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31 janvier 2008

Comment punir un plagiaire ?

f7c536bd1363553f4f372f302a7e12ce.jpgOh joie ! Oh bonheur ! On vient de poser sur mon crâne la couronne qui consacre ma gloire, la couronne d’épines : je suis plagié. Depuis le temps que j’attendais ce moment, je vous laisse imaginer mon émotion lorsque j’ai lu ceci...

Comment ? Ça ne vous rappelle rien ? Mais relisez donc vos classiques : Ce texte n’est autre que le cœur du quatrième chapitre de votre feuilleton préféré : Mission Libertine !

Le plus amusant dans ce copier/coller vite fait mal fait, outre le fait que proie, notre plagiaire, n’a même pas pris la peine de modifier l’illustration, ce sont les petites erreurs dues au changement des personnages puisque Sarah est remplacée par Monika, et moi par proie. On a donc droit à un intempestif « Je bande » au lieu de l’attendu « Je mouille »…

Mais ce n’est pas tout ! En fouillant un peu le blog de proie, l’amateur attentif de mes extravagances pourra constater que mon blog a été soumis à un véritable pillage en règle : Ainsi l’idée de base de ma nouvelle « L’enfer » est exposée ici comme une idée originale, , vous trouverez un extrait de ma note sur Le Libertin d’Eric-Emmanuel Schmitt, vous pourrez constater que proie imagine un remake de Equations à plusieurs inconnues , j’en passe et des meilleures…

À votre avis, ami lecteur, quelle punition devrait être administrée à la coupable plagiaire qui a passé outre mon copyright en bas à droite ? Je vous invite à envoyer vos suggestions à son supposé maître ( maitre_de_proie@yahoo.fr ) afin qu'il s’en charge, accompagnées d'un lien vers ma note pour pièce à conviction. Soyez plus imaginatif qu’elle ! Merci d’avance.

07:10 Publié dans In vivo | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : plagiat, proie

28 janvier 2008

Mission libertine - XI

    « Allo, chérie ? »
    La voix de son mari lui fit l’effet d’une douche froide. Sarah s’attendait tellement à entendre la voix de Vagant en décrochant le téléphone, qu’elle ne put murmurer qu’un faible « oui » malhabile à masquer sa déception. Cela raviva l’inquiétude de son mari, voire ses soupçons exprimés le matin même.

- Ça va Sarah ?
- Oui, oui, ça va.
- Où es-tu ? j’entends des voix…
- Dans la rue, il y a du monde.
- Bon, je voulais juste te rappeler de bien poster la lettre pour les impôts fonciers en recommandé. N’oublie pas surtout !
- Non, je vais le faire tout de suite.
- Et ce soir je rentre tard, ne m’attends pas pour dîner.
- Oui Marc. À ce soir.
- Tu es sûre que ça va ? Tu as une drôle de voix.
- Tout va bien ! Tu sais, j’ai perdu l’habitude de venir à Paris faire les courses, avec cette foule, c’est tout…
- D’accord. Un petit bisou quand même ?
- Bisou !
- Ne fais pas trop de folies. Bisous. Je t’aime.

    Sarah songea qu’il avait fallu qu’il sorte ces mots là à ce moment là, comme pour donner à l’amour un goût amer. Le goût de ses dimanches adolescents passés à jouer au scrabble avec sa mère. Elle n’eut même pas besoin de fermer les yeux pour voir les lettres défiler, et elle sourit malgré elle. De « aimer » à « amer », il n’y à qu’un petit « i » d’écart: celui de la trahison sans doute. Mais qui trahissait qui ? Qui trahissait quoi ? N’avait-elle pas sacrifié ses études pour que Marc puisse terminer les siennes ? N’avait-elle pas été une mère irréprochable avec leurs deux enfants ? N’avait-elle pas assez sclérosé sa sexualité auprès d’un époux surmené ? Quand elle faisait le point, Sarah comprenait qu’elle s’était trahie elle-même. « Ne remets pas à demain ce qui doit être fait le jour même » lui répétait sa mère. Sarah l’avait prise au mot : elle avait claqué la porte le jour de ses dix-huit ans pour bouffer de la vache enragée avec Marc, et depuis, elle avait toujours scrupuleusement respecté cet adage. Sauf pour une chose : vivre. Vivre était chaque jour remis à demain, au lendemain qui chante, au rêve. La vie comme un mirage au bout d’une existence désertique, quand on réalise qu’une famille modèle nichée dans un pavillon au Vésinet ne saurait étancher certaines soifs inextinguibles.
    Tout en retournant vers le parking où était garée sa voiture, sans bien savoir ce qu’elle allait faire, Sarah se remémora ses confidences intimes.

    Très cher Vagant,

    Hier soir mon mari est rentré d'un déplacement de quelques jours. Comme à chacune de ses escapades professionnelles, il est rentré tard dans la soirée, ne trouvant pour l'accueillir que son épouse déjà fatiguée par la journée qui s'achevait.

