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21 janvier 2008

Mission libertine - X

005d0482d3f7d25878689b1d8fa101ca.jpg    La nuit n’est plus ce qu’elle était. En moins d’un siècle, l’obscurité, l’effrayante obscurité qui terrorisait les enfants s’est retranchée à l’ombre des ampoules blafardes. La nuit sauvage qui ne se laissait pénétrer que par les plus audacieux lorsqu’elle était bien lunée, n’est plus que la vieille compagne des noctambules, une nuit domestique, parfois putassière quand elle se farde de néons multicolores. Une nuit qui se donne à tout le monde. L’obscurité  est pourchassée partout où elle se cache, l’ombre est cernée de toutes parts, jusqu’à sa part de mystère qui lui donne sa substance. On veut tout éclairer alors tout est vu, au risque de ne plus rien distinguer. Même l’aventure est balisée de photos, jalonnée de contrôles téléphoniques, bardée de procédures épistolaires. Aseptisée. Ainsi l’inconnu est livré aux factures, au kilométrage des voitures, aux mouchards sur disque dur. Disséqué au grand jour. Et tout finit par être su à défaut d’être compris.

    Ce jour là, il faisait nuit. Il faisait nuit dans la chambre d’hôtel que j’avais réservée sous un faux nom, une nuit noire en plein après midi après avoir fichu dehors un soleil de Juillet. Il cognait aux volets métalliques bien fermés, s’immisçait dans les jalousies, chauffait les rideaux hermétiquement clos par des épingles à nourrice, mais laissait la chambre où j’attendais dans une obscurité totale. Ou presque. Mes yeux avaient fini par s’habituer à la noirceur ambiante, et dans l’écran de la télévision éteinte, je distinguais le reflet d’un rai de lumière traîtresse sous la porte d’entrée de la chambre, qui donnait sur un corridor éclairé au rythme des allées et venues des locataires. Assis à la tête du lit, je sentais la température monter dans la chambre non climatisée avant même la venue de l’inconnue.

    Soudain on pousse la porte et je vois un instant se découper une ombre dans le reflet de l’écran, avant que la porte ne soit aussitôt refermée. Je ne pourrais dire qui, d’un homme ou d’une femme, vient d’entrer. Il me semble entendre un souffle, quelques pas hésitants, et une vague silhouette traverse la chambre à tâtons, pour s’immobiliser au pied du lit. J’attends quelques secondes avant de me lever, et d’avancer vers elle tout aussi silencieusement. Je m’arrête juste à côté, assez prêt pour entendre sa respiration s’affoler, et frôler ses cheveux mi-longs en tendant la main. Le bout de mes doigts effleurent sa nuque, glissent sur son épaule dénudée jusqu’au chandail échancré, et mes lèvres embrassent son visage, au hasard, alors que ses mains découvrent mon corps, mes bras d’abord, mes épaules et puis mes flancs qu’elle attire vers elle à son tour, jusqu’à ce que nos bouches se trouvent enfin. Et c’est sans dire un mot que nos langues expriment tout le désir que nous contenions l’un pour l’autre.
    D’un geste ferme, je la fais pivoter face au lit. Mes mains fébriles caressent ses seins lourds de promesses au travers de son chandail, les malaxent même, tandis que je me frotte contre sa croupe, autant pour mon plaisir que pour lui faire sentir une érection à la hauteur de mes intentions. Par derrière, ses mains agrippent mes fesses pour augmenter la friction. Le chandail est vite enlevé, le soutien-gorge arraché. En la courbant sur le lit, je sens ses seins peser comme des fruits mûrs dans la paume de mes mains. Je m’agenouille derrière elle tout en abaissant son jean à ses chevilles pour mordiller ses fesses pleines, tel un chiot affamé. Mes vêtements rejoignent les siens en désordre sur la moquette. En quelques minutes, la température est montée de plusieurs crans, au sens propre comme au figuré. Alors je me désaltère à elle, à la salive de sa bouche, à celle que je laisse sur ses tétins en les faisant gonfler entre mes dents, à la liqueur de sa chatte, lisse et onctueuse, après avoir fait rouler son clitoris entre mes lèvres. Je crois bien l’avoir fait jouir à force de m’abreuver à son puits. J’ai si soif que je ne la lâche pas pendant qu’elle me malaxe les couilles d’une main au travers de mon slip, et que de l’autre fourrée sous le tissus élastique, elle branle furieusement ma verge raide  avant de me prendre en bouche. Je ne m’y enfonce pas, non, j’y suis happé, absorbé dans la touffeur de son entre cuisse, dans la moiteur de sa bouche avide, mes doigts, ma langue, ma bite, tout glisse dans ses muqueuses humides, au point que j’ai l’impression d’y fondre comme un sucre. Tout au bout de l’étreinte, je ne lâche qu’une giclée de foutre entre ses seins. La première.

