Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

« On peut rire de tout | Page d'accueil | On peut rire de tout - 2 »

16 mai 2014

Proposition délicieuse - 3

Sylvie mit bout à bout les mots et les lettres soulignés, et lu sans difficulté le message secret: "Je ne vais pas te toucher ni te sucer". Telle était la contrainte que je m'imposais. Vagant compte donc me faire jouir malgré moi sans me toucher ni me sucer ! Mais qu'a-t-il donc bien pu encore inventer ? songea Sylvie en regardant glisser le paysage dans la nuit.

Arrivée à Paris, il n'y avait qu'un froid vif pour l'accueillir. Sylvie ne prit pas le temps de scruter la foule des voyageurs. Elle savait que si j'étais là à l'épier, je me serais bien caché. Elle se dirigea immédiatement vers l'hôtel selon le plan donné dans mon dernier message. Vite. Je crois qu'à ce moment là, nous avions autant envie l'un de l'autre. Son portable sonna. C'était moi.

sylvie,expériences,proposition délicieuse-    Où es-tu ?
-    Dans la rue, je me dirige vers l'hôtel.
-    Parfait ! J'ai eu peur que tu ne puisses pas venir. On ne sait jamais, une phobie ferroviaire passagère…
-    Non! J'arrive !
-    Retrouve-moi à la chambre 402. A tout de suite !

Je raccrochai et je composai immédiatement un autre numéro.

-    Sylvie arrive !
-    Elle est venue, alors ?
-    Oui ! Chambre 402. A tout à l'heure.

Avant de fermer la porte, je jetai un dernier regard sur la chambre minuscule. Ce serait un miracle que Sylvie ne se rende compte de rien. En quelques secondes, je récapitulai mentalement les préparatifs: les deux sangles accrochées à mon sac à dos caché sous le lit; à l'autre bout de chacune d'elles, deux boucles cachées sous les oreillers; mon lecteur MP3 et le reste du matériel dans l'armoire; Le bandeau et mon dernier message sur le lit défait; le programme Canal + plié en quatre pour laisser la porte entrebâillée. Tout était en ordre. J'avais réussi à mettre en place tous les accessoires de la scène finale alors que je venais d'arriver de Londres depuis moins d'une heure. Je me hâtai vers mon poste d'observation, à l'autre bout du couloir, dans l'escalier en colimaçon.

J'avais eu bien du mal à franchir la douane anglaise avec tout mon matériel. Mon sac à malice n'était pas passé inaperçu au scanner, et je n'avais pas pu retenir mon sourire lorsque l'employé à la sécurité d'Eurostar avait déballé tout mon attirail cérémonieusement. "Faites attention, lui avais-je dit, n'ouvrez pas cette boite devant tout le monde !". "Je sais", avait répondu l'employé au flegme tout britannique.

Je fus soudain tiré de ma rêverie par le bruit de l'ascenseur qui venait de s'ouvrir...

Sylvie frappa à la porte de la chambre 402. Pas de réponse. La porte était entrebâillée. Elle la poussa. Personne. Elle s'attendait à me trouver là, mais c'est un nouveau rebondissement qui l'attendait. Sur le lit défait, un bandeau de soie, et une lettre:

Sylvie,

Tout d'abord bravo pour ta bravoure, et merci pour ta confiance. Te voici parvenue à la dernière étape préliminaire, et le défi va enfin pouvoir commencer. Tes nerfs ont-ils été mis à rude épreuve ? Suis-je parvenu à te surprendre par toute cette mise en scène ? A t'exciter quelque peu, au moins ta curiosité ? Non ? Tu ne perds rien pour attendre, tu n'es pas au bout de tes surprises...

Déshabille-toi s'il te plait. Non, pas complètement, enfin, pas forcément. Je te laisse le choix de l'indécence la plus outrageuse. Me permettras-tu d'immortaliser la scène ? Accepteras-tu d'être prise en photo dans toute ton impudeur ? Libre à toi de me dire oui ou non, c'est indépendant de ce défi qui consiste uniquement pour toi à ne pas jouir.

Lorsque tu seras prête, laisse la porte de la chambre entrouverte. Bande-toi alors les yeux avec ce petit masque de soie posé sur le lit. Tu n'auras alors plus qu'à prendre une pose lascive et confortable pour m'attendre. Détends-toi. Ne t'inquiète pas, je vais venir. Je vais venir, je vais t'attacher les poignets, et je vais te faire jouir. Tu vas jouir malgré toi, même si tu as trouvé la règle supplémentaire qui me rendra cette tâche presque impossible. Il te suffira de me la dire et je m'y conformerai. Le défi se poursuivra jusqu'à ce que tu le perdes, ou que je renonce à le gagner. Mais ne triche pas ! Tu ne dois jamais regarder sous le bandeau pour chercher à savoir comment je vais m'y prendre ! Banco ?

Baisers déments,

Vagant

Il était trop tard pour reculer. Sylvie savait que j'étais là, quelque part. Elle m'avait entendu au téléphone. J'allais venir. Je l'avais écrit. Elle se déshabilla rapidement. Elle fut bientôt presque nue. Sa lingerie noire qui tranchait sur sa peau claire soulignait ses formes sensuelles. Elle s'approcha de la porte, l'ouvrit à peine, et elle mit le masque de soie. Rien. Elle ne voyait absolument rien. Elle retourna vers le lit, à tâtons, s'y allongea sur le dos, tout simplement, en repliant sa jambe gauche, et elle attendit. Elle attendit des secondes qui semblaient des minutes et des minutes qui semblaient des heures. Elle attendit la peur au ventre à l'idée qu'un inconnu entre dans la chambre. Elle attendait encore lorsque la porte de la chambre finit par s'ouvrir lentement. Quelqu'un y pénétra doucement. On marchait sur la moquette à pas feutrés. Les pas s'arrêtèrent juste au bord du lit.

À suivre…

 

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Le début de cette histoire vraie...

Commentaires

Le samedi 17/05/2014 à 08:25 par Carnets d'Eros :

C'était, jusque là, plutôt cérébral. La fin est plus visuelle.
Excellent cliffangher !

CdE

Le samedi 17/05/2014 à 11:11 par Vagant :

Ah quand même ! Je me demandais si quelqu'un suivait cette histoire. Heureusement que tu es là !

Le samedi 17/05/2014 à 18:19 par Marietro :

Roh mais, je la suis très attentivement, telle une enfant silencieuse suspendue aux lèvres du conteur

Le dimanche 18/05/2014 à 07:16 par Brigit :

il y a un autre roman de F Rey qui se passe dans un train, j'ai oublié le titre.
hum dites donc, il y a un peu de mauvaise foi, là, dans le défi mais si c'est pour la bonne cause, personne ne va se plaindre.

(je répondrai à la question quand le conte sera fini, pour l'instant comme Marietro, je reste attentive)

Le lundi 19/05/2014 à 01:32 par Vagant :

@ Brigit : De la mauvaise foi ? Mais pourquoi donc ?

@Marie-tro : Restez sage ! Arrêtez de bavarder avec CdE au fond près du radiateur !

Le lundi 19/05/2014 à 12:13 par Carnets d'Eros :

Mais...m'sieur, on discute de vot' texte !!!

CdE