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13 juin 2014

À force de céder sur les mots

« Quoiqu’elle vive par ailleurs, son amour pour Thomas demeurait intact, elle savait le lui dire et surtout le lui montrer. Ainsi, se savoir être toujours le roi de cœur de sa femme rassurait assez Thomas pour juguler d’éventuels accès de jalousie. La jalousie, c’est la peur de perdre l’être aimé quand on n’a pas confiance en soi. Judith avait si bien su rassurer Thomas que le récit de ce vernissage avait fini par émoustiller son époux imaginatif et éveiller chez lui quelques idées coquines. De là à lui faire rencontrer Fabien, il y avait un pas qu’elle n’était pas prête à faire. Mais à force de céder sur les mots…»

Les chemins du désir sont parfois bien sinueux. Une rencontre impromptue, des envies réprimées, une résurgence de tentations et des mots à la clef. Ces mots composent aujourd'hui ma dernière nouvelle publiée sur nouvelles-erotiques.fr , illustrée autant qu’inspirée par une œuvre de Joël Person.

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03 mars 2014

Tutoiement - 1

Sarah et moi nous sommes toujours vouvoyés. Notre relation épistolaire était emprunte d’un dandysme suranné, que nous avions su conserver aux moments les plus doux, au point que ce vouvoiement était devenu naturel entre nous. Ami lecteur, si vous voulez comprendre comment peut s’instaurer une telle communication entre amants, je vous invite à lire « sans vain cœur ni vain cul », mais autant vous prévenir tout de suite, c’est une longue histoire.

Toute règle ayant son exception, Sarah m’impose un jour d’y renoncer le temps d’un jeu de rôle : Elle me donne rendez-vous sur le parking de l’hôtel Première Classe de Plaisir (ça ne s’invente pas) avec Jennifer, une salope de bas étage qui, je cite : « attendra son beauf pour satisfaire ses pulsions animales, voire bestiales, le temps d'un coït à l'extrême ». Le défi est clair : s’abandonner au sexe brut, sans limite, sans la moindre tendresse ni ce vouvoiement désuet que nous avions adopté depuis le début de notre liaison.

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Ce Vendredi 7 janvier 2005, j’arrive sur le parking presque désert. Deux africains palabrent autour d’un vieux tacot, et Sarah m’attend quelques mètres plus loin, jupe en cuir et veste assortie. Je me gare, sors de ma voiture et m’approche de Sarah.

«   Jennifer ?
-    Salut ! C’est donc toi Vagant ? On va voir ce que t’as dans la culotte !
-    T’inquiète ma salope, tu vas en prendre pour ton grade. »

Le ton est donné. On monte les escaliers extérieurs et on entre dans la chambre minimaliste. Là, tout se passe très vite. En quelques secondes, nous sommes à moitié nus, son téton dans ma bouche, ma queue dans sa main. Quelques minutes en plus et quelques vêtements en moins, ma queue dans sa bouche et ma langue dans sa chatte, elle arrête de me sucer pour me dire « mets la moi dans le cul ! ».  Je ne me le fais pas dire deux fois. Un moment après, allongé sur le dos et ma verge au zénith, j’encule Jennifer suspendue par les bras au lit en mezzanine qui surplombe le nôtre. « Tu aimes te faire défoncer le cul, hein ? Salope ! » que je lui dis. « Je vais essorer ta gosse bite de queutard » qu’elle me répond, avant d’entamer une danse du bas ventre endiablée qui, effectivement, vient vite à bout de mon plaisir.

Elle s’écroule sur moi tandis que je reprends mon souffle.

«   C’est tout ? qu’elle me dit, je voulais me faire défoncer le cul et la chatte !
-    Tu veux que j’aille chercher les deux grands blacks sur le parking ? »

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Ami lecteur, j'aimerais lire pour commentaire la suite potentielle de cette histoire bien réelle. Jennifer a-t-elle joué le rôle jusqu'au bout et m'a dit "banco" ? Me suis-je dégonflé ou ai-je ramené les deux gars dans la chambre ? Ont-ils accepté ou refusé cette offre ? Au plaisir de vous lire...


A suivre…

25 mars 2008

Comment décrire une double pénétration ?

Au vu de la levée de boucliers suite au premier paragraphe de ma dernière note, j’aimerais vous poser une question, ami lecteur : Comment décrire une double pénétration ?
Vous me direz que le cadre ainsi posé est un cliché pornographique en lui-même, ce qui est absolument exact. Mais l’effet cliché est-il pour autant inévitable ? Peut-on écrire quelque chose à la fois excitant sans tomber dans la plus basse vulgarité, relativement original tout en évitant la pseudo poésie et son effet « gnan-gnan » ?
Il me semble que j’ai le choix entre le ressenti « hautement érotique » (si tant est que je puisse espérer tutoyer ces sommets) ou la description « bassement pornographique » dans laquelle je semble m’être vautré, en passant par diverses périphrases entre autres métaphores.
Je vais donc m’essayer à cet exercice « littéraire » et demander aux lecteurs de juger les versions suivantes. J’invite aussi tous ceux qui souhaitent descendre avec moi dans cette arène glissante à écrire leur version en commentaire !

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Description purement pornographique : « Je m’enfonçai lentement dans son orifice anal lubrifié, savourant chaque centimètre de ma poussée inexorable dans son boyau. Lorsque que fus bien au fond, je sentis Yann reprendre sa vigoureuse pénétration vaginale. Prise de toutes parts, Sarah perdait tout contrôle. »

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Ressenti subjectif métaphorique : « Sarah m’ouvrait son corps comme on ouvre son âme, au plus intime. Je ne la prenais pas, non, c’est elle qui m’emportait au cœur d’une excitation irrésistible. Au travers de ses chairs extatiques, je sentis la présence de Yann toute proche. Lui et moi glissions bord à bord sur une mer de sensations, prêts à régater sur une mer bientôt démontée.»

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Images : « J’investis la cave par le soupirail, glissant précautionneusement à l’intérieur tout en savourant chaque centimètre de ma progression. Arrivé au fond, je sentis Yann traverser l’entrée principale pour l’envahir complètement. Remuée de fond en comble, Sarah perdait pied. »

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Ressenti subjectif réaliste : « Sarah sentit son anus lubrifié se dilater lentement sous la pression de mon gland, avant de se sentir possédée par derrière. Elle se savait sodomisée, et cela l’excitait plus que la sensation forte qui n’était pas encore franchement agréable. Toutefois, une douce chaleur l’envahissait peu à peu comme elle imprimait de petit mouvement de va et vient, emportant ma verge dans une valse hésitation. C’est le moment ou Yann guida son phallus imposant à l’orée de sa vulve et poussa à son tour. Sarah eut l’impression qu’elle ne pourrait jamais l’accueillir, que je prenais déjà toute la place. Mais il se glissa en elle malgré tout, au point de l’envahir complètement. Entre nous, Sarah se sentit clouée sur place, incapable du moindre mouvement. Pourtant, elle sentait au fond de ses chairs distendues un plaisir intense, prêt à jaillir au premier mouvement. À peine avions nous commencé à bouger en elle qu’il l’envahit, en un frisson remontant du bas ventre à l’échine, jusqu'à lui faire perdre tout contrôle d’elle-même. »

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Deux blogueurs ont déjà répondu à ma question et ont tenté l’expérience :

Maintenant, à vous de jouer !

