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24 janvier 2015

La haine ne saurait avoir l’excuse de l’humour

J’ai pris le temps, et la liberté, de dactylographier une intervention d’Edwy Plenel sur France Culture le 22 Janvier, au sujet de l’attentat de Charlie Hebdo. Elle m’est apparue particulièrement mesurée et argumente avec brio mon opinions controversée au sujet de la liberté d’expression, dont ce journaliste a fait preuve d’une manière particulièrement pertinente face aux pouvoirs en place.

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Charles_peguy.jpgDepuis ce que nous avons vécu les 7, 8 et 9 Janvier, je me promène avec deux citations de Péguy, face à cet évènement qui à la fois nous révèle à nous-même et, je l’espère, nous réveillera dans un sursaut qui ne sera pas celui de la guerre des identités mais de l’exigence d’égalité. La première citation est la suivante :

« Parce qu’ils n’ont pas le courage d’être du monde ils croient qu’ils sont de Dieu. Parce qu’ils n’ont pas le courage d’être d’un des partis de l’homme, ils croient qu’ils sont du parti de Dieu. Parce qu’ils ne sont pas de l’homme, ils croient qu’ils sont de Dieu. Parce qu’ils n’aiment personne, ils croient qu’ils aiment Dieu. »

Evidemment, c’est à destination des terroristes et des idéologies criminelles délirantes qui ont armé leur bras. Péguy ajoutait : « Mais Jésus-Chris même a été de l’homme. » On pourrait dire, j’ajoute, autant de Moise ou de Mahomet.  C’était alors un philippique contre le parti dévot, de toutes les religions et des sectaires quels qu’ils soient. Il ajoutait « Il ne suffit point d’abaisser le temporel pour s’élever dans la catégorie de l’Eternel. Il ne suffit point d’abaisser le monde pour monter dans la catégorie de Dieu. Nul ne sera diminué pour que les autres paraissent plus grands.

Je me promène avec cette citation et je la lis devant toute sorte de public, de toute sorte d’origine, de croyance, de culture, dont nos compatriotes musulmans. Mais il y en a une autre plus délicate, de Péguy toujours, que je promène aussi. C’était à propos des caricatures de l’extrême droite, de l’action française à l’époque qui, par le prétexte de la caricature, diffusait la haine antisémite. Voici ce que Péguy écrivait qui doit nous alerter :

« […] on ne fonde, on ne refonde aucune culture sur la dérision et la dérision et le sarcasme et l’injure sont des barbaries. Ils sont même des barbarismes. On ne fonde, on ne refonde, on ne restaure, on ne restitue rien sur la dérision.»

C’est dans Notre Jeunesse, superbe livre de 1910 où il revendique son Dreyfusisme actif. Il y a là une question délicate que nous devons débattre. Nous défendons le droit à la caricature et nous avons raison. Nous défendons ce droit à l’excès, au trait mordant, ironique. Mais c’est une chose de défendre ce droit là, et autre chose de penser que tout l’espace public doit avoir comme norme la transgression. L’idée que tout pourrait se dire, tout pourrait se caricaturer, tout pourrait se moquer, tout pourrait s’insulter ou s’abaisser. Il y a là une vraie question, notamment  pour les enseignants, qui se retrouvent devant des lycéens, des collégiens qui parfois disent n’importe quoi dans une cour de récréation, ou sur les réseaux sociaux.

Comment enseigner à notre jeunesse le respect de l’autre, la simple civilité, l’interdit de l’insulte et de l’offense vis-à-vis de l’origine, de l’apparence ou de la croyance, si notre espace public, ses médias, ses politiques font avec complaisance la pédagogie inverse. Si, par exemple comme ce fut le cas dans les mois qui ont précédé les attentats de début Janvier, notre espace public est encombré de mises-en-scène islamophobes dénigrant nos compatriotes musulmans dans leur diversité d’origine, de culture ou de croyance ; Si nous laissons la place à une transgression irresponsable, destructrice de tout idéal solidaire, de toute république commune, de toute communauté nationale.