    Trempés de sueur, de cyprine et de sperme, nos corps battus par de vagues draps soulevés par le souffle du plaisir, arrimés l’un à l’autre au milieu du lit radeau dans la nuit silencieuse, on pouvait tout de même entendre le monde terre à terre gronder au loin, dehors. Nous, nous glissions l’un sur l’autre comme deux lutteurs huileux, sans vaincu ni vainqueur, à l’image de notre utopie libertine : ni vain cœur, ni vain cul.

    Dès que j’ai repris un peu de force, c’est tout de même elle qui a prit le dessus et les choses en main, si j’ose dire, puisque c’est entre ses cuisses orageuses qu’elle engouffre mon phallus et sa pèlerine de latex. Elle me chevauche aussitôt, au triple galop, mes hanches coincées dans l’étau de ses cuisses, ses mains agrippées à mes épaules, imprimant elle-même le rythme d’un furieux va-et-vient, non pas de haut en bas mais d’avant en arrière et de droite et à gauche. Ma queue essorée comme dans le tambour d’une machine à laver me procure de violentes sensations dont je suis néanmoins incapable de jouir. Elle s’arrête tout à coup, les cuisses crispées sur mes flancs, la respiration bloquée pour réprimer un gémissement guttural, et elle s’effondre sur ma poitrine en sueur. Pas question de la laisser reprendre son souffle ! Je me dégage de son corps haletant pour la prendre par derrière, en levrette, son cul tendu vers ma grenade dégoupillée, et le haut de son corps gisant sur les draps comme celui d’un pantin désarticulé. Je plante mon dard sans égard dans sa vulve molle, et j’assène autant de claques sonores que de coups de reins sauvages à ses hanches rondes, ahanant au dessus d’elle comme un jockey monte une pouliche à Longchamp. Je ne sais pas lequel de nous deux est arrivé le premier à l’orgasme fulgurant.
    Chaleur étouffante, torpeur envahissante, sueur dégoulinante, mais l’envie toujours présente, comme si l’inconfort et le silence abondaient à la débauche qui se fait plus salace à l’orée de sa croupe. Elle invite ma bouche et ma langue. Enfoncer mon visage dans sa raie mouillée pour lui laper l’anus m’apporte une fraîcheur inattendue, et les lobes de ses fesses comme un subtil massage de la face. J’y mets un doigt aussi, et puis deux qui coulissent dans son orifice anal apparemment plus habitué à recevoir un hommage que je ne suis à le donner. Mais je ne me fais pas prier. Mon gland à l’entrée du petit trou, je n’ai qu’à le pousser pour qu’il l’ouvre, qu’il s’y enfonce, qu’il le creuse, qu’il s’épanouisse dans ce terrain, et à chaque fois que je fais mine de le retirer, il s’accroche et pénètre son trou plus profondément encore : chaque coup de mes reins m’enracine aux siens. Son cul ne relâche ma verge qu’exsangue, à bout de frissons et de foutre.

    Quand nous eûmes repris nos souffles, peau contre peau, l’inconnue fouilla dans son sac à main laissé au bord du lit. Elle en sortit un téléphone portable sur lequel elle écrivit un message, et elle me tendit l’appareil pour me faire lire : «  Je peux vous poser une question ? ».
    Malgré tous nos efforts pour que nous ne connaissions ni nos voix ni nos visages, elle entendit mon éclat de rire et j’avais vu son profil à la lueur du portable. Je lui répondis de la même manière, sur son propre téléphone avant de le lui rendre, et entamer avec elle un curieux dialogue écrit, comme sur une messagerie alors que nous étions encore côte à côte:
- Oui.
- Nous n’avions pas prévu de protocole pour aller à la salle de bain.
- Allez-y la première.
- Lorsque vous en sortirez à votre tour, je serai partie. Merci. Pour tout.
- Tout le plaisir fut pour moi, Sarah.
- Non, certainement pas !

    Je n’ai pas connu Sarah ce jour là : elle était restée dans la nuit, une nuit d’encre silencieuse pour que nos mots restent couchés. C’était pourtant notre premier rendez-vous clandestin.

