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19 janvier 2007

Comme une image

medium_eye2.jpgJ'imagine mon âme avec un menton en galoche et des lèvres sensuelles, et pourtant j'ai un petit menton et aussi une petite bouche. Si je ne m'étais jamais vue dans la glace et si je devais décrire mon apparence extérieure d'après ce que je connais intérieurement de moi, le portrait ne ressemblerait pas du tout à ce que tu vois quand tu me regardes ! Je ne suis pas du tout celle que je parais !

Kundera - La valse aux adieux.
 

Je ne sais pas ce qu'il en est pour vous, ami lecteur, mais moi, dans le métro, il m'arrive de regarder les gens. Vous me direz que cela n'a rien d'extraordinaire, des gens, dans le métro, ce n'est pas ce qui manque. Certes, mais le regard y est souvent vide. Parfois, il m'arrive même de trouver des ressemblances. Il s'agit moins de ressemblances physiologiques objectives (Cette vieille dame aux cheveux mauves a le même menton fuyant que ma tante Ursule) que des ressemblances de caractère apparent. Ainsi le semillant quinquagénaire en face de moi me fera subjectivement penser à Pierre Arditi aux expressions de son visage alors qu'il lit son journal. Ne me demandez pas pourquoi, c'est juste une impression indéfinissable mais néanmoins têtue. Pourtant, il ne m'est jamais arrivé de trouver quelqu'un qui me ressemble. Vous me rétorquerez qu'on a parfois du mal à se reconnaître soi-même en photo (Quoi? Mais qu'est-ce que c'est que cette grimace ? C'est moi ça ?) sans doute parce qu'on ne se voit pas tel qu'on apparaît aux autres, comme dans cette image fixée par l'objectif objectif. Son propre moi intime, sans cesse devant nos yeux, reste caché au reste du monde, à moins de le laisser entrevoir à son psy ou à vous, ami lecteur.

 

Il y a quelques jours, pourtant, il m'a semblé me reconnaître un peu. Pas dans le métro pour les raisons exposées plus haut, mais dans la foule des blogs. Je n'ai pas encore tout lu parce que c'est fourni, mais le plus frappant, c'est ici. J'ai des souvenirs similaires, mais pas dans ma voiture. Quelque part, je crois que ça me gènerait que ma fille s'asseoit là où j'aurais fait l'amour à une autre femme que sa mère. Sans doute pas autant que d'inviter une autre femme dans le lit conjugal désert, mais quand même. Remarquez, si l'occasion se présentait, sans doute n'afficherais-je pas ces scrupules. La chair est faible, et la mienne tout particulièrement. Bref, dans cette histoire, j'aime bien l'image de la cyprine en émulsion, "comme des blancs montés en neige" ai-je immédiatement pensé; J'aime encore plus les mots tus, le motus des bouches cousues: l'exhibition des corps cache souvent la pudeur des coeurs.

08:05 Publié dans Réflexions | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Blogs

Commentaires

Le vendredi 19/01/2007 à 13:30 par Naïs :

Et as-tu pensé que l'absence de mots tue?
Une tite suggestion au passage. Je m'éclipse sur la pointe des pieds.

Le vendredi 19/01/2007 à 16:22 par Comme une image :

C'est drôle, parce que je m'étais senti étrangement en résonance avec un certain Sam (burp : Motel blues, indiqué en lien chez moi). Mon ressenti n'est pas exactement le même, ça me donne l'impression finalement de vivre des histoires somme toutes assez banales. Je ne parle pas de mes expériences sexuelles en tant que telles (la nuit à l'Opéra, par exemple, je ne vais pas faire le blasé en disant que des tas d'autres ont fait la même chose avant moi ; c'est probablement le cas, mais je m'estime pour le coup dans les happy few), non, mais pour mon parcours de manière générale, la façon dont je trace ma vie et les différentes rencontres qui la jalonnent.
Pour la ressemblance physique, pareil : je ne me reconnais jamais en l'autre. On m'a dit que je ressemblais à un acteur argentin (après observation, j'ai fait un "mouais" sceptique).

Pour la forme, hormis le t superflu à "fourni", il faudrait que tu corriges tes liens.
Pour renvoyer vers une page chez moi, utilise le "lien permanent" et non l'URL de trackback.
Autrement dit :
http://commeuneimage.hautetfort.com/archive/2006/11/27/il-reste-37.html
et pas
http://commeuneimage.hautetfort.com/trackback/757320

En revanche, tu peux lancer un rétrolien dans ta note vers la mienne en saisissant cette URL de trackback dans la case prévue à cet effet (quand tu édites une note, en cliquant sur "propriétés avancées").
Je crois que c'est trop tard sur H&F, une fois que la note est postée, pour faire un rétrolien, mais il n'est pas trop tard pour rectifier les liens.


Message perso : Je cours après le temps, pas encore eu celui de me poser vraiment et de me lancer dans la lecture de ton site ; je veux commencer au commencement. Ah oui, puisque je parle technique : j'ai modifié l'option par défaut chez H&F pour ne pas clore les commentaires après un mois. J'estime que ce n'est pas parce qu'une note est ancienne qu'elle est périmée !

Le lundi 22/01/2007 à 11:12 par Vagant :

Anaïs, tu as raison, les mots comme leur absence peuvent tuer la relation.
CUI, je te remercie pour tes commentaires. L'adultère est vieux comme le monde, et sa problématique n'a sans doute pas changé depuis des années. Néanmoins, je ne crois pas qu'il soit souvent affiché sans regrets honteux ni complaisance.