur : Une invitation au restaurant, une partie de jambes en l’air plus ou moins virtuelle, une poésie érotique personnalisée ou que sais-je encore. Et le millième commentaire, j’ai de bonnes raisons de penser qu’il est imminent. Alors, ami lecteur qui aurez la chance de l’écrire, je vais vous proposer de réaliser un de vos vœux dans la limite de mes capacités ! Un et un seul que vous devrez bien choisir, car si je ne peux y souscrire, tout sera perdu !
07:55 Publié dans In vivo | Lien permanent | Commentaires (52) | Tags : Fabulettes
11 mars 2007
Des mots valises
Amandine était une Silphydèle abandonnée par un sentimenteur. En pleine crevaisonge elle alla jusqu'à clavarder avec l'abominable Vagant - cas avéré d'incartadiction - qui lui fit gémiroiter un apéritif gourgandinatoire aux chandelles. Chiche ! dit la jeune antisceptique, et elle décrocha ses porte-jarretelles. Mais n'est pas libidineuve qui veut ! À peine était-elle arrivée sur les lieux du crime, que ce fût la stupréfaction: Amandine était tombée aux mains d'un aristocrabe au beau milieu de cascadeptes festondus. Après moults turlupitudes, Amandine jura, mais un peu tard, qu'on ne la prendrait plus.
Vous n'avez rien compris ? Rassurez-vous ami lecteur, il ne vous manque que l'incontournable dictionnaire des mots valises de Pénélope Timiste. A user et abuser sans modération...
07:45 Publié dans Fictions | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Blogs, Fabulettes, Littérature
01 mars 2007
De l'autocensure
Sur les forums de discussion, on à beau se cacher derrière un pseudonyme, on ne peut pas toujours tout écrire. Même si le forum en question est ouvertement libertin, certaines choses doivent rester cachées, secrètes ou habillement maquillées, en particulier le qui-baise-qui sorte de who's who libidineux et hautement confidentiel.
Il y a deux ans, je fus ainsi bien en peine d'écrire le compte rendu d'une nuit mutine, sortie en groupe organisée par un forum échangiste dans un club libertin, soit plus de 50 personnes qui se connaissent plus ou moins et qui en viennent à se connaître beaucoup mieux. On me le réclama à corps et à cris, mais comment faire sans révéler les secrets d'alcôve, ni produire un commentaire aussi insipide que complaisant ? Comment faire face à cette double contrainte ? Je me suis ainsi souvenu des fables qu'on apprenait par cœur à l'école primaire, et j'ai pondu ça...
Nuit Mirifique (1)
Il était une fois de merveilleux zéros qui avaient très envie d'élargir leur horizon. Sherazade rêvait de pommes empoisonnées rien que pour être réveillée d'un baiser; le petit chaperon rouge s'imaginait toujours rencontrer sept nains dans un sous bois; Pinocchio désirait chevaucher Bambi; Cendrillon voulait faire dînette avec Mère-Grand, Blanche Neige et la Belle au Bois Dormant réunies; Bref, tous et toutes louchaient sur les histoires des autres, autrement plus palpitantes. C'est ainsi qu'ils demandèrent en chœur à la fée Clochette (2): "Fée Clochette, organise-nous un mirifique banquet pour que nous puissions nous rencontrer et échanger nos goûters !" (3)
Pas besoin de le dire deux fois à la fée Clochette qui adorait faire la bringue. Elle dégaina aussitôt sa baguette magique compatible imode (4), et en deux ou trois formules magiques, elle privatisa le palais de la zique tout entier (5).
Arriva le jour J. Les zéros et les zéroïnes vinrent en vrac sous le crépitement des flashs des photographes shootés. "Shrek!", "Aladin!", "Bambiiiiiiii" pouvait-on les entendre hurler sous les vivas de la foules extatique. Les employés du palais de la zique formaient une haie d'honneur, au garde à vous, alors que les merveilleux zéros montaient souverainement les marches festivalières. Enfin, ils et elles furent tous réunis tels les Dieux de l'olympe, au 3ème étage du palais de la zique qui, comme chacun sait, a une vue imprenable tout le royaume (6). Sur la poitrine de chacun brillait une étoile hollywoodienne où son nom scintillait (7).
Dans l'édition spéciale "Nuit Mirifique" de Royaume-Match publiée dès le lendemain, on peut ainsi reconnaître sans l'ombre d'un doute la Belle au Bois Dormant avec un Prince Charmant et son fringant écuyer (8); Ali Baba en plein conciliabule avec la fée Clochette qui sirote son verre de muscat (9); La ravissante Sherazade en compagnie de Pinocchio (10); Cendrillon bavardant avec Blanche Neige et Peter Pan (11); Le capitaine Crochet hilare entouré du Petit Chaperon rouge et d'une Mère-Grand bien juvénile (12); Aladin qui tient sa lampe intégrale et qui jette des regards inquiets vers le Grand Méchant Loup (13). Pas d'autre photos n'ont été publiées, le reste de la soirée était private de chez private.
