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18 janvier 2007

Equations à plusieurs inconnues (Epilogue)

Tous les romans ont des coulisses. Un des amis de Diderot, le marquis de Croismare, s'était intéressé au sort d'une jeune femme qui demandait à sortir du couvent où elle avait été placée contre son gré. Diderot eut l'idée facétieuse de lui adresser des lettres prétendument écrites par cette religieuse qui lui demandait secours. Le marquis tomba dans le piège, une correspondance s'ensuivit, et Diderot, pris à son propre jeu, finit par composer les mémoires que cette religieuse était censée avoir écrits à l'attention de Croismare, roman qui fut publié sous le titre: "La Religieuse".

Je n'aurai pas la ridicule prétention de me comparer à Diderot. Les coulisses de cette petite nouvelle érotique sont néanmoins sulfureuses: je connaissais Léone depuis longtemps lorsqu'elle me demanda de lui organiser une soirée de débauche où elle serait offerte, les yeux bandés, à un petit groupe d'hommes et éventuellement de femmes, que j'aurais scrupuleusement sélectionnés. Quelques temps plus tard, c'est Catherine, une autre de mes amies, qui me fit sensiblement la même proposition. C'est ainsi que germa dans mon esprit cette facétie: organiser ces deux défis en une seule et même soirée à l'insu des deux instigatrices.

Je mis au point un casting basé sur le plus petit dénominateur commun des désirs de chacune. Après de nombreuses tractations secrètes, Paul, Guillaume et Maryse relevèrent ce défi. Mais la réalité ne serait pas la réalité sans son lot d'imprévus: Catherine déclara forfait quelques jours avant la réalisation de ce scénario diabolique pour des raisons professionnelles, et Maryse démissionna à son tour en apprenant la mauvaise nouvelle. Il en fallait plus pour me décourager. Je pensai aussitôt à Claire qui m'avait fait part de fantasmes similaires, et je confiai à Guillaume la délicate mission de lui faire cette indécente proposition. Il s'en tira avec un brio qui mérite bien les quelques vers de mirliton que je lui ai prêtés dans ce récit.

On n'imagine pas l'organisation milimétrée que tout cela suppose, dont la sélection de l'hôtel et ses contingences. Pour vous en donner une idée, voici le message que j'ai envoyé à Guillaume dans la matinée...

Guillaume,
Penses-tu venir en moto avec Claire ou lui donner rdv dans le bar de l'hôtel ? Dans le second cas, je suggère d'avancer le rdv de Léone à 20h. Nous serons tous présents avant, et cela évitera le risque d'une rencontre impromptue entre Claire et Léone.
Je telephonerai donc à Léone à l'heure prévue et je l'accueillerai dans la chambre avec le grand lit. Peut être voudra t'elle se rafraichir. Ensuite je la conduirai dans la chambre avec les lits jumeaux (Paul devrait y être), en lingerie, les yeux bandés. A partir de là, elle ne devra plus dire un mot. Je l'allongerai sur le lit, et je lui lierai les poignets à la tête de lit (j'ai acheté le materiel nécessaire). Je lui parlerai pour la calmer, et couvrir les bruits que tu pourrais faire. Car pendant ce temps là, tu viendras avec Claire, ou elle viendra seule et tu l'accueilleras, toujours est-il que vous irez dans la chambre avec le grand lit, elle se rafraichira, et c'est toi qui la conduira dans l'autre chambre avec les lits jumeaux, en silence, les yeux bandés. Tu lui auras dit auparavant de résister à l'envie de gémir, etc...
Ensuite, le jeu se déroulera comme convenu. Nous éviterons de parler jusqu'à ce que l'une d'entre elle commence à gémir. Alors nous leur retirerons les bandeaux pour la deuxième chance et elles pourront nous entendre. Cela te convient ? Souhaites-tu d'autres précisions ?
Je te passe un coup de fil dès que j'arrive à l'hôtel vers 18h pour tout installer avec Paul: les petits fours, la musique, etc...
A tout à l'heure,
Christophe

La débauche, c'est un peu comme le Jazz: ça peut être n'importe quoi mais ça ne se fait pas n'importe comment.

Commentaires

Le jeudi 18/01/2007 à 21:11 par Madeleine :

Il faut en effet de sacrés talents de "Maître de cérémonie" pour organiser un jeu comme celui-là.. chapeau ! Et chapeau aussi pour le style du récit, qui nous tient en haleine merveilleusement...

Le jeudi 18/01/2007 à 21:53 par Vagant :

Madeleine, je vous remercie pour ce compliment qui me touche beaucoup. Le croirez-vous ? Je suis un homme étourdi, inconséquent, un rêveur bien en peine d'organiser convenablement sa vie quotidienne ! Un piètre mari en somme. Mais ma motivation libertine fut telle que toutes mes énergies furent concentrées sur la mise en oeuvre de ce scénario, pour lequel j'ai eu la chance de trouver des partenaires fiables, ce qui n'est malheureusement pas si courant.
Je raconterai d'autres "défis" sur ce blog qui, je l'espère, vous plairont tout autant, en attendant d'en inventer de nouveaux à la mesure de l'audace et des fantasmes de mes futur(e)s partenaires...

Le samedi 20/01/2007 à 16:55 par Georges :

Je viens moi aussi de lire cet excellent récit. Pour des raisons que je ne puis vous confier maintenant (cette confidence viendra en son temps) j'ai été TRES intéressé par ce scénario... Je suis admiratif de votre style, tout cela coule à merveille. Puissent de nombreux lecteurs se régaler comme nous de ces petits mets.
Libertinement,
Votre G.

Le samedi 27/01/2007 à 22:52 par Comme une image :

Me voici arrivé à la fin du récit ! J'ai mis le temps qu'il aura fallu... (j'ai beaucoup de mal, devant mon ordinateur, à ne pas butiner de droite et de gauche... toutes ces fenêtres ouvertes, toutes ces pages à parcourir...)

Très jolie organisation, en effet, pour ce genre de soirées magiques qui nous laissent durablement les yeux brillants de plaisir !