21 janvier 2008

Mission libertine - X

005d0482d3f7d25878689b1d8fa101ca.jpg    La nuit n’est plus ce qu’elle était. En moins d’un siècle, l’obscurité, l’effrayante obscurité qui terrorisait les enfants s’est retranchée à l’ombre des ampoules blafardes. La nuit sauvage qui ne se laissait pénétrer que par les plus audacieux lorsqu’elle était bien lunée, n’est plus que la vieille compagne des noctambules, une nuit domestique, parfois putassière quand elle se farde de néons multicolores. Une nuit qui se donne à tout le monde. L’obscurité  est pourchassée partout où elle se cache, l’ombre est cernée de toutes parts, jusqu’à sa part de mystère qui lui donne sa substance. On veut tout éclairer alors tout est vu, au risque de ne plus rien distinguer. Même l’aventure est balisée de photos, jalonnée de contrôles téléphoniques, bardée de procédures épistolaires. Aseptisée. Ainsi l’inconnu est livré aux factures, au kilométrage des voitures, aux mouchards sur disque dur. Disséqué au grand jour. Et tout finit par être su à défaut d’être compris.

    Ce jour là, il faisait nuit. Il faisait nuit dans la chambre d’hôtel que j’avais réservée sous un faux nom, une nuit noire en plein après midi après avoir fichu dehors un soleil de Juillet. Il cognait aux volets métalliques bien fermés, s’immisçait dans les jalousies, chauffait les rideaux hermétiquement clos par des épingles à nourrice, mais laissait la chambre où j’attendais dans une obscurité totale. Ou presque. Mes yeux avaient fini par s’habituer à la noirceur ambiante, et dans l’écran de la télévision éteinte, je distinguais le reflet d’un rai de lumière traîtresse sous la porte d’entrée de la chambre, qui donnait sur un corridor éclairé au rythme des allées et venues des locataires. Assis à la tête du lit, je sentais la température monter dans la chambre non climatisée avant même la venue de l’inconnue.

    Soudain on pousse la porte et je vois un instant se découper une ombre dans le reflet de l’écran, avant que la porte ne soit aussitôt refermée. Je ne pourrais dire qui, d’un homme ou d’une femme, vient d’entrer. Il me semble entendre un souffle, quelques pas hésitants, et une vague silhouette traverse la chambre à tâtons, pour s’immobiliser au pied du lit. J’attends quelques secondes avant de me lever, et d’avancer vers elle tout aussi silencieusement. Je m’arrête juste à côté, assez prêt pour entendre sa respiration s’affoler, et frôler ses cheveux mi-longs en tendant la main. Le bout de mes doigts effleurent sa nuque, glissent sur son épaule dénudée jusqu’au chandail échancré, et mes lèvres embrassent son visage, au hasard, alors que ses mains découvrent mon corps, mes bras d’abord, mes épaules et puis mes flancs qu’elle attire vers elle à son tour, jusqu’à ce que nos bouches se trouvent enfin. Et c’est sans dire un mot que nos langues expriment tout le désir que nous contenions l’un pour l’autre.
    D’un geste ferme, je la fais pivoter face au lit. Mes mains fébriles caressent ses seins lourds de promesses au travers de son chandail, les malaxent même, tandis que je me frotte contre sa croupe, autant pour mon plaisir que pour lui faire sentir une érection à la hauteur de mes intentions. Par derrière, ses mains agrippent mes fesses pour augmenter la friction. Le chandail est vite enlevé, le soutien-gorge arraché. En la courbant sur le lit, je sens ses seins peser comme des fruits mûrs dans la paume de mes mains. Je m’agenouille derrière elle tout en abaissant son jean à ses chevilles pour mordiller ses fesses pleines, tel un chiot affamé. Mes vêtements rejoignent les siens en désordre sur la moquette. En quelques minutes, la température est montée de plusieurs crans, au sens propre comme au figuré. Alors je me désaltère à elle, à la salive de sa bouche, à celle que je laisse sur ses tétins en les faisant gonfler entre mes dents, à la liqueur de sa chatte, lisse et onctueuse, après avoir fait rouler son clitoris entre mes lèvres. Je crois bien l’avoir fait jouir à force de m’abreuver à son puits. J’ai si soif que je ne la lâche pas pendant qu’elle me malaxe les couilles d’une main au travers de mon slip, et que de l’autre fourrée sous le tissus élastique, elle branle furieusement ma verge raide  avant de me prendre en bouche. Je ne m’y enfonce pas, non, j’y suis happé, absorbé dans la touffeur de son entre cuisse, dans la moiteur de sa bouche avide, mes doigts, ma langue, ma bite, tout glisse dans ses muqueuses humides, au point que j’ai l’impression d’y fondre comme un sucre. Tout au bout de l’étreinte, je ne lâche qu’une giclée de foutre entre ses seins. La première.

    Trempés de sueur, de cyprine et de sperme, nos corps battus par de vagues draps soulevés par le souffle du plaisir, arrimés l’un à l’autre au milieu du lit radeau dans la nuit silencieuse, on pouvait tout de même entendre le monde terre à terre gronder au loin, dehors. Nous, nous glissions l’un sur l’autre comme deux lutteurs huileux, sans vaincu ni vainqueur, à l’image de notre utopie libertine : ni vain cœur, ni vain cul.