9d2c29a7b2ad6830b239e4677dc44e9b.jpg    Il vide tranquillement sa valise tout en me faisant part du budget de l’année, de ses fournisseurs pas trop arrangeants, d'un collègue qu'il va falloir motiver. Je l'écoute, je lui réponds, je lui donne mon avis, puis je m'éclipse au salon pour finir un courrier à poster le lendemain. Ses affaires rangées, il revient vers moi, me laisse passer devant lui pour chercher une enveloppe et un timbre, et il pose une main décidée sur mes fesses ! Tiens, je pensais que depuis tout ce temps il ne savait plus où celles-ci se trouvaient ! Je lui fais face pour découvrir, amusée, son regard pétillant. La séparation de nos corps aura sans doute augmenté son désir pour moi et il m'embrasse fougueusement en me prenant par la taille. Je goûte avec plaisir ce baiser si longtemps souhaité et je sens monter en moi l'envie. Ses mains parcourent mon corps, défont un à un les boutons de mon chemisier, caressent mes cuisses, massent mes seins, me frôlent le visage. Pour bien connaître ce qui me fait fondre, mon officiel passe doucement, très légèrement, à peine, ses doigts à l'orée de ma fente déjà humide. Un appel à l'amour auquel je réponds en lui baissant sa braguette et en lui ôtant son pantalon. Son sexe m'apparaît tendu, gorgé de désir déjà. Il m'invite à le saluer comme il se doit. Je ne peux donc que me pencher vers lui pour l'embrasser, pour le lécher, et rendre ainsi l'objet de ma convoitise plus tentant encore.
    D'une main experte je le masturbe pendant que ma langue titille le bout de son gland, il aime cette façon de procéder, je le sais, et la fellation a le pouvoir de m'exciter davantage. Je prends au fond de ma bouche le pénis en érection, puis j’accomplis un va et vient au rythme assez lent pour décupler les sensations. Il gémit, en oublie ses mains baladeuses pour mieux savourer cet instant de plénitude. Ma main libre va de ses fesses appétissantes à ses testicules laissées pour compte, je les enserre dans ma paume, je les palpe jouant ainsi avec elles pour éviter la formation de grumeaux ! Vous savez Vagant, je ne suis pas mauvaise en pâtisserie non plus.
    Je continue encore l'irrésistible gâterie qui fait chavirer la gent masculine, en soutenant un peu plus la cadence. Ma bouche gobe entièrement ce dard turgescent pour se retirer quasi complètement et revenir enfin de plus belle à la charge de ce sexe. Un instant je le sens presque faillir, il se retient, ne veut pas jouir tout de suite. Il me soulève, je m'accroche à lui les mains derrière sa nuque et les jambes autour de sa taille, puis il m’installe sur la table de la salle à manger ! Il m'étonne de plus belle, car le lit est le seul et unique lieu de nos ébats habituels.
    Il a vite fait d'ôter mon string n'ayant que ma jupe à soulever pour y parvenir. Le postérieur sur le bord de la table je bascule mon buste en arrière prenant appui sur mes coudes et je relève mes cuisses sur ma poitrine offrant à l'homme de ma vie la vision de cette vulve qui n'attend que lui. Il prend son temps, la regarde, la caresse presque timidement, promène ses doigts de mon clitoris à mon vagin sans oublier mon anus qui me fait monter au septième ciel. Les effleurements ainsi prodigués me font perdre mon latin, je halète, j'ai envie qu'il me prenne, qu'il possède mon corps, je veux  le sentir en moi. Lui, au contraire, semble avoir décidé de me faire languir au sens propre du terme: c’est sa langue qu’il fait glisser derrière mon genoux, puis tout au long de ma cuisse, jusqu'à aboutir, enfin, sur mon sexe. Je défaille presque. De la langue encore, il s'empare de mon anatomie intime, la touchant de la pointe et d’estoc en se laissant guider par son instinct de mâle en rut. Je sens ce muscle chaud et moelleux me parcourir les lèvres, taquiner mon bouton d'amour. Il y ajoute un doigt au gré de ses envies, dans l'un ou l'autre orifice qui lui est offert. Sa langue s'immisce dans mon vagin recueillant ainsi quelques gouttes du nectar dont je lui fais cadeau. Il me redresse vers lui, nous nous enlaçons debout l'un contre l'autre.
    Tendrement il m'invite à faire un demi-tour sur moi même, il couche mon buste sur la table, et j'écarte les cuisses pour l'inviter à me prendre en levrette. Il relève ma jupe sur mes reins, et ma respiration s'intensifie quand je sens son sexe s'introduire en moi. J'aime cette position, la pénétration est plus profonde, plus intense et m'entraîne à un orgasme plus puissant. Il va et vient en moi, les mains sur ma croupe, admirant mes fesses, les caressant aussi. D'abord d'un rythme régulier, le coït s'accélère faisant monter en moi l'extase, elle n'est plus très loin, je ferme les yeux, pour mieux l'accueillir, mieux la vivre, mieux m'en délecter. Mon mari auquel je tourne le dos poursuit sa vigoureuse fornication. Moi, je me laisse aller à l'exaltation, je m'abandonne à l'orgasme qui me fait gémir de bien-être.
    À peine ai-je repris esprits que je sens, aux coups de reins saccadés de mon mari, qu'il n'est pas loin de jouir. Dans un seul mouvement je me retourne sur lui, je prends son gland en bouche, et puis tout son sexe. Je m'applique à le masturber à la base de la verge en gardant le même rythme pour recueillir tout son sperme dans ma bouche. Une contraction de son corps, et je sais que le liquide séminal est en route pour l'emmener surfer avec l'extase, et c'est avec enchantement que je reçois son sperme au plus profond de ma gorge. Je me régale de cette semence qu'il a bien voulu m'offrir. Pour ne pas en perdre une seule goutte, je poursuis la fellation, mais sur un rythme plus nonchalant maintenant. Il me relève vers lui, il m'embrasse amoureusement en me prenant dans ses bras, et nous restons ainsi tout les deux silencieux, à savourer ce moment magique. Plus tard nous nous endormons serrés l'un contre l'autre, presque le sourire aux anges mais de toute façon la tête dans les étoiles…

    Hier soir mon mari est rentré d'un déplacement de plusieurs jours. Il  s'est écroulé sur le lit, éreinté après une trop longue journée de boulot, me laissant seulement rêver la scène que je viens de vous raconter… et en plus c'est moi qui me suis tapée la valise à vider !