À suivre…

05 juin 2007

Traitement de choc

medium_infirmiere.jpgJ’ai chaud et je grelotte. Etendu entre des draps trempés, courbaturé par la fièvre, je somnole depuis des heures sans vraiment trouver le sommeil. Je viens d’être admis au service des maladies tropicales de l’hôpital. Crise de palu, Halfan en intraveineuse. Quitte à être sérieusement malade, c’est bien le palu. Ce n’est pas contagieux, il n’y a pas de séquelles quand c’est soigné à temps, et ça fait baroudeur. Définitivement plus sexy que la fièvre jaune. On frappe à la porte, trois petits coups qui résonnent comme le tocsin dans mon crâne douloureux. J’émerge juste assez de ma torpeur pour bredouiller un « Entrez » bien tardif, car déjà la fine silhouette d’une infirmière s’approche de moi dans la pénombre de la chambre. Mince, les cheveux noirs mi-longs, les yeux clairs, son uniforme blanc et court dévoile des jambes dont la finesse est rehaussée par des escarpins à talons hauts qui ne semblent pas très appropriées pour arpenter les couloirs d’un hôpital. Je ne reconnais décidément pas la matrone bourrue à laquelle j’avais eu à faire jusqu’à présent, et lorsqu’elle pose délicatement sa main sur mon front, je tente de me présenter aussi bien que la situation me le permet.

- Bonjour… moi c’est Vagant… mais vous le savez sans doute… c’est sur mon dossier… et vous ?
- Eva. Mais vous êtes brûlant. Retournez-vous, je vais prendre votre température.
- Mais… pas dans la bouche aujourd’hui ?
- Non, il ne nous reste plus que des thermomètres anaux. Détendez-vous…

Ses mains fines baissent la culotte de mon pyjama, dévoilent mon pauvre postérieur livré à ses mains douces qui écartent les lobes charnus avant d’y glisser le thermomètre. Curieusement, elle semble avoir du mal à le poser correctement car elle doit s’y reprendre à plusieurs fois, le fait entrer et sortir tout en flattant doucement mes fesses de la paume de la main, en disant d’une voix suave « détendez–vous… ça ne fera pas mal… détendez-vous » Je me détends, et me soumet de bonne grâce à ces va-et-vient, de plus en plus amples et profonds, qui risquent fort de faire grimper en flèche ma température. Son autre main qui s’est glissée entre mes cuisses n’arrange rien à l’affaire. « Voulez vous écarter les cuisses, il me semble que vous avez des ganglions » Je m’exécute, un peu gêné à l’idée qu’elle découvre l’excitation que sa prise de température a provoquée, et j’offre mon entrejambe à ses palpations thérapeutiques. « Vous êtes sûre que ce sont les ganglions ? » Dis-je dans un souffle alors qu’elle me masse doucement les testicules. Elle ôte alors le thermomètre et s’exclame « 39.5 ! Je dois vous faire un examen approfondi ! » Joignant aussitôt le geste à la parole elle glisse prestement sa main sous mon ventre pour empoigner mon phallus.

- C’est bien ce qui me semblait, vous êtes atteint d’une violente crise d’érection fébrile. Retournez-vous que je vois ça d’un peu plus prêt !
- Oui mais le thermomètre me dérange en peu...
- Ce n’est plus le thermomètre cher Monsieur !

Je me retourne donc, pendant qu’elle poursuit sans vergogne ses attouchements qui ne me semblent plus très médicaux, livrant maintenant mon érection fébrile à son examen attentif. « Hummmm… vous êtes bien atteint » dit-elle avec la joie du médecin sûr de son diagnostic, le refoulement en moins, avant de faire glisser son doigt le long de mon sexe tout en énumérant les symptômes dont je suis supposé souffrir. « Gonflement des tissus… dilatation de la verge… gland rouge et turgescent… au bout duquel pointe une petite goutte translucide »  Elle cueille la goutte au bout d’un doigt et le porte à ses lèvres, comme ces médecins du 17ème siècle qui n’hésitaient pas à goûter les sécrétions de leur patient, mais sans leur jeter pour autant des regards lubriques. « Liqueur séminale de première qualité !» s’exclame Eva en ouvrant sa blouse sur des dessous qui ne cachent rien. « Il vous faut un traitement de choc cher Monsieur ! »

