Extravagances

Je vais voter, oui, pour le seul relativement grand parti qui a fait une analyse correcte de la situation en Ukraine, ainsi que de la plupart des conflits internationaux actuels. Si tu suis le lien vers le blog de Berruyer, tu pourras trouver la réponse, si ça t’intéresse. Mine de rien, la situation actuelle me rappelle celle de la France il y a exactement un siècle: même bourrage de crane face à un sérieux risque de guerre mondiale.

Je ne pense pas que nous soyons submergés d’information. L’information objective et utile, il faut aller la dénicher. Nous sommes plutôt submergés de propagande, ce qui est différent. La propagande est aux démocraties ce que la violence est aux dictatures [Chomsky]. En ce sens, et en ce sens-là seulement, les journaleux ont raison de s’autoproclamer les garants de la démocratie.

Je crois que les élections européennes sont plus importantes que les élections présidentielles car c’est un scrutin à la proportionnelle. Cela permet un peu d’échapper au bipartisme, au bonnet blanc – blanc bonnet, au couple démocrate/républicain, à l’UMPS ( je revendique l’ utilisation de cet excellent acronyme sans avoir aucune sympathie pour le FN qui se l’est approprié, que ce soit bien clair). En votant aux européennes, on peut essayer d’envoyer à Bruxelles un petit candidat pas trop inféodé à l’oligarchie actuelle. C’est avec des grains de sable qu’on peut encore enrayer un engrenage délétère implacable.

Comme je l’ai lu dans les commentaires chez Berruyer [http://www.les-crises.fr/le-referendum-eloquent/] : « L’ultime objectif des lobbies est de faire croire que la démocratie existe toujours et qu’elle fonctionne, même si les lobbies en question exercent un pouvoir majeur, on pourrait presque dire un abus de position dominante, sur les partis en présence. Cela devient presque un jeu d’enfant avec le bipartisme. Nous le voyons tous les jours en France.
La démocratie représentative fondée sur le bipartisme devient donc essentielle pour conserver les simulacres de démocratie… mais il faut à tout prix éviter toute consultation par voie référendaire permettant de constituer des ensembles multipolaires, s’associant en fonction des problèmes de fonds traités et des réponses à y apporter, sans tenir compte d’une influence extérieure non élue. »

Les résultats d’un référendum qui ne sont pas conformes aux attentes de l’oligarchie doivent alors être bafoués, comme ce fut le cas en 2005, et le déni de démocratie devient patent aux yeux de tous malgré la propagande qui, du coup, se trouve affaiblie.

Ces élections européennes sont d’autant plus importantes actuellement que nous sommes en situation de crise majeure à la fois sur le plan écologique, économique que militaire. Comme j’ai pu le lire sur Le grand soir [http://www.legrandsoir.info/comprendre-ou-ne-pas-comprendre-poutine.html] : « A l’insu du peuple américain, à l’insu des Allemands, des Français et d’autres Européens, ceux que nous pouvons décrire comme nos propres « oligarques » occidentaux semblent être arrivés à un consensus visant à relancer la guerre froide afin de fournir à l’Occident un « ennemi » d’une envergure suffisamment impressionnante pour donner un nouveau souffle au complexe militaro-industriel et unir la communauté transatlantique contre le reste du monde.

C’est ce que les dirigeants russes sont obligés de comprendre. Pour éviter au monde une suite sans fin de conflits destructeurs il faudrait enfin que les citoyens Américains et Européens, qui n’ont jamais été consultés ou informés au sujet de ce changement périlleux de stratégie, comprennent ce qui ce passe, car, s’ils comprenaient vraiment, ils diraient certainement non. »

Je suis d’accord sur tout le chapitre de l’éducation, la société ne veut surtout pas de citoyens qui remettent en cause la doxa libérale, mais des techniciens qui font ce qu’on leur dit de faire sans trop poser de questions.

Je ne suis pas d’accord, en revanche, quant à l’intérêt de l’Europe de suivre aveuglément Washington dans ses attitudes bellicistes. Une fois de plus les US vont déclencher des conflits loin de chez eux pour relancer leur complexe militaro-industriel, soutenir le dollar, etc… et cette fois-ci le conflit est à nos portes. Sur ce point, l’article de Chomsky [ http://www.les-crises.fr/chomsky-panique-des-dirigeants/ ] est édifiant, qui corrobore l'analyse du GEAB [ http://www.les-crises.fr/geab-83/ ] . Abandonner toute souveraineté à une Europe qui abandonne elle-même sa souveraineté aux US avec le TTIP [ http://www.legrandsoir.info/ttip-le-traite-qui-signera-la-capitulation-de-l-europe.html ] , est le meilleur moyen de se retrouver avec les pires OGM dans nos assiettes, et ce sera là le moindre mal… Adieu la bonne bolo ;)

Bien sûr que c'est leur choix, dicté par l'atlantisme qui prévaut depuis la construction de l'Europe contemporaine sur fond de guerre froide contre l'URSS. Comme je l'ai lu ici [http://www.vigile.net/Sarkozy-Hollande-un-lamentable ] : "La France, depuis le général de Gaulle, avait su donner l’exemple d’un pays soucieux de son indépendance. Elle se retrouve aujourd’hui le seul allié d’une Amérique affaiblie, qui n’a plus de stratégie et ne se détermine plus que sous l’influence des lobbies. Sarkozy-Hollande : un commun atlantisme, fondé sur une solidarité de classe. C’est lamentable."

L'URSS n'existe plus, mais la Russie a subsisté et l'OTAN la considère toujours comme l'ennemi, puisque c'est la raison d’être de ce complexe militaro-industriel. Quant à la France sous Hollande, elle suit comme un caniche [http://www.geopolitique-geostrategie.fr/francois-hollande-washington-ce-france-vraiment-besoin-dire-aux-americains ] :
« François Hollande a tout pour plaire au Président américain. Il est le plus atlantiste des Présidents de la 5ème république. Il n’a pratiquement pas protesté dans l’affaire des écoutes de la NSA. Il soutient avec zèle, en faisant fi des intérêts supérieurs de la France, toutes les positions américaines concernant tous les dossiers internationaux : conflit israélo-palestinien, Ukraine, Irak, Syrie, Russie, Ukraine, Turquie, etc. Il est discipliné et pas rancunier quand les américains le lâchent sur la Syrie et sur l’Iran et s’entendent sur son dos avec les Russes sur les armes chimiques et le nucléaire iranien. »

En effet, l'affaire Snowden a été révélatrice. Au lieu de lui accorder l'asile politique avec tous les honneurs dus à un héros de la liberté d’expression, notre auto proclamée patrie des droits de l’homme lui a mené la chasse au point d’interdire le survol de son territoire a l’avion présidentiel Bolivien [http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2013/07/03/une-rumeur-sur-snowden-provoque-une-crise-diplomatique-entre-paris-et-la-paz_3440849_3222.html ]. Non seulement Hollande était espionné par la NSA, mais il s’est révélé complice de cet espionnage. Haute trahison ! Que pourrait-on espérer de bon de la part d’une telle serpillère…