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15 mai 2007

Faites vos vœux (2)

le club...Vagant m'avait laissé le choix. Le choix du lieu, des protagonistes, et des armes.

Autrement chez soi, c'est là que ça allait se passer. Je dis ça, parce que ni lui ni moi ne savions ce qui allait arriver. Il faut toujours ménager une part à l'imprévu et l'imprévu ce jour-là aurait pu prendre les traits d'un couple séduisant, d'un défilé de lingerie, d'une exhibition érotique... A moins que ce ne soit Vagant qui reste stoïque.

Ne pas s'interdire le meilleur, ne pas occulter le pire, sachant que la soirée pourrait osciller entre le tout et le rien.

Contrairement à mes craintes, l'entrée ne nous fut pas interdite sous le prétexte d'une « soirée privée », rejetant nos envies et nos pas sur le pavé. L'accueil était chaleureux. Il faut dire que ce nous étions peu nombreux. Vagant et moi avons eu d'ailleurs le privilège de déambuler dans toutes les salles du restaurant coquin, tels les châtelains d'un manoir abandonné.

Faisons ensemble le tour du propriétaire, voulez-vous?

La salle du restaurant cosy, à l'étage supérieur un bar et une barre de lap-dance, plus haut encore des banquettes en attente de futurs occupants, et enfin une salle de bain.

Si vous m'avez suivi comme le fit Vagant. Alors sans doute avez remarqué mes bas résille et ma démarche chaloupée. Je n'y suis pour rien, ce sont les talons qui... Et comme Vagant, auriez-vous posé vos mains sur mes fesses?

Désormais, le ton était donné.

Pendant le dîner, nos pieds se rencontrèrent, nos mains s'évanouissaient sous la table et quelques baisers furent pris, d'autres donnés.

A côté de nous, un vieux couple, pas mari et femme, mais amant et maîtresse. Le monsieur parle de son chez lui, la dame au collier de perles, de son urticaire. Quelques bribes de leur conversation nous parviennent : « Sarkozy », « Ségolène », « firefox »... Mais Vagant et moi n'écoutions pas. Nous, nous en étions aux confidences, aux mots murmurés du bout des lèvres, aux caresses verbales, celles que je tirais d'un livre érotique et celles qui s'adaptaient à la situation.

Après avoir goûté mutuellement nos desserts, geste qui augurait comme un heureux préliminaire, nous décidâmes de prendre notre café à l'étage.

Vagant eut droit à une séance de lap-dance en règle. Bien choisie, la musique vibrait au son de tangos lancinants. Ça ne semblait pas déplaire à mon partenaire, à en juger par son sourire carnassier et par ses yeux brillants. Mais je préférais quitter la barre pour vérifier ses dispositions réelles à mon égard. En frottant mes fesses contre son sexe, je sentis qu'il bandait dur. Et entre nous, c'était cette barre-là que je voulais caresser. Il ne manquait plus que je relève ma jupe sur mon string effilé pour que le fauve sorte de sa cage. Vagant ne me laissa plus de répit. C'étaient ses mains qui pétrissaient ma croupe comme un sauvage, sa bouche qui parcouraient ma nuque tandis que moi je jouais à enlever mon corsage. Les miroirs nous renvoyaient le tourbillon du désir qui nous envahissait.

Pantelants, nous fîmes ensemble quelques pas de danse, si l'on peut appeler danse le mime d'une levrette. Tel un bateau ivre, nos envies prenaient le large, celui de la dérive. Plaquée contre la barre de lap-dance, les jambes autour de la taille de mon cavalier, je sentais que nous en étions arrivés au point de non retour. Quand les corps s'expriment, le langage se résume à des râles.

Dans un coin câlin qui n'attendait plus que nous, Vagant me lécha, en usant et abusant de toutes les pirouettes que sa langue pouvait dessiner. Après m'être remise de mes émotions, je tendis la main et trouva des menottes, tentation avec laquelle nous avons joué. Cela dit, mon bon génie ne perdait rien pour attendre. Et il s'en aperçut quand mes lèvres se refermèrent sur son gland. Très vite, nous avions compris à quel point nous étions de l'un et l'autre gourmands.

En 69, chacun pouvait sucer ce dont il était si friand.

Tout se passait à merveille, mais il y avait un mais. Un petit bout de ficelle qui dépassait de mes lèvres, celles du bas. Un problème n'en est jamais un pour peu que l'on soit avec un savant.

-Si nous le contournions? me dit Vagant.

Soit. Ce fut donc par derrière que j'accueillis son mandrin brûlant. Nul ne pouvait soupçonner ce qui se passait. Pas même les hommes que j'aperçus dans l'entrebaillement de la porte, qui croisèrent mon regard, mais n'entrèrent pas. Les jambes posées sur les épaules de Vagant, je me laissais aller doucement. C'était doux, c'était fort, et cela dura longtemps. Nous n'avions pas encore joui quand deux couples nous rejoignirent. Je sentis de regards se poser sur nous, mais je n'étais plus tout à fait là. Nos silencieux compagnons s'installèrent sur les banquettes à côté de nous. Des bruits de baisers faisaient échos aux nôtres. Mais en dehors de cela, le silence régnait. Seuls Vagant et moi, l'interrompions de nos gémissements.

Plus ouverte que jamais, je sentais Vagant aller et venir en moi. Ses mouvements se firent plus amples quand soudain, il posa ses deux mains sur mes épaules. Rien ne pouvait l'arrêter, c'était le galop final, la course à la jouissance.

Nous nous rhabillâmes lentement. Notre couchette étant la plus éloignée de la porte d'entrée, nous ne pouvions que passer devant ces corps enlacés. Une femme administrait une fellation à son silencieux partenaire tandis qu'une petite brune en guépière blanche chevauchait le sien. Les vieux amants quant à eux, regardaient la scène.

- Nous sommes partis comme des écoliers qui font l'école buissonnière.
- Tu voulais voir si les vieux amants allaient faire l'amour?

Vagant m'assura que non et me gratifia d'un baiser avant que nos chemins, qui nous avaient conduit dans ce lieu nocturne et luxurieux, se séparent sur une nuit, à mille autres plus belle.

Theodelinde