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10 avril 2014

Mise au point - 2

IMG_2630 copie 2.jpg

Estrella Mar
Pluginude
avril 2014
Photographie couleur

À l’origine de cette série, il y a une véritable volonté de l’artiste de mettre en valeur le nu masculin en évitant tout à la fois la virilité du nu héroïque et le corps dans sa dimension sexuelle voire pornographique. Nous sommes donc loin des clichés habituels de corps musculeux ou asexués tels qu’on peut les voir dans les magazines de mode. Le parti-pris est clair : photographier les hommes, dans leur nudité la plus élémentaire, sans fioritures et sans érotisme sous-jacent.

La forêt offre un décor naturel avec le sol jonché de feuilles au premier plan, tandis que des arbres se dressent à l’arrière-plan. Au centre de la composition, un homme nu git sur deux troncs d’arbres fraichement coupés. Le corps est en tension, voire en torsion comme l’indiquent l’épaule droite légèrement relevée et le muscle de la cuisse, bandé. La pose diffère peu des académies chères aux étudiants des Beaux-arts. Ce corps s’intègre parfaitement aux éléments qui l’entourent ne serait-ce que parce qu’il épouse la ligne d’horizon rythmée par les arbres.

On ne peut regarder cette œuvre sans penser à Rodin et à ses naïades qui se fondent dans le bloc de marbre. Ici, il n’est cependant pas question de volupté. Thanatos ne semble pas plus représenté qu’Éros puisque le gisant n’a rien d’une victime présentant son cou au bourreau. Dans le plus simple appareil, à la fois fort et fragile, l’homme se fait offrande. Ce ne sera ni un bouquet, ni un banquet mais bel et bien son corps nu enté sur le tronc d’arbre. Il s’abandonne dans un élan vitaliste. Ses bras et ses jambes enserrent le tronc  telle une étreinte, une caresse où la chair se fait  jeune pousse. Loin de s’opposer la rude écorce moussue et la peau quasi marmoréenne de l’homme ne font qu’un. Entre l’homme et la nature, plus de lutte mais un moment de grâce et d’harmonie.

Finalement, n’est-ce pas ici le premier homme qu’on retrouve, un Adam avant la chute dans son home des bois ?

~~~~~~~~~~~~~~~~~

IMG_2622 copie.jpgNu, suspendu entre ciel et terre, je voyais les arbres couchés en rangs serrés.

Nu, branche incongrue d’une souche amputée, poussé là pour elle.

Nu, presque en hiver, elle au printemps.

Dans cette notice de musée facétieuse, Mathilde analyse avec justesse l’objectif de l’artiste et esquisse avec finesse mes motivations profondes de modèle : ces photos sont bien une offrande. À l’orée de la cinquantaine, objectivement sur le déclin, je m’étais dit que cette séance était une des dernières occasions d’avoir une photo de moi de qualité, où mon corps nu ne serait pas grotesque, afin de lui en offrir un tirage en souvenir de moi, en souvenir de nous. En voyant la pose académique, j’ai immédiatement pensé à Rodin et Claudel, et mes souvenirs m’ont projeté sept ans auparavant, au musée d’Orsay le jour de notre premier rendez-vous devant « l’âge mur ». J’avais alors été frappé par les stigmates de l’âge qui caractérisaient la représentation de cet homme, en opposition à la fraicheur de la jeune fille implorante à ses pieds. Une rencontre à l’aune du temps qui passe. Ces stigmates, je les vois aujourd’hui bourgeonner sur cette jambe qui semble pousser sur le tronc malgré la bienveillance de l’artiste qui aura su m’épargner les clichés les moins flatteurs.

Je ne m’embourberai pas davantage dans un apitoiement dramaturgique mais soulignerai la gentillesse et le sérieux de Véronique alias Estrella Mar. Pour poursuivre son projet sur le nu masculin, elle recherche des modèles amateurs, de tout âge et de tout type physique, qui pourront lui accorder quelques heures pour des prises de vue dans la nature en Ile de France. Avec elle, naturisme ne rime pas avec érotisme mais s’attache à la racine du mot pour nous montrer des corps au naturel, et nous affranchir des stéréotypes photoshopés, comme Véronique le dit si bien elle-même : « Toutes ces petites imperfections font toute l'humanité d'un corps, le touchant du vécu, du temps aussi, bien sûr. Ce n'est pas évident de se voir nu à travers le prisme d'une photo, de se confronter à sa propre image mais je trouve qu’il y a quelque chose de sain dans cette confrontation, on finit par arriver à une bienveillance sur son propre corps ». À méditer ; à (se) poser.

