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11 mai 2007

Dura lex, sed lex (1)

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Au début, j'ai hésité. Mais elle a tellement insisté, et Dieu sait comment elle sait bien insister, que j'ai fini par répondre à cette annonce. Pour lui faire plaisir, dans la forme et sur le fond.
Après tout, ça ne semblait pas trop engageant, si j’ose dire : On vous envoie un préservatif expérimental, vous chaussez le protège tibia, et c'est parti mon kiki ; il n'y aurait plus ensuite qu'à remplir un formulaire pour donner ses impressions, et le tour serait joué. C'est tout au moins ce que j'imaginais, au début. Mais cela ne s'est pas du tout passé comme ça. On a d'abord reçu une lettre:

Madame, Mademoiselle, Monsieur,

Nous avons bien reçu votre offre de collaboration et nous vous remercions de votre confiance. Notre première phase de test des préservatifs Durex est maintenant terminée, et nous allons maintenant passer à la seconde phase, celle des tests en utilisation extrême.
Cette seconde phase doit être réalisée dans nos laboratoires de Burnes sur Yvette, sous contrôle médical. Nous vous prions de prendre rendez-vous au service des admissions au 01 69 69 69 69 .

Au plaisir,

Dr Ruth

Allez savoir pourquoi, mon instinct me disait de ne pas y aller, mais vous ne connaissez pas Sophie...

Paul

À suivre

____________________________________


Le début de l’histoire vous plait ? À vous d’en écrire la suite en commentaire ! Nous vous invitons donc, ami lecteur, à écrire quelques paragraphes pour nourrir ce blog chronophage, et nous sélectionnerons l’épisode le plus conforme à notre politique éditoriale (hi ! hi ! hi !). L’heureux élu fera l’objet de la note suivante avec nos remerciements dithyrambiques, et ainsi de suite...

01 mai 2007

Faites vos vœux

Il y a quelques semaines, je déambulais sur la plage quelque part du coté du Touquet. Il était encore tôt pour les uns mais déjà trop tard pour moi. Je ne croisais que quelques joggers qui souriaient devant mon accoutrement qui trahissait l’échouage nocturne camouflé en ballade matinale : costume Smalto froissé, chemise Van Dyke tachée, chaussures Yves St-Laurent imbibées d’eau de mer. Même les mouettes ricanaient de me voir tituber, ivre de chagrin d’amour et d’Absolut. Et puis ce qui devait arriver arriva, je me pris les pieds dans un galet et je m’étalai de tout mon long sur un tas de varech. C’est un hurluberlu en costume turc d’apparat qui m’aida à me relever. Il devait sortir d’un bal costumé et il était sûrement plus imbibé que moi pour me dire avec un fort accent oriental:

- Je suis le génie de la lampe à huile. J’y étais enfermé depuis plus de deux siècles, et vous venez de m’en libérer !

Je jetai un regard furibard vers l’espèce de lampe sur laquelle j’avais buté, et que j’avais prise pour un galet. J’étais sûr que ce grand Vizir d’opérette devait être un de ces plaisantins du showbiz. Il devait vouloir se payer la tête d’un ivrogne pour épater une demi-douzaine de Sylphides pétées d’herbe, qui devaient glousser de rire entre deux mouettes. Je m’attendais même à voir débouler un petit gros moustachu à l’accent Québécois hurlant « surprise ! surprise ! ». Je me suis assis tant bien que mal sur le sable mouillé et le Vizir a repris son délire de plus belle :

- Pour vous remercier de m’avoir délivré, noble étranger, je vais réaliser votre vœu le plus cher !

Je n’ai pas répondu à l’autre illuminé. Mon regard se perdait à l’horizon grisâtre où une voile blanche glissait sans faire de bruit. J’avais envie d’être ailleurs. Le plus loin possible. Alors je ne sais pas ce qui m’a pris, mais j’ai répondu à l’autre fada :

- J’ai envie de partir à New-York. C’est droit devant. Mais j’ai peur de l’avion. Alors tu vas me construire une autoroute pour que je puisse y aller en voiture.
- Oh, noble étranger, votre vœu n’est vraiment pas raisonnable ! Vous vous rendez compte du travail à accomplir ?
- Eh ! Oh ! Moi je ne t’avais rien demandé! Tu m'as proposé de faire un vœu, je l'ai fait, et maintenant tu te débrouilles.
- Mais, noble étranger, ne pourriez-vous pas trouver quelque chose de plus simple ?

Il commençait à m’agacer, Iznogood et ses bons vœux, mais je venais de me faire larguer, j’avais besoin de parler, à n’importe qui, même une mouette ricanante aurait fait l’affaire.

- Tu vois mon vieux, j’ai 41 ans. J’ai 41 ans et on peut dire que j’en ai connues, des femmes. Des jeunes et des moins jeunes,  des belles et des moins belles. Oui, des femmes j’en ai connues, mais je ne crois pas en avoir comprise une seule. Alors puisque tu es un génie, tu pourrais peut-être m’aider à les comprendre, les femmes ?
- Bon, ta route pour New-York, tu la veux à trois ou a quatre voies ?

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Il est d’usage dans la blogosphere d’offrir quelque chose de spécial à son millième commentateur : Une invitation au restaurant, une partie de jambes en l’air plus ou moins virtuelle, une poésie érotique personnalisée ou que sais-je encore. Et le millième commentaire, j’ai de bonnes raisons de penser qu’il est imminent. Alors, ami lecteur qui aurez la chance de l’écrire, je vais vous proposer de réaliser un de vos vœux dans la limite de mes capacités ! Un et un seul que vous devrez bien choisir, car si je ne peux y souscrire, tout sera perdu !

07:55 Publié dans In vivo | Lien permanent | Commentaires (52) | Tags : Fabulettes

29 avril 2007

Êtes-vous doué de vos mains ? (2)

Voici quelques semaines, une de mes notes était passée inaperçue, ou presque. Sa catégorie inhabituelle, "In Vivo", n'avait pas semblé surprendre mon lectorat distrait, ni même la précision de la date mentionnée: le 25 avril, c'est à dire mercredi dernier. Je ne vous dirai donc pas ce qui s'est passé, je ne vous raconterai pas l'émotion de Gonzague, les yeux bandés entre les mains de deux femmes, concentré sur le désir fugace qu'elles faisaient naître en lui. Mais comme je suis bon prince, je vous révélerai le témoignage d'une d'entre elles:

Enfermées toutes les deux dans le noir, des pas lents s'approchent; Des clefs, lumière d'ouverture de porte; des pas qui tournent; On cherche, on regarde, on trouve...medium_modelage1.jpg
Nous sortons doucement de notre cachette pour découvrir notre homme assis sagement dans le fauteuil en osier, les yeux bandés. Son cœur résonne sur sa poitrine. Un sourire se dessine lorsque nous commençons doucement par le déchausser. Puis, debout, la danse commence entre nos mains: l'eau, la terre, nos bouches, nos dents, nos langues...
Qu'il est beau les mains perdues dans la terre rouge avec sa chemise déchirée ! J'ai envie de lui. D'elle aussi. Il se passe quelque chose de fort: émotions, tremblements, coups d'ivresse. Qui envoûte qui? Peut importe finalement.
Il a réussi à ne pas nous toucher, à poursuivre jusqu'au bout son défi même s'il fut troublé par deux inconnues qui ne lui voulaient que du bien.

