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01 août 2007

Pour ou contre le roman feuilleton ?

La farce - romanJ’ai quelque chose à vous avouer, mais quelque chose de si commun que cela frise la vulgarité. Bon, tant pis, je me lance : Voici quelques mois, j’ai commencé la rédaction d’un roman. Le problème est que je suis bloqué depuis presque autant de mois aux alentours de la centième page.
Ce blocage n’est pas dû à un manque d’imagination car l’intrigue est malheureusement toute trouvée : c’est un récit autobiographique, une histoire étonnante que je n’ai encore jamais évoquée ici. Mes récurrentes questions de forme ne sont sans doute pas étrangères à cet échec : comment faire cœxister dans un même récit des lettres et une analyse psychologique dans le genre  descente aux chandelles ? Dois-je coller à la réalité ou prendre quelques libertés avec elle ? Mais en vérité, le plus gros problème demeure le temps disponible pour rédiger ce roman, car force est de constater que depuis la naissance de mon blog, mon roman n’a guère progressé.
J’en suis donc venu à me demander si l’un ne pouvait pas servir l’autre. Si je ne pouvais pas « publier » mon roman sous forme de notes régulières sur mon blog, voire quotidiennes, comme de nombreux romans du 19ème siècle avaient d’abord été publiés dans des journaux sous forme de feuilletons, avant de l’être en librairie. L’immense avantage pour moi serait de me mettre la pression, de me forcer à l’achever sans pour autant sacrifier ce blog et donc le lectorat potentiel de mon roman. L’inconvénient pourrait être de tuer le potentiel de ce roman en offrant son contenu pour ainsi dire à tous les vents.
En plus de cette question de fond, il y a les questions de forme : Quelles sont les contraintes à respecter pour ne pas lasser mon lectorat ? Quelle devrait être la longueur de chaque épisode ? Devrais-je les intercaler entre mes notes « habituelles » ? Devrais-je par exemple en profiter pour augmenter le rythme de mes notes sur Extravagances, et repasser à une note quotidienne, dont une sur deux correspondrait à deux ou trois pages de mon roman, éventuellement au format pdf comme c’est fait sur deux mille kilomètres ?


Je sollicite donc votre avis et vos idées avant d'entreprendre cette expérience. Vos commentaires sont plus que jamais bienvenus !

Commentaires

Le mercredi 01/08/2007 à 09:08 par alexa... :

et pourquoi ne pas plutot "sacrifier" un temps ce blog pour finir ce roman..
publiez une note de temps en temps nous racontant l'avancée de cette belle aventure d'écriture, votre lectorat (comme vous l'appelez) n'en disparaitra pas pour autant et sera je suis sure heureux pour vous de savoir que vous progressez sur ce beau projet qui vous tient à coeur..
laissez nous des extraits parfois
même si vous disparraissez un peu un tps de ces pages, vous retrouverez très vite vos lecteurs qd vous y reviendrez..il suffira alors d'une petite campagne marketing aupres des blogs amis..et tous à la joie de vous retrouvez reviendront très vite..
il serait à mon sens dommage de "gacher" votre oeuvre aussi modeste soit elle en la sacrifiant aux necessités d'une publication regulière
ce n'est l'avis que d'une lectrice occasionnelle de blog mais grande amoureuse de l'ecriture et des livres..
mes amitiés
alexa

Le mercredi 01/08/2007 à 09:32 par nath :

Choix cornélien
Le blog a l'avantage de vous "obliger" à écrire, en sera t'il de même si vous le "lâchez". Il n'y aura plus la pression .....
Mais là c'est un commentaire purement égoïste de ma part dans l'éventualité de ne plus vous lire
En ce qui concerne le fait de le publier sur votre blog, je suis de l'ancienne école, qui aime sentir les pages sous ses doigts. Donc je pense que votre "lectorat" vous suivra .... Même si vous publiez quelques pages sur ce blog
La longueur de vos notes habituelles personnellement me convient parfaitement et laisse planer un certain suspense, maintenant à vous de tester le concept qui vous paraît le plus judicieux à tenir ...

