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05 juin 2014

Proposition délicieuse - 5

Le scénario était au point, le timing impeccable. Le rendez-vous avait été fixé, tu avais reçu par mail le lieu, l’heure, et les modalités de ton arrivée.

Il faisait horriblement froid, la nuit tombait, la pluie aussi. En moto, tu avais essayé de ne pas tomber à ton tour. Bien que ma réputation t’avait inspiré confiance, tu avais un peu angoissé à l’idée que Sylvie décidât au dernier moment de ne pas venir, même si je t'avais prévenu une trentaine de minutes auparavant qu’elle était bien montée dans le train pour Paris. Tu craignais aussi qu’elle n’appréciât pas ta présence, ou que tout simplement l’ambiance, le contexte ou toute autre raison ne vienne gâcher la soirée.

A ton arrivée à l’hôtel, personne à la réception. Tant mieux. Tu avais sauté dans l’ascenseur et demandé le quatrième étage. À peine arrivé dans le couloir, tu avais aperçus la chambre, porte entrouverte, comme prévu. Tu t’étais éloigné jusqu’au fond du couloir, où se trouvait l’escalier de secours. C’est là que tu avais ôté silencieusement gants et sac à dos, grosse veste de moto et polaire. Sur la pointe des pieds tu t’étais approché de la chambre dont tu avais poussé la porte. Elle résistait un peu, à cause du “Canal+ Magazine” plié en quatre destiné à retenir le groom automatique censé la maintenir fermée.

moto.jpg


Tu as failli éclater de rire mais tu savais qu’il ne fallait faire aucun bruit. En aucun cas Sylvie ne devait percevoir ta présence. Seulement, avec ton son sac à dos, ta lourde veste de moto aux multiples velcros, et la porte qui résistait, tu craignais de ne pas être très discret. Tu parvins pourtant à entrer, poser tes affaires et même retirer tes chaussures sans éveiller de soupçon. Un vrai miracle. Dans la chambre, un spectacle hors du commun : Sylvie allongée, presque nue, vêtue seulement d’un soutien-gorge noir. En bas, rien. Enfin, presque…

Je me tenais assis sur le lit, avec ma machine infernale qui vibrait entre ses cuisses. Avoues que tu as été éberlué à la vue de cet outil destiné certes au plaisir sexuel, mais un outil high-tech, mécanique, électronique avec des petites lumières multicolores qui clignotaient à la base de l’engin. Un clin d’œil complice, un doigt sur les lèvres, un geste : nous nous saluâmes et communiquâmes en silence. C'est ainsi que je te reconnus, Guillaume. Nous nous étions déjà rencontrés, un an auparavant, en d'autres circonstances, ce que je ne savais pas lorsque je t’avais fait cette audacieuse proposition quelques semaines plus tôt.

Tu t’approchas et observas la scène, debout, tandis que je modifiais le réglage de mon vibro-masseur en utilisant de petits boutons cachés à sa base. Sylvie, les yeux bandés, bougeait légèrement, ondulant vaguement le bassin, ou tirant en vain sur ses poignets attachés. Soudain, elle leva les fesses, et, comme prise de spasmes, commença à perdre tout contrôle…

Sylvie savait que sa défaite était imminente, que le plaisir allait l'emporter malgré toute sa volonté pour ne pas jouir, qu'elle n'aurait pas pu résister infiniment contre la mécanique qui lui creusait inlassablement le vagin. Quand elle entendit Lettre à Elise de Beethoven, elle pensa que sa mère jouait ce morceau autrefois. Émerveillée, elle regardait alors les doigts agiles courir sur les touches blanches et noires, et, le soir venu, lorsqu'elle était dans son lit, seule avec les ombres de la nuit, il lui suffisait d'entendre cette sonate sur le piano du salon pour que le sommeil l'emporte malgré elle. Peut-être est-ce pour cela que le plaisir l'a définitivement emportée à ce moment-là.

Je retirai délicatement le lapin de son fourreau de chair extatique, et je te fis signe de t'approcher. Je te cédai aussitôt la place entre ses cuisses ruisselantes, avant de m'adresser à la jeune femme encore pantelante de plaisir:

-    Pour que ma victoire soit totale, je vais maintenant revenir aux bonnes vielles méthodes traditionnelles !
-    Il me semblait que tu ne devais ni me toucher, ni me sucer ?
-    Mais tu as d'ores et déjà perdu ce défi, non ?
-    Si...

Tu n’attendais que ce moment là pour entrer en action, pour lui prodiguer cette caresse qui était devenue ta signature. Avec Proposition délicieuse pour pseudonyme, Propo pour les intimes, tu proposais un cunnilingus aux femmes susceptibles de te charmer par leur plume, ce qui n’était d’ailleurs pas si facile, et rien de plus. Toutefois tu étais grand, tu étais beau, tu sentais bon le sable chaud, et la plupart des femmes qui se laissaient aller sous ta langue ne demandaient ensuite qu’à connaitre d’autres aspects de ta personnalité. Même ma douce Mathilde avait failli craquer devant ton charme irrésistible, mais tu avais eu la délicatesse de ne pas doubler un bon copain. Je me suis souvent demandé pourquoi tu aimais tant procurer aux femmes ce plaisir là. Était-ce le pouvoir du plaisir que tu exerçais alors sur elles ? Toujours est-il que tu sus faire surfer la bienheureuse perdante sur les vagues de l’orgasme que tu déclenchais si bien, de la pointe de la langue...

Le jeu était arrivé à son terme, et je détachais silencieusement les poignets de ma prisonnière alors que tu poursuivais, insatiable, ton ouvrage éphémère. Je lus l'incompréhension et le doute qui envahissait peu à peu le visage de Sylvie. Elle se demandait comment je pouvais la détacher tout en continuant de m’abreuver à sa source, perplexité qui atteignit son paroxysme lorsque je retirai son bandeau. Sylvie ouvrit les yeux lentement. La lumière de la lampe de chevet était éblouissante. La révélation l'était encore plus. Sylvie se redressa d'un seul coup pour trouver un homme entre ses cuisses, qui posait sur son visage éberlué des yeux bleus pétillants et sur ses petites lèvres ruisselantes une langue agile.

