29 juin 2015
Invitation au voyage
Splendeur orientale, aimer à loisir, charmes mystérieux, aimer et mourir… on ne relira jamais assez Baudelaire mais je vous invite aujourd’hui à découvrir d’autres horizons.
Désirs d’évasion, tel est le titre d’un recueil de nouvelles qui vous mènera de Marakech à Falkland, auprès de six auteurs associés pour vous transporter sur les rives du plaisir. Julie Derussy vous embarquera dans une aventure marocaine aussi romantique que métissée. Noann Lyne vous conduira sur les sentiers tortueux d’une délicieuse vengeance sexuelle dans les bas quartiers de São Paulo, et Jerk vous sèmera dans une course onirique au cœur de de l’Ouest sauvage. Enfin, Alexandrine d’Aumale vous perdra dans une fantastique aventure celtique.
Ma préférence va tout de même à Julie-Anne de Sée qui sait toujours aussi habilement mêler les références littéraires à l’érotisme le plus débridé, en nous faisant vivre cette fois-ci une étreinte sauvage dans un aéroport moscovite tout en citant Pouchkine. Vous en doutez ? Jugez plutôt :
Ce fut Lyudmila qui relança leur joute littéraire, toujours en citant le romancier :
— Qui donc es-tu, es-tu ange ou un démon au charme étrange ? Résous le doute qui me prend.
Décidément, non seulement elle pouvait réciter son Pouchkine par cœur, mais encore les morceaux choisis laissaient à penser qu’elle le provoquait… Amusé, Alexandre allait répliquer quand il sentit soudain une main remonter doucement sur sa cuisse sous l’écran du vêtement qui la couvrait. Avec un tressaillement de surprise, il leva un regard interrogateur vers la jeune femme. Celle-ci sourit, posa l’index de sa main libre sur ses lèvres, lui intimant ainsi le silence. Elle se rapprocha de lui jusqu’à poser sa tête sur son torse, la main curieuse poursuivant son chemin. Après avoir agacé l’intérieur des cuisses du bout des ongles, les forçant à s’écarter, la petite main s’était insinuée juste sous les couilles.
Quant à moi, j’ai rassemblé quelques souvenirs d’expatriation au Japon pour vous inviter dans les arcanes d’un jeu pervers à Kyoto. Bien entendu, toute ressemblance bla bla bla...
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14 janvier 2008
Mission libertine - IX (2)
Après quelques va-et-vient langoureux, Cat sortit son doigt du fourreau de chair humide, et elle le tendit vers le public dont elle sembla désigner un membre digne de ce nom, puisqu’il disposait visiblement de toutes ses capacités érectiles. C’était un tout jeune homme assis à quelques pas de Sarah, légèrement en retrait, aux grands yeux roulant dans un visage vermeille d’excitation et d’acné. Cat fit quelques pas vers lui jusqu’à ce qu’il puisse humer le parfum de son doigt luisant de cyprine. Il en ferma les yeux d’émotion, à moins que ce fût pour mieux fixer dans sa mémoire de puceau le bouquet évanescent de son premier cul, classer ce parfum de sexe avant de pouvoir en jouir pleinement. Et peut-être, sans doute même, cela influencera-t-il à jamais l’accomplissement de sa vie sexuelle, dont un calice bouillonnant de nectar aux effluves luxurieuses lui fera revivre bien malgré lui ce premier émoi : tandis qu’il plongera son biscuit dans l’intimité de sa tendre fiancée qui lui demandera « À quoi tu penses ? » pour s’assurer qu’elle occupe ses pensées autant qu’il investit son sexe accueillant, tandis qu’il s’apprêtera à exprimer des lèvres et des reins toute la vigueur de son amour, sa mémoire facétieuse fera apparaître à ses yeux ébahis le souvenir de ce qu’il vit ce jour là lorsqu’il les ouvrit enfin : Un décor de théâtre foisonnant de dorures, avec au premier plan une jeune femme noire plus que nue, accroupie face à lui, les cuisses ouvertes sur un gros manque de vertu. À chacun sa madeleine.