    Dès que j’ai repris un peu de force, c’est tout de même elle qui a prit le dessus et les choses en main, si j’ose dire, puisque c’est entre ses cuisses orageuses qu’elle engouffre mon phallus et sa pèlerine de latex. Elle me chevauche aussitôt, au triple galop, mes hanches coincées dans l’étau de ses cuisses, ses mains agrippées à mes épaules, imprimant elle-même le rythme d’un furieux va-et-vient, non pas de haut en bas mais d’avant en arrière et de droite et à gauche. Ma queue essorée comme dans le tambour d’une machine à laver me procure de violentes sensations dont je suis néanmoins incapable de jouir. Elle s’arrête tout à coup, les cuisses crispées sur mes flancs, la respiration bloquée pour réprimer un gémissement guttural, et elle s’effondre sur ma poitrine en sueur. Pas question de la laisser reprendre son souffle ! Je me dégage de son corps haletant pour la prendre par derrière, en levrette, son cul tendu vers ma grenade dégoupillée, et le haut de son corps gisant sur les draps comme celui d’un pantin désarticulé. Je plante mon dard sans égard dans sa vulve molle, et j’assène autant de claques sonores que de coups de reins sauvages à ses hanches rondes, ahanant au dessus d’elle comme un jockey monte une pouliche à Longchamp. Je ne sais pas lequel de nous deux est arrivé le premier à l’orgasme fulgurant.
    Chaleur étouffante, torpeur envahissante, sueur dégoulinante, mais l’envie toujours présente, comme si l’inconfort et le silence abondaient à la débauche qui se fait plus salace à l’orée de sa croupe. Elle invite ma bouche et ma langue. Enfoncer mon visage dans sa raie mouillée pour lui laper l’anus m’apporte une fraîcheur inattendue, et les lobes de ses fesses comme un subtil massage de la face. J’y mets un doigt aussi, et puis deux qui coulissent dans son orifice anal apparemment plus habitué à recevoir un hommage que je ne suis à le donner. Mais je ne me fais pas prier. Mon gland à l’entrée du petit trou, je n’ai qu’à le pousser pour qu’il l’ouvre, qu’il s’y enfonce, qu’il le creuse, qu’il s’épanouisse dans ce terrain, et à chaque fois que je fais mine de le retirer, il s’accroche et pénètre son trou plus profondément encore : chaque coup de mes reins m’enracine aux siens. Son cul ne relâche ma verge qu’exsangue, à bout de frissons et de foutre.

    Quand nous eûmes repris nos souffles, peau contre peau, l’inconnue fouilla dans son sac à main laissé au bord du lit. Elle en sortit un téléphone portable sur lequel elle écrivit un message, et elle me tendit l’appareil pour me faire lire : «  Je peux vous poser une question ? ».
    Malgré tous nos efforts pour que nous ne connaissions ni nos voix ni nos visages, elle entendit mon éclat de rire et j’avais vu son profil à la lueur du portable. Je lui répondis de la même manière, sur son propre téléphone avant de le lui rendre, et entamer avec elle un curieux dialogue écrit, comme sur une messagerie alors que nous étions encore côte à côte:
- Oui.
- Nous n’avions pas prévu de protocole pour aller à la salle de bain.
- Allez-y la première.
- Lorsque vous en sortirez à votre tour, je serai partie. Merci. Pour tout.
- Tout le plaisir fut pour moi, Sarah.
- Non, certainement pas !

    Je n’ai pas connu Sarah ce jour là : elle était restée dans la nuit, une nuit d’encre silencieuse pour que nos mots restent couchés. C’était pourtant notre premier rendez-vous clandestin.

À suivre…

26 novembre 2007

Mission libertine - VI

e89c3febe9d02a8b7cf622148dd4b7d9.jpg    Tranquillement assis sur le quai de la station Jussieu, ma discrète télécommande en main, je regardais s’éloigner le métro qui emportait Sarah vers de nouvelles aventures. Tandis que je montais dans la rame suivante, j’avais la certitude que Sarah n’était pas en mesure de me reconnaître, ce qui était moins surprenant que cela l’aurait été pour des amants ordinaires : si un bandeau avait recouvert la moitié de mon visage au cours de notre troisième rencontre, c’est la pénombre qui l’avait enveloppé tout au long de notre second rendez-vous.

    Le défi de cette seconde rencontre, c’est Sarah qui me l’avait lancé. Il tenait en quelques tabous : « Notre seul droit sera de nous parcourir avec nos doigts et nos mains ; l'usage de la bouche quel qu'il soit nous sera interdit ; il nous sera également défendu de toucher le sexe ou la poitrine de notre partenaire ».
    La veille de ce rendez-vous dans une chambre hôtel où nous nous apprêtions à passer toute une nuit blanche dans le noir, la débauche et un silence monacal, Sarah m’avait fait part d’un souci typiquement féminin, et elle m’avait proposé d’ajourner notre « entrevue » si je le souhaitais. J’avais immédiatement répondu que je lui laissais le choix dans la date, qu’elle pouvait l’ajuster à sa convenance, masquant au mieux ma déception de devoir patienter quelques jours de plus ou bien de ne pouvoir jouir l’un de l’autre autant que nous le souhaitions. Et puis j’avais réalisé tout le piquant que pouvait m’offrir cette restriction physiologique, et que Sarah insinuait en me laissant ce choix qui aurait dû lui revenir. Aussi lui avais-je concocté une réponse aussi diplomatique que suggestive :

    Ma chère Sarah,

    Je pense avoir répondu un peu trop rapidement à votre message ce matin, sans avoir bien pesé le choix que vous me donnez. Si votre état supposé (je note le conditionnel que vous avez employé) me frustrerait de ne pouvoir partager avec vous une grande partie des plaisirs escomptés, la frustration serait bien plus grande pour vous que pour moi.
    En effet, cet état ne nous interdirait pas d’autres pratiques dont nous sommes tous deux friands, et si vous les aimez au point de les pratiquer abondamment - car c’est abondamment que je voulais vous honorer - alors je ne serais frustré que du plaisir que je ne vous aurais pas donné.
    Je vous renvoie donc la balle et je vous laisse décider selon votre agenda, vos possibilités physiques, et surtout vos envies. Sachez seulement que votre indisposition ne diminue pas le désir que j’ai de vous.

    Dans l’impatience de vous lire, entre autres choses…

Vagant

    Sarah, dont la souplesse anale était plus grande que celle de son agenda conjugal, avait finalement confirmé notre rendez-vous. Deux jours plus tard, je lui écrivais ceci :

