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12 septembre 2014

Les choses de la vie

Je me souviens de l’hôtel. Il était situé non loin de l’aéroport de Genève, j’avais atterri là en début de soirée, je devais repartir le lendemain matin, je n’aurais qu’une nuit à y passer, seul. Pas le temps d’aller en ville, Jeanne n’avait pas le temps, juste celui de dîner avec moi au restaurant de l’hôtel. Au fond, je savais que c’était la dernière fois. Je ne me berçais plus trop d’illusion, je savais bien que c’était terminé entre nous. Il fallait qu’elle prenne une décision, j’avais été l’homme de la transition. Je me souviens vaguement que c’est ce qu’elle me disait, tandis que nous dinions, entre deux reproches sur son mari qu’elle ne supportait définitivement plus du tout. Le mari, les collègues, les hommes, tous dans le même panier de linge sale et son regard furieux me donnait l’impression d’y être une vieille chaussette. Pour moi qui avais espéré faire l’amour avec elle, sans doute pour la  dernière fois, c’était mal parti. Je ne m’en souviens plus clairement mais c’est probablement ce que je pensais encore tandis que nous remontions dans la chambre où elle avait laissé son sac en arrivant.

Ce dont je me souviens très bien en revanche, c’est de son profil, quand Jeanne s’est plantée devant la fenêtre de la chambre d’hôtel pour regarder dehors comme s’il s’y passait quelque chose d’important. Je me suis approché. Il y avait là son parfum, sa voix devenue plus douce. Tout a été très vite. Je ne sais plus trop comment nous en sommes arrivés là, mais l’image d’après, c’est sur le lit à moitié nus.  Juché entre ses cuisses ouvertes, je la prenais, fort, en urgence. « Tu te souviens ? » que je lui disais « Dis-moi que tu t’en souviens quand je t’ai prise dans le pré ! », et j’ai ponctué ma question d’un grand coup de rein qui a converti son acquiescement en râle de plaisir. Et quand tu t’es jetée sur moi en entrant dans la chambre de cet hôtel où je m’étais assoupi à force de t’attendre, tu te souviens comme on a baisé ? Encore un coup de rein avec son « oui ! » étouffé en écho. Et dans ta voiture, sur les sièges arrière, avant que tu m’entraines dehors pour que je te prenne en levrette sur le capot, tu t’en souviens, dis ? Et quand je t'ai sodomisée dans la cabine de ce sauna libertin tandis que les hommes seuls se bousculaient pour voir à la porte close. Les miroirs qui tapissaient les murs de la pièce étaient couverts de buée, tu t'en souviens ? Et notre premier après-midi dans cet hôtel proche de la porte Maillot où je t’avais prise cinq ou six fois, mais qu’il t’avait encore fallu te faire baiser par ton ex-collègue le soir même, tu t’en souviens ? Et quand je t’ai enculée dans ce club pendant qu’un autre te prenait par devant, tu t’en souviens aussi ? Et Jeanne criait « Oui ! Oui ! Oui ! » tandis que je martelais sa chatte.

ChosesDeLaVie.png

Je ne me souviens plus de toutes les images qui s’imposèrent à mon esprit ce soir-là. Tout défilait devant mes yeux dans le dernier carambolage de nos corps. Il parait qu’on voit ainsi défiler toute sa vie quand on en est au seuil. Pour moi, ce n’étaient que des petits bouts de vie et une petite mort. Quant à Jeanne, je ne l’ai plus jamais revue, et c’est sans doute mieux comme ça. Ainsi soit-il.

Commentaires

Le samedi 13/09/2014 à 10:40 par GreenLullaby :

C'est très juste, toutes ces pensées qui affleurent confusément lorsqu'on sent que c'est la fin (parfois sans même vouloir s'avouer que c'est la fin). C'est aussi ce qui fait que le bouquet final a une saveur douce-amère si particulière...

Le lundi 15/09/2014 à 15:10 par Vagant :

C'est la seule dernière fois dont je me souvienne vraiment. Pour les autres, je ne le savais pas, alors qu'avec Jeanne, je vivais depuis quelques semaines la chronique d'une mort annoncée.

Le lundi 06/10/2014 à 23:26 par Comme une image :

Je regrette que beaucoup de mes histoires se soient finies sans ce « bouquet final ».
« C'est sans doute mieux comme ça », parfois oui...
Mais ça me manque quand même.

Et puis je regrette aussi que beaucoup de mes histoires se soient finies tout court.

Le mardi 07/10/2014 à 07:02 par Vagant :

@CUI: Songe qu'une belle histoire passionnelle peut se déliter lentement et ne plus laisser qu'amertume à ses protagonistes. Mieux vaut ne plus se voir pour garder de bons souvenirs et rester libre. Et que dire du bouquet final que m'a offert Sarah, un bouquet surprise dans un tout autre style, tout à fait conforme aux défis que nous nous lancions alors ! Mais pour raconter ça, il me faudrait encore pondre la centaine de pages de la seconde partie de "sans vain coeur ni vain cul"...

Le mercredi 08/10/2014 à 17:28 par tantramant :

@CUI et Vagant : vos réflexions m'inspirent ce questionnement : si vous en aviez la possibilité, accepteriez-vous de le savoir avant, si c'était la dernière fois que vous faisiez l'amour avec votre partenaire avant qu'elle ne vous quitte ? Je vous pose la question parce que sincèrement, je ne saurais pas quelle réponse y apporter.
Quant aux histoires passionnelles, si elles se délitent et qu'il n'y a pas de place pour autre chose que la passion, qui finit FORCEMENT par s'éteindre, m'est avis qu'il n'y a aucun état d'âme à avoir. Sinon le plaisir de l'avoir pleinement vécue. Non ?