    Sur ces paroles pleines de promesses (surtout pour moi) je vous laisse à la relecture du dernier paragraphe, ce que, je le sais, vous ne manquerez pas de faire.
 
    Baisers chimériques,

Sarah

À suivre…

24 janvier 2008

La nuit de Valognes

9ac601355bf7540fdb159ef04e2d30a7.jpgDans un château perdu de Normandie, plusieurs femmes attendent un homme. Elles l'ont aimé ; elles le haïssent. Il les a trahies, elles vont le punir. Cet homme, c'est Don Juan... Mais grand sera leur étonnement lorsque le séducteur arrivera au rendez-vous. Pourront-elles lui pardonner de ne plus être celui qu'elles ont tant aimé ?

Après Le bal des mots dits et Le libertin réconcilié, voici mon analyse de « La nuit de Valognes » d’Eric-Emmanuel Schmitt, et c’est chez Ysé

PS: Je viens de découvrir une note brillante sur le Don Juan de Molière, qui éclaire le mythe sous un jour bien moins agnostique que ne le font les analyses habituelles... décapant !

21 janvier 2008

Mission libertine - X

005d0482d3f7d25878689b1d8fa101ca.jpg    La nuit n’est plus ce qu’elle était. En moins d’un siècle, l’obscurité, l’effrayante obscurité qui terrorisait les enfants s’est retranchée à l’ombre des ampoules blafardes. La nuit sauvage qui ne se laissait pénétrer que par les plus audacieux lorsqu’elle était bien lunée, n’est plus que la vieille compagne des noctambules, une nuit domestique, parfois putassière quand elle se farde de néons multicolores. Une nuit qui se donne à tout le monde. L’obscurité  est pourchassée partout où elle se cache, l’ombre est cernée de toutes parts, jusqu’à sa part de mystère qui lui donne sa substance. On veut tout éclairer alors tout est vu, au risque de ne plus rien distinguer. Même l’aventure est balisée de photos, jalonnée de contrôles téléphoniques, bardée de procédures épistolaires. Aseptisée. Ainsi l’inconnu est livré aux factures, au kilométrage des voitures, aux mouchards sur disque dur. Disséqué au grand jour. Et tout finit par être su à défaut d’être compris.

    Ce jour là, il faisait nuit. Il faisait nuit dans la chambre d’hôtel que j’avais réservée sous un faux nom, une nuit noire en plein après midi après avoir fichu dehors un soleil de Juillet. Il cognait aux volets métalliques bien fermés, s’immisçait dans les jalousies, chauffait les rideaux hermétiquement clos par des épingles à nourrice, mais laissait la chambre où j’attendais dans une obscurité totale. Ou presque. Mes yeux avaient fini par s’habituer à la noirceur ambiante, et dans l’écran de la télévision éteinte, je distinguais le reflet d’un rai de lumière traîtresse sous la porte d’entrée de la chambre, qui donnait sur un corridor éclairé au rythme des allées et venues des locataires. Assis à la tête du lit, je sentais la température monter dans la chambre non climatisée avant même la venue de l’inconnue.

    Soudain on pousse la porte et je vois un instant se découper une ombre dans le reflet de l’écran, avant que la porte ne soit aussitôt refermée. Je ne pourrais dire qui, d’un homme ou d’une femme, vient d’entrer. Il me semble entendre un souffle, quelques pas hésitants, et une vague silhouette traverse la chambre à tâtons, pour s’immobiliser au pied du lit. J’attends quelques secondes avant de me lever, et d’avancer vers elle tout aussi silencieusement. Je m’arrête juste à côté, assez prêt pour entendre sa respiration s’affoler, et frôler ses cheveux mi-longs en tendant la main. Le bout de mes doigts effleurent sa nuque, glissent sur son épaule dénudée jusqu’au chandail échancré, et mes lèvres embrassent son visage, au hasard, alors que ses mains découvrent mon corps, mes bras d’abord, mes épaules et puis mes flancs qu’elle attire vers elle à son tour, jusqu’à ce que nos bouches se trouvent enfin. Et c’est sans dire un mot que nos langues expriment tout le désir que nous contenions l’un pour l’autre.
    D’un geste ferme, je la fais pivoter face au lit. Mes mains fébriles caressent ses seins lourds de promesses au travers de son chandail, les malaxent même, tandis que je me frotte contre sa croupe, autant pour mon plaisir que pour lui faire sentir une érection à la hauteur de mes intentions. Par derrière, ses mains agrippent mes fesses pour augmenter la friction. Le chandail est vite enlevé, le soutien-gorge arraché. En la courbant sur le lit, je sens ses seins peser comme des fruits mûrs dans la paume de mes mains. Je m’agenouille derrière elle tout en abaissant son jean à ses chevilles pour mordiller ses fesses pleines, tel un chiot affamé. Mes vêtements rejoignent les siens en désordre sur la moquette. En quelques minutes, la température est montée de plusieurs crans, au sens propre comme au figuré. Alors je me désaltère à elle, à la salive de sa bouche, à celle que je laisse sur ses tétins en les faisant gonfler entre mes dents, à la liqueur de sa chatte, lisse et onctueuse, après avoir fait rouler son clitoris entre mes lèvres. Je crois bien l’avoir fait jouir à force de m’abreuver à son puits. J’ai si soif que je ne la lâche pas pendant qu’elle me malaxe les couilles d’une main au travers de mon slip, et que de l’autre fourrée sous le tissus élastique, elle branle furieusement ma verge raide  avant de me prendre en bouche. Je ne m’y enfonce pas, non, j’y suis happé, absorbé dans la touffeur de son entre cuisse, dans la moiteur de sa bouche avide, mes doigts, ma langue, ma bite, tout glisse dans ses muqueuses humides, au point que j’ai l’impression d’y fondre comme un sucre. Tout au bout de l’étreinte, je ne lâche qu’une giclée de foutre entre ses seins. La première.

