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19 août 2007

Equations à plusieurs inconnues

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En Avril 2006, mon ami Guillaume et moi-même avions organisé une soirée très spéciale qui avait réservé bien des surprises à ses participantes.

En voici le récit sous la forme d’une nouvelle érotique au format pdf, déjà publié en plusieurs épisodes sur ce blog.

18 janvier 2007

Equations à plusieurs inconnues (Epilogue)

Tous les romans ont des coulisses. Un des amis de Diderot, le marquis de Croismare, s'était intéressé au sort d'une jeune femme qui demandait à sortir du couvent où elle avait été placée contre son gré. Diderot eut l'idée facétieuse de lui adresser des lettres prétendument écrites par cette religieuse qui lui demandait secours. Le marquis tomba dans le piège, une correspondance s'ensuivit, et Diderot, pris à son propre jeu, finit par composer les mémoires que cette religieuse était censée avoir écrits à l'attention de Croismare, roman qui fut publié sous le titre: "La Religieuse".

Je n'aurai pas la ridicule prétention de me comparer à Diderot. Les coulisses de cette petite nouvelle érotique sont néanmoins sulfureuses: je connaissais Léone depuis longtemps lorsqu'elle me demanda de lui organiser une soirée de débauche où elle serait offerte, les yeux bandés, à un petit groupe d'hommes et éventuellement de femmes, que j'aurais scrupuleusement sélectionnés. Quelques temps plus tard, c'est Catherine, une autre de mes amies, qui me fit sensiblement la même proposition. C'est ainsi que germa dans mon esprit cette facétie: organiser ces deux défis en une seule et même soirée à l'insu des deux instigatrices.

Je mis au point un casting basé sur le plus petit dénominateur commun des désirs de chacune. Après de nombreuses tractations secrètes, Paul, Guillaume et Maryse relevèrent ce défi. Mais la réalité ne serait pas la réalité sans son lot d'imprévus: Catherine déclara forfait quelques jours avant la réalisation de ce scénario diabolique pour des raisons professionnelles, et Maryse démissionna à son tour en apprenant la mauvaise nouvelle. Il en fallait plus pour me décourager. Je pensai aussitôt à Claire qui m'avait fait part de fantasmes similaires, et je confiai à Guillaume la délicate mission de lui faire cette indécente proposition. Il s'en tira avec un brio qui mérite bien les quelques vers de mirliton que je lui ai prêtés dans ce récit.

On n'imagine pas l'organisation milimétrée que tout cela suppose, dont la sélection de l'hôtel et ses contingences. Pour vous en donner une idée, voici le message que j'ai envoyé à Guillaume dans la matinée...

Guillaume,
Penses-tu venir en moto avec Claire ou lui donner rdv dans le bar de l'hôtel ? Dans le second cas, je suggère d'avancer le rdv de Léone à 20h. Nous serons tous présents avant, et cela évitera le risque d'une rencontre impromptue entre Claire et Léone.
Je telephonerai donc à Léone à l'heure prévue et je l'accueillerai dans la chambre avec le grand lit. Peut être voudra t'elle se rafraichir. Ensuite je la conduirai dans la chambre avec les lits jumeaux (Paul devrait y être), en lingerie, les yeux bandés. A partir de là, elle ne devra plus dire un mot. Je l'allongerai sur le lit, et je lui lierai les poignets à la tête de lit (j'ai acheté le materiel nécessaire). Je lui parlerai pour la calmer, et couvrir les bruits que tu pourrais faire. Car pendant ce temps là, tu viendras avec Claire, ou elle viendra seule et tu l'accueilleras, toujours est-il que vous irez dans la chambre avec le grand lit, elle se rafraichira, et c'est toi qui la conduira dans l'autre chambre avec les lits jumeaux, en silence, les yeux bandés. Tu lui auras dit auparavant de résister à l'envie de gémir, etc...
Ensuite, le jeu se déroulera comme convenu. Nous éviterons de parler jusqu'à ce que l'une d'entre elle commence à gémir. Alors nous leur retirerons les bandeaux pour la deuxième chance et elles pourront nous entendre. Cela te convient ? Souhaites-tu d'autres précisions ?
Je te passe un coup de fil dès que j'arrive à l'hôtel vers 18h pour tout installer avec Paul: les petits fours, la musique, etc...
A tout à l'heure,
Christophe

La débauche, c'est un peu comme le Jazz: ça peut être n'importe quoi mais ça ne se fait pas n'importe comment.

17 janvier 2007

Equations à plusieurs inconnues (7)

J'avais devant les yeux la scène peu commune pour laquelle j'avais tout mis en oeuvre. Deux femmes étendues, l'une à la peau d'un blanc laiteux, l'autre à la peau d'un brun tabac, deux femmes aussi dissemblables qu'aussi séduisantes, deux jumelles dans la luxure étendues sur leur lit jumeau, les poignets liés et les yeux bandés, chacune étant certaine de la présence d'autres personnes autour d'elle, et tout autant certaine d'être la seule soumise. C'est le moment où mes acolytes leur ouvrirent les yeux. Elles promenèrent leurs regards incrédules et ravis sur la pièce, se découvrant l'une et l'autre dans la même situation, ainsi que Guillaume, Paul et moi-même, nus face à elles. Sur le petit bureau de la chambre, une bouteille de champagne, des petits fours et quelques fruits frais attendaient le regain imminent de leur appétit.

