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27 octobre 2014

Too bi or not too bi

bi.pngÀ la lecture de certains blogs intimes, notamment dans la sphère libertine, je me demande parfois quel est le sens du mot bisexuel.

Ainsi Paris-derrière écrit : « Elle a tenté de vous mettre un doigt dans le cul. Vous avez refusé puis finalement accepté et vous avez kiffé. Et là, parfois, dans la tête de l’hétéro-normé, c’est le bazar ! Surgit l’inévitable question : «suis-je gay ? ou bi ?». Je comprends que les mecs soient plus coincés  que les nanas sur ce genre de sujet. »

Je me suis insurgé contre cet amalgame fait entre la sensibilité aux caresses anales et le fait d’être attiré par les hommes. Les lesbiennes pur-jus sont-elles toutes insensibles au doigt dans le cul ou à l’anilinctus sous prétexte qu’être sensible de l’anus impliquerait le désir de se faire sodomiser par un sexe masculin ?

Plus subtile, la réponse de CdE m’a laissé pensif : « Pour ma part, ayant reçu doigt de femmes, d’hommes et le « fascinus » bien raide d’un ami, je considère que cet endroit (si je puis dire) est une zone érogène qui n’a rien de désagréable. Loin s’en faut ! La preuve, j’y reviens !
De là à me sentir homo ou bi, il y a un pas que je ne franchis pas. »

On pourrait donc avouer avoir eu des expériences homosexuelles et se déclarer hétérosexuel ? Cela correspond à ce que j’ai entendu de la part de certaines femmes qui se disent hétérosexuelles mais ne dédaignent pas des caresses homosexuelles dans un contexte libertin. On les appellerait bi-curious : essentiellement hétérosexuelles mais occasionnellement amatrices de caresses homosexuelles.

La bisexualité n’existerait-elle donc pas ? Faudrait-il se définir hétérosexuel ou homosexuel et s’y tenir ? Ou, au contraire, l’hétérosexualité et l’homosexualité seraient les deux extrêmes d’un même continuum bisexuel ?

Pour creuser le sujet, j’ai lu l’article de Wikipedia consacré à la bisexualité. Je l’ai trouvé mesuré et bien argumenté. Il valide ma seconde hypothèse, selon laquelle chacun serait plus ou moins bisexuel, et il existe des échelles de mesure de la sexualité humaine où se situer. La plus simple est l’échelle de Kinsey, qui réfute la conception traditionnellement binaire de la vie sexuelle, qui se résumerait à «hétérosexualité ou homosexualité.»

   
   
   
   
   
   
   
Valeur Explication
0 Exclusivement hétérosexuel(le)
1 Prédominance hétérosexuelle, expérience homosexuelle
2 Prédominance hétérosexuelle, occasionnellement homosexuel(le)
3 Bisexuel sans préférence
4 Prédominance homosexuelle, occasionnellement hétérosexuel(le)
5 Prédominance homosexuelle, expérience hétérosexuelle
6 Exclusivement homosexuel(le)

 

 

 

 

 

 

 


Toutefois, cette échelle se base sur les expériences sexuelles, mais occulte les fantasmes et les désirs, ainsi que l’évolution et la fluidité des tendances. La grille d'orientation sexuelle de Klein pallie ces carences en proposant une échelle de 0 (archi hétérosexuel(le)) à 49 (archi homosexuel(le)).

J’ai trouvé une version en ligne du test de Klein sur un site de psychologie québécois.

klein.png

J’ai pris quelques minutes pour y répondre, et le résultat est… 12.7/49 : orientation hétérosexuelle stable.

Not too bi. Et vous ?

18:35 Publié dans Réflexions | Lien permanent | Commentaires (27) | Tags : bisexualité

26 octobre 2014

White horses

Je m’égare dans les embruns, je me perds dans ses yeux bruns, empreints d’amour
Après l’amour commence l’amour
La suivrai-je ?

Baise, baiser, baisers aux lèvres, juste envie de la croquer
Au-delà des désirs, plus loin que le sexe, commence l’amour
La suivrai-je ?

Après les caresses, plus loin que la tendresse, un moment de communion
Sur les chevaux blancs qui nous emportent dans le halo d’amour qui flotte
Les suivrons-nous ?

Wild, white horses
They will take me away
And the tenderness I feel
Will send the dark underneath
Will I follow?

23 octobre 2014

Conte de fée(sse)

ConteDeFee.pngCertaines soirées sont de vrais contes de fée. Tel était le sujet du dernier apéritif littéraire érotique de Flore, sous l’égide de l’écrivain Etienne Liebig (auteur de Comment draguer la catholique sur les chemins de Compostelle, et le prochain Goncourt ) pour la sortie de sa dernière parodie :  «les contes de mémé lubrique».

