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29 octobre 2007

Mission libertine – IV (1)

l'origine de cette photo...    C’est pour ainsi dire une question de vie ou de mort : je dois prendre la première qui se présente.
    Elle arrive bourrée comme une bavaroise à la fête de la bière. Tant pis. Je joue des coudes pour m’en approcher, être le premier à m’y enfoncer, comme une brute. Elle se traîne jusqu’au bout du quai noir de monde, s’arrête enfin, semble hésiter, et elle vomit un flot de voyageurs exténués. La rame en ingurgite aussitôt une autre rasade dont j’ai su faire partie.
    Le métro m’éructe à Wagram. J’ai trente-cinq minutes pour trouver une bouteille de champagne, un plateau de petits fours, et l’hôtel Mercedes à la façade Art Déco et aux vitraux géométriques. Hôtel de charme côté face. Cathédrale luxurieuse côté pile. Quarante minutes plus tard, je monte les escaliers quatre à quatre jusqu’à la porte de ma chambre. Toujours la même, curieusement, comme si je faisais du sur place. En luxure comme en art, le renouveau n’est qu’un éternel recommencement.
    Je me déshabille intégralement. Une douche, une goutte de parfum… et je réalise que j’ai oublié un élément fondamental de mon scénario : le bandeau ! Tant pis, j’en improviserai un avec une serviette de bain. Je retourne dans la chambre, j’attache le bout de mon ceinturon à la tête de lit et je forme un nœud coulant avec la boucle.
    C’est maintenant l’instant crucial : j’ai cinq minutes pour ouvrir la porte de la chambre, la laisser entrebâillée, m’allonger dans le lit, nouer la serviette autour de ma tête, glisser mes mains jointes dans la boucle du ceinturon et tirer un coup sec.
    Voilà. Mes poignets sont pris. Il ne me reste plus qu’à l’attendre. Oh, je n’ai pas peur de rester accroché là si elle ne venait pas : je pourrais me détacher tout seul sans trop de difficulté. J’ai simplement peur qu’elle ne vienne pas, tout comme j’appréhende son arrivée. La tension monte, impérieuse, dans tous mes membres, tous… Ça y est ! Ma tortionnaire vient d’entrer ! La porte claque derrière elle. Je l’entends poser un sac lourd de brûlantes promesses. Elle s’approche de mon corps étendu, à demi nu, au point que ses doigts frôlent mon buste dans un silence sensationnel. Ils repoussent la lisière de ma nudité jusqu’à s’octroyer ma virilité orgueilleuse. Enfin ! À moi la grande vie et la petite mort !

    J’avais quelques heures à attendre Sarah aux alentours de la mosquée, et mon esprit vagabondait dans les souvenirs cuisants laissés par ma dernière nuit avec elle : un vrai défi, pour la troisième fois, lancé par écrit quelques jours auparavant…

Très chère Sarah,

    Après avoir versé un peu de piment sur une blessure encore vive, ou tout au moins sur une certaine irritation de vos muqueuses, entre autre, je vous offre le baume de la vengeance : Je vais m’offrir à vous. Non pas comme une femme s’offre à un homme, dans l’attente d’un plaisir partagé, mais comme un esclave s’offre à son maître, dans l’attente du seul plaisir pervers du maître aux dépends des supposées souffrances de l’esclave. Pratiquement, nous allons nous donner rendez-vous dans une chambre d’hôtel où je vous attendrai, en pleine lumière, presque nu, les yeux bandés et les poignets liés à la tête du lit. Offert et soumis, vous pourrez faire de moi ce que vous voudrez. Oui, vous avez bien lu, vous avez carte blanche, je vous fais confiance pour être une dominatrice vicieuse, perverse, sadique. Vous pourrez donc me faire subir tous les sévices, toutes les humiliations, jusqu’à ce que je demande grâce, jusqu’à ce que je dise stop, ce qui mettrait immédiatement fin au jeu et vous ferait gagner ce défi.
    Je laisse à votre imagination débordante le soin de choisir ce que vous allez me faire subir, le plus évident consistant à vous équiper afin d’appliquer les préceptes de Vatyayana, auteur du Kamasutra : « Quelque chose que l’un des amants fasse à l’autre, celui-ci doit lui rendre la pareille : baiser pour baiser, caresse pour caresse, coup pour coup ». Quoi que vous me fassiez, je vous demanderai seulement la faveur d’être progressive, pour ne pas m’infliger de blessures qui certes me feraient rendre grâce, mais risqueraient aussi de terminer brutalement et prématurément notre rencontre. D’un autre côté, je vous promets de ne pas tricher en me masturbant pour vous imputer ensuite ma jouissance.
    En effet, toute médaille a un revers : Si au cours de cette séance je venais à jouir, si vous veniez à faire couler mon sperme, volontairement ou non, alors cela mettrait fin au jeu en me faisant gagner la partie. Le chocolat que je vous offre est donc bien amer, car vous ne pourrez en aucun cas jouir de ma virilité sans risquer de me faire jouir aussi. Par ailleurs, je garderai le bandeau tout au long de notre entrevue, je ne croiserai pas votre regard, et ce n'est pas encore cette fois-ci que je verrai votre visage en pleine lumière. Tel sera le seul tabou de ce jeu. De votre côté, vous pourrez vous repaître du spectacle de ma nudité - hormis le bandeau qui cachera le haut de mon visage - et même l’immortaliser si l’envie vous en passait par la tête, vous avez carte blanche vous dis-je, avec la liberté de me détacher, de me ligoter davantage, ou d’inviter un bataillon pour participer à ma reddition si cela vous chante ! L’enjeu de ce défi sera un gage auquel le perdant devra se soumettre, et une proposition de jeu pour la rencontre suivante. Je pense que vous accepterez ce défi, dont la victoire ou la défaite ne se joue qu’à un mot ou un geste. Il va sans dire que je serais très déçu que vous le refusiez. 
    Enfin, je ne résiste pas au plaisir de citer Beigbeder : « Les hommes craignent la vie de couple pour une seule raison : La peur de la routine. Cette peur en cache une autre : celle de la monogamie. Les types n’arrivent pas à admettre qu’ils puissent rester toute leur vie avec la même femme. La solution est simple : il faut qu’elle soit bonniche et putain, vamp et Lolita, bombe sexuelle et vierge effarouchée, infirmière et malade ».