Gonzague devait donc modeler son propre désir, et il a su faire preuve d'une créativité étonnante. Voici son "oeuvre":

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Ami lecteur, j'ai l'honneur de vous apprendre que vous avez été promu jury du grand concours international de modelage érotique ! Je vous prie donc de laisser un commentaire à propos de cette oeuvre originale, avec une note comprise entre 0 et 10. Vous prendrez en compte les conditions délicates de sa réalisation, et vous imaginerez ce que cela peut bien représenter...

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07 avril 2007

Êtes-vous doué de vos mains ? (1)

"Suis-je doué de mes mains ?". Telle est la question que Gonzague se pose en composant le code de l'entrée de l'immeuble inconnu dans lequel il s'apprête à pénétrer. Il se pose cette question depuis quelques jours déjà. En vérité, il n'a pas été le premier à la poser. Tout a commencé lorsqu'il a reçu un "mystérieux" billet:

Très cher Gonzague,

Je sais que vous vous posez bien des questions sur votre évolution au sein du monde qui nous entoure, et aussi combien vous-êtes capable de vous remettre en question. Je crois que vous êtes un homme qu'on pourrait qualifier de cérébral, et je ne crois pas me tromper en affirmant que pour vous, l'acte de chair est souvent l'aboutissement d'un processus intellectuel, où la séduction se conjugue au plus que parfait et où l'adjectif se révèle déterminant. Mais de vos mains, mon cher Gonzague, êtes-vous aussi habile de vos mains que vous l'êtes à manier le verbe ?
[...]

Gonzague entre dans le hall ombrageux et s'engage dans les escaliers en colimaçon. Six étages à monter à pied, l'ascenseur est en panne.

Dès la réception de ce billet, Gonzague s'était imaginé devoir donner le plaisir suprême à une inconnue, à l'aide de ses seules mains. Il s'y voyait déjà, dans la luxurieuse chambre où l'attendrait l'inconnue, à demi nue étendue sur le lit. Elle est couchée sur le ventre, il ne voit pas son visage, juste sa silhouette qui tranche sur les draps blancs. Elle a une peau noire satinée parée de dentelle corail. Il s'approche, sans dire un mot. Il sait qu'aucun mot ne doit être échangé. Ses pas s'enfoncent dans l'obscurité, au creux de la moquette onctueuse, s'arrêtent à la tête de lit, où il trouve un flacon d'huile. Il jette sa veste sur le fauteuil qui lui tend les accoudoirs, suivie par son pantalon et sa chemise. Il tient à être à son aise. Face à lui, la femme semble assoupie. Il prend la bouteille d'huile de massage et il verse quelques gouttes du liquide ambré dans la paume de ses mains qui coule entre ses doigts, goutte sur ses avants bras, et son parfum suave s'étend dans toute la pièce. Avec une infinie précaution, ses mains se posent sur les douces épaules de l'inconnue aux bras relevés, entre lesquels ses tresses noires étendues recouvrent son visage de mystère. À peine perçoit-il un tressaillement sous ses doigts, un soupçon de frisson. Gonzague laisse glisser ses mains langoureuses sur les omoplates de la belle alanguie, qui abandonnent derrière elles une traînée moirée. Au premier passage, ses doigts sautent la ligne de dentelle rouge qui barre le dos offert à la douceur de ses mains. Au second, ils effacent cette frontière inutile, et ses mains remontent librement tout au long de ses flancs jusqu'à l'orée de ses seins. Inlassables elles parcourent le chemin des pèlerins voluptueux, toujours plus bas, toujours plus suaves. Délicatement, Gonzague écarte les cuisses de la belle épicurienne et il s'agenouille entre elles, verge dressée comme un serviteur zélé au service de sa maîtresse. Devant lui, cambrée, la croupe à peine voilée de pourpre et de corail. Dieu qu'il aurait envie de mordre dans ce cul magnifique, et que ces mains étreignent maintenant sans vergogne. Le massage n'est plus qu'un alibi pour palper ces fesses rondes et fermes où s'enfoncent ses doigts fiévreux. Il les malaxe, il les écarte, il en fait éclore l'œillet froncé après avoir esquivé la dentelle agaçante en un tournemain. Plus bas, la motte onctueuse réclame son dû. Impossible d'imaginer que la belle lascive est toujours assoupie. Cambrée au maximum, son bassin tendu vers Gonzague ne touche plus le matelas, mais ondule sous ses yeux exhorbités au rythme d'un mapuka ralenti. Gonzague écarte définitivement la dentelle trempée. Démasquée la vulve fait la moue. Ses lèvres sombres, luisantes de mouille, s'ouvrent sur un calice violacé, et se rejoignent, plus bas, en un bouton turgescent. Des gouttes de sève y perlent. Il aimerait les laper, mais il cueille cette rosée du bout des doigts avant de la porter à sa bouche. Ça sent la mer et la cannelle, et il aime ça. Alors il insiste d'une main, alors que de l'autre, il plonge au cœur du lagon. Il y enfonce deux doigts prudents qui écartent les muqueuses écarlates. Il creuse la chair parcheminée, toute irriguée d'envies indomptables, il la creuse comme le sable d'une plage battue par les vagues. Elle tangue, houleuse au plaisir, donne de la voix comme le feulement rauque du vent sur les voiles au grand largue, et elle passe le Cap Horn en marée d'équinoxe. Trop facile !