Après le jeu consistant à trouver le conte dont était issue la morale détournée, jeu auquel brillèrent tout particulièrement Julie Derussy, Clarissa Rivière et l’inénarrable Comme une image, c’est quasiment sous la dictée du facétieux piou-piou très en verge verve, agrémentée de judicieuses interventions stylistiques de Clarissa, que j’ai furieusement gratté un comte érotique qui devait réunir Boucle d’or, la belle au bois dormant et le grand méchant loup. Je l’ai finalement intitulé « À la recherche du loup perdu » après lui avoir ajouté l’anti-morale qui lui manquait lors de ma lecture publique, toujours aussi jubilatoire.

 

Quant à la morale de cette soirée, c’est qu’il n’est point nécessaire de gagner pour bien s’amuser en si bonne compagnie.

12:14 Publié dans Jeux | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : écriture

20 octobre 2014

Très très court

cougarJ’ai eu un week-end de prolifique procrastination. Après avoir envoyé « la cliente » au concours de nouvelles We Love Words, j’ai pondu un très très court pour Short Edition : Méfiez-vous des cougars . La contrainte : de l’érotique burlesque en 2500 signes.

Le premier qui reconnait quelques passages d’une vieille histoire vécue racontée sur mon blog gagne un bon point.

14 octobre 2014

Attaquer le soleil ?

Mathilde et moi venons d’assister au vernissage de l’expo qui fait le buzz : SADE, Attaquer le soleil.

Libertins accomplis, pornographes blasés, sybarites de la première heure, autant vous le dire tout de suite, si vous vous attendez au grand frisson, vous risquez d’être franchement déçus. Comme l’annonce Annie Le Brun, commissaire de l’exposition, « [Si Sade] écrivit la Philosophie dans le boudoir, c’est pour mettre la philosophie dans le boudoir, et non l’inverse ». Cette exposition thématique tente d’éclairer la pensée corrosive de Sade à la lumière des œuvres picturales qui illustrent son propos, et celles qu’il aurait inspirées. Le fil est ténu, et les thèses longtemps censurées demeurent dérangeantes.

« Il est sûr que depuis la levée de l’interdit sur son œuvre, on essaye de le neutraliser de bien des manières. Ces derniers temps, particulièrement experts en neutralisation, ont inventé le « porno-chic », devenu un nouveau marché à travers la publicité et la mode » écrit Annie Le Brun. Pourtant, comment qualifier le teaser de l’exposition qui draine tant de monde :

Loin d’être aussi sensuelle, la cohue de ce soir ne nous a pas vraiment permis d’apprécier cette exposition dont la conception labyrinthique, sombre et sinueuse à l’image de la pensée perverse de l’auteur, n’apparait pas très adaptée au large public du musée d’Orsay visé par ce buzz médiatique. Un paradoxe pour ainsi dire sadique pour le moraliste de l’immoralité. Il est ainsi bien difficile de réfléchir à la question de l’irreprésentable lié au désir, devant une juxtaposition d’œuvres picturales et cinématographiques allant du XIVème siècle jusqu’aux années 60, et de petites phrases philosophiques percutantes, détachées de leur contexte, qui ressemblent diablement à des mots d’ordre nihilistes, voire au premier degré à des appels au meurtre.

Mais que voit-on au juste ? En vérité pas grand-chose pour émoustiller le bourgeois, ce qui n’est de toutes façons pas le propos : des projections de L’âge d’or, Dr Jekyll and Mr hyde, Le Journal d’une femme de chambre ; des tableaux de Delacroix, Ingres , Demachy, Fragonard, Franz von Stuck, Cézanne, Vallotton, Monsiau… ; des œuvres photographiques de Molinier  ; des sculptures de Clésinger, Khnopff ; et bien sûr des éditions illustrées de la nouvelle Justine directement sorties de l’enfer de la BNF.

LePecheVonStuck.jpg


On aurait pu s’attendre à voir une projection d’extraits de Salo ou les 120 jours de Sodome de Pasolini, mais cela aurait sans doute été trop transgressif, et puis cela nous aurait amenés à poser la question du sadisme industriel et des meurtres de masse du fascisme. Hors sujet ? Pas plus que le pan-pan cul-cul de Pauline Réage.