    Trempés de sueur, de cyprine et de sperme, nos corps battus par de vagues draps soulevés par le souffle du plaisir, arrimés l’un à l’autre au milieu du lit radeau dans la nuit silencieuse, on pouvait tout de même entendre le monde terre à terre gronder au loin, dehors. Nous, nous glissions l’un sur l’autre comme deux lutteurs huileux, sans vaincu ni vainqueur, à l’image de notre utopie libertine : ni vain cœur, ni vain cul.

    Dès que j’ai repris un peu de force, c’est tout de même elle qui a prit le dessus et les choses en main, si j’ose dire, puisque c’est entre ses cuisses orageuses qu’elle engouffre mon phallus et sa pèlerine de latex. Elle me chevauche aussitôt, au triple galop, mes hanches coincées dans l’étau de ses cuisses, ses mains agrippées à mes épaules, imprimant elle-même le rythme d’un furieux va-et-vient, non pas de haut en bas mais d’avant en arrière et de droite et à gauche. Ma queue essorée comme dans le tambour d’une machine à laver me procure de violentes sensations dont je suis néanmoins incapable de jouir. Elle s’arrête tout à coup, les cuisses crispées sur mes flancs, la respiration bloquée pour réprimer un gémissement guttural, et elle s’effondre sur ma poitrine en sueur. Pas question de la laisser reprendre son souffle ! Je me dégage de son corps haletant pour la prendre par derrière, en levrette, son cul tendu vers ma grenade dégoupillée, et le haut de son corps gisant sur les draps comme celui d’un pantin désarticulé. Je plante mon dard sans égard dans sa vulve molle, et j’assène autant de claques sonores que de coups de reins sauvages à ses hanches rondes, ahanant au dessus d’elle comme un jockey monte une pouliche à Longchamp. Je ne sais pas lequel de nous deux est arrivé le premier à l’orgasme fulgurant.
    Chaleur étouffante, torpeur envahissante, sueur dégoulinante, mais l’envie toujours présente, comme si l’inconfort et le silence abondaient à la débauche qui se fait plus salace à l’orée de sa croupe. Elle invite ma bouche et ma langue. Enfoncer mon visage dans sa raie mouillée pour lui laper l’anus m’apporte une fraîcheur inattendue, et les lobes de ses fesses comme un subtil massage de la face. J’y mets un doigt aussi, et puis deux qui coulissent dans son orifice anal apparemment plus habitué à recevoir un hommage que je ne suis à le donner. Mais je ne me fais pas prier. Mon gland à l’entrée du petit trou, je n’ai qu’à le pousser pour qu’il l’ouvre, qu’il s’y enfonce, qu’il le creuse, qu’il s’épanouisse dans ce terrain, et à chaque fois que je fais mine de le retirer, il s’accroche et pénètre son trou plus profondément encore : chaque coup de mes reins m’enracine aux siens. Son cul ne relâche ma verge qu’exsangue, à bout de frissons et de foutre.

    Quand nous eûmes repris nos souffles, peau contre peau, l’inconnue fouilla dans son sac à main laissé au bord du lit. Elle en sortit un téléphone portable sur lequel elle écrivit un message, et elle me tendit l’appareil pour me faire lire : «  Je peux vous poser une question ? ».
    Malgré tous nos efforts pour que nous ne connaissions ni nos voix ni nos visages, elle entendit mon éclat de rire et j’avais vu son profil à la lueur du portable. Je lui répondis de la même manière, sur son propre téléphone avant de le lui rendre, et entamer avec elle un curieux dialogue écrit, comme sur une messagerie alors que nous étions encore côte à côte:
- Oui.
- Nous n’avions pas prévu de protocole pour aller à la salle de bain.
- Allez-y la première.
- Lorsque vous en sortirez à votre tour, je serai partie. Merci. Pour tout.
- Tout le plaisir fut pour moi, Sarah.
- Non, certainement pas !

    Je n’ai pas connu Sarah ce jour là : elle était restée dans la nuit, une nuit d’encre silencieuse pour que nos mots restent couchés. C’était pourtant notre premier rendez-vous clandestin.

À suivre…

17 janvier 2008

Les 7 familles libertines (3)

5f493d10b9a661cfef0760d6cb3bfd8c.jpgVoici les résultats du sondage relatif au jeu des 7 familles libertines, résultats assez encourageants puisque plus de 70% d’entre vous semblent intéressés par ce jeu. Peut-on aussi conclure qu’il y a 95% de chance que vous, ami lecteur, soyez libertins ? Je ne le pense pas. Je suppose que parmi les 42 lecteurs qui ont voté « Oui, cela semble idéal pour démarrer une soirée coquine », nombreux ne participeraient pas à une telle soirée. Sinon, qu’attendez-vous donc pour essayer le prototype et me faire part de vos impressions ? 