Dans ce lieu de rendez-vous pour désirs inassouvis, ceux qui sont à jamais flétris et ceux qui n’ont pas encore éclos, un lieu de commémoration en somme, que ce soit celui des émotions passées ou de celles à venir, seul le plaisir de Sarah semblait fleurir. Elle ne réprimait plus que les gémissements qui affleuraient sur ses lèvres entrouverte, livrée à la caresse secrète du petit godemiché caché à l’orée de son vagin, tandis que Yoko dardait de la pointe de la langue un de ses tétons tendus et qu’elle faisait tourner l’autre, encore humide de salive, entre le pouce et l’index. Apparemment satisfaite par cette scène lesbienne improvisée, Cat s’approcha de Sarah dont les paupières papillonnaient sur ses pupilles vacillantes. Aussi lestement qu’elle avait levé la jambe le long la barre de pole dance, Cat enfonça le talon pointu de sa chaussure dans le dossier de l’ottomane, un genou replié frôlant les cheveux de Sarah, l’autre jambe tendue plantée au sol, les cuisses écartées comme en grand écart facial. Intimidée, les yeux de Sarah esquivèrent l’exhibition, avant de s’y accommoder progressivement. Son regard suivit d’abord la courbe de la cuisse élancée sous le cuir tendu aux reflets irisés, les plis de la combinaison qui s’ouvrait en un drapé bordé d’acier, dont la dentelure projetait son ombre sur la peau nue, fine, lisse à l’aine de la jeune femme. Un peu plus bas, le profil de son impudeur se découpait en ombres chinoises sur l’arrière plan du décor chatoyant : ses fesses galbées se rejoignaient en un sillon épanoui, ouvert sur un précipice vertigineux qui attira irrésistiblement le regard de Sarah.
Coiffées d’un petit triangle de poils drus et courts, les grandes lèvres ourlées de la danseuse laissaient s’échapper un drapé de chaires brunes et luisantes qui couronnaient son gouffre, avec son clitoris encapuchonné pour diadème. Cat glissa deux doigts aux ongles nacrés de part et d’autres de sa fente qu’elle écarta lentement, laissant apparaître ses chairs corail et son gros clitoris turgescent. « Made in Nigeria », dit-elle dans un feulement rauque.
Sarah n’eut pas à réprimer l’envie d’explorer cette intimité féminine. Non seulement ses mains étaient toujours maintenues derrière son dos, mais Yoko confirma autant qu’elle devança les désirs saphiques de Sarah, en levant son visage empourpré vers le calice qui la surplombait. Elle combla d’un coup de langue la distance de cette coupe à ses lèvres. Sous le regard hagard de Sarah, la jeune Japonaise léchait la vulve de l’Africaine, elle la lapait avec gourmandise de la pointe du clitoris jusqu’au périnée d’ébène. Son souffle saccadé se mêlait à l’arôme musqué qu’exhalait la vulve brune, se mélangeait au parfum poivré de l’une, s’unissait aux fragrances ambrées de l’autre en subtiles volutes enlacées, enchevêtrées, qui fusionnaient en une effluve capiteuse pour subjuguer Sarah. L’ombre d’un instant, elle n’était plus au spectacle mais au cœur d’un trio pervers à la sensualité affolante, les poignets liés derrière le dos, un godemiché planté sans la vulve, les seins nus livrés aux caresses expertes d’une geisha soumise qui gratifiait d’un cunnilingus sa dominatrice noire, dont la badine flattait sa croupe cambrée, ouverte, jusqu’à coulisser au fin fond de sa raie…