J’ai beau ne plus avoir tous mes esprits, je crois savoir où elle veut en venir et je me prête bien volontiers à son traitement de choc, qui commence par la vue de son corps de liane, à la féminité exaltée par un ensemble de dentelle pourpre assorti à la croix rouge de son couvre chef, le dernier attribut de sa fonction puisque sa blouse vient de glisser à ses pieds dans un bruissement délicieux. Sans perdre une once de son sérieux uniquement trahi par son regard brillant, elle monte sur mon lit, enjambe mon visage et écarte sous mes yeux ébahis sa vulve épilée. « Il faut combattre le feu par le feu » dit-elle dans un accès de lyrisme hospitalier « Vous allez absorber une bonne rasade de liqueur féminine pendant que je vais soigner votre turgescence. Allez-y, sucez bien la petite pilule rouge, sans la croquer, et lapez tout ce que vous pouvez, ouiiiiiii, comme çaaaaaa, c’est trèèèèèès bien… continuez… ne vous arrêtez surtout paaaaaaas… »

Comme un bon malade, j’obéis aux injonctions de l’infirmière et suce vigoureusement sa petite pilule qui ne fond ni dans la main ni dans la bouche, bien au contraire, avant de laper à la source sa liqueur qui inonde mon visage. Par goût de ce traitement plus que par le seul désir de guérir, je m’y astreins scrupuleusement bien que les directives d’Eva se soient depuis longtemps transformées en une succession d’onomatopées satisfaites et étouffées par mon sexe. Car telle est la seconde partie du traitement, une vigoureuse masturbation doublée d’une fellation brûlante. A vrai dire, au lieu de me guérir, j’ai l’impression de lui avoir communiqué ma fièvre, et pour en avoir le cœur net, je saisis le thermomètre laissé sur ma tablette et je l’enfonce dans son anus palpitant. Je vois alors la colonne de mercure dépasser une à une toutes les graduations, atteindre les limites ultimes du tube, et j’éjacule dans sa bouche ma lave brûlante…

« Température ! » J’ai à peine ouvert les yeux que l’aide-soignante ventrue s’est jetée sur mon lit et a écarté les draps sans autre forme de procès, avant de me juger d’un regard outré : « Mr Vagant, à votre âge, et dans un lit d’hôpital ! Vous n’avez pas honte ! »

25 janvier 2007

Le bonheur était dans le pré

Septembre 2002. J'étais arrivé vers midi à l'aéroport de Genève où j'avais rendez-vous avec Jeanne, pour la toute première fois. Nous nous étions dit que nous jouerions à l'auto-stoppeur, mais Jeanne n'a jamais respecté mes scenarii. Il faut dire qu'à l'époque, ils étaient moins précis. Elle m'a retrouvé dans le hall de l'aéroport où nous nous sommes enlacés. Pour me souvenir de ses bras autours de moi ce jour là, je n'ai qu'à fermer les yeux. Nous sommes montés dans sa voiture et nous sommes partis dans la montagne, du côté d'Annecy. Elle y avait repéré un pré qui surplombait une petite route peu fréquentée, et qui lui semblait idéal pour un pique-nique éventuellement coquin. En moins d'une heure de route, sage, avec virages, mais sans dérapages, nous y étions. Je n'étais pas son premier amant, mais c'était là sa première rencontre internet, et elle était un peu intimidée, ce qui, comme le rire, s'avéra communicatif. Elle étala une couverture sur l'herbe verte, et nous nous y étendîmes. A partir de là, mes souvenirs sont plus flous. Impossible de savoir si nous avons échangé un premier baiser avant, pendant, ou après la première bouchée. Tout ce dont je me souviens, c'est de l'avoir déshabillée au milieu des victuailles. Je l'ai croquée comme un fruit mûr. Les tétons de ses seins blancs brillaient de ma salive sous le soleil radieux. Moi aussi je me suis retrouvé tout nu. Entre ses cuisses, je me suis mis à l'abri des rayons du soleil, et j'ai léché son miel alors qu'elle engouffrait mon dard. Elle pompait assidûment ma queue dressée, gorgée de sève, lorsque nous avons entendu un bruit, en provenance de la route, à quelques mètres en contrebas. Deux cyclistes montaient péniblement la côte:


- Ah qu'est-ce qu'elle est dure, s'exclama le premier !medium_crw_0023_1_.jpg
- Dure, et puis longue aussi rétorqua le deuxième !

Je ne sais pas trop comment nous sommes parvenus à ne pas éclater de rire. La peur d'être surpris, sans doute. Les cyclistes sont passés péniblement et nous avons repris nos ébats. Nous les avons repris maintes et maintes fois en différentes occasions. La dernière fois, c'était en Août dans une bête chambre d'hôtel. Ce n'est plus comme avant. La vie l'a changée. Pas moi. Et puis la passion, ce n'est pas fait pour durer. Selon Beigbeder, l'amour même ne dure que 3 ans.