    Au plaisir de tout,

Vagant

À suivre…

25 octobre 2007

Mission libertine - III

    Sarah s’enfonça, avec une certaine appréhension, dans l’étroit boyau caché aux confins de la rue Larrey. Elle déboucha dans la rue Georges Desplas, contourna la mosquée par la rue Daubenton, pénétra dans un petit patio décoré d’émaux polychromes avant de s’infiltrer dans le café mauresque. Là, elle présenta son sésame pour le bien être au guichet du hammam, caché derrière le présentoir de pâtisseries orientales. La caissière l’ensevelit aussitôt sous une avalanche de détails indispensables sur l’art et la manière de profiter pleinement des soins proposés, et Sarah se retrouva, un paréo en main et quelques débris d’explications à l’esprit, face à une paire de prunelles qui la dévisageaient de la tête aux pieds. Elle traversa lentement une salle à colonne, fontaine et matelas sur lesquels s’allonger, en direction de la jeune femme aux cheveux noirs qui ne cessait de la fixer depuis les vestiaires. Des gouttes perlaient dans ses cheveux bruns bouclés, glissaient tout au long de sa gorge, s’enfonçaient entre ses seins recouverts d’un paréo plaqué sur sa peau par l’atmosphère saturée d’humidité. La jeune femme aborda Sarah :

fb5edbe3b29ec77b7dc9afb0df752818.jpg- Bonjour, je suis Petit Nénuphar.
- Oui… et alors ?
- Je suis là de la part de Vagant qui m’a demandée de passer cette matinée, ou tout au moins ce qu’il en reste, avec vous…
- Ah… vous êtes donc l’agent secret, Petit Nénuphar 007 ?
- Oui, mais entre nous, vous pouvez m’appeler Marina, dit-elle d’une voix suave et les paupières en papillons.

