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08 août 2007

Suggestion érotique

« Viens sur moi ! »
Mathilde portait une jupe à volants qui semblait conçue pour être troussée. Elle glissa ses mains par en dessous et fit glisser son string tout au long de ses jambes fuselées. Moi, j’étais assis, les cuisses très écartées, et j’avais ouvert la braguette de mon jean pour brandir à la verticale ma verge déjà raide. Sa chatte s’y ajusta comme une pièce de Lego. Mathilde me tournait le dos, légèrement penchée en avant, ses mains en appui sur mes genoux. Sous sa jupe, mes mains plaquées sur ses fesses nues marquaient le rythme. Je finis par retrousser sa jupe complètement pour voir les va et vient de son petit cul avec, juste en dessous, ma queue qui s’enfonçait dans l’ombre de sa chatte. Cela devait être aussi un bien joli spectacle par devant. Quelqu’un qui serait passé s’en serait repu. « Parle-moi !» m'ordonna-t-elle.
Mathilde voulait toujours que je lui parle pendant l’amour, peut-être parce que l’ouverture des chairs ouvre l’âme un peu plus, sans rien d’autre que les lèvres pour empêcher tout l’intérieur de se renverser dehors. Peut-être est-ce pour cela que j’avais du mal à les ouvrir, car j’avais beau m’y attendre, j’étais toujours pris au dépourvu et je ne savais jamais quoi répondre, comme quand elle me disait « à quoi tu penses ? » ce qui était plus ou moins la même question. « Que veux-tu que je te dise ? Des mots crus ?
- Oh oui ! Dis moi des mots crus !
- Vraiment ?
- Dis-moi des cochonneries !
- Très cochonnes ?
- Des saloperies ! »

b1ddd18888fdfb620a098341d276fa5a.jpgJe n’avais pas à chercher bien loin, la scène était pour ainsi dire devant moi : « Je te baise à l’arrêt de bus ! Je voulais te baiser dans la forêt juste à côté, mais il pleut…
- Tu me baises comment ?
- Comme une salope !
- Comme ta petite pute ?
- Oui…  Je vois ta chatte coulisser sur ma bite que je sors presque complètement à chaque fois. Si une voiture passait devant nous, ses passagers verraient comment je te baise. D’ailleurs, j’entends un moteur ronronner au loin. En voilà une qui approche. On va te voir !
- Oh non !
- Si ! On va te voir !
- Coquin !
- La voilà qui passe ! Tu as vu comment le conducteur nous a regardés ?
- Il avait un regard libidineux.
- Attend ! Il freine ! Il fait demi-tour !
- Arrête !
- Non, il vient je te dis. J’ai envie qu’il nous voit. Ça ne t’excite pas qu’il nous voit !
- Je ne sais pas.
- Il vient de s’arrêter, de l’autre côté de la route. Il ouvre sa portière pour mieux nous regarder. Et pour nous montrer sa queue aussi. Regarde. Elle est grosse. Il se branle. Ça t’excite ?
- Je ne sais pas… C’est ta queue dans ma chatte qui m’excite. C’est si bon !
- Voilà une autre voiture !
- Ah oui !
- Il s’est arrêté avant d’arriver jusqu’à nous celui-là. Il nous éclaire avec ses phares.
- Ça me fait un peu peur.
- Je suis là, je vais te protéger.
- Hummmm…
- Le premier est sorti de la voiture, il traverse la route, il s’approche. Il est tout prêt maintenant ! Ses yeux sont rivés sur nos sexes emboîtés.
- Oh !
- Regarde sa grosse queue, tu ne veux pas le branler un peu ?
- Non !
- Allez Mathilde, tend ta main vers son sexe devant toi, il n’attend que ça !
- Non ! Je ne veux pas !
- Vas-y ! Sinon j’arrête de te baiser comme une chienne ! »

Mes mains en appuis sur ses fesses maintinrent le corps de Mathilde en avant, et donc mon sexe en retrait, la pointe du gland à l’orée de sa vulve molle dont la sève coulait tout au long de ma hampe déjà luisante de mouille.

Il était temps de faire une mise au point : La paume de ma main droite s’exclama sur sa fesse en suspension.

