Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

« 2007-06 | Page d'accueil | 2007-08 »

29 juillet 2007

Le gage

e22e0711e6a35e008d3cf0122f456220.jpg

 

Après avoir perdu un défi, une jeune femme est contrainte de relever un gage imposé par son amant : s’exhiber en voiture à la nuit tombée devant un groupe de voyeurs lubriques.

 

Cette fiction érotique avait été publiée sur Extravagances sous forme d’un petit feuilleton. La voici revue et corrigée au format pdf.

 

_________________________________

 

Cette note est la première de la nouvelle rubrique « nouvelles érotiques » où je vais (ré)éditer quelques histoires érotiques au format pdf afin d’en faciliter l’impression et la lecture partout où cela vous fera plaisir, de la cuisine à la salle de bain en passant par vos draps roses, bande de petites canailles !

27 juillet 2007

Sept: La luxure

42cb9cc206ea830dfbf1e207a8059d84.jpgLes mains de Christelle sont parties explorer mon corps, mon buste luisant, mon ventre maculé où elle a dessiné des arabesques de chocolat du bout des doigts, et mes cuisses qu’elle a écartées pour y prendre place. Accroupie entre elles, elle a entrepris de me nettoyer les couilles de la pointe de la langue, lapant comme une petite chienne la glace fondante qui y coulait en gouttes épaisses et sirupeuses.

« Laisse m’en un peu Christelle ! Petite égoïste, tu n’as même pas pensé à ce qu’allait déguster notre jeune invité ! » gloussa Lucienne derrière moi ! J’ai tourné la tête vers l’opulente antillaise. Elle me jetait des œillades égrillardes par-dessus son épaule. Son dernier vêtement, un string rouge qu’elle s’apprêtait à retirer mais qui disparaissait déjà entre les plis de sa croupe grandiose, donnait l’impression d’entourer en rouge son impudicité. Elle s’est penchée en avant pour le faire glisser tout au long de ses jambes tendues, exhibant son cul sous mes yeux ébahis, ferme et haut placé, dont chaque fesse avait la taille et la rotondité d’un ballon de basket. « Tu veux goûter mes grosses boules au chocolat ? À la chantilly, au coulis de framboise, ou bien nature ?
- Heu… coulis de framboise peut-être ? » suis-je parvenu à articuler les lèvres sèches.

Lucienne a attrapé un pot de confiture sur une étagère, elle est montée debout sur la table tout en se dandinant, et elle a mis un pied de chaque côté de mon visage, m’offrant une vue plongeante sur son obscure entrecuisse. J’avais l’impression d’être allongé entre les colonnes d’un temple en marbre brun de Verone, dont les fesses chapiteau soutenaient un monument de luxure. Soudain, ce fut le tremblement de terre. Sans qu’un seul autre muscle ne bouge, les fesses de Lucienne ont semblé s’animer de leur vie propre, indépendante du reste de son corps, comme un Mapouka luxurieux avant l’heure. Peu à peu, elle a fléchi les jambes tout en ouvrant le pot de confiture, sans que ses fesses ne cessent jamais de trépider. Elle plongea les doigts dans le pot, et lorsque sa croupe cessa enfin de s’agiter à quelques centimètres de mon visage, elle étala généreusement la confiture rouge sang de sa vulve luisante aux confins de la raie du cul. La matière poisseuse collait à ses poils pubiens ras et crépus, luisait sur les lèvres de sa vulve noire ouverte sur ses chairs rosées, au bout desquelles pointait déjà le capuchon brun de son clitoris gros comme un petit pois à écosser. À l’autre bout, les grumeaux de confitures semblaient dessiner une étoile de mer dont son petit trou était le centre. « Bon appétit mon grand ! » Me dit Lucienne en barbouillant mon visage avec sa vulve ruisselante de mouille aromatisée à la framboise, à moins que ce soit l’inverse.

Pendant ce temps là, Christelle m’avait soigneusement nettoyé les testicules, et elle léchait déjà la glace qui fondait irrémédiablement sur mon ventre. « Il était temps que j’arrive ! » dit Lucienne en se s’allongeant tête bêche sur mon corps. Je sentis ses seins s’écraser sur mon abdomen recouvert de glace au chocolat, et mon phallus disparaître entre ses globes charnus comme mon visage s’était déjà perdu au cœur de sa croupe enveloppante. Je baisais, je léchais, je suçais indifféremment tout ce qu’elle me présentait tour à tour, de son clitoris turgescent à son anus palpitant en passant par sa vulve molle et juteuse comme un abricot trop mur. Je ne voyais rien d’autre que sa peau tabac, plus foncée et froncée aux abords de son petit trou, pourpre à l’orée de son calice, et seuls les gloussements, soupirs et suçotements qu’émettaient Lucienne et Christelle me permettaient d’imaginer la lutte homérique qu’elles se livraient pour sucer les reliefs de ma banana split. Privées de tous repères visuels, mes pensées se perdaient dans le gouffre de mon imagination lubrique. Un simple gloussement de Christelle, et j’imaginais Lucienne lui laper une goutte de chocolat fondu à la commissure des lèvres. Il suffisait que le con de Lucienne jute un peu plus dans ma bouche pour que j’imagine Christelle sucer les tétons chocolatés de la voluptueuse antillaise. Un va et vient des lèvres de la jeune fille tout au long de ma hampe, et je rêvais que Lucienne tenait la tête de Christelle entre ses mains pour lui indiquer le rythme et l’ampleur du mouvement, à moins que ce soit l’inverse ! J’ai tendu les mains pour vérifier mes hypothèses. Elles sont égarées dans des chairs molles, entremêlées, lourdes et chaudes, indifférenciées : le corps de la luxure.

En fin de compte, j’ai préféré enfoncer un doigt dans le petit trou noir qui palpitait sous mes yeux. Lucienne s’est redressée, haletante, elle a attrapé quelque chose derrière moi et me l’a mis entre les mains. C’était une énorme banane plantain, encore verte et bien dure, longue d’une bonne trentaine de centimètres : « Mets moi la banane ! Mets la moi profond dans la chatte, j’aime les gros calibres ! » m’a soufflé Lucienne entre deux gémissements. J’ai pointé le bout de la banane recouverte d’un préservatif à l’entrée de sa vulve épanouie, et j’ai poussé doucement. Sa fente s’est ouverte, s’est dilatée pour accueillir le gros fruit oblong qui la pénétrait. Lorsque je faisais mine de la retirer, les chairs roses de Lucienne qui émergeaient de sa chatte brune donnaient l’impression d’aspirer la banane avec laquelle j’ai commencé à la pistonner. Mon poignet bielle lui imprimait un mouvement de va et vient et la banane piston coulissait dans son vagin cylindre. À chaque tour, sa cyprine visqueuse coulait dans ma bouche carter moteur. Avec un doigt dans la culasse et ma langue à l’allumage, Lucienne rugissait toutes soupapes ouvertes, prête au looping. Entre ses cuisses, ailes grandes ouvertes vrombissantes, je la voyais s’agripper à mon manche vertical. Il a disparu sous le ventre en cumulonimbus de Christelle accroupie, dont les cuisses orageuses prenaient ma taille en étau, englouti sous la haute pression de ses chairs humides. J’était pris entre deux sensations opposées : tandis que mon plaisir s’était envolé jusqu’au bord du point de non retour, j’avais l’impression que mes hanches allaient se briser comme une coque de noix contre une table. Christelle poussa un cri aigu en même temps qu’un éclair de douleur me foudroya le nerf sciatique. À la fois excité mais incapable de jouir à cause de la souffrance qui m’avait terrassé, j’avais rejoins les sensations ambiguës de cette jeune femme qui n’était plus qu’ascendant vierge.

A suivre...

25 juillet 2007

Sept: La gourmandise

787c456015450d0be3c6b96668cadf14.jpgRésumons la situation : J’étais nu comme un ver, allongé dans la pâte à tarte sur une table de cuisine, aux prises avec une Martiniquaise vicieuse qui accommodait mon sexe comme une banana split. Après avoir accueilli sur mon bas ventre une boule de glace au chocolat et une boule à la vanille à côté de mes testicules rétractées par le froid, Lucienne a posé sur ma verge tendue quelques tranches de bananes avant de la recouvrir d’une généreuse couche de crème chantilly, elle-même saupoudrée de noix de coco râpée. Visiblement satisfaite par son œuvre culinaire, elle n’est pas venue se loger entre mes cuisses pour satisfaire sa gourmandise comme je le souhaitais, mais elle a décroché le combiné de l’interphone : « Le goûter de mademoiselle est prêt ! Il vous attend à la cuisine ! »

Je n’en croyais pas mes oreilles. Voilà donc les perversions auxquelles on se livrait chez ce pauvre Delavigne ! À peine ai-je eu le temps de réaliser cela que j’ai entendu le martèlement d’une lourde course dans le couloir, dont le bruit sourd me fit penser à la charge d’un pachyderme. C’était mademoiselle. Christelle n’avait que 18 ans, mais avec 130 kilos au moins – son poids avait dépassé les graduations de la balance, échappant définitivement à tout contrôle – il était difficile de lui donner un âge. Son visage fin et gracieux épaississait à partir des joues qui se muaient en bajoues à l’orée du cou empâté et tout le reste allait en dilatant comme dans un miroir grossissant qui n’aurait épargné que les extrémités de son corps: les membres coniques s’affinaient jusqu’à ses mains et ses pieds à peine potelés. On avait l’impression qu’elle était recouverte d’une gangue de graisse dont elle émergeait par endroits, comme un joli papillon d’une chrysalide. Dès mon arrivée, Christelle m’avait gratifié de regards plus langoureux les uns que les autres, mais auxquels je n’avais répondu que par une froide indifférence polie. Lorsqu’elle est entrée dans la cuisine vêtue d’un boubou informe, et qu’elle a posé ses grands yeux gourmands – les même yeux verts que sa mère – sur mon corps à déguster, je n’ai pu répliquer qu’un regard affolé malgré la rougeur qui envahissait le visage de cette gentille ogresse encore percluse de timidité. Bien que j’étais offert à Christelle sur un plateau d’argent, Lucienne a compris qu’il faudrait encore lui donner la becquée : « Mademoiselle, voici le dessert dont vous rêviez ! N’attendez pas que la glace fonde ! » a dit Lucienne en lui tendant une petite cuillère, avant de fermer à clef la porte de la cuisine.

