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11 avril 2008

Un vague amant (7)

    Gatwick, Vendredi après midi. Londres n'intéresse plus Ninon. Faute de chambre pour abriter nos ébats, nous décidons de passer la journée à surfer dans un cyber café de l’aéroport, comme deux drogués au net. Nous finissons par dévoiler quelques secrets d’alcôve virtuelle. En vérité, je n’ai presque rien à cacher, et je ne lui montre qu’un bout de correspondance avec une relation épistolaire qui sait tout de cette escapade londonienne. Cela semble l’amuser, mais pas autant que de m’ouvrir sa messagerie, de me dévoiler son carnet d’adresse caramail en direct, histoire de me montrer ce qu’une fille décidée peut faire. À peine s’est elle connectée, qu’une cascade de fenêtres de dialogue s’ouvre à l’écran. Je suis sidéré de la voir draguer sous mes yeux, et sélectionner sans état d’âme ses camarades de jeu pour son prochain week-end.
    Entre deux dialogues, elle me demande si je ne pourrais pas lui établir une fausse facture, ce qui lui permettrait de passer ses dépenses Londoniennes en note de frais. Notre liaison vient de passer par pertes et profits. Je ne suis plus qu’une affaire classée à son passif. J’ai compris, amer mais fair play, que je n'aurai guère été que l'amant d'une soirée. Un one shot qui n’offre plus d’intérêt après l'excitation de la découverte. Elle est avide de reprendre son exploration, exploration des sens tous azimuts et des êtres en tous genres, exploration à coeur et corps perdus. Un périple où je n’aurai été qu'une escale.
    Je plaisante pour faire bonne figure et cacher mon vague à l’âme. Ce n’est certainement pas un chagrin d’amour, non, juste une blessure d’amour propre. Après tout, qu'avais-je bien osé espérer ? Je ne suis pas le grand et beau jeune libertin qu'elle recherche pour la guider dans ses errances sexuelles. Elle a d’ailleurs bien plus d’expérience que moi dans ce domaine. De l’expérience, moi, je n’ai que l’âge. Pourtant, malgré tous mes efforts pour rationaliser, j’ai un pincement au cœur, et un peu peur pour elle.

Make love, not war par ~vallanthe sur Deviant ART

 Fin

Commentaires

Le vendredi 11/04/2008 à 10:45 par Marie Chantal :

Quelle est triste votre histoire !
Si je n'avais pas de coeur, vous m'auriez fait rire !
Si j'en avais un ...

Le vendredi 11/04/2008 à 11:31 par Vagant pour Marie Chantal :

Oui, c’est une triste histoire. Une simple histoire de cul peut être triste, pas besoin d’amour pour ça. Mais que cela ne vous empêche pas d’en rire pour autant, car je suis bien risible dans ce rôle d’amant pathétique.
Cela me fait un peu penser à "un amour" de Dino Buzzati – toute proportion gardée, hein, je n’ai pas la ridicule prétention de me comparer à lui – et il faudrait que j’écrive une note à ce sujet.

Le vendredi 11/04/2008 à 13:55 par M&A :

Les blessures d'amour propre on du mal à cicatriser...

Le vendredi 11/04/2008 à 16:15 par françoise :

Eh bien moi, je trouve ce vague amant bien plus intéressant que "sans vain coeur ni vain cul" car enfin vous donnez de l'épaisseur à vos personnages, ils ne se limitent pas à des prouesses de chambre mais vivent en dehors, ils sont contradictoires, odieux ou sympathioques ou les deux en même temps, les lieux où ils évoluent donnent de la chair à l'intrigue, il y a une progression dramatique, bref, là, vous devenez romancier! La preuve: on a envie de savoir la suite alors que dans votre précédent opus, je me suis bien souvent arrêtée de lire avant la fin de la page, sachant d'avance ce que j'allais y trouver.

Le vendredi 11/04/2008 à 16:43 par Vagant pour M&A :

Oh ce n'est rien ca ! J'ai connu pire.