« Oh non ! Oh non ! » répétait Mathilde tandis que je la maintenais dans sa position d’une main et que je la fessais vigoureusement  de l’autre tant qu’elle n’obéissait pas à mon ordre, tant qu'elle ne branlait pas cet inconnu au regard lubrique. Mathilde éclata en sanglots : « oui… je vais le faire… je vais le faire… ». Je relâchai la pression de ma main sur ses hanches et elle s’enfonça d’un coup sur mon pieu. Je l’enlaçai tendrement. « Pardonne-moi, Mathilde, pardonne-moi ! Ce n’est qu’un jeu, un fantasme, tu le sais !
- Oui je sais, mais tout d’un coup cela m’a semblé si réel que je me suis à nouveau vue à l’arrêt de bus où je m’étais assise sur tes genoux… comme je me frottais contre ta queue raide… avec ces voitures qui passaient … et leur conducteur au regard lubrique quand ils nous regardaient nous embrasser… Ce sont eux que je voyais quand tu me parlais, et ils ne me plaisaient pas !
- Je comprends…
- Et puis après, tu m’aurais demandé de les sucer… Tu aurais voulu qu’ils me jouissent dessus…
- Je ne sais pas, je n’en étais pas là. »


Même si je ne savais pas trop où cette histoire nous aurait menés, même si je n’en étais pas encore là, Mathilde avait sans doute raison. Elle avait aussi pressenti qu’elle devait se protéger face à ce fantasme exprimé avec tant de réalisme, de crainte qu’il finisse par s’y inviter, justement, dans la réalité. Dans l’intimité de la chambre de Mathilde, je la consolais comme je le pouvais, séchant ses larmes du haut avec de tendres baisers, provoquant celles du bas avec de vigoureux coups de rein. Mathilde sanglotait encore un peu, maintenant moins à cause de la vive émotion procurée par mon évocation réaliste, que par dépit de ne pas avoir su jouer le jeu jusqu’au bout. Mais comment pouvait-elle se reprocher, après avoir adhéré au fantasme de faire l’amour à l’extérieur – fantasme qui s’appuyait sur une situation vécue quelques heures auparavant - de ne pas parvenir à prendre subrepticement le recul nécessaire lorsque le rêve s’est malicieusement transformé en cauchemar voyeuriste ? Autant essayer de rêver éveillé. Moi, je n’étais pas du tout déçu. Pourquoi ai-je préféré cent fois qu’elle s’immerge ainsi dans mon fantasme, quitte à refuser le tour qu’il prenait comme on se réveille brutalement, plutôt que de simuler l’acceptation de toutes ses turpitudes ?

On ne mesure pas toujours combien le partage d’un fantasme sexuel participe à sa réalisation charnelle. Le simple fait de mettre des mots sur ses envies, et surtout de les partager, prépare le passage à l’acte. J’en avais plus d’une fois constaté les effets après les séances « d’amour virtuel » sur messenger avec des femmes que je rencontrais par la suite : la conclusion charnelle n’était jamais aussi facile qu’après des galipettes virtuelles partagées. La puissance de ces évocations est telle que de ces jeux sexuels et cérébraux ne me semblent pas innocents. Avec Mathilde, la force des mots nous a frappés de plein fouet, au point que je me demande si cela ne s’est pas rapproché d’un processus hypnotique. Je ne parle pas d’hypnose de cabaret mais d’hypnose Ericksonienne dont le sujet garde un certain contrôle de la situation et la mémoire de la séance. Les psychothérapies systémiques utilisent parfois ces techniques hypnotiques, ce qui modifie durablement l’état mental du patient. Je me demande ainsi si le sacro-saint libre arbitre – celui  là même brandi par les tenants du « tout est permis entre adultes consentants » en guise de morale sexuelle - n’est pas parfois obtenu au prix d’une subtile manipulation mentale ?
Alors, où se trouve la liberté dans tout ça ?

Commentaires

Le mercredi 08/08/2007 à 09:52 par Frodon :

EXcellent !!


J'aime beaucoup la conclusion.

Le jeudi 09/08/2007 à 10:42 par Cali Rise :

Une personne hypnotisée ne fera jamais quelque chose que son subconscient lui interdit. Ex : une musulmane ne se déshabillera jamais même si le médecin lui demande.

Certains fantasmes doivent rester des fantasmes, tout simplement.

Le jeudi 09/08/2007 à 10:58 par Anaïs :

Bravo pour ta note. Je t'avoue qu'il s'est fallu de peu pour que je ne la lise pas en entier. Je ne conçois la sexualité qu'avec un consentement entier et intègre et pas sous la contrainte ... J'ai donc eu énormément de mal à en lire la première partie.
La deuxième partie m'a par contre beaucoup plu, parce qu'elle évoque l'épanouissement dans le partage & le respect, là où encore trop de gens considère la sexualité comme un moyen d'humilier l'autre.
Tu parles de l'hypnose. Les processus hypnotiques qu'ils soient issus de la pratique de Milton Erickson ou d'un hypnotiseur de foire, sont les mêmes (seule les finalités en différent). Et personne ne perds le contrôle sous hypnose, les gens qui font spontanément la poule en public le font parce que cela ne représente pas de danger pour eux... Il suffit de leur demander de se jeter par la fenêtre pour voir ces mécanismes de survie & de contrôle se mettre en place. L'hypnose en dehors de s'appuyer sur un état cérébral particulier (l'état dit d'hypnose), connait bien un autre mécanisme : le cerveau ne fait pas le distingo entre le réel et l'imaginaire... D'où les conséquences que tu illustres très justement.
Alexandre Jardin parle de l'hypnose dans un de ses romans "autobiographie"

Le jeudi 09/08/2007 à 10:58 par Ysé :

C'est drôle tout de même... L'homme se veut, se pense, se croit libre. Et force est de constater qu'il s'invente des jeux et s'astreint aux règles qu'ils imposent sans oser les enfreindre ou les balayer d'un revers de main. La grande question c'est le fameux : pourquoi?