La timide jeune fille s’est approchée, elle a tout juste effleuré la chantilly de la pointe de la cuillère par crainte de toucher mon corps, et elle l’a vivement portée à sa bouche dans un geste qui confirmait une gourmandise enfantine : la partie concave épousait sa lèvre inférieure afin que sa langue puisse mieux en laper le contenu, alors que ses paupières se fermaient un instant sur ses yeux révulsés de plaisir. Le second coup de cuillère, plus précis, s’est planté dans la boule de glace à la vanille, à quelques centimètres de mes testicules congestionnées par le froid, m’épargnant ainsi une douloureuse castration involontaire. À la confiance qui s’installait peu à peu dans ses gestes, je comprends rétrospectivement que le plaisir procuré par le sucre désinhibait Christelle, comme l’alcool échauffe parfois les sens. Il restait encore de la crème chantilly à la commissure de ses lèvres lorsque le troisième assaut a glissé sur ma verge toujours dure et en a décollé une tranche de banane, livrant un peu de mon intimité au regard de la jeune gloutonne où j’ai vu jaillir une étincelle de concupiscence. Christelle a poursuivi sa dégustation et sa découverte, autant pour son plaisir gustatif que visuel : Elle a d’abord pris soin de dégager ma hampe, laissant mon gland sous un voile pudique de chantilly ; elle a déplacé à sa guise les boules de glaces qui fondaient sur mon ventre en un onctueux coulis artistique ; du dos de la cuillère, elle tâtait la densité de mon excitation qu’elle prenait peut-être pour du désir à son endroit.

Je comprends aujourd’hui que la gangue de mousse crémeuse qui enveloppait mon phallus, fière incarnation de ma libido, était à l’image de la gangue de graisse à l’intérieur de laquelle Christelle était cachée. En dégageant mon sexe, en le faisant apparaître à ses yeux, elle abandonnait symboliquement sa peau d’adolescente boulimique pour accéder à son essence féminine sexuée et désirante. La transformation physique de Christelle en découlerait quelques mois plus tard comme je pourrai le constater. Lucienne qui venait d’offrir à Christelle une délicieuse psychothérapie, en a porté l’estocade : « C’est meilleur avec les doigts ! »

Christelle a déposé la petite cuillère sur la table et, timidement, elle a prit ma verge entre ses doigts potelés. Elle m’a interrogé du regard, de ce regard timide qui avait jusqu’alors évité la confrontation directe avec le mien. Je lui ai répondu par un sourire confiant. Elle s’est alors penchée sur mon sexe droit comme la tour de pise, ses lèvres se sont ouvertes sur mon gland encore recouvert de chantilly, et ses paupières se sont fermées sur ses yeux révulsés de plaisir. Christelle a sucé, ou plutôt tété mon gland comme un poupon gourmand pendant de longues secondes, que j’ai ressenties comme des minutes tant le plaisir qu’elle me procurait était vif, et il a fini par émerger, rouge et luisant comme une cerise gorgée de sucs, de son gouffre insatiable. C’était sans doute la première fois que l’objet de ses désirs gloutons en ressortait intact, voire même encore plus appétissant ! C’est à ce moment là qu’elle a ouvert les yeux pour plonger son regard dans le mien : ce n’était plus la gourmandise qui y brillait, c’était un brasier de luxure.


À suivre

23 juillet 2007

Sept: L’orgueil

445a90b4001bec7ad71ef73e70d0080b.jpgNon seulement Agnès venait de blesser mon orgueil de jeune mâle en me traitant d’enfant, mais elle me laissait en plan en ignorant mon unique argument : ma verge orgueilleusement dressée. J’ai traîné ma rage jusqu’aux cuisines où j’espérais trouver quelque chose à boire pour me rafraîchir les idées. Je suis tombé sur Lucienne qui préparait un énorme gâteau antillais.

En héritant du château, Delavigne avait aussi hérité de son personnel qui se limitait à une seule personne, l’incontournable Lucienne. L’infatigable Martiniquaise employée là depuis plus de dix ans s’était révélée indispensable avec tout l’entretien qu’exigeait l’orgueilleuse bâtisse. La trentaine bien sonnée, la grande Lucienne illuminait la vieille demeure de son rire généreux, ainsi que de ses formes qui ne l’étaient pas moins. J’en ai eu un bel aperçu en arrivant dans la cuisine : un rouleau à pâtisserie en main, Lucienne étalait mollement de la pâte à tarte. Penchée en avant, je voyais ballotter ses gros seins libres de toute contrainte dans l’échancrure de son chemisier chamarré, tandis que par derrière, toute l’ampleur de sa croupe remplissait sa courte jupe : « Vous êtes venu me regarder travailler, monsieur Christophe ?
- Laissez tomber le Monsieur, Lucienne, vous me donnez l’impression d’être un souteneur ! Un petit coup de main ? »

Sans attendre sa réponse, je suis venu derrière elle, tout contre, et j’ai posé mes mains sur les siennes qui tenaient le rouleau à pâtisserie. D’abord interdite, Lucienne a continué d’étaler la pâte dans son mouvement langoureux. À chaque fois qu’elle se penchait en avant, mon buste venait frôler son dos, et la bosse qui n’avait pas quitté mon entrecuisse frottait contre ses reins cambrés. Plus la pâte s’étalait, plus les mouvements de Lucienne prenaient de l’ampleur, et plus les frottements de ma verge turgescente s'affirmaient dans la raie de son cul fabuleux. Je n’en étais encore tenu éloigné que par un peu de tissus, juste un voile qui me séparait de l’antre de ses trésors, de sa caverne d’Ali baba que je brûlais d’ouvrir de la pointe du gland. Notre petit jeu a continué jusqu’à ce que la pâte soit étalée sur toute l’étendue du plan de travail, plus fine que du papier à cigarette. « Vous me donnez chaud, Monsieur Christophe ! Je transpire de partout… partout…
- Moi aussi, vous me donnez chaud Lucienne ! » Je n’ai pas jugé bon d’en dire plus. J’ai lâché le rouleau pour attraper ses gros seins au travers de son corsage. Je les sentais peser dans la paume de mes mains comme des melons de Cavaillon. J’avais envie de les triturer comme la pâte à tarte. J’ai détaché quelques boutons pour glisser mes mains dans son chemisier. Sa peau était douce et chaude. De la pointe du doigt, j’ai étalé le filet de sueur qui serpentait entre les ballons de ses seins tel une source en Alsace. Lucienne s’est retournée d’un seul coup. Elle était toute dépoitraillée. Mes yeux admirèrent ses seins lourds et fermes, aux larges aréoles plus sombres que le reste de sa peau tabac, et dont les tétons pointaient fièrement. Contre la vitre de la cuisine vrombissait une abeille prise au piège. « Vous voulez que je vous rafraîchisse ? M’a-t-elle dit avec une lueur vicieuse dans le regard.
- Avec des yeux comme ça, je veux bien tout ce que vous voulez. »

Lucienne a récupéré une dizaine de glaçons à la porte du frigo américain dans un grand verre à coca. D’un geste sûr, elle a dégrafé ma ceinture, et déboutonné mon jean qui est tombé à mes pieds. Sans me quitter des yeux, elle a plongé sa main dans mon slip avec un sourire énigmatique. Ses doigts se sont refermés sur mon phallus tendu à l’extrême, ont agrippé mes couilles ramollies par la chaleur. Enfin, accroupie devant moi, Lucienne a lentement abaissé mon slip tout au long de mes cuisses. « Hmmmm… Jolie petite queue, m’a-t-elle dit. Bien dure en tous cas. Je vais vous faire durcir les couilles aussi, tu vas voir mon garçon ! ». Non seulement mon orgueil n’avait pas fini d’être mis à mal, mais joignant le geste à la parole, Lucienne a pris un glaçon dans le verre pour le plaquer sur mes testicules. J’ai serré les dents. La sensation était à la limite de la douleur, mais pas question de passer pour une chiche molle. Je ne me suis pas dégonflé, dans tous les sens du terme et d’ailleurs, mes couilles se sont vite rétractées pour la plus grande joie de ma tortionnaire. « Je les préfère comme ça, me dit-elle, comme des boules de glaces avec la banana split. D’ailleurs, c’est comme ça qu’elle va te déguster.
- Elle ?
- Allonge toi sur la table, et laisse toi faire ! »

À suivre

21 juillet 2007

Attrapé !

97ebc8b3705ebf5364feb3e45b7ed7d4.jpgJ’ai trop joué.


Depuis bien trop longtemps.


Cela devait finir par arriver.


D’ailleurs, je voyais bien que dans mon entourage, ces derniers mois, beaucoup avaient dû affronter cette épreuve.


Il y a quelques jours, elle m’a prévenue.


Moi, j’ai fais comme si de rien était, j’ai continué ma petite double vie, discrètement quoi…


Mais elle m’avait à l’œil.


Plus rien ne lui a échappé.


Lentement mais sûrement, elle a épluché tous mes discours douteux.


Patiemment, elle a décousu le fil blanc de mes histoires improbables.


Elle en a eu bien assez pour se tisser un filet.


Comme une araignée tisse sa toile.


Et le papillon que je suis s’est fait prendre

07:30 Publié dans In vivo | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : Interview

19 juillet 2007

Sept: L’envie

90730d08dc2d8caca8f8aa3ab040ac25.jpgVoilà 3 jours que j’étais chez les Delavigne, cerné par le papier à fleur, les horloges comtoises et les coucous suisses. Comment peut-on vivre dans une aussi belle maison décorée avec autant de mauvais goût, avec aussi belle femme honorée avec tant de mauvaise grâce, dans une région à la gastronomie aussi renommée et laisser sa propre fille se gaver de bonbons jusqu’à gonfler comme une baudruche ? Après avoir brossé en une seule phrase le tableau - et suggéré l’action - voici les détails où, comme chacun sait, se cache le diable.