    Très chère Sarah,

    Vous avez gagné ! Pour la seconde fois vous avez remporté la victoire, vous êtes la meilleure ! « Sarah ! Sarah ! » Crie la foule extatique devant vos exploits sensuels ! J’ai bien compris que la victoire était votre seule motivation pour me voir, j’ai vu les trésors d’imagination que vous avez su déployer pour arriver à vos fins, moi qui croyais naïvement que vous souhaitiez juste apprendre les courbes de mon corps, par cœur, sur le bout des doigts. A vous la victoire, donc à vous d’en choisir les fruits. Vous avez décidé de me laisser choisir le prochain défi, qu’il en soit ainsi, je vous laisse en retour me donner un gage. Je trouve d’ailleurs cette règle plus équitable. Au perdant de proposer le défi suivant, contre un gage imposé par le vainqueur.
    Laissez-moi cependant revenir sur les délices de notre nuit passée, pour le plaisir de les revivre encore un peu, avec en point d’orgue l’enfilage de vos gants en latex ! Tout cela pour pouvoir me toucher partout tout en respectant les règles de votre jeu, et me faire découvrir au passage la sensualité affolante de cette matière. Que de savantes caresses avez-vous ainsi su me procurer, du frôlement de vos cheveux lâchés sur mon corps énervé, à votre souffle brûlant sur ma peau préalablement aspergée d’eau tiède par vos soins sadiques. Devant un tel déploiement de sensualité perverse, je ne pouvais que rendre les armes, après une héroïque résistance convenez-en, moi qui n’avais pour botte secrète que l’idée de vous taquiner de mon souffle sur vos lèvres ourlées que j’imaginais blanchies par l’écume de vos désirs. Je me souviens avec émotion du baiser libérateur qui signa ma perte, baiser rageur, ravageur, cannibale tant mon désir de vous était violent. Et après cette attente délicieusement exaspérante, combien fût-il doux de vous demander de poser vos lèvres sur mon sexe embrasé, de le lécher jusqu’à tirer mon nectar, pour le partager aussitôt avec moi dans un baiser sirupeux. Il serait fastidieux d’énumérer toutes les escarmouches qui suivirent, les assauts de vos seins sur ma verge dressée, les attaques de mes doigts sur votre intimité, votre langue tendue en guet-apens sur mes couilles, l’offensive déterminante de ma bouche dans votre raie, tranchée abandonnée, offerte à ma vindicte, copieusement embrassée, léchée en un ample mouvement de mon visage entre vos fesses écartées, et qui me procuraient un doux massage autant que je vous baisais. Mais comment pourrai-je ne pas citer l’invasion qui suivit, celle de ma queue dans votre cul souple et gourmand.
    Je n’ai pas tenu le compte de nos orgasmes - mes doigts étaient bien trop occupés - mais je garde en mémoire le jour qui s’est levé sur vous. Vous m’aviez rejoint la nuit tombée dans une chambre totalement obscure, et au petit matin, entre chaque étreinte, la pénombre pâlissante vous révélait un peu plus. J’aime avoir ainsi découvert vos traits, avoir constaté combien vous aviez tort de les trouver quelconques, bref, avoir été en tous points ravi de me réveiller à vos côtés, à l’inverse de ces amants éthyliques honteux de découvrir leur partenaire au petit matin blême. Notre rencontre - inversée puisque nous avons découvert ce qui est le plus souvent couvert avant de découvrir ce qui l’est plus rarement - s’avère définitivement délicieuse, et je ne répéterai pas davantage combien je m’en félicite. […]

    La réponse de Sarah avait été à la mesure de notre première nuit d’amour et de nos conventions épistolaires délirantes:

    Très cher Vagant,
 
    Lentement, peu à peu, je sors de ma torpeur moelleuse, souvenir d'une nuit remplie de délices tous plus audacieux les uns que les autres, et je mets ainsi mon esprit à peine rétabli à votre service pour vous écrire sans détour.
Vous souvenez-vous que je vous avais avoué avoir rencontré un amant exquis dans des conditions nébuleuses pour une étreinte torride ? C'est ce même homme qui m'amène à vous confier ma débauche, parce que je vous sais d'une oreille réceptive et compatissante. Aussi, c'est dans les mêmes conditions que les premières, à quelques détails près, que je me suis rendue le coeur léger dans une chambre d'hôtel où régnait, en plus de son parfum enivrant qui flottait dans l'air, une obscurité digne de ce nom. Il était là, dans cette même pièce, à m'attendre comme nous l'avions convenu. Aussitôt, nous avons mis en pratique ce gage dont je vous ai touché un mot, vous savez, cette mise en jambe du bout des doigts...
    Je le désirais ardemment, j'avais une telle envie de goûter à nouveau ses lèvres, son corps et sa peau qu'il était évident que je ne pourrai me contenir très longtemps. C'est du moins ce que je croyais. Alors que le jeu prenait tout son sens sous nos lascives caresses, c'est à mon grand étonnement qu'il m'avoua, dans un fougueux baiser, que l'envie était si forte qu’il ne pouvait plus supporter ce qui lui semblait déjà du le domaine de l'insupportable ! Enfin je le retrouvai, lui et ses envies lubriques, son être et les folies grisantes qui en découlent, son corps enfin offert à mes caprices audacieux. Après une double attente, nous prenions à nouveau possession de nos convoitises sans autre restriction que l'obscurité imposée, et  une indisposition qui ne me permettait pas de jouir de son sexe en chacun des passages que je pouvais lui offrir. Nous ponctuâmes donc nos ébats, ô combien torrides, par une succession de sodomies plus qu'exaltantes. Mon anus lui était dédié avec toute l'envie qu'il pouvait y glisser. C'est avec volupté que j'accueillis son sexe dans mon orifice sûrement étroit un jour précédent. J'aimai le sentir s'y introduire doucement dans un premier temps, puis prendre possession de ce domaine si convoité dans une palette de rythmes aussi différents qu'envoûtants. Tantôt langoureux, tantôt bestial, son assaut rectal me fit jouir plus d'une fois. Ses mains kleptomanes volèrent toutes mes gourmandises. Sa bouche insatiable vint explorer chaque parcelle de ma peau, en apprit le grain, en dégusta la saveur. Je ne me lassais pas de ses caresses aussi délicates qu'insolentes, de ses baisers sensuellement amoureux, de son souffle posé sur ma féminité ruisselante. Chacune de ses tendresses est tatouée sur mon corps, chaque émotion est gravée dans mon âme, qui me rendent encore plus libertine...
    Je suis sûre que ces mots attisent vos envies naissantes, comme ce fut le cas avec mon amant mystérieux puisque nous décidâmes de ne plus garder le silence complet mais de joindre la parole au geste à des fins purement sexuelles. C'est sans complexe que nous ajoutâmes des mots crus à nos ébats pour le moins passionnés : Je lui avouai aimer sentir sa verge bien au fond de mon cul puisqu'elle ne pouvait se trouver ailleurs, avant qu'il ne me demande de boire son foutre puis d'en partager le goût si particulier. Je criai mon orgasme quand il prenait possession de la chienne que j'étais devenue pour lui.
    J'ignore pourquoi nos mots ne se limitèrent pas à des paroles obscènes entrecoupées de souffles courts. C'est presque naturellement que nous nous laissâmes aller à des propos qui tenaient plus de la confidence sur l'oreiller que du "suce-moi salope". Bien que ce soit un écart par rapport à nos conventions d'origine, je lui fis assez confiance pour le laisser me glisser des mots doux au creux de l'oreille, et même pour le suivre dans cette nouvelle voie qui levait un peu de son mystère.
    Pourvu que cela n’entâche notre correspondance.
    Parce que l'essentiel, pour lui et moi, est bien là. […]

    Oui, l’essentiel était là, le mystérieux mobile qui donnait à notre adultère ce double parfum d’interdit, et qui poussait Sarah à parler de moi à la troisième personne du singulier lorsqu’elle évoquait nos étreintes, comme si elle pouvait ainsi prendre une distance salvatrice. J’en étais à cette réflexion rétrospective lorsque je réalisai que mes pas m’avaient mené à la devanture d’une boite de strip-tease, Chochotte, située au trente-quatre rue Saint-André des Arts.