Le mercredi 01/08/2007 à 10:27 par françoise :

Si je peux me permettre, après 14 livres publiés (pas que des érotiques!): un roman n'est pas une suite d'histoires, si bien écrites soient-elles, c'est une construction avec un rythme, une musique à trouver, un fil conducteur... Ce n'est pas du tout la même écriture que celle du blog, à moins de faire comme certains journalistes, qui publient en livre leurs chroniques... et c'est généralement très ennuyeux et très vite poussiéreux car l'écriture vieillit, comme le reste. Si vous avez vraiment envie d'écrire un roman, immergez-vous dedans (c'est ce que je fais: après des mois passés à "mûrir" une idée, quand j'écris je ne fais que cela pendant deux ou trois mois), et ne pensez pas à votre lectorat, laissez votre roman prendre vie et parfois même vous échapper (oui, cela arrive, on est surpris de ce qui sort de soi.) On n'écrit pas un roman en ciblant un lectorat, ça c'est la démarche marketing qui tue la créativité. On l'écrit parce qu'on en a plus qu'envie, un vrai désir. Ce n'est pas à vous que j'apprendrai à quel point le désir est plus moteur que la technique :)

Le mercredi 01/08/2007 à 13:22 par tiniak :

tsi hi...
"absolumineusement" d'accord avec les commentaires qui t'invitent à l'immersion. un roman, c'est un univers. un tout. il s'envisage, il se rêve, il prend corps et pfft, il s'échappe avec le lecteur, il s'évade avec la lectrice.
qui le prendra ? ben, t'en sais rien. qui le jettera, pas plus. un jour, c'est l'une. un jour fait l'autre.
blogger des bouts (?) euh, déjà ça dépend de la structure de ton récit. ensuite, quand je lis un roman, j'ai le livre en main. d'une certaine manière, j'en vois le bout. donc, je gère. je lis, un peu, beaucoup, pas maintenant, au pied du lit, pas du tout! c'est une histoire entre le bouqui et moi, à ces moments-là. rein à voir avec l'esprit blog - tu crois pas ?

Le mercredi 01/08/2007 à 13:53 par Thaïs :

Je n'hésiterais pas à votre place : je laisserais tomber le blog le temps d'écrire le roman. Surtout, surtout ne découpez pas ce roman en petits morceaux : un roman n'est pas une série de récits ou de nouvelles. Pour le lecteur autant que pour le narrateur. Un roman s'écrit comme il se lit : de A jusqu'à Z, pour qu'il y ait une continuité dans l'histoire, un rythme, une unité de style. Je ne pense pas que ma remarque apporte plus que celle des autres commentateurs mais je vous livre ma réaction spontanée qui est de vous conseiller de ne pas concilier ce qui est inconciliable.

Le mercredi 01/08/2007 à 14:21 par Sapheere :

Je me range derrière la majorité.
Je suppose (parce que j'en ai jamais écrit hein, sans blagues?) qu'un livre, qui plus est un roman, ça s'écrit d'une traite, en immersion totale. En publiant ici des petits morceaux de ton précieux trésor, tu risquerais d'être influencé par les réactions des lecteurs c'est la pire des choses à faire. Tu dois écrire CE QUE TOI TU VEUX.
Et puis je pense que ce n'est pas servir ton blog que de l'alimenter de cette façon... les feuilletons ça devient rapidement ennuyeux :(
Pour finir, je crois honnêtement que c'est un pari quasi impossible à relever: t'obliger à poster régulièrement 2 ou 3 pages pour contenter ton lectorat, dans un premier temps je pense que tu en aurais la motivation mais au bout d'un moment ce côté obligatoire prendrait le pas sur le plaisir d'écrire, et ton travail en pâtirait.

Le mercredi 01/08/2007 à 21:09 par Un mot passant :

Je pense que le blog et le roman ne sont pas antinomiques. Leurs vocations sont différentes: le blog peut se construire autour d'épisodes plus ou moins isolés. Le roman, comme dit plus haut, le lecteur s'y plonge entièrement.

Je fais une analogie avec ma passion que sont le dessin et la peinture: je fais tout le temps des petits dessins, des esquisses, des aquarelles, des petits riens même pendant quand je "bosse". C'est plutôt un exercice.