D'ailleurs la fée Clochette sonna le départ tant attendu, et tous les zéros dévalèrent les fameux escaliers du palais de la zique. A leur tête Cendrillon, qui avait troqué ses pantoufles de verre contre les escarpins de Ginger Rogers, improvisait un pétulant numéro de claquettes (14). Imaginez la tête du troupeau de japonais qui croisa sur les champs la troupe hétéroclite d'une cinquantaine de joyeux zéros qui se poussaient du coude et jouaient déjà aux devinettes.
- Sais-tu qui est Merlin le désenchanté, demanda la Belle au Bois Dormant au petit Pinocchio ?(15)
- Je sais tout mais je ne dirai rien ! Répondit crânement Pinocchio dont le nez avait aussitôt pris une dizaine de centimètres.
- Tu ne perds rien pour attendre ! Nous afons les moyens de fous faire parler ! Rétorqua la Belle au Bois Dormant qui re rentrait pourtant pas d'Autriche.
Ils parvirent enfin à la caverne aux trésors où devait avoir lieu la fameuse seconde partie de soirée. Ali Baba se présenta à l'entrée.
- Sésame, ouvre-toi ! Déclama-t-il d'une voix théâtrale. Rien.
- Sésaaaaaaame, ouuuuuuvrrrrrre toi !!! Répéta-t-il de sa voix de stentor. Toujours rien.
- Sizam, ti vas l'ouvrir c'te porte !
- Ehhhh Jo, faut pas t'énerver comme ça là ! Sésame... Sésame... c'est pas doux dé! Tu ne sais pas que les temps sont durs ? Faut du blé! Et n'oublie pas les passeports en bonnets difformes ! Chuchota la porte avec un fort accent sub-saharien (16).
Ali Baba se tourna vers les zéros et décoda la demande de bakchich : "Glissez 50 dollars dans les bonnets de votre passeport, et tant pis s'ils sont déformés parce que vous n'avez que de la ferraille !"
Il en fallait plus que ça pour décourager la troupe, et les zéros glissèrent en gloussant leur obole dans la fente des bonnets, que les zéroïnes exhibaient fièrement en bombant le torse.
Alors la porte de la caverne aux trésors s'ouvrit largement pour accueillir les convives qui ne se firent pas prier.
A l'intérieur tout n'était que dorures et abondance. La fée Clochette avait tout prévu. Un banquet avait même été installé dans la salle de bal en attendant les choses sérieuses. Elle n'eut qu'à secouer sa baguette magique pour qu'une musique suave et entraînante résonne dans la caverne aux trésors. A l'image de Shrek, tous et toutes s'abattirent sur les canapés moelleux, se racontèrent leurs histoires zéroïques en se demandant déjà avec qui ils allaient partager leur goûter, et surtout où ! La caverne aux trésors ne recelait-elle pas quelques coins tranquilles à explorer, demandait Blanche Neige ? La fée Clochette leur révéla alors le secret de la caverne: "S'ils le voulaient tous très fort, alors une autre dimension de la caverne s'ouvrirait à eux". Ils n'eurent pas à se forcer pour avoir des pensées licencieuses, et des portes dérobées s'ouvrirent sur un long couloir qui serpentait entre de luxurieuses petites alcôves (17).
Dans une cohue indescriptible façon Goscinny, tous se précipitèrent dans le corridor comme au départ d'une course du PMU. Arrêt sur une image. Aladin caracole en tête de file, la bouche ouverte et la langue pendante. Perchée sur ses épaules, la fée Clochette hurle "suce aux amis !". A la corde, Blanche Neige embarque Peter Pan sous son bras. La Belle au Bois Dormant fait l'effort à l'extérieur, suivie de très près par le Prince Charmant à la lutte avec le Grand Méchant Loup. Derrière, Sherazade évite la chute rattrapée de justesse par le capitaine Crochet, mais Shrek piétine Pinocchio qui s'est pris les pieds dans le tapis. En queue de peloton, le Petit Chaperon casaque rouge est à la traîne, Mère-Grand est à la peine et Cendrillon est au taquet. Le quarté de tête, Aladin à 8 contre 1, Sherazade à 6 contre 1, Belle au Bois Dormant à 3 contre 1 et Prince Charmant à 6 contre 1, ne rapporta pas grand chose tant il était prévisible. Les Zéros victorieux s'enfermèrent aussitôt dans la première alcôve qui laissait miroiter le bien doux repos des guerriers (18).
Le capitaine Crochet invita Cendrillon en croisière pour Abou Simbel, dans une alcôve en forme de cabine de bateau (19). Elle lui offrit ses jolies galettes. Il lui fit goûter à son sucre d'orge. Grand seigneur, le capitaine Crochet invita même Pinocchio à les rejoindre, mais le petit Pinocchio était morose (20). Dans les grandes alcôves du fond, Shrek et le Grand Méchant Loup bouffaient à tous les râteliers.
Dépité, Pinocchio alla se plaindre au commissaire de course:
- Fée Clochette, c'est injuste, vraiment trop injuste !
- Qu'est-ce qui t'arrive mon petit Caliméro?
