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29 avril 2008

Post-it (2)

24 Mai 1972, 16h35

Grand fou,

Il a suffit qu’un vieux pervers syphilitique me demande Vénus Erotica, pour que tu en profites pour encoller les pages les plus licencieuses. J’en ai plein les doigts. Ce n’est pas sérieux. Par pitié pour les archives otages de ta lubricité, j’accède à tes desiderata : ma petite culotte est dans l’enveloppe ci-jointe. Alors je t’en prie, aie pitié de Marguerite Duras, c’est pour madame Dupré.

Angélique

 

24 Mai 1972, 17h15

Mon ange,

Jamais je n’ai éprouvé une telle émotion à décacheter une enveloppe municipale. À peine avais-je extrait ta lingerie fine que je l’ai snifée comme une ligne de coke. Me voilà Angélicomane, accro au parfum de ta mouille que j’ai cru déceler aux confins de la dentelle. Voici un exemplaire illustré de Justine pour te donner une idée de mon érection, avant que j’aie répandu mon foutre au fond de ta culotte. Je rêve que tu la portes, que nos nectars se mélangent tout contre ta vulve… 

Jean-Jacques

 

24 Mai 1972, 17h42

Jean-Jacques,

Je reviens des toilettes. J’ai remis ma culotte pleine de ton sperme frais. Il était froid mais il sentait bon. Je l’ai réchauffé contre ma chatte bouillante. C’est malin, j’ai peur de me lever de mon siège maintenant, et qu’on remarque les tâches. C’est la dernière fois que je consens à ces cochonneries pour te faire plaisir. Et je t’en prie, ne t’avise pas de me suivre dans la rue avec tes yeux exorbités, ça fait jaser tout le quartier.

Angélique

PS: Je t’avais demandé L’amant de Marguerite Duras, pas Justine de Sade ! Tant pis, le clitoris de Madame Dupré devra patienter jusqu'à demain.

 

25 Mai 1972, 9h10

Ange de mes nuits, démon de mes jours,

Hier soir, j’ai attendu que tout le monde soit parti pour remonter des archives et sniffer ton siège. Ça sentait bon la salope et j’aime ça ! Je suis raide dingue Angélique, raide pour toi et dingue de toi. Quand accepteras-tu enfin de me voir, ne serait-ce que pour boire un verre ?

Jean-Jacques

 

25 Mai 1972, 9h25

Jean-Jacques,

Tu sais très bien que ce que tu me demandes est impossible. N’oublie pas que je suis fiancée ! Voilà mon soutien-gorge dans la grande enveloppe. C’est bien parce que c’est toi.

Angélique

À suivre...

06:15 Publié dans Fictions | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Post-it