Sylvie ne te reconnut pas tout de suite tant elle ne s'attendait pas à te voir. Malgré les bruits étranges qu'elle avait cru percevoir entre Rachmaninov et Herbbie Hancock, elle n'avait jamais pensé qu'il y avait un autre homme dans la chambre. Et quel homme: un de ses amants, grand amateur de cunnilingus, préliminaire dont tu avais fait ton étendard ! Nous bavardâmes alors un bon moment, le temps que Sylvie retrouve tous ses esprits, et puis nous éteignîmes la lumière décidément trop éblouissante.

Je ne sais pas à quelles combinaisons nous nous livrâmes dans l’obscurité totale qui régnait maintenant dans la chambre. Après de tels préliminaires et auprès de deux amants chauffés à blanc, Sylvie était encline à des étreintes plus traditionnelles dans la limite de notre indécrottable hétérosexualité, si tant est qu’on puisse parler de traditions à trois dans un même lit. C’est ce soir-là qu’est née notre complicité. Entre nous, Sylvie était la reine, alors qu’entre deux rivaux, elle aurait été l’arène. Un détail me revient à l’esprit: entre caresses et baisers, j'ai senti une douce main frôler mon visage, et j’ai happé aussitôt les doigts furtifs pour les sucer avec sensualité. On a bien rigolé quand tu m’as dit d’arrêter parce que ces doigts-là n’étaient pas ceux de Sylvie.

Je ne pense pas que tu me lises encore, mais tu te souviens peut-être de toutes nos folies ? Des femmes, on en aura rendues quelques-unes heureuses, même si d’autres en furent malheureuses. De mon côté, j’ai depuis su me faire pardonner. En tous cas, nombreuses t’ont regretté. Je ne sais pas si tu t’en es rendu compte, mais il y avait de bien jolies femmes la dernière fois, seules et apitoyées, qui regardaient les autres d’un air méfiant. Peut-être se demandaient-elles lesquelles avaient cédé à ton charme. Le plus dur pour moi, c’est quand j’ai vu ta photo, celle qui illustrait ton profil Messenger et ton blog sur auFeminin, avec ton sourire lumineux sur fond de mer Egée. Quand j’ai vu cette photo sur cette grande boite en bois, c’est là que j’ai réalisé que ce n’était pas une mauvaise plaisanterie. Cela ne m’a pas empêché, quelques jours plus tard, de t’appeler, au cas où tu décrocherais. C’est idiot, je sais bien que ça capte mal par chez toi. Et je ne te parle pas des motards, que j’ai longtemps regardés à la dérobée pendant des mois, en espérant voir tes yeux bleus rieurs quand ils soulevaient leur visière. Peu à peu, je me suis fait une raison, même si je n’ai jamais compris pourquoi. De raisons, tu devais avoir les tiennes, mauvaises, sans aucun doute. Tu me manques, copain.

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Le début de cette histoire vraie...


 

24 mai 2014

Proposition délicieuse - 4

Un mois auparavant, tu avais reçu le message suivant:

Bonjour Guillaume,

Ne cherche pas, nous ne nous connaissons pas, peut être nous sommes nous croisés sur un forum, tout au plus. Je suis pourtant tes aventures avec intérêt, ton blog audacieux, ton approche franche mais néanmoins cérébrale. J'ai aussi constaté que ton offre tient toujours, alors j'aimerais te prendre au mot. Ne t'inquiète pas, je ne te demanderai pas de me faire une fellation ! J'aime exclusivement les femmes, au point que j'aimerais offrir ta prestation raffinée à une de mes amies, une très jolie femme, grande amatrice de cette gâterie.
Le jeu est subtil: elle aura les yeux bandés, elle pensera que je suis seul à m'occuper d'elle, et lorsque son plaisir sera à son paroxysme, je retirerai le bandeau... Qui sait ce que seront alors ses désirs ? Qui le vivra verra ;-)

Serais-tu motivé par un tel jeu le 5 Janvier 2006 en début de soirée à Paris ?

Amicalement,

Vagant

PS: Si tu acceptais ma délicieuse proposition, merci de ne pas la mentionner dans ton blog pour l'instant afin de ménager la surprise

Ta réponse fut claire : Pourquoi  pas ?

Êtes-vous déjà passé, ami lecteur, devant une chambre d'hôtel dont la porte est entrebâillée? Du couloir vous n'entendez rien. Pas un bruit. Non, jamais n'avez-vous jamais été dans une telle situation? Ou bien avez-vous refoulé l'idée de pousser cette porte avant même qu'elle n'atteigne votre conscience, et renoncé à une aventure bien trop grande pour vous ? C'est pourtant un grand classique du polar. Le privé pousse la porte, et trouve immanquablement une chambre dévastée au milieu de laquelle un cadavre étendu sur la moquette attendait d'être découvert. Peut-être est-ce la raison pour laquelle vous ne pousseriez jamais cette porte. Lorsque j'ai poussé la porte de la chambre 402, et que j'ai regardé à l'intérieur, j'ai senti mon cœur faire un bond dans ma poitrine.

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Au milieu de la chambre, pas encore dévastée, une jeune femme étendue attendait plus que nue. Sa lingerie noire qui tranchait sur sa peau claire soulignait le galbe de sa débauche. Les yeux bandés, elle attendait, offerte au premier venu assez téméraire pour saisir sa chance. Alors je me suis approché, lentement, presque cérémonieusement, aussi ému qu’un premier communiant devant le calice. Je me suis penché sur elle et j'ai posé mes lèvres sur les siennes. Elle suspendit son souffle au tendre baiser et esquissa un sourire.

-    Bonsoir Sylvie. Tu as fait bon voyage ?
-    Bonsoir! Oui, inattendu mais excellent !
-    As-tu trouvé le message secret dans "la femme de papier" ?
-    Oui, "je ne vais pas te toucher ni te sucer".
-    Exactement ! Tu dois te demander comment je vais bien pouvoir m'y prendre.
-    Ah oui alors !
-    Un peu de musique ? Je te propose le piano dans tous ses états !
-    D'accord.

J'ouvris l'armoire et saisis le lecteur MP3. J'avais prévu une petite compilation, du classique qu'elle aime tant, au jazz que j'adore. Je lui mis délicatement les oreillettes, avec un volume assez fort pour l'isoler des bruits de la chambre. Aussitôt, Dave Brubeck percuta son unsquare dance. Le ton était donné. Je saisis les deux boucles au bout des sangles cachées sous l'oreiller et j'attachai légèrement les poignets de la belle captive à la tête de lit. Enfin, je pris dans l'armoire une boite que je déposai à côté du lit. D'un souffle, je lui écartai les cuisses. D'un frôlement je lui ôtai son string. Mes yeux humides se perdirent à l'horizon de la fine toison qui auréolait le pubis qui s'offrait à mes yeux, comme l'aurore sur l'origine du monde. Dieu que j'aime explorer ce monde là, le pénétrer, y aller et y venir à ma guise jusqu'à m'y perdre, m'y oublier. M'abolir. Mais j'ouvris la boite et en sortis un lapin.