D’un coup sec sur les fesses de Yoko, Cat apporta la touche finale à ce délicieux tableau saphique, et les deux femmes abandonnèrent aussitôt Sarah pantelante pour aguicher les autres spectateurs. Sarah entendit aussitôt la musique entraînante qui n’avait pourtant jamais cessé, elle ressentit les regards lubriques braqués sur ses seins nus, elle fut replongée dans un environnement importun d’où elle avait été extraite pendant quelques secondes, des secondes qui lui avaient semblé être des minutes tant elles étaient intenses. Tandis que Sarah se rhabillait précipitamment, Yoko était retournée auprès du rustique sexagénaire à casquette auquel elle avait laissé son chemiser en gage. Elle s’assit sans façon sur ses genoux, face à lui, cuisses écartées, et, dans un lent mouvement descendant, elle fit glisser sur son visage ses seins plantureux pour lui clore les paupières. Nul ne sait s’il lui adressa ensuite un regard émerveillé parce qu’elle avait fait surgir en lui le souvenir de la mère nourricière ou celui de ses belles vaches normandes. Quant à Cat, elle avait jeté son dévolu sur le jeune puceau. Elle glissa sa cravache entre les cuisses du jeune homme, avant de la coincer entre son menton et le siège sur lequel il était assis, l’obligeant ainsi à se tenir bien droit et la tête si haute qu’il ne pouvait voir ce qu’elle lui faisait, agenouillée entre ses cuisses. Elle n’eut qu’à mimer une fellation en faisant vibrer ses lèvres tendues contre la bosse outrageuse qui déformait le pantalon du pauvre garçon, pour qu’il éjacule au fond de sa culotte en s’imaginant au paradis.
Pourtant, à chaque fois que la géométrie le leur permettait, les deux effeuilleuses adressaient à Sarah des oeillades discrètes, et lorsqu’elles s’allongèrent l’une sur l’autre, en soixante-neuf, le dos de la Japonaise sur les genoux d’un contrôleur fiscal tiré à quatre épingles comme un papillon, chacune d’entre elles parvint, entre deux lapements de chattes, à poser sur Sarah des regards lourds de promesses équivoques, au point qu’elle eut l’impression qu’entre ces liens subtils, tout ce spectacle lui était intimement dédié. Profondément troublée, et horrifiée à l’idée d’affronter les regards des hommes dès la fin du spectacle, elle n’en attendit pas la fin et prit la fuite à la suite du puceau tout penaud. En haut des escaliers, le guichetier l’interpella.
- Mademoiselle !
- Oui ?
- J’ai une enveloppe à vous remettre.
- Ah… je vous remercie.
- De rien, ce fut pour moi un plaisir ! Revenez quand vous voulez !
Sur le trottoir, Sarah ouvrit l’enveloppe et lu les instructions relatives à la suite de sa mission, comme d’habitude - on constate à quelle vitesse les habitudes s’installent, jusqu’au cœur même des aventures les plus échevelées.
Très chère Sarah,
Je pense que votre sens visuel n’aura pas été trop mis à l’épreuve par ce petit spectacle qui, je l’espère, fut à votre goût. Retournez maintenant à votre voiture. Glissez alors les boules de geisha dans votre vagin qui devrait être bien humide, puis partez sans tarder au […]. Le code d’entrée de cet immeuble est le […]. Montez au 3ème étage, et vous trouverez sur la porte de gauche une enveloppe à votre intention. Ouvrez la et suivez les instructions.
Aux intenses plaisirs imminents,
Vagant
PS : Vous trouverez ci-joint une suggestion d’itinéraire.
En voyant la carte de l’itinéraire suggéré traverser tout Paris, Sarah pensait que ce devait bien être l’épreuve la plus difficile lorsque son téléphone sonna. Ce qu’elle entendit la fit brutalement atterrir.
