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12 février 2007

L'enfer - Epilogue

Ami lecteur, je dois vous avouer quelque chose: cette histoire n'est pas totalement vraie. Bien qu'elle soit classée dans la catégorie "défis", tout ne s'est pas passé exactement comme ça. Disons que pendant tout le temps où j'ai attendu Catherine à la sortie du cinéma (car jusque là, tout est véridique), j'ai imaginé ce qui pouvait se passer à l'intérieur. Catherine s'était-elle jetée au cou - enfin, quand je dis au cou, c'est une façon de parler - de son voisin en le prenant pour Vagant ? Allait-elle sortir au bras d'un jeune premier et m'ignorer superbement ? Allait-elle passer devant moi comme une étoile filante, mais une étoile du type naine rouge de confusion après avoir réalisé sa méprise ? Bref, pendant que Catherine, entre un strapontin vide et un grand chauve, se morfondait devant son film, je me faisais le mien avec ma pancarte à la main. Ce que je ne me suis jamais expliqué, c'est comment nous avons pu nous louper. Comment ne m'a t'elle pas vu à la sortie de la salle avec ma grosse pancarte ?

Ami dragueur, sache que le coup de la pancarte est un très bon plan: J'ai perçu quelques regards intéressés, et une femme s'est même plantée devant moi, avec ses yeux bleus pétillants. "C'est moi, Catherine !", qu'elle me dit avec un grand sourire, alors que sa bonne copine hilare regardait la scène en retrait. Je l'ai dévisagée des pieds à la tête, et j'ai répondu "non, je ne crois pas". Elle avait le crane complètement rasé.

Lorsque je suis rentré chez moi, à la fois déçu est frustré, j'avais le message suivant:

"Cher C***,
Bien sûr, j'ai envisagé -je pense- toutes les possibilités...

1- le nombre de personnes aux files d'attente ne permettait pas à nos regards de se croiser
2- la petitesse et la configuration de la salle ne permettaient pas à nos regards de se croiser
3- nos regards se sont croisés, et tu as pris tes jambes à ton cou
4- tu as eu un empêchement (et là je te maudis de ne pas avoir de portable, le film était chiant au possible !)

Quoi qu'il en soit, j'espère savoir un jour...

Bisous

Catherine"

Je lui ai alors expliqué ma mésaventure, et Catherine m'a écrit ce qui c'était vraiment passé dans la salle:

"Bon, quelque part ce mail me rassure, moi qui n'en menais vraiment pas large en voyant l'heure passer, puis les bandes-annonces arriver (je n'ai pas la moindre idée de ce qui est passé, j'avais les yeux rivés sur l'entrée), puis la place que je t'avais "réservée" prise d'assaut (j'avais néanmoins gardé l'option "strapontin" juste à côté de moi, mais il semble qu'ils ne l'acceptent plus...), puis l'extinction des feux... et le début du film...
Je suis sincèrement navrée que tu aies dû subir l'épreuve (involontaire, donc beaucoup moins drôle) de la "pancarte"... Sortie à 22H24... de la salle 8, latérale, par l'étage supérieur au niveau des caisses... Je dois avouer que parmi les options envisagées, celle de la prise de (tes) jambes à ton cou me semblait la plus réaliste (eh oui, j'ai encore des problèmes avec mon image dans certains moments :-(...) En repassant devant les caisses je regardais donc, au cas où, on ne sait jamais... mais sans y croire du tout... Je n'ai donc pas tardé à filer vers le métro la queue entre les jambes (si je puis m'exprimer ainsi...)"

medium_A42CLIDO161R.jpgCatherine et moi avons donc décidé de renouveler l'expérience, mais selon ses règles: Elle choisissait le film, j'arrivais dans la salle avant elle, je m'y bandais les yeux (!), elle venait s'asseoir à mes côtés, et quoi qu'il advienne je ne devais pas poser ma main sur elle. J'avais l'air malin avec mon cache-yeux Air France au fond de la salle de cinéma. Probablement m'a t'on pris pour un abonné qui venait piquer son roupillon. J'ai entendu quelqu'un s'asseoir à côté de moi, j'ai senti une main explorer mon corps, et j'ai entendu sa voix très suave. J'ai respecté notre contrat à la lettre. Je n'ai pas posé ma main sur elle: j'ai fourré mon nez dans son décolleté prodigieux...

J'ai ainsi imaginé un scénario de rencontre original: Libertins qui nous ne nous se connaissons pas "de visu", donnons-nous rendez-vous dans un cinéma, sans autre moyen de nous reconnaître que le jeu des regards et l'expression non verbale. A nous de nous découvrir dans la pénombre de la salle, sans demander explicitement à celui ou celle auquel nous faisons du genou s'il fait partie ou non de cet extravagant défi !

Commentaires

Le lundi 12/02/2007 à 15:23 par Sapheere :

Encore plus fort !
Vagant, je te propose Bambi au Rex mercredi après-midi, après on pourra faire une note "Comment nous avons été accusés de pédophilie".

