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16 novembre 2007
Infidélité
Tante Babette prit une profonde inspiration, et elle m’entraîna dans la foule, loin de l’étal de bonbons multicolores. Ballotté entre les gabardines mouillées, je parvenais à peine à voir le sommet du sucre d’orge vers lequel je gardais les yeux rivés comme sur un phare à bonheur, lorsqu’elle jeta l’ancre sur un rivage de tristes coquillages.
- Cela fait combien d’années, Elisabeth ? 15 ans ? Plus ?
- 17 ans Jacques.
Je décidai de le détester aussitôt. C’était à cause de lui que j’étais maintenu dans ce brouhaha, à au moins dix longues Barbapapa du paradis des pommes d’Api !
- Dire qu’il m’a fallu tout ce temps pour oser revenir… il fallait que je parte Elisabeth…
- Je crois qu’il ne s’est pas passé un jour sans que je ne pense à toi, Jacques. Si tu savais comme tu… tes douceurs m’ont manquée. Je n’ai jamais été voir ailleurs.
- Oui… enfin… ton mari a toujours une sacrée réputation dans ce domaine…
- Tu sais, avec lui, je n’ai jamais fait que mon devoir.
Une dame vint coller son gros ventre contre mon nez. Non seulement elle sentait la chouquette pas fraîche, mais je ne voyais plus mon sucre d’orge !
- Tu n’as pas changé Elisabeth ! Toujours la même bouche gourmande.
- Arrêtes, tu vas me faire rougir.
- Viens ! Viens par ici, je vais te montrer quelque chose, tu sais bien… ta préférée !
- Oh non, Jacques, ce n’est pas raisonnable !
- Tu crois que ça pèse lourd, une petite folie devant 17 ans d’abstinence ?
- Toi non plus tu n’as pas changé. Tu sais toujours parler aux femmes.
« Ô tante Babette, mais où va-t-on encore ? Tu m’avais promis le sucre d’orge ! » Ai-je pensé très fort.
- Tu sais que je l’ai préparée exprès pour toi ?
- Hummm… elle a l’air bien grosse. J’en ai l’eau à la …
- Prends là Elisabeth, c’est cadeau, pour mon retour. Vas-y, goûte !
Tante Babette se baissa et, d’une main tremblante, elle ouvrit le gros paquet du monsieur. Elle engloutit son biscuit à peine sorti de sa boite ! En plein marché ! Sans attendre l’heure du thé !
« Je le dirai à oncle René, que tu es infidèle à ses spéculos industriels ! »
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Bonsoir Vagant
Après concertation avec l'équipe, j'ai décidé de ne pas publier ton texte
C'est un texte scabreux dans l'utilisation systématique du double sens
Je conçois que cela t'amuse, mais PP n'est pas le lieu pour accueillir des textes de ce type
Si tu publies ce texte sur ton blog, je te demande de ne pas utiliser ma photo. Merci
Coumarine
Si j’ai décidé de publier ce message de Coumarine, ce n’est pas pour la fustiger – elle est bien libre de faire ce qu'elle veut sur son blog - mais pour introduire le débat sur la ghettoïsation de l’érotisme, même lorsque celui-ci est assez discret alors que la télévision nous submerge de sexe à longueur de campagnes publicitaires. Plus généralement, j’ai l’impression que le monde des blogs est profondément segmenté, comme s’il était impossible au sein d’un même espace d’écrire sur des sujets variés - dont l’érotisme - ce qui nous pousserait presque à la schizophrénie virtuelle, à la multiplication des blogs et des identités selon des sujets spécialisés dont on ne pourrait pas sortir. Qu’en pensez-vous ?
07:45 Publié dans Fictions | Lien permanent | Commentaires (36) | Tags : coumarine, gourmandise, Littérature
Commentaires
Le vendredi 16/11/2007 à 09:45 par Dan :
Bonjour,
En revanche ce texte est le bienvenu chez moi :)
Cordialement
Dan
http://www.storyandthecity.com
Le vendredi 16/11/2007 à 10:10 par Comme une image :
J'ai eu très très récemment (hier ou avant-hier) une discussion à ce sujet, que le domaine de l'érotisme (ou de la sexualité de manière plus large) restait un domaine un peu à l'écart, en effet. Quand on regarde le top 100 des burps français, on y trouve beaucoup de techno, des recettes de cuisine, de la politique, de l'humour, de la bédé. Le premier burp qui parle de sexualité se retrouve (si j'ai bien regardé) en 120e place, c'est le très générique et très peu personnel « Sexe 'n Love 'n Gaudriole ».
Oui, traiter de sexualité nous met un peu à l'écart, comme au rayon « enfer » des bibliothèques, loin de l'allée principale.