Je viens aussi de recevoir de nouvelles esquisses pleines d'humour pour illustrer ce jeu de la part d'un autre dessinateur, pogo qui n'a pas encore de site web. Ces croquis ne sont pas encore définitifs mais je renouvelle le concours lancé ici : Si je mène mon projet à terme, j’offrirai un exemplaire de ce jeu à l’auteur du  premier commentaire qui devinera quelles cartes doivent illustrer ces deux dessins !

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PS : Je suis toujours à la recherche d’illustrateurs (j'en ai deux et je souhaiterais en trouver sept au total) ainsi que de testeurs...

14 janvier 2008

Mission libertine - IX (2)

    Après quelques va-et-vient langoureux, Cat sortit son doigt du fourreau de chair humide, et elle le tendit vers le public dont elle sembla désigner un membre digne de ce nom, puisqu’il disposait visiblement de toutes ses capacités érectiles. C’était un tout jeune homme assis à quelques pas de Sarah, légèrement en retrait, aux grands yeux roulant dans un visage vermeille d’excitation et d’acné. Cat fit quelques pas vers lui jusqu’à ce qu’il puisse humer le parfum de son doigt luisant de cyprine. Il en ferma les yeux d’émotion, à moins que ce fût pour mieux fixer dans sa mémoire de puceau le bouquet évanescent de son premier cul, classer ce parfum de sexe avant de pouvoir en jouir pleinement. Et peut-être, sans doute même, cela influencera-t-il à jamais l’accomplissement de sa vie sexuelle, dont un calice bouillonnant de nectar aux effluves luxurieuses lui fera revivre bien malgré lui ce premier émoi : tandis qu’il plongera son biscuit dans l’intimité de sa tendre fiancée qui lui demandera « À quoi tu penses ? » pour s’assurer qu’elle occupe ses pensées autant qu’il investit son sexe accueillant, tandis qu’il s’apprêtera à exprimer des lèvres et des reins toute la vigueur de son amour, sa mémoire facétieuse fera apparaître à ses yeux ébahis le souvenir de ce qu’il vit ce jour là lorsqu’il les ouvrit enfin : Un décor de théâtre foisonnant de dorures, avec au premier plan une jeune femme noire plus que nue, accroupie face à lui, les cuisses ouvertes sur un gros manque de vertu. À chacun sa madeleine.
    Dans ce lieu de rendez-vous pour désirs inassouvis, ceux qui sont à jamais flétris et ceux qui n’ont pas encore éclos, un lieu de commémoration en somme, que ce soit celui des émotions passées ou de celles à venir, seul le plaisir de Sarah semblait fleurir. Elle ne réprimait plus que les gémissements qui affleuraient sur ses lèvres entrouverte, livrée à la caresse secrète du petit godemiché caché à l’orée de son vagin, tandis que Yoko dardait de la pointe de la langue un de ses tétons tendus et qu’elle faisait tourner l’autre, encore humide de salive, entre le pouce et l’index. Apparemment satisfaite par cette scène lesbienne improvisée, Cat s’approcha de Sarah dont les paupières papillonnaient sur ses pupilles vacillantes. Aussi lestement qu’elle avait levé la jambe le long la barre de pole dance, Cat enfonça le talon pointu de sa chaussure dans le dossier de l’ottomane, un genou replié frôlant les cheveux de Sarah, l’autre jambe tendue plantée au sol, les cuisses écartées comme en grand écart facial. Intimidée, les yeux de Sarah esquivèrent l’exhibition, avant de s’y accommoder progressivement. Son regard suivit d’abord la courbe de la cuisse élancée sous le cuir tendu aux reflets irisés, les plis de la combinaison qui s’ouvrait en un drapé bordé d’acier, dont la dentelure projetait son ombre sur la peau nue, fine, lisse à l’aine de la jeune femme. Un peu plus bas, le profil de son impudeur se découpait en ombres chinoises sur l’arrière plan du décor chatoyant : ses fesses galbées se rejoignaient en un sillon épanoui, ouvert sur un précipice vertigineux qui attira irrésistiblement le regard de Sarah.
des orchidees qui donnent des idees...    Coiffées d’un petit triangle de poils drus et courts, les grandes lèvres ourlées de la danseuse laissaient s’échapper un drapé de chaires brunes et luisantes qui couronnaient son gouffre, avec son clitoris encapuchonné pour diadème. Cat glissa deux doigts aux ongles nacrés de part et d’autres de sa fente qu’elle écarta lentement, laissant apparaître ses chairs corail et son gros clitoris turgescent. « Made in Nigeria », dit-elle dans un feulement rauque.
    Sarah n’eut pas à réprimer l’envie d’explorer cette intimité féminine. Non seulement ses mains étaient toujours maintenues derrière son dos, mais Yoko confirma autant qu’elle devança les désirs saphiques de Sarah, en levant son visage empourpré vers le calice qui la surplombait. Elle combla d’un coup de langue la distance de cette coupe à ses lèvres. Sous le regard hagard de Sarah, la jeune Japonaise léchait la vulve de l’Africaine, elle la lapait avec gourmandise de la pointe du clitoris jusqu’au périnée d’ébène. Son souffle saccadé se mêlait à l’arôme musqué qu’exhalait la vulve brune, se mélangeait au parfum poivré de l’une, s’unissait aux fragrances ambrées de l’autre en subtiles volutes enlacées, enchevêtrées, qui fusionnaient en une effluve capiteuse pour subjuguer Sarah. L’ombre d’un instant, elle n’était plus au spectacle mais au cœur d’un trio pervers à la sensualité affolante, les poignets liés derrière le dos, un godemiché planté sans la vulve, les seins nus livrés aux caresses expertes d’une geisha soumise qui gratifiait d’un cunnilingus sa dominatrice noire, dont la badine flattait sa croupe cambrée, ouverte, jusqu’à coulisser au fin fond de sa raie…
    D’un coup sec sur les fesses de Yoko, Cat apporta la touche finale à ce délicieux tableau saphique, et les deux femmes abandonnèrent aussitôt Sarah pantelante pour aguicher les autres spectateurs. Sarah entendit aussitôt la musique entraînante qui n’avait pourtant jamais cessé, elle ressentit les regards lubriques braqués sur ses seins nus, elle fut replongée dans un environnement importun d’où elle avait été extraite pendant quelques secondes, des secondes qui lui avaient semblé être des minutes tant elles étaient intenses. Tandis que Sarah se rhabillait précipitamment, Yoko était retournée auprès du rustique sexagénaire à casquette auquel elle avait laissé son chemiser en gage. Elle s’assit sans façon sur ses genoux, face à lui, cuisses écartées, et, dans un lent mouvement descendant, elle  fit glisser sur son visage ses seins plantureux pour lui clore les paupières. Nul ne sait s’il lui adressa ensuite un regard émerveillé parce qu’elle avait fait surgir en lui le souvenir de la mère nourricière ou celui de ses belles vaches normandes. Quant à Cat, elle avait jeté son dévolu sur le jeune puceau. Elle glissa sa cravache entre les cuisses du jeune homme, avant de la coincer entre son menton et le siège sur lequel il était assis, l’obligeant ainsi à se tenir bien droit et la tête si haute qu’il ne pouvait voir ce qu’elle lui faisait, agenouillée entre ses cuisses. Elle n’eut qu’à mimer une fellation en faisant vibrer ses lèvres tendues contre la bosse outrageuse qui déformait le pantalon du pauvre garçon, pour qu’il éjacule au fond de sa culotte en s’imaginant au paradis.
    Pourtant, à chaque fois que la géométrie le leur permettait, les deux effeuilleuses adressaient à Sarah des oeillades discrètes, et lorsqu’elles s’allongèrent l’une sur l’autre, en soixante-neuf, le dos de la Japonaise sur les genoux d’un contrôleur fiscal tiré à quatre épingles comme un papillon, chacune d’entre elles parvint, entre deux lapements de chattes, à poser sur Sarah des regards lourds de promesses équivoques, au point qu’elle eut l’impression qu’entre ces liens subtils, tout ce spectacle lui était intimement dédié. Profondément troublée, et horrifiée à l’idée d’affronter les regards des hommes dès la fin du spectacle, elle n’en attendit pas la fin et prit la fuite à la suite du puceau tout penaud. En haut des escaliers, le guichetier l’interpella.

