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26 février 2007

Alter Ego (4)

medium_orsay.5.jpg- Oui, j'ai un peu moins mal à la gorge, sans doute grâce à vous. Vous êtes en visite, lui demandais-je pour détourner la conversation de mon pauvre subterfuge ?
- En fait, j'ai un rendez-vous.
- Quel dommage, nous aurions pu visiter le musée ensemble. A quelle heure aviez-vous rendez-vous ?
- Midi
- Il est déjà midi et quart ! Quel mufle ose venir en retard à un rendez-vous avec une si charmante jeune femme ? A moins que ce soit une de vos amies ?
- Non, c'est un homme.
- Votre petit ami peut-être? Dites-moi si je suis indiscret...
- Non, en fait, je ne le connais pas.
- Voilà qui est amusant... J'imagine que vous avez convenu de quelques indices pour vous reconnaître, comme dans les rencontres par petite annonce: Il aura sous le bras le journal Libération et elle aura autours du cou un foulard à fleurs...
- Et non, pas de signe distinctif. Mais qui vous dit que je réponds à une petite annonce ?
- C'est la raison qui m'est venue à l'esprit pour expliquer un rendez-vous avec un inconnu dans un musée ? D'ailleurs, je suis peut-être votre rendez-vous mystère !
- Oui, peut-être... comment vous appelez-vous ?
- Jean-Jacques, répondis-je après un léger temps d'arrêt.
- Comme le philosophe ?
- Exactement !
- Et vous vous promenez souvent dans ce musée ?
- Non, c'est la première fois. Je suis en congés...
- Pour un parisien...
- J'habite à Nemours.
- Vous seriez donc Jean-Jacques de Nemours, et vous profitez d'une journée de congés pour visiter le musée d'Orsay à Paris. Je ne vous crois pas !
- Et pourtant, c'est bien le cas. Vous avez quelque chose contre les Jean-Jacques ?
- Non, mais je suis certaine que vous me racontez des histoires.
- En attendant, votre rendez-vous n'est toujours pas là. Comment deviez-vous le reconnaître ?
chez Ysé 

À suivre...

22 février 2007

Alter Ego (2)

medium_balzac.2.jpgJ'espérais secrètement qu'elle tâtonne, qu'elle hésite, qu'elle me confonde avec un autre homme, pour me délecter du spectacle de ses joues rouges en réalisant sa méprise.

Lorsque je suis arrivé sur le lieu de l'énigme, avant qu'il devienne celui du crime, je fus assez déçu de constater qu'il était aussi le rendez-vous des clubs de retraités et des touristes assoiffés de culture. Dans cette faune prévisible, je l'ai immédiatement reconnue. Je me suis caché derrière un plâtre de Rodin pour la regarder à la dérobée.

Menue et mignonne, elle avait tout de la jeune intello qui a sacrifié ses lunettes sur l'autel de la séduction, et ce profil me ravissait. Je la voyais aller et venir entre les sculptures voisines de "l'Âge mur", comme si ses pas dessinaient sur le sol une étoile invisible dont notre point de rencontre était le centre. Une bonne étoile, sans aucun doute. Nous avons ainsi entrepris un chassé croisé autour du fameux bronze de Claudel, et c'est lorsque je fus face à lui qu'elle s'est décidée à m'aborder.

chez Ysé
À suivre...

 

20 février 2007

Alter Ego (1)

medium_logo_musee_orsay.jpgJ'avais songé lui donner un défi à base de boules de geisha et de filatures, mais j'ai eu pitié de l'innocence de cette jeune femme rencontrée sur le net. Nous avions alors eu la sagesse de ne pas échanger de photos de nos visages, et cela m'a donné une idée de première rencontre originale, assez sage pour ne pas trop l'effaroucher, mais assez vicieuse pour la faire frissonner: Nous nous donnerions rendez-vous au musée d'Orsay, devant "l'âge mûr" de Camille Claudel, sa sculpture préférée, à midi sonnante, et elle devrait me reconnaître, m'aborder, et m'embrasser avant que je ne lui ai dévoilé mon identité. Cela était d'autant plus facile que nous avions déjà bavardé au téléphone, et qu'elle me reconnaîtrait certainement à ma voix. Trop facile, peut-être.chez Ysé

À suivre...