À suivre…

03 juin 2007

Lettre d’amour

Mars 2004. Autre hôtel, toujours Jeanne. Elle avait les cheveux assez courts, raides, auburn. Elle revenait des sports d’hiver, le visage halé, avec la marque des lunettes de ski comme un bandeau clair où étincelait le bleu de ses yeux. Je crois ne l’avoir jamais trouvée aussi belle que ce jour là. J’avais eu envie d’immortaliser quelques scènes, et j’ai posé la web cam reliée au PC sur le bureau dans la chambre de l’hôtel. Quelques mois plus tard, j’ai évoqué ce moment là lorsque que je lui ai écrit cela :

Te souviens-tu mon tendre amour, du jour où tu m'as demandé de t'attacher ? Tu voulais être dominée, soumise à mes caprices les plus extravagants. Tu me voulais sévère, inflexible, si loin de la tendresse habituelle de nos ébats amoureux. Ce rôle ne m'est pas familier, mais je me suis piqué au jeu. J'avais sous la main quelques accessoires faciles à pervertir, mon ceinturon, une bouteille de champagne, et je me suis composé le personnage du maître auquel on venait d'offrir une belle esclave. Je t'ai déshabillée, avec la lenteur calculée de celui qui ouvre un paquet cadeau, et qui jouit d'avance de découvrir une offrande bien connue mais dont il ne se lasse pas, la douceur de ta peau et ton parfum enivrant. Toi, tu me regardais avec tes grands yeux bleus, un sourire à peine esquissé au coin des lèvres, et j'ai du me retenir pour ne pas te serrer tendrement dans mes bras.

J'ai décidé de ne pas te déshabiller complètement, mais de te faire garder tes sous-vêtements, un délicieux petit ensemble de dentelle noire. Je t'ai ordonné de te retourner, pour que j'apprécie bien la marchandise dont j'allais jouir, et je t'ai lié les poignets dans le dos avec ma ceinture. Tu n'as pas pu réprimer ton sourire. Je t'ai ordonné de me sucer, et tu t'es exécutée de bonne grâce, à genoux sur le lit. Je vois encore tes lèvres fines coulisser sur la verge alors que mes mains extrayaient tes seins de leurs écrins de dentelle. Il me semble encore sentir la pression de ta bouche sur mon sexe, et au creux de ma main le poids de tes seins dont je torturais tendrement les tétons pointus.

J'ai gratifié d'un langoureux baiser la docile esclave que tu avais décidé d'être, et j'ai apaisé ta soif en offrant à tes lèvres avides mes doigts et ma langue mouillés de champagne. J'entends encore ton cri de surprise lorsque j'en ai versé un verre sur tes seins, tes gémissements de plaisir quand je les ai longuement malaxés, assis derrière toi, ma queue raide contre tes mains liées. Mais si je t'avais attachée, c'était pour mieux te donner la correction que tu appelais de tous tes voeux. Je t'ai couchée sur le ventre pour malaxer tes fesses, j'ai écarté ton string pour me repaître de la vue de ton intimité, et j'y ai versé un peu de champagne. Il t'inonda de partout, t'arracha des soupirs, et ma bouche gourmande pompa l'inondation pétillante.

Clac ! La surprise t'arracha un cri quand ma main s'abattit sur ta fesse droite, alors que mes lèvres câlines picoraient ta nuque pour faire diversion. Clac ! La gauche maintenant, et toujours ce petit cri. Tu ne t'y attendais donc pas ? Et clac ! À nouveau la droite ! Clac ! Encore la gauche ! Avec ce traitement, tes fesses prirent rapidement des couleurs, et il était grand temps de les rafraîchir. Une bonne rasade de champagne fit l'affaire, et je ne pus à nouveau résister au plaisir de laper les bulles sur tes fesses endolories. Cette alternance de douceurs et de sévérité eut tôt fait de te mettre dans tous tes états et tes petits cris de surprise se muèrent en longs soupirs d'un plaisir sans compromission, sous l'action conjuguée de mes doigts et de ma langue qui allaient et venaient dans tous tes orifices.

Bientôt la bouteille fût vide, ce qui la rendit paradoxalement bien plus utile. Cambrée au maximum, tu m'offrais sans pudeur le spectacle de ta vulve ruisselante de nectar, et elle accueillit le goulot de la bouteille que je vissai lentement dans ton sexe. Face à ce spectacle irrésistible, j'enjambai tes fesses qui pointaient en l'air, pour m'enfoncer à la verticale dans ton anus palpitant. Cette double pénétration te coupa le souffle, mais nous emporta rapidement vers une jouissance effrénée. Te souviens-tu mon amour combien tu as aimé ? Combien tu as aimé me donner carte blanche, te donner complètement, te livrer à mes fantaisies, puisque tu avais confiance en moi ?

Moi aussi j'aimerais vivre ces sensations là l'espace d'un moment, alors, pour nos retrouvailles nous inverserons les rôles. Je m'offrirai à toi sans réserve, et je te propose même un scénario comme cadre à ce fantasme, celui d'être le gigolo dont tu te paieras les services. Ton petit gigolo faute de pouvoir être ta petite pute à cause de ce que j'ai entre les jambes, un petit gigolo débutant, officiellement masseur, mais prêt à tout pour satisfaire ses clientes les plus exigeantes, et dont tu abuseras sans vergogne.

Tout d'abord, tu me paieras, histoire de donner le ton. Un petit passage sous la douche où tu inspecteras la marchandise d'un oeil critique, et puis le massage que je te procurerai avec application. Mon amateurisme n'échappera pas à ta sévérité, et ce ne sont pas mes éloges sur ta beauté plastique qui calmeront ton mécontentement, ni ta fureur qui ne tardera pas à éclater. Je te laisserai l'exprimer comme il te plaira, complètement soumis à tes désirs pervers, n'opposant qu'une fausse résistance pour t'exciter d'avantage. Inflexible, impitoyable, tu feras de moi tout ce que tu veux, tu pourras m'attacher fermement, me bander les yeux, me fesser brutalement, barbouiller mon visage de ta mouille pendant que je te laperai comme un chien, me déflorer l'anus avec le gode ceinture que tu viendras d'acquérir, ou me soumettre à d'inimaginables caprices. Mes "Non !" seront autant de "Oui !", mes "assez !" signifieront "plus fort !", toute ma virilité sera étouffée, réduite à mon seul phallus dressé, turgescent baromètre de mon plaisir, selon lequel tu pourras aller aussi loin que tu veux. Tu as carte blanche mon amour, montre moi ce dont tu es capable, je sais déjà la tendresse de notre étreinte à la fin de ce jeu.

Tout ce qui me reste du film de notre étreinte de ce jour là, ce sont quelques clichés, très tendres. J’ai détruit tout le reste pour ne garder que le principal, l’émotion.
En fin de compte, je n’aurai jamais été son gigolo servile.