Je note toutefois dans le billet un peu virulent de Coumarine un point que je soutiens et qui m'agace aussi dans ta production, c'est « l'utilisation systématique du double sens » qui tourne au procédé, au détriment de la création littéraire. En outre, ce texte-ci n'est pas très clair (je pense notamment au §4 que j'ai dû relire lentement pour essayer de comprendre qui parle, et de quoi).
Pour moi, ce texte pêche donc plus par sa qualité littéraire que par son caractère érotique (ou para-érotique).
Enfin, rien ne t'empêche de parler de tout dans ton burp ; je le fais bien, puisque je parle de politique, de cinéma, de publicité, de société, même si ces sujets sont en retrait par rapport à celui de la sexualité (simplement, ton choix personnel ne doit pas s'imposer aux autres : tu ne peux pas exiger de Coumarine qu'il/elle adapte sa ligne éditoriale à la tienne).
Mais il faut savoir que c'est un positionnement qui ne va pas dans le sens de l'audience maximale. Je suis sûr que je perds des lecteurs à parler politique entre deux notes de cul.
Le vendredi 16/11/2007 à 14:31 par Vagant pour CUI :
L'utilisation systématique du double sens est bien un procédé, mais je ne vois pas pourquoi ce serait au détriment de la création littéraire ?
Cette histoire là n’est pas claire ? Il faut dire que la contrainte de 2000 caractères est difficile à tenir. J’ai ajouté quelques prénoms dans les dialogues pour en faciliter la lecture. C’est mieux ?
Le vendredi 16/11/2007 à 16:10 par Coumarine :
Vagant
Tu oublies de dire que dans un premier temps dans ton texte, l'enfant qui convoite le "sucre d'orge" était invité à le sucer
Je ne pouvais pas accepter cela, j'ai une responsabilité à assumer, cela me semble facile à comprendre
PP est un site TOUT PUBLIC, dans lequel j'ai à cœur d'encourager à l'écriture les plus jeunes...c'est là un lieu où pour la première fois ils ont l'occasion de faire lire à d'autres que leurs profs ou proches, leurs premiers pas dans l'écriture
D'autre part, toutes les fois où tu as participé à PP, tu ne nous as soumis QUE des textes à double sens, dont l'un que tu as dû expliquer LONGUEMENT pour qu'il puisse (enfin) être compris!
Ces doubles sens en deviennent lassants...c'est un parti pris qui t'enferme dans un certain style d'écriture
L'animatrice d'ateliers que je suis invite les participants à jouer dans tous les styles, pas un seul
Sur ton blog tu fais ce que tu veux...mais en tant que responsable de PP, j'ai une responsabilité à assumer...et cela n'a rien à voir avec ce que tu appelles une ghettoïsation
d'ailleurs si tu prends la peine d'aller voir toutes les consignes que j'ai proposées, tu en verras où j'invite à une écriture érotique (je dis érotique, pas porno)
Bien à toi
Le vendredi 16/11/2007 à 19:32 par Athena :
"...Plus généralement, j’ai l’impression que le monde des blogs est profondément segmenté, comme s’il était impossible au sein d’un même espace d’écrire sur des sujets variés..."
pour l'instant je me suis limité a votre présentation, et bien que structuré votre blog semble avoir un sujet "unique" présenté sous plusieurs angles...entre réalité et fantasme...très beau!
cependant, comment voulez vous parler de variabilités des sujets si vous même ne l'appliquez pas?
ceci dis, si l'envie me venait de porter un regard sur les grèves actuelles de transports sur votre blog, de crier mon ras le bol...vous me diriez d'entrer que cet espace ne lui ait pas dédié...et pourtant du fait de ses grèves je n'ai pu assouvir un fantasme, un désir fou!
au risque de me repeter, seuls les auteurs des blogs décident du champ d'action de celui ci.
A.
Le vendredi 16/11/2007 à 20:55 par Vagant pour Coumarine :
Ce n’est pas tout à fait exact : c’était le biscuit que le narrateur était invité à goûter. Comme vous aviez rejeté ce texte à cause de la présence d’un enfant, j’ai écrit cette version là que vous avez refusée aussi.
Tous ces textes à double sens – vous n’en avez lus que 4, mais il doit y en avoir une vingtaine disséminés sur ce blog – montrent au lecteur qu’il est un obsédé : il a vu du sexe là où il n’y en avait pas. Je comprends que ce soit accablant de le constater dans la répétition du procédé. Quant à moi, cela m’amuse comme un potache qui démasquerait un tartufe. Maintenant, il est aussi possible que j’échoue, que mes ambiguïtés soient trop alambiquées puisque j’avais dû expliquer le sens du terme « Echangisme belge » aux lecteurs de PP, ainsi que quelques autres ficelles (http://coumarine2.canalblog.com/archives/2007/10/06/6435254.html#comments )
J’avais pris la peine – bien que ce n’en soit pas une – de regarder les autres consignes, dont la 48 qui invitait à l’expression érotique. Je trouve cela moins distrayant que de détourner une consigne bien chaste.