Et puis un jour, la toile m'appelle. Je m'isole du monde et l'acryl ou la peinture à l'huile m'occupent: le temps n'existe plus, je me laisse totalement imprégner.
Le résultat est tout différent. Il est "fini", plus besoin d'en rajoueter. Le spectateur fera le reste.

Entre blog et roman, la différence et la ressemblance, c'est un peu pareil.

Le débat reste toutefois ouvert: les créateurs ont chacun leur façon de pratiquer leur art. A vous, je vous souhaite de réussir votre roman. Quant à votre blog, c'est chose faite!

Le jeudi 02/08/2007 à 02:36 par Lisa :

Il me semble que le blog est, et reste un prémice au travail d'écriture, une extension également de vous...
Mais je vous conseillerait de laisser au lecteur le désir et le plaisir de découvrir l'"ouvrage" achevé... Un livre prennant évidemment une toute autre dimension à nos yeux à tous... et vous voilà assuré d'un public déjà "fervent"...
Bien à vous et dans l'attente d'une "mouture"...

Le jeudi 02/08/2007 à 09:25 par Georges à Vagant :

Sonder le lectorat d'un blog (de très haute qualité sur Extravagances, comme on sait!) en offrant des extraits du roman, pourquoi pas. Découper votre roman en tranches, pourquoi pas non plus, mais alors il faut accepter que celui-ci ait un rythme univoque (celui du "roman feuilleton", façon Dumas, par exemple) et non pas un rythme polyphonique (qui est le propre des grands romans...). J'avoue que je suis partagé parce qu'on pourrait très bien imaginer aussi un roman qui utiliserait, de manière interactive, les possibilités du média blog. Mais tel n'est pas votre cas apparemment puisque votre texte est déjà écrit. Donc, je me range moi aussi à la majorité et suggère (sauf encore à supposer qu'il s'agit d'un roman à la Kundera "période française", morcelé en 51 pièces...) d'achever le roman, avant de le proposer tout bêtement à un éditeur.

Le jeudi 02/08/2007 à 09:27 par Georges à Vagant :

J'ajoute en coda: "La Farce", titre très (trop?) kundérien? (première critique d'un éditeur potentiel !!!!)

Le jeudi 02/08/2007 à 10:11 par Vagant pour Alexa :

Merci pour votre point de vue constructif. Je suis ravi de découvrir de nouveaux lecteurs à l’occasion de cette question.
La nécessité de la publication régulière n’est pas forcément un sacrifice, mais forcément un moteur, celui dont je manque actuellement. Ce n’est pas un sacrifice car à la différence de deux mille kilomètres cité en exemple, je ne considérerais pas que chaque page écrite est gravée dans le marbre. Le texte garderait la fluidité du travail en cours, un peu comme un roman inachevé présenté régulièrement sur ce blog, une ou deux fois par semaine.

Le jeudi 02/08/2007 à 10:34 par Vagant pour Nath :

Je suis heureux de lire votre premier (je crois) commentaire ici. Je souhaite effectivement tester un concept. Je suis bien d’accord avec vous, rien ne vaut un bon livre en papier entre les mains du lecteur, mais le format électronique est bien pratique pour l’auteur : on peut à tout moment peaufiner son texte.
Les notes de mes histoires à épisode font à peu près 1000 mots, c'est-à-dire 3 pages au format pdf utilisé pour mes « histoires érotiques », et que je pensais adopter pour mon roman feuilleton.

Le jeudi 02/08/2007 à 11:40 par Vagant pour Françoise :