- Bravo pour votre courage et votre confiance les filles ! Dis-je d'un ton goguenard, j'estime que vous avez été aussi brave l'une que l'autre, et je vous déclare à égalité à la fin de cette première manche. Passons à la seconde, dis-je en brandissant deux objets, comme des oeufs d'un rose nacré.
- Pitié ! Interrompit Léone, détache-nous avant, j'ai besoin d'une petite pause !
- Oui ! Oui ! Une pause, renchérit Claire, je suis toute ankylosée !
- Pause accordée, répondis-je.

Lorsque nous reprîmes les hostilités, l'une et l'autre plaidèrent pour garder les mains libres, ce que je leur concédais à condition qu'elles n'en profitent pas soustraire leur intimité à cette seconde manche.

medium_eg40.jpg- Voici deux oeufs vibrant radiocommandés, et voici leurs télécommandes respectives. Chaque télécommande n'a qu'un seul bouton, pour mettre en marche et arrêter les vibrations. Maintenant, Paul va glisser cet oeuf dans l'intimité de Léone. Claire, je t'en confie la télécommande.
- Merci, répondit Claire intriguée.
- Inversement, je vais glisser le second oeuf dans ta chatte Claire, et c'est à Léone que je laisse sa télécommande.
- Nous voilà à égalité, dit Léone.
- A partir de maintenant, silence ! La première qui gémira aura perdu.

J'entrepris la vulve de Claire de la pointe de la langue, sans plus de préambules. Le plaisir ne tarda pas à y couler à flot. Claire en aurait bien roucoulé de bien-être, mais elle sut se contenir. J'en profitai pour lui introduire l'œuf sans difficulté, en le retenant d'un doigt avec le petit cordon prévu à cet effet. Claire appuya sur la télécommande pour mettre en marche celui que Paul avait dut glisser dans la chatte de Léone, mais c'est le sien qui se mit en route. Leone poussa un léger gémissement, et les vibrations s'arrêtèrent. Puis elles reprirent sans que Claire n'ait touché à la télécommande. Les vibrations l'excitaient terriblement, d'autant plus que je n'avais pas cessé de la lécher. Elle actionna la télécommande, pour voir, et les vibrations cessèrent aussitôt. Puis elles reprirent toutes seules alors que Léone gémissait de plus belle. C'était à ne rien y comprendre, surtout dans cette situation où le plaisir lui faisait perdre la raison.

Je détachai à regret mes lèvres du délicieux calice, pour expliquer la situation aux deux jeunes femmes qui se tordaient de plaisir.

- En vérité, chaque télécommande contrôle les deux oeufs. En appuyant sur le bouton pour exciter votre adversaire, vous mettez aussi en marche votre propre vibreur et vous vous excitez vous-mêmes. Si le plaisir devient insupportable au point de crier, vous pouvez arrêter les vibrations de votre oeuf, mais cela arrêtera aussi celles de l'œuf de votre adversaire et réduira ainsi vos chances de la faire craquer la première...
- N'appuie pas sur le bouton ! Ces vibrations... c'est trop bon ! Souffla Léone à l'attention de Claire, contre toute logique. Le plaisir était en train de lui faire perdre la tête, et la seconde manche par la même occasion !

J'abandonnai Claire pour achever Léone que Paul tenait maintenant dans ses bras, afin de l'empêcher de mordre le soutien gorge qu'elle avait mis dans sa bouche pour ne pas crier. Guillaume pris ma place avec l'empressement du gourmet devenu gourmand. Le sexe de Leone était trempé, mais c'est son oeillet palpitant qui attira mon attention. Sa mouille abondante avait littéralement inondé son entre-cuisses, dont son petit trou tout luisant de mouille.
Pendant que je j'embrasais son clitoris de mes baisers enflammés, deux de mes doigts fouillèrent son anus, débusquèrent le vibreur au travers des fines chairs qui séparaient le bout de mes doigts de son vagin extatique, et, de l'autre main, je tirai malicieusement sur la cordelette de l'œuf vibrant afin d'en accentuer la pression sur son point G. A ce régime, Léone ne put retenir les feulements de la jouissance qui ne tarda pas à la submerger.

J'abandonnai Léone aux spasmes de son orgasme, pour annoncer la victoire de Claire, surprise d'avoir gagné avec les quelques gémissements qu'elle n'avait pu retenir sous l'emprise des lèvres de Guillaume. Encore abasourdie par cette victoire à la Pyrrhus, Claire ne put se résoudre à s'isoler avec quelques-uns d'entre nous, et Léone préféra me réserver sa vengeance pour une autre occasion.

Plus tard dans la nuit, je m'assoupis tout contre Léone, bienheureux après une ultime jouissance, alors qu'elle caressait le sexe de Guillaume allongé de l'autre côté, de concert avec Claire que Paul prenait par derrière avec la dernière énergie. Pour tenir à 5 dans le même lit, nous avions du nous allonger dans la largeur. Vus, du plafond, nous devions ressembler à des sardines dans une boite. "Nous sommes quand même de grands malades" conclut Léone. Je n'aurais pu lui donner tort. Mais la folie est parfois bien douce.