Commentaires

Le lundi 14/04/2014 à 11:05 par Carnets d'Eros :

J'ai eu pour ma part quelques expériences en tant que modèle photo.

J'avais particulièrement aimé le travail de Vincent Villano (site : art sur cour) et son approche de l'humain. "les visages ont un corps et les corps ont un visage" dit-il ! Cette approche le pousse à photographier des gens nus tels qu'ils sont (série "portraits nus") sans fard, sans pose imposée, mais un travail de concert avec Vincent qui adapte et s'adapte à l'individu et aux contraintes techniques (nombreuses en photographie) juste des hommes (quoique nous sommes peu nombreux à avoir franchi le cap) et des femmes qui jouent avec leurs corps nus sur fond noir. L'idée étant de saisir l'individu. Le choix de la photo exposée relevant de l'accord entre Vincent et le modèle. Tous ceux qui veulent poser sont les bienvenus sans contrainte de sexe, d'âge, de poids, de rides, de défauts.... Son idée c'est qu'on peut faire de belles photos de nus sans érotisation et sans avoir de modèles qui respectent strictement les canons de beauté (très étroits) de notre époque.
C'était là une belle expérience.

J’ai connu d'autres photographes ne sachant travailler qu'avec des modèles correspondant strictement à un canon de beauté. Des modèles quasiment photoshopés avant d’avoir commencé à poser, huilés, bodybuildés, épilés, et des filles d’1,80 mètre pour 35 kg, sans seins, sans taille, sans hanche, sans cul, sans poil et aux poses connues d’avance. Cela donne le plus souvent des photos parfaites techniquement et un peu sans âme quand même (sauf quand le modèle qui correspond au canon est néanmoins déjanté) !
Cette dame-là (Estrella Mar) m’intéresse. Dommage que je sois loin de l’Île-de-France. Mais si j’ai l’occasion d’y aller je ne manquerai pas de la contacter.
Un peu à cause du temps qui passe aussi, pour garder le souvenir des derniers moments où le corps est présentable. Quand, vieux et amoindri, je ne pourrai plus séduire que des jeunesse de 70 printemps, je sortirai mes photos du temps de ma splendeur et je leur dirai tout fier « pas mal hein, le vieux !! »

Pour ceux qui ont envie d’essayer et qui se posent mille questions, il faut dire que poser nu est vraiment une chouette expérience qui aide à se découvrir (hum, jeux de mot involontaire) et qui permet d'acquérir confiance en soit.
Si Vagant le permet et si l’expérience vous tente, je me permets de vous signaler deux projets intéressants.
Si vous êtes à Marseille, regardez Art sur cours / Vincent Villano (il y a un site: http://www.art-sur-cour.com/portraitn.php ) et regardez la série-projet intitulée « Portrait nu ».
Si vous êtes parisien le projet « un anonyme nu dans votre salon » (nude in the living room / je me demande pourquoi il faut que le site porte un nom en anglais…) vous permettra d’oser la pose soit dans le studio (13°) soit chez vous. Et je crois qu’il y a une expo en ce moment-même à Paris.

Vagant, mon cher, j’espère que vous ne voyez pas de mal à ces deux appels pour des projets ou je ne suis nullement intéressé, que je formule ici. Mais je les crois assez proches de l'approche de Véronique.

CdE
(J'ai fais un copié collé, j'espère que ça ne va pas générer des polices et taille de police fantaisistes comme dans un autre blog que je fréquente !)

Le lundi 14/04/2014 à 12:02 par Vagant :

@CdE: Aucun mal mon cher, j'ai d'ailleurs ajouté un lien vers le premier projet, bien que le second site "nude in the living room" m'apparaisse franchement plus commercial: J'imagine très bien un trader avec la photo d'un parfait modèle (incon)nu (de lui) dans le salon de son appartement du 16eme... Le propos de Véronique, aux nus naturels et naturistes, me parait assez éloigné de celui d'Idan Wizen.