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31 décembre 2007
Mission libertine - IX (1)
Sarah n’eut pas le temps de se retourner qu’une créature longiligne, revêtue d’une combinaison de cuir rutilante, avait enjambé l’ottomane rose sur laquelle Sarah était installée. C’était une femme noire, de ses bottes à plateforme jusqu’au bout de ses cheveux crépus, aux yeux félins et à la bouche immense qui s’ouvrait en un large sourire carnassier sur un cortège d’ivoire. Au bout de ses doigts fins tournait une cravache comme un bâton de majorette, et dont l’extrémité badina avec la jupe de Yoko qu’elle releva d’un coup sec, dévoilant la croupe joufflue de la japonaise au public qui retenait son souffle. Bien qu’elle n’avait ni fouet, ni masque, et que son teint était bien plus sombre que celui de Hall Berry dans Catwoman, c’est cette image là qui s’imposa à l’esprit de Sarah tandis qu’elle regardait cette danseuse féline évoluer sur la scène. Cat venait de s’accrocher à la barre de Pole dance, et elle tournoyait maintenant, la tête à l’envers mais les yeux fixés sur Sarah. Sous l’emprise de ce regard vert hypnotique – sans doute portait-elle des lentilles de contact colorées - c’est tout juste si Sarah sentit les mains de Yoko glisser sur ses jambes, et dont les seins lourds vinrent se lover contre ses cuisses. Tout ce qu’elle sentait, c’était une chaleur animale irradier son bas ventre.
Cat glissa de la barre jusqu’au sol et marcha sur Sarah avec la souplesse d’une panthère noire. Elle s’assit sur l’ottomane, tout contre Sarah figée par l’angoisse et l’excitation, partagée entre l’envie de toucher ces corps alanguis et désirables qui venaient se frotter contre elle, et la crainte du ridicule en répondant à ces sollicitations, sans parler de la gêne à se laisser aller à des privautés devant un tel public. Aux prises avec une honte ambiguë qui multipliait son désir autant qu’elle bridait son plaisir, Sarah n’osait plus regarder l’asiatique à ses pieds - dont elle sentait pourtant les seins rouler contre ses cuisses ouvertes – et encore moins la femme noire qui approcha son visage au point qu’elle sentit son parfum poivré. Ce qu’elle sentit aussi, c’est la rougeur envahir son visage quand Cat lui murmura à l’oreille, d’une voix grave à l’accent indéfinissable tout en désignant la poitrine de Sarah du bout de sa cravache : « C’est tellement rare d’avoir un public féminin qu’on ne va pas se priver ! »
Yoko obtempéra immédiatement à l’ordre silencieux. Avec un sourire équivoque, elle déboutonna le blouson de Sarah tétanisée, et l’abaissa d’un geste ferme derrière son dos, ce qui eut pour effet de maintenir les bras de Sarah le long de son corps, la poitrine bombée. Contrainte à la passivité, Sarah se trouva paradoxalement libérée d’une angoissante décision : elle n’avait plus à se demander si elle pouvait, ou si elle devait toucher ces femmes. Elle n’avait désormais plus rien d’autre à faire qu’à jouir du spectacle visuel, et même tactile qu’on lui offrait. Car de ses petites mains douces, Yoko avait entrepris de lui masser les seins au travers de son chemisier, tandis que sur la scène, Cat se déshabillait avec sensualité.
La combinaison de Cat qui l’enveloppait jusqu’au cou, s’ouvrit grâce à une longue fermeture éclair qui descendait jusqu’aux enfers. Pour éviter de gémir sous la caresse experte de Yoko dont les doigts s’immisçaient entre les boutons de son chemisier, Sarah s’abandonna dans la contemplation du zip qui glissait irrémédiablement vers le bas, et qui ouvrait les yeux sur la peau veloutée de Cat, au creux de la vallée que formaient ses petits seins nus sous la combinaison qui s’ouvrait sur son ventre plat, sur un nombril à la carnation un peu plus sombre que le reste de sa peau tabac, mais au cœur duquel brillait un diamant de cristal à l’éclat rehaussé par son bas ventre glabre...
