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13 juillet 2007

La Bambouseraie (3)

C’est un labyrinthe au sol dallé qui serpente entre des parois de bambous, souples, impénétrables. Elles bruissent au moindre souffle, et sont par endroit si hautes qu’elles semblent s’effondrer sur nous. Malheur à celui qui s’en approcherait de trop près. Les feuilles sont coupantes. Au détour d’un chemin, une voix, ou plutôt un gémissement nous confirme que la bambouseraie est dédiée aux jeux de l’amour et du hasard. Tout excités, nous pressons le pas, main dans la main, et nous finissons par tomber nez à nez - façon de parler - sur un couple très expressif. Ici, les parois de bambous forment une sorte d’alcôve, avec un profond hamac pour tout mobilier. Une petite rousse y est étendue, sur le dos, les cuisses repliées sur son ventre pour mieux offrir sa vulve aux lèvres gourmandes de son compagnon, un grand brun dégarni aux épaules puissantes. Accroupi sous le hamac, la queue dressée prête à l’attaque, sa tête traverse littéralement le filet astucieusement fendu à l’endroit stratégique. La femme nous sourit, nous constatons que la chaîne signifiant « occupé », pendouille à l’entrée de ce « coin câlin » au lieu d’en barrer l’accès. Le code est explicite. Nous pourions nous approcher, participer peut-être à leur jeu... J’échange un regard avec Mathilde, nous rendons un sourire complice à la femme alanguie, et nous continuons notre exploration.

Les tours et détours du labyrinthe se succèdent sans nous donner le moindre repère, jusqu’à nous mener à une nouvelle attraction qui n’attendait plus que nous. C’est une balançoire malicieuse dont l’assise est une sorte de bouée. Lorsque Mathilde s’y installe en riant, ses fesses s’y enfoncent et toute son intimité s’en trouve largement ouverte. De la voir ainsi offerte à mes poussées, j’ai le ferme désir d’en profiter, dans tous les sens du terme. Je me place derrière elle pour impulser quelques va et vient. À chaque oscillation, mon sexe érigé frôle sa croupe tendue, comme le battant d’une cloche qui sonnerait le tocsin de notre union imminente...

La suite n’appartient qu’à nous et n’a pas grand chose à voir avec les prestations de cet hôtel, hormis le dîner correct sans plus. Toujours est-il qu’après une nuit riche en émotions, je remets les clefs au réceptionniste.
- Que pensez-vous de notre vidéo interne ? S’enquiert-il en me donnant la facture ?
- Je ne sais pas ? Qu’est-ce que c’est ?
- C’est un système que nous avons acheté au Japon, me répond-il fièrement. Là bas, ça fait fureur dans les Love-Hotels. On l’a installé ici la semaine dernière. Toutes les chambres en sont équipées, et les images prises dans les chambres sont diffusées dans les autres chambres de l’hôtel. Vous n’avez pas remarqué la petite caméra au pied de votre lit ?
- ...
so sorry...- Ne vous inquiétez pas ! Aucune image n’a été prise à votre insu ! Cette vidéo interne permet aux couples libertins de s’exhiber, et de prendre contact avec un autre couple de l’hôtel. C’est bien fait. Pour voir, il faut montrer. Et pour pouvoir contacter un autre couple avec la ligne téléphonique interne de l’hôtel, il faut qu’il y ait intérêt mutuel. C’est basé sur un système d’options... Mais j’espère que vous reviendrez pour essayer !
- Oui... peut être... je vais déjà regarder sur le net, il doit probablement y avoir un descriptif technique. Comment s’appelle ce système ?
- Surprise sur prise.

 

11 juillet 2007

La Bambouseraie (2)

Nous traversons un grand salon, avec bar rutilant et billard américain, ouvert sur le reste du jardin, au centre duquel trône une piscine, pulpeuse tant ses formes sont arrondies. Autour du bassin, 3 couples étendus, entièrement nus, lézardent au soleil. L’un d’eux, la quarantaine affirmée, se lève et disparaît dans ce qui semble être une bambouseraie. « Toute cette zone est naturiste, nous dit le réceptionniste très content de lui. Elle est exclusivement réservée aux clients de l’hôtel. Vous pouvez en profiter à discrétion. Nous servons des repas légers au bar et autour de la piscine entre 20h et 23h. Vous voyez, il y a un labyrinthe végétal derrière la piscine. C’est la bambouseraie. Je vous conseille d’aller vous y promener. » Nous remontons immédiatement dans notre chambre pour nous déshabiller intégralement, nous résistons héroïquement à l’appel luxurieux des coussins, nous enfilons nos peignoirs à l’effigie de l’hôtel, et nous filons dans le jardin.

