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22 août 2008
La nouvelle
C’est fini. Chassée par la nouvelle. Comme elle-même avait évacué la précédente, dont je n’ai aujourd’hui plus le moindre souvenir. Elle aussi finira par disparaître complètement de mon horizon mental. Aussi doucement qu’elle s’était rapidement imposée à moi. Séduisante, provocante, pétillante d’originalité, je l’avais aussitôt embrassée, aussitôt adorée. Elle avait pénétré dans ma vie comme par effraction. Pour la garder, je l’ai embrassée, enlacée, étreinte. Emprisonnée dans mes fantasmes. À force de penser à elle, j’ai fini par vivre avec elle au quotidien. Fusion complète. Fusion qui ne mène qu’à la confusion. Jour et nuit, mes rêves l’ont usée, érodée par vagues obsessionnelles. Vous me direz qu’il ne fallait pas la garder pour moi tout seul, en autarcie jalouse et stérile. Mais détrompez-vous, je parlais d’elle - je vous ai parlé d’elle - et plus fort je criais son nom à tous les vents, plus je m’essoufflais sans même m’en rendre compte. En fait, j’étouffais déjà. Je l’aimais, certes, mais j’étouffais de n’avoir jamais cessé de l’envisager. Jusqu’à la nausée. Il me fallait autre chose, du frais, du nouveau ! Du nouveau une fois de plus.
Enfin, ce qui est fait est fait. La nouvelle est arrivée. On peut même dire qu’elle m’a été donnée. Les jalons sont posés. Elle est à l’INPI, enfermée dans une enveloppe Soleau. Mais ne vous inquiétez pas, on vous en parlera, de la nouvelle idée.
18:30 Publié dans In vivo | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : création
15 août 2008
Mon plus secret conseil…
Ce titre est épatant, n’est-ce pas ? Moi en tous cas, c’est épaté que je me suis fait appâter par ce roman de Valéry Larbaud publié aux éditions folio, d’autant plus qu’il ne coûtait que deux petits euros. Le prix d’un café. Je croyais ne faire qu’une gorgée de sa centaine de pages, mais j’ai eu bien du mal à avaler cette prose décousue qui serpente au fil des pensées de Lucas Letheil, jeune héritier prétentieux jusqu’aux prétentions littéraires. Il envisage de quitter sa maîtresse colérique. Il ne sait pas que c’est imminent lorsqu’il s’éloigne de leur résidence Napolitaine au cours de sa promenade matinale, qu’il pousse jusqu’à sauter dans le premier train venu. Larbaud y embarque aussi le pauvre lecteur contraint de passer du Français à l’Italien dans cette aventure intérieure. On ne sait d’ailleurs pas trop si l’auteur parle de lui ou de son anti-héros puisqu’il utilise tantôt « je », tantôt « il » et parfois « nous ». Nous en sommes d’ailleurs là dans cet extrait plus que représentatif puisque c’est, à mon humble avis, la meilleure page :
On dira que nous sommes bien difficile ; mais c’est que, si nous sommes repu de scènes de ménage et de tempêtes domestiques, nous sommes aussi repu
Persano.
d’amour. Onze heure moins dix. On va s’arrêter partout maintenant. La ligne monte. Il n’y a plus que de petites gares jusqu’à Potenza ; pas de voyageurs de première. Et les monts de la Lucanie en vue. Des arrêts de trois secondes ; le temps de dire pronti et partenza. – Oui, repu d’amour, malgré l’insensibilité croissante. Et c’est cela qui retarde la rupture, qui nous fait espérer, contre toute espérance, que la dernière crise sera vraiment la dernière. Nous sommes fidèle, aussi. Voici une bien jolie femme ; sans doute, mais nous avons mieux, ou aussi bien à la maison. Des Challettes, lui, court toujours ; il a une liste de formules d’abordage, pour la rue, le théâtre, la plate-forme du tramway… ; a des cartes de visite, avec cette anticipation : « Avocat à la Cour », qu’il glisse, pliées en quatre, dans les mains des jeunes filles et des jeunes femmes accompagnées. J’ai fait ça, autrefois, par esprit d’imitation, quand je sortais avec… Chose… de Louis-Le-Grand. Nous avions l’air de deux agents matrimoniaux, de deux délégués à l’amour. Les premiers venus offrant leurs services aux premières venues. Quelle fatigue !... Quel ennui !... Pourtant si on m’avait demandé ce que je cherchais pendant mes promenades du matin dans Naples, une fois le contact bien établi avec les aspects intimes de la ville, j’aurais – paresse, peur de paraître compliqué – répondu : des femmes.
Enfin, lorsque ce roman s'achève sur l’assoupissement de Lucas, on comprend que sa vocation était sans doute d’être un livre de chevet.
23:09 Publié dans Réflexions | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Mon plus secret conseil, Larbaud, Livres, Littérature, rupture
11 août 2008
Rien que pour Georges
Peut-on directement monter un robinet d’alimentation de lave linge (Diamètre 14, comme chacun sait) sur un tuyau de cuivre à l’aide de la moitié d’un raccord à olive, en collant le téflon sur le filetage du robinet au lieu de la partie droite du raccord comme c’est le cas sur cette photo ? Hein Georges ? À votre avis, c’est jouable ?
J’espère que votre réponse à ma question sera aussi pertinente que la mienne à la vôtre parce que je risque l’inondation moi ! ;)
13:40 Publié dans In vivo | Lien permanent | Commentaires (7)