Le vendredi 16/11/2007 à 21:04 par Madame B :
Ils sont nombreux les blogueurs qui ont le cul entre deux blogs, certains sont même des blogueurs dits "influents", attirés par le côté "obscur" et les geeks sont souvent friants de blogs coquins quand on regarde de plus prés les stats :)
Le vendredi 16/11/2007 à 23:35 par Vagant pour Athena :
Ah, mais il m’est arrivé de faire varier les sujets et de me le faire reprocher vertement : http://extravagances.blogspirit.com/archive/2007/04/05/déclaration-de-guerre.html
Par ailleurs, j’ai remarqué que mes visiteurs proviennent de deux univers bien distincts : le sexe pur et dur d’une part (Mon Blog Sexy, Culture Sex) et les blogs plus littéraires (Second Flore & Cie). J’essaie de me situer entre ces deux pôles.
Quant à parler des grèves, pourquoi pas s’il s’agit d’évoquer un désir inassouvi !
Le vendredi 16/11/2007 à 23:44 par Comme une image :
L'écriture sous contrainte (que ce soit sur le nombre de caractère ou sur le procédé) bride la créativité puisqu'elle la place dans un carcan.
Coumarine dit dans son commentaire sensiblement la même chose.
Toi tu t'amuses comme un potache, dis-tu, mais les plaisanteries (de potache) les plus courtes sont les meilleures.
J'ai beaucoup plus de plaisir à lire ta série sur les pêchés capitaux que tes textes à double sens que je trouve trop artificiels.
J'ai relu ton texte et je ne le trouve toujours pas clair.
Comment une dame peut mettre son ventre devant le nez d'un adulte ?
Pourquoi le narrateur est "je" puis "le monsieur" ?
Les transitions me paraissent un peu foireuses. Bref. Littérairement parlant, je n'accroche pas à ce texte.
Le samedi 17/11/2007 à 10:12 par Lib :
Il a rien compris, notre ami Cui. :-) C'est le petit garçon qui narre et qui tient la main de sa tante, du début à la fin de l'histoire.
Maintenant, Vagant, est ce que tu mets tes textes sur le blog de Coumarine (que je découvre d'ailleurs avec plaisir grâce à toi) pour attirer un autre lectorat ou bien pour avoir des commentaires sur la forme, sur le style ?
Personnellement, je ne m'autorise pas à commenter le style, sauf si c'est positif bien sûr et que je trouve le texte excellement bien écrit. Sinon, je me tais, je sais combien les critiques peuvent être blessantes, même si parfois utiles à la "progression". Et puis, qui sommes-nous, nous lecteurs, nous bloggueurs, pour juger un acte gratuit, et donc généreux ?
Mais si tu en veux, malgré tout, des commentaires sur la forme, suffit de demander.
Par ailleurs et pour répondre à ta dernière question, je ne pense pas que le monde des blogs soit particulièrement segmenté, simplement il est plus facile de définir ceux qui ont un créneau bien précis. D'ailleurs, c'est certainement plus "vendeur", c'est pour celà qu'en général, dans la presse par exemple, on retrouve souvent cités les blogs à thème : blog cuisine, blog "astuces de filles", ect...
Forcément, quand tu élargis les thèmes et que tu passes du cul à ta grand-mère (exemple pris au hasard ;-) ), tu risques de prendre ton lectorat à contre pieds et donc de le surprendre, et donc de le décevoir. Et surtout d'être indéfinissable. Est ce bien, est ce un mal ? On s'en fout, au fond, non ?
(je me demande si je ne suis pas hors sujet, moi, là..tant pis, je poste quand même mon comm)
Le samedi 17/11/2007 à 11:11 par Miss S :
Ne le prenez pas mal, mais je ne trouve pas non plus votre texte très réussi. La narration est maladroite. On ne comprends pas tout de suite qui sont les protagonistes, et malgré l'ajout des prénoms, lourd et inopiné, dans les dialogues, n'enlève pas le vague dans lequel se trouve le lecteur, moi en l'occurence.
Que vous aimiez jouer avec le double sens soit, que vous souhaitiez contourner une charte, à votre guise, mais n'allez pas ensuite fustiger le regard de "l'éditrice" ainsi que son choix.
Vous savez pourtant faire des textes intéressants : les contraintes littéraires vous destabilisent-elles tant que ça ?