Le vendredi 11/04/2008 à 17:04 par Vagant pour Francoise :

Les enjeux de « Sans vain cœur ni vain cul » sont bien plus subtils que ceux de « Un vague amant », notamment les attentes de mes personnages qui ne se limitent pas à des prouesses de chambre a moins que vous ayez sauté des pages, convaincue d’avance de ce que vous alliez y lire.
C’est surtout le rythme de la narration qui est différent entre cette nouvelle d’une dizaine de pages et la première partie de mon roman qui en comporte 120, alors que dans un cas comme dans l’autre, je ne raconte que quelques heures de la vie des protagonistes. Peut-être la construction trop complexe de « Sans vain cœur ni vain cul » nuit-elle à sa progression dramatique à cause des nombreux flash-back ?
Cela dit, je vous remercie sincèrement de me donner votre avis éclairé. J’en tiens compte même si je n’en ai pas l’air en défendant mon point de vue !

Le vendredi 11/04/2008 à 18:37 par Comme une image :

Je note le bel effort d'illustration qui a été fait pour toute cette série qui se ponctue avec une image terrible et génialement raccord !

Il y a une différence majeure entre cette série et celle de 120♥, c'est que celle-là est une nouvelle et celle-ci un début de roman.

Dans la nouvelle, on peut plus facilement aller à l'essentiel, voire au superflu. Le texte est court, plus facile à rythmer. Il peut plus facilement être imprécis ; je pense que tout cela libère pas mal de chose pour le travail d'écriture.

Sinon, petite remarque à propos des itérations dans le contenu de ton texte suite aux remarques de tes lecteurs : il ne reste plus au féru de technologies 2.0 que tu es d'ouvrir un Wiki :-)

Le vendredi 11/04/2008 à 18:37 par Comme une image :

(un wiki collaboratif, s'entend)

Le vendredi 11/04/2008 à 18:50 par Vagant pour CUI :

Oui, je suis d'accord avec ton analyse. Quant aux photos, merci deviantART !
Ton histoire de Wiki m'interpelle. Tu peux developper un peu ?

Le vendredi 11/04/2008 à 22:37 par 502 :

... ça veut dire que Ninon est libre...

Le vendredi 11/04/2008 à 23:35 par Vagant pour 502 :

Nous sommes tous libres, a moins d'etre en prison. Non ?

Le samedi 12/04/2008 à 00:42 par Un mot passant :

Belle histoire. Bien écrite. On sent le vague à l'âme.

Juste une petite remarque : vu la note de frais, vous figurez à son 'actif' ;-)

Le dimanche 13/04/2008 à 20:22 par MonsieurMonsieur :

On est dans l'ère du jetable. J'ai bien aimé ce récit.

Le lundi 14/04/2008 à 10:25 par Comme une image :

Pour le wiki, je pensais, puisque tu sembles tenir à amender tes textes en fonction des remarques de tes lecteurs, de carrément les publier dans un wiki collaboratif, où chacun serait à même de faire ses propres retouches sur le texte livré en pâture.
Une sorte de wikerotica, quoi.

Le lundi 14/04/2008 à 12:03 par Vagant pour Un mot passant :

A l'actif ? Pas sur. Je ne l'ai jamais faite, cette note de frais. Je n'en avais d'ailleurs pas la possibilité.
Merci pour vos éloges !

Le lundi 14/04/2008 à 12:04 par Vagant pour MonsieurMonsieur :

Oui, la femme kleenex, l'homme cure dent... Heureusement qu'on peut faire des rencontres bien plus épanouissantes !

Le lundi 14/04/2008 à 12:06 par Vagant pour CUI :

Wikerotica ! Ma foi, c'est une idee ! Je crains cependant que cela ressemble vite a tous ces buffets froids sans queue ni tete, non ?

Le mardi 07/10/2008 à 11:19 par VéroPapillon :

Jolie plume ;o)))
Suis déjà venue papillonner plusieurs fois chez toi, sans laisser de coms, pas bien...Voilà chose faite.
J'aime beaucoup ton blog et les histoires sensuelles que tu racontes, vraiment bravo.
Bises de papillon