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08 janvier 2007

Du mariage

Les chaînes du mariage sont si lourdes qu'il faut être deux pour les porter - parfois trois.
Alexandre Dumas

15:30 Publié dans Réflexions | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Citations

Eloge de l'inconfort

Avril 2004. J'avais décidé que notre rencontre serait inconfortable. Pas de chambre d'hôtel douillette, pas de champagne, pas de bain moussant. Inconfortable comme ces amours en temps de guerre, aux amants clandestins qui baisent derrière une porte cochère, avec la vitalité de ceux qui vont mourir demain. Nos étreintes seraient certes tendres, mais surtout sensuelles, passionnément charnelles, sexuelles à la folie. Ainsi en avais-je décidé, unilatéralement, puisqu'il était grand temps d'allumer par nos corps embrasés, un contre feu à nos cœurs menacés. C'est fort des mes nouvelles résolutions que je n'ai pu m'empêcher de me lover dans ses bras pour l'embrasser tendrement lorsque j'ai retrouvé Jeanne sur le quai de la gare. Mais je me suis bien repris dans sa voiture lorsque je me suis jeté sur elle comme un fauve pour dévorer sa bouche. Néanmoins, je n'eus pas le goût de la culbuter dans le parking. J'avais des projets bucoliques.

Après quelques lacets sur une route de montagne, je lui ai fait emprunter un petit chemin de traverse pour y garer sa voiture à l’abri des regards indiscrets. J'avais bien eu des projets de promenade, mais les averses intermittentes et le chemin boueux avaient eu raison de mes velléités champêtres. J'ai donc repris aussitôt nos activités là où nous les avions laissées dans le parking, avant de m'arracher à ses lèvres exquises.

- Je veux te voir très coquine aujourd'hui, lui dis-je sur un ton qui se voulait autoritaire.
- Ah oui ? Me répondit-elle avec un sourire narquois, je ferai tout ce que tu voudras !
- Alors montre-moi donc le petit jeu auquel tu t'es un jour livrée avec ta voiture !

Je me suis assis sur le siège arrière pour bien profiter du spectacle, appareil photo en main pour en ajouter à l'indécence plus que pour immortaliser la scène. Elle a mit un CD de RnB. Le moteur de la voiture tournait toujours.

Cliché numéro 1. Jeanne s'est retournée pour me faire face, un genou sur chaque siège. Ses doigts flirtent avec la pointe de ses seins au travers de son chemisier blanc. Ses yeux gris me défient.

Cliché numéro 2. Les boutons ont sauté. Dans l'entrebâillement des pans du chemisier blanc ouverts sur sa peau claire, ses doigts font semblant d'hésiter, effleurent tes frissons avec une langueur calculée. Jeanne me sourit.

Cliché numéro 3. Son chemisier blanc a basculé sur ses épaules. L'auréole de ses seins au travers de la dentelle de son soutien gorge me fascine. J'ai envie de les caresser. Je me retiens. Jeanne se lèche les doigts de la main gauche en jetant sur moi un regard brûlant. Je bande sans appel.

Cliché numéro 4. La bretelle gauche de son soutien gorge a glissé sur son épaule et son sein est sorti de son écrin de dentelle. Ses doigts humides de salive en astiquent le téton brillant, alors que sa main droite commence à remonter sa jupe. Avec son chemisier blanc qui l'entrave à moitié, la scène est délicieusement obscène.

Cliché numéro 5. Elle a remonté sa jupe. Complètement. Elle m'exhibe son string, auréolé du fruit de son désir. Le tissus mouillé cache à peine sa fine toison impeccablement taillée. Comme si ça ne suffisait pas, Jeanne passe sa langue sur ses lèvres. Je bande à en avoir mal.

Cliché numéro 6. Ses hanches tournent et roulent au rythme de la musique, une main sur son sein qui le pince, l'autre dans sa culotte qui s'immisce. Derrière la barrière de dentelle, j'imagine son doigt qui s'enfonce entre ses lèvres comme dans la pulpe d'un abricot trop mur. Il faut que je me libère.

