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25 août 2007

Femmes : mode d’emploi

Pour une fois, je n’ai pas piqué sur le net la photo qui illustre cette note, c’est moi qui l’ai faite !

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Cette page du magazine Buy while you Fly (achetez en vol) propose donc au client de sexe masculin d’offrir des cosmétiques à ses femmes:
Gift for the Wife (cadeau pour l’épouse) : Crème de jour, crème de nuit et crème pour les mains Elizabeth Arden - 28,50 euros.
Gift for the Girlfriend (cadeau pour la petite amie) : Eau de parfum, lotions et crème pour le corps Elizabeth Arden – 53 euros.
Gift for the Mistress (cadeau pour la maîtresse) : Eau de toilette Dolce & Gabbana, Mascara Yves-St-Laurent – 66 euros.

Derrière cette publicité presque anodine se cache un véritable mode d’emploi des femmes pour cadres pressés. Lisez donc entre les lignes avec moi en commençant par le  commencement : la petite amie. Il faut la séduire pour acquérir définitivement ses faveurs, et on lui consacre donc un budget moyen, quoique relativement élevé comparativement au budget limité du jeune cadre visé. Et qu’est-ce qu’on achète à sa petite amie ? Des produits pour le corps, ce supposé jeune corps féminin qui fait tant envie au jeune cadre en rut, et qui poussera la belle à en dévoiler les charmes.
Une fois qu’on lui a mis la bague au doigt, on quitte le mode « séduction de la petite amie » pour passer en mode « entretien de l’épouse ». À l’instar des voitures, le budget entretien est bien inférieur au budget d'acquisition : il suffit d’acheter des crèmes pour lustrer la partie visible de la carrosserie vieillissante.
Mais avec les années, voilà que le luxurieux désir renaît de ses cendres. Heureusement, le pouvoir d’achat de notre plus si jeune cadre a augmenté : il peut maintenant se payer le luxe d’une maîtresse frivole (forcément), avide de strass et de paillettes. A elle les parfums capiteux et les yeux papillonnants !

Mesdemoiselles, mesdames, rongez encore un peu votre frein avant de lâcher votre commentaire rageur : si je pense avoir su décoder les vieux stéréotypes phallocrates sous-jacents, ce n’est pas pour autant que je les partage. J’aurais bien aimé croire au second degré de cette publicité, mais l’humour ne semble pas équitable dans ce magazine : aucune mention du parfait cadeau pour le petit ami, le mari ou l’amant…
Maintenant, vous pouvez y aller !

Commentaires

Le samedi 25/08/2007 à 09:20 par Gicerilla :

Mouais, est-ce un fait universel ou le fait seulement des Danois paumés dans leur grand nord dont le pays s'est appelé un temps, tiens, tiens, Jutland ?
Mais une petite voix en moi me dit que c'est universel, et du coup, balayant de la main tous mes idéaux (*) je ne veux maintenant qu'un seul statut, celle de ''Mistress'' ! Merci de m'avoir éclairée :-)

(http://gicerilla.hautetfort.com/archive/2007/04/30/elle-maitresse-ou.html )

Le samedi 25/08/2007 à 10:04 par nath :

Dans ce monde de macho plus rien ne m'étonne
Une version masculine de la pub aurait été amusante
Mais je rejoins le commentaire de gicerilla, dans ce cas je préfère le statut de "mistress"

Le dimanche 26/08/2007 à 15:05 par Ysé (en mode ironie) :

Ton analyse vise juste, mais tu oublies de nommer le sempiternel cliché de la supposée vénalité des femmes. Vénalité, dans tous les sens du terme d'ailleurs, celui qui fait de la femme -quelle quelle soit du reste- une personne intéressée et celui qui signifie qu'une femme peut s'acheter...
Doit-on déduire d'après cette publicité à laquelle, je pense, il ne faut pas accorder plus d'importance qu'elle n'en a, que les pingres préfèreront offrir un modique cadeau à leur épouse tandis que les hommes dépensiers se paieront le luxe d'entretenir leur maîtresse comme de vulgaires poules? Et en allant encore plus loin, n'est-ce pas au fond une façon pour l'homme d'indiquer son rang, sa position sociale à travers les cadeaux qu'il peut faire?
Cette pub ne s'adresse donc pas aux Rmistes, ni au prolo de base ; aucun d'eux ne peut combler une maîtresse, croqueuse de diamants, ça va de soi... A part cela, tout est parfait dans le meilleur des mondes!

Le dimanche 26/08/2007 à 23:17 par françoise :

Les pubeux sont d'incorrigibles conservateurs, croyant encore qu'une femme s'achète avec quelques colifichets, mais ils ne sont pas les seuls. Je me souviens d'un grand ponte, médecin, me disant qu'il passait son temps en colloques internationaux. "Votre femme ne doit pas souvent vous voir", lui dis-je. "En effet, mais un joli bijou, et elle me pardonne mes longues absences". "Dites-moi, si un simple bijou suffit à la consoler, c'est que vos bijoux... de famille ne sont guère à la hauteur." L'homme m'en a voulu, je crois. A sa décharge, il faut rappeler que bien des femmes disent, comme Christine Deviers Joncour, être attirées par l'argent et le pouvoir. Vénales, donc. Mais il reste bien de joyeux lurons et joyeuses luronnes attirés par des plaisirs ludiques et gratuits.