Le lundi 14/04/2014 à 21:58 par Carnets d'Eros :

J'ai remarqué ce matin même, en recherchant le site "nude.... " que le photographe proposait aux modèles de poser et ensuite d'acheter leur propre image !

Vincent Villano est à 100 lieues de cette démarche, lui qui refuse quasiment d'exposer et de vendre !
C'est un passionné, un type très humain, très attentif à ces modèles. Je crois, très attentif aux gens, à ce qu'ils sont et à ce qu'ils ont à dire (voyez aussi les "tête parlante")
Je crois que tous ceux qui veulent poser nus juste comme ça, par expérience, devraient commencer par passer devant ses vieux appareils photos !

Merci d'avoir mis le lien.

Bonne soirée

CdE

Le lundi 14/04/2014 à 22:01 par Carnets d'Eros :

J'ai oublié de dire que la deuxième photo me paraît particulièrement réussie. La pose m'inspirerait même les pinceaux, moi qui ai tant de mal avec le nu masculin !

CdE

Le mardi 15/04/2014 à 11:05 par Vagant :

@CdE: La pose n’était pas facile a tenir, j'avais la tête toute rouge. N’hésites pas à faire un dessin d’après photo ! Je te communiquerai le contact de Véronique si tu veux.

Le mardi 15/04/2014 à 17:54 par Carnets d'Eros :

Bonsoir Vagant.
J'imagine la difficulté de cette pose. A la voir, quelques souvenirs douloureux me sont revenus en mémoire. C'était pour un groupe de sculpteurs... donc longue pose, très très longue ! Quand ils m'ont dit que c'était terminé, ils ont beaucoup contribué à mon bonheur !
J'en ai même écris une nouvelle qui doit traîner quelque part au fond de mon vieux Mac !
Je me suis permis de prendre la photo. Je ne dis pas que j'en ferai quelque chose immédiatement, mais j'ai tendance à entasser les idées. Ensuite, ce qu'il en advient.... La chose qui me manque le plus, c'est le temps. J'attends vainement depuis des lustres le riche mécène qui me libérera des contraintes du travail salarié et me permettra de passer ma vie devant du papier, crayons et pinceau en mains !

Je prends volontiers les cordonnées de Véronique. Si l'occasion se présente.

CdE

Le mardi 15/04/2014 à 20:31 par Plume d'Envies :

Avant même de lire le corps de l'article (hum...), j'ai pris le temps de regarder la photo et de la laisser m'émouvoir. Je me disais, justement, qu'il n'y avait pas à tergiverser, j'étais profondément hétéro, malgré mes expériences saphiques. J'aime le corps de l'homme et celui-ci est subtilement mis en valeur. Je suis vos liens avec grand intérêt, messieurs.

Le mardi 15/04/2014 à 20:46 par Vagant :

@Cde: D'autant plus que je ne pouvais pas me laisser aller. De la tension ! De la tension ! qu'elle me disait, mais sans bouger pour autant. Comme tu peux le constater, je ne suis parvenu qu'a bander quelques muscles ;)

@Plume: Cette photo n'est pourtant pas érotique ! On nous dira ensuite que les hommes sont des obsédés...

Le mercredi 16/04/2014 à 15:56 par Carnets d'Eros :

Oui, Vagant et je sais d'expérience que quand on bande ces muscles-là durant un certain temps, on ne peut pas penser à bander autre chose !
Dommage, peut-être aurais-tu pu profiter différemment des autres talents de Véronique. Mais à ce que tu dis, je ne l'imagine pas dans cette dynamique.

CdE

Le jeudi 17/04/2014 à 10:45 par Marietro :

De la tension. C'est bien le problème. Depuis un moment, je fais des recherches sauvages sur la représentation du nu masculin érotique. Sur les sites ou chez les illustrateurs gays, on trouve de jolies choses. Et pourtant un truc me gênait. J'ai compris, c'est cette tension qu'on demande au corps masculin, alors que je l'aime frémissant comme une feuille, lâché sans être mollasson. Le dessin de CdE, celui que j'ai utilisé pour mon blog, me parlait.

Le jeudi 17/04/2014 à 21:27 par Vagant :

@CdE. Véronique n'est effectivement pas dans une dynamique érotique.