Soudain, Cat leva la jambe droite à la verticale et la plaqua tout au long de la barre de pole dance, exhibant ainsi au public la fin de la course de la fermeture éclair qui n’avait jamais si bien porté son nom : La combinaison s’ouvrit d’un seul coup entre les jambes en grand écart, jusqu’au coccyx. Le mouvement avait été si rapide qu’un œil distrait n’aurait pas remarqué que Cat ne portait pas de petite culotte.
Le chemisier de Sarah aussi était largement ouvert. La geisha en avait fait sauter les boutons, un à un, et les seins de Sarah n’étaient plus protégés des regards que par son soutient gorge que pétrissait Yoko, sans vergogne. Sarah n’osait pas regarder dans la salle, mais elle sentait bien que pour tous les hommes présents, elle faisait partie du spectacle. Elle chassa de son esprit le regard libidineux des petits vieux, faute de pouvoir les chasser de sa peau dénudée, et se concentra à nouveau sur Cat qui offrait le spectacle officiel : derrière la geisha dont Sarah sentait le souffle accéléré contre sa poitrine, Cat avait glissé sa cravache dans le string de Yoko. Plaqué contre sa vulve par l’élastique tendu, la tige y coulissait comme un archet sur la corde d’un violoncelle, sauf que les petits gémissements que poussait la japonaise étaient sur une octave nettement plus aigue. Cat tira sur le string qui tomba aux genoux de Yoko, et brandit la cravache sous le nez de Sarah et de sa comparse. Elle était luisante de cyprine. Sans trop modifier sa position, Yoko qui était à genoux, penchée en avant, le buste sur les cuisses de Sarah et les fesses entièrement nue, sa jupe d’écolière retroussée jusqu’à la taille, Yoko donc tourna un visage implorant vers Cat la dominatrice, les mains jointes dans un geste de pantomime assez explicite pour ne pas avoir besoin d’y joindre la parole. Cat désigna à nouveau la poitrine de Sarah qui vit Yoko faire prestement glisser une des bretelles de son soutient gorge, libérer son sein gauche avant de le saisir à deux mains et d’en porter le téton à ses lèvres assoiffées.
Sarah fut si surprise qu’elle ne put retenir un petit cri. Les yeux clos, Yoko lui suçait le tétin avec un plaisir évident et communicatif. Comme pour mieux s’offrir aux caresses et aux baisers de l’asiatique, Sarah se pencha instinctivement en avant ce qui augmenta la pression du petit godemiché fiché dans son vagin. Cuisses écartées, elle ne pouvait pas le contrôler aussi bien que dans le métro, mais elle était maintenant si humide que sa vulve poisseuse engouffrait tout le corps du papillon, qui roulait à droite et à gauche comme s’il était animé d’une vie propre. Cat s’agenouilla derrière Yoko, dont elle écarta les fesses pour exhiber ses trous aux yeux exorbités de l’assistance masculine. Sans retirer ses gants, elle appliqua son majeur tout au long de la vulve de sa partenaire, avant de le faire peu à peu disparaître à l’intérieur. Sans pouvoir voir cette pénétration, Sarah la ressentit dans son propre corps à l’accélération de la succion de Yoko, à son bras droit qui l’enlaçait fermement par la taille, et à sa main gauche qui la dépoitraillait fébrilement.
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17 décembre 2007
Mission libertine - VII (2)
Yoko pivota sur elle-même et, sans cesser de frotter sa croupe contre le sexe éteint du septuagénaire qui retrouvait au moins ses esprits faute de retrouver sa vigueur, elle ôta son chemisier qui ne cachait plus rien. Deux sièges plus loin, un sexagénaire rougeaud roulait vers elle des yeux gourmands. Avec sa casquette vissée sur la tête et son gilet de laine tendu d’embonpoint sous sa veste à carreaux, il avait l’allure du rural prospère qui vient de s’échapper du salon de l’agriculture entre deux poignées de main ministérielles. Yoko lui adressa un sourire enjôleur en s’approchant, et lui laissa son chemisier en gage en passant. Sarah songea que cet établissement nuisait gravement à la santé des cardiaques, tandis que Yoko venait vers elle selon un parcours érotique aussi erratique qu’une bille sur la roulette d’un casino, qui flirte avec tous les numéros avant d'en choisir un.