Le samedi 17/11/2007 à 18:15 par Comme une image :
@ Lib > Ahhhhhh d'accord. Quand je disais que je ne le trouvais pas clair, ce texte (bon, c'est ptête que mon cerveau vire à la sauce blanche).
« Et puis, qui sommes-nous, nous lecteurs, nous bloggueurs, pour juger un acte gratuit, et donc généreux ? » : ben, justement, nous sommes des lecteurs, appelés à réagir (via les commentaires). Il ne s'agit pas forcément de juger mais d'exprimer une opinion. J'ai dit à plusieurs reprises ici ou là combien le commentaire béni-oui-oui et complaisant me semblait stérile. Je me sens d'autant plus autorisé à m'exprimer sur ce texte puisque Vagant lui-même nous invite à le faire, avec son interrogation entre segmentation des burps, littérature et érotisme.
Le samedi 17/11/2007 à 20:37 par ZabeilleQuiLit :
Est-ce le sexe.. la "chose" qui pose problème ou alors la gourmandise et le plaisir ? Voire (mais est-ce bien raisonnable ??? ) l'absence de culpabilité au plaisir de jouer avec ces mots-là ?
au plaisir de vous lire (jusque là silencieusement)
Le samedi 17/11/2007 à 20:58 par Lib :
Pardon Vagant de ce comm qui s'apprête à être hors sujet mais y a l'ami CUI qui me cherche.
CUI : entendons-nous bien. Mettons que tu écrives un texte sur ton blog, je le lis, et dans mon coin, je me dis : "pétard CUi, il s'est pas foulé le poignet sur cette note, c'est qu'un ramassi de clichés éculés écrit dans un style poussif". Bon, mettons que je pense ça en lisant un de tes textes, est ce que tu aimerais que je te le dise ? Franchement ? Non mais franchement ?
Je ne parle pas de comm béni oui oui, ni de comm sur le fond de la note genre " ah, tiens, ça a du être cool de s'envoyer en l'air dans un coffre de voiture", non, je parle de comm sur la forme. Alors, si c'est pas demandé clairement par l'auteur, perso, je ne me permets pas de donner mon avis (qui n'est d'ailleurs que le mien et jusqu'à preuve du contraire, je suis pas une critique littéraire).
D'ailleurs, Vagant, j'aimerais que tu me dises, puisque nous en parlons, tu veux des comms sur la forme ou bien ?
Le dimanche 18/11/2007 à 00:59 par Vagant pour tous en vitesse :
Bien sur que j'en veux, des comms sur la forme ! Lachez-vous, critiquez ce texte a fond -et les autres aussi si vous voulez - j'ai compris que je dois le reecrire de toutes facons. Les eloges ca ne fait pas de mal, ca fait meme plaisir, mais il n'y a que les critiques constructives pour progresser. Quant au fond, ca me regarde... au fond.
Je repondrai a chacun au cours de la semaine prochaine.
Le dimanche 18/11/2007 à 13:55 par alexa.. :
moi ce qui me surprend toujours sur ce blog, c'est la volonté qui transparait regulièrment d'être accepté?..reconnu?..lu absolument par le plus gd nbre..?
je viens ici parce qu'il y a des notes que j'aime, d'autres qui me gonflent,
certaines que je trouvent particulierement superbes, d'autres trop "faciles", ou trop "pseudos literraires"..etc..
mais je suis ici regulierement interpellée, moi lectrice lambda, pour arbitrer un choix editorial : il y a eu: blog ou roman? aujourd'hui c'est : on veut pas m'editer c'est de la ghetoisation..etc..(je raccourci et je vous demande de m'en excuser mais j'espere que je fais comprendre l'idée)
et à chaque fois je me demande la même chose: l'important n'est t-il pas avt tout de se faire plaisir en tant qu'auteur de blog..?
si l'important et d'etre le plus lu possible , il suffit de s'adjoindre les services d'un bon directeur mkg et c'est ficelé...
alors le blog, un espace de créativité ou un produit marketing?
pour moi : espace de créativité...avt tout, ensuite que cette céativité touche le plus grand nombre..c'est normal que ca fasse plaisir..c'est la cerise sur le gateau..mais pas l'objectif..
mais ce n'est que mon humble avis... de simples reflexions à partager..ou pas d'ailleurs..;-)
mes amitiés virtuelles
Le dimanche 18/11/2007 à 14:01 par alexa.. :
juste une chose à rajouter:
je ne vois pas du tout le rapport entre la question de la la ghettoïsation de l’érotisme et le refus de Courmaline d'editer ce texte..
c'est je crois deplacer un peu vite le pb:
courmaline n'a pas trouvé ce texte bon, point à la ligne..et je n'ai pas l'impression que c'est parce que c'est un texte de cul!