Oui, définitivement trop facile pour Gonzague qui gravit les escaliers de ce petit immeuble parisien jusqu'au sixième étage. Il s'arrête devant une porte close, plus essoufflé par la crainte de l'inconnu que par la pénible ascension. Il ne sonne pas. Inutile. Sous le paillasson l'attend une clef. Il la tourne dans la serrure de la porte qui s'ouvre sur un petit studio sous les toits. Cela ressemble à un atelier d'artiste. Le soleil s'y engouffre par la fenêtre entrebâillée. D'ailleurs, sur une table contre le mur, il y a de la terre glaise fraîche prête à l'emploi. Gonzague rabat la porte en prenant soin de ne pas la refermer conformément aux instructions qu'il découvre avec vous en lisant cette note, ami lecteur. Il retire sa veste pour ne porter que des vêtements peu fragiles, il dépose la clef sur la table, il s'assied dans un fauteuil en osier - le même modèle que celui du célèbre film érotique Emmanuel - avant de se bander les yeux avec le foulard de soie qui l'attendait sur ce siège. Gonzague n'a pas à patienter très longtemps avant que la porte du studio ne s'ouvre. Il entend des pas sur le parquet, et la porte refermée à clef. Combien de personnes sont là ? Il ne saurait le dire. Pas un mot n'est prononcé, pas un murmure n'est soufflé, juste le bruissement d'étoffes froissées qu'il imagine féminines, et surtout des fragrances qu'il cherche à identifier. On s'approche enfin, jusqu'à lui toucher la main. Une main frêle à la peau douce, une main de femme, assurément. On le tire doucement jusqu'à ce qu'il se lève, et on l'invite ainsi à avancer dans la pièce, à tâtons, au point de se retrouver tout contre la table. Derrière lui, une femme vient plaquer son corps dans son dos. Il en a senti la douce, étreinte en aucun cas virile. Malgré l'injonction formelle qui lui est faite de se laisser faire, Gonzague ne peut s'empêcher de lancer ses mains derrière lui dans l'espoir de saisir celle plaquée contre lui. Mais elle lui attrape les poignets au vol, et les guide fermement vers la terre glaise devant lui. Le contact est froid, désagréable de prime abord, et Gonzague ne sait pas comment s'y prendre pour y modeler... son désir !

Comment donc représenter, matérialiser le désir, les yeux bandés de surcroît, se demande Gonzague tout en pétrissant la terre qui se réchauffe peu à peu sous ses doigts ? Il en est encore à cette interrogation lorsqu'il sent quelqu'un, sous la table, toucher son entre-cuisse. Devrait-il modeler des lèvres pulpeuses, se demande-t-il alors qu'on fait glisser la fermeture éclair de son jean, qu'on glisse des doigts - féminins, il en est certain - dans sa braguette, qu'on en extrait sa verge encore molle, mais qui prend rapidement de la vigueur sous l'effet de baisers brûlants ? On ne désire que ce qu'on n'a pas; Désirer ce qu'on a est contre nature. Cette affirmation péremptoire de Beigbeder s'est imposée à lui contre toute attente. Ne devrait-il donc pas sculpter sa propre érection, plutôt que la bouche ardente qui le suce goulûment ? Comment pourrait-il mieux matérialiser son désir qu'en modelant sa propre verge, son phallus dressé, son dard pompé avec tant d'assiduité ? Il ne peut mieux représenter le désir du plaisir que par la puissance masculine, puissance d'autant plus éphémère - et donc désirable - que la fellation est efficace, diablement efficace. "Vite, pas de temps à perdre mon vieux Gonzague, marmonne-t-il pour lui-même, concentre-toi et dresse cette motte de terre en majestueux obélisque, sans oublier une magistrale paire de couilles à sa base, avant que tout cela ne dégonfle comme une baudruche". Oui mais voilà, entre ses cuisses, la gourmande est insatiable. Non contente de posséder la virilité désirée entre ses dents, elle n'hésite pas à faire choir aux pieds de sa victime, son  pantalon et son slip pour avoir le plaisir de malaxer ses fesses nues. Pire, pour échapper à l'éjaculation prématurée avant la fin de son oeuvre, voici notre ami Gonzague contraint de reculer au point qu'il se retrouve rapidement penché en avant, les bras tendus vers sa sculpture avec laquelle il doit garder le contact sous peine de risquer de la renverser. Alors revient brusquement à son esprit la seconde partie du billet que son mystérieux correspondant lui avait envoyé...

Le défi que je vous lance pour ce 25 avril va mettre à l'épreuve votre habilité, votre capacité de concentration ainsi que votre sens tactile. Vous en découvrirez les détails dans une note publiée sur mon blog le 7 avril. Ce défi va aussi requérir votre participation passive au niveau de sa préparation. Je vous demande en effet de prévenir vos partenaires de la publication de cette note sur http://extravagances.blogspirit.com, afin qu'elles me contactent directement sur ma messagerie (vagant75@yahoo.fr) dans le but de participer à ce défi. Bien entendu, elles ne vous préviendront pas, et vous ne les presserez pas de questions pour en savoir plus.

À vous lire,

Vagant

Gonzague réalise alors qu'il connaît les femmes qui se jouent de lui. Mais peut-il les reconnaître aux murmures échappés, aux subtiles fragrances, au touché de leurs mains ? Leurs mains, leurs doigts fins aux ongles nacrés, polis ou vernissés, celles qui guident les siennes sur l'argile humide, celles qui flattent ses hanches, palpent ses couilles, malaxent ses fesses, audacieuses d'insinuations.

Malgré les jeux pervers de ses amantes, Gonzague doit se concentrer. Il doit se concentrer sur tout et rien à la fois, sur son désir à contrôler, sur la représentation de ce désir - qui sera soumise à votre jugement dans une prochaine note, ami lecteur - et sur les femmes qui l'entourent afin de les identifier. Y parviendra-t-il ?

A suivre...

09 février 2007

Echappée belle

Parfois, il m'arrive de penser que j'écris des choses sympas. Il m'arrive même d'être content de moi lorsque j'ai l'impression d'avoir su transcrire une émotion. C'est pas facile, les émotions. Déjà qu'on ne les ressent pas tout le temps, alors les choper au passage et les forcer à passer dans les touches carrées du clavier, ce n'est pas de la tarte. Et en plus, je ne sais pas ce que vous en pensez, mais pour moi, l'émotion est lisse, vaguement ronde, comme un sein adoré. Féminine quoi. Tout ça pour dire que pour bien écrire, il faut déjà avoir plein d'émotions, et les plus accessibles en ce bas monde, on les a quand on souffre. Ou encore lorsqu'on est amoureux sauf que ça dure moins longtemps et ça finit toujours par revenir globalement au même. Donc quand on souffre, les émotions, il n'y a qu'à se baisser pour les ramasser, comme les feuilles mortes et les sanglots longs de l'automne, et même quand on ne se baisse pas on en prend plein la gueule. Après il faut savoir les sublimer, et ça, ça s'appelle le talent.

