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05 novembre 2007

Mission libertine – IV (2)

    Me voilà donc étendu, entièrement nu, les yeux bandés et les poignets attachés à la tête de lit. Mon cœur bat déjà la chamade rien qu’à imaginer ce qu’il va se passer dans les prochaines secondes. Je n’en ai qu’une vague idée et le paroxysme de mon excitation est là, à cet instant précis, après sa lente montée à lui suggérer mes désirs pervers sans jamais les écrire clairement. Voilà ! On vient de s’asseoir à mes côtés, et une main à la douceur toute féminine court sur ma peau, de mon cou à mes cuisses, de la pointe de mon glaive au pommeau de mes couilles. Je bande. Je suis moins excité par ma situation d’apparente soumission qu’à savoir Sarah tout près de moi, ou tout au moins de l’imaginer dans le rôle de composition que je lui impose. Car je ne suis pas sûr que ce soit bien elle qui est entrée dans la chambre jusqu’à ce que je reconnaisse sa voix.

- Bonjour Vagant.
- Bonjour Sarah.
- Je vois que vous êtes prêt.
- Oui. Je crois que vous l’êtes aussi. Il me semble vous avoir entendue poser un sac lourd de… comment dire…
- Quincaillerie. Je vais mettre un peu de musique pour vous détendre, et couvrir vos cris.

    Mozart entre dans la chambre. Son concerto pour clarinette l’inonde de sérénité apparente : la douceur d’une plume vient frôler mon gland aux muqueuses gonflées d’excitation. Est-ce donc ainsi qu’elle compte me faire capituler ? Probablement pas. Même si je n’ai encore jamais vu son visage, je sais, déjà par expérience, combien Sarah est imaginative. J'ai la certitude qu’elle saura faire durer le plaisir en jouant avec moi comme le chat avec la souris.

- Alors Vagant, avez-vous reconnu ce qui vient de passer sur votre jolie queue ?
- Une plume ?
- Perdu !

    Soudain, un vif tiraillement foudroie mon entre cuisse. La peine s’évanouit presque aussi rapidement qu’elle est apparue : Sarah vient de m’arracher un poil de testicules, probablement avec une pince a épiler. Je n’ai pas débandé d’un iota. Je suis toujours aussi excité de la voir, ou plutôt de la savoir aussi bien entrée dans mon jeu : ce qu’elle vient de m’infliger m’a étonné autant que la douleur associée, aussitôt calmée par le doux frôlement qui a repris tout au long de ma hampe qui hisse toujours aussi haut le pavillon de mes envies perverses.
    Sarah saute du lit, je l’entends ouvrir son sac, je distingue des bruits indéfinissables au dessus de mon corps offert aux vicissitudes que je provoque, et c’est maintenant une sensation de douceur aussitôt suivie d’une chaleur brûlante qui inonde ma verge. J’halète un instant, plus sous le coup de la surprise que de la brûlure qui s’atténue, pour ne laisser place qu’à la caresses de ses délicieuses lèvres tièdes et de sa langue encore chaude.

- Et maintenant, avez-vous reconnu ce que je vous ai fait ?
- Une fellation au thé chaud !
- Oui, je vous l’accorde, même si le thé n’a pas eu le temps d’infuser.

    Sans transition, c’est à la morsure de la glace que mon gland turgescent est soumis. Je ne peux retenir un cri affolé. Mes doigts se crispent sur mon ceinturon qui enserre mes poignets jusqu’à ce que je m’habitue tant bien que mal à l’étrange sensation. Sarah laisse fondre la glace sur mon ventre frémissant et me demande si j’ai su identifier le dernier de ses sévices.

- Une fellation au glaçon !
- Laquelle préférez-vous ?
- Au naturel.
- Je ne suis pas là pour votre plaisir, à moins que vous ne me demandiez grâce dès maintenant ?
- Vous plaisantez ?
- Non !

    Sans me laisser le temps de répondre, elle me glisse deux doigts dans la bouche pour barbouiller mes gencives de harissa. C’est infâme, mais ce n’est pas ça qui aura raison de ma persévérance ni de mon excitation : Que va-t-elle encore pouvoir inventer ? Voilà toute ma motivation : savoir jusqu’où je peux la pousser. La réponse tombe aussitôt sous la forme d’une autre question :

- Deux couples libertins se rencontrent. Combien de trios distincts peuvent-ils former ?
- Quatre.
- Bien. Quelle position est la réponse à l’énigme suivante : « Deux pénètrent et deux sont pénétrés, et pourtant ils ne sont que trois » ?
- Le sandwich.
- C’est juste.
- Qui a dit : « L’amour est un esclavage consenti » ?
- Sacha Guitry ?