16 janvier 2007

Equations à plusieurs inconnues (6)

Claire avait perdu le fil des caresses. Après avoir brièvement perdu le contact avec la peau de Guillaume, des mains caressantes s'étaient à nouveau posé sur son dos. Etaient-ce celles de Guillaume, ou appartenaient-elle à d'autres ? Bientôt, elle sentit de nouvelles mains sur ses jambes, qui la touchaient timidement. On la retourna doucement. Elle était maintenant sur le dos, vêtue de son seul slip. On le retira. Au moins deux mains le firent glisser tout au long de ses cuisses. Elle ne bougeait pas, comme pétrifiée d'angoisse et de désir. Elle imaginait maintenant ces hommes face à elle. Elle pouvait presque sentir leurs regards qui glissaient le long de ses jambes, s'immisçaient entre ses cuisses, se perdaient entre les lèvres roses de sa chatte épilée. Ça l'excitait, elle le sentait, ça coulait, et ça la terrorisait en même temps. Pourvu qu'ils soient tendres, priait-elle intérieurement, tout en se raisonnant en pensant qu'elle ne risquait rien avec Guillaume présent. L'oreille aux aguets, elle s'attendait à chaque instant à ce que des mains viennent écarter ses cuisses, que des doigts écartèlent sa vulve, mais elle ne s'attendait pas à ça. Ce sont des lèvres qui se posèrent sur les siennes, légères, aériennes, timides. Entre ces lèvres, elle sentit quelque chose de dur. Elle le jaugea de la pointe de la langue, puis le croqua. C'était un grain de raisin qui éclata dans sa bouche, suivi aussitôt d'une langue gourmande venue lécher le jus sur ses lèvres sucrées. Claire tendit la langue pour mieux la goûter, mais elle ne rencontra que le vide. La mystérieuse bouche nourricière avait disparu d'un seul coup, comme elle était venue.

medium_fraise.jpgAprès le grain de raisin, c'est une fraise fraîche que trouva Léone entre les lèvres furtives qui venaient l'embrasser. Léone la dégusta en même temps que la bouche inconnue. D'autres mains avaient dégagé ses seins de son bustier blanc, des doigts en caressaient tendrement les tétons bruns, dressés, fermes et dodus, si typiques aux femmes noires. Comme pour le raisin, la bouche au goût de fraise se retira, comme le bec d'un oiseau migrateur après la becquée. Qu'allait-elle lui apporter la prochaine fois? Léone entendit un bruit bizarre, comme celui du gaz qui s'échappe d'une bouteille, et puis des rires étouffés. Qu'allait-on lui faire ? Une fois de plus, on présenta quelque chose à sa bouche. Elle mit un certain temps à reconnaître ce nouveau met. C'était à la fois chaud et crémeux. Pas un fruit. Peut être un doigt ? Elle le jaugea de la pointe de la langue pour savoir si elle pouvait le croquer. Elle jugea plus prudent de ne pas le faire. Ce qui semblait enrobé de crème chantilly était un sexe d'homme, bien raide, gorgé de sucs. Léone le goba avec gourmandise, et sa bouche avide nettoya le gland épais de toute la crème chantilly. Elle sentit bientôt ce fier phallus coulisser entre ses lèvres, et Léone le pompa ardemment, jusqu'à ce qu'il se dérobe à ses lèvres gourmandes.

Les hommes auxquels elle était soumise étaient bien facétieux, songea Claire ! Après le raisin, la fraise, ce sexe d'homme enrobé de crème chantilly, c'est le fracas d'un bouchon de champagne qui l'avait fait sursauter. Le liquide pétillant avait coulé sur ses lèvres, aussitôt lapé par une mystérieuse bouche assoiffée. Jusqu'à présent, aucun des hommes ne l'avait encore pénétrée. Ce n'était pourtant pas l'envie qui lui manquait ! Après avoir été embrasée de baisers et consumée de caresses, de nouvelles lèvres vinrent encore se poser sur les siennes. Mais celles du bas, enfin. Taquines, elles avaient picoré l'intérieur de ses cuisses avant que la pointe d'une langue vienne lui darder la vulve. Le bougre était un fin bretteur. Il la touchait de la pointe et d'estoc, sans que Claire ne se doute jamais où il allait porter les coups de langue. Ces attaques étaient aussi insupportables que délicieuses. Une touche au périnée, une tierce aux petites lèvres, les coups successifs sabraient toute sa résistance lorsque la bouche perverse vint enserrer son clitoris entre des lèvres humides. Claire n'était plus victime des attaques sporadiques et imprévisibles qui avaient failli la rendre folle, mais d'un corps à corps assassin. Les lèvres lui suçaient le clitoris, l'aspiraient et le recrachaient sans relâche. Pour parfaire son oeuvre, la langue agile plongeait de temps à autre au cœur de son intimité comme un seau dans un puits, afin d'y puiser son jus de femme. Claire serrait les dents pour ne laisser échapper aucun râle du plaisir qui la submergeait, mais elle ne pouvait contrôler sa respiration, ni maîtriser son souffle qui s'échappait de ses narines frémissantes. Lorsque la bouche l'abandonna enfin, toute pantelante sur le lit, Claire pensa qu'on allait lui annoncer sa défaite sans même avoir été prise.