Sans quitter Sarah des yeux, tout en évitant de croiser son regard, la strip-teaseuse ondulait maintenant sur la scène contre la barre de pole dance, verticale et inflexible, l’objet de toutes ses attentions. Dos au public, jambes tendues légèrement écartées, Yoko appuya ses fesses cambrées contre la barre qui souleva au passage sa minijupe bleu marine, et elle fléchit les genoux tout en se baissant davantage. Le spectacle était saisissant : Le tube qui s’était logé dans sa raie y coulissait comme un phallus d’acier inoxydable, tandis que dans le reflet du miroir, les seins de Yoko se balançaient sans plus de retenue qu’un rien de dentelle tendue. Quand ses genoux touchèrent le sol, quand ses seins s’aplatirent par terre sur la peau de bête, Yoko tendit les bras en arrière et plaqua une main sur chaque fesse. Ses ongles carmins parfaitement manucurés s’enfonçaient légèrement dans la chair ocre et dodue, tandis qu’elle ouvrait son cul à la barre métallique. Les globes charnus l’enveloppèrent presque complètement lorsque Yoko les relâcha. Elle garda quelques instants sa position de chienne en levrette. Dans la salle, la tension était montée d’un cran. Sarah serra ses cuisses humides. Les vibrations venaient de reprendre.
Yoko opéra un retournement acrobatique. Suspendue au milieu de la barre coincée entre ses cuisses puissantes, face au public lui-même suspendu au moindre de ses gestes, elle se caressait maintenant les seins de la paume des mains au travers de son soutien-gorge symbolique. Elle porta son index à sa bouche, le suça, et elle le glissa sous le bonnet droit pour titiller son téton dressé, her great tit, sa mésange apprivoisée. Puis, comme mue par une pulsion irrésistible, elle balaya d’un geste la bretelle de son soutient gorge pigeonnant pour libérer l’oiseau de sa cage de dentelle : entre ses deux mains en conque, son sein aussi gros qu’une colombe. Finalement, c’est son soutient gorge qui s’envola à travers la pièce pour retomber aux pieds de Sarah, comme un gant à relever. Libre de tout textile, la généreuse poitrine de Yoko englobait déjà la barre chromée. Quand elle retira le pic qui maintenait son chignon, la cascade de ses longs cheveux noirs jeta un voile impudique sur ses seins nus.
Captivée par le spectacle, Sarah avait la vague impression qu’elle n’allait pas s’en tirer en tant que simple spectatrice, d’autant plus qu’elle sentait de temps à autres ma présence vibrante se manifester entre ses cuisses. Depuis que Yoko était montée sur scène, Sarah n’avait pas prêté attention aux nouveaux clients pour une escapade illicite hors de l’ennui matrimonial quotidien, qui étaient entrés aussi furtivement que des passagers clandestins et dont elle faisait elle-même partie. Tandis que Yoko était maintenant allongée sur le lit, cuisses écartées, la main droite fourrée dans sa petite culotte et la gauche occupée à titiller ses seins ballottés par la houle d’un plaisir que Sarah commençait à sentir monter dans son propre bas ventre, Sarah sentit un souffle sur sa nuque. « Vagant est juste est derrière-moi, je le sens ! » s’imposa à son esprit. L’ombre d’un instant, elle hésita à se retourner, au risque de rompre le charme, mais elle se ravisa en voyant Yoko descendre du lit, et arriver sur elle, comme une chatte, à quatre pattes. Sarah se sentit aussi pétrifiée que le vieux cacique qui avait eu droit aux faveurs de la jeune japonaise. Les vibrations du papillon qui venaient de reprendre firent chavirer les yeux bleus de Sarah, tandis qu’entre ses jambes, la geisha obscène allait avancer son visage. Sarah ne put réprimer un sursaut : une main gantée de cuir noir venait de se poser sur son épaule.
