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26 décembre 2015

La photo cache misère

Ma dernière note de l’année est consacrée à une des grandes questions que les femmes se posent à propos des hommes en ce début du XXIe siècle, rien que ça. On en parle un peu partout, en France comme à l’étranger, sur les blogs et les réseaux « sociaux » spécialisés, sans pour autant analyser les raisons profondes de ce comportement mystérieux :

Pourquoi nous envoient-ils une photo de leur bite ?

J’émets l’hypothèse que cette conduite découle directement de la consommation de films pornographiques, ce que je vais étayer par la théorie du désir mimétique : « L’homme désire toujours selon le désir de l’Autre ».

Dans Mensonge romantique et vérité romanesque, René Girard a appliqué cette thèse à l’analyse des grandes œuvres romanesques, dont on ne faisait auparavant qu’une lecture romantique, en imaginant la naissance spontanée du désir du sujet pour son objet. Le premier exemple est Don Quichotte qui désire une vie chevaleresque. Cette aspiration n’est pas née ex nihilo dans un esprit malade, mais s’est installée après une consommation effrénée de romans de chevalerie, dont le héros est Amadis. Dans ce triangle du désir, Don Quichotte est le sujet désirant, fasciné par le médiateur Amadis, héros des romans de chevalerie qui désigne l’existence chevaleresque comme unique objet de désir. Le désir n’est pas un simple lien entre le sujet et l’objet du désir, mais s’inscrit dans un désir triangulaire schématisé de la façon suivante :

MediationExterne.png

Amadis étant un personnage imaginaire, issu de la littérature médiévale, le médiateur est dit externe. Il influence le sujet et éclaire l’objet, mais il ne peut pas entrer en concurrence avec Don Quichotte. Girard observe le même phénomène avec Emma Bovary qui désire à travers les héroïnes romantiques dont elle a l’imagination remplie. Chez Stendhal, Julien Sorel essaie d’imiter Napoléon, et emprunte aux confessions de Rousseau la prétention de manger à la table des maîtres plutôt qu’à celle des valets. Toutes ces vanités sont empruntées à autrui. On retrouve une telle vanité au début de Le Rouge et le Noir lorsque M de Renal s’imagine que M. Valenod, pourrait lui enlever le futur précepteur de ses enfants. Pour qu’un vaniteux désire un objet, il suffit de le convaincre que cet objet est déjà désiré par un tiers auquel s’attache un certain prestige. Le médiateur est alors un rival que la vanité a suscité avant d’en exiger la défaite. Une telle médiation est appelée médiation interne. Le désir triangulaire est toujours là, mais la distance entre le sujet et son médiateur s’amenuise au point qu’ils peuvent entrer en concurrence. En fin de compte, le sujet désire être le médiateur, ce qui s’exprime par la rivalité pour accéder au même objet, comme René Girard le montre chez Proust et Dostoïevski.

MediationInterne.png

Le désir mimétique n’est pas restreint au roman. On le retrouve au cinéma, appliqué au film Eyes Wide Shut sur le site Traversée des apparences. La publicité Nespresso en donne aussi un merveilleux exemple avec Georges Clooney qui désire plus que tout une tasse de café. Les femmes fascinées par Georges Clooney désirent donc la tasse de café (médiation externe). Toutefois, elles peuvent entrer en compétition avec lui puisqu’il n’est plus une star inaccessible, mais un homme croisé au hasard (médiation interne). What else ? Le désir mimétique mis en scène dans la pub nespresso est conçu pour fonctionner avec le téléspectateur qui désire ressembler à Georges Clooney (médiation externe), ou tout au moins avoir le même succès auprès des femmes, et désire donc lui aussi cette fameuse tasse de café. Ô vertige du marketing !

C’est à cause de ce même désir mimétique que des enfants vont avoir tendance à se battre pour un même jouet devant la profusion de l’arbre de Noël, chacun s’imaginant que celui de l’autre est supérieur au sien. C’est aussi le désir mimétique qui explique qu’une volée de pigeons va lutter pour le même croûton de pain, alors qu’il y en a assez pour chacun.

Cherchons maintenant les triangles du désir mimétique dans un film pornographique de base, le gonzo hétéro en accès libre et au scénario étriqué. Que voit-on ?

  • Le corps de la femme sous à peu près tous les angles, avec de gros plans sur ses orifices et son visage.
  • Peu de choses du corps de l’homme, essentiellement son sexe en érection, jamais au repos.
  • La femme hurle de plaisir durant la pénétration. Le fait que ce soit simulé ou pas est anecdotique. Ce qui est présenté est le spectacle du plaisir féminin.
  • L’homme vocalise peu son plaisir. Lorsqu’il parle, c’est le plus souvent pour donner des ordres et proférer des insultes.
  • L’éjaculation est le point d’orgue du film. C’est presque toujours une éjaculation externe (l’éjaculation interne étant la « spécialité » cream-pie) sur les fesses, les seins ou le visage de la femme. L’éjaculation tient lieu de spectacle du plaisir masculin.