Il n’y a plus qu’un couple étendu au bord de la piscine. Ils nous regardent passer avec des regards appuyés. Nos peignoirs glissent le long de nos peaux qui ne demandent qu’à bronzer. J’aventure un orteil dans la piscine et je comprends pourquoi personne ne s’y baigne. Un peu tôt dans la saison peut être. Nous nous allongeons à notre tour dans des chaises longues, côte à côte, et j’éprouve le plaisir d’offrir toute l’étendue de mon corps au soleil couchant sans que le moindre textile s’oppose à ses rayons. J’ai envie d’en profiter pleinement : « Un petit massage, Mathilde ? J’ai emporté un peu d’ambre solaire…
- Ah oui, je ne dis pas non ! »

c0076fb2a276275ab0549fdbe3cc9c3f.jpgAllongée sur le ventre, je sème sur sa peau nue quelques gouttes du liquide onctueux, de sa nuque frémissante au creux de ses reins. Mes doigts suivent le même chemin, tel un petit poucet pour ne pas se perdre dans les bosquets du désir qui va éclore bien plus vite que la bambouseraie qui nous entoure. Mes mains glissent sur le dos de Mathilde, en massent chaque vertèbre, étreignent sa peau, ses muscles, ses os, de plus en plus bas. Immobile, les paupières closes. Immobile, les paupières closes, elle ne peut réprimer quelques soupirs impudiques, ni le flot de désir qui coule déjà entre ses cuisses. Mes mains poursuivent leur chemin, toujours plus bas, massent ses lombaires au creux des reins, remontent vers sa croupe. Rien n’arrêtera mon zèle, certainement pas son fragile coccyx. Ses fesses nues, vibrantes de désir, sont soumises à mes mains. Je les étreins, je les malaxe, je les écarte avec force et sensualité, exhibant toute son intimité sans pour autant la toucher. Je sens que Mathilde n'en peut plus. Les sens chauffés à blanc par tant de chatteries, ses soupirs sont autant de prières au désir exaucé, à une caresse intime, enfin, ne serait-ce qu'un frôlement.

Alors que mes cuisses enserrent maintenant ses flancs, mes mains étreignent ses cuisses, les écartent pour en masser l’intérieur, et remontent, remontent pour atteindre finalement son intimité. Les vœux de Mathilde sont exaucés au delà de ses espérances. Ma main puissante est à nouveau légère comme une plume. Mon doigt effleure le contour de sa vulve luisante de rosée, en écarte les pétales pour atteindre le fruit de son désir et masse enfin son clitoris palpitant. Le massage intime se fait plus pressant, son petit bouton d'or roule entre mes doigts, pressé, malaxé, jamais malmené, jusqu’à ce que sa jouissance inonde mes doigts aventureux. Allongé à ses côtés, je la laisse reprendre son souffle. Sous la douce chaleur du soleil couchant, pour un peu je somnolerais, si le bruit des voix qui proviennent de la bambouseraie ne venait aiguillonner notre curiosité, et Mathilde me propose d’aller jouer les Indiana Jones dans la bambouseraie enchantée.

À suivre…

09 juillet 2007

La Bambouseraie (1)

9099a1d86628cc6d0d2df9ece726e1cc.jpgJ’ai un peu hésité à révéler publiquement une adresse qui ne s’échange actuellement que de bouches à oreilles, mais moi qui suis toujours friand de bonnes adresses « non-conformistes », j’ai décidé de vous révéler un scoop. Car s’il est un endroit non conformiste dans un libertinage codifié, cet hôtel atypique en mérite vraiment le titre.

C’était un jeudi après midi, je n’avais pas vu Mathilde depuis de trop longues semaines, et j’avais décidé de lui offrir une soirée mémorable. De cet hôtel choisi pour abriter nos ébats, je ne savais pas grand chose à part ce qu’on avait bien voulu m’en révéler: « Un hôtel de charme à trente kilomètres de Paris. Un charmant parc clos arboré. Une petite piscine entourée d’un jardin particulièrement attrayant. Chambres à thèmes, louables à la demi-journée. Exclusivement réservé aux adultes. Discret, tout récent, succès fulgurant. » Je pris donc le risque d’y inviter Mathilde au vu du sourire radieux de celle qui m’avait donné cette adresse, même si la réponse à mes questions était invariablement « vas-y, tu ne seras pas déçu ».