C’est Monsieur Delavigne en personne qui m’avait réveillé après mon arrivée fracassante. Il m’avait trouvé en train de ronfler sur le volant de l’alpha dont le capot avait épousé la forme du tronc du prunier cinquantenaire. Le vieil arbre s’en était tiré avec quelques fruits écrasés, l’alpha était bonne pour la casse et moi pour quelques jours de repos avec un poignet foulé. C’est ainsi que je me suis retrouvé dans une chambre mansardée, aux bons soins de Madame Delavigne, jolie femme à la quarantaine éclatante, infirmière de son état et châtelaine dilettante. Laissez-moi, ami lecteur, dresser le portrait complaisant de ma bienfaitrice, telle qu’elle m’est apparue ce matin là, dans la chambre où Delavigne m’avait installé, ou plutôt telle que je l’ai dévisagée des pieds à la tête lorsqu’elle est apparue au seuil de ma chambre: Des chevilles fines, des mollets musclés nacrés de soie, une robe à fleurs légère qui soulignait la finesse de sa taille et la plénitude de ses hanches, une gorge pulpeuse dont le décolleté suggérait la profondeur du plaisir qu’on pouvait y trouver, des bras minces et dorés, un cou gracile tout au long duquel coulait la cascade noire de ses cheveux de jais qui encadraient son visage triangulaire aux pommettes saillantes, où luisaient le vert de ses yeux et le vermeille de ses lèvres au goût framboise, quoique cela, je ne le savais pas encore : « Bonjour ! Jean-Paul m’a dit que vous étiez un de ses étudiants de passage dans la région ? Je me présente, Agnès Delavigne.
- Enchanté, Christophe Vagant. Oui, je ne pensais pas m’arrêter très longtemps, mais je crains que ma voiture en ait décidé autrement.
- Et bien tant mieux, si vous me permettez mon égoïsme ! Moi, je suis ravie de vous accueillir chez nous. On ne voit jamais personne dans cette grande maison ennuyeuse. Je vais vous remettre sur pied, et vous redonner toute la vigueur de votre jeunesse !
- Je n’en doute pas un instant, Madame.
- Entre nous, appelez-moi Agnès.
- Avec plaisir… Agnès.
- À très bientôt Christophe. »

Si Agnès ne prenait pas son rôle de châtelaine au sérieux, il n’en était pas de même de son époux qui avait décidé de se reconvertir dans la viticulture. C’est ainsi que depuis des mois mon professeur en préretraite courait la campagne sept jours sur sept, de 6 heures du matin à 10 heures du soir. Il n’avait pas encore produit une seule goutte de vin mais le soir venu, notre brave homme était ivre, mais ivre de fatigue et il s’effondrait de sommeil parfois même avant d’avoir atteint son lit. Son comportement tenait-il de la fuite face à l’étreinte conjugale qu’Agnès appelait de tous ses vœux malgré l’inéluctable déclin glandulaire de son époux ? Peut-être bien, me dis-je aujourd’hui avec une sollicitude dont j’étais à l’époque incapable dans ma vingtaine arrogante. Moi, tout ce que je ressentais, c’était de la jalousie, de l’envie pour sa demeure seigneuriale abandonnée au mauvais goût, et pour sa jolie femme abandonnée aux caresses solitaires. Si lui voler la première m’était impossible, prendre la seconde était à ma portée.

L’occasion s’est donc présentée un après-midi particulièrement torride trois jours après mon arrivée. Je déambulais dans les couloirs du « château » à la recherche d’un peu de fraîcheur lorsque j’ai croisé Agnès, les joues rouges d’être surprise dans une tenue quelque peu indécente. Elle revenait de la cuisine avec un grand verre de glaçons à la main. Elle avait dû le passer sur ses bras et sur sa poitrine pour se rafraîchir un peu, mais les gouttes de condensation avaient laissé de larges auréoles transparentes sur sa robe à bretelles en coton blanc, dont une surlignait un téton bien dressé après le passage de la glace dans une zone si sensible. Je l’ai arrêtée au passage sous le prétexte de lui emprunter quelques glaçons. « Vous permettez Agnès ! » ai-je dit en retirant mon tee-shirt, et sans la quitter des yeux, j’ai fait courir un glaçon sur mon torse, insistant bien sur mes pectoraux et mes épaules, jusqu’à ce qu’il fonde complètement, laissant derrière lui une trace luisante et quelques gouttelettes qui perlaient sur ma peau bronzée. Face à moi Agnès, dont le visage virait à l’écarlate, semblait tétanisée. Seuls bougeaient ses yeux verts écarquillés qui couraient sur mon corps d’éphèbe tels deux petites bêtes traquées par un prédateur nommé désir. De temps à autres, la pointe de sa langue rose passait rapidement sur ses lèvres sèches, presque subrepticement comme pour échapper à ma bouche gourmande à quelques centimètres de la sienne. J’ai pris un autre glaçon dans le verre. « Vous permettez Agnès ? » ai-je dit en posant le glaçon sur son épaule sans lui laisser le temps de répondre, et je l’ai lentement fait glisser sur sa nuque. La réaction souhaitée ne s’est pas fait attendre : ses paupières ont vacillé, sa bouche s’est ouverte pour happer l’air qui semblait soudain lui manquer et sa poitrine s’est gonflée, les pointes de ses seins hérissées qui frôlaient ma peau. Mes lèvres sont parties à l’assaut des siennes comme une charge héroïque tandis que je l’étreignais fougueusement, abandonnant le glaçon dans sa robe. Il est tombé jusqu’au creux de ses reins, bloqué par ma main qui lui malaxait les fesses au travers de sa robe mouillée. Les mains d’Agnès, elles s’affolaient sur mon dos, agrippaient mes muscles saillants, griffaient ma peau, me repoussaient et m’attiraient contre elle dans un même mouvement éperdu. Dès que ma bouche abandonnait la sienne, juste le temps de lui laisser reprendre son souffle, la pauvre femme murmurait des « non… non… » avant que ma langue s’emmêle positivement dans la sienne Sa main droite, doigts en éventails et paume plaquée contre ma peau luisante de sueur, glissa tout au long de mon torse jusqu’à tomber sur la bosse outrageuse que formait ma verge gonflée dans mon jean… Soudain, Agnès m’a repoussé violemment contre le mur en criant « Non ! Je ne peux pas ! Pas avec un enfant ! », et elle a couru en larmes jusqu’à la porte de sa chambre qu’elle a claquée derrière elle.

À suivre

17 juillet 2007

Sept: La colère

d12433f7a65fcff8fb0a5ac891640884.jpgAoût 1988. J’étais encore célibataire à cette époque là, mais j’avais une copine, Evelyne, une fille à papa à laquelle j’étais sérieusement accroché, enfin autant qu’on peut l’être à vingt ans. Pour fêter mon premier contrat d’embauche, je l’avais invitée avec toute notre bande d’amis inséparables - des copains de la fac désormais perdus de vue - autour d’une pizza dans un restaurant de la grande banlieue parisienne. Elle fut bien arrosée, cette pizza, et pas que d’huile pimentée, de sorte que nous étions tous passablement excités. Enfin presque tous sauf moi, car j’ai toujours eu un peu de mal à supporter le vin qui me fait systématiquement piquer du nez.

Quand je l’ai relevé de mon assiette, les copains commençaient à lever le camp pour aller investir une boite de nuit : "Où est Evelyne ? Ai-je demandé à Paul face à moi.
- Aux toilettes, je crois, m’a-t-il répondu.
- Tu peux garder un œil sur mes affaires, je crois que je vais y aller aussi !
- Pas de problème Christophe."

Les toilettes étaient mixtes. Il n’y avait que deux cabines dont une seule de libre. Pendant que je m'y soulageais la vessie, j’ai entendu un soupir provenant de celle d’à côté. Ce n’était pas le genre de soupir qu’on lâche au cours des efforts qu’on est censé faire en ces lieux. En tendant l’oreille, j’ai eu la nette impression qu’il n’y avait pas une mais deux voix qui provenaient de cette cabine : une voix d’homme, et une voix de femme. En écoutant avec encore un peu plus d’attention, il m’a bien semblé reconnaître celles d’Alain et de Djamila ! Ah, Djamila ! Elle cachait donc bien son jeu, la coquine, sous ses airs de musulmane effarouchée. Quant à Alain, cela ne m’étonnait pas du tout de lui.

Toujours est-il que leurs murmures explicites qui montaient crescendo commençaient à m’exciter sérieusement, et j’ai eu l’irrépressible envie de me rincer l’œil. J’ai précautionneusement posé mes pieds sur le rebord de la cuvette, je suis monté dessus en prenant garde de ne pas glisser, afin de les mater par-dessus la cloison de séparation à l’aide d’un miroir que j’avais toujours sur moi à cette époque. Oui, je dois l’avouer, ça aussi : j’étais un maniaque de la raie rectiligne, bien au milieu du crâne. Pour avoir une vue plongeante, on peut dire je l’ai eue. Une vue à tomber à la renverse: La fille avait tout de la pornstar dans l’attente du cliché choc : Jambes tendues à la verticale, ouvertes comme un compas sur une carte de marine, elle était penchée en avant, le dos à l’horizontal et les mains accrochés aux les bords de la cuvette pour maintenir sa position. Ses fesses cambrées émergeaient de sa robe bleue troussée jusqu’à la taille, telles deux atolls de sable blanc dans les vagues du Pacifique. Sauf que le clapotis n’était pas celui des vaguelettes qui agonisent sur une plage. C’était celui de sa chatte au mouillage sous les assauts d’une verge, ou plutot une vergue épaisse comme bitte d’amarrage, longue comme le beaupré d’un brick qui lui emboutissait la poupe après lui avoir fendu l’étrave : un shorty pourpre pour ultime entrave, d’un ensemble en dentelle de chez Charmel pour lequel j’avais claqué une bonne partie de ma première paye ! L’image était floue, ma main tremblait. J’ai perçu le sourire béat du corsaire, sabre au clair, son visage renversé en arrière, ravagé par l’orgasme, et j’ai croisé son regard quand il a refait surface. « Merde ! est-il seulement parvenu à articuler en voyant mes yeux fous dans mon miroir de poche.
- Que se passe-t-il Alain ? Tu as encore déchiré le préservatif ? a soupiré Evelyne en se tournant vers lui.
- Non, pire. "

Je n’ai pas écouté la suite de leurs atermoiements. Je me suis rué à l’extérieur des toilettes avec une envie de tuer. De retour à la table, j’ai vidé le contenu du sac à main d’Evelyne sur les restes de la pizza. J’ai récupéré entre deux olives les clefs de son coupé Alfa-Roméo que « papa » venait de lui offrir pour son anniversaire. Quand je l’ai entendue arriver derrière moi en me disant qu’elle allait m’expliquer, je l’ai allongée d’une gifle sur la table, au milieu des assiettes sales. Moi, je n’avais pas d’autre explication à donner alors je suis sorti sur le parking. J’ai visé le coupé Alfa flambant neuf. J’ai démarré en trombe histoire de le roder, et je suis parti n’importe où mais ailleurs. Sur l’autoroute, entre 180 et 200, je me suis souvenu d’un prof de la fac qui avait hérité d’un petit « château » dans le bordelais : Mr Delavigne, un nom prédestiné. Je ne sais pas trop pourquoi il s’était pris d’amitié pour moi, mais il m’avait proposé de venir le voir dans sa propriété viticole si je passais dans la région cet été là. J’y étais au petit matin.

