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02 avril 2008
Un vague amant (3)
Knightsbridge, 17h. Après avoir fait quelques boutiques à la recherche de je ne sais quel accessoire de mode, Ninon me dit avoir envie de jouer à la pretty woman. Elle joint le geste à la parole en s’engouffrant aussitôt dans une boutique où je la suis comme un mari improbable. Sur les cintres, des robes de soirée clinquantes en côtoient d’autres d’un mauvais goût extravagant. Elle finit par en choisir quelques-unes. J’espère que c’est pour le seul plaisir de m’entraîner vers les cabines d’essayage. À peine a-t-elle fermé le rideau de la cabine que je m’effondre dans un fauteuil club, sans doute installé là pour éviter que les hommes ne se blessent en tombant à la renverse devant les étiquettes. Dans cette boutique, tout est bien au-delà de mes moyens.
Ninon m’interpelle. Je m’approche du rideau que j’écarte d’une main. Elle tient devant elle une robe scintillante encore sur son cintre, que je regarde à peine. Derrière Ninon, dans le reflet du miroir, la peau blanche de son dos nu est barrée par les bretelles de son soutien gorge, couleur crème. Plus bas, sa petite culotte assortie souligne la rondeur de ses fesses et la pâleur de ses cuisses jusqu’aux mi-bas de nylon. « Je commence par celle-ci ? » me demande-t-elle avec une lueur coquine dans le regard, tout en écartant la robe avec une fausse ingénuité. Aux commissures de ses cuisses, de part et d’autre du triangle de satin, dépassent deux belles touffes de poils.
07:45 Publié dans Réflexions | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : Un vague amant, Erotisme, ninon, Adultère, cabine d'essayage, récit érotique, Expériences
Commentaires
Le mercredi 02/04/2008 à 19:42 par 502 :
Voilà qui est très bien amené et donne envie de lire la suite. Le sens du détail érotique se conjugue avec une belle économie de mots qui permet d'être efficace dans l'évocation et la suggestion.
Evidemment, nous avons tous compris que la manœuvre de Ninon n'a qu'un but : se faire payer une robe au prix indécent.
Le mercredi 02/04/2008 à 21:20 par MonsieurMonsieur :
J'en dirais autant, même si pour moi les mi-bas s'arrêtent au mollet (ce qui a, je l'avoue, cassé un peu l'ambiance)
Le mercredi 02/04/2008 à 23:25 par Vagant pour 502 :
Merci. Quand a la manoeuvre de Ninon, je ne fais que suggerer une hypothese. Allez savoir ce qu'elle avait en tete...
Le mercredi 02/04/2008 à 23:27 par Vagant pour MonsieurMonsieur :
Oui, les mi-bas et les poils disgracieux, ca casse l'ambiance et c'est bien l'objectif !
Le jeudi 03/04/2008 à 10:19 par Lib :
Ah, merde, du coup, moi, j'avais loupé le mi-bas...que j'avais pris pour un bas, étant donné que la caméra s'arrête à la blancheur de ses cuisses et hop le mi-bas.. Peut-être que si tu parlais de la rondeur de ses genoux, le regard du lecteur descendrait encore un peu.. Pour intensifier l'effet comique (qui par ailleurs me plait tant)
Sinon, tu as "simplifié" dans cette série là et je préfère nettement (mais tu t'en doutes) Donc j'aime. (et avec moi, t'es sûre qu'il ne s'agit pas d'une manoeuvre de séduction ;-) )
Le samedi 05/04/2008 à 17:42 par Vagant pour Lib :
Voilà le type même du commentaire que j’ADORE. D’une part parce qu’il vient de toi qui pourrait donner des leçons d’écriture à 95% de la blogosphère, moi en premier lieu, et d’autre part parce qu’il est aussi constructif que particulièrement bien vu.
En écrivant cette note, et aussi l’avant dernier épisode de « Sans vain cœur ni vain cul », j’ai pensé à un de tes commentaires où tu disais que les textes érotiques t’ennuient parce qu’ils ne s’ancrent pas dans le réel : les ventres sont toujours plats et il n’y a jamais un poil de pubis qui traîne sur la langue. Cela a été pour moi comme une révélation. D’où les poils qui dépassent du slip de Nanon alors que dans la première version de ce récit, je n’avais pas rapporté ces « détails qui tuent ». D’où le poil de pubis qui traîne sur la langue de Sarah quand elle suce Yann dans l’avant dernier épisode de Sans vain cœur ni vain cul.
C’est pour avoir des commentaires de cette qualité là que j’écris sur un blog. C’est moins pour savoir ce qui plaît ou ce qui ne plaît pas, et être esclave de mon petit audimat, que pour l’interaction avec les lecteurs, et recueillir les idées qui ne peuvent jaillir que du débat.
Le mercredi 09/04/2008 à 12:48 par Lib :
Ouch. Ben merci. Je ne pense pas mériter le compliment initial mais, tant pis, les temps sont durs, je prends.
A propos des commentaires, je te trouve très courageux dans le sens où, même quand tu as des levées de boucliers de la part de certains de tes lecteurs, tu persévères. Tu écoutes, tu te défends sur le coup mais tu assimiles, tu corriges le tir et t'essais encore, autrement, toujours. C'est dur (je parle pour moi) quand tu écris de savoir doser le doute et la confiance en soi. J'ai l'impression, pour te suivre depuis plus d'un an (déjà!) que tu y arrives plutôt bien.
Personnellement, je suis aussi (dire le contraire serait mentir) esclave des commentaires et parfois je songe même à retirer la possibilité de commenter, parce que l'air de rien, c'est un fil à la patte : "vont-ils aimer ?" ça nuit à la création, je crois, mais à la fois, ce serait un peu comme se planquer. (j'espère que tu me suis, je suis pas sûre d'être claire). Par exemple, quand mon homme me dit à propos de mon blog "cette note est à chier" "quand tu parles de toi, ça n'a aucun intérêt, ça n'intéresse personne" "là, tu te regardes écrire" ect ect..ben, moi, ça m'aide pas mais alors pas du tout. Alors que toi, j'ai l'impression que l' "adversité" te stimule. Je me trompe ?
Le mercredi 09/04/2008 à 13:10 par Vagant pour Lib :
Les commentaires, ca ne nuit pas a ma creativite, ca me stimule quand c'est constructif, et ca me remet en question, toujours.
Et ce n'est pas parce qu'on tient compte des avis des uns et des autres qu'on s'aligne forcement sur le dernier venu, certainement pas. Je continue d'ecrire ce qui me plait, mais j'essaye de le faire du mieux possible.
Un commentaire comme : "là, tu te regardes écrire" est pour moi tres constructif, surtout lorsque c'est cible sur une phrase ou un paragraphe. C'est mettre le doigt sur un de mes problemes deja releve par Georges et Francoise: il ne faut pas ecrire pour faire joli mais s'effacer devant l'histoire. Je trouve que tu le fais bien, et quelqu'un comme Zoridae aussi. Bref, je n'hesite pas a reprendre mes textes lorsque je suis convaincu que le commentaire est pertinent. C'est pour le moi le principal interet d'ecrire sur un blog. Sinon, j'ecrirais de la daube dans mon coin, tres satisfait de moi meme mais hyper motive non plus.
Si ton homme veut venir me critiquer, qu'il ne se gene surtout pas. J'ai 120 pages en haut a droite qui l'attendent...