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25 mai 2007

La vendeuse

medium_galeries.jpgJ’ai rencontré Irène il y a une semaine. Elle vendait des maillots de bain pour hommes aux galeries Lafayette, entre les serviettes de plage et les lunettes de soleil. Je ne sais pas trop pourquoi je suis entré dans ce magasin d’ailleurs, car j’avais tout ce qu’il me fallait, même du temps à tuer. Je ne l’ai pas vue arriver derrière moi. « Je peux vous aider Monsieur ? » me proposa-t-elle d’une voix douce et chaude. « Heu... non, merci, je regardais simplement », dis-je en levant les yeux vers elle, un sourire de circonstance agrafé sur mon visage, sourire qui se transfigura en une expression béate : son physique qui s’accordait parfaitement à sa voix sensuelle me fit aussitôt regretter d’avoir refusé son aide. « N’hésitez pas à faire appel à moi si vous avez besoin de quelque chose », ajouta-t-elle avec une moue ingénue.

Est-ce le trouble de mon regard qui lui avait fait ajouter cette formule commerciale, ou bien son sourire était-il trop candide pour être honnête ? Comme d’habitude, j’étais en train de m’embourber dans mes questions masculines existentielles, les yeux rivés sur son postérieur qui tanguait au rythme de sa démarche chaloupée, mais qui s’éloignait inexorablement vers tous ces hommes qui brandissent leurs chiffons par-dessus les cabines d’essayage, sous prétexte d’avoir une autre taille ou un autre modèle. « Mademoiselle ! Mademoiselle ! » L’interpellai-je sur un ton déjà pitoyable. Elle fit aussitôt volte-face pour revenir vers moi, le port altier, le regard plongé dans mes yeux éblouis, tel un model de chez Channel qui fixe l’objectif du photographe, avant de se planter devant moi, la pointe de ses seins au point de tutoyer ma poitrine : « Vous voulez essayer un maillot ? » Me demanda-t-elle d’une voix à la fois rauque et suave. « Heu, oui, celui-ci… » répondis-je en prenant le premier qui me tombait sous la main, mon regard perdu dans le décolleté plongeant qui s’ouvrait sous mes yeux comme un abîme de luxure. J’eu à peine le temps de lire son prénom sur son badge, « Irène », que la sculpturale vendeuse se retournait déjà en m’ordonnant « Suivez-moi ! » tout en me lançant par-dessus son épaule un regard alléchant comme une fausse promesse électorale.

J’avais beau savoir que je n’avais rien à espérer de cet essayage, je la suivis quand même, hypnotisé par sa croupe émouvante qui se dandinait sous mes yeux, mu par l’envie de la caresser tel un tantale lubrique assoiffé de désirs charnels.  Mais elle écarta le rideau de la cabine, autel de mes fantasmes sacrifiés, où je n’avais plus qu’à prier pour son prompt retour : elle était déjà partie vers d’autres tentures de velours, derrière lesquelles grondaient des clients impatients. Il ne me resta donc plus qu’à me déshabiller et enfiler le maillot choisi au hasard, par-dessus mon slip hygiène oblige. Horreur ! J’étais tombé sur un string rouge dont la ficelle avait un effet du plus ridicule entre mes fesses, surtout sur mon slip vert. J’en étais à me demander comment me dépêtrer de cette situation grotesque lorsque Irène écarta le rideau pour me demander si tout allait bien. J’étais cramoisi, plus de honte qu’à retenir ma respiration pour garder la poitrine bombée. D’autant plus que je n’avais pas retiré mes chaussettes. Néanmoins, il ne me sembla percevoir pour tout jugement qu’une lueur amusée dans son regard : « Ce string est fait pour vous, me mentit-elle effrontément, vous allez le prendre n’est-ce pas ?
- Moui… c’est que…
- Dans ce cas, je vous conseille de l’essayer normalement, sans votre slip vert, je reviens tout de suite, j’aimerais vraiment vous voir le porter… »

J’avoue que je n’étais pas mécontent de la tournure que prenaient les évènements. Certes, j’en serais quitte pour acheter un string que je n’oserais plus jamais remettre, mais pour le plaisir de faire le beau devant une jolie demoiselle… En quelques secondes j’étais fin prêt. La ficelle me gênait un peu entre les fesses, mais au moins il semblait être à ma taille. Je pris soin de retirer mes chaussettes.