Léone avait comprit qu'on s'occupait de l'autre femme, probablement celle dont elle avait vu le soutien gorge. Les bruits de succion étaient caractéristiques, les gémissements étouffés aussi. Lorsqu'elle sentit des mains écarter ses cuisses, une tête investir l'espace béant, des lèvres la taquiner, elle comprit que c'était maintenant son tour. Et qui sait, peut-être était-ce la femme qui soupirait tout à l'heure, qui venait lui rendre tout le plaisir qu'elle venait de prendre ? Léone ne put retenir un petit cri de surprise. Entre les lèvres qui venaient de se poser sur son ventre, elle avait sentit quelque chose de dur et froid, sensation aussitôt remplacée par les chauds baisers qui se posèrent à l'intérieur de ses cuisses, mais entrecoupés de nouveaux contacts humides et glacés. Plus ces baisers se rapprochaient de leur but, plus le contraste thermique était saisissant, multiplié par l'incertitude de la sensation que le prochain baiser allait lui procurer. Lorsque Leone sentit le glaçon sur son clitoris, je crus qu'elle allait perdre la tête. Elle enfouit son visage dans l'oreiller pour étouffer ses râles, alors que je faisais fondre le morceau de glace entre mes lèvres et sa vulve, où se mêlait l'eau, ma salive et son nectar. Lorsqu'il finit par disparaître dans sa chatte, mes doigts prirent le relais. Je sentit son sexe trempé se crisper autour de mes doigts, et il en jaillit un jet de liquide blanchâtre qui aspergea ma main. Léone était convaincue d'avoir perdue tant le souffle de son orgasme dévastateur avait été fort.

15 janvier 2007

Equations à plusieurs inconnues (5)


podcast
Au rythme brésilien de sa voix suave, Joao Gilberto chantait Ligia alors que le saxo de Stan Getz pleurait tous ses accords jazzy. La musique était douce. Les mains de guillaume aussi. Etendue sur le ventre, Claire se laissait faire. Agenouillé entre ses cuisses, Guillaume faisait lentement glisser ses mains sur le dos de la jeune femme, sur ses épaules, sur ses hanches. Elle était nue, ou presque, avec son seul string pour rempart symbolique aux regards qui glissaient sur elle. Car Guillaume n'était pas seul. Il y avait d'autres personnes dans cette fameuse chambre où il l'avait entraînée, les yeux bandés. Il l'avait couchée sur le lit, il avait ôté son soutien gorge, frôlé ses seins, il avait étendu les bras de la jeune femme au-dessus de sa tête, et emprisonné ses poignets dans des bandes de tissus qui semblaient fixées à la tête de lit.
Privée de sa vue, tous ses autres sens étaient en alerte. Claire sentait dans la pièce un parfum entêtant, comme de l'encens. Elle ressentait le moindre frôlement comme une caresse, et la moindre caresse la consumait de désir. Et puis elle avait entendu, des pas, des présences. Soudain, un rire étouffé. Un rire féminin. Se moquait-on donc d'elle, la seule à être nue, attachée sur un lit ? Elle chassa au loin cette pensée désagréable, pour se concentrer sur les mains qui glissaient avec sensualité sur son dos. Etaient-ce toujours les mains de Guillaume ? Claire n'était plus sûre de rien.

Tout en tenant ma main qui la guidait à travers la chambre, Léone avançait à pas lents, hésitants. Les talons de ses escarpins s'accrochaient dans la moquette, et risquait de la faire trébucher à chaque instant. Elle émit un petit rire nerveux en imaginant la situation, elle seule nue et les yeux bandés, au milieu d'inconnus qui la regardaient, qui la jaugeaient, qui allaient sauter sur elle d'un instant à l'autre. Léone sentait leur présence, par les bruits insignifiants qu'elle percevait malgré la douce musique jazzy qui berçait toute la chambre. Elle buta sur le bord d'un lit où je la fis s'allonger sur le dos. Elle était tendue comme une corde de violon, à la limite de la rupture. Calme-toi Léone... calme-toi... tout va bien se passer... n'ai pas peur... je suis là... ne fais pas de bruit... susurrai-je à son oreille pour la calmer du mieux possible. Et puis, j'étirai les bras de Léone au-dessus de sa tête pour lui attacher les poignets.

- Non! Non! Qu'est-ce que c'est ? Gémit-elle doucement, Ne m'attache pas je t'en prie !
- Mais c'est ce qui était prévu Léone, je te l'avais écrit, souviens-toi! Calme-toi, tout est sous contrôle. Tu me fais confiance n'est-ce pas ?
- Oui... oui... je te fais confiance répondit-elle d'une voix étouffée. J'avais oublié... Tu ne m'attaches que les poignets n'est-ce pas ?
- Oui, uniquement les poignets, et tu peux défaire ça très facilement.
- D'accord... finit-elle par souffler.