La proclamation de la liberté d’expression, cette défense, je le répète, du droit à la caricature, de ces excès ironiques ou moqueurs qui accompagnent légitimement la solidarité avec Charlie Hebdo, n’implique pas que notre vie publique doive s’abaisser et s’égarer dans la détestation d’une partie de notre peuple, je le répète, en raison de sa culture, de son origine, ou de sa religion. La haine ne saurait avoir l’excuse de l’humour. Et pour se dire cela, il suffit de se reporter aux premières déclarations des droits de l’homme. La toute première, celle de 1789, article 4 :

« La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui. »

La seconde, celle de la constitution de l’an I, article 6:

« La liberté est le pouvoir qui appartient à l’homme de faire tout ce qui ne nuit pas au droit d’autrui. Elle a pour principe la nature, pour règle la justice, pour sauvegarde la loi. Sa limite morale est dans cette maxime : Ne fais pas à un autre ce que tu ne veux pas qu’il te soit fait. »

Edwy_Plenel.jpgPour enseigner la civilité, pour enseigner le respect de l’autre, il faut aussi que dans notre espace public, et notamment médiatique, nous ne continuions pas sur cette dérive, qui a commencé hélas il y a plusieurs années, où la transgression sous prétexte de l’audience, sous prétexte de cet effet où l’on ose, soit la norme. Il faut nous respecter nous même, il nous faut donner l’exemple, ce qui ne veut pas dire, encore une fois, empêcher qu’il y ait un art de la transgression, mais qui est un art en soi. Ce n’est pas la norme du débat public. Le débat public c’est d’abord de respecter l’autre.

18 janvier 2015

L’élixir d’amour

Il y a certains livres dont on aimerait parler, mais dont la construction est telle qu’épiloguer à leur sujet révèlerait nécessairement toute l’intrigue. On ne peut donc qu’inciter à les lire et on est réduit à en parler en privé. Le dernier roman d’Eric-Emmanuel Schmidt est de ceux-là.

LElixirDAmour.jpgJ’apprécie cet auteur pour son sens de la formule qui fait toujours mouche, mais surtout l’intelligence de son propos. Avec L’élixir d’Amour, les bons mots qui se succèdent confèrent à ce texte la densité d’une nouvelle qu’on lit d’une seule traite, tout en donnant de l’éclat aux thèses défendues par les deux protagonistes de ce roman. La trame de l’histoire pourrait sembler ennuyeuse : après leur rupture, Adam propose à Louise une correspondance amicale afin d’épiloguer sur l’Amour et ses déclinaisons. Bien entendu, Louise refuse :  Si l’amitié est le mouroir de l’amour, je hais l’amitié. « Seule la peau sépare l’amour de l’amitié. C’est mince. » rétorque Adam. S’engage alors un duel par correspondance où s’affrontent l’Amour-toujours aux désirs éphémères.

« Les hommes font l’amour pour jouir, pas pour dire qu’ils aiment. Quand j’allais rejoindre des maîtresses, je n’entaillais pas mon attachement pour toi, je ne t’adorais pas moins, j’ambitionnais seulement de prendre du plaisir et de leur en dispenser.

Une colossale erreur fausse les relations humaines : l’idée que le cul et le sentiment sont un même pays. Or le sexe et l’amour occupent deux territoires différents. Si l’amour envahit le champ de la sexualité, laquelle, bonne fille, l’a laissé entrer, il n’existe pourtant aucun rapport entre le désir et l’affection.  […]

L’amour cultive la connaissance, le désir vénère l’inconnu. Tandis que l’amour reste loyal jusqu’au dernier soupir, doigts, paumes, bouche, pénis, bas-ventre sont des aventuriers toujours sur le qui-vive, prêts à emprunter de nouvelles destinations, attirés par le différent, le singulier. Au contraire du sentiment qui cherche la permanence, les pulsions renaissantes ont l’appétit du changement. […]

L’amour vient par la chair puis l’écarte. »

Dans cet échange, Adam semble vainqueur grâce à sa brillante argumentation, mais en apparence seulement. Je n’en dis pas plus pour ne pas dévoiler toute l’intrigue qui m’apparait, à mesure que j’y songe, d’une grande finesse. Il faut aussi saluer l’usage brillant du genre épistolaire, qui invite à lire une seconde fois ce roman (150 pages seulement, dont certaines réduites à une lettre de quelques mots) pour comprendre les sous-entendus à la lumière de la toute dernière lettre.

10 janvier 2015

« Je suis Charlie »

Je suis atterré que des dessinateurs talentueux aient été assassinés par des fanatiques, ce qui nous prive de leurs dessins souvent drôles, et attaque la liberté d’expression et le droit à la création. Je suis atterré que des policiers aient été abattus comme des chiens dans l’exercice de leur fonction, dont Ahmed Merabet, Franck Brinsolaro et Clarissa Jean-Philippe (policière municipale stagiaire, 25 ans !). La nature de ces trois victimes est pour moi symbolique de ce que qui est visé par ces actes terroristes : l’intégration des Français de tous horizons dans la Nation.