- Avec 1m25 au garrot, je n'ai absolument aucune chance face aux grands gabarits !
- Tu veux que je t'organise une course avec les 7 nains ?
- Non, mais heuuuu... vous qui avez tous les pouvoirs avec votre baguette magique, vous ne pourriez pas m'avantager un petit peu ? Vous pourriez me donner une certaine stature, je ne sais pas moi, 1m85, 80 kilos de muscle, 60 cm de tour de taille...
- Stooooooop ! Moi je ne fais pas dans le pot belge. Et pourquoi pas un sucre d'orge de 25 cm pendant que tu y es ?
- Ah oui, je veux bien aussi !
- Non! Non et Non! Après on va encore mettre en doute mon intégrité légendaire. Tu peux toujours aller voir Merlin le désenchanté, mais c'est à tes risques et périls.
- Je ne le connais pas ! Personne ne sait qui c'est !
- Va bouder sur une banquette, il viendra, rétorqua la fée Clochette déjà en retard pour la chasse au loup.
Pinocchio alla cuver son dépit dans un verre de Bordeaux:
- Si seulement je pouvais mesurer 1m85... 80 kgs de muscles... 130 de... tour... de... poi... trineuuuuu....
- Eh! Oh! Moi je peux te transformer en Prince Charmant si tu veux !
- Qu'est-ce qui me veut celui-là ? Dit Pinocchio en baillant. Celui-là, c'est le verre à pied qui s'agitait sur la table.
- Je suis Merlin le désenchanté, dans ton verre de vin ! Répondit Merlin avec un mauvais calembour. Alors, tu veux ressembler au Prince Charmant ?
- Ah oui, le Prince Charmant, c'est pas mal !
- Bon, je te propose un deal: Tu prends la place du Prince Charmant, il prend la mienne avec mon enchanteresse, et moi je prends la tienne! J'ai besoin de piquer un petit roupillon et l'enchanteresse ne me laisse pas dormir ! Dès que je me réveille, tout reprendra sa place. Tu n'as qu'à boire ce verre cul-sec jusqu'à la dernière goutte !
- Ca marche ! gloups ! hips !
- Abracadaswing !
C'est ainsi que Pinocchio intégra instantanément le corps du Prince Charmant, en pleine bacchanales. Shérazade suçait son sucre d'orge équin alors qu'il dégustait le petit pot de beurre de la Belle au Bois Dormant, laquelle se délectait du sucre d'orge d'Aladin qui se bâfrait avec les galettes de Sherazade.
Merlin le désenchanté piqua son petit roupillon dans la carcasse en bois de Pinocchio.
Quant au Prince Charmant, il se retrouva ligoté sur un lit dans la peau de Merlin, face à une ravissante enchanteresse visiblement résolue à utiliser le sucre d'orge vibrant dont elle était harnachée.
Aux anges, Pinocchio dévorait sans relâche galettes et petits pots. Il y glissait son sucre d'orge pour un mélange de saveurs ensorceleuses. Entouré de miroirs, il s'enivrait des multiples reflets de son éphémère corps athlétique de Prince Charmant. Soudain, l'horreur! Il se vit rapetisser en quelques secondes pour redevenir une pitoyable marionnette de bois ! Shérazade s'en évanouit de frayeur. Aladin tenta de la réanimer, alors que la Belle au Bois Dormant sautait à la gorge de Pinocchio. "C'est donc toi Merlin le désenchanté !" Hurlait-t-elle de rage. "Rends-moi mon Prince Charmant, vilain sorcier !" Ajouta-t-elle en secouant la marionnette comme un prunier.
- Toc! Toc! Toc! On frappa à la porte de l'alcôve transformée en foire d'empoigne.
- Qui c'est ?! Rugit la Belle au Bois Dormant qui n'avait pas lâché Pinocchio.
- C'est la fée Clochette qui vient faire la fête ! Champagne ! (21)
Shérazade qui avait entre temps repris ses esprits ouvrit la porte, et la fée Clochette apparue avec un gros gâteau surmonté de bougies scintillantes, suivie par le Grand Méchant Loup, Ali Baba et toute la joyeuse troupe. "Joyeux aaaaanniiiiiveeeeeersaiiiire !" Chantèrent-ils en choeur. De surprise, la Belle au Bois Dormant ouvrit ses petites menottes, et laissa tomber Pinocchio qui en profita pour filer à l'anglaise. Il se réfugia sous les jupons de Blanche Neige qui se dandinait sur la piste de danse. Il finit par hasarder un oeil vers la banquette où il s'était assoupi quelques minutes plus tôt. Il y vit Merlin le désenchanté excité comme un caïd du neuf trois dopé aux champignons dans une chanson tonitruante:
Mangez-moi! Mangez-moi! Mangez-moi!
Mangez-moi! Mangez-moi! Mangez-moi!
C'est la chant du psylo qui supplie
Qui joue avec les âmes
Et ouvre les volets de la perception
Merlin se jeta sur la barre d'un podium pour s'y exhiber, enchaînant des postures grotesques. Quatre sublimes sirènes harponnées se prosternaient à ses pieds en se tenant par la main. (22)
- Combien mesures-tu, Pinocchio ? Demanda Blanche Neige ?
