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19 juin 2007

Descente aux chandelles (2)

medium_Le_temps_des_cerises_II.jpgEtait-ce la programmation musicale qui commençait à s’améliorer, l’ambiance qui s’échauffait ou notre taux d’alcoolémie qui montait, mais Jeanne m’entraîna sur la piste pour nous trémousser un peu. Dieu qu’elle était excitante avec ses yeux brillants et sa moue inimitable. Elle me donnait une irrésistible envie de la caresser alors qu’elle virevoltait entre mes bras timides, avant de se serrer contre moi, de m’embrasser fougueusement, de sentir mon érection au travers de mon pantalon et de m’entraîner vers les fameux salons câlins. A peine arrivés, je la plaquai face à la fenêtre devant laquelle nous étions passés quelques minutes plus tôt, et dont elle saisit les barreaux. Mes mains étaient avides de sa peau, et puis pleines de ses seins, mes lèvres sur sa nuque, mes reins contre ses fesses… Mutine, Jeanne se dégagea de ma prise traîtresse pour aller de l’autre côté du mur, là où une banquette encore chaude semblait attendre de nouveaux ébats.

Elle s’y étendit sur le dos, et moi sur elle. Ivre de désir je remontai sa robe sur son corps enfiévré pour m’emparer de ses fesses, à pleines mains. Mes lèvres papillonnèrent entre ses seins, puis sur son ventre, reconnaissant le chemin qui menait à sa source où j’aimais tant m’abreuver. Elles le suivirent, comme prises d’une soif inextinguible. Je glissai peu à peu à ses pieds, entre ses cuisses ouvertes. En levant les yeux vers elle, je vis un homme dans la pénombre, qui avait aventuré une main entre les barreaux de la fenêtre afin de cajoler les seins de Jeanne. J’ai alors aimé qu’il lui fasse cette caresse là, au point de regretter de le voir disparaître furtivement. Mes lèvres étaient arrivées au bout de leur course, et mes doigts fébriles venaient à la rescousse pour écarter l’ultime dentelle qui me séparait de sa source. Ma langue y plongea, débusqua son nectar qui inonda bientôt mes lèvres, ce qui ne faisait qu’attiser ma soif de son plaisir. Je l’entendis gémir tandis que j’aspirai son bouton entre mes lèvres avides.

Il y a des images dont on se souvient toujours, avec une acuité telle qu’on pourrait les dessiner. Comme celle de cette liste des noms des bacheliers, agrafée sur le mur d’un lycée, si proche et si lointaine à la fois, tandis que j’étais pris dans la cohue de ceux qui l’avaient et de ceux qui ne l’avaient pas. Ou comme celle que mon cerveau a irrémédiablement enregistrée ce soir là lorsque j’ai levé les yeux vers Jeanne en l’entendant gémir. Au centre, son visage à contre jour, tourné vers la droite, découpé comme une ombre chinoise, ses lèvres tendues sur la queue d’un inconnu agenouillé à côté d’elle. Probablement était-ce le type qui l’avait caressée entre les barreaux, et qui avait dû trouver plus commode de faire le tour de la cloison. A sa gauche, dans la pénombre, un autre homme qui était venu s’occuper de ses seins temporairement délaissés. Je me rapprochai de Jeanne: « Ca va ? Chuchotai-je à son oreille.
- Oui ça va ! », me répondit-elle dans un souffle. Je glissai deux doigts inquisiteurs dans sa chatte trempée, troublé par le spectacle de son corps qui vibrait sous mes doigts. Sous nos doigts. L’homme de gauche l’embrassait maintenant goulûment, et Jeanne n’abandonnait sa bouche que pour sucer l’homme de droite quand il s’impatientait. Quant à ses seins, ils se les partageaient.