Je mis et un peu de gel intime au bout du mystérieux appareil, et par petites touches impressionnistes sur le ventre de Sylvie, sur ses cuisses, sur son sexe, j'ébauchais en pointillisme le plaisir que je m'apprêtais à lui donner. Chaque fois que cette chose entrait en contact avec sa peau, Sylvie sursautait, puis elle s'habitua au contact furtif. Je mis alors en marche les vibrations. Sylvie esquissa un sourire. Elle savait maintenant à quelle torture elle allait être soumise. Ce qu'elle ne savait pas, c'est que je tenais entre mes mains le future tech rabbit, avec sept niveaux de vibrations pour l'excitation clitoridienne, une tête tournante à vitesse variable pour la fouille vaginale, et des billes en acier inoxydable pour la stimulation des petites lèvres. De quoi damner de plaisir la plus ascétique des nonnes ! Pour l'instant, je me contentais de frôler la vulve offerte avec les oreilles vibrantes du lapin, du clitoris au périnée, pour humidifier un peu l'intimité encore austère. Rapidement, je sentis que ma victime serrait les dents pour endiguer le bien-être qui l'envahissait malgré elle. Puis, lorsque je la sentis assez imprégnée de ce plaisir têtu, je lui introduisis lentement le vibromasseur. Bientôt, les oreilles du lapin titillèrent à nouveau le clitoris farouche, et je pus mettre en marche la tête pivotante de mon engin de plaisir qui commença ainsi sa fouille implacable. Elle était prise. L'ennemi était au cœur de la forteresse. A la vue du ventre tendu de la pauvre Sylvie, à son souffle qui s'accélérait inexorablement, je savais qu'elle ne résisterait pas à ce traitement. Déjà, ses muqueuses suintaient d’excitation sur l’engin qui la creusait. Ce n'était qu'une question de temps.

C'est alors que j'entendis le bruit de la porte de la chambre qu'on poussait subrepticement. Je ne l'avais pas fermée !

À suivre…

 

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Le début de cette histoire vraie...

16 mai 2014

Proposition délicieuse - 3

Sylvie mit bout à bout les mots et les lettres soulignés, et lu sans difficulté le message secret: "Je ne vais pas te toucher ni te sucer". Telle était la contrainte que je m'imposais. Vagant compte donc me faire jouir malgré moi sans me toucher ni me sucer ! Mais qu'a-t-il donc bien pu encore inventer ? songea Sylvie en regardant glisser le paysage dans la nuit.

Arrivée à Paris, il n'y avait qu'un froid vif pour l'accueillir. Sylvie ne prit pas le temps de scruter la foule des voyageurs. Elle savait que si j'étais là à l'épier, je me serais bien caché. Elle se dirigea immédiatement vers l'hôtel selon le plan donné dans mon dernier message. Vite. Je crois qu'à ce moment là, nous avions autant envie l'un de l'autre. Son portable sonna. C'était moi.

sylvie,expériences,proposition délicieuse-    Où es-tu ?
-    Dans la rue, je me dirige vers l'hôtel.
-    Parfait ! J'ai eu peur que tu ne puisses pas venir. On ne sait jamais, une phobie ferroviaire passagère…
-    Non! J'arrive !
-    Retrouve-moi à la chambre 402. A tout de suite !

Je raccrochai et je composai immédiatement un autre numéro.

-    Sylvie arrive !
-    Elle est venue, alors ?
-    Oui ! Chambre 402. A tout à l'heure.

Avant de fermer la porte, je jetai un dernier regard sur la chambre minuscule. Ce serait un miracle que Sylvie ne se rende compte de rien. En quelques secondes, je récapitulai mentalement les préparatifs: les deux sangles accrochées à mon sac à dos caché sous le lit; à l'autre bout de chacune d'elles, deux boucles cachées sous les oreillers; mon lecteur MP3 et le reste du matériel dans l'armoire; Le bandeau et mon dernier message sur le lit défait; le programme Canal + plié en quatre pour laisser la porte entrebâillée. Tout était en ordre. J'avais réussi à mettre en place tous les accessoires de la scène finale alors que je venais d'arriver de Londres depuis moins d'une heure. Je me hâtai vers mon poste d'observation, à l'autre bout du couloir, dans l'escalier en colimaçon.

J'avais eu bien du mal à franchir la douane anglaise avec tout mon matériel. Mon sac à malice n'était pas passé inaperçu au scanner, et je n'avais pas pu retenir mon sourire lorsque l'employé à la sécurité d'Eurostar avait déballé tout mon attirail cérémonieusement. "Faites attention, lui avais-je dit, n'ouvrez pas cette boite devant tout le monde !". "Je sais", avait répondu l'employé au flegme tout britannique.

Je fus soudain tiré de ma rêverie par le bruit de l'ascenseur qui venait de s'ouvrir...

Sylvie frappa à la porte de la chambre 402. Pas de réponse. La porte était entrebâillée. Elle la poussa. Personne. Elle s'attendait à me trouver là, mais c'est un nouveau rebondissement qui l'attendait. Sur le lit défait, un bandeau de soie, et une lettre:

Sylvie,

Tout d'abord bravo pour ta bravoure, et merci pour ta confiance. Te voici parvenue à la dernière étape préliminaire, et le défi va enfin pouvoir commencer. Tes nerfs ont-ils été mis à rude épreuve ? Suis-je parvenu à te surprendre par toute cette mise en scène ? A t'exciter quelque peu, au moins ta curiosité ? Non ? Tu ne perds rien pour attendre, tu n'es pas au bout de tes surprises...

Déshabille-toi s'il te plait. Non, pas complètement, enfin, pas forcément. Je te laisse le choix de l'indécence la plus outrageuse. Me permettras-tu d'immortaliser la scène ? Accepteras-tu d'être prise en photo dans toute ton impudeur ? Libre à toi de me dire oui ou non, c'est indépendant de ce défi qui consiste uniquement pour toi à ne pas jouir.