Le dimanche 18/11/2007 à 22:05 par Comme une image :
@ Lib > Généralement, quand on pense que je ne me suis pas cassé le cul, c'est que je ne me suis pas cassé le cul. Ça me paraît intéressant, justement, des critiques sur le fond ou la forme quand je me suis cassé le cul. Je me rappelle d'une note qui avait déclenché un débat assez intéressant sur l'écriture et son intention. C'était sur une nouvelle. Maintenant, ça fait un moment que je n'ai pas publié chez moi de nouvelle érotique (je ne mets pas dans cette catégorie mes petits récits de frasques plus ou moins romancé).
Je me souviens aussi, chez toi, d'une note qui parlait d'un bouquin sur le style littéraire, comment en donner. Je ne sais pas si c'est une bonne chose, un livre de recette. Par contre, prendre un peu de recul sur sa propre écriture, c'est pas fastoche, mais ça peut être intéressant, faire progresser...
Le lundi 19/11/2007 à 10:56 par alexa...pour le plaisir de partager :
L'Art poétique
par Boileau (Nicolas), dit Boileau-Despréaux (1636-1711)
(résumé de CHANT I)
Aimez donc la raison : que toujours vos écrits
Empruntent d’elle seule et leur lustre et leur prix
On lit peu ces auteurs nés pour nous ennuyer
Quoi que vous écriviez, évitez la bassesse
Soyez simple avec art,
Sublime sans orgueil, agréable sans fard.
Il est certains esprits dont les sombres pensées
Sont, d’un nuage épais, toujours embarrassées ;
Avant donc que d’écrire, apprenez à penser.
Selon que notre idée est plus ou moins obscure,
L’expression la suit, ou moins nette, ou plus pure.
Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement,
Et les mots pour le dire arrivent aisément.
Hâtez-vous lentement ; et, sans perdre courage,
Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage.
Il faut que chaque chose y soit mise en son lieu ;
Que d’un art délicat les pièces assorties
N’y forment qu’un seul tout de diverses parties.
Faites-vous des amis prompts à vous censurer ;
Mais sachez de l’ami discerner le flatteur.
Aimez qu’on vous conseille et non pas qu’on vous loue.
Souvent sur ses vers un auteur intraitable
À les protéger tous se croit intéressé.
Cependant, à l’entendre, il chérit la critique ;
Mais ce beau discours
N’est rien qu’un piège adroit pour vous les réciter.
Ainsi qu’en sots auteurs,
notre siècle est fertile en sots admirateurs.
Un sot trouve toujours un plus sot qui l’admire.
Le lundi 19/11/2007 à 21:54 par Georges à Vagant :
Depuis que je vous lis, vagant (à mon tour de lâcher mon comm) - et je vous lis depuis le début (pour les raisons que vous savez) - votre blog a sensiblement évolué: sans doute a-t-il cru en "qualité littéraire" mais il a perdu, à mes yeux, pas mal de son intérêt, car vous y êtes de moins en moins vous-même (c'est une impression, je peux me tromper, mais je crois que Madeleine partage mon impression): ce que l'on aimerait retrouver c'est VOUS, votre personnalité, votre sensibilité, vos humeurs; ce que j'aimerais retrouver dans votre style, c'est l'homme (Ah! Buffon!)... et non l'homme de lettres. On a trop le sentiment en vous lisant (quelquefois, pas toujours) que vous cherchez "à bien faire", du coup, cela tourne (quelquefois, pas toujours) à l'exercice de style, brillantissime souvent (car vous êtes doué) mais un peu stérile, sans âme, froid.... (l'anti-LIB, en somme) Je me pose la question:
Où est passé Vagant? Que s'est-il passé? Pourquoi ne parlez-vous plus de vous, de vos conquêtes, de vos rencontres, de vos aventures, comme naguère? Que vous est-il arrivé?
Le mardi 20/11/2007 à 12:42 par Vagant pour CUI :
Je ne pense pas que l’écriture sous contrainte soit un frein à la créativité. Jamais je n’aurais pensé à écrire quoi que ce soit sur les spéculos si je n’avais pas vu la contrainte de Coumarine. La contrainte des 2000 mots, elle peut améliorer un texte – car chaque mot doit être utile – ou le détruire comme ce fût le cas ici.
Je te remercie vivement pour ton message qui me montre que si toi tu n’as pas compris, rares sont ceux qui comprendront. Par conséquent, je reprendrai ce texte à tête reposée ultérieurement car je crois que cette histoire a du potentiel.
Le mardi 20/11/2007 à 13:05 par Vagant pour Lib :
Ah Lib ! Je croyais que tu ne me lisais plus et j’en étais tout triste. Je sais maintenant que tu me lis en silence parce que ma production n’est pas brillante et c’est encore pire !