Une émotion bien sublimée, elle se transmet. Le lecteur l'absorbe et il rit, il bande ou il pleure, c'est selon. Moi, en tant que lecteur - et non pas en tant que grand couillon qui s'imagine avoir un peu de talent - j'ai lu ça. A la fin je n'ai pas pu retenir un sanglot, heureusement que j'étais tout seul au bureau, j'aurais été obligé de dire que j'avais le rhume des foins.

Ce restaurant où je n'ai jamais mis les pieds - tout juste un peu de mon âme à travers les touches carrées de mon clavier - et bien il va fermer. Alors avant que la gérante ne mette la clef sous la porte, et qu'elle ne puisse plus nous écrire ses histoires de mamies, de cuisinier broussard et de clown SDF, moi, j'ai envie de lui faire une salle comble, au moins une fois, un peu comme une standing ovation. Alors je vous invite  (et aussi dans l'annexe ici).

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16:15 Publié dans In vivo | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : Blogs

08 février 2007

Petit bilan (1)

Non, je ne vais pas vous infliger mon bilan amoureux après 7 ans d'infidélité. Lorsque je m'y étais essayé sur mon forum préféré, on m'a fait comprendre que j'avais poussé le mauvais goût un peu trop loin.
Aujourd'hui, je vais vous asséner les statistiques de ce blog après 1 mois d'existence:

 

Date de création: 8 Janvier 2007.
Nombre de notes: 52
Nombre de commentaires: 225
Nombre moyen de visites par jour: 136

 

Une grande partie de mes visiteurs viennent par le mot clef "candaulisme", ce qui n'est pas étonnant car c'était sans doute le sujet de la note du jour lorsque mon blog a été indexé. Je retrouve aussi le mot clef "extravagances" mais le mystère des mystères est la phrase "c*** ton ange" où c*** est mon prénom qui, je crois, je figure pas dans ce blog !

 

J'en profite au passage pour remercier tous les blogs qui ont un lien vers Extravagances:
Blog Erotique et Pornographique
NOLDA
Un peu de tout un peu de moi
Regards croisés
Saph Here
Soleil de Juillet

Si j'en ai oublié un, n'hésitez pas à me le dire !

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08:35 Publié dans In vivo | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : statistiques

05 février 2007

Poêt Poêt (2)

Contre toute attente, j'ai reçu une réponse encourageante du grand concours international de poésie érotique. Je ne résiste pas à l'immense plaisir de vous en faire part...

Bonjour,

Merci pour l'attention que vous portez à notre concours et pour votre superbe texte envoyé.

Nous recevons entre 50 et 100 poèmes tous les mois et nous en sélectionnons 7 pour la phase finale. Notre concours est actuellement complet jusqu'en mars 2007.
Si votre texte était retenu ce serait pour le concours d'avril. Afin que je puisse adresser votre dossier complet aux membres du jury, aussi dans l'hypothèse où vous soyez lauréat pourriez-vous me faire parvenir par retour une photo type portrait sous format JPEG, votre date de naissance, votre région (pays) de résidence et votre profession.
Sans la totalité de ces pièces votre poème ne peut être vu par le jury pour la présélection.

Bien cordialement
Yann

Peut-être aurai-je la joie d'être nominé le premier avril...
Ma réponse fût lapidaire:

Bonjour,

Voici les réponses à vos questions:
- Pays de résidence: France
- Date de naissance: 12/12/1965
- Photo: ci-jointe.
- Profession: ingénieur
Bien cordialement,

Vagant

Voyons ce que dira notre ami Yann à la réception de mon joli portrait !

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10:30 Publié dans In vivo | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : poésie

30 janvier 2007

Salomé - Epilogue

En jetant sur cette correspondance une lumière crue, le blog a bouleversé la relation humaine naissante qu'il se proposait de décrire. Ce bouleversement, apparemment destructeur, s'avère en fin de compte bénéfique: En précipitant la relation comme un catalyseur précipite une solution hétérogène, il m'aura permis de constater rapidement l'incompatibilité de mon caractère avec celui de ma correspondante, et sans doute de nous fourvoyer l'un et l'autre dans une relation néfaste.

Par ailleurs, l'usage immodéré des commentaires a transformé le blog en un forum de discussion passionnel. Cela est sans doute dû aux attentes incompatibles des protagonistes, mais aussi à un paradoxe temporel: le commentaire porte sur une lettre personnelle (une expression de sentiments, ou pour le moins d'un état d'esprit) ancienne mais encore fraîche, qui pourrait apparaître insupportable aux yeux de celui ou celle qui l'a écrite et qui a depuis changé d'avis. En soulignant son changement d'opinion, et donc la défaillance du jugement antérieur du protagoniste, on risquerait de mettre à mal son équilibre psychologique précaire.

Afin d'abréger ces éventuelles souffrances, et à la demande pressante de ma correspondante, j'ai décidé de publier les derniers épisodes de la série Salomé à la date du 30/01/2007.

Je serais donc enclin à réitérer l'expérience et à entreprendre une autre correspondance ouverte, peut-être sans commentaires, avec quelqu'un qui jouirait d'un caractère lui permettant de s'y livrer sereinement.

06:10 Publié dans In vivo | Lien permanent | Commentaires (7)

Salomé (17)

De Salomé à Vagant le 29 Janvier à 11h33


Je n'en attendais pas mieux de vous en vérité; et je savais pertinemment que vous préférerez rompre notre correspondance plutôt que de vous mettre "à nu" si je puis me permettre. Vous parlez de théâtre et vous dites juste. Là sont vos centaines de conquêtes: sur une pauvre estrade attendant de redevenir les unes après les autres l'héroïne du moment: je réitère, c'est pathétique.
Il n'y en a qu'une qui me fasse mal et je me demande si vous lui mentez ou si elle se ment. Les voyages ne peuvent expliquer l'implosion d'un couple, je suis restée un an loin de mon fiancé. Il était à des centaines de kilomètres de son fils et de sa fleur. J'ai fauté pendant cette période. Et il s'agissait bien de chair fadasse. De combien de maîtresses avez-vous caressé le ventre arrondit ? Combien d'entre-elles ont souffert pour mettre au monde un mélange de vous ?
Je vais m'arrêter là, qui ça intéresse ? Pas vous en tous cas.
Je me demande toujours pourquoi les Hommes mettent autant d'énergie à chasser, autant de créativité à séduire et si peu d'entrain à restituer au couple officiel la flamme de l'origine.
Il y a des soirs où tout me paraît insurmontable. Je prends mes petites affaires et je fuis. Il me retrouve toujours, toujours.
Tu as dû te perdre en chemin C***.
Si tu ne m'as pas demandé pardon c'est parce que tu ne perds pas ton temps avec une fillette récalcitrante. Il y a tellement de beau gibier à chasser, pourquoi s'embêter avec une petite dinde?
Peut-être parce que "A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire".
Petit détail, j'ai fait 6 ans de théâtre dans la troupe palabre... Quelle coïncidence!