A peine avais-je lié ses poignets que j'embrassais Léone tendrement, sous le regard de Guillaume et Paul qui retenaient leur souffle. Je sentis Léone se détendre peu à peu, sa respiration moins haletante soulevait maintenant sa poitrine régulièrement, et je pus bientôt ôter ses escarpins, et caresser ses seins. Etendue sur l'autre lit jumeau, Claire semblait imperturbable. L'orgie pouvait commencer.

14 janvier 2007

Equations à plusieurs inconnues (4)

Léone était perdue. Elle était descendue à la station prévue, mais rien ne lui indiquait le chemin de l'hôtel. Et tous ces gens qui la regardaient. Elle avait l'impression que son vice était écrit sur son front. Ils allaient l'aborder, c'est sûr, l'embêter, la harceler de leurs assiduités salaces. Mais où donc était ce fichu boulevard, à droite ou à gauche en sortant de cette maudite station. Le téléphone sonna, elle décrocha aussitôt.

medium_1420-nanterre-u_2_.jpg- Allô Léone, Où es-tu lui demandais-je inquiet ?
- Ah Chris, c'est toi ! Je suis perdue ! Je ne trouve pas l'hôtel ! Je suis à la station, il y a des gros points verts par terre, je dois aller par-là ? Et puis il y a des gens qui me regardent bizarrement ! Je sens que je vais repartir !
- Tu es à la station ? J'arrive, je viens te chercher tout de suite, ne bouge pas.

Trois minutes plus tard, Léone me vit arriver en courant, avec soulagement.

- Ah Chris, je suis si contente de te voir !
- Ne t'inquiète pas, tout va bien, l'hôtel est à deux pas.
- Tout le monde est là ?
- Oui, nous n'attendions plus que toi !
- Je vais les voir d'abord ?
- Non, tu arriveras les yeux bandés dans la pièce
- Et je ne devrai pas parler, c'est ça ?
- Oui, pas un mot, pas un soupir
- Oh la la, j'ai peur !
- Tout va bien se passer, ne t'inquiète pas, je suis là.

Nous entrâmes dans le hall et montâmes immédiatement dans l'ascenseur sous le regard impassible de la réceptionniste. Lorsque la porte de la cabine s'ouvrit, nous en sortîmes et j'enlaçai Léone avant de l'embrasser fougueusement dans le couloir désert. Mes mains se posèrent sur ses longues jambes nues, et remontèrent lentement tout au long de ses cuisses. Sous sa courte jupe, elle ne portait qu'un minuscule string. J'empoignai ses fesses rondes et musclées, pour les malaxer avec l'ardeur d'un boulanger. Sa jupe, complètement retroussée ne cachait plus rien. Si quelqu'un sortait d'une chambre, il nous surprendrait dans une situation pour le moins embarrassante. J'échappai un instant à ses baisers torrides qui fouillaient ma bouche.

- Attends-moi là s'il te plait, je vais voir s'ils sont prêts, lui demandais-je.

Quelques secondes plus tard, Léone me vit revenir du bout du couloir. Elle m'embrassa goulûment dès que mes lèvres furent à sa portée.

- Dans deux ou trois minutes, nous pourrons y aller, lui dis-je

Pour toute réponse, Léone me plaqua dos au mur du couloir et empoigna mon sexe déjà dur à travers mon pantalon. "J'ai trop envie de toi!", me dit-elle entre deux baisers fiévreux alors que j'étreignais ses fesses et ses seins avec concupiscence. Léone n'en pouvait plus de cette attente insoutenable qui durait depuis des semaines. Je ne lui avais distillé les éléments de son défi qu'au compte goutte, au fur et à mesure que j'élaborais le scénario délirant auquel je la soumettais aujourd'hui. Jamais je n'avais répondu à ses requêtes impatientes, jusqu'à ce fameux message où je lui avais décrit son défi, en prenant soin de lui cacher tous les rebondissements que j'avais préparés. Et devant l'imminence du dénouement, son excitation était insoutenable. Elle s'agenouilla devant moi et commença à me caresser le sexe qui formait maintenant une bosse obscène à la surface de mon pantalon. Ses doigts glissèrent entre les boutons alors qu'elle jetait sur moi des regards affamés, celle d'une femme prête à me dévorer tout cru. Si je la laissais faire, je sentais que nous ne pourrions plus nous arrêter. Je la relevais pour l'embrasser à nouveau, avant de l'attirer au bout du couloir. Je poussai précautionneusement la porte entrouverte. Elle s'ouvrit sur un sas de communication entre deux chambres, et nous pénétrâmes dans la chambre de droite.

- Tiens, un soutien gorge chuchota Léone en gloussant !
- Chut, lui répondis-je à voix basse, n'oublie pas que lorsque nous quitterons cette chambre, tu ne devras plus dire un mot.

