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17 mars 2007

Quand j'étais un fake (1)

chez julietteEn faisant un tour chez Juliette Coquine, je me suis souvenu de ma triste expérience de clavardeuse. Oui, vous avez bien lu, clavardeuse. D'une part parce que je ne supporte pas le verbe tchater, d'autre part parce qu'un homme se retrouve parfois dans une solitude abyssale devant son écran vierge.

Un beau jour, ou peut être une nuit, je m'ennuyais comme un rat mort face à ma fenêtre de clavardage désespérément vide. Pas une souris ne mordait à mes pièges, aucune ne répondait à mes salutations enjouées et autres pirouettes de saltimbanque virtuel, rien, le néant, j'étais cerné par des cyberpetasses trop imbues de leurs succès virtuels pour se pencher sur mon cas.

Je décidai donc de changer de sexe, cela ne me pris que quelques minutes pour me refaire une identité attrayante à souhait, et muni de mes nouveaux atours, je m'apprêtais à percer enfin les petits secrets de la concurrence, comprendre pourquoi ils avaient du succès, et pas moi. Je compris plutôt tout le sens de la citation "deux couilles, une bite, trois raisons de croire en Dieu". Amies lectrices, comme je vous plains d'être confrontées en clavardage à des singes lubriques incapables d'aligner quelques mots décents sans finir par un "on baise" et ses multiples déclinaisons libidineuses.

Je me souviens entre-autres d'un individu qui m'a copié-collé tout plein de jolies poésies pour conclure par un sordide "AVS ?" Je pris donc un malin plaisir à jouer les vierges effarouchées, à remettre ces malotrus à leurs places, et finir, de guerre lasse, par ne plus répondre aux multiples fenêtres qui constellaient mon écran.

Je nouai le dialogue avec une compagne d'infortune, nous échangeâmes de gentilles moqueries envers la gent masculine, "oui ma pauvre, décidément tous les mêmes, pas un pour relever l'autre...", poussant le vice jusqu'à nous échanger leurs pitoyables approches. En moins d'une heure, j'étais devenu(e) la parfaite cyberpétasse. Mes instincts mâles reprirent néanmoins le dessus, et profitant de ma connivence avec la jeune femme, je lui révélai mon stratagème. Elle me répondit alors "personne n'est parfait", avant de clore la conversation. L'arroseur arrosé, en quelque sorte.