    Sarah se déshabilla dans le couloir qui faisait office de vestiaire, sous le regard de Marina qui n’en perdait pas une miette. Elles éclatèrent de rire en constatant que le haut du bikini rose barbie que j’avais préparé à l’attention de Sarah ne contenait guère plus que les mamelons de son opulente poitrine, ce qui aurait été parfait pour jouer les James Bond girls sur une plage de Copacabana, mais flirtait avec l’attentat à la pudeur parmi les opulentes matrones maghrébines venues pour leur séance de papotage hebdomadaire. Sarah opta donc pour le maillot que je lui avais demandé d’emporter avec elle, car je n’étais pas du tout sûr de ses mensurations. Il faut dire que je n’avais vu ses seins que du creux de la main.
    Dans la salle de transpiration, Marina étala le savon noir sur le dos de Sarah avec autant de sensualité que d’application. Avec cette atmosphère saturée d’humidité, le savon se transformait en pâte onctueuse qui se liquéfiait entre les doigts et s’infiltrait dans tous les pores de la peau. Sarah sentait de douces mains se promener sur tout son dos, qui  insistaient sur ses épaules, tout au long de sa colonne vertébrale, jusqu’aux reins. Chaque geste distillait une langueur qui envahissait sa conscience. Marina lui fit pourtant remarquer qu’une certaine tension subsistait dans le corps de Sarah : son esprit s’était abandonné plus vite que son corps n’avait pu suivre. Sarah enfila un gant de gommage pour le passer lentement sur ses jambes. Qu’il était bon de pouvoir enfin s’occuper de soi ! La caresse du gant sur son corps acheva de la détendre, de ralentir enfin le rythme de sa respiration, et elle proposa à Marina de lui passer le gant sur les jambes. Sans attendre sa réponse, Sarah commença par les mollets de son accompagnatrice. Assise les jambes pliées, légèrement écartées, les pieds à plat sur la dalle de marbre où elles étaient installées, Marina était parfaitement détendue, le buste en appui sur ses mains derrière elle. Sarah remonta jusqu’aux genoux pour redescendre le long des cuisses, sans s’aventurer trop près du maillot de Marina, mais en exerçant une pression modérée, quoique de plus en plus accentuée à chaque passage sur l’intérieur de ses cuisses.
    Enfin s’allongèrent-elles sur leur serviette étalées côte à côte. Marina ôta discrètement son maillot, le haut et puis le bas, pour mieux profiter de la vapeur d’eau sur tout son corps. Entre ses paupières à demi closes, Sarah caressa du regard la peau luisante de son guide dont les petits seins oscillaient au rythme de sa respiration paisible. Son ventre avait conservé les stigmates de la vie qu’il avait dû porter, et son pubis dont la toison était entretenue comme un jardin a la francaise ne cachait aucun mystère. Sans réfléchir, Sarah abandonna ses derniers complexes avec son maillot, et elle savoura à son tour la sensation de liberté, d’unité du corps, comme si son maillot avait matérialisé des frontières désormais abolies. Elles restèrent ainsi allongées, entièrement nues, avant d’essayer la dernière salle, chaude jusqu’à l’insupportable. Enfin vint le massage, un massage ferme, pour ainsi dire viril s’il n’avait pas été dispensé par des femmes employées du hammam. Tandis que l’heure tournait au point que Sarah commençait à s’en inquiéter, Marina lui proposa de retourner encore quelques minutes dans la salle de transpiration.
    Il y avait un peu moins de monde qu’auparavant, tout au plus une douzaine de personnes dans la pénombre de la pièce baignée de vapeur, ce qui lui conférait une atmosphère plus intime. Tout en bavardant de choses et d’autres, Marina commença à masser Sarah qui s’était allongée sur le dos. D’abord au niveau des épaules, ses mains descendirent sur la poitrine tout en prenant soin de contourner les seins : elles ne pouvaient s’empêcher de guetter les réactions des autres femmes malgré la buée qui les transformaient en vagues silhouettes alanguies, et qui ne semblaient manifester que de l’indifférence à voir deux amies se masser mutuellement. Les mains de Marina allaient et venaient sur le ventre de Sarah, s’approchaient toujours un peu plus près de son pubis tout en accentuant leur pression, et glissèrent subrepticement sur l’aine pour s’attaquer aux cuisses, touchant ainsi du doigt l’ambiguïté de la situation : Elles papotaient sur un ton badin au cours d’un massage dont la sensualité confinait à l’érotisme, comme on jette un voile pudique sur les chairs exacerbées. Enfin, les paroles s’éteignirent sous le souffle du désir et Sarah ferma les yeux sur son consentement. Encouragée par un sourire esquissé, Marina caressa enfin les seins convoités, chacun selon une spirale culminant au tétin. Sarah se serait abandonnée au trouble qui l’envahissait si elle ne s’était pas souvenue du temps qui passait. Il lui fallait rapidement se remettre les idées en place, et elle alla s’immerger dans la vasque d’eau froide au cœur de la pièce la plus chaude. Seule dans l’eau, les deux femmes présentes dans la pièce ne purent s’apercevoir que Sarah se pinçait les tétons, titillait son clitoris et caressait ses grandes lèvres imberbes après l’épilation de la veille.
    À peine soulagée, Sarah dût néanmoins retourner au vestiaire, où Marina lui remit une seconde enveloppe. Elle l’ouvrit aussitôt, et la curiosité laissa place à la stupréfaction.

