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05 avril 2008

Un vague amant (4)

Waiting at the pole by *film400 sur Deviant ART

    Shoreditch, 21h. La devanture du Metropolis plaquée sur une terne façade de brique rouge me fait penser à un string à paillettes sur les fesses d’une vieille dame. Immanquable. À peine avons-nous franchi le sas d'entrée de cette boîte de strip-tease, que nos yeux sont captivés par une rousse sculpturale dont la nudité est offerte à des dizaines de regards blasés.
   Ninon, subjuguée, prend ses quartiers devant la scène pour ne plus en bouger, pendant que je lutte parmi des yuppies en costume pour récupérer deux bières. Je la rejoins pour contempler les effeuillages dont la variété me laisse pantois : lascifs ou acrobatiques, érotiques ou esthétiques, aussi variés que les beautés qui se succèdent sans répit, ils suscitent nos commentaires goguenards ou admiratifs, qualifiant la courbe d'un sein, le galbe d'une cuisse, le grain d'une peau, la souplesse des reins ou les poses suggestives. Ces numéros confortent Ninon dans sa bisexualité, d'autant plus que toutes les artistes la gratifient d'un sourire dont l’apparente complicité masque bien leurs attentes commerciales.
   Nous sommes particulièrement impressionnés par une métisse au corps de liane, qui effectue un strip-tease acrobatique digne d'un programme de gymnastique, virevoltant autour d'une barre verticale promue au rang d'agrès, mais qui me suggère plus d'émotions esthétiques qu'érotiques, et davantage d'admiration que d'excitation. Nous ne la quittons pas des yeux alors qu'elle quitte la scène dans l'indifférence générale. Quelques instants plus tard, elle vient nous saluer et nous propose une séance de table dance. « OH YES ! » s'écrie Ninon avec un enthousiasme surprenant .
   Nous suivons la danseuse dans une salle à l’écart. Sur une scène miniature, une jeune blonde s'exhibe face à un homme d'affaires bien mûr. Notre belle métisse monte sur la scène qui jouxte notre banquette. J'avoue ne plus avoir d'yeux que pour cette jeune femme à la peau tabac, qui se dénude avec sensualité, exhibant ses charmes les plus intimes dans des postures acrobatiques à quelques pouces de nos visages vermillons d’émotion. Elle conclue son chaud show par sa spécialité : tout en nous regardant entre ses jambes écartées, elle parvient à faire cliqueter comme des clochettes les piercing qui ornent ses lèvres intimes. L’originalité vient de basculer dans le grotesque.
   Nous quittons la boîte quelques minutes plus tard. Ninon me prend par le bras, ravie du spectacle, mais toutefois déçue de ne pas avoir revu la belle rousse. Son contact me fait plus bander que toutes les créatures que nous venons de croiser.

 À suivre…

Commentaires

Le dimanche 06/04/2008 à 12:32 par 502 :

Si j'osais, je dirais qu'il faudrait quand même nous la présenter cette Ninon. Je la soupçonne d'exister en vrai.

Qu'en dites-vous ?
Ni oui, Ninon ?

Le dimanche 06/04/2008 à 18:43 par Vagant pour 502 :

Cette histoire a pour tag "Experiences". C'est un recit aussi proche que possible de la verite, bien que mon seul point de vue le rende subjectif. J'ai beau le raconter au present, et donner l'illusion de sentiments "sur le vif" voire meme encore vifs, je n'ai pas revu "Ninon" depuis des annees. J'estime qu'il y a prescription, ce qui me donne la lattitude de raconter tous les details de cette aventure, puisque personne ne la reconnaitra.

Le dimanche 06/04/2008 à 19:19 par MonsieurMonsieur :

Ah la belle fin de danse...
J'aime quand tout n'est pas sérieux.
Bravo pour Romans.

Le dimanche 06/04/2008 à 19:32 par Vagant pour MonsieurMonsieur :

Je ne suis pas contre un peu d’autodérision lorsque ce n’est pas contre productif : à vouloir jouer la chèvre à clochette pour me faire bander comme un bouc, elle a plutôt obtenu l’effet inverse. Le contact de Ninon a redressé la barre.