Je n’osais pas espérer votre avis éclairé, et je vous en remercie vivement ! En le lisant, je réalise que je n’ai pas été très clair dans la présentation de mon projet. Mon roman ne serait pas une succession d’histoires, comme c’est le cas sur mon blog. Ce serait alors un recueil de nouvelles, comme je l’avais mentionné à propos de Microfictions ou de FLIC (http://extravagances.blogspirit.com/archive/2007/05/04/style-blog.html). Or je me propose d’écrire une seule histoire, dont l’unité de temps, d’espace et d’action justifie l’appellation « roman ».
J’ai entendu dire que certains auteurs ont besoin de s’enfermer chez eux pour écrire, alors que d’autres iraient s’asseoir dans des cafés bruyants. Tout cela semble très personnel. Quant à moi, je pense avoir besoin du regard des autres, fut-il virtuel, pour me motiver, me relancer, me recadrer aussi. Sans cela, je me disperse entre mille projets inachevés. Il ne s’agit donc pas d’écrire pour cibler un lectorat, mais d’échanger directement avec mes lecteurs. En vous écrivant ceci, je réalise que mon désir se situe à cette frontière là, entre immersion et interaction. Un désir « poisson volant ».
À la lecture des commentaires que j’ai sollicités, je modifierais la forme de mon projet : Au lieu de publier un roman feuilleton avec les contraintes éditoriales d’un quotidien ou d’un hebdomadaire, pourquoi ne pas publier régulièrement un roman en cours d’écriture, publier intégralement toutes ses moutures, comme un peintre publierait sur son blog les photos du tableau qu’il réalise jour après jour ?

Le jeudi 02/08/2007 à 11:46 par Vagant pour Tiniak :

Je suis parfaitement d’accord avec l’aspect charnel du livre. C’est tout le problème de l’édition électronique et de son support pas très pratique. C’est sans doute pour cela qu’il faut défricher de nouvelles voies d’expression adaptées au support informatique, dont le blog. Le roman est-il totalement incompatible avec l’ordinateur ? Ce support ne permettrait-il que de publier des chroniques ? Loin de me décourager, ton commentaire nourrit chez moi des envies d’expérimenter autre chose…
Au fait, je crois que l’URL de ton blog est fausse ! Peux-tu me donner la bonne s’il te plait ?

Le jeudi 02/08/2007 à 11:49 par Comme une image :

Georges m'ôte les mots de la bouche concernant le titre !
La couverture fait très 10/18 en outre.

Je t'invite à suivre les conseils de Françoise, éclairés par l'expérience (dont je ne peux me prévaloir).

Le jeudi 02/08/2007 à 11:56 par Vagant pour Thaïs :

Un roman s’écrit-il vraiment comme il se lit ? D’un seul jet entre le premier mot et le point final. N’est-il pas au contraire modifié, trituré, peaufiné ? Et si le découpage en feuilletons, au lieu d’être artificiel, correspondait au rythme de son écriture ?

Le jeudi 02/08/2007 à 12:15 par Vagant pour Sapheere :

Peut-être viens-tu de mettre le doigt sur le fond du problème : J’ai envie de me laisser influencer par les autres parce que je crois qu’il y a de bonnes idées à prendre partout, parce que je crois qu’il y a plus de richesse dans la diversité que dans ma petite tête, même si, au final, je n’en ferai qu’à ma tête ;)
Maintenant, un roman feuilleton n’a d’intérêt que s’il a des lecteurs. Je note que tu n’aimes pas cette forme là, mais j’espère que tout le monde n’est pas comme toi !
Enfin, je crains que sans cette obligation de progrès régulier, mon roman risque d’être au point mort encore un bon moment. Nombre d’auteurs ne s’obligent-ils pas à écrire quelques pages quotidiennement, ou tout au moins progresser un peu régulièrement ? Est-ce pour autant qu’ils bâclent leur travail ? Et qu’est-ce qui m’empêcherait de reprendre des passages à la lumière des commentaires judicieux escomptés ?

Le jeudi 02/08/2007 à 12:20 par Vagant pour Un mot passant :

Combien de temps vous prend la réalisation d’une toile ? Avez-vous déjà songé à publier sur un blog des clichés d’une même toile au cours de sa réalisation, à intervalles plus ou moins réguliers ?

Le jeudi 02/08/2007 à 12:23 par Vagant pour Lisa :

Merci pour votre commentaire éclairé ! J’aime assez le mot « mouture ». Pensez-vous que vous seriez la seule à apprécier une mouture, voire une succession de moutures ?

