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09 avril 2008

Un vague amant (6)

Dunes_02 par Declic95 sur Deviant ART

   Gatwick au petit matin. Ninon est encore endormie. Ma main flotte sur son pubis, s'enfonce dans sa forêt soyeuse, explore son intimité tranquille. Mon doigt glisse sur sa vulve, entre ses lèvres, tout doucement, dans un lent va et vient. Chaque phalange de mon doigt effleure son clitoris quand il plonge en elle. Dans son demi sommeil, Ninon soupire d'aise, ouvre les cuisses à ma caresse. Mais ma main continue patiemment, sans s'affoler, confiante de détenir enfin la clef de son plaisir. Ma caresse se fait plus profonde, plus pénétrante, mais toujours aussi légère quand, au reflux, mon doigt mouillé titille son clitoris incrusté entre les plis de ses chairs. Ses gémissements de plaisir confirment mon intuition. Réveillée pour de bon, elle m'attire entre ses cuisses. Je caresse son visage, elle suce mon doigt, j'ai compris le message : à ma langue de poursuivre. Elle décharge son orgasme dans ma bouche avide de jouissance.
   Si ma bouche est gourmande, la sienne est savante : c’est avec ses lèvres qu’elle enfile mon préservatif. Elle me demande de la prendre tout de suite, en levrette. Je m’apprête à la pénétrer doucement quand elle s'empale d'un coup de reins. C’est elle qui mène la danse en me guidant par la verge, balançant ses hanches au rythme de son plaisir, un coup à droite, un coup à gauche. Elle a le cul rock’n’roll. Elle me baise gaiement, c'est délicieux et j’en ris, d'un rire enfantin en découvrant comment elle me fait l'amour. C’est si ludique, avec une sensualité si différente de celle à laquelle j’ai trop l’habitude. En changeant de femme, j’ai l’impression de perdre un nouveau pucelage.
   Je reprends la main d’une claque sur ses fesses. Je glisse un doigt dans son anus, pour sentir mon phallus à travers elle. Pour la première fois, je touche du doigt les sensations que peuvent procurer le va et vient de mon sexe, de plus en plus rapide, de plus en plus profond, là où j'explose.

 À suivre…

Commentaires

Le mercredi 09/04/2008 à 12:30 par Lib :

"Elle a le cul rock’n’roll. Elle me baise gaiement, c'est délicieux et j’en ris, d'un rire enfantin en découvrant comment elle me fait l'amour. " ...Ahhhhhhhh...Moi, je t'ai souvent reproché d'être trop détaché, presque clinique, et bien dans cette série, je ne trouve pas que tu le sois. Et la phrase ci-dessus le montre bien. ça vit. Putain, ça vit. Je crois que c'est la première fois que tu ris en baisant (enfin, ton personnage)....et d'un coup, c'est simple et bon comme un gateau fait maison (enfin, pas les miens, mais c'est une image)

(par contre, je fais la moue devant : "du puit humide au bouton secret", tellement harlequin, mais bon, hein...).

Le mercredi 09/04/2008 à 12:44 par Vagant pour Lib :

Merci ! Oui, je me souviens avoir ri. La surprise sans doute.

Tu n'aimes pas "du puits d'amour au bouton secret" ? Tu preferes "du vagin au clitoris" ? Une autre suggestion ? (En fait je suis preneur, car moi aussi je n'aime pas trop mais je manquais d'inspiration sur ce coup la)

Le mercredi 09/04/2008 à 12:53 par Lib :

Dans la deuxième possibilité, le problème c'est le mot "vagin".. qui me fait juste penser à ma gynéco..
Perso, j'aurais arrêté la phrase juste avant, càd :
"Mon doigt glisse sur sa vulve, entre ses lèvres, tout doucement, dans un lent va et vient".
Ton doigt glisse entre ses lèvres...En tant que femme, j'imagine bien le trajet du doigt..(les doigts, y vont toujours de là à là en général).
Qu'en penses-tu ? (j'ai l'impression que nous sommes dans un laboratoire et que nous faisons des tests ;-))

Le mercredi 09/04/2008 à 12:59 par Vagant pour Lib :

Oui, vagin ca fait gyneco; puits d'amour c'est prout prout; calice c'est mieux pour le cunnilingus; intimite c'est trop vague ; vulve ne serait pas juste; trou c'est trop porno; levres intimes je ne le sens pas dans le contexte...
Bref, je viens de changer, j'ai eu une autre idee. C'est mieux ?

Le mercredi 09/04/2008 à 13:12 par Lib :

A mon avis (je le répète mais c'est vraiment que mon avis), c'est mieux ainsi.
Bon, perso, j'aurais rien rajouté. On l'imaginait déjà bien bien bien le fourrage de doigt. Comme m'a dit un jour Secondflore (mon maître à penser en la matière): "fais confiance aux lecteurs". ;-)

Le mercredi 09/04/2008 à 19:19 par 502 :

Très intéressant ce dialogue entre Lib et Vagant, juste au dessus.
C'est ainsi que je me représente l'écriture. Derrière le mythe de l'inspiration, il y a la nécessité de recommencer, de ciseler, de décortiquer ; le travail quoi. On en oublierait presque de baiser vraiment.