À suivre…

19 octobre 2007

Mission libertine - II

    En planque à l’entrée des arènes de Lutèce, je distinguais tant bien que mal ma cabine téléphonique dans la foule des passants pressés. Entre deux visages blafards et un camion Picard, j’avais été rassuré de constater que mon affichette « hors service » décourageait les derniers adversaires du téléphone portable d’utiliser ma cabine. Jusqu’à ce qu’une jeune femme y entre malgré tout. Je ne l’avais pas vue découvrir mon enveloppe, mais je devinais cette femme la décacheter fébrilement, lire mon message secret, avant de la voir ressortir de la cabine. Elle était vêtue d’une courte jupe noire qui dévoilait ses jambes fuselées, et d’un blouson de daim sur son chemisier blanc. Lorsque je fus à peu près certain d’avoir identifié Sarah, ma jubilation qui s’était un instant transformée en sourde inquiétude, se mua en exultation silencieuse à l’idée de la prendre en filature. Elle potassa un instant son plan avant de disparaître parmi les passants.
    Bien que je l’aie perdue de vue, elle devait sans doute se diriger vers le Métro Cluny-la-Sorbonne, c'est-à-dire droit sur moi. Je me cachai donc derrière un kiosque à journaux à l’angle des boulevards St Germain & St Michel, avec une vue imprenable sur le ressac des piétons qui traversaient l’avenue. À chaque instant, je m’attendais à la voir tourner au coin de la rue, se diriger vers moi, se planter devant mes yeux ébahis pour m’enfoncer au fond des prunelles son regard d’acier, et me dire d’un ton narquois « alors monsieur Vagant, on joue les espions ? »...
- Que faites-vous là ?
    Le vendeur ventru avait bondi de son kiosque et me jetait des regards soupçonneux tout en vérifiant qu’aucun de ses journaux n’avait disparu.
- J’attends quelqu’un ! répliquai-je sèchement, le regard toujours rivé sur l’horizon étriqué du passage piétons, en vain.
    Mais où était-elle donc passée ? Comment avais-je pu la perdre aussi facilement ? Je sortis de ma pauvre cachette pour m’approcher à pas de loup du croisement, et j’hasardai un œil sur le boulevard d’où je m’attendais à la voir surgir… Rien. Pas l’ombre d’une Sarah à l’horizon, ou peut-être au loin, sur le point d’arriver à la station Odéon. Sprint ! Je déboule dans les escaliers du métro, je passe les portillons à la vitesse d’un fraudeur, j’arrive sur ses pas au détour d’un couloir, lorsqu’elle fait demi tour et se retrouve face à moi !
    Elle me croisa sans ciller.
    J’aurais probablement été vexé en une autre occasion, mais là, je ne fus pas mécontent de ne pas avoir éveillé de plus vifs souvenirs visuels chez Sarah. Quelques flashs de notre dernière nuit s’imposèrent à ma mémoire. Des sensations surtout. Celle des glaçons m’avait laissé un souvenir particulièrement cuisant, puisque Sarah me les avait appliqués sur les testicules alors que j’étais livré à ses sévices, les yeux bandés et les poignets attachés à la tête de lit. Cette nuit là, si elle avait enfin pu voir mon corps sous toutes les coutures, elle avait à peine pu distinguer mon visage dans la pénombre. Car depuis des mois, nous entretenions le mystère…
27c6921ffcf7c989db74896599c1af58.jpg    Je continuai mon chemin, aussi impassible que mes pulsations cardiaques me le permettaient, priant tous les Dieux, ou plutôt tous les diables qu’elle ne m’ait pas reconnu. Je risquai un regard derrière moi : personne. Je fis demi-tour, repris ma course effrénée dans les corridors encombrés et je vis Sarah monter dans une rame qui venait juste d’arriver à quai. Je sautai juste à temps dans la voiture adjacente et je pris un immense plaisir à découvrir ma maîtresse au travers de la vitre de l’issue de secours en bout de voiture : Mon regard remonta le long de ses jambes croisés, glissa dans la pénombre sous sa jupe, remonta sur son blouson vert bouteille, et caressa ses cheveux blonds mi-longs ramassés en un chignon retenu par un chouchou noir. Cette femme à l’allure BCBG étudiait son plan de Paris pour mieux s’y perdre. C’était maintenant au tour de Marina d’entrer en jeu, la seule femme assez aventureuse pour avoir répondu positivement à une annonce laissée sur le forum homosexualité d’auFeminin :

Soins de beauté au hammam de la mosquée de Paris par Zebra75

Après avoir lu le Zèbre d’Alexandre Jardin, j’ai décidé de dynamiser ma vie de couple. Je ne vais pas jusqu’aux extrémités de ce roman, mais j’ai proposé à ma femme quelques jeux sensuels auxquels elle se prête avec bonheur. Notre prochaine aventure sera une sorte de jeu de piste, dont la première étape, très soft, sera une matinée au hammam de la mosquée de Paris. Je vais lui offrir des soins de beauté (hammam + gommage + savon noir + massage) dans un cadre dépaysant et exclusivement féminin. Ce qui serait top, c’est qu’une jolie jeune femme lui donne à cette occasion une enveloppe contenant les instructions pour une seconde étape de ce petit jeu de piste, ainsi qu’un petit gadget intime…