- Mademoiselle !
- Oui ?
- J’ai une enveloppe à vous remettre.
- Ah… je vous remercie.
- De rien, ce fut pour moi un plaisir ! Revenez quand vous voulez !

    Sur le trottoir, Sarah ouvrit l’enveloppe et lu les instructions relatives à la suite de sa mission, comme d’habitude - on constate à quelle vitesse les habitudes s’installent, jusqu’au cœur même des aventures les plus échevelées.

    Très chère Sarah,

    Je pense que votre sens visuel n’aura pas été trop mis à l’épreuve par ce petit spectacle qui, je l’espère, fut à votre goût. Retournez maintenant à votre voiture. Glissez alors les boules de geisha dans votre vagin qui devrait être bien humide, puis partez sans tarder au […]. Le code d’entrée de cet immeuble est le […]. Montez au 3ème étage, et vous trouverez sur la porte de gauche une enveloppe à votre intention. Ouvrez la et suivez les instructions.

    Aux intenses plaisirs imminents,

Vagant

    PS : Vous trouverez ci-joint une suggestion d’itinéraire.

    En voyant la carte de l’itinéraire suggéré traverser tout Paris, Sarah pensait que ce devait bien être l’épreuve la plus difficile lorsque son téléphone sonna. Ce qu’elle entendit la fit brutalement atterrir.

À suivre…

10 janvier 2008

La voie lactée (2)

    Muriel reçut la réponse à ses questions de la bouche même de Rocco, sans qu'il ne dise un seul mot. Ses lèvres abandonnèrent celles de Muriel pour se poser sur ses pieds, remonter le long de ses jambes fuselées, glisser entre ses cuisses, toujours plus haut sous sa robe qu’il retroussait dans un même mouvement, jusqu’à s'aventurer sur sa vulve pas même protégée par la moindre dentelle. Il y débusqua le plaisir de Muriel d'une langue experte. Elle eut l’impression qu’on lui déménageait les neurones. Non seulement elle ne savait toujours pas comment réagir, mais son corps s’était mis en pilotage automatique à dix mille pieds. À cette altitude, les seules pensées fugaces qui traversaient le vide stratosphérique de son esprit étaient du genre : « Heureusement que je me suis fait faire une épilation du maillot avant-hier pour mon anniversaire de mariage »,  « Non, je ne participe pas à une reconstitution historique pour tout public », « Oui, les gémissements qui sortent de ma bouche doivent probablement faire partie du script vu le calme relatif du frisé »…
    Soudain, un rire sardonique éclata au-dessus de sa tête. Muriel ouvrit les yeux et découvrit avec effroi un horrible personnage moustachu, affublé d'un costume de pirate, et qui brandissait une prothèse à la place de sa main, dont la forme n’était pas celle d'un crochet. Rocco, qui léchait consciencieusement le minou de Muriel, dégagea son visage barbouillé de cyprine et s'exclama:

- Capitaine Godemiché !
- Pousse-toi de là, prince charmant, je vais te montrer comment on réveille une belle au bois Dormant ! Eructa l'horrible personnage en faisant vibrer sa prothèse.
- Yamais yé né la laisserai entre vos mains, si y'ose dire! Répondit le prince charmant plein d'humour.
- Tais-toi! La mienne est plus grosse que la tienne, dit l'affreux capitaine avant d’assener un coup de son gourdin sur la tête du prince charmant qui s'écroula sur le pont, théâtral.
- Plus grosse et plus dure aussi... maintenant, à nous deux ma belle, dit l'ignoble capitaine Godemiché en approchant son monstrueux appendice.