- Heu... 1m25 répondit le petit Pinocchio, dans une position telle qu'il ne pouvait pas mentir sans se faire accuser de tentative de viol.
- Voilà qui est parfait pour un nain de jardin, répondit Blanche Neige. Avec Peter Pan et toi, il ne m'en manque plus que 5...
"Attrapez-le !" Entendit-on rugir dans la salle de bal, et Pinocchio chercha un nouveau refuge du côté des alcôves. Une fois de plus, il se prit les pieds dans le tapis et s'étala de tout son long, devant la cabine de bateau sur le point d'embarquer de nouveaux voyageurs en partance pour Abou Simbel. Heureusement, le Petit Chaperon rouge et la douce Mère-Grand relevèrent Pinocchio, et le firent asseoir dans la cabine. Encouragée par le Petit Chaperon rouge, Mère-Grand réconforta Pinocchio en lui faisant goûter ses galettes au miel, auxquelles le garnement fit honneur. Quant au Petit Chaperon rouge, elle fut prise d'une fringale qui la poussa à la chasse au sucre d'orge. Mère-Grand n'était pas rassurée car elle avait entendu les hurlements sauvages du loup, et elle ne voulait absolument pas figurer à son menu.
- Toc ! Toc ! Toc !
- Qui est là ? Demanda Mère-Grand tout doucement.
- C'est le Petit Chaperon rouge ! Entendit-elle répondre sur une octave étonnement basse.
Pinocchio tourna la chevillette et la porte s'ouvrit. Le Grand Méchant Loup surgit dans la cabine avec le Petit Chaperon rouge sous le bras. Bien que déjà repu, il jeta le Petit Chaperon rouge sur la couchette, pour lécher ses galettes au chocolat et son petit pot de beurre fondant, tout en posant ses grosses pattes velues sur Mère-Grand terrorisée. N'écoutant que son courage qui ne lui disait pourtant pas grand chose, Pinocchio s'interposa:
- Touche pas à Mère-Grand !
- Sinon quoi ? Rigola le Grand Méchant Loup narquois ?
- Heu... il faudra me passer sur le corps !
- Beurk ! T'as de la chance que je n'aime pas les sucres d'orge! Burp! Eructa le Grand Méchant Loup au bord de l'indigestion, avant de prendre congé (23).
C'est ainsi que Pinocchio, le Petit Chaperon rouge et Mère-Grand partagèrent tranquillement leurs goûters, sous le regard amusé de la Belle au Bois Dormant au travers du hublot de la cabine. Elle avait finit par attraper l'affreux Merlin, elle avait exigé un échange standard, et elle avait enfin récupéré son Prince Charmant profondément abusé, mais heureux !
La morale de cette histoire, c'est que la contrainte de la censure ou de l'autocensure peut parfois être une muse facétieuse.
(1) Le lecteur attentif notera que les initiales de Nuit Mirifique sont identiques à celles de Nuit Mutine du forum E&T, c'est à dire NM(c)
(2) Sous le pseudonyme de fée clochette se cache celui d'une animatrice du forum E&T voici quelques années. Petite par la taille mais grande par la gentillesse, elle était parvenue à organiser de nombreuses soirées échangiste, en négociant les tarifs et en faisant de son mieux pour le plaisir de tous.
(3) J'ai connu une libertine qui m'a écrit un jour: "en club, il faut venir avec un bon casse-croûte au cas ou on ne trouve rien de bien sur place". J'ai préféré l'image du goûter.
(4) Son portable compatible imode.
(5) Une nuit mutine se déroule au moins en deux parties: l'apéritif dans un lieu "vertical", et le reste de la soirée dans un lieu "horizontal". Pour la première partie, nous avions privatisé le bar au premier étage du Virgin sur les champs.
(6) Sur tout Paris.
(7) Nous avions eu droit à un joli post-it à coller sur notre chemise, histoire de bien savoir qui est qui.
(8) La belle au bois dormant est une très belle jeune femme qui m'a inspiré Rêve 911. Elle était accompagnée ce jour là par le prince charmant, son amant du moment qu'elle quitterait quelques semaines plus tard au profit du jeune écuyer.
(9) Ali baba est un homme charmant d'origine maghrébine. Le coeur sur la main, il avait secondé la fée clochette pour l'organisation de cette NM.
(10) J'avais eu l'occasion de bavarder avec Sherazade, une divine petite brune à la beauté méditerranéenne, qui vivait alors en couple avec Aladin.
(11) Cendrillon était mon accompagnatrice du moment. Je l'avais rencontrée quelques semaines auparavant dans un sauna libertin, et cette jeune femme avait accepté de m'accompagner pour cette soirée exclusivement réservée aux "couples".