Seriez-vous prête à être cette complice, avec pour rôle d’aborder ma femme et de lui donner une lettre dans les vestiaires ? Mon épouse est une jolie trentenaire, très timide mais qui caresse depuis longtemps quelques fantasmes homosexuels inassouvis, et qui serait certainement ravie d’un tel premier contact. Bien entendu, je vous offrirai la formule comprenant l’entrée au hammam ainsi que les soins de beauté. Si vous êtes intéressée, je vous prie de me contacter par email sur Zebra75@aufeminin.com

À suivre…

21 avril 2007

Les charmes de l'Orient (3)

Qu'à cela ne tienne, ce n'est pas une punition qui empêche un garnement de faire l'école buissonnière, nous avons sauté dans un taxi et j'ai raccompagné Roxane chez elle. J'ai mis en marche le vibreur dans le taxi, pour ne plus l'arrêter. Roxane ne me lâchait pas des yeux. J'ai posé ma main sur sa cuisse. Je sentais le trouble l'envahir de plus en plus. Lorsque nous sommes sortis du taxi, devant chez elle, j'ai marqué un temps d'arrêt. Le dernier scrupule du bourreau des corps avant la mise à petite mort.

- Je crois que c'est le moment où on propose de prendre un dernier verre, lui dis-je entre embarras et excitation ?
- Oui !
- Tu as envie ?
- Oui !

Nous nous sommes embrassés à pleine bouche. Arrivés chez elle, il s'est avéré que nous avions plus envie l'un de l'autre que d'un verre.

- Tu veux quelque chose de spécial, lui ai-je demandé ?
- Non...
- Attends, tu vas voir !

Je lui ai bandé les yeux au milieu de son salon. Je me suis éloigné pour qu'elle ne puisse pas m'attraper avec ses bras tendus, et j'ai commencé à tourner autour d'elle, comme un loup autour de sa proie. De temps en temps, je m'approchais pour lui voler un baiser, une caresse, faire glisser une bretelle de soutien gorge... J'ai cru qu'elle allait défaillir lorsque j'ai commencé à mordiller les tétons dressés de ses seins ronds, lourds, pulpeux et hypersensibles. J'ai ainsi compris pourquoi elle voulait toucher aux seins d'une autre femme. Comme elle me le confirmerait plus tard, elle voulait voir si, d'instinct, elle saurait ainsi donner du plaisir à une autre, en imaginant à tort que toutes les femmes avaient les seins aussi sensibles que les siens. Je l'ai guidée vers sa banquette où je l'ai installée, à quatre pattes. Au contact de ma langue sur ses fesses, j'ai entendu ses soupirs gutturaux accompagner ses frissons de plaisirs, qui se sont mués en gémissements rauques lorsque mes lèvres ardentes ont dardé sa chatte velue.

Dans bien des contes pour enfants issus des siècles révolus, le chaste baiser de la princesse au crapaud transforme instantanément l'immonde créature en prince charmant, ce qui est sans doute une allégorie qui préparait les jeunes esprits féminins aux épousailles de raison avec des vieillards édentés mais bien dotés. Dans ce conte pour adulte, j'ai eu l'impression que mes vicieux baisers transformaient la princesse en fauve lubrique. Ce n'étaient plus des gémissements, mais des rugissements de plaisir que poussaient Roxane. Pendant que je j'embrasais son clitoris de mes baisers enflammés, deux de mes doigts fouillaient son anus, débusquaient le vibreur au travers des fines chairs qui séparaient le bout de mes doigts de son vagin extatique, et, de l'autre main, je tirais malicieusement sur la cordelette de l'œuf vibrant afin d'en accentuer la pression sur son point G. A ce régime, la jouissance n'a pas tardé à la submerger.

Certaines femmes, même en proie aux plaisirs les plus intenses, gardent une certain maintient, une réserve distinguée qui donne l'impression qu'elles ne se donnent jamais complètement. D'autres, au contraire, s'abandonnent sans la moindre retenue. Comme pour la couleur de la peau, des cheveux ou la conformation des vulves, je n'ai aucune préférence quant à ces comportements. J'apprécie toutes ces variétés chez les femmes, selon les circonstances, un peu comme les styles culinaires, du plus raffiné des cocktails parisiens, à la plus solide des cuisines rustiques. La sensualité de Roxane m'est apparue franchement roborative. Dès qu'elle en a eu l'occasion, Roxane a happé mon dard entre ses lèvres, et elle me l'a aspiré avec une telle conviction que je n'ai pas pu me retenir, et j'ai lâché sans en jouir d'amples giclées de sperme sur ses seins. Nous l'avons l'étalé sur sa généreuse poitrine, avant que je la pénètre furieusement, ses jambes potelées sur mes épaules, pour jouir d'elle à mon tour.