Cliché numéro 7. Elle a lentement écarté son string. Son sexe a les babines retroussées, ruisselantes d'appétit, prêt à avaler le premier dard qui se présentera. Le mien a d'ailleurs jailli de ma braguette comme un diable de sa boite. Mais il y en a un autre bien plus dur.

Cliché numéro 8. Jeanne a reculé doucement jusqu'à être dans la bonne position. De deux mains elle écarte ses lèvres, elle ouvre à mes yeux exorbités son intérieur carmin tout en titillant son bouton. Son jus s'égoutte sur le levier de vitesse.

Cliché numéro 9. Flou. J'ai du bouger. Il faut que j'arrête de m'astiquer.

Cliché numéro 10. Ses lèvres sont maintenant collées au levier de vitesse, comme un escargot sur le moignon d'une branche. Les vibrations de l'engin lui arrachent des petits cris affolés. A travers ses yeux mi-clos, je croise un regard fou.

Cliché numéro 11. Gros plan sur son sexe qui a avalé ce manche comme un serpent gobe une proie. Je le regarde, hypnotisé. Arrivé tout en bas il remonte lentement, laissant sur le skaï une traînée humide.

Cliché numéro 12. Son dos, ses bras a moitié entravé par le chemisier blanc, et ses fesses nues collées au tableau de bord. Jeanne s'est penchée vers moi pour gober ma queue entre les deux sièges. J'ai pris la photo en aveugle, la main au plafond, pour avoir une vue d'ensemble de la situation.

Cliché numéro 13. Son visage de profil et mon appendice partiellement visible. Jeanne me suce furieusement alors qu'elle continue de baiser sa voiture. Je dois livrer mon esprit à des considérations sociologiques pour ne pas exploser tout de suite, du genre "les femmes et les hommes ne peuvent pas aimer les voitures de la même manière".

Cliché numéro 14. Son visage de profil et mon appendice encore moins visible. J'en étais aux vertus mécaniques des leviers plus court pour des rapports plus longs, rien n'y a fait, j'ai explosé dans sa bouche. Jeanne abandonne son étreinte automobile, et se délecte de mon jus. Le levier de vitesse est luisant du sien.

Aprèsce trio inédit, elle m'a rejoint sur la banquette arrière. Assise à califourchon sur mes genoux, elle me dévore le visage, me caresse et me palpe, jusqu'à me donner assez de vigueur pour pouvoir s'empaler sur ma verge. L'étroitesse de l'habitacle nous empêche presque de bouger. Elle ne peut que rouler son bassin contre le mien, ou faire de petits mouvements d'avant en arrière. Cela n'en durera que plus longtemps. Ainsi emboités, Jeanne me berce de la lente mélopée de son plaisir, que je module en lui glissant un doigt dans l'anus. Bientôt elle n'y tient plus, elle veut que la prenne plus fort, avec ampleur, de tout mon long.

Comme une bacchanale ivre de sexe, Jeanne m’entraine à l'extérieur, à moitié nue. Au diable la pluie qui nous fouette, nous ne sommes plus que deux sexes brûlants sur le point de fusionner. Je la bascule sur le capot tout mouillé, son cul tendu vers moi, son string à ses chevilles. Je m'enfonce en elle d'un seul coup. Elle en suffoque. Tantôt vif et rapide, tantôt ample et puissant, je vais et je viens entre ses reins, ses seins balayent le capot encore chaud, jusqu'à la chevauchée finale, extatique, dans ce pays qu'on ne peut visiter que les yeux révulsés par l'orgasme.

Après, je l'ai trainée à l'intérieur de la voiture. Jeanne tenait à peine debout. J'ai mis le chauffage à fond, je l'ai séchée, et elle s'est endormie dans mes bras. Les hommes ne devraient avoir froid que pour mieux connaitre la chaleur du corps des femmes. Ce jour là, point d'élans doucereux, point de mots d'amour murmurés, point de sanglots étouffés. L'inconfort nous rappelait à chaque instant notre clandestinité. Nous nous sommes encore aimés et elle a finit par partir. Il fallait bien qu'elle retrouve son mari.