Bien à vous ;-)

Le lundi 12/02/2007 à 15:32 par Vagant :

A Madeleine qui m'a donné la référence d'un livre qui rappelle aux libertins que nous sommes, les limites légales de nos actes, j'ai répondu que je me soucie bien plus des limites morales. Ainsi, ai-je fait des choses inimaginables au cinéma (ou qui sembleraient pour le moins irréalisables pour la plupart des gens), mais j'ai (presque) toujours pris soin de choisir des films où le risque de croiser le regards d'enfants était faible, voire nul. Devant Bambi au Rex, je crois bien que je serais impuissant.

Le lundi 12/02/2007 à 16:47 par X-Add :

et que pensez vous du The Rocky Horror Picture Show .... au moins au pire, nous pourrions rire, soda a la main et fritte en poche :D

Le lundi 12/02/2007 à 17:44 par Vagant :

X-Add, voila une idee originale, mais... Croyez-vous vraiment qu'une telle ambiance puisse etre le cadre de jeux libertins ?

Le lundi 12/02/2007 à 18:46 par miss J :

Paris je t'aime...Souvenirs délicieux de votre baiser fougueux pour me faire garder le silence dans cette salle obscure...

Je vous embras(s)e mon cher

Le lundi 12/02/2007 à 19:33 par Vagant :

Miss J, merci de me rappeler cet autre délicieux souvenir cinématographique. Ca parlait de quoi au fait, "Paris je t'aime" ?

Le lundi 12/02/2007 à 21:40 par Madeleine :

Je triomphe intérieurement en me disant "je le savais !" : j'avais en effet prévu cet épilogue (moins le cache-yeux). Pourquoi à chaque fois qu'on a une bonne idée comme celle-ci, cela ne marche-t-il pas comme prévu ? Je me souviens d'un rendez-vous donné dans les labyrinthes des Tuileries à un fidèle lecteur de notre blog qui n'avait donc pas vu beaucoup de moi avant ce jour, je l'ai laissé errer quelques temps avant de charitablement lui donner par téléphone un lieu de rendez-vous plus précis. Je me plaisais aussi à l'imaginer abordant d'autres femmes... s'éprennant d'elles peut-être.. mais s'il passe par là il pourra donner sa version de l'histoire ;-)

Le lundi 12/02/2007 à 21:47 par Comme une image :

À retenir, donc : « Hell » est un film ennuyeux (mais qui fait salle comble – à défaut de comblée).

(Osé, le coup de la pancarte, en tout cas... Je me demande comment j'aurais réagi en pareilles circonstances.)

Le lundi 12/02/2007 à 21:52 par Vagant :

Madeleine, j'ai moi aussi de biens doux souvenirs aux tuileries, mais après un rendez-vous dans des conditions similaires au musée d'Orsay. Il est vrai que la proximité d'une oeuvre connue fût pour nous un repère utile, et nous nous étions reconnus rapidement. Trop rapidement à mon goût, et j'ai donc brouillé les cartes... Mais c'est là une autre histoire qui fera l'objet d'une prochaine note.
Par ailleurs, que pensez-vous de ma proposition de rendez-vous multiple au cinéma ?

CUI, j'étais désespéré. Je ne regrette cependant pas d'avoir fait cela: je ne suis pas près de l'oublier !

Le lundi 12/02/2007 à 23:43 par affrivolante :

enfin, pour des raisons différentes

Le mardi 13/02/2007 à 06:15 par Vagant :

Affrivolante, vous cultivez l'hermétisme ! Quelles sont donc les mystérieuses raisons qui vous poussent à écrire "enfin" à la suite de cette histoire ? Le soulagement que j'aie pu rencontrer "enfin" Catherine ? Non, c'est trop simple...

Le mardi 13/02/2007 à 09:26 par affrivolante :

sniff, ce n'est pas de ma faute, je vous jure monsieur le président, mon commentaire a été amputé et là encore mon dernier ne s'affiche pas alors que j'avais bien recopié de mes blanches maons tous ces chiffres idiots dans les petites cases....bouhhou

Le mardi 13/02/2007 à 21:01 par Madeleine :

Un rendez-vous multiple ne serait pas assez électif à mon goût, un rendez-vous au cinéma ne serait qu'une redite... mais on peut trouver d'autres idées ;-)

Le mercredi 14/02/2007 à 00:04 par Vagant pour Madeleine :

Lors du rendez-vous multiple, "l'élection" (et l'éventuelle érection) se fait in situ selon les partenaires croisés.
J'ai un faible pour le cinéma. C'est mon lieu de débauche préféré. Cela dit, je suis parfaitement d'accord avec vous, je pense avoir fait le tour du sujet et il nous faudrait trouver une meilleure idée. (Vous aurez noté le glissement sémantique du "on" au "nous" induit par votre smiley)

Le mercredi 14/02/2007 à 00:08 par Vagant pour Affrivolante :

Moi même, j'ai eu un mal de chien à vous répondre sur mon autre note à cause de ce maudit captcha. Toujours est-il que je ne saurai jamais à quoi se rapporte cet "enfin". Ca va m'empêcher de dormir ! ;)