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05 mars 2007

De l'ondinisme

Lorsque j'ai lu son annonce sur le forum Aventures d'auFeminin, je n'aurais jamais cru rencontrer Céline. Elle cherchait deux inconnus pour une première expérience de trio, en insistant sur le côté strictement sexuel de sa quête, à l'exclusion de tous sentiments. J'y ai répondu par une boutade sous le pseudonyme de lucky-luke: "desperados du sexe prêt à toutes les chevauchées sauvages, dégainera son six coups plus vite que son ombre, mais ne le déchargera pas sans avoir bien ajusté sa cible". Je ne m'attendais qu'au petit délire habituel entre habitués des plaisanteries en rase-mottes. Au lieu de cela, la belle a répondu avec un ton aussi badin que déterminé. Après quelques échanges, j'ai compris qu'elle était sérieuse, sans pour autant manquer d'humour, et j'ai contacté Yann avec lequel je n'avais eu que quelques échanges virtuels.

Jeune trentenaire, journaliste, récemment divorcé, il était en pleine tourmente sexuelle et existentielle. Adepte de tantrisme et de rencontres éphémères, il semblait jouir auprès des femmes d'un certain succès et j'avais flairé en lui le partenaire de débauche idéal. Je l'ai immédiatement branché sur l'annonce de Céline. Il a aussitôt mis en branle tout son arsenal de séduction. Le lendemain, l'animal avait les photos de la belle en lingerie fine, ainsi que son numéro de portable. Pour éviter toute fausse note, Yann et moi avions convenu d'une rencontre préalable. Dès que je le vis arriver dans le café où nous nous étions donnés rendez-vous, je sus que c'était lui. Casque à la main, pantalon de cuir et gueule d'amour, il m'avoua aussitôt que notre rencontre le soulageait puisqu'il craignait de tomber sur le gros vicelard rompu à toutes les dépravations. Il s'avéra qu'avec un seul trio féminin à son actif, ce bourreau des cœurs avait alors bien plus d'expérience que moi ! Réciproquement rassurés sur notre hétérosexualité commune, nous organisâmes un rendez-vous avec la belle dès la semaine suivante, dans un café parisien. Si le feeling était toujours au rendez-vous, nous passerions toute la journée ensemble dans un charmant hôtel voisin. Au programme: sexe, champagne et petits fours.

Le jour J, Yann avait un bouquet de roses à la main. Il embrassa Céline langoureusement. Le séducteur patenté avait visiblement poussé son art bien plus loin que je ne l'avais imaginé. C'est ainsi que je connus Céline, une charmante mère de famille en pleine crise de la trentaine. Elle était encore mariée à cette époque, au sein d'un couple qui battait de l'aile sous l'alibi de la liberté. Elle qui avait proclamé le désir d'une sexualité sans sentiments amoureux - et pour cause -, elle semblait ravie de l'effusion de tendresse que lui prodiguait Yann. Moi, je ne lui fis que les 4 bises parisiennes d'usage entre bons amis. Le ton était donné: je serai le troisième. Yann et moi étions au goût de Céline, elle se sentait bien avec nous. Le mari de Céline appela son épouse pour s'assurer que tout se passait bien. Elle le rassura brièvement. L'intrusion du mari me donna envie de tout arrêter, par pitié pour lui. Enfin, ce fut un sentiment fugitif: Céline m'excitait déjà. Nous ne nous éternisâmes pas dans le café.

Dès que nous arrivâmes dans la chambre, Céline embrassa à nouveau Yann. Je me mis derrière elle pour la caresser, elle m'embrassa à mon tour sans perdre le contact avec Yann, et nous nous déshabillâmes mutuellement. Petite rousse aux cheveux courts et au corps agréable, Céline se révéla être d'une sensualité affolante. De caresses en tête à queue, elle ne tarda pas à se retrouver à quatre pattes sur le lit, Yann derrière, moi devant. Il lui introduisit doucement son imposante membrure dans la chatte pendant qu'elle engouffrait mon phallus avec gourmandise. Yann la besognait lentement, tout en maîtrise et techniques respiratoires, et Céline me répercutait les coups de reins qu'elle recevait avec un plaisir communicatif. Je dois avouer que ce fut probablement une des meilleures fellations qu'on ne m'ait jamais faites. Sa technique était si affûtée, sa gorge si profonde, que je me tortillais en tous sens en gémissant, tant et si bien que je ne tardai pas à lâcher ma semence dans sa bouche avec un râle extatique. "C'est si bon que ça ?", me demanda Yann en me lançant une poignée de main virile. "T'imagines pas!", répondis-je en tapant dans sa main comme deux complices du neuf-trois pendant que Céline pompait mes dernières gouttes de jus, visiblement ravie de nos commentaires élogieux. Un peu plus tard, il ressentit à son tour la raison de mon émoi. Je garde de ce moment de fraternité masculine autour de la femme aimée un souvenir impérissable.

Pour une femme gourmande et sensuelle, le trio masculin offre toujours au moins un phallus fonctionnel, ce qui lui permet de surfer entre des plaisirs variés. Lorsque les deux hommes sont vaillants, on peut alors aborder le grand classique auquel elle rêvait de goutter. J'étais allongé sur le dos lorsqu'elle se mit à califourchon sur mon ventre pour s'empaler sur ma verge dressée. Loin du galop frénétique, nous entamâmes un petit trot qui la faisait frétiller du cul, appel insistant aux ardeurs attendues. Imaginatif, Yann la dilata au vibro. Ce fut pour moi une nouvelle expérience inoubliable: Ressentir les vibrations du gode sur mon sexe au travers de la chair féminine dilatée, mariait les sensations de la pénétration et celles jusqu'alors inconnues de la vibration, sans parler de la troublante excitation cérébrale de savoir Céline prise de toute part, ni de celle non moins troublante d'être indirectement branlé par un homme... Paradoxalement, lorsque Yann la sodomisa, le plaisir fût pour moi moins vif. A part le fait d'être complètement écrasé, je ne le sentit pas directement s'introduire en elle, mais je sus aux râles de Céline qu'il la prenait par derrière, jusqu'à l'orgasme déchirant qui ne tarda pas à la submerger.

Je ne me souviens plus de tous nos assauts, de toutes nos jouissances, mais je garde le souvenir, malgré le but avoué et atteint d'une sexualité débridée, du béguin naissant de Céline pour Yann. Lovée dans les bras de Yann, lui et moi caressions de concert le dos de Céline, de la nuque à la croupe.