Nous nous embrassâmes tendrement tout en nous déshabillant. Sa chemise s'ouvrit sur un bustier de dentelle blanche qui tranchait sur sa peau tabac, et sa jupe tomba pour mettre à jour un string qui disparaissait dans sa chute de reins cambrée. Assise sur le lit, ses mains affolées couraient sur mon corps que je découvrais peu à peu, et elles ne purent résister à l'envie de passer l'élastique de mon slip. Ses doigts n'eurent aucun mal à débusquer ma verge tant elle était tendue, et à peine eut-elle repoussé l'élastique que mon phallus jaillit comme un diable de sa boite. Léone le caressa doucement, puis elle se pencha encore un peu plus jusqu'à prendre mon gland entre ses lèvres gourmandes, tout en malaxant mes couilles rasées de près. Il n'était cependant pas question de me laisser aller à ces douceurs ensorcelantes. Je saisis le bandeau en tissus que j'avais dans la poche de mon pantalon, et je le posai sur les yeux de Léone. Incapable de me voir, elle tendit les bras pour me retrouver, et je l'entraînai à pas lents vers la porte de la chambre. Je l'ouvris silencieusement, refermai la porte du sas qui menait au couloir, et je poussai la porte de la chambre de gauche restée entrouverte.

13 janvier 2007

Equations à plusieurs inconnues (3)

Le jour tombait et Claire plaqua son corps sur le dos de Guillaume plus que nécessaire. Elle le savait, il était inutile de se cramponner au conducteur de la puissante moto qui filait comme une balle perdue autours des tours de la défense, mais elle aimait ce contact là. Elle sentait les vibrations de l'engin dans tout son corps, de ses cuisses à la pointe de ses seins qui se dressaient alors qu'elle s'abandonnait à la force tranquille de Guillaume qui l'emmenait en un lieu inconnu.

medium_imgh-quality-hotel-nanterre_1_.jpgIl clignota, ralentit et s'arrêta sur le parking d'un hôtel de banlieue. Claire descendit de la moto et retira son casque. Elle sentit s'accélérer les battements de son cœur, la chaleur envahir son corps, alors qu'ils marchaient en direction d'un hôtel trois étoiles aussi fonctionnel qu'insipide. Ils ne s'arrêtèrent pas à la réception mais ils montèrent directement dans l'ascenseur. A peine la porte de la cabine refermée derrière eux, Guillaume enlaça Claire pour lui donner un langoureux baiser. Elle en avait besoin de ce baiser là. Elle sentait ses jambes frémir et son cœur battre la chamade, elle sentait le besoin de se réfugier entre des bras tendres, avant d'être livrée à des mains inconnues, et à cette évocation, elle sentit sa sève couler et ses jambes trembler de plus belle. La porte de l'ascenseur s'ouvrit sur un couloir silencieux. Claire suivit Guillaume jusqu'à la porte d'une chambre entrouverte. Il la poussa, et elle s'ouvrit sur un sas de communication entre deux chambres. A gauche, une porte fermée. A droite, une porte entrouverte, qu'il poussa et ils pénétrèrent dans la pénombre d'une chambre silencieuse. Au milieu du lit double, un masque de cuir les attendait.

Guillaume embrassa à nouveau Claire, avec encore plus de sensualité que dans l'ascenseur. Ses mains ôtèrent le blouson qu'elle avait porté pour le bref parcours en moto jusqu'à l'hôtel, puis elles se firent successivement câlines et viriles, étreignant et caressant ses fesses et ses seins sans pour autant la déshabiller. Sous ces élans de tendresse et de désir, Claire se laissa peu à peu aller, sans parvenir à oublier ce qui l'attendait, dans l'autre chambre, sûrement. Les doigts de Guillaume, toujours plus audacieux, dégrafèrent les boutons de son chemisier comme un dévot égrène un chapelet, suivies de près par la procession sensuelle de ses lèvres gourmandes qui butinaient la peau de sa maîtresse. Claire ferma les yeux, et imagina la chambre voisine. Des hommes, excités sans doute, l'oreille aux aguets du moindre crissement de tissus, du moindre soupir. Peut-être se caressaient-ils déjà, à travers leurs pantalons, leurs queues bouffies de joie à l'idée de la femme qu'on allait leur offrir sur un plateau, leurs pieux prêts à glisser sur elle, s'immiscer en elle, prendre ses orifices, tous ses orifices, la remplir, la combler. Comblée, c'était le mot que Guillaume avait utilisé dans ses SMS. Et elle dut serrer les dents pour ne pas gémir lorsque les doigts de son amant ne firent que frôler son intimité en retirant sa jupe.

12 janvier 2007

Equations à plusieurs inconnues (2)

Léone était à cran. Le bain chaud, ces quelques jours de vacances, le message d'apaisement qu'elle venait de recevoir, rien n'y faisait, elle était tendue comme une corde de violon. Et dans ce sale train de banlieue, les regards glauques qu'elle surprenait, accrochés à ses jambes nues comme des sangsues n'étaient pas faits pour la détendre. Il faut dire qu'elle avait de quoi attirer les regards. Avec son chemiser blanc et sa courte jupe dont les volants voltigeaient autour de ses longues jambes brunes au moindre de ses pas, elle évoquait une hirondelle annonçant le printemps. Ce qu'elle ressentait en elle était loin des douceurs printanières. Malgré les craintes et les angoisses qui lui criaient de rebrousser chemin au plus vite, elle se sentait ruisseler sous l'emprise d'un désir ardent comme un soleil andalou, lancinant comme la trompette de Miles Davis esquisse l'Espagne, brûlant comme le sable d'une arène madrilène en plein midi. Et l'arène, elle allait s'y jeter, comme un taureau face aux picadors, fût-ce pour une petite mort. Pourtant, elle ne pouvait s'en prendre qu'à elle-même, car tout ce qui lui arrivait aujourd'hui, elle l'avait bien cherché. Elle me l'avait demandé, par bribes hésitantes qui avaient du mal à se faufiler entre des désirs confus et des tabous honteux, à moins que ce soit l'inverse. Elle... et des hommes... des femmes peut être... mais plus d'hommes... Elle, les yeux bandés... soumise... mais pas à tout... prête à jouir... encore... plus fort... au point de faire fontaine... non... ce serait trop la honte... et mes fesses entre lesquelles elle avait envie d'enfoncer ses doigts.