@MarieTro: Quel dessin de CdE ?

Le mercredi 23/04/2014 à 23:02 par Brigit :

Marietro fait des recherches sur la représentation du nu masculin érotique... hum. vais-je lui parler de shunga ? enfin d'estampes japonaises.... et de ma tentative de collection de photos vintage de bordel petit format avortée par manque de fonds...

bref
sidération devant ces photos, évidemment

mais pourquoi cette idée que de la décrépitude du corps, on est bien loin de Freud (le peintre) quand même ! ce n'est pas de l'indulgence. je me demande parfois ce que les hommes savent du regard féminin sur leur corps. il est vrai que mon propre regard est formaté vers l'exigence d'un corps "classique", athlétique. mais pas seulement.
j'espère que vous poserez encore longtemps.

érotique ? peut être pas dans l'intention première (quoique), mais non dénué d'une fausse innocence. car on ne peut nier la sensualité des matières brutes, l'odeur d'humus et de bois coupé que ces clichés évoquent. clin d'oeil aussi que l'adam offert sur le billot de l'arbre tranché ?

Le mercredi 23/04/2014 à 23:19 par Marietro :

Je veux mettre une nouvelle photo dans ma galerie d'hommes et je tombe sur un mail m'avertissant d'un com ici. J'y vois mon pseudo. Je viens voir. Ah c'est Brigit, cool ! Bref

Qu'est-ce que les hommes savent du regard des femmes sur leurs corps ? J'aime cette question. Et j'aimerais aussi lire des réponses.

Le dessin de Cde ? A voir ici par exemple http://authentiquestropiques.blogspot.fr/2014/03/ou-il-est-question-de-fellation.html

Le mercredi 23/04/2014 à 23:58 par Vagant :

Merci à toutes pour votre indulgence (j’ai droit au pluriel à partir de deux). Que savent les hommes du regard féminin sur leur corps. Pas grand-chose en vérité, tout au moins en ce qui me concerne.

Je pense que le désir féminin est, au premier abord, moins centré sur la beauté plastique de l’homme que le désir masculin peut l’être envers la femme, sans doute à cause du formatage publicitaire. Le physique idéal de la femme est, je crois, plus représentée que celui de l’homme dans les médias. Il me semble par exemple qu’il y a moins de mannequins masculins que de mannequins féminins. Il découle de cette inégalité de la représentation des corps féminins et masculins une idéalisation plus grande du corps féminin chez les consommateurs, c’est-à-dire nous tous, et par conséquent les hommes et les femmes sont plus sensibles au physique de la femme qu’au physique de l’homme.

Maintenant, qu’est-ce qu’une femme regarde chez un homme ? Sans doute moins de caractéristiques physiques particulières qu’une allure générale, un charme, voire un charisme.

Le jeudi 24/04/2014 à 11:05 par Carnets d'Eros :

Je crois, comme le dis Vagant, que nous ne savons rien de ce que les femmes aiment de nos corps.
Je ne sais pas ce que les femmes aiment dans mon corps. Aiment-elles d'ailleurs quelque chose ?
Très récemment une femme en parlant de mon ventre (pas grand chose, vraiment, mais ça m'embête un peu quand même) à employé un mot que JAMAIS je n'oserai dire à une femme en parlant de cette partie de son anatomie. Elle a dit "confortable".
Je ne l'emploierai jamais parce que ça veut dire "gros" pour beaucoup de femmes. Donc non seulement ce n'est pas un compliment, mais c'est même dévalorisant !

Les féministes devraient se réjouir du métier de mannequin. C'est un des rares où les femmes sont nettement mieux payées que les hommes ! Faut-il s'en réjouir vraiment ? Car évidement, il n'y a qu'un seul type de femme qui est mieux payé, celui qui correspond au modèle unique de beauté imposé par les magasines (même si timidement, il paraît que cette norme est remise en cause.)

Par contre Vagant, je crois que la beauté des hommes est de plus en plus normalisée, comme celle des femmes.

Si j'en crois le blog de Marie Tro, les femmes regardent volontiers nos fesses et nos cuisses.