Adieu donc, puisque tel est votre souhait.

06:00 Publié dans In vivo | Lien permanent | Commentaires (0)

Salomé (16)

De Vagant à Salomé le 29 Janvier à 10h59

Ma chère Salomé,

J'ai pensé à vous hier matin. Ou plutôt j'ai pensé à la situation dans laquelle nous sommes et j'ai même envisagé de m'excuser pour vous y avoir malencontreusement exposée.

Une correspondance intime est un peu comme une scène de théâtre sans metteur en scène ni spectateurs. Les acteurs improvisent face à face selon une trame antique, brodant avec plus ou moins de bonheur les fils du désir, du plaisir et du pouvoir. En publiant notre correspondance sur ce blog, j'ai ouvert les portes de ce théâtre au public. Grâce au léger différé de cette publication, cela n'a eu qu'un impact subtil sur notre jeu, sur notre correspondance comme je l'ai souligné dans Salomé (11). Tels des acteurs éblouis par les feux des projecteurs, la salle de spectacle nous apparaissait engloutie dans l'obscurité, et son public imperceptible. Tant qu'il se tenait tranquille, je supposais qu'il aurait un impact globalement positif sur la qualité de notre échange. Mais voilà qu'à la publication de votre première lettre, le premier rang se manifeste: il nous interpelle si vertement que vous lui répondez. Alors que vous bataillez avec le public hilare, vous ne trouvez pas auprès de moi le partenaire de jeu attendu, mais un metteur en scène fataliste qui devise sur les contingences de son expérience. Quel tragique malentendu ! Vous vous imaginiez donner une aimable représentation classique, j'ai improvisé une mise en scène expérimentale, et nous nous retrouvons dans une farce de café théâtre !

J'étais donc sur le point de m'excuser hier, jusqu'à ce que je reçoive votre dernier message. Voyez-vous Salomé, j'éprouve une grande tendresse pour la plupart des femmes que j'ai connues, sans parler de celles que j'ai aimées. Toutes ont contribué à ce que je suis. Si la femme est l'avenir de l'homme, elle est aussi son passé. Et je me souviens de regards embués, de baisers passionnés, de rendez-vous secrets. Pas de chair fadasse. Si ce sont ces souvenirs que vous ont laissés vos amants, je vous suis gré de ne pas m'engager dans cette triste cohorte. Puisque notre intérêt réciproque - quoique le mien se soit grandement émoussé - est désincarné, je ne vois pas quel pourrait être celui de nous rencontrer. Ce que vous diront de moi les supposées "chairs fadasses" satisfera probablement votre curiosité. En ce qui me concerne, je pense être arrivé au bout de l'expérience que je voulais mener même s'il est difficile pour moi d'en tirer une conclusion définitive.

Bien cordialement,

Vagant

05:55 Publié dans In vivo | Lien permanent | Commentaires (0)

Salomé (15)

De Salomé à Vagant le 27 janvier à 21h58


Et bien Monsieur, que se passe t-il? M'oubliez vous ou faites vous votre mauvaise tête?
Je suis peinée C***, que tu m'évites ainsi. Je m'ennuie de tes mots, de tes phrases savamment tournées. Je n'aime pas que tu me parles de tes conquêtes, je me fiche bien d'elles toutes. De la chair, rien qu'un tas de chair fadasse. Des femmes peut être par centaines dont tu finis par te lasser un jour ou au détour d'une nuit.
Moi aussi je pourrais vous conter mes conquêtes, mes victoires et mes trophées. Quelle importance? Des mots, des souvenirs, des parfums enfuis; du vent mon ami, du vent. A se plonger dans le passé, on finit par se noyer... Oui je te balance des putains de stéréotypes, j'essaye d'éviter fautes d'accords et d'orthographe, mais je suis crevée et je crève que tu m'ignores. Je n’ai pas envie C***, de jouer au chat et à la souris. Je suis fatiguée, j'y ai joué tant de fois avant toi... Une petite môme de vingt ans tu te dis. Ce qu'ils se disent tous d'ailleurs. Et il faudrait que je te prouve que je ne suis pas que cela. Je ne le suis pas. Mais je n'ai rien à vous prouver monsieur. Je ne viendrais pas vous supplier de vous intéresser à ma petite personne, je n'en ai pas besoin.
Toutes les femmes du forum se pâment à votre pseudo. C'est pathétique. Je n'entrerai pas dans votre jeu. Non. Vous ne m'aurez pas à votre botte. Je ne suis ni en manque de tendresse, ni en défaut de sexe. Les mots doux me sont déjà murmurés au creux de l'oreille, j'ai déjà mon maître et je sais que je préférerais crever plutôt que le tromper, de corps, de cœur ou d'esprit.
Tu me diras que là n'en était pas question, que tu n'as jamais eu cela en tête; perfide!
Si jouer n'est pas ton but, rencontrons-nous. J'ai déjà vécu trois ans le platonisme de l'épistolaire. Que me reste t-il ?
L'amertume monsieur. Rien de bien plus intéressant.
Dévoilez-vous donc et nous reprendrons aimablement notre délectable correspondance.
Je vous mets au défi.


S***

05:50 Publié dans In vivo | Lien permanent | Commentaires (1)

Salomé (14)

De Salomé à Vagant le 26 Janvier 2007 à 12h35

Monsieur,

Si dès le début vous entravez vos propres règles de jeu afin de vous préserver pour mieux me réprimander par la suite, je vais réellement me fâcher. Puisque ma note officieuse sera diffusée, sachez que mon futur époux a eu le loisir de la lire.
De grâce ne m'apparentez pas à vos anciennes expériences, vous toucherez ni mon corps ni mes lèvres qui en passant ont déjà la différence d'être plus fraise que framboise.
Je n'ai rien à ajouter pour l'heure.

A bientôt peut-être.

Salomé.

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Salomé (13)

De Vagant à Salomé, le 26 Janvier à 13h23

Ma chère Salomé,

J'avais beau m'attendre à une telle "Note officieuse", elle m'a néanmoins agacé. Mais puisque vous avez pris soin de me demander mon avis avec cet inopiné mais néanmoins ravissant "Qu'en dis-tu ?", ma réponse est simplement "Non !"