13 octobre 2014

En danger

EnDanger.png

-    C’est terminé nous deux.
-    Tais-toi !
-    C’est terminé je te dis !
-    Touche-moi !
-    Ça va pas recommencer non ?
-    Touche-moi là !
-    On va finir pas nous voir…
-    Touche-moi la poitrine. Oui, comme ça. Prends la pointe de mes seins. Tu peux tirer dessus.
-    Il faut arrêter, ce n’est plus possible Isabelle.
-    Plus fort ! vas-y ! Tire salaud !
-    T’en as pas assez du danger ? Je n’en peux plus de cette vie de fou.
-    Menteur, tu bandes.
-    C’est pas une raison.
-    Quand on bande c’est qu’on a envie, et ça, c’est une bonne raison pour me toucher en bas. Sens comme je suis mouillée.
-    Et c’est une assez bonne raison pour te prendre contre cette vitrine ?
-    Plutôt sur le capot de la voiture de service.
-    Pourquoi pas celle du commissaire divisionnaire ?
-    Non, prenons celle du sous-préfet !
-    Ça c’est de la promotion mon lieutenant !

 

 

 

 

Comment en suis-je arrivé là ? En me rendant une fois de plus au dernier apéro littéraire érotique de Flore Cerise, avec pour thème la photographie et pour invité Olivier Opdcbook, dont le mot d’ordre « Pour faire de la photographie, faites des photos ! » fut pris au pied de la lettre : Nous eûmes 30 minutes pour former une équipe, prendre une photo suggestive n’importe où dans le café ou aux alentours, puis l’illustrer d’un texte érotique court et percutant.

Je ne connaissais strictement personne et je suis tombé dans l’équipe par défaut, celle de mon voisin de table, sans doute le plus beau jeune homme de la soirée mais lui aussi esseulé. Avec son teint halé et ses longs cheveux noirs qui lui arrivaient jusqu’aux reins, il aurait pu sortir du tournage d’un western et je l’imaginais assez bien partir à l’assaut d’une passante cheveux au vent tandis que je prendrais le cliché, ce qu’il accepta d’autant qu’il considérait cette soirée comme un plan drague assez mal engagé à moins d’être prêt à jouer la victime d’une cougar.

Nous voilà donc sur le trottoir sous une pluie battante, à chercher une jeune femme pour mon comanche. Le bougre est sélectif et les jeunes femmes peu avenantes, lorsque contre toute attente déboule sur la terrasse du café une brune bouclée, yeux clairs au liner, qui semble sortie de la rubrique beauté de Biba magazine. Mon acolyte tente de l’aborder en douceur, mais avec autant de tact qu’un éléphant dans une boutique de porcelaine je demande tout de go:

-    On peut vous prendre en photo mademoiselle ?
-    Ah mais certainement pas !

Nos espoirs sont ruinés, notre modèle inespéré disparait dans foule du café. Je vise une autre équipe qui prend quelques clichés sous un arrêt de bus : une femme aux longs cheveux blonds et ses deux partenaires grisonnants. Nous négocions quelques photos de plus mais aussi piètre photographe que dragueur de rue, c’est en fin de compte moi qui doit poser avec elle devant une vitrine alors que mon complice est derrière l’objectif. Cette photo me suffirait bien mais mon partenaire entend retrouver sa brunette, parvient à l’aborder au bar, négocie une photo sur le zinc, et je rate le cliché tandis qu’il essaie de faire en vain connaissance.

Il ne nous reste plus que dix minutes pour boucler une histoire après cette bérézina. J’imagine une scène de rupture mais malgré la pluie je suis à sec. Je laisse mon équipier s’engager dans une longue histoire improbable pendant que je demeure dans l’angoisse de la page blanche et le danger du ridicule à la lecture imminente. Deux minutes avant la fin, j’ai le déclic du dialogue dont je pose le point final au coup du gong. Après la lecture publique qui me procure un vif plaisir à me projeter dans le texte, place au vote où je rends hommage à l’équipe qui est parvenue en si peu de temps à faire un plan exhib sur le quai du métro, rédiger le point de vue du couple indécent, celui du voyeur photographe et participer si gentiment à notre photo qui nous aura épargné l’échec absolu !

Mon histoire qui ne vaut pas grand-chose ne remportera pas le prix de Flore cette fois-ci, mais je sens que je deviens accro à ce petit coup d’adrénaline de l’écriture sous des contraintes savamment renouvelées par Flore et son équipe.

23:48 Publié dans Jeux | Lien permanent | Commentaires (8)

10 octobre 2014

OU.SE.PO

ecriture14.pngVoici quelques semaines, j’avais écrit cette note relative à l’élaboration d’un apéritif littéraire et érotique. Il fut organisé par l’incontournable C*** dans l’atelier d’un talentueux dessinateur, et inspiré des modalités que j’avais proposées, il n’y eut pas moins de quatorze invités dont à peu près autant d’hommes que de femmes.