Léone avait patiemment attendu, jusqu'au jour où elle avait reçu ceci:

Léone,

La préparation de ton défi avance, et je suis maintenant en mesure de te donner le scénario. Je te donnerai rendez-vous dans le hall d'un hôtel, dans la soirée. Tu attendras bien sagement mon appel téléphonique. Je te donnerai alors le numéro de la chambre où tu devras te rendre. Je t'y attendrai, dans la pénombre. Je te déshabillerai, un peu, et je te banderai les yeux, complètement. A partir de là, tu n'auras plus le droit de dire un mot. Pas un gémissement, pas un souffle, rien. Je te conduirai alors vers un lit sur lequel on te couchera et à la tête duquel on attachera tes poignets. Car je ne serai pas seul. A partir de là, tes sens seront mis à l'épreuve du plaisir, puisqu'il ne sera question que de cela. Surtout de plaisir tactile, voir gustatif, tout en douceur et, il va sans dire, dans le respect absolu de ton intégrité physique et de ta santé. Tu ne pourras cependant pas te laisser aller. Au moindre mot, au moindre gémissement, tu auras perdu ce défi. Si tu parviens à retenir les vocalises de ton plaisir jusqu'au bout du jeu, tu pourras alors choisir le ou les partenaires de ton choix parmi l'assistance, avec lesquels tu pourras t'isoler pour faire avec eux ce que bon te semble. Si tu n'y parviens pas, et bien je te laisse le loisir de te venger de moi selon ton bon plaisir.

Vagant


Le défi était pour ce soir.

11 janvier 2007

Equations à plusieurs inconnues (1)

Avril 2006. Claire avait passé une excellente journée, pleine de fantaisie. De fantaisie intérieure, car son travail de bureau n'était pas des plus palpitants. Ainsi, derrière la sage apparence d'une jeune femme bien sous tous rapports, Claire laissait souvent son esprit vagabonder vers de douces rêveries érotiques, d'autant plus efficaces à distiller son ennui qu'elles croisaient l'image de Guillaume, qu'elles allaient prendre corps, son corps, et que le désir flou allait devenir plaisir imminent. Plongée dans un bain chaud, Claire ne put résister au plaisir de prendre son portable pour relire les SMS qui avaient animé son week-end.

Vendredi, 19h23
Depuis si longtemps que je pense à toi, Claire,
Enfin me vient le temps de t'envoyer des vers,
Pour me faire pardonner de ce travail maudit
Et puis te demander si tu es libre lundi.
Guillaume


D'abord surprise, et par la forme et par l'expéditeur qui se rappelait ainsi à son bon souvenir, Claire s'était prise au jeu désuet des alexandrins. Leçon numéro 1, afficher une insolente indifférence, sans pour autant clore le débat. La tactique était risquée. Quitte ou double. Elle pouvait fort bien se retrouver à se morfondre face à Michel Drucker plutôt que de vibrer entre les bras de Guillaume, mais elle pouvait en tirer d'autant plus de plaisir qu'elle se serait fait désirer.

Vendredi, 21h42
Si la rime est pauvre, l'intention est louable.
De quelles galanteries serais-tu donc capable ?
Claire


Claire déposa le portable sur le sol carrelé. Elle fit couler au creux de ses paumes une noisette de crème de bain et elle ferma les yeux. Ses mains glissèrent nonchalamment tout au long de son corps alangui alors que son esprit vagabondait à l'orée de ses fantasmes, ceux qui allaient se réaliser ce soir là. Un sourire béat éclaira son visage alors qu'elle imaginait déjà le scénario qu'il lui avait proposé, à moins que la cause en fut ses mains qui s'étaient rejointes aux alentours de son pubis. Sous ses doigts tendres, elle sentit s'épanouir son désir dans l'eau turquoise de son bain tiède. L'eau venait lécher la peau de son ventre à demi immergée, comme les vaguelettes d'une mer d'huile viennent mourir sur la langue de sable blanc d'une île marquise. Au sommet de son sein se dressait un téton rose souverain. Il semblait veiller sur ses pensées luxurieuses comme un Christ sacrilège contemple les vices de Rio. Entre ses cuisses immergées, dans l'anfractuosité ornée de corail, se cachait son clitoris, aux aguets comme une murène prête à bondir sur le premier doigt qui passerait à sa portée. Mais le doigt était avisé. Il savait jusqu'où aller sans que Claire ne ressente trop vivement la morsure du désir, avant que cela ne déclenche une incontrôlable tempête. Il se contenta de plonger sans risquer de se frotter aux récifs, juste pour débusquer quelques poils qui auraient échappé à l'épilation. Mais le pubis de Claire était lisse comme celui d'un bébé. Elle ouvrit les yeux, émergea de la torpeur et du bain, puis essuya lentement sa peau ruisselante. Dans moins d'une demi-heure, Guillaume serait là, elle n'avait plus de temps à perdre.
Claire mit un parfum suave et de la dentelle noire qui soulignait ses formes galbées. Elle reprit machinalement son portable et elle ne put s'empêcher de relire les messages de Guillaume.