CdE

Le dimanche 27/04/2014 à 18:51 par Plume d'Envies :

Est-ce une invitation à donner mon avis sur la question ? (sourire)

Le dimanche 27/04/2014 à 20:34 par Vagant :

Tous les avis sont les bienvenus !

Le lundi 28/04/2014 à 11:01 par Plume d'Envies :

Alors je me lance !

Il s'agit d'une découverte en trois temps, pour ma part (oui, je prends mon temps, tout à fait !), qui distingue les critères purement physiques de ceux plus abstraits.

Je peux me laisser bercer par une certaine tonalité de voix, émouvoir par la courbe d'un oeil ou l'éclaircie d'un sourire, dans un premier temps.

Dans un second temps, les mains, une oreille, un charme, un charisme... et n'en déplaise à Carnet d'Eros, les creux et vallons formés par l'abdomen, juste en dessous des côtes, jusqu'à la région pelvienne, et que la région soit imparfaite, avec une petite zone de "confort" sur laquelle mes doigts peuvent jouer est encore plus séduisant, à mes yeux.

Pour finir, et dans le cas de notre cliché, le galbe des fesses, la musculature de la cuisse, du mollet... le fini du pied, la cambrure du dos, l'arrondi de l'épaule, le mystère de la nuque... l'éclair de pilosité que l'on devine.... bref, un ensemble de stimuli plus qu'efficace.

(Merci Brigit pour votre participation, c'est très bien exprimé)

Le lundi 28/04/2014 à 23:05 par Vagant :

@Plum: Je comprends vos deux premiers temps mais votre conclusion frise la flagornerie.

@Toutes: Une note intéressante relative au sujet, mais qui ne répond toutefois pas à la question: http://lesfessesdelacremiere.wordpress.com/2014/04/28/que-veulent-les-femmes-arretons-de-nous-mentir-sur-le-desir-feminin/

Le mardi 29/04/2014 à 10:01 par Plume d'Envies :

Flagornerie ? Moi ? Je suis outrée ! Ma liberté de pensée et de m'exprimer m'en empêche, cher Vagant... ;)

Le mercredi 30/04/2014 à 11:13 par Estrella :

Si l'on parle du corps de l'homme (mais aussi de celui de la femme) ce qui, pour moi, provoque des émotions en le regardant (et je ne réduis pas les émotions à de l'érotisme) c'est une dose d'abandon au regard, c'est un corps vivant (avec ses imperfections), un corps qui me ramène à mon humanité, un corps qui ose montrer ses failles et ainsi se rend attachant, un corps qui fait sens dans un environnement.
Ce que j'aime dans les corps (masculins comme féminins), ce que j'aime photographier : ce sont les dos, les mains, les pieds. Ces parties en disent long sans montrer, ils portent une part de mystère, ils laissent libre cours à l'imagination. Les visages m'intéressent moins car ils disent beaucoup, trop et trop vite.
Et oui, malheureusement, il y a une normalisation du corps masculin (même si cela est ancien, je trouve que ça revient fortement) qu'on nous impose avec ses critères. Les hommes doivent s'y plier et les femmes aimer.
Même s'il existe des critères de beauté auxquels nous sommes plus ou moins soumis, personne ne peut le nier, cela n'empêche pas de se poser des questions et de remettre en cause certains point de vue.

Le mercredi 30/04/2014 à 12:19 par Marietro :

J'aime les corps en mouvement, la présence qui s'engage, la sensualité. Regarder une femme sensuelle (habillée) qui se meut, danse, vit est émouvant.
Je crois que la première chose que je regarde c'est cette présence. Dans les photos, j'aime la vie qu'on y perçoit, le mouvement, le moment capté. Les photos ci-dessus me paraissent belles et froides comme une statue grecque.
J'aime un corps qui frémit.
[comme Estrella finalement]

J'aime toucher. Voilà comment je regarde les hommes avec les mains ;)

Le samedi 03/05/2014 à 10:27 par Vagant :

@Estrella et Marie-Tro: Il faudrait donc ajouter du mouvement, saisi sur le vif, un mouvement naturel afin de gommer l'effet pose. Pourquoi pas ne pas demander aux modèles nus de se livrer a une activité artistique ou sportive ? Ainsi aurais-je pu prendre une hache ou jouer de la scie égoïne...