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03 mai 2007
Houston by night (1)
Il y a une quinzaine de jours, j'ai décidé de m'offrir une petite virée en célibataire après une journée de réunions soporifiques. Pour commencer, direction le Pappadeaux sur Westeimer avenue. J'adore ce restaurant cajun et je ne loupe pas une occasion d'y faire bombance: c’est non seulement délicieux, mais les portions y sont gargantuesques comme dans tout restaurant texan qui se respecte. Comme d'habitude la salle était comble et j'ai dîné au bar. J'ai pris une margarita frozen et j'ai commandé un...
Ami lecteur, croyez-vous vraiment que j'allais vous asséner par le menu une soirée au restaurant ? Si je le faisais, c'est que ma vie publique remplirait ce blog. Mon blog relaterait mon quotidien sans trop l'influencer, et serait aussi passionnant que l'album photo de votre beau-frère en vacances sur la costa del sol. Hors non seulement ce blog se nourrit de ma vie privée, mais il lie avec elle une relation d'interdépendance: mon blog commence à remplir ma vie! Oh ne vous gaussez pas, vous n'en êtes peut-être pas très loin. Ne vous êtes-vous jamais dit "Pourvu que ce dîner soit un peu plus intéressant, j'ai une note à écrire", voire même "Je vais aller à cette soirée réseau, ça me fera toujours un sujet de note pour mon blog" ? C'est donc pour vous amuser, ami lecteur, que j'ai décidé d'achever mon décalage horaire dans un des plus grands men's club de Houston, et par conséquent du monde: Treasures. J'en ai une preuve irréfutable: le calepin sur lequel j'ai pris les notes in vivo qui jalonnent aujourd'hui mes souvenirs confus encombrés de croupes dorées, de seins osés et de propos siliconés.
Après être passé sous le portique détecteur de métaux qui assure que personne ne prendra les danseuses pour cibles mouvantes d'un stand de tir, je me suis installé dans un fauteuil non loin d'un des deux podiums. Une fille noire s'y trémoussait au rythme standardisé d'une soupe du top 50, et sous les encouragements d'un "commentateur érotique". Tel un journaliste sportif lubrique, il vantait les qualités de la danseuse en rappelant son nom de scène, quelque chose se terminant par "a" ou par "i", comme elles toutes d'ailleurs. Plutôt jolie, avec ses formes sensuelles moulées dans une courte robe noire et ses longs cheveux frisés, elle caressait avec sensualité la barre verticale lumineuse plantée au centre du podium pour mieux en souligner la symbolique phallique. Le début du morceau suivant a lancé le second tour, celui censé conclure une érection présidentielle après un premier tour d’illusions fallacieuses. La strip-teaseuse a envoyé valser sa petite robe noire pour s'exhiber en string. Un spectateur séduit s'est approché de la scène surélevée. La fille a fondu sur sa proie comme un bonimenteur de la foire de Paris. La démarche assurée et le sourire commercial, elle s’est approchée jusqu'à ce que ses cuisses ne soient plus qu'à quelques centimètres du visage de l'homme ravi. Elle s'est alors accroupie face à lui, lentement, de sorte que ses seins ont frôlé au passage le visage du client tétanisé, et elle s'est allongée sur le dos, jambes tendues, ouvertes comme les bras d’un politicien qui raconte qu’ensemble tout est possible. Elle a enchaîné avec une roulade arrière, avant de revenir vers son client, à quatre pattes. Il lui a glissé un billet dans le string comme on vote à regret. Après avoir ainsi récupéré quelques vœux impies dans son urne de dentelle, la jeune femme prometteuse a disparu de la scène aussitôt la chanson terminée. On l'a remplacée par une blondasse rondouillarde au show convenu. La mauvaise surprise est vraiment tombée avec sa robe blanche au gong du deuxième round: ses tétons étaient maquillés comme des statistiques avec du strass doré dont l'esthétisme discutable ne cachait l’insoutenable gravité, ce que le commentateur érotique qualifiait de natural par opposition aux seins siliconés majoritaires.