Le visage grimaçant qui se pencha sur Muriel la fit suffoquer, certes de terreur mais pas seulement : Après avoir assommé le téméraire prince charmant, l’abominable capitaine godemiché tentait de l’asphyxier à l’aïoli ! Trop c'est trop ! Prête à affronter les vociférations du frisé et l’abandon prématuré d’une prometteuse carrière cinématographique, Muriel poussa un hurlement d’effroi avant de sauter du hamac et de s’enfuir sur le pont en carton pâte, aussitôt poursuivie par l’odieux capitaine, qui finit par la coincer face au bastingage. Penchée en avant, le visage rougi par l’effort de la course poursuite, toutes ces émotions, et l’abominable verge en caoutchouc qui s’immisçait entre ses fesses, Muriel hurla à l’adresse du frisé et de sa caméra impudique:

e52c70e6a64f28dd90e5027a383951cd.jpg- Non! Laissez-moi tranquille! Au secouuuuurs!
- Allez Peter Pan! Clama le metteur en scène extatique, sous les yeux de Muriel, arrondis par la prise et la surprise.

    « Peter Pan ? Mais non, c’est bien le capitaine godemiché », allait protester Muriel qui était bien placée pour le savoir, mais tout ce qu’elle parvint à articuler fut un vague « Ouille ! »
    Tandis qu’elle commençait à s’ouvrir à la pressante prothèse, apparu un homme en collants verts. Suspendu à une corde, les pieds en avant, il envoya valser l’épouvantable capitaine dans le décor. L’héroïque bellâtre atterrit sur le pont juste derrière Muriel. « C’est moi ! Peter Pan ! » Fanfaronna-t-il aussitôt à son endroit, ou plutôt son envers qui venait d’échapper aux ultimes outrages. Les jambes encore tremblantes, Muriel se retourna pour faire face au sauveur de sa vertu, tentant vainement de remettre un peu d’ordre dans sa robe de dentelle toute chiffonnée.
    « Mais, mais c’est le beau Christopher Clark ! » balbutia-t-elle en regardant son héro s’avancer vers elle avec la démarche assurée d’un macho italien, un sourire conquérant agrafé au visage. D’un geste à l’ampleur romantique, il la prit par la taille, plaqua ses hanches contre les siennes, et il planta son regard mâle d’acier entre les paupières féminines papillonnantes, conformément aux poncifs du genre.

- Qu’est ce qu’on dit à son sauveur préféré ?
- Je crois que je vous dois une fière chandelle.
- C’est le cas de le dire. Il ne vous reste plus qu’à l’allumer.
- J’ai pourtant cru sentir que mon regard de braise a déjà enflammé vos sens.
- De désir je me consume. A vous d’en faire jaillir la flamme.
- Action! Action! Hurla le frisé, vous vous croyez à la Comédie Française?