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10 décembre 2007
Mission libertine - VII (1)
L’entrée de la boite de strip-tease était aussi discrète que son intitulé digne d’une boutique de lingerie fine. Mais si la lingerie était bien mise en valeur chez « Chochotte », il était plutôt question de l’ôter que de la porter. Se fiant plus à moi qu’à son courage définitivement muet, Sarah avança dans le petit couloir avec une assurance fallacieuse, au bout duquel elle donna au guichet le billet qu’elle avait trouvé dans l’enveloppe remise par Marina au hammam. Un homme entre deux âges lui rendit en échange un ticket, avec en prime l’esquisse d’un sourire amusé. Il était plus habitué aux sémillants retraités qu’aux jeunes femmes seules, mais il n’était pas aussi surpris qu’il l’aurait été si je ne l’avais pas prévenu de la venue d’une jolie spectatrice blonde. « C’est par ici », lui dit-il en désignant un étroit escalier en colimaçon qui s’enfonçait dans une cave aux exhalaisons de parfums suaves et de lumières chaudes.
Au fur et à mesure qu’elle descendait précautionneusement les marches métalliques, Sarah ressentit un faisceau de regards braqués sur ses escarpins, qui remontèrent sur le galbe de ses mollets, jusqu’à ses genoux au dessus desquels flottait sa jupe, mais sous laquelle se perdaient des yeux inquisiteurs. En bas, elle comprit la raison de sa sensation prémonitoire : son corps essuyait le feu des regards lubriques d’une demi-douzaine d’hommes seuls qui la déshabillaient d’avance. « Ah ! Une nouvelle ! » semblaient penser ces habitués installés sur leur siège comme de vielles bouteilles oubliées au creux d’une antique cave voûtée. Sarah les balaya du regard sans même songer que j’aurais pu être un d’entre eux. Ces spectateurs avaient l’air presque aussi vieux que la crypte réaménagée en un minuscule théâtre dont la scène au mobilier hétéroclite évoquait davantage l’arrière boutique d’un antiquaire, que la chambre coquette qu’elle était supposée représenter : des peaux de bêtes disputaient le peu de surface aux tapis persans tandis qu’une opulence de coussins chatoyants s’amoncelait des divans luxurieux au lit à baldaquin dont les tentures damassées rivalisaient de dorures avec un miroir baroque qui multipliait des fresques kitsch… Le souffle coupé par ce concentré luxurieux, Sarah prit une longue inspiration tout en se demandant, entre la scène sardanapalesque et les petits vieux concupiscents, où poser les yeux et les fesses. Elle opta pour une ottomane rose qui l’accueillit au premier rang, espérant oublier regards licencieux en leur tournant le dos. Derrière elle, trois rangées de confortables sièges disposés en gradins donnaient aux autres spectateurs une vue plongeante sur la scène, et donc sur elle en attendant les professionnelles.
Tout en s’efforçant d’adopter l’impassibilité des deux Sphinx en onyx qui semblaient monter la garde aux pieds de l’escalier, Sarah commençait à se demander si ce n’était pas à elle d’assurer le spectacle – ce dont elle se sentait parfaitement incapable – lorsque le son d’un clavecin annonça l’entrée de l’artiste. Soulagée, Sarah put a son tour assister au spectacle qu’elle venait de donner malgré elle dans l’escalier, celui d’un corps qu’on déshabille du regard des pieds à la tête. C’était en l’occurrence un corps revêtu par une parodie d’uniforme scolaire : souliers vernis à talons compensés sur lesquels coulaient des chaussettes blanches façon grunge ; jupe bleu marine sagement plissée mais bien trop courte pour être honnête ; chemisier dont la blancheur virginale soulignait un décolleté infernal, au tréfonds duquel deux hémisphères ocres surlignées de dentelle blanche semblaient se rejoindre sous un bouton prêt à craquer. Enfin, on put découvrir le visage de la jeune effeuilleuse asiatique, dégagé par un chignon sophistiqué, aux pommettes hautes qui bridaient ses yeux noirs et qui évoquait la tête triangulaire d’une mente religieuse. Son sourire poli masquait bien sa vocation de croqueuse de mâle tandis qu’elle marchait vers la scène.