medium_feline.jpgAprès quelques minutes d'un tendre repos, je m'apprêtais à m'éclipser quand le fauve Roxane m'a fait comprendre qu'elle ne l'entendait pas de cette oreille. Ses chauds baisers n'ont pas tardé pas à réchauffer mes ardeurs, et c'est en me tenant littéralement par la queue qu'elle m'a reconduit vers la banquette. Roxane avait pris les choses en main au sens propre comme au figuré. Elle m'a allongé sur le dos, mes cuisses bien écartées, et sans me quitter des yeux, elle a fait glisser sa langue de la pointe vermillon de mon glaive jusqu'au pommeau de mes couilles rasées de près. Puis, tout en me branlant furieusement, elle s'est attaquée à mon petit trou et elle l'a soumis à de frénétiques va-et-vient. Je naviguai entre douleur et plaisir. Je lui ai demandé combien de doigts elle m'avait enfoncé. "Un seul, m'a-t-elle répondu, mais à fond! Tu en veux un autre ?" J'ai décliné l'offre. Raide et dur, mais incapable de jouir ainsi, je lui ai proposé de me chevaucher. Elle a accepté avec une moue carnassière. Elle s'est allongée de tout son long sur mon corps dans une position que je ne connaissais pas, face à moi, les jambes à peine écartées, semi fléchies, de sorte qu'elle parvenait à frotter son clitoris sur mon pubis alors que je la pénétrais. Il m'était cependant totalement impossible de bouger, et j'aurais été réduit à une totale passivité si elle ne m'avait pas demandé de lui torturer les seins. "Prends mes tétons dans ta bouche ! Suces-les ! Têtes-les ! Oui ! Tu peux les mordiller ! Les deux en même temps ! Fais-moi mal !" J'ai malmené ses tétons turgescents, sans toutefois les blesser, tout en lui claquant violemment les fesses de la paume de mes mains. Alors, de sa voix grave aux accents chargés d'orient, elle a soufflé entre deux râles: "Ca vient! Ca va être forrrrrt!". La violence de l'orgasme nous a submergés en même temps.

Je n'ai jamais revu Roxane. Nous avons correspondu un moment, de plus en plus rarement, pour finir par nous perdre de vue totalement. Mais il me reste de cette magnifique aventure un goût, celui des charmes de l'Orient.

19 avril 2007

Les charmes de l'Orient (2)

Roxane s'imaginait donc être assise derrière moi alors que Guillaume la promenait sur les Champs-Elysées, insistant bien sur les secteurs pavés pour provoquer les plus agréables sensations à sa passagère. Il l'a fait descendre au 23 rue de Berry, où je l'attendais. Roxane était complètement sidérée de voir la moto repartir. Elle ne s'attendait pas du tout à ce changement de partenaire. Je l'ai entraînée dans le club qui venait d'ouvrir, et où nous étions les premiers clients. Assis devant un cocktail, j'ai découvert la beauté ténébreuse de cette jeune femme que je n'avais pu, jusqu'alors qu'imaginer. Une carnation mate, des yeux sombres, une cascade de cheveux noirs et bouclés qui coulait sur ses épaules, et cet accent rauque indéfinissable déjà perçu dans le message téléphonique qu'elle m'avait laissé quelques jours auparavant pour me confirmer sa présence à mes côtés ce soir là. medium_hustler.2.jpgC'est en discutant du statut de la femme dans les diverses cultures, de Simone de Beauvoir, et des attraits de l'expatriation sur divers continent que j'ai deviné ses origines libanaises. Elle m'a alors regardé avec ses grands yeux surpris, sous les seins des femmes à moitié nues qui se dandinaient sur le podium à quelques centimètres devant nous. Nous étions au Hustler Club, haut lieu parisien du strip-tease à l'américaine.

Roxane appréciait la lascivité du spectacle, dédaignant les blondes et préférant les brunes, par fraternité sans doute, et je lui ai donné l'œuf vibrant que j'avais glissé dans ma poche afin de remplacer ses boules de geisha qui l'avaient déjà bien émoustillée, vibrations de la moto de Guillaume à l'appui. Elle a aussitôt compris que je devais avoir avec moi une télécommande, et quelques minutes plus tard, elle s'est éclipsée en direction des toilettes pour glisser l'œuf en elle. J'en ai profité pour prendre deux billets de lap dance. Lorsqu'elle est revenue, je lui ai demandé ce qui lui plaisait chez les femmes.