Nous commençâmes par l’atelier lecture expressive qui nous permit d’entendre du Beigbeder, du Sade, du Pierre Louÿs, du Nora Gaspard et même du Vagant. On n’est jamais aussi bien servi que par soi-même n’est-ce pas, même si la tendance de la soirée n’était vraiment pas à l’autosatisfaction. Après cette première partie agréable, bien qu’un peu longue, nous nous aventurâmes dans l’atelier d’écriture selon les contraintes suivantes :

•    Le texte devait démarrer par la phrase seuil « Je n’aurais jamais cru que cela pût aller aussi loin. » ;
•    Il devait tenir sur une page (écriture manuscrite) ;
•    Il devait faire intervenir a minima deux autres personnes présentes dans l’assemblée.

Vous pouvez dès maintenant découvrir les productions de S***, V***, MM***, J***, I***, Q***, U***, C***, E***, W***, F***, G***, H*** et de K*** puis essayer de deviner qui a écrit quoi ! C’est en tous cas le jeu qui nous occupa toute la fin de cette soirée, puisque les textes anonymes furent mélangés et ne furent pas lus par leur auteur mais par quelques lecteurs distingués dans la jubilation générale.

J’ai parfaitement conscience que ce jeu fut bien plus drôle pour nous qu’il ne le sera pour vous, simple lecteur, puisque les textes originaux n’avaient pas les étoiles de l’anonymat derrière lesquels nous cachons maintenant les débauchés, mais en exhibant les désirs de mystérieux inconnus envers certains participants désignés, ils agissaient alors bien en véritable Ouvroir de Sexualité Potentielle.

What else ? Ah oui, une nouvelle édition est prévue samedi soir et vous pouvez encore faire acte de candidature jusqu’à ce soir, minuit !

02 octobre 2014

A la feuille de rose

Me plongeant avec un certain plaisir dans les paillardises du XIXème siècle, le siècle de Zola et de Maupassant, je suis tombé par hasard sur une pièce de théâtre intitulée À la feuille de rose, maison turque, œuvre de jeunesse de Maupassant qui avait 19 ans quand il la donna en présence de Zola, Flaubert et un des frères Goncourt horrifié. Je ne résiste pas au plaisir de vous livrer une partie du chapitre XIV qui épingle la vantardise Marseillaise, avec l’accent s’il vous plait:


LE MARSEILLAIS
Et qu'est-ce que tu veux que ze fasse de ça ? Ze ne pourrai seulement pas y fourrer mon petit doigt. A la bonne heure à Marseille pécaïre ! Vous ne connaissez pas la Canebière. C'est là qu'il y a de belles femmes. Elles vous zen ont de grandes comme mon chapeau. Troun de Dieu ! Et à la bonne heure on peut foutre là-dedans.
 
MICHÉ
Allons, blagueur, on la connaît la Canebière, comme s'ils étaient plus forts que d'autres les vits marseillais !

LE MARSEILLAIS
Les vits de marseillais, mon bon ! C'est comme le beaupré d'un navire. Eh couillon ! Que je ne vous plaindrais pas si vous en aviez un entre les fesses, troun de l'air !

MICHÉ
Moi non plus.

LE MARSEILLAIS
Sans compter que vous en auriez un fameux cul pour le recevoir ! Un vit de Marseillais, tenez, moi qui vous parle, quand je bande, ze suis terrible, et ze bande toujours. Une fois, mon bon, zavais coucé avec une femme, la malheureuse, ze la fous, ze la bifous, ze la trifous, ze la refous, et quand zai eu fini, à la dizoutième fois, sans débrider, couillon, je m'aperçois qu'elle était morte. Mon vit lui avait percé le vaintre, et le médecin, qui a constaté le décès, a reconnu qu'elle avait été étouffée par mon vit qui lui était entré dans la gorge.

FATMA
Eh bien merci, tu peux te fouiller que je baise avec toi.

MICHÉ (blaguant)
Eh bien, et moi, et bibi, dans un incendie un jour je monte au quatrième étage d'une maison qui était en feu. Il y avait quatre personnes à sauver. Je mets le mari sur mon dos, je prends le père de la main droite, la mère de la main gauche, restait la femme, comment faire ? Je te la fous à cheval sur mon vit, et en descendant l'escalier, sans m'arrêter, je la baise quatre fois, une fois à chaque étage.


Décortiquant un peu plus le vocabulaire érotique de l’époque, je suis tombé sur le Dictionnaire Erotique Moderne, du journaliste Alfred Delvau, dont la lettre N de l’édition de 1864 ne manque pas d’enluminures.

NatureDeLaFemme.png

Il y en a 400 pages. Que d’expressions perdues ! J’ai toutefois découvert qu’à l’époque, on ne taillait pas de pipe mais on gamahuchait le canal. Le miracle de la langue vivante se renouvelle à chaque époque…

13:39 Publié dans Réflexions | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : écriture

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