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25 octobre 2015
Le jour d’après
Je n’ai pas dormi la nuit dernière, ou si peu. Se coucher à 23h et se lever en sursaut cinquante minutes plus tard ne peut pas être décemment appelé une nuit de sommeil. Lorsque je suis arrivé sur mon ordinateur, la nouvelle venait de tomber et j’ai tout de suite su que je ne dormirai plus :
Suite au tirage au sort réalisé en présence Marie Barbusse de l'étude SCP ROUGE BLONDEAU, huissier de justice à Nîmes, nous vous prions de bien vouloir trouver ci-après la DOUBLE CONTRAINTE qui doit encadrer la rédaction de votre nouvelle inédite concourant au 1er PRIX DE LA NOUVELLE ÉROTIQUE.
CONTRAINTE DE SITUATION :
JAMAIS SANS TOI, PEUT-ÊTRE AVEC UN AUTRE…
MOT FINAL :
ANCRE
Nous vous rappelons que vous devez envoyer votre nouvelle inédite au plus tard avant 7h00 du matin, ce dimanche 25 octobre 2015 (cachet du mail faisant foi)
J’allais passer ma nuit seul avec ces contraintes, et 8h pour rendre ma copie. Ça me laissait un peu de temps pour ne pas me précipiter tout de suite sur l’écriture. La contrainte de situation a immédiatement évoqué pour moi... la passion ! Quant au mot final, j’ai commencé par chercher ses synonymes. J’ai ainsi découvert le principe de l’ancre en horlogerie, tout à fait dans le contexte de cette nuit sous l’égide de Chronos, redécouvert l’ancre de marine, avec sa verge et son mouillage, et bien entendu l’encre homonyme de la nuit à la fois noire et blanche. Allez savoir par quelle alchimie tout ça m’a donné d’étranges personnages… mais mieux vaut ne pas en dire plus pour ne pas mettre en péril l’anonymat requis par le jury.
Je me suis lancé dans l’histoire avec mes personnages sans trop savoir où j’allais en venir. Retors, ils résistaient à l’épreuve. Je ne jetais que des sucres dans ma tasse de café noir. L’encre et l’ancre demeuraient sèches. De temps en temps j’allais voir sur twitter où en étaient d’autres concurrents devenus camarades d’infortune dans la même galère littéraire. Les quelques photos qu’évoquaient le sujet confirmaient mon manque d’originalité. Mais à force d’avancer péniblement, sans trop d’inspiration, le dénouement a fini par se dessiner et j’ai su, à peu près vers cinq heures, que j’allais aboutir à temps. Ce ne serait sans doute pas mon meilleur cru, mais quelque chose d'assez décent, enfin je crois car je n’ai pas encore osé me relire. Au moment de l’envoyer ne subsistait plus que l’exaltation d’avoir relevé le défi et surmonté mes doutes.
Nous étions hier 338, nous sommes 242 aujourd’hui. Maintenant commence la longue attente avant les résultats. D’ici là, ne serait-il pas dommage de ne pas exploiter tout cet enthousiasme, toute cette synergie ? Et je me prends à rêver d’une soirée littéraire érotique avec des lectures publiques qui se termineraient toutes par le mot ancre.
16:57 Publié dans Défis (suite) | Lien permanent | Commentaires (8)
Commentaires
Le dimanche 25/10/2015 à 18:30 par Rita Renoir :
Bravo j'ai été impressionnée par la performance et votre détermination à tous. Désolée pour mes histoires de hanche par trop anguleuse. Il s'agissait d'une petite bouteille à la mer pour un candidat en plein naufrage et de répondre à des demandes d'images. Alors Je vous ai fait un petit signe également pour que vous vous sentiez moins seul dans cette galère...
Le dimanche 25/10/2015 à 20:35 par Comme une image :
Joli logo, soit dit en passant !
Le lundi 26/10/2015 à 11:32 par Vagant :
@Rita : Je vous remercie au contraire d’avoir été présente sur Twitter lorsque l’inspiration se faisait désirer. Se sentir moins seul était bien agréable. Vous auriez dû participer.
@CUI : Je suis bien d’accord, ce logo est juste magnifique.
Le mercredi 28/10/2015 à 13:37 par Ladyhawke :
Franchir la ligne d'arrivée est en soi un défi relevé, en particulier sachant le nombre de ceux qui ont été contraints à l'abandon, outre la difficulté de l'exercice.
Ave Vagant et respect!
Le mercredi 28/10/2015 à 13:58 par Rita Renoir :
A un moment j'avais effectivement songé à participer, mais j'avais été rebutée par le nombre de signes demandés (j'avais noté un minimum de 16 000 signes). Je pense que le règlement a dû être légèrement modifié en cours de route car je vois 20 000 signes maxi. Et je suis certaine que je n'avais pas inventé cette clause car nous avions été plusieurs à bondir. Ceci dit cette fameuse nuit je vous ai accompagnés en dessinant et c'était assez sympathique de croiser des gens sur la toile pour garder les yeux ouverts...
Le mercredi 28/10/2015 à 22:23 par Brigit :
je ne vous imaginais pas si compétitif, ou performer... cela dit, lorsqu'il s'agit de contraintes, ça ne peut qu'être intéressant !
où peut-on lire ces textes ?
Le jeudi 29/10/2015 à 12:20 par Vagant :
@Ladyhawke : Merci, je suis assez content d’être arrivé au bout de la nuit et de ce défi.
@Rita Renoir : Vous n’êtes visiblement pas la seule à avoir noté ce minimum de 16 000 signes. Je n’y suis d’ailleurs pas arrivé, et de loin. Peut-être participerez-vous à la prochaine édition ?
@Brigit : Je crois qu’une vingtaine de textes finalistes seront publiés par les éditions « Au diable Vauvert » début 2016. En attendant, l’anonymat étant requis par le jury, les textes ne peuvent apparaître sur les éventuels blogs de leur auteur et ne sont donc pas disponibles.
Le samedi 31/10/2015 à 14:46 par PRIX DE LA NOUVELLE ÉROTIQUE :
Bonjour et merci de cet enthousiasme au sujet du PNE.
Une précision cependant : le règlement déposé chez l'huissier n'a jamais été modifié et il a toujours précisé que le nombre maximum (maximum...) était limité à 20 000 signes.
Les littéraires que vous êtes tous savent qu'une nouvelle peut comporter seulement quelques lignes, et que coucher 20000 signes en 8 heures relève de l'authentique performance, ce qui additionné à la double contrainte, transformerait la nuit de l'érotisme en véritable épreuve du "Survivor littéraire".
Espérant que ces précisions vous donneront envie de participer l'an prochain,
Cordialement,