Devant le portail de sa propriété, aussi gironde que girondine, je n’ai pas eu le cœur de réveiller les Delavigne aussi tôt, mais après avoir passé quatre heures dans la voiture d’Evelyne à respirer son parfum – elle portait un parfum très cher qui collait à tout ce qui lui appartenait – je ne pouvais plus la supporter. J’ai repéré un vieux prunier au bord de l’allée de gravillons blancs qui menait au portail. Avec ce qui me restait de lucidité, j’ai évalué la vitesse qu’il me faudrait atteindre pour y planter l’Alfa sans me faire trop mal en sautant en marche. Du coup, il ne m’en restait plus pour penser à détacher ma ceinture de sécurité avant, et j’ai perdu connaissance en m’encastrant dans l’arbre.

À suivre

15 juillet 2007

Le Club des Sens

6fb48dbeb45a454233fe0432251fa6a7.jpgUne fois n’est pas coutume, voici un petit interlude publicitaire. Non, il ne s’agit pas de la SNCF mais d’un site web particulièrement bien conçu : Le Club des Sens.
Ce site permet aux hédonistes de tous poils de lire et de donner leur avis sur les accessoires de leur plaisir, que ce soit des sex-toys, des romans érotiques, des jeux libertins, des  préservatifs ou mêmes des blogs érotiques tels celui que vous êtes en train de lire !

L’inscription à ce site est bien entendue gratuite, et il offre les fonctionnalités d’un forum au sujet de ces accessoires sensuels. Le catalogue de ces accessoires est déjà bien fourni, et regroupe plus de 8000 avis des membres du club. J’ai ainsi pu y écrire une critique d’un recueil de nouvelles érotiques de Françoise Rey, « Les Métamorphoses ». Mais il est aussi possible d’ajouter d’autres produits à ces listes, et j’ai aussi pu y dire presque tout le mal que je pensais de « La Planète échangiste » de DWL, je dis bien « presque » car le nombre de caractères d’un avis étant limité, je n’ai pas pu retranscrire l’intégralité de ma note à ce sujet. Par ailleurs, ces avis et commentaires sont modérés, et il n’est pas permis aux blogueurs d’y mettre des liens vers leur propre site, à moins de voir leur blog sélectionné par le Club des Sens.
Tout cela donne un site constructif, ordonné, à mille lieues de toute pornographie ou vulgarité, une sorte de guide impartial du consommateur hédoniste qui ne tardera pas à devenir une référence.

Non, ne me dites pas que vous n’avez aucun avis à donner sur quoi que ce soit, ami lecteur, je suis sûr que vous aurez quelques mots à dire sur ça…

13 juillet 2007

La Bambouseraie (3)

C’est un labyrinthe au sol dallé qui serpente entre des parois de bambous, souples, impénétrables. Elles bruissent au moindre souffle, et sont par endroit si hautes qu’elles semblent s’effondrer sur nous. Malheur à celui qui s’en approcherait de trop près. Les feuilles sont coupantes. Au détour d’un chemin, une voix, ou plutôt un gémissement nous confirme que la bambouseraie est dédiée aux jeux de l’amour et du hasard. Tout excités, nous pressons le pas, main dans la main, et nous finissons par tomber nez à nez - façon de parler - sur un couple très expressif. Ici, les parois de bambous forment une sorte d’alcôve, avec un profond hamac pour tout mobilier. Une petite rousse y est étendue, sur le dos, les cuisses repliées sur son ventre pour mieux offrir sa vulve aux lèvres gourmandes de son compagnon, un grand brun dégarni aux épaules puissantes. Accroupi sous le hamac, la queue dressée prête à l’attaque, sa tête traverse littéralement le filet astucieusement fendu à l’endroit stratégique. La femme nous sourit, nous constatons que la chaîne signifiant « occupé », pendouille à l’entrée de ce « coin câlin » au lieu d’en barrer l’accès. Le code est explicite. Nous pourions nous approcher, participer peut-être à leur jeu... J’échange un regard avec Mathilde, nous rendons un sourire complice à la femme alanguie, et nous continuons notre exploration.

Les tours et détours du labyrinthe se succèdent sans nous donner le moindre repère, jusqu’à nous mener à une nouvelle attraction qui n’attendait plus que nous. C’est une balançoire malicieuse dont l’assise est une sorte de bouée. Lorsque Mathilde s’y installe en riant, ses fesses s’y enfoncent et toute son intimité s’en trouve largement ouverte. De la voir ainsi offerte à mes poussées, j’ai le ferme désir d’en profiter, dans tous les sens du terme. Je me place derrière elle pour impulser quelques va et vient. À chaque oscillation, mon sexe érigé frôle sa croupe tendue, comme le battant d’une cloche qui sonnerait le tocsin de notre union imminente...

La suite n’appartient qu’à nous et n’a pas grand chose à voir avec les prestations de cet hôtel, hormis le dîner correct sans plus. Toujours est-il qu’après une nuit riche en émotions, je remets les clefs au réceptionniste.
- Que pensez-vous de notre vidéo interne ? S’enquiert-il en me donnant la facture ?
- Je ne sais pas ? Qu’est-ce que c’est ?
- C’est un système que nous avons acheté au Japon, me répond-il fièrement. Là bas, ça fait fureur dans les Love-Hotels. On l’a installé ici la semaine dernière. Toutes les chambres en sont équipées, et les images prises dans les chambres sont diffusées dans les autres chambres de l’hôtel. Vous n’avez pas remarqué la petite caméra au pied de votre lit ?
- ...
so sorry...- Ne vous inquiétez pas ! Aucune image n’a été prise à votre insu ! Cette vidéo interne permet aux couples libertins de s’exhiber, et de prendre contact avec un autre couple de l’hôtel. C’est bien fait. Pour voir, il faut montrer. Et pour pouvoir contacter un autre couple avec la ligne téléphonique interne de l’hôtel, il faut qu’il y ait intérêt mutuel. C’est basé sur un système d’options... Mais j’espère que vous reviendrez pour essayer !
- Oui... peut être... je vais déjà regarder sur le net, il doit probablement y avoir un descriptif technique. Comment s’appelle ce système ?
- Surprise sur prise.

 

11 juillet 2007

La Bambouseraie (2)

Nous traversons un grand salon, avec bar rutilant et billard américain, ouvert sur le reste du jardin, au centre duquel trône une piscine, pulpeuse tant ses formes sont arrondies. Autour du bassin, 3 couples étendus, entièrement nus, lézardent au soleil. L’un d’eux, la quarantaine affirmée, se lève et disparaît dans ce qui semble être une bambouseraie. « Toute cette zone est naturiste, nous dit le réceptionniste très content de lui. Elle est exclusivement réservée aux clients de l’hôtel. Vous pouvez en profiter à discrétion. Nous servons des repas légers au bar et autour de la piscine entre 20h et 23h. Vous voyez, il y a un labyrinthe végétal derrière la piscine. C’est la bambouseraie. Je vous conseille d’aller vous y promener. » Nous remontons immédiatement dans notre chambre pour nous déshabiller intégralement, nous résistons héroïquement à l’appel luxurieux des coussins, nous enfilons nos peignoirs à l’effigie de l’hôtel, et nous filons dans le jardin.

Il n’y a plus qu’un couple étendu au bord de la piscine. Ils nous regardent passer avec des regards appuyés. Nos peignoirs glissent le long de nos peaux qui ne demandent qu’à bronzer. J’aventure un orteil dans la piscine et je comprends pourquoi personne ne s’y baigne. Un peu tôt dans la saison peut être. Nous nous allongeons à notre tour dans des chaises longues, côte à côte, et j’éprouve le plaisir d’offrir toute l’étendue de mon corps au soleil couchant sans que le moindre textile s’oppose à ses rayons. J’ai envie d’en profiter pleinement : « Un petit massage, Mathilde ? J’ai emporté un peu d’ambre solaire…
- Ah oui, je ne dis pas non ! »

c0076fb2a276275ab0549fdbe3cc9c3f.jpgAllongée sur le ventre, je sème sur sa peau nue quelques gouttes du liquide onctueux, de sa nuque frémissante au creux de ses reins. Mes doigts suivent le même chemin, tel un petit poucet pour ne pas se perdre dans les bosquets du désir qui va éclore bien plus vite que la bambouseraie qui nous entoure. Mes mains glissent sur le dos de Mathilde, en massent chaque vertèbre, étreignent sa peau, ses muscles, ses os, de plus en plus bas. Immobile, les paupières closes. Immobile, les paupières closes, elle ne peut réprimer quelques soupirs impudiques, ni le flot de désir qui coule déjà entre ses cuisses. Mes mains poursuivent leur chemin, toujours plus bas, massent ses lombaires au creux des reins, remontent vers sa croupe. Rien n’arrêtera mon zèle, certainement pas son fragile coccyx. Ses fesses nues, vibrantes de désir, sont soumises à mes mains. Je les étreins, je les malaxe, je les écarte avec force et sensualité, exhibant toute son intimité sans pour autant la toucher. Je sens que Mathilde n'en peut plus. Les sens chauffés à blanc par tant de chatteries, ses soupirs sont autant de prières au désir exaucé, à une caresse intime, enfin, ne serait-ce qu'un frôlement.