J’attendais donc Irène, lorsque mon attention fut attirée par de légers gémissements provenant de la cabine à droite de la mienne, qui semblait bien abriter deux personnes. Soudain, un petit rire cristallin que je reconnu immédiatement : ma vendeuse ! Je commençais à trouver mon string un peu juste lorsqu’elle écarta les rideaux et surgit dans ma cabine. « Voilà qui est beaucoup mieux, dit-elle avec une moue coquine. Laissez-moi l’ajuster comme il faut, ajouta-t-elle en s’agenouillant sans façon devant moi. » Ses ongles carmins frôlèrent la peau de mon ventre, ajustèrent délicatement les élastiques sur mes hanches, poursuivirent leur course sur mes fesses, s’engagèrent dans leur sillon, prêts à suivre la couture de nylon au plus profond de mon intimité, mais s’arrêtèrent aux extrêmes limites de la décence. Je sentis son souffle sur mon nombril, sur mon sexe qui déformait outrageusement le string que je sentais désormais bien trop juste. Mais je ne le regardais pas, ni le visage d’Irène à quelques centimètres de ma bosse outrageuse : j’avais fermé les yeux depuis un moment, comme dans l’attente d’une délivrance. « Vous êtes très émotif, me dit-elle en faisant semblant d’ajuster au millimètre près mon string devenu microscopique. Je vous conseille un autre modèle, plus enveloppant, je vais vous le chercher !
- Mais… c’est que… vous êtes sûre ?
- Ne vous inquiétez pas, je vais vous aider à l’enfiler » conclu-t-elle avec une œillade provocante.

Irène referma le rideau pendant que mon sexe surgit du string comme la flèche d’un arc. Je retirai ce bout de nylon inutile, tournant le dos à l’ouverture au cas où Irène ferait une nouvelle entrée intempestive, et je me concentrais pour faire retomber mon excitation en entonnant un mantra yogi « Ahuuuuuuuuum…. »
Schliiiiiik fit le rideau derrière moi et Irène déboula à nouveau dans la cabine, un maillot bermuda bleu de grande marque à la main. Je me retournais vers elle, mes mains croisée sur mon bas ventre comme un footballeur face au coup franc, protégeant mon érection opiniâtre de son regard qui avait pourtant du en voir bien d’autres. « Mais… mademoiselle… ce maillot est hors de prix ! M’exclamai-je devant l’étiquette.
- Vous le valez bien », rétorqua-t-elle avec aplomb.

Elle se pencha en avant, la bouche en cœur, ouvrant largement ce maillot comme la gueule d’un loup, et je m’y jetai avec le soulagement d’y abriter ma fausse pudeur. En vain. Car Irène n’hésita pas à plonger la main dans mon maillot pour me faire une démonstration de ses exclusives poches et coutures spécialement conçues pour cacher les manifestations intempestives du désir masculin ! Ses doigts me palpèrent sans vergogne, glissèrent tout au long de ma verge, se jouèrent de mes testicules, revinrent exciter mon gland turgescent sans entamer le calme olympien avec lequel elle me décrivait les savantes fonctionnalités de ce maillot : « Voyez-vous cher Monsieur, cette petite poche anti-tâche à été spécialement conçue pour les éjaculateurs précoces.
- Hummmmmm… je vois…
- Mais visiblement cette fonctionnalité est pour vous inutile, ajouta-t-elle à deux doigts d’avoir tort.
- MADEMOISELLE !!!! Hurla l’homme dans la cabine de gauche, venez vous occuper de moiiiii !
- Vous prenez ce maillot n’est-ce pas ? me dit-elle hâtivement. D’ailleurs, on peut dire que vous avez de la chance aujourd’hui, les galeries Lafayette offrent trois maillots pour le prix de deux, et vous allez voir celui que je vous prépare, vous ne serez pas déçu, ajouta-t-elle précipitamment sans me donner le temps de répondre, avec pour ultime argument sa main toujours dans mon slip.
- Groumph… inarticulai-je.
- Parfait ! Je reviens tout de suite…

Voilà comment je me suis retrouvé au bord de l’explosion dans la poche anti-tâche, pris au piège dans une cabine des galeries Lafayette, soumis au bond vouloir d’une vendeuse perverse qui tenait au creux de sa main une demi-douzaine de mâles en rut. Je voulais me révolter mais je ne le pouvais pas, pris au piège par mon propre désir. Je ne pus qu’ôter mon slip de bain et le faire tournoyer comme un lasso au bout de mon doigt au dessus de la porte de la cabine, en scandant frénétiquement son prénom : IRENE !