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03 février 2007

Le désir du pouvoir

medium_hilton.jpgQuelques semaines plus tard, j'ai invité Coralie à passer une soirée à Londres avec moi. Hôtel de grand luxe, dîner à Soho dans un thaï branché de chez smart, promenade en vélo-taxi (à 23h au mois de janvier, cela frise le masochisme, mais c'est si romantique...), tout allait pour le mieux jusqu'au moment fatidique. Curieusement, je la trouvais bien moins sensible à mon massage sur le lit de la chambre d'hôtel qu'au sauna, et mes préliminaires ne semblaient pas atteindre leur but. Elle dédaignait mon cunnilingus, préférant mes caresses manuelles auxquelles elle ne réagissait qu'avec un plaisir modéré, bref, j'avais bien du mal à trouver mes marques avec cette femme insaisissable. Incapable de la faire jouir au cours de ces préliminaires marathoniens, je me suis résigné à la pénétrer, pensant que j'avais à faire à une irréductible vaginale. Au début, elle y a réagit positivement, et naturellement, j'ai augmenté la cadence en pensant qu'au grand galop, je l'emporterais dans ce pays où on ne voyage que les yeux révulsés par l'orgasme. Mais c'est d'un regard noir qu'elle me fustigeait, la mine impassible et les traits serrés, alors que je me déchaînais dans son ventre au point d'y jouir tout seul, comme un con, au fond de mon préservatif. Le fiasco ! Confus, je me suis allongé à bout de souffle à ses côtés. Elle a allumé la cigarette post coital faut d'être post orgasmique. "J'aurais au moins réalisé un fantasme, me dit-elle. - Ah oui, et lequel, lui ai-je répondu surpris ? - Celui de l'épouse qui reçoit son légionnaire de mari à son retour de mission, et qui se fait défoncer sauvagement...".
 
Comme vous pouvez vous y attendre, ami lecteur, Coralie et moi avons perdu le contact. Et puis je l'ai revue l'été dernier au cours d'un dîner mémorable qui s'est terminé dans un sauna, encore une fois, le Sultana quelques jours avant sa fermeture. L'ambiance était étrange, certainement moins bon enfant qu'à l'hyppocampe mais néanmoins agréable, et nous nous sommes isolés dans une cabine de massage. Après avoir oeuvré sur son corps alangui, Coralie a pris les choses en main, au sens propre comme au figuré: "Je vais te donner une leçon, me dit-elle, une leçon de micro-mouvements. Laisse toi faire !". Je me suis allongé sur le dos, avec l'interdiction formelle de donner un seul coup de rein. C'est elle qui m'a baisé, et elle est parvenue à ses fins. J'ai compris ce soir là que son désir était de dominer la situation et imposer son rythme... lent! En m'y soumettant, je lui ai ainsi laissé une impression plus positive que celle du légionnaire en rut.

Ainsi se termine ma trilogie avec les saunas en toile de fond et les enjeux sensuels au premier plan: le pouvoir du plaisir, le plaisir du désir, et le désir du pouvoir.

Commentaires

Le samedi 03/02/2007 à 12:57 par Salomé :

Un Vagant qui avoue sa défaite c'est plutôt positif.
Merci pour ce récit ;)

Le samedi 03/02/2007 à 17:25 par six :

Ce que j'aimerais savoir, c'est dans laquelle des deux positions tu t'es senti, toi, le plus à ta place, et si cela a donné une direction à tes expériences ultérieures....
Six

Le lundi 05/02/2007 à 11:14 par Vagant :

Quelle question, Six ! Pour moi, la meilleure position fût la seconde ! Ne pas parvenir à donner du plaisir à ma partenaire est pour moi une grande frustration, et le fait d'être dominé ne me pose aucun problème. J'aime bien les jeux de domination, quelle que soit la position que j'y occupe. J'y prends un plaisir différent, mais tout aussi grand dans un cas comme dans l'autre. J'ai raconté des jeux où je suis dominant (équations à plusieurs inconnues) et j'en raconterai d'autres où je fus dominé. J'aime beaucoup ce changement de perspective et je n'aimerais pas m'enfermer dans un seul rôle.