Alors que mes cuisses enserrent maintenant ses flancs, mes mains étreignent ses cuisses, les écartent pour en masser l’intérieur, et remontent, remontent pour atteindre finalement son intimité. Les vœux de Mathilde sont exaucés au delà de ses espérances. Ma main puissante est à nouveau légère comme une plume. Mon doigt effleure le contour de sa vulve luisante de rosée, en écarte les pétales pour atteindre le fruit de son désir et masse enfin son clitoris palpitant. Le massage intime se fait plus pressant, son petit bouton d'or roule entre mes doigts, pressé, malaxé, jamais malmené, jusqu’à ce que sa jouissance inonde mes doigts aventureux. Allongé à ses côtés, je la laisse reprendre son souffle. Sous la douce chaleur du soleil couchant, pour un peu je somnolerais, si le bruit des voix qui proviennent de la bambouseraie ne venait aiguillonner notre curiosité, et Mathilde me propose d’aller jouer les Indiana Jones dans la bambouseraie enchantée.

À suivre…

09 juillet 2007

La Bambouseraie (1)

9099a1d86628cc6d0d2df9ece726e1cc.jpgJ’ai un peu hésité à révéler publiquement une adresse qui ne s’échange actuellement que de bouches à oreilles, mais moi qui suis toujours friand de bonnes adresses « non-conformistes », j’ai décidé de vous révéler un scoop. Car s’il est un endroit non conformiste dans un libertinage codifié, cet hôtel atypique en mérite vraiment le titre.

C’était un jeudi après midi, je n’avais pas vu Mathilde depuis de trop longues semaines, et j’avais décidé de lui offrir une soirée mémorable. De cet hôtel choisi pour abriter nos ébats, je ne savais pas grand chose à part ce qu’on avait bien voulu m’en révéler: « Un hôtel de charme à trente kilomètres de Paris. Un charmant parc clos arboré. Une petite piscine entourée d’un jardin particulièrement attrayant. Chambres à thèmes, louables à la demi-journée. Exclusivement réservé aux adultes. Discret, tout récent, succès fulgurant. » Je pris donc le risque d’y inviter Mathilde au vu du sourire radieux de celle qui m’avait donné cette adresse, même si la réponse à mes questions était invariablement « vas-y, tu ne seras pas déçu ».

Nous arrivons en fin d’après midi devant le portail du mystérieux hôtel la Bambouseraie, ouvert sur un son parc clôturé par un haut mur de pierres. Au centre, une maison bourgeoise style 19ème s’élève sur deux étages. Je gare la voiture sur le petit parking aménagé sur le côté, nous prenons nos bagages avant de monter les quelques marches du perron, et je sonne, le coeur battant. J’avoue que j’étais un peu angoissé à l’idée de devoir trouver un autre hôtel en catastrophe après avoir rebroussé chemin devant une chambre calamiteuse. La porte s’ouvre. Un charmant majordome moustachu nous fait entrer dans un hall cosy, style art déco, aux antipodes du lupanar dans lequel je craignais de tomber. Après avoir vérifié notre réservation, il nous donne le choix entre trois chambres : La chambre "Sherazade", déco orientaliste style mille et une nuit ; La chambre "Excalibur", médiévale avec (fausses) pierres apparentes et lit à baldaquin ; Enfin la chambre "Proust", style 19ème cosy avec bibliothèque de classiques érotiques. Les quatre autres chambres thématiques "Louis XV", "Titanic" (cabine de paquebot style art-déco), "Peplum" (style antique, toges fournies), la suite "Poséidon" (luxueuse chambre pour quatre personnes avec Jacuzzi privatif) ainsi que les trois chambres standards sont déjà prises. Nous optons pour Sherazade (145 euros la nuit, de midi à midi, mais il est aussi possible de la louer pour 75 euros de 12h à 17h, ou 115 euros de 18h à midi !) et nous suivons le réceptionniste qui emporte galamment nos valises vers notre nid douillet.

Murs ocres, tentures rouges, arabesques décoratives, lampes en cuir et léger parfum d’encens, la chambre chaleureusement accueillante offre un lit irrésistible recouvert de coussins qui appelle nos galipettes. « Je vous laisse défaire vos bagages et je vous invite à me retrouver dans le hall lorsque vous souhaiterez visiter toutes les installations à votre disposition », nous dit-il avec un large sourire. Avec ce début de canicule, nous optons pour une bonne douche dans la large salle de bain joliment décorée avec sa robinetterie en cuivre. Enfin, vous vous doutez bien qu’à ce moment là je n’étais guère attentif à la plomberie. Les fesses pleines de mousse de Mathilde se frottaient par inadvertance contre mon sexe turgescent, à moins que ce soit l’inverse. Bientôt, ses hanches cambrées vinrent percuter mon phallus dressé au gland rougeoyant, avec la régularité des vagues qui s’écrasent contre un phare juste avant la tempête, nos reins ceints de mousse et d’écume et nos baisers en embrun. Et d’un ras de marée Mathilde à fini par engloutir l’orgueilleux feu de mon désir. Nous ne descendons dans le hall qu’une heure plus tard, nos sens exaucés mais encore taraudés par la curiosité.

Nous y trouvons le réceptionniste en compagnie d’un jeune couple qui vient visiblement d’arriver, une jolie blondinette et un grand frisé, la petite trentaine. Nous attendons qu’il termine avec eux. « ... toute heure commencée est due. Vous pouvez donc rester une heure, ou deux heures car il faudra absolument libérer le cabinet de gynécologie avant 20h. Il est réservé pour 21h. Vous comprenez, le temps de désinfecter les accessoires... ». J’avoue avoir du mal à masquer mon étonnement devant cette conversation surréaliste, et je regarde stupéfait le couple qui s’éloigne dans le couloir en pouffant de rire. Ravi de son effet, le réceptionniste se tourne vers nous et nous explique la nature des fameuses installations à notre disposition: « La Bambouseraie offre des prestations uniques. Vous pouvez louer des coins câlins thématiques, à l’heure, et jouir de leurs installations en toute intimité. Nous disposons d’un salon gynécologique, avec table d’examen, blouse blanche, spéculum et autres gadgets paramédicaux. Un bureau avec fauteuil en cuir à bascule et photocopieuse, idéal pour un entretien de débauche. Un donjon SM avec liens, chaînes et martinets. Et enfin deux Jacuzzis, un petit et un grand pouvant accueillir six personnes! ». Nous qui rêvions de faire l’amour dans l’eau ! Mathilde a visiblement la même idée que moi et nous sommes sur le point d’opter pour le petit Jacuzzi (30 euros la première heure puis 8 euros l’heure supplémentaire) mais le gérant nous répond que nous ne pourrions en profiter qu’une demi-heure car il est déjà réservé. « Avec ce beau temps, il serait dommage de ne pas profiter de notre piscine découverte naturiste, ajoute-t-il. Suivez-moi ! »

À suivre…

07 juillet 2007

Pleins feux sur… Reston

Paris et sa tour Eiffel, New-York et sa statue de la liberté, Grenade et son Alhambra… bien des villes sont connues pour un monument singulier, voire emblématique. Mais la ville de Reston, pourquoi est-elle mondialement célèbre à votre avis ?
Quoi ? Vous ne connaissez pas Reston, en Virginie, au Sud-Ouest de New-York ?

medium_reston1.jpg


Reston et son splendide Condominium Edgewater !

medium_reston2.jpg


Reston et si son romantique lac Anne !

medium_reston3.jpg


Reston et son hiver rigoureux !

medium_reston4.jpg

 

Et surtout, ami lecteur, Reston et mon fan !

medium_Virginia.2.jpg

 

Grâce à StatCounter, je peux désormais suivre mes amis lecteurs à la trace, et j’ai ainsi appris que j’ai un(e) ami(e) inconnu(e) à Reston, qui me lit plusieurs fois par semaine, et qui a probablement mis Extravagances dans ses favoris. Pourtant, il ou elle n’a jamais laissé le moindre commentaire...


Alors, ami(e) de Reston, s’il vous plaît, dites-moi qui vous êtes !

 

05 juillet 2007

L’amour en miettes

Il y a, au coeur de Genève, une île. Un îlot tout au bout du lac Léman, cerné par les cygnes et les canards. L’eau y est si claire qu’on peut voir le fond bleu, tout proche de la surface, lorsque le soleil a fini de jouer à cache-cache avec les nuages. On y accède en traversant un petit pont réservé aux piétons. Ce jour là, j’y marchais derrière Jeanne en tirant ma valise derrière moi. Jeanne m’a montré l’enclos grillagé qui ceinturait cette presqu’île, à peine plus grosse que la pile de ce petit pont qui enjambe le bout du lac. L’enclos, à l’intérieur duquel pataugeaient les canards, est toujours ouvert. On se demande bien à quoi il sert, si ce n’est de perchoir aux pigeons qui viennent s’y aligner. Sur notre île, il y a deux bancs. Ils étaient pris par des petits vieux venus quémander des miettes de soleil. Alors avec Jeanne, on s’est assis sur le rebord du bac à sable déserté par les enfants. J’étais un peu triste. Pas vraiment déçu puisque je ne savais vraiment pas à quoi m’attendre avec elle ce jour là. Bien sûr j’étais content de retrouver ma maîtresse, tout au moins celle que je considérais comme telle depuis quelques années. Même si nous ne nous étions pas vus depuis des mois. Même si notre liaison n’en finissait pas d’agoniser depuis les Chandelles et le reste. Elle était toujours aussi séduisante. J’avais longtemps espéré pouvoir passer avec elle cette journée à la montagne dont elle m’avait parlé depuis plus d’un an, journée sans cesse repoussée jusqu’à ce que la neige fonde complètement, et qu’on atteigne le mois de Mai où elle avait finalement pu prendre une demi-journée de congés pour me voir cette après-midi là. C’était déjà pas mal. J’avais donc pris le train de Paris pour Genève le matin même, et j’avais tiré ma valise jusqu’au rebord du bac à sable d’où nous pouvions voir les canards, et un moineau aussi, qui venait mendigoter quelques miettes à nos pieds. J’ai passé ma main sur la nuque de Jeanne.