Je n'ai jamais eu l'intention de vous jeter en pâture à qui que ce soit. L'objet de mon expérience - notre correspondance en est bien une, je ne vous l'avais pas caché - est d'étudier l'interaction du blog et d'une correspondance intime qui se retrouve dépouillée de cette intimité. Vous l'avez acceptée avec empressement. Je ne peux donc pas souscrire à votre proposition qui reviendrait à grimer notre échange, à le transformer en représentation théâtrale: ce serait un Vaudeville dont nous serions tous les deux les cocus.
Je ne porterai aucun jugement de valeur sur les commentaires qui ont été faits à la suite de la publication de la première lettre. Je compte adhérer à la CHADIFI (voir la charte de NOLDA) et par conséquent corriger les fautes malencontreuses dont nous pourrions être victimes l'un et l'autre. Je suis loin d'être irréprochable à ce sujet et je compte sur mon lectorat pour pointer du doigt tout manquement aux règles d'orthographe, de syntaxe et de grammaire. C'est ainsi qu'on progresse. Revenons-en à nous.

Suis-je jaloux ? Sincèrement, je n'ai pas l'impression que c'est l'adjectif approprié à mon cas. Disons plutôt que je ne veux pas m'exposer à frustrer mes désirs et mon orgueil. Je n'envie donc pas les hommes qui honoreront éventuellement Sylvie ce soir là, puisque je pourrais en avoir la possibilité mais que les circonstances ne me conviennent pas. Je n'envie pas non plus "l'amant officiel" puisque je ne suis pas sûr de vouloir tenir ce rôle là.

Vous ne serez pas ma prochaine maîtresse, et vous ne serez pas non plus la première à me le dire, ni la première à y parvenir. J'ai un jour défié Sylvie de rester chaste. C'était tout au début de notre liaison, et je l'avais mise au défi de résister à mes avances toute une après midi. Mais "A vaincre sans péril on triomphe sans gloire", lui avais-je annoncé, et j'avais fini par l'attirer dans un sauna libertin où je lui avais prodigué un voluptueux massage. Elle fût cent fois sur le point de me céder. Cent et une fois parvint-elle à me résister. Elle ne fût pas ma maîtresse ce jour là, même si elle me laissa goûter à ses lèvres framboises.

Vous ne serez pas ma prochaine maîtresse, et ce n'est pas parce que vous n'avez pas 23 ans. A la différence de CUI, je n'affirmerai pas qu'une femme ne peut pas faire une merveilleuse amante avant cet âge là. Je vais sans doute publier le récit du défi que j'ai lancé à la jeune Mathilde, et qu'elle a su relever avec brio. Le charme, l'imagination et la sensualité ne sont pas l'apanage de l'âge. Néanmoins, je continue de penser qu'une femme atteint son apogée à l'âge de trente ans. Mais la fourchette est large et vous avez encore tout le temps de progresser. N'est-ce pas encourageant ?

Vous ne serez pas ma prochaine maîtresse et je ne vous écrirai pas sur MSN. Je tiens trop à notre délicieuse correspondance pour la détourner en clavardage. Voyons donc ce que nous pouvons en faire en pleine lumière, et essayons de reprendre notre aimable jeu de séduction en toute liberté. J'aime les femmes, et je vous aimerais sûrement, mais en aucun cas au prix d'aliéner ma liberté. Votre note officieuse sera donc publiée avec les autres.

Bien à vous,


C***

PS: Je ne veux pas vous nuire et je ne publierai pas la mention à votre futur époux dans votre note officieuse, ni votre adresse msn, ni ce post-scriptum.

Ndlr: Le post-scriptum a été publié ainsi que la mention au futur époux au début de Salomé (12), puisqu'il n'y avait pas lieu de le cacher conformément à Salomé (14)...

05:40 Publié dans In vivo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Blog

Salomé (12)

De Salomé à Vagant, le 26 Janvier 2007 à 10h35


Voilà donc, Monsieur, comment procéder.

Certes, il s'agit de tricher, mais qui n'use pas de ce joker à un moment donné ?
Il s'agira donc de s'offrir des notes officieuses, et quoi de plus pimentant qu'une correspondance à double échelle? D'une part il faudra continuer notre correspondance officielle et d'autre part ne pas oublier votre officieuse note à Salomé.
Voici donc, mon futur époux et vos amis
(je reviendrai d'ailleurs sur ce dernier terme, sache que je suis de nouveau fâchée!) ne sauront rien de nos missives secrètes!
Qu'en dis-tu?
Oh! S'il te plaît, avant de me répondre, donnes moi ton prénom! Je crève de savoir que tous le connaissent sauf moi!
Ma lettre est un peu désordonnée, tant pis. Petit chat vient d'avaler son café, je suis encore dans le brouillard.
Oui, je voulais te dire monsieur, que je suis fâchée! Je le suis contre tes amis qui manquent curieusement de respect à l'exception de Madeleine et Georges qui eux me semblent pour le moins civilisés, pour le mieux douce pour l'une, amusant pour l'autre. Je ne reviendrai pas sur ce qui a été dit, tu le sais. Mais si ton but est de jeter en pâture une "jeune innocente" à des personnes si détestables au premier abord, sache monsieur, que j'ai beau être jeune, je ne suis point innocente. Un peu naïve peut-être et encore, je m'améliore.
Voilà donc, je te ferais payer le prix d'avoir des amis mesquins.
Ceci est dit. Passons donc.
Pour ce qui est de Sylvie je ne sais qui elle est, mais si vous êtes jaloux de son amant, je le suis de toutes vos maîtresses! Moi qui aime être unique, je le serai, et je le serai en restant hors de votre couche. Vous n'avez donc plus à culpabiliser Monsieur, je ne serai certes pas votre prochaine maîtresse!
Je prends cependant note de votre invitation à un vendredi coquin, j'y serai un jour pour vous rencontrer mais je resterai chaste...  De toute évidence les femmes ne valent rien en qualité de maîtresse tant qu'elles n'atteignent pas leur vingt-troisième année, inutile donc de s'essouffler pour rien...
Si le cœur vous en dit, je vous abandonne mon adresse MSN...
A bientôt mon ami.

Votre Salomé

05:35 Publié dans In vivo | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : Blog

Salomé (11)

De Vagant à Salomé, le 26 Janvier 2007 à 10h38

Chère Salomé,

À peine avons-nous commencé à correspondre que déjà vous vous imaginez à mes côtés ! Votre fiancé vous laisserait donc vous aventurer ainsi avec un inconnu ? En contrepartie des vôtres, lui accorderiez-vous d'ores et déjà des escapades hors du lit bientôt conjugal ? Je vous ai probablement posé cette question en espérant une réponse affirmative, afin de réduire le (petit) sentiment de culpabilité que je sens poindre à vous écrire. Savez-vous que je suis troublé à l'idée qu'il me lise ? Jamais encore me suis-je aventuré à séduire une femme au vu et su de son conjoint. Imaginez maintenant mon trouble lorsque je pense à votre jeune âge (vous pourriez être ma fille !) et à votre statut (future jeune mariée !). Réalisez-vous toutes les transgressions que vous incarnez et leur impact érotique délétère ?