Le spectateur d’un tel film est le sujet désirant, fasciné par le médiateur externe constitué par le hardeur qui désigne l’éjaculation comme ultime objet de désir. Il en va de même pour la spectatrice fascinée par l’actrice qui semble attendre impatiemment l’éjaculation finale qu’elle accueille victorieusement.

DesirMimetiquePorno.png


Avec l’apparition des films amateurs, le médiateur se rapproche du sujet, puisque n’importe qui peut se retrouver devant l’objectif. La médiation qui était externe au cinéma classique devient interne avec la pornographie amateur. Le sujet désire donc être le médiateur, selon la théorie du désir mimétique, et il adopte ainsi le comportement mis en valeur par la pornographie. Pour un spectateur de sexe masculin, s’identifier au hardeur dont on ne voit quasiment que le sexe en érection, signifie se réduire à une verge.

Il n’apparaît donc plus aussi étonnant qu’un homme, dont la culture érotique est essentiellement les gonzos, communique son désir sexuel à une femme en lui envoyant la photo de son sexe, comme on peut le dire avec une rose rouge dans le langage suranné des fleurs. Tel est l’héritage de la porn-culture. La femme qui s’y complaît pourra répondre avec un certain à-propos « give it to me ». Celle qui a une autre acception de l’érotisme comprendra les références de son interlocuteur et jugera de la suite à donner en connaissance de cause.

Cette thèse du mimétisme de la pornographie permet aussi d’expliquer le développement de produits « dopants », en particulier ceux destinés à augmenter le volume de l’éjaculation, recommandés par certains organisateurs de gang-bangs et bukkake. Il est évident que ces éjaculations n’ont pas vocation à être internes, ni à remplir un préservatif, ni à intensifier le plaisir physique de l’homme qui est totalement indépendant du volume éjaculé. Ces éjaculations volumineuses satisfont le désir de l’amatrice qui s’identifie à l’actrice porno, au même titre que l’amateur de pornographie s’identifie au phallus du hardeur.

Si vous êtes convaincue par mon explication, ne vous offusquez donc plus de recevoir de telles photos [ édition du 29/12: Attention, second degré ! il est parfaitement normal que vous vous sentiez agressée par un tel acte d'exhibitionnisme non sollicité. Que les explications ci-dessus vous persuadent que vous n'en êtes pas la cause, mais la victime, afin d'agir en connaissance de cause et sans état d’âme ] . Considérez simplement que c’est un moyen de gagner du temps, qui permet à l’un comme à l’autre d’anticiper le comportement sexuel de l’interlocuteur. À vous de mettre cela à profit selon vos attentes.

Commentaires

Le lundi 28/12/2015 à 15:25 par Brigit :

Suis pas convaincue ! du tout, du tout...

(les copines, join the club ! on se fera des débats avec photos de fesses masculines comme base de réflexion ou seulement comme décor... inspirant à défaut d'être aspirant)

Le "désir" mimétique de R Girard me pose beaucoup de problèmes, je suis assez septique même si je reconnais que la découverte des neurones miroir valide de facto ce que dit Girard.

Par exemple, si je regarde une scène de violence dans une série policière, le mimétisme fonctionne vers quelle personne ? l'agresseur ou l'agressé ? et vais-je passer à l'acte ensuite ou au contraire être dans la peur de subir une agression ?
ça marche aussi pour le sport ! si je regarde du sport à la télé ou dans un stade, qu'est-ce qui fonctionne en miroir dans mon cerveau ? le joueur, l'arbitre ou, pourquoi pas, le coach ? mmm ? bref où est mon identifiant ? [ah zut, j'ai encore oublié...]

Et si voir du sexe induit le désir, à tout le moins, et ensuite le passage à l'acte, alors pourquoi ça fonctionne pour le sexe et pas pour le sport ? si le mimétisme fonctionnait si bien, il y aurait bien plus de sportifs !
On peut multiplier à l'envi les questions dans tous les domaines, on en revient toujours à ce constat, ce qui est prétendu fonctionner pour le sexe n'est absolument pas prouvé pour d'autres activités ou actes.
il est très controversé que la violence dans les films policiers ou d'horreur engendre la violence chez les spectateurs. encore une fois, pourquoi ça serait différent pour le sexe ?

La multiplication des films amateurs pourrait indiquer que "les gens" passent à l'acte... mais je n'en sais pas assez sur la question pour pouvoir me prononcer. (ma propre réaction face aux films amateurs que je vois est quasi exclusivement la consternation mais ce n'est pas intéressant ici)

Il intéressant d'envisager que cela fonctionne aussi selon le couple de force attraction/répulsion.