- Tu ne me facilites pas les choses tu sais, me dit-elle en fixant l’eau du lac.

J’ai retiré ma main. Elle avait des choses à me dire. Des choses délicates. J’ai toujours eu du mal à comprendre les choses délicates. Je les écoute, je les entends, mais j’ai du mal à les retenir, un peu comme si mon esprit sombrait dans la brume. Elle me disait donc ces choses délicates et je regardais le moineau, tout près.

- Je n’ai rien à te donner ! Rien ! Va-t-en ! Disait-elle au moineau qui ne comprenait rien du tout, lui.

Moi, j’ai compris que nos chemins risquaient de diverger. Jeanne m’a dit qu’elle avait beaucoup avancé ces derniers mois. Elle savait maintenant ce qu’elle voulait faire de sa vie. D’abord, quitter son mari. C’était inéluctable, elle ne l’aimait plus. Après, elle vivrait seule un moment, et puis elle referait sa vie car il lui faudrait une relation stable. Moi, je ne savais même pas si j’aimais encore ma femme. En tous cas, je n’avais pas trouvé la réponse entre les cuisses des autres. Toujours est-il que je n’étais certainement pas un modèle de stabilité affective.

- Je ne peux rien te promettre Jeanne! Ai-je conclu.

Le vent était frais et Jeanne s’est rapprochée de moi. À son contact, j’ai étouffé un sanglot. Ca m’a pris sans prévenir, comme un éternuement, mais j’ai réussi à retenir le deuxième. Jeanne m’a attiré contre elle. Elle m’a regardé droit dans les yeux. Ses cheveux noirs battaient son visage sous les rafales du vent frais. Ils contrastaient merveilleusement avec les reflets moirés du soleil sur sa peau claire et ses yeux bleu acier. Jeanne était atrocement belle.

- Si tu as quelque chose à dire, c’est maintenant ! M’a-t-elle dit.

Je n’avais rien d’autre à dire. Rien à dire du tout. Je crois qu’elle m’a demandé si je l’aimais, ou si je l’avais aimé, je ne sais plus trop. Elle se demandait sans doute si je l’aimerai. J’ai toujours eu du mal à conjuguer ce verbe aux relents d’éternité. J’ai éludé la question en répondant que je ne savais pas comment appeler ces sentiments qui me submergeaient parfois. Elle voulait quitter son mari après dix ans de vie commune et deux jeunes enfants. Il en faut du courage. Moi, je n’avais pas la moindre miette d’engagement à lui donner, rien, pas même l’ombre d’un mensonge. Je ne sais pas pourquoi elle m’a embrassé à ce moment là. Peut-être pour aller chercher avec ses lèvres ce que les miennes ne savaient pas dire. Peut être parce qu’elle en a eu envie. Peut être par pitié. Ou tout simplement parce que j’avais réussi à lui dire qu’elle avait tout pour plaire, en tous cas pour me plaire. Toujours est-il que moi je lui ai rendu, son baiser, avec les lèvres et la langue, depuis le temps que j’en avais envie ! Et voilà qu’elle m’embrassait comme avant, comme au début, comme quand on se contentait d’un peu de présent volé entre l’imparfait et le futur simple. Je me suis levé pour mieux l’étreindre, pour sentir sa chaleur, et lui faire sentir ma bandaison contre son ventre. C’était bien ma seule promesse ferme.

J’ai pris tout ce qu’elle m’a donné, timidement, de peur que tout s’arrête. Sa taille d’abord, avec mon bras. J’en ai fais le tour pour mieux la serrer contre moi. Et puis j’ai hasardé ma main sur son sein. Jeanne m’a saisi le poignet. Je m’attendais à ce qu’elle repousse ma main, mais elle l’a glissée dans son décolleté, tout contre sa peau. J’ai fait rouler son téton entre mes doigts. Jeanne m’a touché les cuisses, et puis entre les cuisses, avec des regards coquins tout en surveillant du coin de l’oeil les passants sur le pont. Comme ils ne pouvaient rien voir, elle a commencé à jouer avec ma braguette, à la descendre, à la remonter, rien que pour m’exciter encore plus. Je la retrouvais diablesse et j’étais aux anges.

- Qu’est-ce que tu ferais si on était tout seul, qu’elle me dit ?
- Je te prendrais contre l’arbre, là, debout, avec tes cuisses enroulées autour de ma taille.
- Et si c’était la nuit ?
- Peut-être en levrette, tes mains sur la rambarde, toute dépoitraillée face au lac. Ça te plairait, hein, petite vicieuse ? Tu mouilles comme je bande ?
- Va savoir...

Avec le sexe, j’étais plus loquace qu’avec le coeur. Jeanne a glissé sa main dans ma braguette. J’ai senti ses doigts palper ma verge dure. J’étais à point. Elle a fini par retirer sa main à cause des gens qui se promenaient un peu trop près. Nous nous sommes assis de nouveau au bord du bac à sable.

- La prochaine fois peut-être... je te laisserai décider.
- Oui... J’ai envie de te reconquérir Jeanne.
- C’est pas gagné.

On s’est embrassés encore, et nous sommes revenus aux choses sérieuses. Jeanne m’a dit qu’elle ne voulait pas me forcer à quoi que ce soit. Que j’étais un papillon. Elle, elle allait suivre son chemin. Libre à moi de la suivre ou pas. En tous cas, lorsqu’elle aurait quitté son mari, elle rencontrerait quelqu’un, tôt ou tard, quelqu’un qu’elle ne connaissait pas encore, quelqu’un d’autre avec lequel refaire sa vie. Avec moi, elle aurait tout de même passé de bons moments. Elle avait les yeux un peu rouges. Comme j’avais un peu froid, nous nous sommes levés et nous avons quitté l’île. Quelques heures plus tard, en rentrant dans ma chambre d’hôtel où j’allais devoir tuer seul la nuit, j’ai souri en repensant au moineau. J’avais eu plus de chance que lui.
Moi, je les avais eues, mes miettes.

88f60d4c9d4f0ce5a2cb57953b3d0744.jpg


 

03 juillet 2007

Dura Lex Sed Lex (4) - Par Pateric

(épisode précédent

Il était 16h42, lorsque nous pénétrâmes dans le hall ocre et ivoire des laboratoires Durex de Burnes-sur-Yvette, brandissant nos convocations. La jeune hôtesse (20 ans environ) nous examina de tout l'étonnement de ses grands yeux noisette brillants dans leurs écrins d'opaline, et dans le profond silence d'un immense sourire d'ivoire commercial illuminant son visage noir. Oui ! Nous semblions déranger ses "idées reçues" des utilisateurs de préservatifs ; il lui paraissait improbable que des "gens de nos âges" recourrent toujours à des préservatifs... ou plus invraissemblable qu'ils baisent encore... Car, confrontant cinq ou six fois nos convocations avec nos visages, nos visages avec son planning, son planning avec mes rares cheveux blancs, mes cheveux avec l'abondante, longue et brune chevelure ornant le visage de madone florentine et sans âge de mon épouse, ses yeux roulaient comme ces billes de bois dans un panier de bingo. Et ses lèvres charnelles boudant de mieux en mieux dévoilaient l'immensité de son étonnement... Tiré d'un profond soupir surgissant par l'arrière de ses dents semblables aux colonnes d'ivoire d'un temple... Elle souffla : "Vous êtes en avance.
- On aime prendre notre temps. Et surtout, on n'aime pas être en retard." Répliqua mon épouse de sa voix douce mais au ton froid et sec ; de cet "accentuation" qui rend si "interdit" que rare est la "réplique". Ainsi, notre hôtesse, d'un geste du menton indiquant les fauteuils du hall nous invita à y "attendre notre tour".


Vous connaissez ces fauteuils de style "pseudo universal design" qui ornent les halls des multinationales sur lesquels on hésitent où poser son cul ? Parfait. Ainsi donc, je posai une fesse sur les rondeurs d'un boudin, tandis que ma femme refusant d'en choisir un s'assit sur mon genou gauche... A la suite, on entendit un bruit de chute provenant de derrière la tablette nous cachant l'hôtesse, chute ponctuée par un "putain de merde", un silence puis un "pardon!" qui nous firent rire sans retenue. Cependant, nous ne pourrons pas vous dire ce si l'origine de la chute est à lier à notre attitude osée ou à la vision offerte par l'assise de ma femme qui, pour ne pas glisser avait largement écarté ses cuisses faisant remonter sa jupe très haut sur le pubis...
Vint enfin l'heure dite de notre rendez-vous qui nous surprit ainsi insallés et toujours aussi "profiteurs de l'environnement", où s'approchant de nous une (ma foi) bien jolie teutonne trentenaire à vue d'oeil, blanche et blonde, s'approcha de nous tous sourires sur ses lèvres "gretaGarbesques" en se présentant dans un "frai" accent Alsacien : - Docteur Thominique Gusmannnnn ! - (si, si, chez les s'alsaciens, tout ce qui est "frai" reste "vrai", qu'il fasse chaud ou frais.) - en serrant chaleureusement la main de "mon Erica"... Et même en l'attirant vers elle, si près qu'un instant je crus qu'elle allait lui "tirer une pelle baveuse". Et d'ailleurs, ce résultat ne m'aurait ni étonné, ni déplu tant la réponse tout aussi chaleureuse de ma femme : - Fort enchantée Docteur !- me parut enthousiasmée.