Voilà la vérité, toute l ;a vérité : Je n’écris pas chez Coumarine parce que je veux plus de lecteurs – enfin, ce n’est pas ma motivation première – mais parce que l’exercice de l’écriture sous contrainte me plait. Comme je voulais aussi écrire des choses susceptibles d’intéresser aussi les lecteurs de mon blog, faire une pierre deux coups en somme, j’avais opté pour ces textes ambigus en m’imaginant que chacun pourrait y trouver son compte : Les lecteurs de Coumarine liraient des textes facétieux ; mes lecteurs auraient des textes suggestifs ; et moi un bon exercice. C’est visiblement complètement raté : Ce sont des textes de cul pour les lecteurs de Coumarine ; des textes artificiels et barbant pour mes lecteurs habituels ; et il n’y a que moi à prendre mon pied avec ça !
J’ai toujours apprécié les critiques constructives, objectives, techniques, et en particulier celles qui portent sur la forme car j’ai bien besoin de progresser ! De ta part, toute suggestion sur ce point serait parole d’évangile. C’est ce que j’attendais de la part d’un atelier d’écriture comme Paroles Plurielles, au lieu d’un rejet subjectif et global du procédé.
En tous cas, merci pour ton commentaire et n’hésite pas à en mettre même lorsque tu aimes moins. Je ne sais pas si tu t’en souviens, mais je l’avais fait dans cette fiction où tu racontais une aventure avec un agent immobilier. Il y avait quelques invraisemblances qui ne m’avaient pas permis d’y adhérer et je t’en avais fait la remarque. Aussi j’aimerais beaucoup te voir participer à Paroles Plurielles car je me demande comment tu t’en sortirais avec de courtes fictions initiées par une consigne.
Le mardi 20/11/2007 à 13:15 par Vagant pour Miss S :
Oui, je suis d’accord, les prénoms dans les dialogues les alourdissent et ils n’aident pas vraiment parce que le contexte est mal décrit en si peu de mots. C’est pourquoi je dois sans doute étoffer la vision de l’enfant pour mieux planter le décor, et sans doute aussi étoffer les dialogues pour mieux définir les 3 protagonistes.
En ce qui concerne le choix de Coumarine, je ne peux tout de même pas m’en réjouir ! Il lui appartient, il se conçoit mais demeure – à mon humble avis – discutable. Je ne crois pas être déstabilisé par la contrainte, mais sans doute n’aurais-je pas du rajouter ma propre contrainte supplémentaire de suggestivité comme je l’ai expliqué à Lib juste au dessus.
Le mardi 20/11/2007 à 13:17 par Vagant pour ZabeilleQuiLit :
Merci pour cet encouragement ! N’hésitez surtout pas à rompre à nouveau le silence.
Le mardi 20/11/2007 à 13:54 par Vagant pour Alexa :
Pour moi, le blog est un espace de créativité interactif. Ce n’est pas un journal intime, ni un défouloir, ni un espace éditorial bien propre, mais un lieu pour expérimenter des choses avec un lectorat actif avec lequel je souhaite établir une certaine complicité. Alors on peut voir ça comme un espace de créativité mais aussi une sorte de produit marketing où tout ce que j’ai à vendre pour l’instant est du plaisir gratuit. C’est même tellement gratuit que j’ai payé un abonnement blogspirit au lieu d’opter pour une plateforme avec publicité comme c’est le cas sur la plateforme haut & fort. N’ayant pas encore d’objectifs financiers, qu’est-ce qu’un directeur marketing pourrait bien m’apporter ?
Quant à PP, ce n’est pas une revue littéraire pour m’éditer, mais un atelier d’écriture auquel participer. Je n’y ai donc pas envoyé mes textes pour qu’ils soient visibles sur ce site, mais pour le plaisir d’écrire sous la contrainte d’une consigne. Ce texte n’était pas ma première participation à PP mais la 5ème. Coumarine a toujours détesté mes textes à cause de leur ambiguïté sexuelle, alors que j’ai aussi reçu des commentaires élogieux d’autres lecteurs de PP pour mes autres participations qui n’ont pas laissé indifférent. Bref, je vous invite à jeter un coup d’oeil aux participations des uns et des autres sur PP, et vous constaterez que ce ne sont que des textes d’amateurs auxquels on ne demande que de respecter une consigne, les règles de la grammaire et de l’orthographe, ainsi que d’être « tous publics ». C’est bien cette dernière contrainte que mon texte n’aurait pas respectée.
Le mardi 20/11/2007 à 14:11 par Vagant pour Georges :
À mon tour de vous faire quelques aveux : Les premiers textes de mon blog sont bien plus anciens que l’indique leur date de parution sur Extravagances. Ce sont des textes qui avaient été écrits sur auFeminin avec lesquels j’ai amorcé ce blog. Y écrivais-je plus d’état d’âme que je ne le fais maintenant ? Peut-être, car sans doute avais-je alors une vie affective moins stable qu’aujourd’hui.