Le mercredi 09/04/2008 à 22:16 par Vagant pour 502 :

Oui, et c'est plus enrichissant de faire ca avec l'emulation collective.
Je parlais du travail d'ecriture bien sur ;)

Le mercredi 09/04/2008 à 22:23 par Vagant pour Lib :

Il y a fourrage de doigt et fourrage de doigt ! La, je voulais suggerer l'angle de penetration, tel que chaque phalange du doigt frotte bien le clitoris, et non pas un doigt plante tout droit au milieu du trou. Tu vois ? Le message passe bien ou je me fourre le doigt... dans l'oeil ?
Enfin, comme dit l'ami SecondFlore, mieux vaut peut-etre laisser le lecteur imaginer ce qui lui fait (ou ferait) plaisir !

Le jeudi 10/04/2008 à 01:55 par Un mot passant :

"Et chaque phalange de ma main effleurait l'instrument intime de son plaisir au rythme mystérieux que seuls les jeux des amoureux devinent à chaque fois même si la partition n'est décrite nul part."

Euh... Juste une suggestion en phase - enfin, je l'espère - avec le plaisir de lire ce billet et ce bel échange de commentaires. Ce serait amusant que les lecteurs reformulent la phrase comme il la ressentent.

Le jeudi 10/04/2008 à 08:19 par M&A :

"Je reprends la main...", c'est vrai que quand le plaisir commence à nous envahier, on a envie de reprendre la "conduite des opérations". A moins que la donzelle nous ait ligotés!

Auguste.

Le jeudi 10/04/2008 à 10:04 par Vagant pour Un mot passant :

C’est une bonne idée que de jouer du sexe féminin comme d’un instrument de musique, mais je remplacerais alors : « Mon doigt glisse sur sa vulve, entre ses lèvres, tout doucement, dans un lent va et vient. Chaque phalange de mon doigt effleure son clitoris quand il plonge en elle » par « Le majeur en archet effleure son clitoris qui se tend comme une corde. Je joue de sa vulve en legato, j’arpège nos accords, et j’atteins l’harmonie en appuyant plus fort quand mon doigt plonge en elle. »
Qu’en pensez-vous ? Pas trop pompeux ?

Le jeudi 10/04/2008 à 10:19 par Vagant pour M&A :

Oui, c’est curieux le besoin qu’on a de jouer des hanches pour imprimer son propre rythme au finish, alors que la femme atteint la jouissance dans la passivité. Remarquez, le plaisir masculin peut être aussi intense lors d’une « finition » manuelle ou orale sans pour autant donner des coups de rein ni être ligoté. La raison est sans doute purement mécanique, la femme pouvant plus difficilement bouger ses hanches que l’homme au moment du coït.

Le jeudi 10/04/2008 à 10:33 par lib :

Bon, pour une fois, je ne suis pas d'accord avec Mot Passant que je salue chaleureusement au passage.
M'enfin, Mot ! Vagant réussit la simplicité et v'là t'y pas que tu lui proposes une phrase à rallonge...:-)

Vagant> Bon, si tu veux bien qu'on comprenne que tu lui caresses le clitoris à chaque passage, alors d'accord, le message passe bien.
(en vrai, ça fait dix minutes que je cherche comment tourner la phrase pour l'alléger sans lui faire perdre sa précision, mais j'y arrive pas...)

Le vendredi 11/04/2008 à 11:36 par Vagant pour Lib :

Ah, tu vois que ce n'est pas si simple ! Et la parabole du violon dans mon commentaire a Un Mot Passant, qu'en penses-tu ?

Le vendredi 11/04/2008 à 18:28 par Comme une image :

C'est marrant, j'ai relevé exactement la même phrase que Lib en me disant « Tiens, ça change de d'habitude ! »

(Et en réponse à ta dernière question, Vagant : personnellement, si ! je trouve ça un peu trop maniéré, ta métaphore musicale filée.)

Le samedi 12/04/2008 à 17:53 par Lib :

Excuse, j'avais pas vu ta réponse. Alors la métaphore du violon, à savoir : " Le majeur en archet effleure son clitoris qui se tend comme une corde. Je joue de sa vulve en legato, j’arpège nos accords, et j’atteins l’harmonie en appuyant plus fort quand mon doigt plonge en elle.", et ben, suis d'accord avec CUi. Le "maniéré" c'est pas du tout ma cam. :-) et pis, selon moi, ça collerait pas avec le ton de la note.

(j'ai jamais dit que c'était simple, je crois bien que l'érotisme est ce qu'il y a de plus difficile à écrire sans tomber dans les clichés d'usage et c'est bien pour ça que je ne m'y risque pas).

Bon, le Vague amant, c'est fini. (en plus, ça finit mal, j'adore) Tu nous prépares une nouvelle série ?

Le lundi 14/04/2008 à 12:08 par Vagant pour CUI :

C'est l'avantage du récit sur la fiction. La réalité est souvent plus surprenante que tout ce qu'on peut inventer !

Le lundi 14/04/2008 à 12:13 par Vagant pour Lib :

Oui, tu as raison, c'est un peu maniéré. Je ne modifie donc plus cette phrase. Coté style, je viens de redécouvrir "Cyprine palace" et je trouve ca vraiment surprenant, a la fois poétique et descriptif. Je vais voir si je peux m'en inspirer pour les descriptions sexuelles.
Quant a la nouvelle série, c'est parti : "La nuit démasque" :)