Avant de venir là, j'avais parié avec Erica que Dominique était une femme... Car parmi les Dominiques comme parmi les Camilles que nous connaissons les 3/4 sont des femmes. Ainsi donc, les atouts saillants au travers de la blouse immaculée de cette Thominique ci ne nous étonnèrent pas. Au contraire devrais-je dire...
Nous voici maintenant, introduits dans une pièce d'environ 5m sur 4m, toute carrelée de blanc jusqu'au raz du plafond, étanche jusqu'aux luminaires fluos. Paillasses typiques occupent une longueur entière. Près de la fenètre, un bureau et son équipement informatique adéquat à "l'usage". Sur l'autre longueur, une "sorbonne", une centrifugeuse, une table vibrante ornée d'une vingtaine de tube à essais, un caisson cryogénique... Et une machine à moteur électrique entraînant un plateau exentrique armé d'un bras oscillant... Dont la présence en ces lieux, loin de m'apparaître anachronique, me traduisant l'usage qu'on peut en faire, me fait sourire.

medium_Intruder_MKII.jpg


Au centre, une table d'examens. Plus exactement une table d'examens gynécologiques aux dimensions plus "confortables".
A "son pied", un fauteuil articulé et transformable.
D'abord, le docteur passant derrière le bureau nous invite à nous asseoir sur les 2 spartiates chaises qui lui font face. Puis, elle nous pose un certain nombre de questions portant autant sur nos coutumes sexuelles... qu'extra-sexuelles, la fréquence de nos rapports intimes... Et moins intimes, s'appuyant sur les réponses "larges" faites dans notre questionnaire de préselection, retenant les faits que nous n'avions pas répondu aux choix des genres, demandant confirmations que nous pouvions être, tous les deux, bisexuels, s'informant sur les limites de notre bisexualité et/ou les limites de leurs pratiques... Sur quoi, répondant que nos limites étaient liée premièrement au "respect individuel" et, subséquemment, à "l'attirance du partenaire", confirmant n'avoir aucune autre limite, un grand sourire assorti d'une grande oeillade malicieuse resplendirent sur le visage de notre docteur.


Après avoir dit que : - Voilà, le plus fastidieux est fait... - Elle entreprit de nous expliquer "DUREX" puis, le but des recherches et expériences engagées, ainsi que l'objectif recherché. Elle nous avoua que notre profil avait grandement intéressé "DUREX", car, dit-elle, nous étions moins de 8% des candidats à déclarer notre bisexualité, et parmi les moins de 3% à la confirmer aussi "totale". Ensuite, elle nous informa que, bien entendu suivant le résultat de nos premiers tests, mais aussi suivant notre volonté à poursuivre "plus avant", "DUREX" serait très honorée de nous compter parmi ses "testeurs" les plus assidus :
- D'autant que, étant chercheurs vous-mêmes, vous comprenez bien les raisons qui incitent à la Recherche - Complémenta-t-elle
Affirmation qui fit préciser à Erica : - Oui ! La Recherche est un plaisir pour nous ! - ;
Réponse qui, pouvant paraître ambigüe à certain, plût tant à Dominique (elle ne le dissimula nullement qu'elle dit :
- Bien ! Signez là, puis déshabillez-vous : d'adord, il faut que je vous ausculte. -
Après nous avoir fait s'allonger côte à côte sur la table et exécuté les "vérifications d'usage" (tensions, pouls, blanc de l'oeil et même prise de sang sommaire) gantée, elle commença à nous "titiller l'intimité". D'abord les lèvres d'Erica et le petit bouton qui durcit vite sur lequel elle osa même un baiser dont le frisson se propageant jusqu'à la main de ma douce lui fit serrer fort ma main et davantage puisque notre "inquisitrice" siffla : - Humm, c'est parfait tout ça ! - Et pour courronner son propos, elle introduisit un doigt (au moins un : je ne voyais pas tout) et confirma que : - C'est bien ! Bien chaud et humide tout ça ! - Sur quoi, l'autre fôlatre, ne voulant pas être "en reste", se dressant raide, insulta le cieux : - Oh, oh ! Châpeaux ! - S'écria notre testeuse... Avant de passer à la description des opérations :
- Bien, j'ai bien envie avec vous... - Suivie d'un long silence...
- J'ai bien envie de tester avec vous un préservatif en crème. Pour l'instant nos essais sont très limités et nos résultats très sommaires mais, avec vous, je crois qu'on ne court aucun risque infectieux, hein ? - Dit-elle. Ce que nous confirmâmes (Mâme ? Mhum !)
- C'est un tout nouveau concept, qui d'abord devrait-être aussi ludique qu'excitant et ensuite protéger aussi bien que n'importe quel autre préservatif "DUREX" classique. -
"DUREX", évidemment !
- Voilà, c'est du latex maintenu semi-liquide à 38° qui se présente un peu comme une crème de soin. C'est parfumé aux essences naturelles de ginseng, de bois bandé, de gentiane, de gingembre et de vanille... Et ça se veut aussi être un aphrodisiaque. Et à notre idée, il devra pouvoir être compatible pour l'usage en préservatif masculin et féminin: au choix ! -
Erica s'exclama, très enchanté par cette perspective : - Si ça marche, c'est une vraie révolution : excitant et protecteur à la fois... Hum ! Que de folies en perspectives -
Dominique confirma, d'une douce caresse sur la joue d'Erica; d'une longue caresse s'égarant dans ses cheveux, pour glisser sur les épaules, puis les seins de ma douce qui cambra ses reins et frissonna entière. Du coup, mon arrogance se manifesta à nouveau. Alors, Dominique précisa :
- Comme ce produit est expérimental, c'est moi qui vais vous l'appliquer. Qui veut l'essayer en premier ? -
Erica se redressa vivement et cria presque : - Mon mari, mon mari ! - Dominique sourit, ouvrit le pot, en prit l'équivalent d'une noix et commença à m'enduire... Ses mains étaient d'une douceur exquise et la chaleur et les effluves du produit me plongeaient mon corps dans un bien-être cotonneux tandis que je sentais mon sexe gonfler encore, gonfler à exploser...
D'ailleurs...
- C'est fou, je l'ai jamais vu autant grossir... Même en le suçant comme une folle je ne suis jamais arrivée à pareille expansion -
- C'est vrai qu'il gonfle bien : ça te fais pas mal, ça te brûle pas, t'es bien ? - S'inquiéta la "Pro".
- Non, C'est extraordinaire : je ne sens que lui, c'est extraordinaire ! - Balbutiai-je.
- C'est super ! Et tu crois qu'on peut le sucer aussi ? - Demanda ma douce.
- J'en sais rien... Normalement oui... Mais on n'a fait aucun test encore -
- Je veux bien commencer - S'emballa-t-elle.
- Non ! Faut prendre quelques précautions : C'est moi, qui vais tester car j'ai une protection buccale adaptée. Après, nous ferons des analyses et je te dirai si c'est bon... - Expliqua Dominique avant de "passer au test réel"


Putain que c'était bon ! Mais c'était sans se douter du "feu de Dieu" que nous devions atteindre par notre copulation. Inexplicable. Et au plus nous jouissions, au plus j'étais incapable d'éjaculer. Au plus nous baisions au plus nous avions envie de baiser... Au plus nous nous activions, au plus ça glissait... Et j'avais toujours plus la sensation sublime que ma queue devenait un mât... Que dis-je un mât : un menhir ; la sensation que je n'étais plus qu'une queue... Et ma femme qui m'enserrait la taille de ses cuisses à m'étouffer... Et ma femme qui me retournait et me chevauchait à la hussarde... Et ma femme qui me prit à la "missionnaire"... Pffiou !!!
Vous connaissez cette "prise inversée"... Normalement, c'est "notre extase". C'est comme ça : je suis sur le dos, les cuisses ouvertes, elle s'empale, jambes et lèvres serrées, abdos et vagin contractés, clitoris prisonnier... Et elle me baise jusqu'à éjaculer. Oui, cette pratique l'a fait éjaculer. Mais moi pas : elle me "finit" toujours "autrement".
Seulement, aujourd'hui, même après son éjaculation, elle s'enflamme encore, jusqu'à en perdre le souffle. Alors, je pose mes mains sur ses fesses pour la stopper. Je veux sortir... Mais je ne peux pas. Je nous redresse, la place sur le côté et lentement, nous baisons encore ; nous baisons même tendrement pour la première fois de l'expérience... Et soudain, remarquant que Dominique, le visage au pommettes rosies nous caresse aussi, j'ai l'impression que je bande encore plus... Et peut-être n'est-ce pas faux car Erica se cambre encore plus : réaction que je connais bien...
- Faut vous calmer un peu - Conseille Dominique.
- On ne peut pas - Répond Erica : - On a fait "lien" -
- Ah ! - S'étonne le Docteur : un "Ah !" semi-incrédule Presque immédiatement corrigé par un - Ah oui, Tiens ! C'est vrai ! - Mais nullement inquiet.
- Bien ! Placez-vous en "missionnaire". Voilà ! Erica ! Ecarte et Remonte tes cuisses jusqu'aux épaules. Patrice! Toi aussi Ecarte bien tes cuisses, voilà dégage bien ton anus. Bien, Bougez plus, j'arrive ! -
Je tourne ma tête pour savoir ce que signifie son "j'arrive" et je constate qu'elle emmanche un gode sur la machine excentrique. Alors je lui que, si elle croit que s'est comme ça que l'on pourra rompre le lien, je préfèrerais qu'elle le fasse "à la main" plutôt qu'à la machine... Parce que...
- Ah bon, si ça ne te gênes pas qu'une femme t'encule, oui, c'est mieux à la main... Mais j'ai encore mieux que ça ! -
Et tandis qu'elle se dirige vers un tiroir de la paillasse, Erica lui confirme que :
- T'inquiètes pas Docteur : il adore ça quand je l'encule et même qu'il jouit souvent plus ainsi que "naturellement" -
- Tiens donc ! voilà qui intéresse grandement mes recherches ! -
- Ainsi soit-il ! - Comment on dit quand on a la foi !
Ainsi, Dominique ayant bien préparé mon anus de ses caresses digitales qui déjà me firent frémir, m'enfila debout et s'activa. Hélas, je ne débandis point. Au contraire, sentant mon plaisir encore plus vivace, je m'activai alternativement et jouissai plusieurs fois... Sans éjaculer, ni débander quand bien même Erica éjaculait 2 fois encore... Mais nous demeurions "liés". Alors, Dominique dit qu'elle devait recourir aux "grands moyens". Ce qui, au lieu de m'affoler me fit frémir de désirs. Et bien que je ne sache plus où j'étais, ni même qui j'étais... J'aspirais à jouir encore.