- Je me demande si une femme saurait d'instinct ce qui plait à une autre, me dit l'ingénue.
- Tu t'imagines donc plus en position passive qu'active avec une autre femme ?
- Oui.
- Et tu n'es pas spécialement attirée par le fait de goûter au miel d'une autre fille ?
- Non, pas spécialement.
- Tu sais Roxane, toutes les femmes sont différentes, il n'y en pas deux semblables. La conformation des vulves le montre déjà, entre les grosses lèvres charnues, les petites délicates, les clitoris hypertrophiés et ceux bien cachés au fond des chairs roses, il y a déjà une énorme variété. Tout cela influe sur les goûts et une sensualité très variable d'une femme à l'autre, entre celles qui ne supportent pas qu'on leur glisse un doigt et celles auxquelles il en faut au moins trois, les clitoris des unes qu'on doit lécher de la pointe de la langue, et puis ceux de celles qu'on doit aspirer entre les lèvres, ceux dont on doit faire le tour et ceux qu'il faut frotter, par en dessous pour les unes, par-dessus pour les autres... il n'y a pas de recette miracle pour faire jouir une femme Roxane, il faut être à l'écoute de ses sens, attentionné, et trouver le fonctionnement de son plaisir. Je pense que c'est plus une question d'expérience que d'appartenance à un sexe ou à l'autre.
- Alors dans ce cas, une femme ne m'intéresse pas, m'a-t-elle répondu en me dévorant des yeux.

Roxane a tout de même trouvé une grande Italienne à son goût, et j'ai pu lui offrir le lap-dance que j'avais prévu pour elle. Le vibreur a fonctionné à merveille alors que la danseuse se trémoussait sur les genoux de ma Libanaise. Elle ne put toucher avec les mains, mais avec le nez, lorsque l'Italienne fit glisser sa poitrine siliconée sur le visage de Roxane, visiblement émoustillée par la situation à moins que ce soit par les vibrations répétées que je déclenchais au cœur de son intimité. À la fin de la séance, elle m'a confié avoir été séduite par le parfum suave de cette femme, dont la sensualité lui avait ouvert d'autres perspectives.

- Pourquoi m'avais-tu proposé de venir en jupe, en fin de compte, m'a-t-elle demandé ?
- Parce que nous aurions pu aller dans un autre club autrement plus chaud.
- Ah oui ?
- Mais le dress-code impose une jupe.
- Tu crois que c'est incontournable ?
- Essayons, nous verrons bien !

Il me restait un ticket de lap dance et Roxane m'a proposé de choisir à mon tour une danseuse pour moi, pour voir, ce que j'ai expédié entre les bras d'une grande Tchèque sous le regard brillant de la jeune Libanaise. J'avais hâte de passer aux choses sérieuses. Adieux mes résolutions frustrantes, Roxane partait définitivement pour New-York dès le lendemain, et je n'étais pas du tout certain de la revoir. Je l'ai donc conduite au No Comment qui a eu l'amabilité de me remettre sur la voie que j'avais initialement prévue: Refoulés ! Roxane ne portait pas l'uniforme de la parfaite petite libertine...

À suivre...

 

28 mars 2007

Quand j'étais un fake (5)


19 Août


Tessa: Vous n'imaginez pas le plaisir que la lecture de votre message m'a donné. Si votre cunni est à la hauteur de vos aveux, c'est le nirvana que j'ai en perspective !
Je me doutais que chez Guillaume, il y avait plusieurs tailles. Un homme de votre goût ne pouvait habiller la femme en jouissance à taille unique. Mais moi, voyez-vous, je joue ma snobinarde. Il me faut du sur mesures, parce que ma démesure le vaut bien.
Chez Guillaume, pas de promo ? Ca tombe bien. Un plaisir accompli se paye en désir cash!
Votre oreille ne vous a pas trahi. C'est bien la clochette que vous venez d'entendre. Une cliente s'avance silencieusement. Les talons de ses escarpins s'enfoncent dans l'épaisse moquette qui recouvre le sol de votre luxueuse boutique. Vu de votre atelier, vous ne percevez qu'une silhouette qui se détache, des hanches qui se balancent en ombre chinoise, avec en arrière plan les lumières de la rue. Vous n'avez pas reconnu son pas. Ce n'est pas celui de la mère de famille qui vient en catimini, comme une femme au régime achèterait des pâtisseries en rougissant. Ce n'est pas celle de la célibatante qui vient chercher pitance comme on va au fast-food, pour consommer une histoire de cul entre deux histoires de cœur. Non, celle qui vient d'entrer vous considère à votre juste valeur. Celle d'un artiste, et elle n'attend pas moins qu'un chef d'œuvre.

21 Août

Guillaume: [...] J'aime ce que tu m'as écrit, Tessa, même si je te trouve un brin trop caressante, dans le sens du poli, s'entend. Nul besoin de me flatter comme vous le faîtes, je suis insensible à ce jeu là. En revanche, vos mots, votre esprit, et donc votre charme, eux, me séduisent... Nul besoin de me lancer des fleurs, donc. Vous lire, c'est déjà un bouquet... [...]

