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27 juin 2014

Marée basse

Je pense pouvoir affirmer que ce blog jouit d’une rare particularité dans toute la blogosphère : celle d’être ressuscité après plusieurs années d’arrêt. Ami blogueur (les autres, vous pouvez zapper et attendre la prochaine note), je vais vous montrer quelque chose de rare, d’autant plus que si vous vous imaginez être un tant soit peu influent, vous êtes aussi discrets sur les statistiques de fréquentation de votre blog que sur vos revenus, surtout s’ils sont liés. Oui, vous l’avez deviné, je vais vous montrer bien plus intime que mon sexe en érection, je vais vous montrer mes stats à marée basse :

stats.png

Depuis 2008, date à partir de laquelle j’ai cessé de publier régulièrement, la fréquentation de mon blog était en exponentielle décroissante tendant asymptotiquement vers le néant. En cas de décès de son auteur, sous réserve qu’il n’y ait pas de problème d’hébergement, un blog vivote quelques années mais sa fréquentation diminue, essentiellement à cause des blogs amis qui disparaissent et ne vous envoient plus de visiteurs.

Ainsi ma liste statique de liens qui était dans la colonne de gauche, que j’aurais pu libeller In memoriam à quelques rares exceptions près, a été déplacée ici. Je l’ai remplacée par une liste dynamique classée par date du dernier article, comme le propose la plupart des plateformes, sauf blogspirit ! J’ai ainsi dû modifier un code Javascript obfusqué et contourner les restrictions de blogspirit sur les fichiers .js pour avoir enfin ma blogroll dynamique. Si vous voulez les détails techniques, n’hésitez pas à me contacter. Par ailleurs, n’hésitez pas non plus à me proposer des échanges de lien en commentaire de cette note.

Pour les plus curieux, mes statistiques me sont gracieusement offertes par statcounter.com ( il n’y a pas que google dans la vie). Cet outil est bien adapté aux faibles trafics et permet de suivre chaque rare visiteur à la trace, ce que je trouve juste fascinant, sans évoquer les questions qu’on se pose inévitablement sur l’identité des visiteurs réguliers. Attention, c’est addictif.

Enfin, terminons sur un point positif, la fréquentation remonte doucement, mais surement…

C’est à la marée basse qu’on voit ceux qui se baignaient nus [Warren Buffet].

10:18 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (11)

06 janvier 2014

Bleu comme l’enfer ?

Les apparences sont trompeuses, pour le meilleur comme pour le pire. On s’attendait à une cascade de plaisirs luxurieux ? On ne trouve qu’ennui et dépit. On imaginait des cris et des larmes ? Ce sont des cris de plaisir et des larmes de jouissance dont on s’abreuve. Ainsi n’imaginiez-vous probablement pas que le paradis se cache dans une sordide ruelle de Paris. Pour le trouver, il faut écarter le rideau pourpre d’un sex-shop, essuyer le regard cupide des professionnelles du sexe, ignorer les moues concupiscentes des clients, arriver jusqu’au comptoir entre les godemichés et les vidéos pornos, et demander une heure au paradis. On vous conduit alors dans un improbable dédale de couloirs et d’escaliers, jusqu’à une petite porte noire qu’on ouvre prestement, celle du paradis. En vérité, ce n’en est que l’antichambre bleu azur. Les portes du paradis terrestre, les vraies, il n’y avait que Mathilde pour me les ouvrir.

Quelques années auparavant, c’est sous la voute étoilée d’une chambre rococo de la villa-royale que nous touchâmes l’extase pour la première fois. La chambre paradis-tentation du love hôtel de la rue St Denis n’a certes pas le même faste, mais la décoration de cette alcôve providentielle, découverte au hasard de notre irrépressible désir, présageait aussi du septième ciel.