Le jeudi 02/08/2007 à 12:42 par Vagant pour Georges :

J’attendais votre avis avec impatience ! J’ai effectivement pensé au roman feuilleton façon Dumas (à propos, pourriez-vous s’il vous plait vous plait préciser votre pensée sur le rythme univoque et polyphonique ? Je manque cruellement de culture en la matière…
Je songe aussi aux possibilités du média blog, d’autant plus que je pensais remanier profondément le texte à l’occasion de sa publication, ce qui a été déjà écrit ne constituant qu’un brouillon.
Enfin, il s’agit d’un roman dont la forme est assez particulière : Epistolaire, mais avec mon regard rétrospectif univoque – un peu comme mon regard sur la partouze de « descente aux chandelles ». Cela est très inspiré de « la plaisanterie » de Kundera, mais avec une connotation érotique au lieu de sa dimension dramatique. Il serait donc naturellement morcelé en lettres et commentaires associés, ce qui pourrait avoir la forme de pièces regroupées en 4 ou 5 chapitres, à la Kundera première période mâtinée de Laclos.
Le clin d’œil à Kundera ne s’arrête donc pas au titre. Ce roman serait un modeste hommage à mon auteur favori.

Le jeudi 02/08/2007 à 12:47 par Vagant pour CUI :

Tu n’aimes pas ma « couverture » ? C’est la photo d’un tableau que j’ai prise dans une chambre d’hôtel où j’étais descendu il y a quelque temps. Pas de signature. Il faudrait que je retrouve son auteur avant de m’en servir abusivement :D
Pour la composition, je me suis inspiré d’un roman folio. On peut toujours rêver, hein ?

Le jeudi 02/08/2007 à 15:50 par le rat vit :

Je ne vais pas faire dans le neuf, mais le plaisir du papier pour un roman m'attire plus.
Et si je peux...Je suis musicien, de temps à autres je fais des démo sur le P.C mais quand je joue avec un instrument, qu'il vibre entre mes mains, il n'y à pas photo.

Le jeudi 02/08/2007 à 19:00 par Lutin :

Quelqu'un aurait il des nouvelles de Mlle "Affrivolante" ?

Le jeudi 02/08/2007 à 20:07 par françoise :

Quand je parle d'immersion totale, ça ne veut pas dire s'enfermer chez soi, ni écrire d'un seul jet. Ca veut dire que le roman est un face à face entre l'histoire et l'écrivain, parfois une joute (ça épuise) parfois une jouissance (quand on trouve, après des jours et des jours de corrections le mot ou le rythme qui correspondent à ce qu'on cherchait). il n'y a pas une ou trois moutures, mais dix, quinze, vingt.... Et ensuite, je corrige sur le manuscrit imprimé. Et je corrige encore sur les épreuves que m'envoie l'éditeur. Donner toutes ces moutures à lire aux internautes, avoir leur avis, c'est parasiter à mon avis votre processus créatif, car vous serez forcément influencé par leurs réactions, et il ne faut pas. L'écriture est un des derniers espaces libres qui restent, gardez le! POur tout vous dire, personne ne lit ce que j'écris avant le point final. Seul mon éditeur a le droit de lire le manuscrit, et je n'offre le livre à mes proches qu'une fois édité, puisqu'à ce moment là, aléa jacta est. Par contre l'immersion a lieu partout: cafés, plages, écriture sur de petits carnets, au stylo, ratures, papier déchiré et roulés en boule, puis écran quand je pense tenir à peu près ce que je veux au niveau de l'histoire.
Pour résumer: c'est un vrai travail, c'est aussi une passion, et mieux vaut ne pas imaginer la tête des lecteurs/trices pendant qu'on écrit :) Sinon, on court le risque de se censurer, ou au contraire d'en rajouter...
Comment se donner le courage d'écrire régulièrement? Soit on est très strict avec soi- ce qui est mon cas- soit on demande à qqn de vous stimuler (j'ai été directrice de collection, j'ai passé bien du temps à ça avec "mes" auteurs). Si vous voulez, je sors mon martinet pour vous encourager :)

Le mardi 07/08/2007 à 18:13 par Vagant pour Françoise :

Même si vos arguments me semblent subjectifs (pourquoi certains avis seraient-ils parasites alors que d’autres participeraient au processus créatif ?), ils sont assez convaincants pour que j’ajourne ce projet. Je dois y réfléchir davantage à la lumière des diverses opinions constructives, et conclure les autres choses en cours avant de me consacrer pour de bon à ce projet là. J’aurai alors peut-être bien besoin de votre martinet… ;)

Le mardi 07/08/2007 à 20:33 par ZORG :

En ligne avec vos lecteurs : écrire un roman me semble une aventure si excitante et si importante en soi que nous vous pardonnerons bien évidemment votre absence. Surtout si vous nous faites un signe de temps en temps comme le suggère Alexa.