Lorsque tu seras prête, laisse la porte de la chambre entrouverte. Bande-toi alors les yeux avec ce petit masque de soie posé sur le lit. Tu n'auras alors plus qu'à prendre une pose lascive et confortable pour m'attendre. Détends-toi. Ne t'inquiète pas, je vais venir. Je vais venir, je vais t'attacher les poignets, et je vais te faire jouir. Tu vas jouir malgré toi, même si tu as trouvé la règle supplémentaire qui me rendra cette tâche presque impossible. Il te suffira de me la dire et je m'y conformerai. Le défi se poursuivra jusqu'à ce que tu le perdes, ou que je renonce à le gagner. Mais ne triche pas ! Tu ne dois jamais regarder sous le bandeau pour chercher à savoir comment je vais m'y prendre ! Banco ?

Baisers déments,

Vagant

Il était trop tard pour reculer. Sylvie savait que j'étais là, quelque part. Elle m'avait entendu au téléphone. J'allais venir. Je l'avais écrit. Elle se déshabilla rapidement. Elle fut bientôt presque nue. Sa lingerie noire qui tranchait sur sa peau claire soulignait ses formes sensuelles. Elle s'approcha de la porte, l'ouvrit à peine, et elle mit le masque de soie. Rien. Elle ne voyait absolument rien. Elle retourna vers le lit, à tâtons, s'y allongea sur le dos, tout simplement, en repliant sa jambe gauche, et elle attendit. Elle attendit des secondes qui semblaient des minutes et des minutes qui semblaient des heures. Elle attendit la peur au ventre à l'idée qu'un inconnu entre dans la chambre. Elle attendait encore lorsque la porte de la chambre finit par s'ouvrir lentement. Quelqu'un y pénétra doucement. On marchait sur la moquette à pas feutrés. Les pas s'arrêtèrent juste au bord du lit.

À suivre…

 

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Le début de cette histoire vraie...

08 mai 2014

Proposition délicieuse - 2

A 15h31, je n'étais toujours pas à l'horizon. Il était maintenant temps d'ouvrir le paquet. Sylvie en déchira délicatement l'extrémité, d'une main légèrement tremblante, au beau milieu de la gare. Le paquet rouge contenait un livre érotique dont la couverture suggérait la nature du contenu. Et puis une lettre:

Bonne année ma belle !

Je te souhaite une bonne année, pleine d'orgasmes débridés dont j'espère être un des premiers instigateurs ! Et oui, je compte bien gagner ce défi, celui de te faire jouir malgré tous tes efforts pour résister au plaisir !
J'aime bien ce petit roman érotique de Françoise Rey. Presque un classique. Je te défie de le lire ouvertement dans le TGV 6624 qui part pour paris à 16h. En matière de défi impudique, avoue que tu craignais pire ! Un message secret y est caché. Si tu me décris cette contrainte, tu augmenteras tes chances de gagner la seconde partie du défi !
Arrivée à Paris, tu iras à l'hôtel selon le plan ci joint.

Baisers dévorant,

Vagant

sylvie, Expériences, proposition délicieuseSylvie découvrit dans l'enveloppe un plan de Paris annoté et un billet de train, départ pour Paris à 16 h, retour le soir même à 23h59, juste avant que son carrosse ne se transforme en citrouille. Si quelqu'un lui avait dit une minute auparavant qu'elle allait monter dans un train pour Paris, elle ne l'aurait jamais cru. Quelques minutes plus tard, elle y était pourtant confortablement installée. Le train s'ébranla doucement, et elle plongea dans ce roman. A côté d'elle, un homme jetait régulièrement un coup d'œil indiscret sur ce livre érotique qu'elle lisait ouvertement, conformément à mes instructions. En face, un jeune homme charmant lui adressait des sourires complaisants. Sylvie se demanda si je n'avais pas tout mis en œuvre pour qu'elle se fasse draguer dans le train ?

Comme elle me le dit plus tard, jamais Sylvie ne m'aurait fait l'affront de ne pas venir. Elle avait en moi une confiance aveugle, même si je lui demandais de foncer dans le noir avec un roman érotique en guise de canne blanche. D'ailleurs, cette histoire torride au vocabulaire bien salé lui faisait craindre le pire. Avais-je eu l'idée d'adapter un épisode de cette chronique sulfureuse ? Soudain, l'histoire érotique que j'avais moi-même récemment postée sur un forum féminin s'imposa à son esprit. Une histoire d'exhibition au bois de Boulogne, dont elle ne s'était pas du tout imaginée pouvoir en être l'héroïne lorsqu'elle l'avait lue. L'aurais-je fait venir à Paris pour ça ? Avais-je déjà écrit tout le scénario qu'elle était en train de vivre sur un forum public, parmi les autres fictions que je commettais de temps en temps ? J'en aurais été bien capable ! Sans parler de cette histoire de pièces d'identité que j'avais évoquée voici quelques jours sur MSN ! Sylvie plongea alors dans le roman à la recherche d'un indice. Enfin un mot souligné, et puis une lettre un peu plus loin, et encore un mot. Sylvie repéra tous les passages concernés:

Je dois bredouiller des trucs incompréhensibles au téléphone car on me demande de répéter. On ne joue pas comme çà avec une femme toute tendue, toute mouillée et qui se donne si fort ! Je vais te dire comment çà s'est passé.[...] Je ne me toucherai pas une seule seconde. Tu veux des images, des paroles, des histoires qui te feront d'autant plus bander que tu en connaîtras l'auteur ? [...] Toi, tu semblais amusé, peut-être un peu attendri. J'ai écarté d'une main la fente complaisante du sous-vêtement pour bien tout te faire voir, et, du bout des doigts, j'ai écarté aussi celle, plus intime, qui partage le bas de mon ventre. Et tu as contemplé, déjà allumé, ce jeu télescopique et voluptueux de failles, la blanche autour de la noire, et la noire servant d'écrin à la rose, plus vivante, plus nacrée, plus palpitante. Mes doigts ouvraient pour toi un passage dans un fruit délicat et juteux, accueillant comme une pêche qui vient d'éclater au soleil, vibrant comme un coquillage dont on a forcé le secret [...] Je me branle le con avec cette putain de bougie qui tombait à pic, et je m'applique à bouleverser le sens de cette ridicule expression "tenir la chandelle", qui voudrait dire qu'on assiste sans participer [...] Parce qu'elle t'avait manifesté clairement un intérêt plus que flatteur, et parce qu'elle ne te laissait pas indifférent non plus, je me retrouvai, ce fameux mercredi, seule avec elle pour t'attendre.[...] J'éprouvais un plaisir double, et quelque part très ambigu : celui de te sucer, et celui de manger après elle.