Je condamne donc sans équivoque les meurtres barbares qui ont été perpétrés, mais j’ai voulu prendre le temps de raisonner plutôt que de contribuer à faire résonner l’indignation collective dans la blogosphère ou les réseaux sociaux, pour ne pas risquer porter une étiquette à laquelle je ne souscrirais pas. Que voulez-vous, j’ai un petit côté anticonformiste.

En fin de compte, si je suis Charlie, c’est avec beaucoup de guillemets. Il faut dire que j’ai un petit problème avec le blasphème : je ne trouve pas ça drôle. J’ai tendance à respecter ce en quoi les autres croient profondément. Cette Une lors des massacres de 2013 en Egypte, ne m’a pas fait rire :

charlie hebdo le coran c'est de la merde

Ce dessin avait fait l’objet d’un procès gagné par le journal satirique, ce qui signifie que la justice, et par conséquent l’état Français, avaient estimé que ce dessin ne franchissait pas la ligne rouge de l’humour constituée par le racisme, l’antisémitisme et l’appel au meurtre. On n’ira peut-être pas jusqu’à dire que cela s’inscrit tout à fait dans la promotion du « vivre ensemble riche de nos différences », mais l’humoriste a tous les droits, tant que la justice ne l’épingle pas. C’est ainsi que Dieudonné n’est plus drôle. Tant qu’on n’a pas franchi la ligne rouge, on peut exercer son droit à la liberté d’expression humoristique, au seul risque de perdre tout son public. On peut donc pondre ce genre de détournement que certains qualifieront d’humour noir :

charlie hebdo c'est de la merde


Vous trouvez ça drôle, vous ? Moi non plus (à part peut-être la vie de Patrick Font en haut à droite). Je crois, avec Plantu, que si l’auteur est libre, il a aussi un devoir de responsabilité. Quel intérêt de blesser l’ensemble des musulmans alors que seuls les intégristes méritent nos reproches ?

Rappelons avec Régis Debray que dans la déclaration des droits de l’homme et du citoyen, la liberté d’opinion est sujette à des règles de droit, car elle peut être outrage, diffamation ou injure.

« Article 11. - La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre à l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi ».

On peut bien sûr inscrire Charlie dans la lignée de Rabelais, Voltaire et Courteline, dans l’héritage d’une impertinence nationale, mais les dessinateurs assassinés qui pratiquaient activement la LIBERTE, revendiquaient aussi l’EGALITE et la FRATERNITE. Ces droits sont donnés à tous quelques soient les origines et les religions, et la fraternité passe par le respect de l’autre, de ses convictions, qu’elles soient religieuses ou laïque. Pourtant, la caricature religieuse est aussi fondatrice de notre laïcité, comme l’argumentait Guillaume Doizy en 2012 en critiquant la prudence de Plantu :

Caricaturer une religion minoritaire constitue toujours un exercice délicat, les minorités subissant bien souvent diverses formes d’exclusion. La caricature des religions peut bien sûr servir la xénophobie et "blesser" les croyants. Mais si à la fin du XIXe siècle le mouvement anticlérical n’avait pas conquis le droit à la critique non seulement du clergé mais également de Dieu au travers la publication de bibles satiriques démontant par le rire le dogme chrétien, la séparation des Eglises et de l’Etat, loin d’être totalement établie dans les faits, serait-elle allée aussi loin dans les têtes ? Quant aux blessures symboliques, pourquoi devraient-elles épargner les seuls croyants imprégnés de religion. Tous les "sacrés" (religieux ou non) ne se vaudraient-ils pas ? Plantu ne devrait-il pas s'empêcher de dessiner des vaches, au nom de leur sacralité hindoue ? Quand il représente Mitterrand sodomisant la reine d'Angleterre, ne choque-t-il pas inutilement les "sujets" de sa Majesté ? Quand il attaque les curés pédophiles, les catholiques ne peuvent-ils à bon droit se considérés souillés par un dessin qui semble accuser l'ensemble du clergé ?

Après avoir longuement hésité, j’ai décidé de ne pas marcher derrière toute la classe politique réunie (ou presque) ce dimanche. Je partage la plupart des raisons exposées par Olivier Berruyer à ce sujet, tout en regrettant de ne pas avoir pu être à République mercredi soir pour la seule manifestation spontanée face à l’horreur du crime. C’était sans doute le vrai moment fraternité. Demain, cela risque de n’être que le moment récupération.