(12) J'ai tout de suite remarqué le petit chaperon rouge: Jolie jeune femme à la peau chocolat, elle portait une robe rouge Ferrari au décolleté avantageux. Elle était venue avec mère-grand qu'elle connaissait depuis peu. Je n'ai pas affublé mère-grand d'un tel pseudonyme à cause son âge réel ou apparent, mais pour des raisons de cohérence avec la fin de cette fable, et parce qu'elle était inséparable du petit chaperon rouge ce soir là: C'était leur première sortie libertine à toutes les deux, en tant que femmes seules de surcroît. Le capitaine crochet, amant occasionnel de la fée clochette avec le grand méchant loup, semblait ravi d'être en si bonne compagnie.
(13) Ce soir là, Aladin était venu en scooter et il tenait à la main son casque intégral. D'un naturel plutôt jaloux - je me souviens encore des regards assassins dont il me gratifiait alors que je bavardais innocemment avec sa dulcinée - il nourrissait à juste titre les pires inquiétudes face au grand méchant loup: incarnation parfaite du libidin cher à Georges, l'immense grand méchant loup avait la verge aussi ferme que l'intention de s'en servir autant que possible...
(14) Cendrillon, d'assez grande taille, n'avait pas l'habitude de porter jupe étroite et talons hauts...
(15) A cette époque, un troll écumait le forum E&T en répandant des calomnies à mots couverts. Il semblait trop bien renseigné sur les coulisses de ce forum pour ne pas l'avoir fréquenté. Deviner son identité était le jeu du moment.
(16) Les habitués du No Comment reconnaîtront peut être le portier de l'époque, grand Noir auquel j'ai prêté un accent ivoirien. Bien que prévenus, ils ont mis longtemps à ouvrir les portes de leur club, peut-être effrayés par la taille de la troupe.
(17) La zone verticale du No Comment avait été privatisé avant son heure d'ouverture habituelle: un buffet froid y avait été installé à notre intention. Les coins-câlins n'étaient donc pas accessibles jusqu'à l'ouverture normale du club, vers 22h30.
(18) Le salon au miroir était le plus convoité. Dès que les coins-câlins furent ouverts, des groupes constitués s'y sont précipité, dont celui des beautiful peoples vers lesquels tout le monde louchait.
(19) Depuis la porte ouverte, je regardais le capitaine crochet étendu aux côtés de mon accompagnatrice dans une alcôve en forme de cabine de bateau. "Je t'emmène en croisière à Abou simbel", qu'il lui dit avant de l'embrasser langoureusement. J'ai trouvé ça mignon.
(20) "C'est donc toi Vagant ? Je t'imaginais plus grand" venait de me dire Blanche Neige en constatant ma taille très moyenne. Cela avait vite fait de ranimer un vieux complexe, face à des princes charmants plus athlétiques.
(21) A ce moment là, je n'ennuyais copieusement. Cette soirée était aussi l'occasion de fêter l'anniversaire du grand méchant loup ainsi que celui de La belle au bois dormant, et la fée clochette avait eu bien du mal à les ramener dans la zone verticale.
(22) Ce soir là un gars qui ne devait pas être coupable que de délit de faciès faisait la bringue avec 4 escort-girls. Allez savoir pourquoi, ce spectacle me fascinait.
(23) Taquine, le petit chaperon rouge avait décidé d'épuiser le grand méchant loup. Elle y est parvenu, avant de jeter son dévolu sur moi...
08:30 Publié dans Réflexions | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : Fabulettes, Expériences, Littérature
10 janvier 2007
Comment se débarrasser de sa femme
Hector75: Bonjour ma chérie, comment vas-tu ce soir ?
Hermione28: Mon amouuuuuur, tu m'as manqué aujourd'hui. Plus que 5 jours.
Hector75 :Oui
Hermione28: Dans 5 jours tu seras là, jeudi prochain tu seras là, enfin!
Hector75: Oui, enfin...
Hermione28: Tu as trouvé une solution?
Hector75: Solution?
Hermione28: Pour ta femme
Hector75: Non, pas encore
Hermione28: Tu ne m'aimes plus.
Hector75: Mais si ma chérie, mon amour, mais si...
Hermione28: Tu aurais trouvé une solution si tu voulais vraiment me voir.
Hector75: Mais je viens en vacance avec ma femme, et elle est jalouse comme une teigne...
Hermione28: Ah? Parce que tu penses pouvoir venir seul un jour?
Hector75: Peut être, je sais pas...
Hermione28: Tu ne veux surtout pas risquer de compromettre ton petit confort, pas pour moi en tous cas, parce que sur le forum Séduction...
Hector75: Sur le forum quoi?
Hermione28: Je n'ai peut être pas l'air très maline, mais tu réponds toujours aux posts d'Electre51.
Hector75: Electre51! Tu rigoles, elle a 60 ans!
Hermione28: Tu lui réponds à Elle. La dernière fois, tu n'as pas répondu au mien.
Hector75: Lequel?
Hermione28: "Messieurs, quel alibi inventez-vous pour voir votre maîtresse?"
Hector75: Je n'avais rien d'intéressant à dire.
Hermione28: Et pour cause. Tu as lu au moins les réponses?
Hector75: Oui, j'ai survolé, le coup des cigarettes, sortir le chien et tout un tas de bêtises.