Le lundi 27/08/2007 à 10:50 par L & L :

C'est marrant j'ai acheté son premier contour des yeux à Mr Luce samedi :)

Le lundi 27/08/2007 à 10:59 par Aretina :

Bonjour, Vagant! :)

Après une longue absence, me revoilà sur la fascinant pré de vos pensées! :)
Je dois avouer que ce billet m'a amusé. Le contenu et le message que Vagant a su détacher de cette pub ont le potentiel de chauffer les ésprits féminins (et pas seulement), mais mon humeur de ce matin ne m'a pas laissée glisser sur cette pente. Oui, c'est triste de voir la subreptice insinuation (est-ce un pleonasme?) que l'on fait des efforts juste pour les dames qui sont encore à conquérir. Ou qui n'offrent pas encore la sensation d'etre acquises (aie, mauvais terme!).
J'ai juste pu sourire, je préfère m'apercevoir que du côté espiègle de l'intention de Vagant.

Le lundi 27/08/2007 à 17:58 par Vagant pour Mme Luce :

Transformer son époux en maîtresse serait une alternative à prendre un amant ?

Le lundi 27/08/2007 à 18:18 par Vagant pour Francoise :

Je crois que l’accès à une sexualité ludiques et gratuite n’est possible qu’en toute indépendance financière. Cette une condition nécessaire (mais pas suffisante) n’est donc pas remplie pour la femme qui n’a pas accédé à l’émancipation financière, qu’elle soit épouse ou maîtresse. Bien des femmes dans le besoin verront chez les hommes qui les approchent des maris pour les entretenir (c'est-à-dire des sponsors) plutôt que des amants pour les divertir. Après tout, on sort à peine du vieux stéréotype de la femme (c'est-à-dire fille puis épouse et veuve) à la charge de l’homme (du père, de l’époux et enfin du fils), et je suppose qu’à sa décharge, votre grand ponte avait probablement son épouse à charge.

Le lundi 27/08/2007 à 18:20 par Vagant pour Aretina :

On devrait pourtant savoir que rien n’est jamais acquis, alors certainement pas le cœur d’une femme…

Le lundi 27/08/2007 à 18:25 par Vagant pour ironique Ysé :

C’est une pub d’avion, mais d’avion charter (et oui, Vagant ne voyage pas en première, toute une légende qui s’effondre) ce qui signifie que la maîtresse doit être le « produit de luxe » à acquérir pour celui qui la lit. Dans les longs courriers des compagnies régulières, on fait de la pub pour les yachts…

Le lundi 27/08/2007 à 18:30 par Vagant pour Gicerilla & Nath :

Vos idéaux seraient-ils donc solubles dans l’eau de toilette ?

Le lundi 27/08/2007 à 20:15 par Comme une image :

Je suis un peu plus optimiste et j'ose croire à l'humour un peu cynique du publicitaire qui aura conçu ce placard, dont l'escalier financier me fascine.

Le lundi 27/08/2007 à 20:29 par Gicerilla :

''Touché'', Vagant ! Dans l'eau de toilette ? Que nenni, tout cela provient de Givaudan ou de Firmenich, bien trop cheap ! Même pas une once de vrai. Mes idéaux ne se dissoudront jamais, car idéaliste indécrottable je suis. Seul un agent puissant saurait peut-être les mélanger aux idéaux d'un autre en une émulsion légère mais instable à entretenir constamment ! Mais quelques babioles en Dkk ou Cfa ne feront jamais l'affaire. D'ailleurs je me pose la question : ai-je un prix ? Et vous ?

Le mardi 28/08/2007 à 09:34 par L & L :

c'est une bonne idée, seulement mon mari ferait une maîtresse onéreuse, il s'embourgeoise avec l'âge ;)

Le mardi 28/08/2007 à 18:01 par Vagant pour CUI :

Le reste est si terre à terre (un comble pour un magazine d'avion !) que j’ai du mal à croire à la subtilité du second degré.

Le mardi 28/08/2007 à 18:04 par Vagant pour Gicerilla :

Les idéaux sont comme les testaments, ils sont toujours trahis. (je viens de terminer « les testaments trahis » de l’immense Kundera, ceci explique cela)

Le mardi 28/08/2007 à 18:06 par Vagant pour L & L :

N’hésitez pas à vous offrir le fantasme de la maîtresse bourgeoise dévergondée. C’est une valeur sûre.

Le jeudi 30/08/2007 à 14:55 par versatile :

c'est ignoble... et pourtant ! le sens caché est bien là et le "créatif" n'a pas l'esprit tordu, loin de là. enfin, moi ça me fait rire...

Le jeudi 30/08/2007 à 16:11 par L & L :

C'est fait, merci pour le conseil ;)

Le vendredi 31/08/2007 à 13:55 par Vagant pour Versatile :

Mieux vaut en rire, pleurer ne changerait rien n'est-ce pas ? (et en plus, ca fait couler le rimel des maitresses)

Le vendredi 31/08/2007 à 13:57 par Vagant pour L&L :

Faudra nous raconter ca !