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Edit du 11 Janvier: Au delà de Charlie Hebdo, c'est de la défense de la Nation dans toute sa diversité d'opinions et d'origines dont il est question. Je me laisse gagner par l'euphorie ambiante et je vais me dégourdir les jambes sur République - Nation, en espérant tout de même que cette manifestation pour la liberté d'opinion ne se transforme pas en Patriot Act comme le demande déjà J.F. Baroin sur France 2 et V. Pecresse sur Europe 1...

03 janvier 2015

Le fantasme de l’escort-girl

De l’extérieur, l’hôtel n’a rien d’exceptionnel. Un de ces immeubles haussmanniens classiques, avec toutefois quelques éléments décoratifs assez discrets qui ne contrastent pas trop sur la façade de pierre. A l’intérieur, c’est autre chose. On comprend qu’on est dans un de ces luxueux boutiques-hôtels dès lors qu’on entre dans le hall du Seven. Mais quand nous pénétrons dans la chambre réservée pour l’après-midi, où nous avons bien l’intention de nous adonner à de langoureux massages mutuels, nous sommes franchement impressionnés par ce lit et cette baignoire qui semblent léviter dans la pièce.

HotelSeven.jpg

Mon amante règle l’éclairage, mode plafond en ciel étoilé, et avance vers le fauteuil d’un pas hésitant. Elle porte sa nouvelle petite robe noire qui la moule à souhait, à mes souhaits. Elle n’a pas sorti l’huile de massage.

« Tu te souviens du fantasme de l’escort-girl ? » me dit-elle avec un regard appuyé et une moue sensuelle aux lèvres. Je lis sur son visage tous les signes imperceptibles qui annoncent l’imminent déferlement charnel. Je m’approche et je lui demande :

-    La chambre te plait ?
-    Oui, et toi ?
-    Oui…
-    Autant que la petite pute que tu as louée ? me demande-t-elle.
-    Répète ?
-    Autant que la petite pute que tu as louée ?
-    Répète encore !
-    Autant que la petite pute que tu as louée ?

Je l’invite à se lever et je prends sa place dans le fauteuil du client. Je la toise, dans sa petite robe noire, debout, au pied du lit. Je lui réponds enfin :

-    Oui, l’agence ne m’a pas menti.
-    Ah oui ?
-    J’ai demandé une jolie fille bien vicieuse. J’ai déjà la jolie fille. Reste à voir le vice.
-    Qu’est-ce que tu veux que je te fasse ?
-    Déshabille-toi comme une belle salope !

Elle me tourne le dos, se déhanche, grimpe sur le lit, à quatre pattes elle me fait son show. Moi j’ai commencé à bander dès qu’elle m’a fait son regard luxurieux, alors j’ouvre ma braguette et j’exhibe mon émotion dans mon poing serré. Un peu comme un applaudissement, mais en plus intime. La voilà qui se roule sur le lit, se cambre, m’ouvre son cul, tend les jambes au firmament, saute du lit à moitié nue, fait sa chienne à quatre pattes sur la moquette. Je lui claque les fesses. Elle ne se dérobe pas. Je sens qu’elle va jouer le jeu jusqu’au bout quand elle se jette sur mon sexe comme une affamée. « Ferme les yeux, je te dirai quand les ouvrir », m’ordonne-t-elle avant de m’avaler encore. Quand elle m'ordonne de la regarder, elle ne porte plus qu’un body qui s’ouvre entre les cuisses sur sa vulve humide. « Qu’est-ce que tu veux que je te fasse ? Demande, j’exauce ! ». Ma douce amante me ferait-elle son numéro de pute parce qu’elle veut du trash ? Il ne s’agirait pas de la décevoir. Je la fais s’allonger sur le lit, sur le dos, la tête en arrière tourné vers moi, qui suis debout au pied du lit, complètement nu maintenant. « Je vais te baiser la bouche » que je lui dis, en joignant le geste à la parole. D’une main, j’accède à sa chatte trempée tout en soumettant sa bouche ouverte à un va et vient régulier.