    Je reconnais les questions de mon petit jeu de société libertin, ainsi que l’affreux tiraillement sur mes testicules qui m’arrache un bref gémissement.

- Non, c’est Roland Jacard ! Vous devriez le savoir, c’est tout de même vous qui avez mis au point toutes ces questions. Bon, poursuivons donc avec Sacha Guitry puisque vous y tenez : De quel livre de Sacha Guitry est tiré cet extrait : « Etre marié ! Ca, ça doit être terrible. Je me suis toujours demandé ce qu'on pouvait bien faire avec une femme en dehors de l'amour. » ?
- Je… Je ne sais plus.
- Faisons… un… rêve !

    Telle une institutrice perverse, Sarah m’a arraché un poil à chaque mot de la bonne réponse. La douleur n’avait pas le temps de disparaître qu’elle était aussitôt ravivée, et il me semble que ma peau en a gardé la mémoire lorsqu’une terrible morsure m’arrache un râle : celle d’un glaçon appliqué sur mes bourses encore endolories. Pour la première fois, le doute s’insinue dans mon esprit. Vais-je tenir ? La raideur infaillible de ma verge me donne la réponse : je sais le meilleur encore à venir.
    L’avantage d’avoir les poignets liés ensembles est de pouvoir se retourner, ce que me demande Sarah. J’obtempère le cœur battant à l’idée de ce qui m’attend : voir assouvies mes envies inavouées. Avec les genoux repliés sous mon buste, j’imagine très bien le spectacle que je lui offre. J’en ai la certitude lorsque je sens ses mains écarter la raie de mes fesses pour dévoiler mon anus à ses yeux et ses doigts inquisiteurs. L’un d’entre eux vient déposer une noix de gel sur mon petit orifice encore clos, et il en force l’entrée avec le doigté d’un cambrioleur expérimenté. Je sens mon petit trou s’ouvrir facilement sous la pression du doigt qui s’immisce, toujours plus profondément, jusqu’à la garde, avant de ressortir, phalange après phalange. Encore un peu de gel et il revient à la charge, brusquement. Il s’enfonce d’un coup, ressort, rentre à nouveau, et finit par coulisser dans mon cul ajusté comme un tube sur son piston. Mais je me doute que Sarah a prévu une autre cylindrée. Je n’ai pas longtemps à attendre pour qu’entre mes fesses vienne se loger quelque chose de souple, oblong, et conséquent.

- Alors Vagant, vous me demandez grâce ?
- Enculez-moi !

    Sarah fait pointer le bout apparemment conique de l’objet qu’elle veut m’introduire à l’entrée de mon orifice presque vierge. La pression s’accentue. Je ne parviens pas à me détendre. Au contraire, je serre les dents. Elle me force, elle me fait mal, mais elle m’ouvre malgré tout. L’oreiller écrasé contre mon visage étouffe mes gémissements, quand elle m’enfonce petit à petit sa chose dans le rectum. C’est loin d’être aussi agréable que je ne l’imaginais, et le retrait s’avère pénible. Sarah arrose mon anus à peine dilaté d’une bonne giclée de gel pour me pénétrer à nouveau avec son gode, encore plus profondément. J’essaie de résister à la déferlante sensationnelle tandis qu’elle accélère ses va et vient dans mon cul, entre excitation cérébrale à me faire sodomiser par une femme et l’inconfort de mon petit orifice tout dilaté. Malgré toute l’intensité de ces nouvelles sensations anales, je sens la tête de Sarah s’immiscer entre mes cuisses, son souffle chaud sur mes couilles qui ballottent au dessus de son visage, sa bouche qui vient s’emparer de ma verge tendue, et la morsure de ses dents sur mon sexe qui me fait hurler ! Stop ! J’abandonne, vous avez gagné ! Comme la dernière fois...