- Ferme les yeux! lui dis-je, et dis-nous si tu reconnais nos mains ?
- C'est évident, répondit-elle. Il y en a un qui me caresse avec amour !

medium_Champagne.jpgYann m'adressa un rictus craintif, aussi expressif que s'il m'avait dit à haute voix "Aie! Aie! Aie! Où est-ce que je me suis embarqué". Peut-être le fit-il dans le seul but d'atténuer la violence de la remarque de Céline à mon égard. C'est pourtant moi qu'elle  choisit de chevaucher une dernière fois. C'était la fin de l'après midi, le soleil se couchait, Yann se douchait, Céline me touchait, je ne sais pas trop comment cette diablesse était parvenue à me faire bander une fois de plus, mais après avoir joui trois ou quatre fois, je savais qu'il me faudrait un intense plaisir pour éjaculer mes dernières gouttes de sperme; Un plaisir qui confine à la douleur. Elle me chevaucha encore une fois, mais une chevauchée sauvage, un triple galop, moi sur le dos, elle sur les pieds, accroupie, son équilibre maintenu par ma queue dans sa chatte. Je jetai toute mon énergie dans cette ultime cavalcade. Je lui assenais de véritables coups de boutoir qu'elle accueillait avec entrain, sans rien dire, en me fixant d'un regard halluciné. Soudain, elle m'inonda le ventre d'un liquide chaud et abondant en souriant béatement. De quoi remplir un verre et rendre le lit définitivement hors d'usage. Le plaisir avait été tel qu'elle avait du perdre le contrôle de ses sphincters, pensai-je alors, assez fier d'avoir été l'auteur d'une jouissance aussi dévastatrice, et plutôt amusé par cette séance d'ondinisme impromptue, qui m'inspirait d'autant moins de dégoût que je ne sentais aucune odeur d'urine. C'est en racontant cette anecdote quelques années plus tard qu'on m'expliqua que j'avais vraisemblablement déclenché l'éjaculation d'une femme fontaine.

Je ne suis pourtant pas convaincu par cette explication à la lumière de la seule véritable éjaculation féminine dont j'ai été l'artisan qui se révéla être un liquide blanchâtre plus proche du sperme que de l'urine. J'ai revu Céline quelques années plus tard, à l'occasion d'un dîner mémorable. Nous avons brièvement évoqué cette expérience, et je lui ai posé la question. Elle-même fût incapable de me répondre: Cette expérience fut pour elle unique, et demeure totalement incompréhensible. De là à parler d'hermétisme...

25 février 2007

Le gage (2)

Lorsque notre voiture est arrivée au niveau du jeune motard, il s'était déjà avancé entre les voitures, sûr de son fait. Habitué des lieux, il avait sans doute croisé le regard de Sylvie, et y avait lu du désir. J'ai baissé la vitre. Le regard du jeune homme a papillonné sur le visage de Sylvie avant de se poser sur son échancrure.

- Bonsoir, j'ai de la chance ce soir, mademoiselle est vraiment jolie. Je peux vous aider ?
- Bonsoir. On cherche juste une petite exhibition aux abords du bois. Rien de plus. Ca t'intéresse ?
- Oui! Bien sûr! Je vous suis en moto ?
- Ca marche, mais on va voir un autre homme d'abord.

J'ai redémarré pour avancer vers l'homme aux lunettes rondes. Il nous avait probablement vu discuter avec le jeune motard qui nous suivait déjà, et il a semblé à la fois surpris et heureux de voir le grand sourire de Sylvie lorsque notre voiture s'est arrêtée à son niveau.

- Bonsoir, nous a-t-il dit timidement.
- Bonsoir, vous venez souvent dans cette rue ?
- Heu... c'est à dire que... non... c'est la première fois.
- Et ça vous dirait de nous regarder faire l'amour dans la voiture ?
- Heu... oui!
- On va dans le bois. Vous nous suivez ?
- D'accord... Je prends ma voiture. Je suis garé juste là.

Sylvie l'a regardé monter dans sa voiture, en riant de sa timidité, et elle s'est tournée vers moi pour me faire un langoureux baiser. Sa langue a glissé entre mes lèvres, a enlacé ma langue, a fouillé ma bouche passionnément, puis, lentement, ses lèvres se sont détachées des miennes, et elle a plongé dans mes yeux un regard malicieux.

medium_phares.jpg- Ils te plaisent ?
- Oui.
- Tu as envie d'eux ?
- Non, j'ai envie de toi !
- Ca te plait qu'ils nous regardent ?
- Oui, ça me plait.
- Et qu'ils se branlent ?
- Ça, ça m'excite !
- Tu as envie qu'ils te touchent ?
- Je ne sais pas.
- Et de les toucher ?
- Peut-être.
- Et tu veux que je te prenne comment ?
- Fort ! On y va ?

Ces derniers mots m'ont fait bander plus que tout. Sylvie n'était plus la jeune femme craintive qui suit son amant dans ses fantasmes, mais une maîtresse volontaire, prête à assumer la position souveraine de reine de la fête, et peut être même prendre les choses en main.

Nous sommes enfoncés dans le bois ténébreux, où nous avons trouvé une rue calme un peu à l'écart du ballet des voitures autours des travestis qui officiaient à une centaine de mètres de là. A peine avais-je coupé le moteur, que les lèvres de Sylvie se sont posées sur les miennes, comme si, intimidée par la situation, elle voulait se réfugier dans l'action. Nos deux voyeurs étaient à la portière, du côté de Sylvie. Ma main gauche a glissé entre ses cuisses, elle a frôlé ses bas jusqu'à la frontière de la dentelle sur sa peau nue, et elle a remonté sa jupe pour livrer ses cuisses à leurs regards égrillards.

"Il fait chaud, tu ne trouves pas ?" ai-je dit dans un murmure. Sylvie ne m'a pas répondu. Sa bouche avide a glissé le long de mon torse, en direction de mon sexe dur qu'elle a malaxé à travers mon jean. Enfin, elle a fait glisser ma braguette et ma verge raide de désir en est sortie comme un diable de sa boite. Sylvie a lâché un soupir de contentement en prenant mon sexe entre ses doigts, à moins que ce soit le courant d'air frais provenant de la vitre que je venais d'entrouvrir de son côté. Presque rien. Un ou deux centimètres seulement, vers lesquels ses reins se cambraient, comme pour rencontrer le souffle chaud des deux hommes qui se pressaient au carreau. Sylvie m'a pris dans sa bouche et ma main a continué de remonter entre ses cuisses, jusqu'à sa chatte épilée. Elle ne portait pas de culotte ce soir là. J'ai posé ma main droite sur sa tête qui montait et descendait au rythme de la magistrale fellation qu'elle m'administrait. Mes doigts ont caressé ses cheveux, sa nuque, son dos jusqu'à ses reins cambrés, et ont saisi le tissu de sa courte jupe. J'ai tiré dessus très lentement. Peu à peu, j'ai retroussé sa jupe, j'ai livré son sexe lisse à leur regard lubrique. J'ai continué, jusqu'au bout, jusqu'à ce qu'ils voient bien son petit trou, et de deux doigts, j'ai écarté sa vulve pour leur exhiber son clitoris, avant de le masturber doucement.