Au chapitre des clubs, je ne pense pas que l'Hyppocampe de Paris, plus petit que celui de St Maur, vaudrait une visite si ce n'est pour m'y retrouver un vendredi après-midi. Le Moon City vaut le détour pour sa décoration et je vous conseillerais d'y aller seule en matinée exclusivement féminine, à moins que vous aimiez l'ambiance des saunas mixtes. J'ai de très bons souvenirs à l'Overside, dont un que je publierai bientôt sur mon blog, et je vous suggérerais d'ajouter à votre liste l'Acanthus et bien entendu le No Comment. Je suppose que la NM9 s'y déroulera. Je ne pense pas en être. Je vais essayer de vous expliquer les raisons de mon absence en faisant abstraction de la publication de cette lettre sur mon Blog dans quelques jours.

Il est presque certain que Sylvie y sera présente en compagnie de son amant officiel. J'ai mentionné cette jeune femme dans une note à paraître sur mon blog: le pouvoir du plaisir. Nous ne nous sommes pas revus depuis cet été. J'ai bien entendu très envie de la revoir, et probablement aurais-je au cours de cette soirée tout simplement envie d'elle. Si cette envie n'était pas partagée, j'en serais mortifié. Si elle l'était, il me faudrait d'une manière ou d'une autre négocier avec l'amant officiel. Il voudrait naturellement rester auprès d'elle, mais voilà, je n'ai aucune envie de me retrouver dans un trio avec lui. L'idée de lui quémander les faveurs de sa belle me révulse; Je suis bien trop orgueilleux pour qu'il me les accorde. La seule solution est donc l'absence.

En relisant ce dernier paragraphe, je réalise que je touche du doigt la problématique que je pensais aborder au cours de notre correspondance ouverte: l'interaction inévitable entre le blog qui raconte et l'objet de son récit. Sans vouloir faire un clin d'oeil à Houellebecq et ses "particules élémentaires", c'est un peu le même problème que la mécanique quantique: l'instrument de mesure (que ce soit l'accélérateur de particules ou le Blog) perturbe l'objet de sa mesure (que ce soit la particule ou nous). En effet, Sylvie connaît l'existence de mon blog. Je l'en ai informée lors de la manifestation sur auFeminin en ma faveur. Je ne sais pas si elle le lit, mais elle se reconnaîtrait sans doute dans "le pouvoir du plaisir", et dans la lettre que je vous écris. L'amant officiel pourrait lui aussi se reconnaître. L'un et l'autre pourraient donc modifier leur comportement à mon égard si je venais à cette Nuit Mutine. Je serais alors gênant aux yeux de Sylvie, ce qui me conforte donc dans ma résolution de ne pas venir à cette soirée. Mais ce n'est pas tout: Si je me suis déjà ouvert à Sylvie de mon problème dans le cadre d'une autre soirée, je ne pense pas que "l'amant officiel" le sache. Alors que nous avons toujours eu des rapports cordiaux, les lignes que vous venez de lire et qu'il pourrait lire gravent et aggravent notre défiance mutuelle. En essayant de coller au plus près de la réalité, le Blog modifie la réalité qu'il décrit.

On en arrive donc au thème de l'autocensure sur lequel je reviendrai ultérieurement. "Comment exister sans attrister ?" ai-je écrit dans mon "À propos". En faisant le pari de tenir un blog vivant avec les notes de la rubrique "in vivo", en faisant le pari de la "vérité toute nue", en faisant de ce blog un instrument de mesure de mon âme, je me coupe de facto des conventions sociales mensongères. Paradoxalement, cette vérité là est la vérité du mensonge. Le cœur ouvert que je donne à lire est celui de l'autre face de ma double vie, la face obscure, la face adultère, celle du mensonge. Comme si le mensonge de ma double vie était trop lourd à porter, je ressens le besoin d'y être vrai.

J'arrête là mon introspection, je vous ai sans doute déjà trop ennuyée. Non seulement vous avez dû attendre avant de lire cette lettre, mais au lieu de vous servir d'aimables ritournelles, je vous assomme d'états d'âmes. J'ose espérer que vous me pardonnerez cette faute de goût, jolie Salomé aux yeux émeraude et à la chevelure rubis. Permettez-moi donc de déposer un doux baiser sur votre peau diaphane, qui reste encore pour moi évanescente...

Vagant

05:30 Publié dans In vivo | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Blog

Salomé (10)

De Salomé à Vagant, le 25 Janvier à 13h 40


Mon cher ami,

Comme je suis heureuse que la Manche ait laissé passer votre missive! Ainsi donc vous m'écrivez de l'Angleterre? Me voilà jalouse!! Je rêverais d'être avec vous! Savez-vous, monsieur, que quatre lettres de vous me rendent déjà esclave de vos écrits? Oui, vous le savez, et vous comprenez par delà ma jeunesse la raison de mon impatience!
Mais il me semble que deux questions restent en suspend: La première me semble t il est en rapport avec les clubs que je souhaiterais découvrir... Ma foi, le fameux Moon City dont beaucoup vantent la décoration me tenterait bien. L'Overside également ainsi que l'Hyppocampe de Paris afin de comparer à mon expérience de celui de St Maur. Pour le reste, je suis ouverte à tout endroit pourvu que l'élégance et le respect soient toujours de mise. Par ailleurs je pense me rendre à la nuit Mutine de Mars... Y serez vous? Il serait bien amusant que vous tentiez de m'y reconnaître...
Pour ce qui est de votre seconde question, mon fiancé a lu la missive de mon rebaptême et trouvait que j'avais la peau trop laiteuse pour me nommer Salomé. Peu importe puisque je suis votre Salomé!
Pour le reste, je n'ai rien à lui cacher, après tout, nos écrits peuvent être lus par tous...
Sur ce, je vous embrasse et espère avoir une nouvelle lettre avant demain (Les princesses sont exigeantes)

Votre Salomé

05:25 Publié dans In vivo | Lien permanent | Commentaires (0)

Salomé (9)

De Vagant à Salomé, le 25 Janvier 2007 à 13h50


Salomé,

Tout d'abord, je suis ravi que ce prénom vous plaise. Je n'imaginais pas que vous fassiez de la danse orientale. Quelle heureuse coïncidence ! Quant à votre peau diaphane, que savons-nous aujourd'hui du teint de la Salomé biblique ? La Bible ne mentionne t'elle pas les blonds libyens et des noirs nubiens, suggérant qu'à cette époque déjà toutes les ethnies se croisaient en Palestine, trait d'union entre l'Afrique, l'Asie et l'Orient, continents dont les 3 rois mages sont l'allégorie ? Je n'y ai jamais mis les pieds mais j'imagine ces pays fascinants, comme je le disais un soir - au "Hustler Club" - à une jeune libanaise qui, comme vous, s'est un jour égarée sur ma BAL. Mais c'est une autre histoire...