Nous arrivons en fin d’après midi devant le portail du mystérieux hôtel la Bambouseraie, ouvert sur un son parc clôturé par un haut mur de pierres. Au centre, une maison bourgeoise style 19ème s’élève sur deux étages. Je gare la voiture sur le petit parking aménagé sur le côté, nous prenons nos bagages avant de monter les quelques marches du perron, et je sonne, le coeur battant. J’avoue que j’étais un peu angoissé à l’idée de devoir trouver un autre hôtel en catastrophe après avoir rebroussé chemin devant une chambre calamiteuse. La porte s’ouvre. Un charmant majordome moustachu nous fait entrer dans un hall cosy, style art déco, aux antipodes du lupanar dans lequel je craignais de tomber. Après avoir vérifié notre réservation, il nous donne le choix entre trois chambres : La chambre "Sherazade", déco orientaliste style mille et une nuit ; La chambre "Excalibur", médiévale avec (fausses) pierres apparentes et lit à baldaquin ; Enfin la chambre "Proust", style 19ème cosy avec bibliothèque de classiques érotiques. Les quatre autres chambres thématiques "Louis XV", "Titanic" (cabine de paquebot style art-déco), "Peplum" (style antique, toges fournies), la suite "Poséidon" (luxueuse chambre pour quatre personnes avec Jacuzzi privatif) ainsi que les trois chambres standards sont déjà prises. Nous optons pour Sherazade (145 euros la nuit, de midi à midi, mais il est aussi possible de la louer pour 75 euros de 12h à 17h, ou 115 euros de 18h à midi !) et nous suivons le réceptionniste qui emporte galamment nos valises vers notre nid douillet.

Murs ocres, tentures rouges, arabesques décoratives, lampes en cuir et léger parfum d’encens, la chambre chaleureusement accueillante offre un lit irrésistible recouvert de coussins qui appelle nos galipettes. « Je vous laisse défaire vos bagages et je vous invite à me retrouver dans le hall lorsque vous souhaiterez visiter toutes les installations à votre disposition », nous dit-il avec un large sourire. Avec ce début de canicule, nous optons pour une bonne douche dans la large salle de bain joliment décorée avec sa robinetterie en cuivre. Enfin, vous vous doutez bien qu’à ce moment là je n’étais guère attentif à la plomberie. Les fesses pleines de mousse de Mathilde se frottaient par inadvertance contre mon sexe turgescent, à moins que ce soit l’inverse. Bientôt, ses hanches cambrées vinrent percuter mon phallus dressé au gland rougeoyant, avec la régularité des vagues qui s’écrasent contre un phare juste avant la tempête, nos reins ceints de mousse et d’écume et nos baisers en embrun. Et d’un ras de marée Mathilde à fini par engloutir l’orgueilleux feu de mon désir. Nous ne descendons dans le hall qu’une heure plus tard, nos sens exaucés mais encore taraudés par la curiosité.

Nous y trouvons le réceptionniste en compagnie d’un jeune couple qui vient visiblement d’arriver, une jolie blondinette et un grand frisé, la petite trentaine. Nous attendons qu’il termine avec eux. « ... toute heure commencée est due. Vous pouvez donc rester une heure, ou deux heures car il faudra absolument libérer le cabinet de gynécologie avant 20h. Il est réservé pour 21h. Vous comprenez, le temps de désinfecter les accessoires... ». J’avoue avoir du mal à masquer mon étonnement devant cette conversation surréaliste, et je regarde stupéfait le couple qui s’éloigne dans le couloir en pouffant de rire. Ravi de son effet, le réceptionniste se tourne vers nous et nous explique la nature des fameuses installations à notre disposition: « La Bambouseraie offre des prestations uniques. Vous pouvez louer des coins câlins thématiques, à l’heure, et jouir de leurs installations en toute intimité. Nous disposons d’un salon gynécologique, avec table d’examen, blouse blanche, spéculum et autres gadgets paramédicaux. Un bureau avec fauteuil en cuir à bascule et photocopieuse, idéal pour un entretien de débauche. Un donjon SM avec liens, chaînes et martinets. Et enfin deux Jacuzzis, un petit et un grand pouvant accueillir six personnes! ». Nous qui rêvions de faire l’amour dans l’eau ! Mathilde a visiblement la même idée que moi et nous sommes sur le point d’opter pour le petit Jacuzzi (30 euros la première heure puis 8 euros l’heure supplémentaire) mais le gérant nous répond que nous ne pourrions en profiter qu’une demi-heure car il est déjà réservé. « Avec ce beau temps, il serait dommage de ne pas profiter de notre piscine découverte naturiste, ajoute-t-il. Suivez-moi ! »

À suivre…