Surtout écrire pour se faire plaisir et non pas pour un lectorat ou une étude marketing : votre héro ne s’appelle pas Harry Potter et sa baguette n’a rien à voir avec la sienne : la magie qu’elle distribue en est bien plus subtile !!!

Avez-vous réfléchi au style à utiliser ? La question du style me semble d’intérêt et je suis certain que vous trouverez à Paris (à la Sorbonne ?) un professeur pour vous y former et vous aider à faire votre choix. A défaut, lisez « pensées secrètes » de David Lodge dont le personnage féminin enseigne cette matière. Attention : ce qui marche sur un blog à l’écran n’est pas forcément adapté à un ouvrage plus long et imprimé.

Le mardi 07/08/2007 à 20:49 par ZORG à nouveau :

Attention à l’autobiographie : c’est le mode le plus simple, évidemment, mais ce n’est pas le seul !
Du point de vue créatif, il est intéressant de se détacher de son expérience en créant des personnages fictifs dont le champ d’action est infini.
Ce qui nous intéresse, nous, vos lecteurs, c’est de rêver ! Peu importe si cela est réel ou fictif.
Par contre c’est plus difficile d’écrire une fiction absolue que de raconter son vécu : J’ai choisi de créer ZORG pour lui faire vivre autre chose que ma vie que je raconte ailleurs. Et bien que potentiellement, le champs d’action de l’imaginaire ZORG soit infiniment plus large que celui de ma propre vie, force est de constater que le blog de ZORG avance beaucoup moins vite que le mien !?

Le jeudi 09/08/2007 à 11:40 par Anaïs :

Le fait d'ajouter à ton livre des textes de ton blog ne me choque pas du tout au contraire... Ca nous donnera le plaisir de te relire, et le plaisir de découvrir.

PS : je trouve que tu as un regard qui me rappelle celui de l'acteur Mathieu Almeric

Le lundi 13/08/2007 à 12:39 par Vagant pour Zorg :

Ce ne serait pas une autobiographie, plutôt une sorte de roman autobiographique, assez différent dans sa forme de ce que j’écris habituellement sur ce blog. Merci pour la référence, je n’ai lu que « Thérapies » de D. Lodge.

Le lundi 13/08/2007 à 12:44 par Vagant pour Anais :

Ah non, je n’avais pas du tout l’intention de mettre dans ce roman des textes de mon blog ! Je ne connais pas mathieu Alméric. Des références ?

Le mardi 21/08/2007 à 15:37 par David :

Du sang et des larmes...

A titre personnel je confirme que le feuilleton fait peser une sacrée contrainte, surtout quand le rythme de publication est impitoyable…
Dans un monde idéal je pourrais consacrer toutes mes journées à l’écriture ou mieux encore je serais sur une île au milieu de l’océan Indien comme Stevenson et j’aurais tout loisir de polir le mot et de mûrir la phrase…
Dans le monde réel les sollicitations sont telles que je n’ai jamais pu, à ce jour, achever un projet littéraire aussi long que l’est un roman. C’est fort de ce constat que je me suis lancé dans le feuilleton. C’est vrai que l’ampleur de la tâche est parfois déprimante et qu’il est souvent frustrant de « publier » définitivement une page qui nous chiffonne. Mais le bilan pour moi est positif : j’ai, à ce jour, réussi à vaincre mon éternel penchant à la procrastination. Pour la première fois de ma vie j’arrive à la page 100, je sais que le plus dur reste sans doute à faire, je sais que je risque de baisser les bras avant d’arriver au bout mais je sais aussi que si je ne m’étais pas astreint à la publication quotidien j’aurais sans doute déjà abandonné.
Comme dirait l’autre, amis feuilletonistes, je vous promets du sang, des larmes, mais je vous promets aussi la victoire…
Voilà mon petit avis sur la question, dans tous les cas, bon courage et merci pour le lien…
Je crois, et c’est ce qui ressort dans l’ensemble, que le principe du feuilleton ne s’accorde pas facilement avec l’écriture, et je crois que si on peut s’en passer, c’est aussi bien.
Bon courage et merci pour le lien…