Je reconnais au ton de votre dernière lettre toute la fougue impatiente de votre jeunesse, mâtinée d'une verve littéraire qui me surprend agréablement. C'est donc le plaisir de vous lire qui a agrafé sur mes lèvres le sourire que vous aviez deviné, et certainement pas le résultat d'une de mes manigances. D'une part j'attendais votre accord pour le prénom de Salomé, et je n'ai reçu votre accord que ce matin. Sans doute ce message a t'il dû traverser la Manche à la nage (je suis actuellement en Angleterre). J'ai d'autre part une vingtaine de notes en attente d'être publiées, et celle intitulée "le bonheur était dans le pré" était prévue depuis plusieurs jours. Votre première lettre vient d'être mise en ligne. Au vu du rythme que semble prendre notre correspondance, mon lectorat aura probablement droit à une ou deux notes quotidiennes, dont notre délicieuse correspondance.

Des mots doux, vous voulez des mots doux ? Vous en aurez lorsque j'aurai imaginé votre corps gracile nimbé de voiles vaporeux virevoltant au gré de rythmes orientaux. En attendant, vous n'avez pas répondu à la seule question que je vous ai posée. J'en ajoute une autre à titre d'intérêts: Votre cher et tendre lit-il notre correspondance ?

Votre dévoué,

Vagant

05:15 Publié dans In vivo | Lien permanent | Commentaires (0)

Salomé (8)

De Salomé à Vagant, le 25 Janvier 2007 à 11h07


Monsieur,

Je suis fâchée! Aussi fort que puisse l'être un petit chat ou une princesse orientale, mais je le suis!
Comment? Vous avez préféré relater votre expérience Jeannesque datant de 2002 [ndlr: Le bonheur était dans le pré] et ne pas mentionner votre Salomé? Et comment, ma boîte mail reste désespérément vide... Oui monsieur, je ne suis qu'une impatiente! Voici le premier défaut que je vous livre! Ah monsieur! Vous voulez jouer et votre premier sourire serait bien de me voir agacée. Voilà que je dois rougir et me dire que ma missive est vaine ou que vous l'attendiez. Si vous commencez les manigances je ne serais pas de la partie, sachez-le.
Il est midi, j'ai jeûné depuis hier, petit chat crève de faim et d'impatience et vous, vilain matou je vous vois déjà vous indigner ou sourire... C'est la faim sans doute qui me pousse à commettre la folie de vous réprimander dès le départ; dès lors, ne m'en voulez pas mon ami et écrivez-moi des mots doux...

Votre Salomé

05:10 Publié dans In vivo | Lien permanent | Commentaires (0)

Salomé (7)

De S. à Vagant, le Mercredi 24 Janvier 2007 à 20:35

Salomé... Prénom délicieux. Mais qui sonne peut être un peu trop oriental pour ma peau diaphane, mes cheveux rubis et mes yeux émeraude. Peu importe, l'Orient est une terre qui a toujours suscité dans mon imagination juvénile la suavité, la sensualité, la beauté. Salomé dans un hammam, qu'il soit traditionnel ou libertin, quel délice... Je serais princesse des mille et une nuits. Je ris, si vous saviez, je prends des cours de danse orientale, je vous le jure, certes novice, mais n'est-ce pas une autre coïncidence amusante?
Allons-y donc pour Salomé! Je suis conquise!
Aller, je vous laisse pour ce soir et vous promets dès demain une missive bien plus longue.
A demain donc, mon ami!

Votre Salomé

05:00 Publié dans In vivo | Lien permanent | Commentaires (0)

Salomé (6)

De Vagant à S., le Mercredi 24 Janvier à 19h54


Ma chère Salomé,

Je cherchais un prénom commençant par la lettre S, un prénom qui évoquerait la pernicieuse sensualité que vos messages évoquent, un prénom intemporel qui symboliserait votre jeune âge: "Salomé" s'est bien-sûr imposé. Vous connaissez sans doute l'histoire biblique de la jeune Salomé, dont la danse lascive séduisit Hérode le tétrarque au point qu'elle pût exiger de ce roi la tête de Jean-Baptiste. Eric-Emmanuel Schmitt en a fait un portrait intéressant dans son Evangile selon Pilate. Acceptez-vous donc que je vous baptise ainsi avant d'exiger ma tête - entre autres organes - ou bien de me séduire au point que je la perde ?

Je ne connais pas Victor Hugo, hormis Ruy Blas justement, que je me souviens avoir lu avec plaisir mais dont j'ai complètement oublié l'intrigue. Quant à Laclos et "Les Liaisons dangereuses", elles sont si communes que je préfère ne pas les mentionner. A propos, je relève une erreur typographique amusante. Vous avez écrit "dangeureuse", comme dans l'URL du Blog de Georges et Madeleine (http://lesliaisonsdangeureuses.blogspirit.com/) Quelle étrange coïncidence ! Actuellement Kundera me passionne et je redécouvre Montesquieu avec plaisir. Avec lui, il n'est pas question que de l'infidélité des hommes: "Après tout, disent-ils, quand nous serions malheureux en qualité de maris, nous trouverions toujours moyen de nous dédommager en qualité d'amants. Pour qu'un homme pût se plaindre avec raison de l'infidélité de sa femme, il faudrait qu'il n'y eût que trois personnes dans le monde; ils seront toujours à but quand il y en aura quatre." (les  lettres persanes)

En ce qui concerne notre "contrat", je vais publier notre correspondance à raison d'une lettre quotidienne à partir de demain. J'ai d'ores et déjà 5 lettres d'avance, et vous avez donc tout le temps de ciseler vos mots. Non seulement je prends soin de ne pas vous prendre trop de temps avec une correspondance acharnée, mais je vous entraîne pour votre Bac français en tempérant l'ardeur de votre jeunesse...
 
Enfin, quels sont les clubs sur lesquels vous avez jeté votre dévolu pour y sombrer dans la luxure ?

Aux plaisirs,

Vagant

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