Hermione28: Ulysse31 au moins, il a des idées !
Hector75: Tu parles, cet abruti passe son temps à ça, on dirait qu'il n'a que ça à foutre.
Hermione28: Je me demande si je n'aurais pas du céder à ses avances. Il aurait eu du temps à me consacrer, Lui.
Hector75: Il doit en avoir au moins douze en parallèle. Tu aurais aimé être la numéro 9? Pour moi, tu es la première.
Hermione28: Parce que je ne suis pas la seule? Il y a une autre femme dans tes mails !
Hector75: Mais si tu es la seule.
Hermione28: Je viens de te voir dans le salon Drague:2!
Hector75: Ah? et qu'est ce que tu faisais là?
Hermione28: Je demandais un conseil à Ulysse31, c'est tout.
Hector75: Et qu'est ce qu'il raconte de beau, vous êtes le phœnix des hôtes de ce tchat, ce genre d'ânerie?
Hermione28: Non, il t'a trouvé un alibi.
Hector75: Sa majesté est trop bonne.
Hermione28: Imparable. Tu prends rdv chez le dentiste, je serai dans la salle d'attente.
Hector75: Quoi?
Hermione28: C'est mieux que rien. Que pour me voir, tu ne puisses pas affronter ta femme... mais même pas le dentiste!
Hector75: Mais je ne peux pas prendre rendez-vous chez un dentiste à l'autre bout de la France!
Hermione28: Tu auras une rage de dent. Ce sera une urgence.
Hector75: C'est romantique !
Hermione28: Si tu ne peux même pas faire cet effort là, je crois que...
Hector75: D'accord, on fera comme tu veux.
Hermione28: Comme JE veux?? Tu n'as donc pas ENVIE de me voir?
Hector75: Si si, je simulerai une rage de dent, et enfin nous pourrons nous voir mon amour, ma chérie...
Hermione28: Enfin. C'est le mot.
Hector75: J'ai envie de toi...
Hermione28: Oui mais là je ne peux pas rester trop longtemps, faut que je couche les petits, faut que j'étende le linge...
Hector75: Je te fais des bisous dans le cou, qui glissent partout...
Hermione28: Oui mon amour. Tu me diras tout ça mardi. Baille baille
Hector75: bisous bisous bisous
Hermione28: baille baille :-* clic !
Hector75: clac !
Ainsi partirent en vacances de printemps Hector75, sa femme, sa fille, son fils et snoopy. Hector75 allait enfin rencontrer Hermione28, sa maîtresse virtuelle, la femme en Times italique rose qui faisait battre son cœur à 1Mhz depuis qu'il s'était abonné à Wanadoo, sous des prétextes fallacieux dont la recherche de nouvelles recettes de cuisine. Hector75 avait bien fait les choses. Il avait réservé un bungalow au VVF de Contrexéville, avec tous les équipements sportifs, terrain de foot et pédalos, pour que ses enfants et snoopy puissent prendre un bon bol d'air et lui foutre la paix, alors que sa chère Hermione28 ne serait qu'à un quart d'heure de route. Mais il lui restait à gérer le gros morceau, le plat de résistance: sa femme. Comment se débarrasser de sa femme ? Telle était la question obsédante qui apparaissait de plus en plus souvent entre Hermione28 et lui, et qui lui pourrissait la vie. Finis les torrides ébats nautiques aux caraïbes, terminées les sodomies sauvages sur un cheval au galop, les coïts virtuels et délicieux semblaient définitivement envolés, tout au moins jusqu'à la rencontre fatidique. Et quelle rencontre. Point de ballade en amoureux, nus, main dans la main dans les petits chemins escarpés; point de galipettes dans la paille entre veaux, vaches, cochons couvées; point d'hôtel de charme oú ils se seraient envoyés en l'air des heures durant. Non, cette rencontre sauvage aurait lieu au cabinet du Dr Achille à 17h, là où il y a le plus de monde pour que ça dure le plus longtemps possible.
Comme convenu, Hector75 eut son imprévisible rage de dent à la Cafétéria Casino le lundi soir. Hector75 étant perfectionniste, il crut bon de passer une nuit blanche à gémir constamment, pour bien montrer à son épouse l'urgence de la situation. Il simula le lendemain matin un appel au cabinet du Dr Achille trouvé par hasard sur le bottin téléphonique, afin de se faire soigner de toute urgence, mais pas avant 18h, car tout était complet, qu'il vienne plus tôt et qu'il attende on ne sait jamais. C'est ainsi qu'Hector75 monta dans sa voiture à 16h50 après avoir fait mains et pieds pour que sa femme ne l'accompagne pas. Rien de grave, vraiment, probablement une carie aiguë, mais rien de grave, non, on n'allait pas l'opérer, oui il pouvait y aller seul. À 17h, il sonna à la porte du cabinet. À 17h01 il entra dans la salle d'attente, la mine pale et les yeux cernés mais le sourire aux lèvres. Hermione28, enfin, il allait voir Hermione28.
Il ne la reconnut pas tout de suite.