Je sentis bien sortir de mon anus le strap de Dominique. Toutefois, il me sembla que cette extraction augmentait d'autant le volume de ma verge. Pure sensation, sûrement !
Et au moment où cette sensation grandissait encore, je sentis que Dominique dilatait mon anus comme jamais il ne l'avait été avant. De fait, quelques secondes plus tard, je sentais sa main entière dans mon intimité et tous ses doigts appuyer et masser. Et c'était étrangement bon. Si bon que j'éjaculai ; si bon que j'éjaculai tant qu'il me sembla que je me vidais. Puis je sentis aussi que je débandais, un peu comme l'on perd pied... Sauf qu'Erica me serra fort comme si elle n'avait pas voulu que je la quitte. J'embrassai ses lèvres. Elles étaient glacées : ça aussi je le connaissais. Et ça aussi, ça ne me trompais jamais : ses lèvres glacées sont le témoignage de ses jouissances les plus ardentes... Ne l'avez-vous jamais constaté, vous messieurs ? Pourtant si : toutes les femmes le manifestent (aussi (et au moins)) ainsi.
Lorsque mon sexe fut ressorti de "son antre", je fus surpris :
D'abord par la vésicule que formait mon sperme prisonnier du "préservatif"
Ensuite de l'apparence de mon sexe encore assez gonflé et surtout disproportionné à sa base, un peu comme s'il m'avait fabriqué une nouvelle bourse.
- Exceptionnel ! D'une exceptionnelle rareté ! - S'exclama Dominique.
Un étrange frisson courut sur mon échine : j'en tremblai un iinstant.
- Personnellement, j'ai lu des articles sur ce phénomène très rare chez les humains et en tout cas, a-priori, inconnu chez un blanc... Bien, on va aller examiner tout ça, le pourquoi, le comment... - Dit-elle en posant ses 2 mains sur les seins d'Erica en ajoutant : - Allonge-toi tranquillement, respire et ne bouge plus : faut que je t'examine - Puis se dirigeant vers son bureau elle me dit : - Toi, tu vas aller rejoindre ... - Et s'interrompit en décrochant son téléphone : - Oui ! C'est Dominique : j'ai un cas clinique intressant pour toi ! -


C'est donc ainsi, que je dus abandonner ma douce entre les mains experte de la douce Dominique tandis que, nu, je suivis une jeune métisse roulant des fesses jusqu'au bout du couloir où elle m'introduisit dans un nouveau labo plongé dans une étrange pénombre...

Pateric

_________________________

Ami lecteur, ami blogueur, à vous de poursuivre cette histoire et elle passera par chez vous selon les règles de l’histoire voyageuse…

01 juillet 2007

Ma nuit mutine

Septembre 2004. À cette époque là, je fréquentais assidûment le forum Echangisme et Triolisme, avec la grosse envie de participer enfin au principal événement de ce forum : la fameuse « nuit mutine ». En gros, cela consistait à réunir tous les libertins et sympathisants, d’abord dans un café pour un apéritif vertical, puis dans un club libertin pour un repas que je qualifierais d’oblique, et enfin pour un moment de convivialité horizontale. Rien d’obligatoire, bien entendu, mais tout restant possible. L’entrée au club étant réservée aux couples, je parvins à trouver une accompagnatrice, Frédérique, quelques jours avant cette soirée afin de constituer le duo requis.

Sur le plan affectif, je me sentais, dans une situation transitoire selon l’expression consacrée par Jeanne. Jeanne, dont j’étais toujours amoureux, avait mit un coup de frein à notre liaison depuis notre désastre aux Chandelles. Alors que j’entretenais avec elle une relation exclusive, le sevrage auquel je fus soumis eut raison de mes velléités « monogames ». Ainsi avais-je cédé aux avances de Sarah, je m’étais perdu un soir d’ivresse entre les cuisses de Frédérique, et j’avais rencontré la pétillante Kundalini sans parvenir à la séduire. De ces écarts de conduite, je n’avais avoué à Jeanne que ma soirée de débauche en club avec Frédérique, puisque c’est ce qui me semblait le plus anecdotique, ainsi que ma prochaine participation à la nuit mutine. Jeanne avait pris la chose avec assez de philosophie, mais elle me fit une scène virtuelle sur messenger quelques jours plus tard en lisant le compte rendu de ma nuit mutine sur le fameux forum Echangisme et Triolisme :

Ce petit texte est profondément subjectif. Pas de synthèse, pas de digestion, mais quelques clichés in petto, instantanés d'impressions sur ma mémoire évanescente. Des rushs à couper au montage des mémoires d'un voyeur.

19h30, quelque part vers Montparnasse. Quelques taches de cirage liquide sur le carrelage d'un Franprix, mais mes chaussures brillent ! Après avoir soigneusement tamponné mes bottines, j'abandonne dans l'entrée de la supérette le tube tant désiré quelques minutes plus tôt, un peu comme un préservatif usagé qu'on aurait cherché dans le noir, à tâtons, pendant d'interminables secondes en priant tous les diables pour ne pas débander. Il est 19h35, je suis en retard mais pas encore à la bourre.

Aux alentours de 21h, au Select. Le visage émacié d'un grand type aux lunettes carrées, journaliste en pleine overdose de carrosseries après sa longue journée au salon de l'auto. "T'aime écrire ?" qu'il me dit, "alors on échange nos jobs, et je te file mes articles, moi, j'en peux plus des mots". Mais moi, les voitures, je n'y connais rien, les seules carrosseries qui m'intéressent sont toutes en courbes souples, avec deux tétons pour toutes pointes et pour lignes brisées des plis gracieux tout en haut des cuisses, des liserés de dentelles à la place de celles des portières et des escarpins en guise de jantes. Après tout, il doit bien avoir raison quand il me dit que les femmes en petite tenue sur les stands font vendre les voitures. Mais il est venu seul. Dommage pour lui de ne pas avoir pu en dévergonder une pour l'accompagner au club.

Vers minuit, au sous-sol du club Emmanuelle. Zoom sur les bretelles design de Zorote qui vient d'atterrir sur le forum et dans le libertinage. Il voit qui je suis quand je lui dis qu'un de mes meilleurs souvenirs de club est une petite exhibition sur le podium de l'overside, mes reins collés à ceux d'une gogo danseuse. "En fin de compte, ce n'est pas parce qu'on passe à l'acte qu'on a les meilleurs souvenirs" lui dis-je en guise de conclusion prémonitoire.

medium_cabaret.jpg

1h du matin, encore plus au fond du sous-sol du club Emmanuelle. Photo de famille au naturel en mode panoramique, avec, de bas en haut et de gauche à droite, monsieur Doubleo les yeux rivés sur le centre de la piste de danse, Frederique911 en grande discussion avec Venitia75 et EnvieDoser, Titinette tentant vainement d'attirer l'attention de Huskill qui est en train de brancher RiresEtCalins, Kundalini3 à la barre avec sa robe rouge Ferrari et dans un show dont elle a le secret, madame Doubleo au centre de la piste de danse, Kalain et sa Kalinette qui montent les escaliers en direction du bar pour aller s'en jeter un, Les Missty27 pas loin de Madelba pas loin de Buli92 pas loin de son rugbyman de mari au crochet du droit dissuasif.

Un peu plus tard, torse nu sur la piste de danse, tout contre elle. Macro sur les reflets iridescents des spots bleu sur sa peau tabac, là, juste sous la paupière droite, en dessous de ses yeux cafés où je perds pied, incapable de me raccrocher aux reflets ambrés de ses cheveux bruns, un peu flous au premier plan. Elle respire la sensualité, m'inspire un violent désir plaqué sur son aine, ma jambe droite entre les siennes entrouvertes, juste entrouvertes. Elle allume, met le feu un peu partout, pyromane qui s'amuse du haut de ses 26 ans, et qui suivra son instinct jusqu'au bout de la nuit. Juste l'instinct de son plaisir. Elle a tout compris. Derrière elle, Kalain contre ses reins donne le tempo.

Aux alentours de 1h30, près du bar. Un homme charismatique prend un glaçon pour l'appliquer sur le téton de Kundalini3, histoire de voir s'il se dresse bien sous l'effet du froid. Il doit avoir fait sa connaissance à peu près 2 minutes 30 auparavant alors que je discutais avec elle. 1 heure plus tôt il avait fait mettre torse nu tous les garçons présents sur la piste de danse, ce qui a donné un bon coup de fouets à la soirée. Certaines personnes ont une audace admirable. D'ailleurs l'expérience est concluante.

Plus tard dans la nuit, au tréfonds des coins câlins. Huskill à genoux dans la mêlée, dressé tel le mat du radeau de la méduse, prend une inspiration tantrique avant de donner des coups de reins dévastateurs à biiiip qui embrasse biiiiip avec biiiiip pendant qu'elle se fait prendre par biiiip. Raconté comme ça, on ne se rend pas bien compte de la beauté du tableau, mais quatre couples enchevêtrés dans la pénombre et un plaisir contagieux, ça fait drôlement joli. Quelques esthètes pointilleux pourraient peut être reprocher la trop forte dominante rose accentuée par la lumière rouge, mais c'est être bien difficile. Moi, j'aurais bien volontiers fait partie du tableau.

Un peu avant 3h du matin, aux pieds de la piste de danse. Deux couples à moitié nus tentent vainement de s'accrocher des serviettes autour des reins. Frédérique911 me masse les épaules, et je me laisse faire. Elle a de très beaux yeux Frédérique. Des yeux d'un bleu délavé poignant. Il est temps que je parte moins pour l'imminence de mon vol pour Londres que pour ne rien gâcher. Huskill me dit souvent qu'éjaculer c'est mourir un peu, que le sperme ça se contient, et que l'énergie vitale remonte alors le long du dos jusqu'à la tête. Moi, faut que ça sorte, ne serait-ce que par une salve de mots.

C’est donc ce récit d’une frustration sublimée qui avait entraîné la crise de jalousie de Jeanne. Elle n’avait pas supporté de lire ces mots là sur le forum, en même temps que tout le monde, sans que je ne lui en parle avant. À ce moment là, j’avais ressenti sa réaction comme une profonde injustice (après tout, je n’avais rien fait avec Kundalini) et une entrave à ma liberté d'expression. Je comprends aujourd’hui qu’on peut être plus jaloux d’un désir  frustré que d’un désir assouvi : il conserve son énergie potentielle dévastatrice.

« Mois précédent | Mois suivant »