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19 février 2007

Chez Pandore (3)

Résumons la situation. J'étais assis dans un siège avec une fille sublime sur les genoux, vêtue d'une veste et d'une petite culotte, rectification, d'une petite culotte seulement, et qui se dandinait face à moi, ses petits seins pointus à quelques centimètres de mon visage cramoisi, sa croupe effectuant d'amples mouvements circulaires alors qu'elle imprimait à son string un va et vient qui le faisait disparaître dans sa motte comme un fil à couper le beurre. Inutile de dire que je bandais comme un cerf. Allais-je faire l'amour à Eva là, dans ce club, sur ce fauteuil ? Sincèrement, j'en mourrais d'envie. Je posai le bout de mes doigts sur ses cuisses sans demander la permission. "On touche avec les yeux !" Son sourire ne parvint pas vraiment à adoucir son regard. Les choses, aussi claires furent-elles, n'émoussaient cependant pas mon désir brûlant. Elle arrêta de se dandiner un moment, me considéra avec une moue enfantine, et se pencha à mon oreille. "20 euros de plus et je te fais un petit cadeau" A ce moment là, j'aurais décroché la lune si elle me l'avait demandé. J'acquiesçai de la tête, incapable d'articuler un mot. Alors elle ôta sa culotte et me l'enfila sur la tête, le pif dans l'entrejambe, un oeil de chaque côté, les élastiques derrière les oreilles. Masqué comme un Zorro libidineux, j'assistais à la fin du spectacle en hyper ventilation, m'enivrant de ses effluves alors qu'elle me faisait un grand écart facial, debout, un pied sur le dossier du fauteuil, ouvrant sa chatte avec ses deux pouces en me disant "made in Italia" C'est ainsi que j'appris ses origines piémontaises. Mais les meilleures choses ont une fin. A peine avais-je ôté le slip de ma figure qu'elle en avait enfilé un autre ainsi que son tailleur. Elle glissa le slip usagé dans ma poche, en souvenir, me fit un bisou sur le nez et le monde chavira à nouveau.
 
Je retournai à ma table en titubant. Eva m'y adressa un clin d'œil complice avant de disparaître. Sauf que ce n'était pas ma table. C'était celle de mon beau-frère. Ce gros porc plein aux as faisait sauter la serveuse sur ses genoux, vous savez celle qui voulait me faire boire du champagne. D'ailleurs, il avait droit à toute la bouteille. Et histoire de me montrer qui il était, il en enfonça le goulot dans le sexe de la serveuse grimaçante. Elle se rattrapa en gloussant de rire jaune pour ne pas se faire virer. Il faut dire qu'il était le nouveau proprio de la boite, et l'idée de l'avoir enrichi du montant de mes consommations me faisait proprement enrager. Il daigna me donner une explication, histoire de prendre sa revanche sur moi qui avais fait des études et qui le faisait savoir. Il venait juste de gagner au loto et, grâce à ses fréquentations louches que j'avais toujours décriées, il avait saisi la bonne affaire : "chez Pandore" était à vendre, et il se l'était offerte, cette boite renommée, et tous les notables avec. Il renvoya la serveuse à ses clients avec une bonne claque sur les fesses avant de me faire une réduction royale de 10% sur ma note. "Quand Martine va savoir ça !" ajouta-t-il en rigolant. Que voulez-vous, la chance sourit aux audacieux.
 
Je quittais la boite, les épaules voûtées et la queue basse. Martine était la sœur jumelle de ma femme. Elle s'était entichée d'un apprenti boucher quand elle avait 16 ans, et cet abruti était devenu mon beau-frère. Notez que je n'ai absolument rien contre les bouchers, mais ce représentant ne faisait pas honneur à sa profession. D'ailleurs il n'était plus boucher depuis longtemps. Il avait aussitôt fait trois mômes à Martine pour toucher les allocs, il avait arrêté de bosser pour avoir le RMI, et il vivotait de petits trafics avec la mafia locale, passait des cigarettes et des prostituées albanaises au travers de la frontière italienne, n'hésitait pas à se faire payer en nature, bref, du genre glorieux. Les rêves adolescents de Martine avaient ainsi été réduits à torcher le cul de ses gosses et se faire sauter par ce sale type quand il n'avait pas de chair plus fraîche à sa disposition. L'acquisition de "chez Pandore" n'allait rien arranger, mais elle aurait au moins les moyens de passer ses nerfs sur une bonne portugaise, ça compense. En tous cas, dès que Martine saurait que j'avais passé la soirée avec une strip-teaseuse, ma femme le saurait aussi et je passerais un sale quart d'heure. Tout juste après avoir poussé la porte de la maison, je compris qu'elle savait déjà. Elle en savait même plus que moi. C'est ainsi que j'appris avoir une maîtresse, une certaine Eva que j'allais voir tous les soirs, une cocotte que j'entretenais depuis des semaines avec l'argent du ménage. Je laissais passer l'orage plutôt que de me confondre en inutiles arguties. C'est alors qu'elle me demanda où en était mon augmentation, parce que Martine, elle roulait en Mercedes classe A métallisée ce qui est très pratique pour faire les courses au supermarché. Je sentis la sueur inonder mon front et je m'épongeais par inadvertance avec le slip d'Eva que j'avais sous la main. C'est là que ma femme a vraiment vu rouge. 
 