    Cette fois-ci, Muriel obtempéra bien volontiers aux injonctions tyranniques. Ce n’est pas tous les jours que se présente une telle opportunité, songeait-elle en regardant la fameuse opportunité déformer outrageusement le collant vert de Peter Pan – à prononcer piteu panne avec l’accent anglais, ce qui en l’occurrence n’est pas très adapté. Muriel s’agenouilla opportunément, parsema de petits baisers les cuisses musclées du héro, et elle libéra enfin sa glorieuse virilité. Il va voir ce qu’il va voir, ce Peter Pan, pensa Muriel qui poussa sa science de la flatterie orale jusqu’à la flagornerie : pour le repos du valeureux guerrier, rien ne fut épargné, de ses testicules consciencieusement léchouillées à la pointe de son gland littéralement avalé. Muriel éprouva un plaisir mâtiné d’orgueil à le sentir grandir, durcir entre ses lèvres humides. Captivée par ce phallus tant convoité avec lequel elle pouvait enfin jouer à sa guise – car derrière ses airs de sainte nitouche, elle connaissait par cœur toute la filmographie de Christopher Clark dont elle matait les films en cachette à la moindre occasion -  Muriel n’avait même pas senti les doigts experts qui faisaient glisser sa robe à terre, mais elle sursauta en sentant un souffle chaud sur son intimité brûlante. Une tignasse blonde s’était glissée entre ses cuisses, tignasse sous la quelle elle reconnu le regard langoureux du prince charmant qui lança une tirade d’anthologie : « Yé repris mes esprits, à moi de vous faire perdre les vôtres… »
    Le prince charmant joignit aussitôt le geste à la parole, dans tous les sens du terme. Sa langue agile explora les méandres de la vulve humide avec une verve insoupçonnée, jouant d’une rhétorique linguale d’une étourdissante efficacité, et qui battit en retrait les dernières pudeurs de Muriel. De peur de perdre un soupçon de ce torride argumentaire, elle se prêta aux exigences techniques du pornographe qui l’assaillait de minuscules caméras tendues au bout de perches indiscrètes. « Lève la cuisse droite ma chérie, oui plus haut, c’est ça. Rocco mon coco, lèche lui le clito que du bout de la langue, hein, sinon on voit rien. La caméra anale est prête, tu peux lui mettre un doigt dans le cul… Non, ne t’arrête pas de le sucer ma cocotte ! Ca va Christopher, tu tiens le coup ? ».
    Christopher n’a pas tenu le coup. Il se recula pour éjaculer une épaisse giclée de sperme entre les lèvres entre ouvertes de Muriel. Une bavure dont elle se lécha les babines, mais qui contraria le frisé. « Merde ! Christopher qu’est ce que tu fous ! Bon, on rattrapera ça au montage. » N’écoutant que son désir et anticipant ceux du frisé, Muriel sauta au coup de Peter Pan, plaqua ses cuisses autour de la taille de son partenaire, et elle s’empala sur sa verge encore raide. Ça c’est du montage, depuis le temps qu’elle en avait envie. Ragaillardi par tant d’audace, Peter pan déposa délicatement les fesses de sa partenaire sur la rambarde du pont, pour mieux la besogner avec la dernière énergie. Le frisé avait beau maugréer, il dut suivre caméra au poing l’action qui s’emballait, l’irrésistible flot des pulsions, et l’orgasme qui ne tarda pas à submerger Muriel. Psalmodiant une litanie contradictoire de « oui » et de « non », encore frissonnante de la jouissance qui s’attardait, elle sentit à peine le corps musculeux auquel elle était accrochée la soulever, et écarter ses fesses pour livrer sa croupe à l’énorme dard du prince charmant. Son oeillet bien calé sur la pointe de ce gland imposant, Muriel fût abandonnée à la gravitation, seulement retenue par deux phallus inflexibles qui s’enfonçaient irrésistiblement dans ses entrailles. La puissance de la prise était telle qu’elle en eut le souffle coupé. Sa bouche grande ouverte happait l’air, et hoqueta une jouissance sauvage, tandis qu’elle encaissait les assauts furieux de ces males en rut, le va et vient alterné de leur piston de chair que rien ne semblait pouvoir arrêter, jusqu’à l’explosion finale, la lave brûlante et vaine qu’elle reçut au plus profond de son fond.
    Tant pis pour la liturgie pornographique moderne et son Saint-Sacrement spermeux. Tant pis pour le phallus secoué comme un goupillon sur le bénitier d’un cul impie, accompagné par l’oraison des jouissances simulées. La voie lactée coulait en elle comme une sève interdite, semence de désirs illicites et de mort.

    Muriel se réveilla en sueur dans la banquette du salon. Seule. Elle éteignit la télé où tournait un de ses vieux films X, et elle jeta un coup d’œil au réveil. 2h35. Plus que quelques heures à dormir avant que son ex ne dépose leur fille unique. Muriel ne se sentait pas en état de l’emmener au parc d’attraction, mais une promesse est une promesse. Il y avait eu bien assez de trahisons comme ça. Comme un robot, elle chercha ses médicaments à tâtons. Elle retrouva le dernier tube sous le sapin aux guirlandes clignotantes. Elle aurait pu y voir un signe de bon augure mais elle avait passé l’âge de croire au père Noël. Elle n’espérait plus que son mari revienne habiter avec elle. Elle n’en était pas encore à espérer un miracle. Elle espérait juste que demain, elle supporterait les effets secondaires de sa trithérapie.
    Bienvenue dans la réalité, princesse.

07:15 Publié dans Fictions | Lien permanent | Commentaires (22) | Tags : La voie lactée

07 janvier 2008

Vacances !

Je ne sais pas ce qu’il en est des autres plateformes de blog, mais blogspirit permet d’écrire ses notes d’avance et de les publier alors que son auteur est off-line. C’est le cas pour moi depuis quelques semaines et je suppose que vous aussi, ami lecteur, avez pris quelques jours de congés qui ne vous ont pas permis de suivre les derniers épisodes de votre feuilleton préféré : Mission Libertine. Voici donc les derniers épisodes au format pdf, en attendant la suite lundi prochain.

07:05 Publié dans In vivo | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Mission libertine

06 janvier 2008

Clothed Female Nude Male

l'homme objet    Catherine s’est soustraite à nos caresses et a remis sa robe en moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire ! C’est ainsi que je me suis retrouvé nu comme un ver, sabre au clair, parmi trois femmes habillées qui papotaient comme si de rien était. Elles m’ont instamment invité à ne pas me rhabiller, mais à m’asseoir bien sagement sur la banquette à coté de Marie, afin de prendre part à la conversation le plus naturellement du monde. Cette situation surréaliste m’excitait profondément. Je n’en débandais pas. De temps en temps, une des filles posait sur moi un regard circonspect en devisant de l’intérêt décoratif d’avoir un homme nu dans son salon. J’étais devenu un homme objet, et le pire, c’est que ça me plaisait.

Clothed Female, Nude Male - p. 3

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Aujourd’hui, je vous propose la reprise d’une ancienne note sur une soirée CFNM improvisée, sous la forme d’une courte nouvelle érotique au format PDF. Le texte a été largement remanié, j’espère qu’il vous plaira.

03 janvier 2008

La voie lactée (1)

Pour ma première note de l'année, jouez les étoiles et filez chez Ysé : la voie lactée vous y attend !

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Au fait, meilleurs voeux etc...

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