En nous laissant ainsi aller, dans cette promiscuité certes recherchée mais à laquelle il était impossible d’échapper, je sentais confusément que je perdais le contrôle de la situation. Je ressentis un profond malaise, au sens figuré du terme, puisque mon corps suivait : mon sexe bandait plus que jamais. Le même malaise que quand j’avais 8 ans, et que je voyais approcher les autres, à peine plus grands : Je savais bien qu’ils voulaient m’arracher mon bateau avec lequel je m’amusais seul, toujours seul au bord du bassin, sous prétexte de jouer avec moi. Je fus submergé malgré moi par cette émotion égoïste, archaïque, atavique, inopportune jusqu’au ridicule dans un tel contexte, mais qui m’étouffa. Alors sur le sexe de Jeanne, j’avais la main mise, protectrice. Mes doigts possessifs y entraient, en sortaient, m’amarraient à Jeanne déjà en voyage, et l’y poussaient même, mais sans pourtant la lâcher. Jusqu’au moment où j’ai fini par lâcher prise. La suite, je ne m’en souviens plus très bien. L’homme de gauche lui fouilla le sexe sans vergogne. Jeanne lui dit « doucement ! ». Je me couchai aussitôt sur elle comme un garde du corps, et ils se volatilisèrent. Je n’avais même pas vu le signe qu’elle avait dû leur faire pour leur signifier d’arrêter, lorsqu’elle avait perçu que je ne la suivais plus. Mais je me souviens très bien de ses mains sur mon dos, légères, si légères qu’elles semblaient voler, au point que je me suis demandé si elles lui appartenaient. Jeanne m’a dit que l’homme de gauche embrassait bien, et que pour un peu elle lui aurait demandé de finir la nuit avec nous. Et puis nous sommes retournés danser.

A suivre...

Commentaires

Le mardi 19/06/2007 à 09:45 par Comme une image :

12,71 (ma moyenne au bac, de mémoire – je vérifierai ça).

Le mardi 19/06/2007 à 10:01 par Madeleine :

Intéressant récit...
J'ai l'impression qu'il est plus difficile pour un homme de "partager" sa compagne que pour celle-ci d'accepter des partenaires de jeux.. je me trompe ?

Le mardi 19/06/2007 à 14:59 par Propo :

Je pense qu'il est difficile de sentir la situation vous échapper, simplement...
J'accepte volontiers le partage. La difficulté réside (en ce qui me concerne) à garder le contrôle de la situation. Jusqu'à présent, je n'ai jamais senti de situation m'échapper de la sorte. J'imagine aisément quel serait alors mon malaise !
:-)
Propo

Le mardi 19/06/2007 à 20:17 par Madeleine :

Mais qu'entendez-vous par "garder le contrôle de la situation", au juste ?

Le mercredi 20/06/2007 à 23:41 par Vagant :

Madeleine, mon ami Propo a tout à fait raison : ce n’est pas le fait de partager une femme - fut-elle la femme aimée – qui s’avère être un problème, c’est le fait de ne plus être dans le partage mais dans le pillage.
Imaginez-vous dans un pré en train de pique-niquer avec Georges. J’ai bien dit PIQUE-niquer. Arrive un SDF qui, après vous avoir joué un air de pipeau, joue l’incruste et se goinfre avec tous vos plats. J’imagine que vous ne seriez pas très contente n’est ce pas ? Partagez votre repas vous pose-t-il pour autant un problème ? Certainement pas, tant que vous INVITEZ, ou que vous êtes invités.
Ce qui est en jeu est donc moins le partage que le libre arbitre. Un autre exemple est le fait de se faire forcer la main par d’habiles commerciaux, dans une foire par exemple : ce n’est pas le fait d’acheter un produit qui est un problème, c’est le fait de s’y sentir contraint.
En un mot, de perdre le contrôle de la situation.

Le jeudi 21/06/2007 à 09:57 par Comme une image :

La métaphore du pique-nique trouve vite sa limite, parce qu'ici le « panier » (sic) est consentant. Autrement dit, c'est Vagant qui perd le contrôle de la situation mais pas Jeanne.
Le problème ne me paraît tant pas celui de la perte de contrôle que celui du déphasage des envies, et cela apparaît plus encore dans le 3e épisode où on a l'impression que tu besognes Sonia uniquement pour rendre à Jeanne la monnaie de sa pièce, en en retirant un mince plaisir (et ta partenaire à ce moment-là probablement guère). On sent plus comme un désir de revanche que celui de la communion du plaisir, mais je me trompe peut-être...