À suivre…

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Le début de cette histoire vraie...

28 avril 2014

Proposition délicieuse - 1

Sylvie avait un rendez-vous. Un rendez-vous un certain jeudi 5 janvier à 15h30 précise, gare de Lyon-Part-Dieu, au beau milieu du hall. Mini jupe, bas résilles, veste de cuir noir sur laquelle tombait en cascade ses cheveux dorés, Sylvie portait une tenue sexy comme je le lui avais demandé, tout en gardant cette distinction naturelle qu'elle ne pouvait pas perdre. Le cœur battant, elle s'avança dans le hall en dévisageant les passagers pressés qui filaient comme des flèches. Surtout les hommes. Certains lui jetaient des regards égrillards, à la dérobée, avant de sauter dans leur train à la ponctualité insensible au charme féminin. Sylvie ne reconnut aucun visage. En vérité, elle ne savait même pas avec qui elle avait rendez-vous, hormis ce petit paquet rouge qu'elle tenait dans sa main. Elle l'avait reçu par la poste quelques jours auparavant, et une des deux choses qu'elle savait quant à ce défi, c'est qu'elle devait ouvrir ce paquet, dans cette gare, maintenant. L'autre chose était une injonction, un ordre qui tenait en trois mots: "Ne pas jouir !"

Proposition délicieuse, sylvie, Expériences

Tout avait commencé après le défi qu'elle m'avait elle-même lancé: lui prouver que j'étais un amant à la hauteur de ma réputation. Après une nuit convaincante, je lui avais écrit ceci:

Ma tendre Sylvie,

Voici le nouveau défi que je te propose de relever le 5 Janvier. Globalement, il tient en trois mots: Ne pas jouir ! Je t'invite à un voyage impudique et sensuel, tout en surprises et émotions fortes, où tu devras me suivre les yeux fermés. Tout sera mis en oeuvre pour ton plaisir, rien que ton plaisir, auquel tu devras vaillamment résister, jusqu'à ce que je t'autorise à te laisser aller. L'enjeu sera bien entendu un gage, que le gagnant pourrait aussitôt imposer au perdant ! Le jeu durera toute la soirée, et telle cendrillon, tu pourras retrouver ton carrosse avant qu'il ne se transforme en citrouille ! Acceptes-tu ce défi ?

Je te ferai parvenir le matériel nécessaire et plus de détails les jours prochains...

Vagant

Sylvie avait accepté. Après ne m’avoir connu que de réputation, aussi bonne que sulfureuse, la première nuit qu’elle avait passée dans mes bras l’avait poussée à me suivre dans mes jeux cérébraux et sensuels. A son retour de vacances, elle trouva dans sa boite aux lettres une enveloppe épaisse, en papier kraft, avec son nom et son adresse au stylo bleu, écrits en lettres amples et nerveuses. Pas d'expéditeur.

Sylvie ouvrit l'enveloppe et trouva un petit paquet cadeau rouge, accompagné d'un mot :

Douce Sylvie,

J'espère que tu as passé un joyeux Noël, et bien que tu ne lui aies pas envoyé ta liste,  voici de sa part un modeste présent. Cependant, ne l'ouvre pas avant le Jeudi 5 Janvier à 15h30 précise dans le hall de la gare de Lyon-Part-Dieu ! C'est ainsi que commencera ton défi impudique. Je compte sur ta ponctualité, condition sine qua non de ce défi !

Ah, j'allais oublier... Je te demande de porter une tenue plutôt sexy, mais assez confortable pour marcher dehors quelques minutes en cette saison. Côté lingerie, je te fais confiance pour qu'elle soit diablement tentatrice.

Vagant

D'un simple coup d'œil sur le paquet, Sylvie se douta que je ne lui avais pas envoyé une boite de chocolats belges, sans pour autant pousser davantage ses investigations, pour ne pas gâcher la surprise que je lui préparais. Quelques jours plus tard, je croisai Sylvie sur messenger où nous clavardions parfois jusqu'à pas d'heure. Une fois de plus, je parvins à exciter sa curiosité à propos de ce mystérieux rendez-vous imminent.

-    J'ignore en effet complètement quelles sont tes intentions !
-    Tu risques d'être surprise. Dire que tout est dans un petit paquet rouge que tu ne peux pas ouvrir...
-    Je pourrais... cesse donc de me tenter !!!
-    Ce serait dommage, tu perdrais ton défi ! Mais tu pourrais tricher, ne rien me dire, et l'ouvrir. D'un autre coté, qui sait si je ne me débrouillerai pas pour te voir l'ouvrir, ce paquet, au beau milieu de la gare de Lyon-Part-Dieu.
-    Tu ferais çà ?!
-    Va savoir. Tu n'imagines donc pas tout ce que je peux échafauder ?
-    Maintenant que tu m'as dit çà, je vais me sentir observée quand j'ouvrirai le paquet rouge ! Tu arriveras à Lyon à quelle heure ?
-    Pourquoi ? Pour savoir si je risque de t'épier dans la gare dès ton arrivée ? De te prendre en filature ?
-    Pour savoir si tu vas m'observer pendant que je déballerai le paquet rouge ! C'est terrible de se sentir observée ! Ça me trouble!
-    Dans quel sens ? Excitation ? Peur ?
-    Les deux mon capitaine ! C'est le fait de ne pas savoir si on est observée ou pas qui est troublant à ce point, il me semble...
-    Si tu faisais l'amour avec un homme, sans savoir si quelqu'un d'autre t'observe, tu serais excitée davantage, ou complètement inhibée ?
-    J'avoue ne pas le savoir ! Je constate que tu esquives ma question. Toujours charmant, mais cruel !
-    Je t'avais promis du suspens pour compenser la relativement faible fréquence de nos rencontres. J'espère que cette charmante cruauté te plait !
-    Je crois que oui ! Je dois te quitter maintenant. A jeudi, je ne sais pas quelle heure pour toi, mais moi à 15h30, c'est çà ?
-    Oui, gare de Lyon-Part-Dieu, avec ton petit paquet, et tes pièces d'identité, on ne sait jamais...
-    Mes  pièces d'identité ? On va finir en garde à vue ?
-    Je ne pense pas qu'on finira en garde à vue, mais ça pourrait être utile...

À suivre…
 

27 février 2007

De la domination

- Relève ta jupe !