Malgré la fenêtre entrouverte, nous avions de plus en plus chaud. Avec notre respiration haletante, de la buée s'était formée sur les vitres et nos deux voyeurs devaient nous regarder à travers la petite ouverture de la fenêtre pour voir quelque chose. J'ai décidé de changer de position et je me suis mis à genoux sur le siège, ce qui a obligé Sylvie à se reculer jusqu'à coller ses fesses nues à la vitre. Ah! Se sont écriés les deux hommes qui ont vu d'un seul coup un cul somptueux plaqué contre le carreau. Sylvie a relâché mon sexe un moment pour regarder derrière elle, et elle n'a pas pu se retenir de rire en voyant le motard caresser, et même lécher la vitre qui les séparait du paradis sensuel qu'elle exhibait. Coquine, elle s'est cambrée au maximum pour plaquer sa vulve toute mouillée contre la vitre. Elle a laissé sur le carreau une traînée baveuse comme celle d'un escargot. Le jeune homme à sortit sa queue et l'a plaquée de l'autre côté de la vitre. Il a suivi la traînée à la trace de la pointe du gland.

D'un seul coup, Sylvie s'est retournée pour leur faire face. De mes mains tremblantes d'émotion, j'ai commencé à malaxer ses seins déshabillés de dentelle dans son soutien gorge pigeonnant. "Prends-moi !" M'a-t-elle alors ordonné, assez fort pour que les deux hommes l'entendent. J'ai lentement glissé mon sexe dans sa chatte brûlante. Le plus jeune des deux tenait sa queue à la main, raide comme un cierge de pâque. Il se masturbait, la pointe de son gland tout contre la vitre, là où Sylvie avait laissé le plus de traces de mouille. L'autre, le timide à lunettes, était plus en retrait. Il regardait la scène en souriant. Dans son pantalon déformé, on devinait un sexe monumental. Sylvie était déchaînée. Elle a d'abord fait glisser la pointe de sa langue sur sa lèvre supérieure. C'est d'une sensualité affolante, et elle le sait. Et puis, en plantant bien son regard dans les yeux du jeune homme, elle a approché sa bouche entrouverte de la vitre, à quelques millimètres de sa queue de l'autre côté, et elle s'est mise à lécher les traces de sa propre mouille sur le carreau. Ça nous a tellement excités que le résultat ne s'est pas fait attendre: Il a éjaculé sur la vitre de longs jets de sperme gluant, au moment même où j'ai joui en elle. "Oh Oui!" a-t-elle crié dans la voiture, elle aussi surprise par l'orgasme. Pendant que mon sexe encore dur allait et venait entre ses reins moelleux, le jeune homme a barbouillé la vitre comme s'il étalait son sperme sur le visage ravagé de plaisir de la belle Sylvie. Ravi, il est parti pendant que nous essayions de reprendre nos souffles dans la voiture surchauffée.

- Ouvre s'il te plait, m'a-t-elle demandé doucement
- De quel côté ?
- Celui-là !

      
Sylvie m'avait désigné la vitre barbouillée de sperme à travers laquelle on ne distinguait plus grand chose, sinon la présence trouble de l'homme timide en costume. J'ai descendu la vitre complètement. Notre voyeur ne disait rien, il nous regardait en souriant, sans oser s'approcher. Son pantalon était si déformé qu'il semblait avoir des balles de tennis dans sa poche. J'ai senti Sylvie à la fois curieuse, et rassurée par sa timidité. Approche, lui ai-je dit gentiment. Il a obéi sans rien dire. Ses hanches ont bientôt été au niveau de la vitre ouverte. Sylvie n'avait qu'à tendre la main pour le toucher. Elle voulait voir. Elle en avait envie. Elle hésitait. Ma main s'est égaré sur son sein, l'a extrait de son écrin de dentelle, et l'a pris dans ma main. J'ai fait rouler son téton entre le pouce et l'index. Elle a tressailli. Lui aussi. "Montre !" A-t-elle alors dit d'une petite voix mal assurée. L'homme timide a rougit, puis d'une main tremblante d'excitation, il a ouvert la ceinture de son pantalon. Il a écarté les cuisses pour que son pantalon ne tombe pas dans le caniveau. Il a défait le bouton, et il a fait glisser la fermeture éclair. Le pantalon est resté en place. Il était suspendu à la bosse qui le déformait. Et puis il est enfin tombé.

Sylvie avait beau s'y attendre, elle n'a pas pu retenir un cri de surprise. Sous ses yeux écarquillés se dressait un membre monstrueux. Long comme un pied, large, épais, au gland pourpre rutilant. A sa base pendait une paire de couilles chevalines.

- Je suis trop gros, a-t-il balbutié, je fais peur aux femmes, mais ce soir, j'ai vraiment trop envie... de... de...
- De jouir ? a répondu Sylvie émue par cet aveu.

Alors, comme dans un rêve, elle a approché sa main tremblante de l'énorme phallus. Elle l'a frôlé doucement. Impossible d'en faire le tour d'une seule main. Sa peau était douce, comme celle d'un petit chat tout chaud qu'elle caresserait doucement. Voir Sylvie toucher cet homme m'a follement excité. Toujours derrière elle, mon sexe avait repris sa vigueur. J'ai approché ma main de sa chatte. Elle gouttait sur mes doigts. C'était un mélange de mon sperme et de sa mouille qui coulait, qui ruisselait, qui inondait ma main et ma queue juste en dessous. Mes doigts ont glissé dans son sexe. Un, et puis deux, et enfin trois qui l'ont pénétré doucement, qui ont massé tendrement son vagin incandescent. Le bout de mes doigts s'est attardé sur son point G, cette petite zone parcheminée au coeur de son plaisir. J'y ai appliqué un massage circulaire qui l'a fait gémir. J'ai senti qu'elle n'était pas loin de la jouissance, à son petit trou qui palpitait tout contre mon gland lubrifié par sa mouille. Sylvie avait cessé de caresser timidement le sexe phénoménal dressé devant elle. Elle le branlait furieusement, à deux mains pour pouvoir en faire le tour. Elle a frotté le gland turgescent sur ses seins à moitié sortis de son soutien gorge. L'homme timide a avancé une main timorée. Il a touché la peau de Sylvie, à l'épaule frissonnante. Ses doigts la frôlaient à peine. Ils sont descendus imperceptiblement, plus bas. Les halètements de Sylvie emplissaient tout l'espace de la voiture. Tout n'était plus que plaisir, imminence de jouissance. Au moment où ses doigts ont atteint son tétin tumescent, d'un coup de rein, elle s'est empalée sur ma queue. Elle s'est enfoncée mon dard dans l'anus alors que me doigts se crispaient dans sa chatte. L'homme et moi l'avons inondée en même temps. Mon sperme entre ses fesses, le sien entre ses seins, et les râles de nos orgasmes se sont mélangés dans la nuit noire.