Le jeudi 21/06/2007 à 18:23 par Madeleine :

Très bien dit, CUI, je dirai même plus : le panier avait peut-être très envie d'être mangé ! Et puis, soyons sérieux, on ne pique-nique pas sous le nez d'un SDF pour lui reprocher après de vouloir quelques miettes et plus...

Le vendredi 22/06/2007 à 14:01 par Vagant pour CUI et Madeleine :

Qu’importe le panier, ce n’est qu’un accessoire, ma métaphore du repas est pertinente du point de vue des acteurs : le couple et le troisième. Soit le troisième est invité, ce qui implique une démarche de ceux qui invitent, soit il s’invite tout seul. Remplacez si vous voulez le SDF par le cousin de Bretagne qui s’incruste chez vous le temps du salon de l’agriculture, les enjeux sont voisins.
On ne pique-nique pas sous le nez d’un SDF, dites vous très chère Madeleine ? Certes, mais ils peuvent être là où on ne les attend pas. Nous avions pris soin de choisir une soirée couple, de surcroît supposée haut de gamme, afin justement de ne pas nous trouver face à une meute de « morts de faim ». Il n’empêche que j’ai tout de même ressenti avec l’homme de ce couple, une intrusion. Les choses apparaîtront sans doute plus clairement dans les prochains épisodes.
Enfin, CUI, tu as parfaitement raison et il me semble d’ailleurs avoir été explicite dans mon texte, c’est bien un désir de revanche qui m’a animé avec Sonia.

Le vendredi 22/06/2007 à 15:33 par Madeleine :

Je comprends ce que vous dites et je suis d'accord en théorie, mais je sais qu'en pratique, quand on pousse la porte de ces lieux-là, il est difficile de s'en tenir à ce qu'on avait décidé avant, de se fixer des bornes, de ne pas sortir des "convenances" (pas celles dictées par la société, bien sûr)... c'est un peu comme ouvrir la boîte de Pandore et j'ai l'impression que beaucoup de couples se trouvent dans la mêe situation que celle que vous décrivez dans ce récit, sauf que généralement elle est inversée, c'est l'homme qui ne "respecte pas le pacte" et se laisser aller plus loin que ce qui était prévu...

Le vendredi 22/06/2007 à 16:15 par Vagant pour Madeleine :

Si encore nous avions prévu quelque chose, mais non, pas de pacte : Je n’avais que le petit recul de 2 ou 3 soirées plus festives qu’orgiaques, et je n’imaginais pas ce qui nous est arrivé. De toutes façons, je ne me serais pas vu lui mettre des barrières à priori.

Le vendredi 22/06/2007 à 17:13 par Sapheere :

Vagant, ce qui t'a dérangé en fait dans cette aventure, c'est peut-être que cet homme n'était pas à ton gout, ou ne s'occupait pas de Jeanne comme tu l'aurais souhaité (comme tu l'aurais fait ;-)), ce qui t'a dérangé, c'est certainement que Jeanne n'y voit aucun malaise et y prenne même du plaisir...

Le vendredi 22/06/2007 à 17:34 par Vagant pour Sapheere :

Ce qui m’a dérangé c’est son comportement de hussard. Il a pris Jeanne comme un soudard. Il n’était pas dans le partage sensuel mais dans la satisfaction immédiate de ses pulsions sexuelles (voire meme malsaines comme tu pourras le lire dans le dernier episode...).
J’ai beau chercher, je ne vois pas de meilleur image que quelqu’un qui viendrait s’incruster à ta table pour se goinfrer avec les plats.

Le vendredi 22/06/2007 à 19:13 par Madeleine :

Les hussards ont du bon parfois (oui, j'ai encore envie de vous taquiner) ;-).

Le samedi 23/06/2007 à 11:04 par Comme une image :

Entre les commentaires de Madeleine ici et de Lib ailleurs, il semblerait que le hussard du trigramme vagantien ait les faveurs de ces dames.

Rendez-vous (brûlant) sur le toit.