Sylvie venait de son travail. Elle portait l'uniforme asexué de la working girl: un chemisier blanc, strict, sur lequel coulait la cascade de ses cheveux blonds, et une jupe grise qui ne laissait admirer que le galbe de ses hanches et le satin des bas sur ses mollets. Sa tenue austère était aux antipodes de celles sur lesquels le commun des hommes projette des perversions commerciales et formatées. Peut-être était-ce justement ce qui plaisait à l'homme assis face à elle, confortablement installé dans le fauteuil de la chambre d'hôtel où elle venait de rentrer. Il la regardait avec un sourire carnassier esquissé sur ses lèvres. Sylvie releva lentement sa jupe jusqu'en haut de ses cuisses, jusqu'à dévoiler la lisière de ses bas et de sa petite culotte blanche.

- Plus haut !

La voix de l'homme avait claqué comme un coup de fouet. Elle obtempéra en posant sur lui un regard un peu gêné. La lingerie qu'elle exhiba n'avait rien d'aguichante. C'était une petite culotte digne d'une première communiante.

- Fais un tour sur toi-même que je vois un peu ton cul !

Sylvie obtempéra sans broncher, en maintenant sa jupe relevée, comme intégralement soumise aux quatre volontés d'un homme qui aurait tous pouvoirs sur elle. Quand elle se retrouva de nouveau face à lui, il gloussa d'un rire narquois.

- Mais c'est mignon comme tout, tout ça. Tu vois la petite bouteille de miel sur la table ? Prends-la, et arrose ta petite culotte.
- Dessus ?
- Dedans, contre ta chatte. Je veux que ça dégouline.

Sylvie hésita l'ombre d'une seconde, puis elle prit la bouteille et fit couler le miel liquide à l'intérieur de son slip. Elle tressaillit au contact du liquide froid et onctueux lorsqu'elle relâcha l'élastique de sa culotte. Le tissu poisseux colla aussitôt à sa peau.

- Tu n'as pas honte de te comporter comme ça ?
- Si, un peu, souffla-t-elle.
- Je vais te faire rougir plus que ça. Tu sais comment j'ai décidé de t'appeler ?
- Non...

Sylvie avait répondu avec une assurance feinte. Elle mobilisait toutes ses ressources pour masquer son trouble.

- Ma petite chienne. Ca te plait ?
- Oui... murmura-t-elle.
- Et tu sais comment se déplacent les petites chiennes ? A quatre pattes !

Cette fois-ci, Sylvie ne put juguler le sentiment de révolte qu'elle sentit sourdre en elle. "Oh non..." était-elle sur le point de murmurer. Elle en esquissa le mouvement de la tête sans contenir la rougeur qui lui montait aux joues, avant de croiser le regard dur qui ne la lâchait pas. Elle s'agenouilla sur la moquette.

- A quatre pattes ! Répéta-t-il sur un ton autoritaire.

Elle posa ses mains par terre. Sa jupe relevée qui pendait sous son ventre ajoutait à la scène une obscénité dont elle n'avait que trop conscience.

- C'est bien ! Tu es une brave petite chienne bien obéissante ! Gloussa l'homme toujours assis dans le fauteuil. Regarde ce que ton maître a pour toi !

L'homme défit les boutons de sa braguette. Il en sortit sa verge raide au gland vermillon. Il enchaîna d'une voix gouailleuse.

- Viens ma petite chienne, viens ! Viens lécher la petite friandise que je t'ai apportée !

Sylvie approcha, à quatre pattes, et vint se placer entre les cuisses écartées de son maître. Elle se redressa pour prendre son sexe en main.

- Bas les pattes ! Prends-moi dans ta gueule et suce comme une bonne petite chienne !

Sylvie reposa ses mains par terre et goba le gland chaud qui palpitait sous son nez. Elle suça le phallus avec application. L'homme posa sa main sur la tête de Sylvie pour jouer avec ses longs cheveux blonds et lui caresser la nuque, tout en encourageant la belle jeune femme de la voix, comme si elle avait été un animal de compagnie. Soudain, il tira la tête de Sylvie en arrière pour échapper à ses lèvres gourmandes.

- C'est bien ma petite chienne. Maintenant, monte sur le lit, et toujours à quatre pattes !

Sylvie s'exécuta sans dire un mot. L'homme se leva à son tour, et il fit glisser son épais ceinturon des passants de son pantalon.

- Même si tu es une petite chienne bien obéissante, je crois qu'il faut quand même te dresser.

A ces mots, elle ne put retenir un frisson, mais elle garda la pose comme une chienne de race sur le podium d'un concours canin. Même asservie, elle gardait une distinction naturelle qu'il ne pourrait jamais lui arracher. Il fit glisser le cuir noir de son ceinturon sur la peau de sylvie. Il oscillait lentement et battait mollement contre ses fesses tendues.

- C'est très gentil... osa-t-elle dire d'un ton moqueur.

Clac ! Elle sursauta à peine au claquement sec de la ceinture sur ses fesses. Clac ! Cette fois-ci, c'était la main de l'homme qui s'était abattue sur sa croupe, qu'il malaxa aussitôt en prenant soin d'écarquiller la raie des fesses où s'enfonçait le slip souillé. Il glissa sa main sous le ventre de sylvie. Ses doigts s'attaquèrent aux boutons du chemisier, et il dégagea un de ses mamelons qu'il fit rouler entre son pouce et l'index.

- C'est bien, c'est bien disait-il, pourquoi devrais-je punir une petite chienne si docile.

Sylvie restait impassible. L'augmentation du rythme de sa respiration ne fût perceptible que lorsqu'il lui lia les poignets avec la ceinture. "J'ai encore une friandise pour toi", dit l'homme en se déshabillant. Il monta sur le lit, debout face à elle, et il fit couler quelques gouttes du miel au bout de son gland.

- Allez, fais la belle et suce !

Elle se redressa et suça à nouveau le gland, plus gonflé que jamais. Elle sentit qu'il était à point lorsqu'il se retira pour ouvrir le tiroir de la table de chevet. Il en sortit une lame de rasoir. Sylvie avala sa salive, mais n'esquissa pas le moindre mouvement de fuite. L'homme glissa ses doigts sous l'élastique de sa culotte, et elle entendit le bruit du tissu découpé. D'un coup, elle sentit que son slip souillé venait d'abdiquer sous la morsure de la lame. Le souffle chaud de l'homme se rapprocha.

- Je suis toute sale, toute collante, c'est horrible...
- Je vais te nettoyer.