PS : pour ceux qui ne connaissent pas Mathieu Amalric, je conseille « Comment je me suis disputé… (ma vie sexuelle) » d’Arnaud Desplechin

Le mardi 21/08/2007 à 16:46 par Vagant pour David :

Merci pour ce commentaire ! Je crois que si j’optais pour le roman feuilleton, ce serait pour les mêmes raisons, mais je n’adopterais pas toutes vos contraintes. Car je suis certain qu’il resterait toujours des erreurs qu’il me faudrait corriger, voire quelques paragraphes à modifier, et je n’accepterais pas que mes pages soient « gravées dans le marbre ». Le texte doit rester fluide le plus longtemps possible alors que la solution que vous avez adoptée interdit tout changement, car la mise en page pourrait s’en trouver modifiée…
Je crois que j’opterais plutôt pour un seul pdf (ou tout au moins 1 pdf par chapitre) en m’efforçant de le faire progresser d’une ou deux pages quotidiennement. Cela me permettrait ainsi de revenir en arrière pour y faire les corrections nécessaires, tout en m’obligeant à faire progresser l’intrigue régulièrement. La victoire donc, mais moins de bavures, et une lecture simplifiée car décorrélée des contraintes éditoriales du feuilleton. Qu’en pensez-vous ?

Le vendredi 24/08/2007 à 16:44 par David :

L’idée de publier au rythme d’un pdf par chapitre me paraît bonne. Cela peut en effet constituer un tout qui se lira comme vos nouvelles.
Mais vous êtes aussi tenté par la possibilité de revenir en arrière, d’apporter des modifications. Mon avis, c’est qu’il vaut mieux l’éviter, quitte à vous donner plus de temps pour peaufiner chaque chapitre.
Je dis cela parce que je pense que les lecteurs ne suivraient pas les va-et-vient de l’auteur : ce qui est lu est lu et, à ce titre, ce que vous mettrez en ligne sera lu de façon définitive : je ne me vois pas, en effet, relire un chapitre antérieur au simple motif qu’il y a eu des modifications ou qu’un paragraphe a été ajouté.
Il y a plus gênant encore : à mes yeux, l’idée que ce que je lis ne soit pas considéré comme achevé ou satisfaisant par son propre auteur m’inciterait plutôt, en tant que lecteur, à attendre que le texte soit finalisé.
Mais au-delà de ces remarques qui concernent le lecteur, je crois qu’à un certain stade de l’écriture, il est bon de ne pas se perdre dans les retours en arrière. Il vaut mieux consacrer le temps qu’il faut à une page ou un chapitre, mais ensuite savoir passer au suivant, tout simplement pour avancer et pouvoir se concentrer entièrement sur la page ou le chapitre qui sont en cours d’écriture.
C’est la méthode que j’ai choisi d’adopter : c’est vrai que ce qui est publié sur le site est considéré comme « gravé dans le marbre » mais seulement temporairement. Je m’explique : une fois la publication en ligne terminée, il sera toujours possible - et dans mon propre cas c’est comme cela que je vois les choses - de faire une relecture d’ensemble au cours de laquelle le texte pourra être corrigé et remanié. Il est possible alors d’y consacrer tout le temps qu’il faudra en vue, par exemple (et je crois que c’est votre cas) d’une publication.
La publication en ligne aura donc surtout servi à une chose : établir un texte de base, solide, cohérent, publiable tel quel par défaut, mais qu’il sera aussi possible d’améliorer à loisir.
Voilà quelques remarques mais je sais aussi qu'en matière d'écriture plus peut-être qu'ailleurs c'est à chacun de trouver son chemin...