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24 janvier 2008
La nuit de Valognes
Dans un château perdu de Normandie, plusieurs femmes attendent un homme. Elles l'ont aimé ; elles le haïssent. Il les a trahies, elles vont le punir. Cet homme, c'est Don Juan... Mais grand sera leur étonnement lorsque le séducteur arrivera au rendez-vous. Pourront-elles lui pardonner de ne plus être celui qu'elles ont tant aimé ?
Après Le bal des mots dits et Le libertin réconcilié, voici mon analyse de « La nuit de Valognes » d’Eric-Emmanuel Schmitt, et c’est chez Ysé…
PS: Je viens de découvrir une note brillante sur le Don Juan de Molière, qui éclaire le mythe sous un jour bien moins agnostique que ne le font les analyses habituelles... décapant !
09:25 Publié dans Réflexions | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : La nuit de Valognes, Livres, Eric Emmanuel Schmitt, Don Juan, Théâtre, Littérature
Commentaires
Le samedi 26/01/2008 à 17:21 par Aretina :
Bonjour, Vagant! :)
Apres avoir parcouru le billet laissée sur le blog d'Yse, je ne peux qu'assentir à l'opinion de Georges. Certes, me baser sur un extrait (pour important et illustratif qu'il puisse être) n'est peut être la meilleure des idées. Mais le mythe est tue. JeOn se demande quelle serait la réaction de Tirso de Molina. J'en suis persuadée qu'elle comporterait grand intérêt.
D'ailleurs, le mythe agonise depuis longtemps tout bonnement parce que Don Juan brille de toute sa force seulement dans un certain espace culturel et temporel: celui de l'Espagne du Siècle d'or ( N.B. de la littérature de ce pays. Donc le XVIIe s.) Je dis cela parce que le prototype existait même avant que Tirso l'ait choisi comme protagoniste du "Burlador", certificat officiel de naissance du mythe.
Les autres versions le déracinent et il ne peut que devenir une satyre ou comédie (ce qui fait d'autant plus louable l'option du Lord Byron ou de G. B. Shaw. Peut-être qu'eux ils ont compris que ce qui nourrit l'essence de ce mythe c'était cette mentalité indomptable, intransigeante et passionnée issu d'un creuset rempli d'ingrédients mauresques et catholiques. Et que transplanté ailleurs, cela engendre des mutations.)
Mais il se peut que je me trompe: Don Juan a voyage en temps et espace et cela laisse des traces. Pardon pour mon attitude réfractaire.
Sinon, j'aime bien la couverture: la belle Castiglione ne manque pas d'envouter même plus d'un siècle après. J'apprécie le choix.
Le mercredi 30/01/2008 à 18:25 par Vagant pour Aretina :
Je ne connaissais que le Don Juan de Molière et c’est celui là qui m’a servi de version de référence. Je ne nie pas le fait qu’Eric-Emmanuel Schmitt tue le mythe, je dis simplement qu’il le fait homme, et par conséquent faible, au point que le mythe n’y survit pas. Car il faut que le mythe meure pour que l’homme, le petit homme naisse de nouveau : d’où ma théorie de la conversion chrétienne.
Là où je suis en désaccord avec Georges, ce sont sur les motifs de cette conversion : Don Juan n’est pas sacrifié sur l’autel des conventions sociales mais sur celui d’un Amour divin avec le chevalier de Chiffreville pour figure christique.