Les lèvres de l'homme se posèrent à l'intérieur de ses cuisses, puis sa langue se mis à courir sur sa peau. Elle entendait l'homme gémir de contentement pendant qu'il la lapait à son tour, comme un chien. Sa langue inquisitrice s'immisça dans la vulve frémissante, et remplaçait le miel séché par un mélange de salive et de mouille qu'elle ne retenait plus. La langue glissait partout, dans tous les recoins les plus intimes, tant et si bien que ses gémissements à elle vinrent se mêler à ceux de son maître. Puis ils se transformèrent en râles lorsqu'il se mit à sucer son bouton avec avidité. Elle se concentra sur la houle de plaisir qui allait s'abattre au point que ses cuisses en tremblaient. Elle lâcha un cri en se sentant défaillir sous une vague de plaisir.

- Qui t'a autorisé à jouir ?

L'homme avait retiré son visage pour la laisser pantelante en plein plaisir ardent, mais inassouvi.

- J'ai trouvé une bonne raison de te punir ! Ajouta-t-il en riant.

Il ouvrit à nouveau la table de nuit pour en sortir un jouet étrange, violet, brillant, en caoutchouc très souple, comme un godemiché pointu qui s'élargissait vers la base en une succession de boules de plus en plus grosses. Il enfila un préservatif sur l'appareil.

- Tu vas avoir ce que tu mérites pour avoir désobéi à ton maître, vilaine petite chienne !

Les doigts de l'homme étalèrent une généreuse rasade de gel intime entre les fesses de Sylvie. Elle tressaillit sous la fraîcheur du liquide, à moins que ce fût sous la peur de ce qu'il annonçait, la peur d'avoir mal. Lorsqu'elle sentit la pointe du plug contre son anus, Sylvie essaya de se détendre, sans grand succès. La toute première boule était cependant si petite, que l'homme n'eut pas à appuyer pour l'enfoncer sans la moindre difficulté dans l'oeillet luisant de la belle captive. La seconde boule, à peine plus grosse, suivit le même chemin que la première, et pour la troisième, déjà plus conséquente, l'homme joua de sa langue habile contre le clitoris de la jeune femme afin de faciliter sa détente et la progression du godemiché. Lorsque la troisième boule fut entrée à son tour, l'homme enclencha  le vibreur de l'appareil sans cesser ses ardents baisers intimes. Sylvie avait beau être réfractaire à l'analité, elle dut admettre le plaisir envahissant que l'homme lui procurait en guise de punition. Il retira cependant l'engin de torture pour en remplacer le préservatif et glisser maintenant l'appareil dans l'antre de son sexe brûlant. Là, le plaisir était indubitable. Elle en dégoulinait. Il se déchaîna lorsqu'elle sentit le sexe de l'homme se présenter à l'entrer de sa vulve en même temps que les boules vibrantes. Tout cela glissa en elle sans la moindre difficulté, et l'emporta très loin dans un orgasme que l'homme hurla à son tour derrière elle.

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Lorsqu'elle en revint, je la serrai dans mes bras et la couvris de baisers. Je sentis l'impérieux besoin de l'envelopper de tendresse. Le sourire sur ses lèvres répondait à toutes mes inquiétudes. Mon regard égaré tituba pourtant dans la chambre dévastée. Il s'accrocha à une enveloppe argentée. Dans l'enveloppe, une carte. Sur la carte, quatre fantasmes inavouables, mais confessés de ma main voici plus d'un mois. Quelques semaines plus tard, Sylvie avait choisi le fantasme qu'elle souhaitait assouvir sans connaître le contenu de cette enveloppe. C'était un de ceux que j'avais moi-même rédigés. Lorsqu'elle était entrée dans la chambre d'hôtel, elle m'avait confirmé qu'elle était prête à jouer ce jeu dangereux. J'avais alors ouvert l'enveloppe pour lui montrer qu'il lui suffisait d'aller jusqu'au bout de ses envies pour gagner ce défi. Elle y était parvenue avec maestria, et un plaisir évident à être mon esclave sexuelle le temps d'une étreinte.

Après avoir mûri pendant plusieurs semaines les limites des actes que j'allais poser, après avoir minutieusement défini le rôle de composition auquel j'avais pensé ne prendre aucun plaisir, après les plaisirs troubles et pénétrants, alors vint le temps de l'introspection.

- Qu'est-ce qui fût le plus difficile pour toi ?
- Le pire pour moi, c'est quand tu m'as demandé de m'exhiber devant toi. Je suis pudique et çà, je trouve çà dur. Quand on est deux à être nus, c'est différent.
- Le plus dur pour moi, ça a été de t'appeler "ma petite chienne". Tu vois, il me faut mettre des guillemets pour prendre de la distance. Mais pouvoir dire ça sans me prendre une paire de gifles m'a donné un sentiment de pouvoir... terrible.
- Je comprends.
- En fait, c'est un plaisir un peu honteux. Comment dire... j'ai honte d'avoir éprouvé tant d'excitation à me comporter ainsi ! C'est un aspect de ma personnalité que je n'avais jamais mis à jour. Je suis content d'avoir maîtrisé tout cela, mais il n'empêche que je n'imaginais pas que cela m'exciterait autant...
- Je comprends... Je pourrais dire la même chose de moi. Des tas de femmes ont honte d'avouer des fantasmes de soumission.
- Oui, ça renvoie à des modèles machistes que je récuse, et c'est pourquoi j'en ai honte.
- Complètement! Mais on peut être excité sexuellement par des choses qu'on déteste dans la vraie vie. Par exemple, le viol fait horreur à toutes les femmes, mais le fantasme du viol est l'un des plus répandus !
- Oui, je crois qu'il faut accepter le fait que la sexualité fait appel à des pulsions profondes, à des envies brutales, plus ou moins bien policées par l'éducation. Il reste difficile d'ouvrir la boite de ces envies là, et j'ai un peu peur que ce soit la boite de Pandore.
- Je suis féministe et voue une haine terrible aux violeurs et agresseurs de femmes... et il m'est arrivé de me sentir excitée par une scène de viol dans un film ! La même scène va me faire horreur quand je vais y repenser quelques jours plus tard, dans un autre contexte.
- Ce qui me fait horreur, c'est ce sentiment fugitif qu'on a éprouvé, même si on l'a refoulé.
- Il faut juste avoir conscience que les fantasmes n'ont rien à voir avec la réalité. Ce qui est terrible, c'est les gens qui n'ont plus conscience de la différence.
- J'ai pourtant pris plaisir à te mettre dans cette situation humiliante alors que je ne pensais pas que ce serait le cas, et j'en ai un peu honte, ce qui me pousserait à me confondre en excuses alors que tu étais consentante, voire demandeuse!
- Saches que j'ai horreur de çà d'habitude et tu es le premier homme avec qui j'ai voulu jouer le jeu, parce que je sais que tu es quelqu'un de bon dans la vie, rien à voir avec un affreux sexiste.
- Peut être parce que tu sens cette ambivalence chez moi.
- Je ne supporterais pas de jouer à ce jeu avec un homme macho qui prend plaisir à humilier les femmes au quotidien ! Jamais je ne ferai ce plaisir à un tel homme ! Je repousse de toutes mes forces l'image de la femme soumise, mais j'avoue que, sexuellement, je trouve ça très excitant...
- Et c'est la même chose pour moi. Je refuse tellement un tel modèle, que de me voir prendre plaisir dans une telle situation me trouble profondément, et ce trouble, cette culpabilité face à la transgression de mon modèle moral m'excite profondément !
- Tout pareil pour moi.
- Nous avons donc partagé un même plaisir transgressif! On recommence ?
- Je vais te faire une confidence : Je te préfère quand même en homme doux !