Le lendemain matin, j'allais au boulot en bus, pour la première et dernière fois. Ma femme était partie chez sa mère avec ma vieille AX bancale qui était maintenant la sienne. Ma dernière journée fût assez productive. Je parvins à terminer mon CV et à envoyer un mail à tout mon service: tout le monde était invité à un pot de départ informel chez bibi, le café du coin. Personne ne vint, à croire que ma disgrâce pouvait être contagieuse. Personne ne vint à part Jean-paul, cette vieille tantouze alcoolique prêt à braver tous les tabous pour se torcher à l'œil. Non content d'ingurgiter tout ce qui restait de mon budget, il crût la source inépuisable et me proposa de finir la soirée "chez Pandore" Non ! Pas question ! Á cause de cette maudite boite j'avais perdu ma voiture, ma femme, mon job, quelle nouvelle catastrophe allait encore fondre sur moi ? Serais-je contraint d'y accepter un poste de groom aux ordres de mon beau-frère pour entrevoir ma dulcinée, Jean-Paul allait-il me sodomiser en me confondant avec un éléphant rose ou pire encore, Eva serait-elle partie en congés ? Non, je n'irais pas y noyer mon désespoir, car tous mes rêves s'en étaient allés. Envolées mes légitimes aspirations de petit bourgeois dignes d'un discours électoral démocrate chrétien, éteintes mes velléités d'assouvir de sombres désirs illicites, évanoui mon espoir de connaître un jour Eva. Je rentrai dans ma maison vide et m'affalai dans un fauteuil. J'hésitai entre ingurgiter la première bouteille ou le premier bouquin venu. Vu mon état, je décidai de ne pas décider, et je tombai sur une bouteille de whisky et un bouquin sur la mythologie. Au premier verre, j'en étais au talon d'achille. Au deuxième verre, Tantale, ce qui me fit prendre aussitôt le troisième verre pour aborder Eros et Psyché. Je ne comptais plus lorsque je me suis affalé sur la page 134. Il y était question d'une certaine Pandore...

"Un matin, Pandore profita de l'absence de son mari Épiméthée pour se glisser dans la pièce où était dissimulée la boîte. Elle la contempla longuement, puis se décida à l'ouvrir.
Elle brisa la serrure, puis, osant à peine respirer, elle souleva lentement le couvercle. Mais avant même qu'elle puisse regarder à l'intérieur, il s'en échappa un hurlement terrible, un long sanglot de douleur. Elle recula d'un bond, épouvantée. De la boîte se mirent à sortir toutes sortes de calamités: la haine et la jalousie, la cruauté et la colère, la faim, la pauvreté, la douleur, le vice, la vieillesse et la mort. Pandore essaya bien de refermer le couvercle, mais il était trop tard. C'est alors que, discrètement, sans faire de bruit, en sortit l'espérance."

Commentaires

Le lundi 19/02/2007 à 12:02 par lib :

Génial. Est ce que tu finis sur l'esperance ? Ou aurons nous droit à un autre épisode aussi haut en couleurs.

Hum ?

Ta voisine de cellule. (dans la prison de CUI)

Le lundi 19/02/2007 à 14:03 par Vagant :

Et non Lib, l'histoire s'arrête là. Cela te semblerait plausible que j'épouse Eva et que je lui fasse plein de marmots braillards ? Il y a des limites au cauchemar !
Merci pour le "Génial", surtout de ta part. J'ai écrit deux autres histoires sur le même ton ici: http://extravagances.blogspirit.com/tag/Fabulettes

Le lundi 19/02/2007 à 16:04 par Stéphanie :

oh ciel je n'ai pas TOUT lu, ma belle mère lit Closer sur le canapé non loin de moi...Mais j'y reviendrais :)