Samedi, 12h15
Mes intentions sont douces mais mon désir sauvage,
Et même si c'est à toi de m'imposer un gage,
Je voudrais te lancer un défi byzantin!
T'imagines-tu aux mains de galants libertins,
Auxquelles je t'aurais livrée pour ton bon plaisir,
Puisque leur objectif serait de te faire jouir ?
Guillaume


Elle avait beau l'avoir lu plusieurs fois, il lui faisait toujours le même effet, comme un coup de chaleur qui envahissait son bas ventre et qu'elle sentit fondre une fois de plus. Et puis un frisson, une pointe d'angoisse qui se mêlait à l'excitation d'être livrée à des inconnus. Pouvait-elle faire aveuglément confiance à Guillaume ? Qui étaient-ils donc, ces supposés galants libertins dédiés à son plaisir ? Elle avait du respirer profondément pour parvenir à se calmer et trouver la juste réponse:

Samedi, 13h38
Soumise mais dorlotée ? voilà un doux dessein
Auquel je céderais volontiers plus d'un sein !
Qui sont ces gentilshommes, si prompts à honorer
Une femme de leur douceur, pour mieux la dévorer ?
Claire


Claire fut tirée de sa rêverie par la sonnerie de l'interphone. C'était Guillaume. Claire eut juste le temps d'enfiler son chemisier qu'il frappait déjà à la porte. Elle l'ouvrit sur son sourire radieux. Il déposa sur les lèvres de Claire un vif baiser en entrant d'un pas primesautier.

- Bonjour Claire ! Comment vas-tu ?
- Bien ! Je suis content de te voir !

Guillaume jeta son regard pétillant sur les pans du chemisier que Claire portait pour tout vêtement, et qui flottaient librement sur ses cuisses nues. Il lui répondit malicieusement.

- Et moi donc ! Tu es prête ?
- Laisse-moi dix petites minutes.
- Pas de soucis ma belle, nous ne sommes pas en retard.

Guillaume s'assit dans le canapé et alluma son portable. Aucun message, tout devait donc se dérouler comme prévu. Il relut avec plaisir ses derniers échanges par SMS avec Claire. Puis il se leva, et il avança vers la chambre où Claire enfilait ses bas. Il regarda le satin noir glisser autours des ongles carmin de la jeune femme qui ne l'avait pas entendu venir. Le son caractéristique de ce tissu lui avait toujours semblé très érotique. Il déclama la réponse qu'il lui avait fait samedi soir sur un ton emphatique.

Samedi, 19h17
Sache juste qu'ils te plaisent, tous ces aventuriers!
Tu seras caressée, tes poignets seront liés,
Comblée, les yeux bandés, tu seras embrasée,
Et je te défie de ne pas vocaliser !
Guillaume


Claire posa sur lui un regard trouble. Il enchaîna aussitôt pour mieux cerner l'état d'esprit de la jeune femme:

- Tu n'as pas trop flippé en apprenant que tu serais attachée, les yeux bandés ?
- Si, je dois bien l'avouer... mais je te fais confiance, et cette idée m'excite !
- En tous cas, tes réponses n'ont pas manqué d'aplomb, sur la forme et sur le fond. Laisse-moi relire ce que tu m'avais répondu...

Samedi, 21h10
Ils me plairaient déjà, et je ne pourrais gémir
Sous tout ce plaisir qui me ferait défaillir ?
Voilà qui est cruel, mais si tel est le jeu
Il me faut bien savoir quel en serait l'enjeu ?
Claire


- Donc je les connais, demanda à nouveau Claire en mettant une jupe gris anthracite?
- Certains, plus ou moins.
- Et je ne devrai pas dire un mot ?
- Oui, jusqu'à la fin de l'épreuve.
- Comment saurais-je que c'est terminé ?
- Tu le sauras.
- Je ne pourrai pas résister bien longtemps, je vais perdre...
- Je suis sûr que tu as des ressources cachées.
- Remarque, si je perds, tant pis pour toi ! qu'avais-tu écrit exactement, au sujet de l'enjeu, insista t'elle en enfilant ses bottes
- Alors, alors...

Samedi, 22h06
Si tu gagnes, tu pourras assouvir tes envies
Avec ceux de ton choix, qui en seront ravis.
Si tu perds, tu pourras assouvir ta vengeance
Sur moi et sur moi seul, pour mon outrecuidance.
Guillaume


- Que je perde ou je gagne, je sens que je vais bien m'amuser ! Je suis prête !

Guillaume éteignit son portable sans relire le dernier SMS qui concluait leurs échanges du week-end, et qu'il avait pourtant attendu impatiemment:

Dimanche, 10h33
Je n'ai plus la moindre vertu à perdre, j'accepte !
Je sens que de ces jeux je risque d'être adepte...
Claire

 

A suivre...