01 février 2007

Le pouvoir du plaisir

Une tendre amie, volontiers féministe à ses heures, fait une claire distinction entre l'excitation psychologique et l'excitation physiologique, en fonction de la position prise par deux amants. Lorsqu'elle regarde les autres, en club libertin par exemple, elle trouve excitant de voir une femme chevaucher son amant, car cette position féminine dominante prouve le libre arbitre de la femme. Paradoxalement, son plaisir est bien plus vif lorsqu'elle se trouve sous les coups de boutoir de son amant, que lorsqu'elle le chevauche. J'ai moi-même pu en faire l'expérience lorsque j'ai été dans un sauna libertin avec cette jeune femme si sensible à la position des uns et des autres.

C'était à l'hyppocampe l'été dernier, un vendredi après-midi exclusivement réservé aux couples, et l'ambiance sensuelle était propice au langoureux massage que je lui ai prodigué. Je l'ai faite jouir avec mes doigts, et j'ai maintenu son état d'excitation en poursuivant mes caresses tout en lui léchant l'anus. Ma position, à priori dominée, pour ne pas dire servile, était pourtant bien celle du dominateur car j'étais le pourvoyeur de plaisir. Elle voulait que je la prenne, elle me le demandait timidement, et je lui refusais ma queue tant qu'elle ne me supplierait pas crûment. Bien plus réservée dans ses paroles que dans ses actes, Sylvie se montra bien incapable de crier le "baise moi !" que je voulais entendre, surtout dans un lieu ou d'autres couples allaient et venaient, dans tous les sens du terme.

Bon prince, j'ai fini par glisser mon mandrin dans son ventre chaud, sans me départir de ma douce cruauté. J'ai utilisé la prise dite "du marteau". Je l'apprécie beaucoup pour la maîtrise qu'elle me donne, et les vives sensations qu'elle procure à ma partenaire. Ses jambes tendues tout au long de mon torse, je la maintenais fermement, avec mes mains sur ses cuisses, mortaisée sur mon tenon, qui coulissait dans sa fente bien ajustée avec une lenteur calculée. Chacun de mes mouvements nous maintenait l'un et l'autre à la limite de l'orgasme, sans en franchir le seuil irrémédiable. C'est moi qui en contrôlais l'accès et qui la dominais encore tant au niveau symbolique que physiologique,  aux antipodes de l'assouvissement égoïste que la plupart des femmes fustigent. Etait-ce pour autant de l'altruisme de ma part ? Certainement pas ! Je reviendrai plus tard sur ce point.

De temps à autre je desserrais ma prise, laissant ma compagne extatique entourer mes hanches avec ses cuisses ouvertes, ce qui me permettait de me pencher sur elle pour lui susurrer, non pas des mots doux mielleux, mais les mots que mon phallus mimait:

- Je te prends
- ...
- Je te possède
- ...
- Je t'envahis, j'assaille ton ventre avec ma queue brûlante
- Oui...
- Ca te plait que je te domine comme ça n'est-ce pas ?
- Oui !
- Et maintenant, tu rêves que je te défonce, que je me lâche ?
- Oh oui !

Croyez-vous, ami lecteur, que j'ai joint le geste à la parole ? Certainement pas ! J'ai continué à lui déverser mes obscénités tout en plantant mon regard dans ses yeux hagards, pour mieux jouir de l'ivresse que je lui procurais. Autour de nous, quelques couples arrêtés, nous regardaient. Mais à force de jouer avec le feu, on finit par se brûler. N'y tenant plus, Sylvie posa ses pieds à plat sur le matelas, pour imposer son rythme. Elle prenait le pouvoir. Elle allait me faire jouir. Tu me baises, que je lui dis ! Et aussitôt, j'accompagnais son mouvement pour nous catapulter dans l'orgasme. Ivre de plaisir après avoir été ivre de pouvoir, j'ai surfé sur la jouissance avec elle, arrimée à mon sexe qui ne voulait pas débander. Sans changer de position, je l'ai prise plusieurs fois, coup sur coup, avec râge, celle du désespoir qui précède la fin, le déclin ennemi.

Dans sa nouvelle intitulée "question de goût", Françoise Rey ne dit pas autre chose en expliquant son dégoût pour la fellation, qu'elle a pourtant pratiqué, pour ne pas passer pour une gourde d'une part, et d'autre part pour l'ivresse du pouvoir:

medium_metamorphoses.jpg"J'ai retrouvé plus tard, chez des hommes, des hommes faits, mûrs déjà, imbus de leur rôle de dispensateur de plaisir, la même joie passionnée du don, le même orgueil narcissique, la même fausse générosité. Régner sur le plaisir de l'autre, c'est se voir magnifique dans son regard chaviré, magnifique et redoutable, car c'est aussi, quelque part, le dominer et le réduire. Il y a sans doute la même ivresse à prodiguer la volupté que la douleur, et il n'est pas hasardeux que parfois les deux se rejoignent sous le fouet d'un bourreau raffiné.
Oui, à genoux devant mes amants, ou courbée sur leurs trésors palpitants, j'étais un mec, celui qui décide, qui donne, qui reprend pour donner encore, et leurs vertiges m'étaient chers qui consacraient mon pouvoir..."