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    Un coup d’œil à ma montre me tira de ma rêverie dont les effets gonflaient encore mon pantalon. Nous étions un peu en retard sur l’horaire et j’hésitai à appeler Marina à laquelle j’avais remis la seconde enveloppe quelques jours plus tôt. Je décidai de ne pas risquer de les déranger à un moment délicat, mais de m’approcher de l’entrée du restaurant de la mosquée où j’allai soumettre Sarah à une épreuve particulièrement vicieuse qui,  déjà, m’avait pris des heures de mise au point.

À suivre…

Commentaires

Le lundi 05/11/2007 à 11:23 par hélène :

Continuez.

Le lundi 05/11/2007 à 13:25 par Vagant pour Helene :

Ca vous plait ? La suite lundi prochain !

Le mardi 06/11/2007 à 01:52 par Fée d'Hiver :

Cruelle Sarah !
Je me sens ... inspirée ! Et un poil (si je peux me permettre) excitée.
(Lundi ! - large soupir - Vous devenez cruel, vous aussi ...)

Le mercredi 07/11/2007 à 00:14 par Vagant pour Fée d'Hiver :

Merci ! J’espérais exciter au moins quelqu’un avec cette histoire, et surtout ne pas avoir perdu tous mes lecteurs dès le quatrième chapitre. Grâce à vous, je suis rassuré même si je crains que vous soyez la seule à avoir tout lu depuis le début. Cela ne m’empêchera cependant pas de continuer, parce que je suis têtu. Je ne veux cependant pas augmenter le rythme pour ne pas compromettre la qualité et parce que je veux aussi écrire sur d’autres sujets.

Le mercredi 07/11/2007 à 10:32 par Fée d'Hiver :

Je suis intimement convaincue que vous en excitez bien d'autres !
Soyez têtu et continuez, je n'aimerai pas rester sur ma faim !
Cette histoire ou une autre, le plaisir de vous lire est toujours là.
J'en profite d'ailleurs, pendant que j'y suis, pour vous dire à quel point j'avais apprécié la série des "Chandelles" (d'autres textes encore). Toute novice à l'époque et encore très impressionnée (je le suis moins maintenant, juste un peu moins !) je n'avais pas osé laisser de traces de mon plaisir. J'avoue donc aujourd'hui, quelques mois plus tard.
J'avais chaud en lisant. Envie. Je crois que je vais y retourner, tiens !

Le mercredi 07/11/2007 à 11:05 par Madeleine :

Mais si, ça nous intéresse, mieux, ça nous inspire ! ;-)
PS : j'adore Sacha Guitry...

Le mercredi 07/11/2007 à 12:30 par Vagant pour Fée d'Hiver :

Merci pour vos encouragements. La série des Chandelles n’avait pourtant pas de vocation érotique ! Je n’avais fait qu’y relater, avec le plus d’exactitude possible et sans masquer les moindre détails, une expérience qui fut pour moi « traumatisante ». Dans Mission libertine, au contraire, l’histoire est un petit peu arrangée, notamment dans la description des actes sexuels. Par exemple, Sarah n’est jamais parvenu à me sodomiser avec son gode qui manquait sans doute de raideur pour vaincre mon anus crispé. N’est-ce pas plus excitant de la manière dont je l’ai raconté ?

Le mercredi 07/11/2007 à 12:32 par Vagant pour Madeleine :

Ouf, j’ai au moins deux lectrices assidues ! Vous comptez donc mettre tout cela en pratique ? C'est Georges qui va être content...

Le mercredi 07/11/2007 à 13:52 par Fée d'Hiver :

Je n'avais gardé que les bons souvenirs, en fait, comme l'épisode 2... Mais c'est vrai qu'en relisant, je me rappelle du malaise...
Mais le plaisir était là quand même, pas dans le fond sans doute, mais dans les mots, la forme, les illustrations.

Vous savez que les magiciens ne dévoilent jamais leurs secrets ! Je resterai avec l'idée qu'elle y est parvenue!

(Au fait, peut être que Georges ne sera pas le seul à être content, mais chut...)

Le vendredi 09/11/2007 à 16:06 par lea :

Tres bon Blog ;) Bravo
www.lingerie-emotion.com

Le samedi 10/11/2007 à 14:26 par Vagant pour Lea :

Merci Lea. Si vous voulez mettre un lien vers mon blog, n'hesitez surtout pas ;)