étant voyeuse, l'explication des neurones miroir est certes particulièrement intéressante pour moi. elle m'aide à comprendre comment ça fonctionne mais encore une fois, je ne suis pas convaincue que cela soit uniquement le mimétisme qui fonctionne.

Ce qui est aussi assez ... hum [soupir] signifiant (?) dans ce que vous écrivez (outre que l'homme regarderait des gonzos -vous avez des stats ?) est l'idée que lorsqu'on regarde un porno, on s'identifie selon son sexe, à l'homme ou la femme. voyez-vous j'apprécie beaucoup de regarder du porno gay d'une part, et d'autre part, il est assez bien admis que les hommes apprécient beaucoup les scènes lesbiennes dans les pornos. A qui s'identifient-ils alors ?

Mon cher, je vais vous confier un secret, ils ne s'identifient à personne ni à l'une ni à l'autre (ou alors aux deux et pourquoi pas ?) ni ne "mimétisent" personne ou pas plus l'un que l'autre. ils sont simplement fort contents de regarder du sexe en action et d'être voyeur.

Bref, vos identifications mimétiques amateur de porno/hardeur, amatrice/hardeuse, permettez-moi de vous le dire, ça explose en plein vol ! et pas de manière éjaculatoire mais façon puzzle.

Ces généralités sont aussi dérangeantes éthiquement que du point de vue scientifique. car moi, quand je dis 'les hommes' je suis parfaitement consciente qu'ils y a des hommes (et des femmes), hétéros ou non, qui n'apprécient pas du tout de voir des scènes lesbiennes ou gay, ou même des scenes de sexe ou qu'ils/elles y sont parfaitement indifférents.

Voyez vous, il faut prendre des précautions dans la généralisation sinon on risque de se retrouver en face de contradictions voire de réfutation de brillantes et intéressantes théories mais qui doivent faire encore du chemin.

Ainsi, je me souviens d'une conférence sur les neurones miroir où l'on avait fort à propos posé la question à l'intervenant : qu'en est-il des aveugles ? et bien, après un long moment d'hésitation et blablabla, ce dernier avait évoqué des expériences mettant en jeu l’ouïe, le toucher, l'odorat... bref un vrai chantier en construction qui sans totalement remettre en cause la vue (et le voyeurisme) implique que l'explication est bien plus complexe et controversée.

Ce qui est rigolo dans votre post c'est l'idée du "moyen de gagner du temps". le processus de séduction -et son succès- n'est absolument pas corrélé avec le temps passé à le mettre en oeuvre ... seriez-vous un productiviste consumériste ? j'en doute fortement, alors permettez aux femmes de ne pas l'être.

Comme j'ai l'esprit de contradiction productif, j'ajouterai encore 2 choses:

- Ce n'est pas au porno que l'on doit cet engouement pour le selfie phallique et son envoi, mais à une pratique gay de montrer la marchandise, reprise par les hétéros et popularisée par les smartphones.

-Enfin, cette pratique ne plait pas aux femmes... il ne faut pas leur demander de l'accepter sans creuser un peu mieux la réflexion du côté des femmes -et non du côté du mimétisme" masculin.

Les hommes ne semblent en effet pas se plaindre du fait que les femmes envoient des photos de leurs seins ou autres... pourquoi un tel décalage ? Et bien, cette pratique se heurte à une sensibilité féminine bien plus ancrée dans l'identification de l'exhibitionnisme malsain et agressif que dans l'expression d'un désir. Vous ne pouvez pas ne pas en tenir compte. Ce n'est pas de la mièvrerie que de prendre en compte cette sensibilité.

J'en reviens donc au couple de force attraction/répulsion.
L'image d'un pénis me semble être encore plus répulsive qu'attractive pour 'les femmes' en général - et encore une fois le pourquoi est compliqué.

Vous ne pouvez donc pas demander aux femmes d'accepter quelque chose qui est encore largement vécu comme une agression.

Et, allant à l'encontre des lieux communs, j'ose écrire que le fait pour une femme d'envoyer un selfie exhib peut aussi être ressenti comme une agression pour un homme.

Même avec les meilleures intentions possibles on ne peut préjuger de la sensibilité de l'autre, tout juste peut-on prendre des risques ! parfois fatals (à bien des égards, ce post renvoie au précédent)

Donc, hommes ou femmes ont parfaitement le droit de s'offusquer de recevoir des images indésirables et qui ne permettent en rien d'anticiper le comportement sexuel de l'interlocuteur.