Le samedi 11/08/2007 à 09:48 par secondflore :

La liberté... de se laisser griser sans savoir où cela nous mènera ?
(mais le faire après "évaluation des risques" - je souscris assez au commentaire d'Anaïs, en fait)

Le dimanche 12/08/2007 à 22:41 par Gicerilla :

Ce texte m'interpelle, me met mal à l'aise. L'univers de l'amour est un univers à huis clos où les deux êtres qui s'aiment et qui y évoluent devraient pouvoir amener leurs fantasmes et accepter de recevoir un refus de l'autre (sans pour autant se sentir humilié par ce refus) ou une adhésion sans faille à ceux-ci sans qu'il y ait soupçon de manipulation ou danger de toucher à l'intégrité de l'un des deux... Suis-je claire ? Hum, en tout cas, je suis troublée...

Le lundi 13/08/2007 à 12:53 par Vagant pour Frodon :

Je ne suis pourtant pas bien sûr de ma conclusion, c’est pourquoi c’est plus une question qu’une affirmation.

Le lundi 13/08/2007 à 12:55 par Vagant pour Cali Rise :

Crois-tu que la religion musulmane soit de l’ordre de l’inconscient ou bien du surmoi ?

Le lundi 13/08/2007 à 13:02 par Vagant pour Anais :

L’hypnose thérapeutique permet tout de même un certain relâchement des processus de contrôle, au point d’aboutir à des transes qui permettent aujourd’hui de réaliser certaines opérations chirurgicales sans anesthésie médicamenteuse. Je suis loin d’être arrivé à ce point avec Mathilde qui était consentante, bien sûr, mais avec laquelle le fantasme imaginaire a glissé sur un terrain imprévu et dont il a été pour elle difficile de sortir. Je ne sais donc pas s’il y a eu une sorte d’hypnose involontaire de ma part, mais c’est quelque chose que je n’exclue pas.
Je ne connais pas ce roman d’Alexandre Jardin. Merci pour la référence.

Le lundi 13/08/2007 à 13:07 par Mathilde :

Puisqu'on parle de moi, je donne mon point-de-vue sur cette histoire...
Non seulement j'étais consentante, mais j'étais demandeuse. Après comme dans tous jeux, le hasard a aussi sa place et c'est lui qui fait que dans une situation quasi imprévue on accepte des choses ou pas. Mais d'hypnose, il n'y en a pas eu, ni même de manipulation mentale.

Le lundi 13/08/2007 à 15:03 par Vagant pour Ysé :

Et oui Ysé, comme tu me l’écrivais dernièrement en citant Kundera : « dans le jeu, on n'est pas libre, pour le joueur le jeu est un piège ; s'il s'était sagi d'un jeu et s'ils avaient été, l'un pour l'autre, deux inconnus, l'auto-stoppeuse aurait pu depuis longtemps se sentir offensée et partir [...] Et il ne servait à rien d'appeler au secours la raison et d'avertir l'âme étourdie d'avoir à garder ses distances et de ne pas prendre le jeu au sérieux. Justement parce que c'était un jeu, l'âme n'avait pas peur, ne se défendait pas et s'abandonnait au jeu comme à une drogue ».

Le lundi 13/08/2007 à 15:04 par Vagant pour SecondFlore :

Quel plaisir de lire tes commentaires ici ! Tu mets le doigt sur le paradoxe de la situation : La liberté de se laisser griser c’est celle d’abandonner une part du contrôle qu’on exerce sur soi même et sur son environnement, abandonner une part de son libre arbitre aux règles du jeu consenti, et par conséquent abandonner une part de sa propre liberté – ce qui rejoint ma réponse à Ysé.

Le samedi 18/08/2007 à 11:39 par Comme une image :

Tu parles d'hypnose mais l'alcool joue aussi un rôle proche, celui de désinhibiteur... et également d'excitant.
Je n'ai jamais eu d'expérience hynotique (ou para-hypnotique, si j'ose appeler ainsi celle que tu relates) mais combien de fois ai-je constaté que mon désir pour ma partenaire croissait (je fais gaffe désormais avec le verbe croître depuis que je me suis fait gauler !) au fur et à mesure que le niveau de la bouteille baissait.

On peut pousser le bouchon encore plus loin, quid du GHB (un truc comme ça), la fameuse "drogue du viol", qui fait abandonner à celui/celle qui l'ingère toute volonté ?