Qu’est-ce qui lui plait à être rudoyée ainsi, à s’abandonner à ma lubricité ? Veut-elle voir jusqu’où je peux aller ? Veut-elle me creuser au plus sombre ?  Ou tout simplement me montrer qu’elle est toujours à la hauteur de ma luxure ? Elle finit par n’en plus pouvoir d’avoir la tête en bas, alors je l’allonge sur le lit et je me mets sur elle, en soixante-neuf. Je lui mange tout, et le con et le cul tandis qu’elle me lappe les couilles, et puis demi-tour pour l’embrasser tendrement, mes lèvres toutes barbouillées de ses sucs. Un « ma chérie » m’échappe alors qu’elle a totalement embrassé son rôle de prostituée vicieuse, en acceptant mes baisers parfumés à sa mouille. Je me reprends : « lèche-moi le cul ! » J’ai lâché mon ordre sans appel en m’allongeant sur le ventre, les reins cambrés, prêt à tout. Je sens bientôt sa langue glisser entre mes fesses, titiller mon anus. Et puis son doigt qui m’ouvre, me pénètre. Je lâche un « Oui ! Défonce-moi le cul ! » pour l’encourager à me sodomiser avec ses doigts. Elle y va à cœur joie et puis s’allonge sur moi :

-    Alors ça te plait ?
-    Oui. Tu es vraiment vicieuse. Dis-moi, tu as déjà sodomisé un de tes clients ?
-    Avec un gode ceinture ? Bien sûr !
-    Tu me le feras ?
-    Si tu veux...

J’ai maintenant envie de baiser ma petite pute. Allongée sur le dos, ses mollets sur mes épaules, je déroule un préservatif sur mon érection. Je la pénètre lentement, et quand mon sexe est bien ancré au sien, je bascule en arrière tout en l’attirant à moi. L’angle de pénétration est tel que dès mes premiers coups de reins qui la font tressauter sur mes cuisses, je la catapulte à l’orgasme, sans que je n’atteigne la jouissance. Elle reste sur moi à me chevaucher tout en reprenant son souffle. Je veux encore jouer et non pas jouir tout de suite. Je ne sais pas trop ce qui me passe par la tête, mais je lui dis :

-    Je ne suis qu’un salaud !
-    Ah oui ?
-    Oui, un sale mec bourré de fric et qui te baise. Je mérite des baffes. Gifle-moi !
-    Qu’est-ce que t’a encore fait comme saloperie hein ? et elle m’en colle une.
-    Je baise tout ce qui bouge.
-    Salaud ! Salaud ! me lance-t-elle, ponctuant chaque insulte d’une bonne gifle.

J’encaisse, perdu dans ses yeux furieux. Elle retire son body d’un geste, l’enroule autour de mon cou, et elle commence à serrer. Je devine qu’elle n’a qu’à m’imaginer en baiser une autre pour que monte en elle des bouffées de tristesse rageuse. Elle arrête soudain, comme éperdue d’avoir été si loin. L’imminence de ma jouissance s’est éloignée sans me faire débander, alors j’enchaine avec une lente levrette tout en lui caressant le petit trou. « Je vais t’enculer ! » annoncé-je, certain que ma petite pute sans tabou ne peut rien me refuser. « Vas-y doucement, me demande-t-elle, laisse mon anus se dilater ». Je sens ses sphincters s’ouvrir lentement à mon passage, et une fois bien engagé, elle me supplie de lancer l’hallali : « Vas-y maintenant ! Prends-moi fort ! » Je ne me le fais pas dire deux fois pour m’enfoncer de tout mon long dans son petit trou. Debout sur le matelas instable, les cuisses semi-fléchies, un bras tendu vers le mur pour tenir l’équilibre, je regarde ma tige creuser ses reins cambrés. Je pourrais jouir ainsi, seul. Sans doute éprouverait-elle un certain plaisir mais pas d’orgasme. J’ai envie d’arrêter le jeu sur une jouissance simultanée. Je m’extrais de sa croupe accueillante, je change de préservatif, et je la reprends aussitôt en levrette. Ses gémissements de plaisir accueillent mon assaut sans la moindre retenue désormais, et il ne nous faut pas beaucoup de va-et-vient pour exploser dans une jouissance commune.

Le jeu est terminé, la petite pute s’est évaporée au profit de mon amante aimante. « Tu sais ce que tu mérites maintenant ? Un gros câlin plein d’amour ! » lui dis-je, tout en me demandant comment on a pu tenir nos rôles si longtemps, et nous profitons de notre tendresse retrouvée après ce déchaînement sexuel.  Le contraste est divin. La tendresse sans sexe est ennuyeuse, le sexe sans tendresse nous est juste impossible. Entre deux baisers langoureux, elle m'avoue : « Tu sais, j’ai dit des trucs tout à l’heure au cours du jeu, mais je ne pense pas pouvoir te sodomiser avec un gode ceinture. »

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