B

Le lundi 28/12/2015 à 17:55 par Vagant :

Le désir mimétique fonctionne aussi avec le sport. Allez dans un club d’athlétisme, le PUC par exemple, et demandez-leur s’il n’y a pas un effet JO dans les inscriptions des adolescents à la rentrée scolaire des années bissextiles, qui se dégonflent comme des baudruches dès qu’il s’agit de courir sous la pluie l’hiver venu. Quant à votre exemple de scène de violence tout dépend la façon dont elle traitée, et qui est le héros désigné. Une image vaut mieux qu’un long discours : http://www.nramuseum.com/guns/the-galleries/modern-firearms-1950-to-present/case-53-arms-of-law-enforcement/dirty-harry's-smith-wesson-44-magnum.aspx et voyez donc à qui le crime profite. Je vous invite à multiplier à l’envi vos contre-exemples censés mettre en défaut une théorie sur laquelle la publicité semble basée.

Je vous accorde que la théorie du désir mimétique est un modèle comportemental qui, comme tout modèle, simplifie la complexité de l’être humain, et je suis entièrement responsable de l’interprétation de cette théorie dans le cadre restreint de cette photo phallique. N’en étant pas un expert, loin s’en faut, je peux m’être complétement fourvoyé. Mon propos est qualitatif, je n’ai aucun élément quantitatif pour l’étayer, et je n’ai fait qu’émettre une hypothèse pour expliquer la fameuse photo « cache misère ». Je n’avais pas la prétention d’expliquer toute la sexualité humaine. Cela dit, votre réfutation massive me semble plus rhétorique qu’argumentée.

J’ai pris soin de restreindre la pornographie au gonzo hétéro de base dans mon hypothèse, et vous vous basez sur l’attrait des scènes homosexuelles pour me contredire. Soit. La relation du sujet au médiateur est assez ambiguë et passe de l’admiration à la compétition selon la proximité du médiateur au sujet. J’ai évoqué l’identification sexuelle pour expliquer la fameuse photo phallique, puisque c’est l’attribut sexuel dont l’homme dispose, et le seul mis en valeur par la pornographie. Cette identification sexuelle n’apparaît effectivement pas quand un spectateur hétérosexuel apprécie une scène lesbienne, mais les femmes désirables qu’il voit à l’écran n’en sont pas moins médiateurs du désir sexuel. Ce que ce médiateur désigne comme objet de désir est la relation lesbienne, dont le sujet ne peut être que spectateur plus ou moins actif. On peut ainsi se demander dans quelle mesure la valorisation de telles pratiques ne contribue pas au désir de triolisme FHF chez bon nombre de libertins.

Votre argument relatif au temps gagné par l’envoi de la photo cache misère m’apparaît aussi spécieux. Je crois que l’homme qui use d’un tel moyen est effectivement un productiviste consumériste, mais la femme qui reçoit la photo ne l’a pas sollicitée et n’entre pas, à priori, dans la même logique. Dans ce cas, elle a tout intérêt à oublier au plus vite son correspondant goujat, à moins d’aimer perdre son temps. Toutefois, elle peut aussi accepter cette sollicitation parce qu’elle ne cherche rien d’autre qu’un plan Q (oui, toutes les femmes ne sont pas en demande d’un long processus de séduction et certaines peuvent parfois vouloir du quick sex.), auquel cas elle peut rapidement parvenir à ses fins.

Vous me reprochez de généraliser et vous nous assénez votre point de vue à base de « les hommes ceci, les femmes cela ». Je ne suis pas au courant des pratiques du milieu gay et des selfies de photos de verges. Pourquoi donc les hétéros devraient-ils s’être inspirés de pratiques auxquelles ils ne sont à priori pas confrontés ? Je vous remercie de me donner les références de votre postulat.

Je suis toutefois d’accord avec vous sur le fait que la grande majorité des femmes vivent le fait de recevoir une telle photo non sollicitée comme une agression. En donner une explication basée sur le mimétisme masculin n’a pas pour objectif d’encourager cette pratique mais de la comprendre, et surtout de déculpabiliser les femmes qui pourraient penser avoir écrit quelque chose qui justifiait ce qu’il faut bien appeler un attentat à la pudeur. Les victimes ne doivent donc éprouver aucune culpabilité à rompre illico toute relation avec l’exhibitionniste en question, et pourront positiver sur le fait de ne pas avoir perdu plus de temps avec un tel individu.

Le dimanche 17/01/2016 à 14:26 par Brigit :

Cher Vagant,

ah aurais-je titillé un petit nerf sensible ?

merci de votre réponse

seulement voilà, j'ai pris comme bonne résolution cette année de ne plus jouer les trolls en commentaires sur les -rares- blogs que je lis encore.

B

Le dimanche 17/01/2016 à 14:53 par Vagant :

Je n'estime pas que vous jouez les trolls. Un troll n'a pas beaucoup d'arguments alors que vous ne manquez pas de répondant. J'aurai donc le plaisir de débattre avec vous cette année.