Son regard balaya la salle d'attente angoissée, de petits vieux en femmes enceintes en passant par des cadres en costar, tout un échantillon représentatif de la population française dont Hermione28 n'émergeait malheureusement pas. Enfin, son regard se posa sur une femme entre deux âges, aux joues pourpres et au regard brillant. C'était elle! Son merveilleux amour l'attendait au fond à droite, à côté du radiateur, où elle lui avait gardé une place bien au chaud, camouflée derrière une plante verte qui leur ferait un peu d'intimité. Hector75, souverain, s'y dirigea sans se douter que ce douillet nid d'amour était le fruit d'un combat homérique entre Hermione28 et madame Priam, une vieille rombière pétrit d'arthrose qui avait toujours cette place là eu égard à ses vieux os. Sans quitter Hermione28 des yeux, il s'installa tel un félin dans le fauteuil en skaï dans un ample mouvement à la noblesse calculée. Il fit glisser sur son nez ses lunettes noires pour planter son regard bleu acier sur les paupières papillonnantes d'Hermione28 qui se trémoussait sur son siège. Il plaça habilement son mollet tout contre celui de sa maîtresse, qui avait laissé son pied en pâture à son grand fauve, et il sentit enfin la douce chaleur de cette femme qu'il avait depuis longtemps perçu derrière les caractères en Times italique rose...
Dzzzzzzzzzoingzzzzoingzzzzzzoing... Aaaaaargh...
Une fugace inquiétude traversa le regard d'Hector75 qui se douta que le Dr Achille ne devait pas être un ange douceur au vu des mines défaites des patients qui l'entouraient. Seule Hermione28 coulait sur lui un regard d'une infinie tendresse.
- Mon amour, tu es venue, pour moi, chuchota-elle en traînant imperceptiblement sur la dernière syllabe qui s'éteignit en un souffle sensuel.
- Ma chérie, enfin, enfin...
Didoudidadidoudidop! Didoudidadidoudidop!
La sonnerie guillerette de son portable le ramena brutalement sur terre. Sa femme. Ce ne pouvait être qu'elle. "Allô !... oui ma chérie... je suis... oui dans la salle d'attente... du monde, oui... non... pas grave... ne t'inquiète pas... à tout à l'heure... je t'embrasse". Il rangea la maudite bestiole dans la poche de son blouson.
- C'était ma femme dit-il d'un air contrit
- Oui, ta chérie, rétorqua t'elle d'un air pincé, avant de se raviser, ils n'allaient tout de même pas gâcher leur merveilleuse rencontre pour une broutille.
- Je suis désolé, tu sais comment elle est...
- Ce n'est pas grave mon amour, l'important c'est nous, ici, maintenant, si tu savais combien je suis heureuse...
AU SUIVANT ! hurla l'infirmière revêche qui venait de débouler dans la salle d'attente. Un homme livide se leva lentement, et approcha de la matrone à pas comptés. Le menton saillant comme une insulte, elle toisa le pauvre ère d'un regard glacial, ouvrit brutalement la porte de la salle de torture et y poussa la loque liquéfiée. Hector75 sentit une goutte de sueur froide glisser sournoisement le long de sa tempe.
- Ne t'inquiète pas mon cœur, il y en a encore deux avant toi.
- Oui, répondit-il doucement.
- Je n'avais pas le choix, tous les autres dentistes de la ville sont partis en vacances...
- Je vois, dit-il d'une voix blême.
N'écoutant que son courage, qui ne lui disait rien, Hector75 approcha son auriculaire de celui de sa belle, le frôla, le titilla, s'y enroula en une torride étreinte digitale aussi rassurante que discrète. Hermione28 clos doucement les paupières alors qu'un sourire à la mona lisa s'esquissait sur son visage alangui. Phalange contre phalange, ils s'adonnèrent à ces attouchements dont la sensualité débridée faisait frémir les narines de la belle. Et dire qu'Hector75 n'y avait mis qu'un doigt.
La porte de l'antre du tortionnaire s'ouvrit avec fracas, devant l'infirmière qui portait sa dernière victime sur l'épaule avec autant de précaution qu'un boucher porte un quartier de bœuf. Elle lâcha le patient évanouit dans son siège encore chaud, se retourna vers l'assistance éberluée et dit avec un sourire sardonique "Ne vous inquiétez pas, c'est juste une petite nature. Il s'est évanouit avant même que le Docteur n'ait eu le temps de le toucher. A QUI LE TOUR !". La mort dans l'âme, une brave mère de famille se leva et tira son gamin vers l'antre du Dr Jeckil, heu Achille. NOOOOOOOON! hurla le pauvre gosse, MAAAAAAMAAAAN...
"Courage mon garçon, tu es un homme !", rétorqua la matrone qui ponctua son discourt à la psychologie si féminine par un "Hop! Et que ça saute !". Les deux femmes tirèrent l'enfant vers l'abattoir dont la porte fût claquée d'un coup de pied. "Tenez-lui les jambes! Moi je m'occupe des mains!", put-on entendre distinctement depuis la salle d'attente.