Pendant ce temps là, les effeuilleuses en petite tenue et les clients verre à la main grouillaient dans la salle. Les premières pressées telles des abeilles à la chasse au nectar, les seconds les attrapant au vol pour qu’elles se posent à leur table. Un cortège de collègues en goguette passe, chacun avec une strip-teaseuse à son bras, plus deux autres en renfort pour clore ce défilé, pendant qu'une nouvelle effeuilleuse - une noire aux cheveux longs et aux seins ostentatoires - se dandine sur le podium. Je me lève pour aller voir la jolie "jodie" d'un plus près. Elle a un tatouage en haut des reins, que je remarque lorsqu'elle me fait le coup de la roulade arrière, ainsi que quelque chose de brillant sur les seins, bien qu'elle ne retire pas le haut de son bikini vert et noir. "thank you honey" me dit-elle en frottant ses fesses sur ma poitrine avant d'écarter l'élastique de son string pour que j'y glisse mon billet. Quand je retourne à ma table, une fille de type oriental en lingerie bleu électrique négocie une danse sur les genoux du client récalcitrant de la table voisine. Une autre strip-teaseuse - une petite noire en robe rouge - vient me proposer sa compagnie, que je décline. Elle se rabat aussitôt sur un jeune homme qu'elle embarque au fond de la salle obscure. Sur la scène, une brune boudinée par sa robe s’est heureusement déshabillée. Ses aréoles sont peintes en noir. À côté de moi, la danseuse en lingerie bleue a fini par avoir gain de cause. Elle laisse tomber sa lingerie sur les genoux du client assis dans son fauteuil et se frotte contre lui comme une chatte en chaleur: Ses seins sont peints d'un bleu assorti à sa dentelle ! Sur le podium, c'est maintenant le tour d'une petite métisse contorsionniste, un paréo sur les reins et de la dorure aux seins. À côté, l’effeuilleuse aux seins bleus a plaqué ses fesses sur le visage du client, un pied sur chaque accoudoir de son fauteuil. À la fin de la chanson, elle attire sa proie vaincue dans un recoin plus sombre pour lui dépecer le porte-feuille. Sur la piste les couleurs se succèdent: noir, rouge, doré et argenté, et au bord les clients face au podium comme on se tient devant un urinoir. Je me lasse ! Quelques filles me proposent leur compagnie. Je résiste. Elles reviennent à la charge. Je les ignore alors que mon regard s’accroche à une immense black plantureuse venue faire son show sur la piste. J'ai envie de voir de plus près ses seins gros comme des melons. Je m'approche, elle me télescope. Mon visage entre ses deux mamelles, elle m'en donne un coup sur chaque joue en éclatant de rire.
07:00 Publié dans Réflexions | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : Houston by night, strip tease, Expériences, Littérature
Commentaires
Le jeudi 03/05/2007 à 08:46 par M'Rouge :
Vagant, la voyant entrer lui dit en se cachant dans le lit sous la couverture :
- Mets ta nuisette et ton string à paillettes, et viens te coucher avec moi.
M'Rouge va se mettre dans le lit, où elle fut bien étonnée de voir comment Vagant était fait. Elle lui dit :
- Vagant, que vous avez de grands bras ?
- c'est pour mieux t'enlacer, ma douce.
- Vagant, que vous avez de grandes mains ?
- c'est pour mieux te caresser.
- Vagant, que vous avez de grands yeux ?
- c'est pour mieux voir tes petites fesses.
- Vagant, que vous avez une grande bouche?
- c'est pour te manger. Et en disant ces mots, Vagant se jeta sur M'Rouge, et la mangea ;)
Feu M'Rouge danseuse au Treasures :D
Le jeudi 03/05/2007 à 15:47 par Vagant pour M'Rouge :
Quoi ? Vous dansiez au Treasures ? Vous avez bien des cordes à votre arc ;)
Le jeudi 03/05/2007 à 17:53 par pateric :
Houlà...
J'ignore vers quelle orgie tanne râ le "marron" ; dans quel charivari ou capharnaüm, de dentelle boudin-née en dîners à belles dent-elles croquent -ronds mais j'ai peur pour quelques "roustons"... Déjà que, quelques clients en face de podium se tapent un urinoir...
A Houston ça sait graines de pistaches à melons... J'préfère attendre le débours de ce conte à "rebours"...
Le jeudi 03/05/2007 à 20:16 par Lib :
"voire même "Je vais aller à cette soirée réseau, ça me fera toujours un sujet de note pour mon blog" " Evidemment, je me suis reconnue là. :-)
En tout cas, j'aime bien ton récit, limite tu donnes envie d'y être avec toi.
ça pourrait être un jeu "sympathique" : se forcer à vivre des trucs pour les raconter. Enfin, je crois pas que tu te sois beaucoup forcé, si ?
Le lundi 07/05/2007 à 14:34 par Vagant :
Lib, es-tu bien certaine d’avoir envie d’y être avec moi ? Parce que si tu as envie de te forcer à vivre des choses dans le seul but de les raconter, je connais quelques endroits qui te feront couler… de l’encre.