Ce blog est maintenant en « vitesse de croisière » : je n’ai plus aucun stock de textes anciens, mais encore beaucoup de souvenirs inédits. Je compte les raconter à la manière de « Mission Libertine » (vous aimez ?), sans doute pas sous la forme d’un roman feuilleton, mais de récits autobiographiques plus courts qui seront entrecoupés de fictions, érotiques ou non.
Quant à livrer mes états d’âme du moment, je ne l’ai jamais fait, parce que un blog n’est pas un journal intime, comme je l’ai expliqué sur mon « à propos ». Je comprends donc que vous m’opposiez à Lib qui écrit ses expériences à chaud, ce que je me refuse à faire. D’où un regard froid, analytique, voire clinique, mais aussi objectif que possible. J’estime que ce sont des compliments : mon modèle demeure Kundera.
Le mardi 20/11/2007 à 14:23 par Lib :
Ok, d'abord, je veux que tu saches que si je ne commente pas toujours (par contre, sur cette note, je n'arrête pas), ce n'est pas parce que j'aime pas. Juste je lis, égoistement, et je me casse.
Des fois, j'aime. Des fois, j'aime pas.
Mais ce n'est jamais le fond qui me gêne.
Le fond de ton texte en question (Tante Babeth) ne me gêne pas. Tu pourrais même raconter que tu encules un poussin, où est le problème, c'est de l'écriture. Enfin, je sais que beaucoup trouverait ça glauque, scabreux, mais, à mes yeux, c'est de l'écriture. Et, l'important dans l'écriture, selon moi, ce n'est pas l'enculage du poussin (mais où je vais chercher des exemples pareils), c'est ce que je ressens en le lisant. Est ce que ça me fait rire, est ce que ça m'excite, est ce que tu m'emeus, est ce que tu me rends triste ? Le seul vrai challenge, selon moi, c'est l'émotion, quelle qu'elle soit
Donc, ton texte ci-dessus, ne dégage pas d'émotions. Pourquoi ?
Difficile de répondre.
Georges a dit que c'était sans ame, ou un truc du genre, moi, je dirais que les dialogues sont trop bateaux, trop clichés. Et c'est dommage, parce que, l'oeil du petit garçon, au fond tu l'as. Exemple, "le triste rivage de coquillages", en effet, quand t'es petit, tu peux voir ainsi des alignements de spéculos. Et je trouve ça bien vu. Sauf que c'est pas mis en valeur. Tu le comprends à la deuxième lecture. (pour ceux qui ont compris à la première qu'il s'agissait d'un petit garçon, bien sûr).
Pis, tu vois, ça me gêne de te donner des conseils, parce que si tu me donnais le même thème et la même histoire à écrire et ben, je serai bien dans la merde pour essayer de mieux faire. La critique est tellement, tellement facile. (et c'est vraiment parce que tu me le demandes et que je t'aime bien que je te ponds ce com, mon poussin :-) )
Le mardi 20/11/2007 à 14:48 par Vagant pour Lib :
Tu as raison, regardons l’objectif pour faire une critique objective. L’objectif c’est de surprendre avec la chute, et de faire rire à ce moment là. Les dialogues sont bateaux, ils informent le lecteur sur la situation : Jacques et Elisabeth se sont connus il y a des années, Jacques à dû partir pour des raisons mystérieuses qu’on imagine passionnelles, et je veux laisser le lecteur penser que ces deux là sont de vieux amants qui se retrouvent. Les dialogues sont aussi bateaux parce que je veux trancher sur le regard poétique de l’enfant. Sans doute aurais-je dû essayer de les charger d’émotion passionnelle, oui, de les étoffer un peu comme je le disais à CUI plus haut. Je devrais y parvenir avec la contrainte des 2000 caractères en moins. Mais est-ce que ce sera plus drôle pour autant ? Peut-être, car la chute sera d’autant plus dure. En fait c’était déjà plus rigolo dans la version précédente, celle dans laquelle Coumarine avait vu la description d’un acte pédophile puisque Elisabeth demande à Jacques si elle peut Y goûter devant le petit, et celui-ci de répondre que le petit peut Y goûter aussi. Du coup c’était bien choquant pour la morale, avant de la rétablir in extremis avec les dernières phrases et générer ainsi l’effet comique. Tu vois ?
Au fait, tu t’attaques à la consigne #58 de PP ?