Ami lecteur, vous vous demanderez sans doute si tout est vrai dans cette expérience, s'il n'y a pas une part de fable dans cette histoire. Qu'importe en vérité ! Sachez simplement que le sexe débridé agit parfois comme un baume sur les cœurs attendris, et remet dans le "droit chemin" les amants sur le point de sombrer dans les aveux les plus doux. Allez, je suis bon prince, et je vais satisfaire votre éventuelle curiosité: Jeanne n'a jamais fait de cochonnerie avec sa voiture, tout au moins en ma présence. Quant au reste...

Du Candaulisme

Vous connaissez sans doute la définition du candaulisme qui consiste à aimer regarder son/sa partenaire avoir des relations sexuelles avec une autre personne, sans toutefois y participer. Un débat avait fait rage sur mon forum préféré, afin de savoir quelle pouvait être la motivation du candauliste. Je soupçonnais d'ailleurs l'auteur de ce topic d'avoir à la fois des désirs candaulistes et d'être en même temps sujet à une certaine jalousie. Il faut dire, détail piquant, que nous partagions bon gré mal gré la même maîtresse.

J'ai ainsi écrit, non sans vice, que le candaulisme est à mon avis une forme de pseudoaltruisme, et que cela exprime une sublimation du besoin de contrôle. Le candauliste souffre de savoir sa partenaire prendre du plaisir avec un autre en son absence, alors qu'en sa présence c'est lui qui offre du plaisir à sa partenaire à travers un autre homme. Dans le premier cas, l'autre homme est une menace car il montre au candauliste que ce dernier n'est pas le seul à détenir le pouvoir du plaisir de la partenaire. Dans le second cas, l'autre homme n'est qu'un relais, un objet soumis au désir du candauliste et de sa partenaire. Le fait que le roi Candaule qui est à l'origine de ce mot utilisait des valets pour satisfaire ses pulsions n'est pas anodin: il avait tout pouvoir sur eux.

Je me suis un jour retrouvé dans la position du valet: J'avais pour rôle de sodomiser une très belle femme aux yeux bandés dans une chambre d'hôtel sous les yeux du candauliste. Auparavant, cet homme avait pris soin de me dire l'étendue de son pouvoir: Il était riche et puissant, membre du conseil d'administration d'une société dont j'aurais pu être l'employé, avec la certitude de me tenir par le désir que sa partenaire allait m'inspirer. Lorsque je suis entré dans la chambre, la télé diffusait les jeux olympiques. J'ai salué la jeune femme étendue sur le lit - une très belle fille métisse - conformément au scénario qu'il avait défini, mais il m'a coupé lorsque j'ai entrepris l'embryon d'une conversation avec elle. Il s'est alors assis dans un fauteuil et il a regardé les séries de course de 100m alors que je prodiguais un cunnilingus à la jeune femme. J'ai éprouvé de la haine pour cet homme dont l'irrespect impuni manifestait son pouvoir sur moi et sur elle, et de la pitié pour cette femme qui s'y soumettait aveuglément au sens propre comme au figuré. Le candauliste a interrompu mes préliminaires entre deux courses pour me demander de passer à l'étape suivante. La jeune femme n'était visiblement pas prête à cet acte, et je l'ai prise en levrette sous les encouragements du commentateur sportif qui braillait à la télé. Ni elle ni moi n'avons éprouvé de plaisir. Lorsque ce fut terminé, le candauliste m'a prié de sortir et je ne les ai jamais revus.

Cette triste histoire m'a inspiré un profond dégoût pour une telle situation dont j'avais été le complice servile, et dès lors, j'ai décidé que je ne serai plus jamais le valet. Et pourtant, quelques années plus tard, je me suis retrouvé en quelque sorte dans la situation inverse malgré moi ...