hôtel, paradisMathilde et moi nous assîmes sur le lit, presque timidement, avant que nos lèvres pèlerines retrouvent le chemin du plaisir. Les miennes se perdirent d’abord sur son épaule dénudée, et mes doigts à l’orée de son soutien-gorge vivement dégrafé, tandis que ses lèvres ardentes me brûlaient le cou et qu’elle déboutonnait ma chemise. A peine avais-je eu ses seins pointus dressés entre mes doigts que nos vêtements volèrent dans la pièce parmi les angelots et les nuages en cœur. Qu’il était bon de retrouver ma fervente amante, tremblante de désir et bientôt de plaisir quand je lui butinai la vulve puis y plongeai une langue goulue. Mathilde retourna rapidement la situation de peur de jouir trop vite, et elle me prit en bouche avec gourmandise, son intimité hors de portée de mes audacieuses caresses. Allongé sur le dos, je sentais les cheveux de Mathilde me caresser le ventre pendant qu’elle me suçait alternativement le gland et les couilles, tout en jouissant du spectacle de son corps élancé que me renvoyait le miroir accroché au plafond.

Je brulais d’envie de planter mon dard dans sa petite chatte crémeuse et mes yeux dans les siens. Je la pénétrai doucement, nos regards émus d’amour sur nos visages éperdus de plaisir. Mon Dieu qu’elle était belle quand elle me regardait comme ça ! Mon Dieu qu’elle était belle avec ces yeux-là ! Ils me donnaient une énergie d’éphèbe, à moi le vétéran de la baise. Quand on aime, on a toujours vingt ans. Le tenon de ma queue mortaisé à ses hanches, je la taraudais de jouissance tout en interprétant le Kamasutra sans nous déprendre, du bateau ivre à l’andromaque, du lotus au compas grand ouvert, inventaire à la pervers qui s'acheva en tendres petites cuillères pour accueillir notre orgasme. Je repris mon souffle tout en achevant de lui faire perdre le sien, d’un doigt dressé à débusquer son clitoris turgescent aussi surement qu’un chien d’avalanche retrouve les skieurs ensevelis. Le moins que je puis dire est qu’elle n’était pas de glace, et si j’étreignis entre mes bras son corps tremblant, c’était de l'extase que je venais de lui donner.

Les cérébraux insatisfaits pensent que « le meilleur moment de l’amour, c’est quand on monte l’escalier » ; pour les hommes de peu d’esprit, ce n’est ni avant, ni après, mais pendant, et certains mufles vont droit à leur pauvre but avant de jeter leur proie comme un kleenex usagé; pour les amoureux c’est dans la tendresse juste après. Non pas parce que ce serait enfin terminé, mais au contraire parce que le désir qui se nourrit l’un de l’autre peut renaitre de ses cendres. Ainsi  sentis-je ma Naïade se faire de plus en plus chatte au creux de mes bras, frottant ses fesses contre mes hanches tout en minaudant avec des regards de braise, alors que je m’interrogeais sur l’étrange volet roulant situé à la tête du lit Ce volet s’ouvrait-il sur une fenêtre donnant sur l’extérieur ? J’appuyai sur le bouton de commande et ma belle sur d’autres organes sensibles : le volet, pour ainsi dire la jalousie, s’ouvrit sur l’enfer.


hôtel, enferDe l’autre côté de la fenêtre inamovible, une autre antichambre similaire à la nôtre mais inversement décorée en suite infernale, invitait succubes et incubes à la débauche. Je ne restai toutefois pas longtemps à contempler cette géhenne de pacotille, car mon attention fut captivée par un horizon autrement plus excitant au paradis : Mathilde, agenouillée sur le lit, les cuisses écartées et les bras en croix sur le matelas, m’invitait à la luxure :

-    Et mes fesses ? Elles te plaisent mes fesses ?
-    Elles sont somptueuses ma chérie.
-    Et mon petit trou aussi ?
-    A croquer !
-    N’hésites pas à joindre le geste à la parole !

Ma langue se jeta sur son œillet froncé comme la petite vérole sur le bas clergé, ce qui ne fit pas pour autant taire ma Naïade particulièrement bien inspirée : « Mouille le, oui, mouille bien ! Tu sais qu’il est à toi, rien qu’à toi ? L’entrée des artistes t’est exclusivement réservée… tu vas venir t’y produire, hein mon chéri ? Dis-moi que tu vas passer par là… dis-moi que tu vas y pénétrer… que tu vas me dilater… m’ouvrir comme un fruit mûr… regarde c’est déjà ouvert pour toi… viens ! N’attends pas, j’en peux plus… Encule-moi ! »