Le mardi 20/11/2007 à 15:23 par Madeleine :
La question de savoir si un blog doit être un journal est intéressante. Je crois qu'il n'y a pas de réponse tranchée, parce qu'un journal peut aussi être une création littéraire, et il y en a maints exemples. Je n'ai jamais pensé, par exemple, que les textes de Lib étaient des réactions à chaud, ni même qu'elle avait vraiment vécu tout ce qu'elle racontait... (c'est vrai ou pas alors ? ;-))
Ce qui retient l'attention du lecteur c'est quand il a l'impression en effet qu'il y a de l'émotion dans le récit, émotion actuelle ou ancienne, peu importe à la limite. Pour moi vos textes les plus réussis sont ceux qui mettent en scène Jeanne...
Le mardi 20/11/2007 à 16:46 par Lib (encore) :
Pour Madeleine > Je maquille la réalité, mais parfois je la maquille tellement que personne ne la reconnait, même pas moi.
Si je devais raconter exactement ce que je vis, ce serait d'un chiant, Madeleine, que vous n'avez même pas idée. :-)
Pour Vagant > Si je n'ai pas de rendez vous galant ce soir, je m'attaque à la consigne 58. Toi aussi ?
Le mardi 20/11/2007 à 18:55 par Vagant pour Madeleine :
C’est sûr que si vous pensez à Descente aux chandelles ( http://extravagances.blogspirit.com/tag/Descente+aux+chandelles ) c’était chargé en émotions. Le problème est que j’aurais été bien incapable d’inventer une histoire pareille pour en analyser ensuite les sentiments – comme le fait Kundera dans ses romans d’ailleurs – et qu’il m’a fallu le vivre pour en restituer les émotions. Et puis il est plus facile d’écrire sur la tempête émotionnelle que sur le bonheur étal dans lequel je vis, globalement, en ce moment. Certains états d’esprits délétères sont plus propices à l’écriture que la tranquillité d’esprit. Comme l’écrivait Delerm dans « le bonheur », ce sujet est difficile.
Le mardi 20/11/2007 à 19:47 par Vagant pour Lib :
Super ! Moi j'ai un premier jet, mais je n'en suis pas tres satisfait. Je l'envoie, on verra bien...
Le mercredi 21/11/2007 à 10:27 par Pénélope :
J'ai pas suivi le débat, mais je la trouve excellente cette histoire. Juste comme j'aime : double sens et sens interdit. Bises Penny
Le mercredi 21/11/2007 à 23:55 par françoise :
Vagant, plus je lis vos échanges avec les autres internautes, plus je pense que vous ne devez pas tout mélanger. Soit faire votre blog pour le plaisir de tous sans préoccupations littéraires (tant mieux si de temps à autre certains billets le deviennent) soit décider d'écrire un roman ou des nouvelles pour vous, sans vous préoccuper à chaque page de ce qu'en pensent les lecteurs, sans rien faire lire à quiconque avant d'avoir fini, sinon vous bridez votre liberté, vous devenez incapable de lâcher prise et de créer avec tout ce qui est en vous, conscient et inconscient. L'écriture, c'est d'abord un face à face avec soi, pas l'attente des critiques ou des approbations des autres. Vous n'écrivez pas pour eux, mais pour vous. Tant mieux, si, une fois terminé, le romaén trouve un public, mais si c'est votre première motivation, vous vous bloquerez. Il y aurait bien d'autres choses oà dire mais je manque de temps, je suis en phase d'écriture, justement.
Le jeudi 22/11/2007 à 11:33 par Vagant pour Francoise :
En ce qui concerne cette note, ma préoccupation ne pouvait être que littéraire puisque c’est une participation à un atelier d’écriture ! Maintenant, je ne vois pas pourquoi cette participation ne pourrait pas être l’objet d’une note sur mon blog, et d’un débat avec mes lecteurs.
Quant à brider sa liberté parce qu’on fait lire aux autres ce qu’on écrit, je ne suis toujours pas d’accord avec vous. Je campe sur mes positions autant que vous campez sur les vôtres pour d’aussi bonnes raisons l’un que l’autre : des raisons parfaitement subjectives puisque l’écriture est un processus créatif ! Si je procédais comme vous – ce que j’ai déjà essayé de faire ! – je n’écrirais tout simplement rien parce que j’abandonnerais en cours de route. Je suis comme ça, inconstant dans mes projets, je me connais.
Ce sont moins les opinions que je recherche, ou faire plaisir aux autres, que le regard des autres qui me nourri. En fin de compte, j’en fais toujours à ma tête. Peut-être suis-je un exhibitionniste dans l’âme.
Le jeudi 22/11/2007 à 11:36 par Vagant pour Pénélope :
Non, dans l’état où elle est présentée, elle n’est pas très bonne. D’ailleurs je l’ai retravaillée et je la mettrai en ligne sous une autre forme plus tard. En tous cas, je te remercie pour tes encouragements !