Le clavecin synthétique laissa l’animation musicale aux premières mesures sirupeuses d’un jazz dont la langueur avait le mérite d’accompagner les gestes mesurés de la strip-teaseuse mais qui, à première vue, ne collait ni avec le décors kitsch, ni avec le type oriental de cette fille à l’allure de Yoko Matsugane. Car ce n’est pas des jardins zen de Kyoto aux camélias évanescents et à la mousse intemporelle, ce n’est pas d’un film d’Ozu que semblait surgir la friponne nipponne, mais d’une trépidante boite de nuit de Shinjuku, des tréfonds d’un manga pornographique, sans avoir perdu pour autant les minauderies ataviques des geishas ancestrales. Quelque soit la nationalité de Yoko, elle était d’essence japonaise : elle incarnait tous les mondes flottants juxtaposés, comme étaient surnommés les maisons de plaisir de Tokyo au 17ème siècle.
Au 7ème siècle, les japonais qui ne possédaient pas l’écriture adoptèrent les idéogrammes chinois : les kanji. Mais ils les dévoyèrent en les utilisant non pas pour le concept que chaque kanji représente intrinsèquement, mais selon leur prononciation. Ainsi apparurent les kana à la calligraphie simplifiée, qui remplacèrent peu à peu les kanji, et qui constituent aujourd’hui deux syllabaires : les hiragana réservés aux mots d’origine japonaise, et les katakana réservés à la transcription phonétique des mots étrangers - principalement anglais. En Japonais, une même phrase peut donc comporter kanji, hiragana et katakana juxtaposés.
Quand elle dégrafa le bouton en sursis de son chemisier tendu, Yoko tournait le dos au public. Non pas par pudibonderie déplacée en ces lieux - ce qu’un regard raffiné aurait pu trouver excitant à cause de l’apparente transgression d’une pudeur malmenée - mais pour dévoiler sa nuque, ce que les geishas considéraient comme la partie la plus érotique du corps féminin, et que les kimonos mettent aujourd’hui encore si bien en valeur. Dans les yeux d’esthète orientaliste égaré chez Chochotte, c’est alors un fantôme d’Edo qui se serait imprimé comme une estampe érotique représentant un antique lupanar. Il suffit pourtant à Sarah de détourner le regard pour qu’il croise celui de Yoko dans le miroir rococo, et qu’il tombe inéluctablement entre les seins monumentaux de la jeune femme dont le chemisier sous pression s’était ouvert comme un air bag. Tout était là, juxtaposé, à embrasser d’un regard : Une nuque délicate et une paire de seins digne d’un film de Russ Meyer, un uniforme scolaire dévoyé et sa charge transgressive, un mobilier kitch et un jazz au rythme emballant.
Tout était là, juxtaposé comme un sushi.
Lorsque Yoko se retourna vers un petit vieux pétrifié sur son siège, ce fut pour fondre sur lui au pas cadencé d’un défilé de mode. Arrivée face au fossile congestionné, Yoko se glissa entre ses jambes flageolantes, elle se pencha vers lui, et elle fit sauter le dernier bouton de son chemisier, dont les pans flottaient maintenant comme des drapeaux blancs. Mais Yoko n’était pas du genre à épargner les clients. Encore maintenus par une microscopique dentelle envers et contre toutes les lois de la physique, ses globes mammaires se trouvaient à quelques centimètre du visage de sa proie. Elle l’assomma d’un crochet du sein droit.
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