Dzzzzzzzzzoingzzzzoingzzzzzzoing... MaMaaaaargh...
Hector75 jeta un regard hagard vers Hermione28 impassible, aux portes du septième ciel, captivée par le moite doigté de son divin amant. Il essuya les grosses goûtes qui perlaient sur son front.
Ouiiiiiiiinn ! Tais-toi ! Tais-toi ! Ouvre la bouche ! Dzzzzzzzzzoingzzzzoingzzzzzzoing...
- Partons d'ici, bégaya Hector75
- Ce n'est pas possible, mon amour, songe à ton alibi...
- Mais ce docteur est un monstre !
- Mais c'est juste le Dr Achille, tu ne peux pas affronter un petit détartrage pour moi ?
- Peut importe le détartrage, allons-nous-en !
- Mais j'ai payé d'avance ! Le Dr Achille va te détartrer, tu en as grand besoin ! Regarde-moi ce sourire jaunâtre !
AU SUIVANT !!! Didoudidadidoudidop! Didoudidadidoudidop! Didoudidadidoudidop...
Hector75 se réveilla en sueur et éteignit le réveil. La douce odeur de café qui flottait dans la chambre le rassura un peu alors qu'il reprenait ses esprits. Son épouse entra dans la chambre et finit de lui remettre les idées en place. "Dépêche-toi! On part à Contrexéville et on a de la route à faire!"
23:35 Publié dans Fictions | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : Fabulettes, msn, Littérature
08 janvier 2007
Le fantasme de l'hooliganette
Après la fliquette à casquette et galons dorés sur les épaules carrées de sa chemise bleue électrique, fliquette qui fouillerait sans ménagement mais avec un rictus concupiscent, mon petit corps à demi nu, cuisses écartées en garde à vue dans un bureau sordide, après la fliquette disais-je, une bonne amie vient de susciter en moi le fantasme de l'hooligannette ! Mon blog n'ayant pas d'autre objet que de saisir au vol mes pensées impertinentes ou mes récits débauchés, pourquoi ne pas le commencer avec une plaisanterie. Après tout, ce ne sera pas la première fois qu'un destin se joue là dessus, que ce soit le mien ou celui des personnages Kunderiens.
L'hooliganette m'a invité à suivre la finale de la coupe du Monde dans sa chambre d'étudiante. A l'affiche: France-Brésil ! Comme d'habitude, je me suis perdu et je suis en retard, mais je n'ai aucun mal à trouver son petit studio au vacarme qui en émane. J'ouvre la porte. Quel choc ! De part et d'autre de la télé où s'époumone thierry Rolland, des fumigènes crachent une épaisse fumée qui masque les murs recouverts de posters France Football. Face à la télé, mon hooliganette s'agite toute seule sur son Sofa. Elle ne m'a pas entendu arriver. Je m'approche précautionneusement en évitant les canettes vides qui jonchent le sol. Elle se retourne brusquement et me jette un sourire bleu-blanc-rouge halluciné. Sous sa perruque rose frisée, son visage peinturluré me scande "allez les bleus !" en guise de bienvenue. Ses seins tressautent sous son maillot de l'équipe de France qui lui tombe à mi-cuisse, en recouvrant son collant filets homologué par la FIFA. Ses chaussures Adidas à crampons rayent le parquet. "T'es pas en tenue de supporter !" Eructe t'elle d'une haleine Heineken. "A poil les Brésiliens !" Hurle t'elle alors en se jetant sur moi pour arracher mes vêtements. Inutile de résister, et me voilà en deux temps trois mouvement prêt à courir sur la pelouse dans le plus simple appareil. Pendant ce temps là, Zidane envoie la balle au fond des filets. C'est la liesse. "Baise-moi à la footbaleur !" qu'elle me crie en brandissant un condomi spécial foot.
- C'est quoi, à la footbaleur, que je lui demande éberlué ?
- Droit au but et sans les mains, qu'elle me répond en sautant à genoux sur le canapé !
D'un geste vif, elle remonte jusqu'à la taille son maillot de l'équipe de France. A travers les larges mailles de son collant fillet, je constate qu'elle ne porte pas de petite culotte. Ses cuisses à la verticale sont comme deux poteaux blancs entre lesquels je vais tirer mon coup. "J'vais te tirer comme un penalty" que je lui annonce en chaussant le condomi, entre deux rasades de bibine pour me mettre dans l'ambiance. "Tire pas avant que j'ai sifflé", beugle t'elle avant de siffler sa septième canette. Face aux trous, j'opte pour le contre pied. Je fais glisser le ballon du condomi sur son anus qui se contracte aussitôt, pour mieux m'enfoncer d'un seul coup dans sa chatte béante. "Et un, et deux, et trois zéros !" que je me mets à brailler en lui enfilant autant de coups de queue ! Elle se retourne vers moi avec un rictus mauvais, me brandit sous le nez une matraque non homologuée et elle me dit entre ses dents "Attends un peu que je te la mette dans la lucarne !"
13:15 Publié dans Fictions | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Fabulettes, Littérature, histoire érotique, Erotisme