Contre toute attente, j'appris ce jour là que Marianne m'avait court-circuité: Elle avait passé la nuit avec Guillaume. Le jeu venait de perdre d'un seul coup la moitié de son enjeu.

Tessa: Je vous remercie pour m'associer à vos douces pensées dédiées aux égéries de ce forum, même si je sens qu'en ce qui me concerne, ces pensées ont une saveur douces-amères. Vous aurez sans doute senti, à juste titre, que je m'étais jetée à votre tête (et rien qu'à votre tête, j'insiste sur l'organe visé) alternant de gentilles provocations et de sincères louanges. Que voulez-vous, votre réputation vous précède. 
Je vais donc profiter de votre disparition momentanée pour me mettre aussi au vert, et réfléchir au ton sur lequel reprendre notre petit jeu de séduction, si tant est que vous y donniez suite.
Bonnes vacances / transactions / tournées / étreintes. (rayez les mentions inutiles)

23 Août

Guillaume: Tesss'
Ne prenez pas la mouche(1) à chaque fois que je réponds à vos posts, n'y voyez nulle intention de ma part de mettre un terme à notre discussion, de fermer la porte à quoi que ce soit...
Je me suis sans doute mal exprimé...
Je voulais juste vous dire que j'aime la manière dont vous êtes capable d'écrire, de charmer...
Et puisqu'il est question de charme, sachez que je suis infiniment plus sensible à votre personne qu'aux compliments que vous pourriez me faire...
Parlez-moi de vous, de vos désirs, vos envies, c'est autrement plus intéressant, à mes yeux, et sacrément moins gênant (à cause de vous mes chevilles ont enflé, ma tête a grossi, je ne passe plus les portes ni ne porte de chaussures lol)
Je ne voulais en rien me montrer agressif ou irrespectueux, soyez en assurée...
J'ai rayé les mentions, vous n'avez deviné les raisons de mon absence...
Guillaume
(1) Faîtes moi la mouche, pas la guêpe      

28 Août

Tessa: D'une part on n'attire pas les mouches avec du vinaigre, et qui s'y frotte s'y pique d'autre part. Quoiqu'il en soit, je m'en voudrais de vous agacer avec mes bourdonnements, euh mes bougonnements, moi qui n'ai d'autres vocations que de papillonner au gré de mes envies. Mes envies, parlons en, ne sont certainement pas de faire gonfler les organes que vous avez cités, mais plutôt d'en faire gonfler un autre, sans arriver au point de ne plus passer ces portes qui vous sont déjà ouvertes. Bref, j'ai envie de vous tendre la perche, de vous voir la saisir à pleines mains, pour en faire le meilleur usage. Vous trouvez cela trop direct ? Vous avez bien raison ! Je n'ai pas mentionné les préliminaires dont celui que vous, ou plutôt que nous affectionnons tous et toutes: A votre propos, cela aurait été un pléonasme.
Vous l'aurez compris, mes envies du moment sont de jouer avec vous, de vous séduire avec mes mots et non pas mes atouts féminins, d'aiguiser votre curiosité au point de vous donner envie de me rencontrer, bref, de vous séduire autrement. Et ces mots que j'aime tant, ces mots doux sans être mièvres, percutants comme une langue habile, chauds comme un frisson, je suis prête à vous les susurrer à l'oreille. Pour cela, vous n'avez que quelques chiffres à me donner.
Tesss'
PS: En ce qui concerne les raisons de votre absence, voyons voir... Vous aviez un cunni à St Denis ? Une levrette a Brest ? Un missionnaire au Caire ? Une amazone dans l'hexagone ? Des petites cuillères à St Pierre ? Une chandelle aux Dardanelles ? Une sodo à Maputo ?

29 Août

Guillaume: J'aime mieux quand vous vous exprimez ainsi, je ressens mieux votre présence, votre esprit, ce que vous semblez être réellement : Une intéressante et vive personne.
Tessa, vous devez vous demander la raison de mon absence ces derniers jours.
Rien à voir avec vous, juste une baisse de moral passagère, et quelques menus questionnements qui me hantent.
Je n'ai pas pour habitude de le clamer en public, mais il me semblait correct de vous en tenir informé.
Je reviendrais donc très vite j'espère, je pars du principe que quand on ne se sent pas dans le move, il vaut mieux rester à coté, pour mieux revenir lorsque l'orage est passé.
Je vous salue avec sourires et respect,
Guillaume

J'appris par ailleurs que Guillaume avait des problèmes de cœur d'une part, et j'obtins mon rendez-vous avec Mathilde sans avoir séduit mon homme d'autre part. J'ai à nouveau perdu Marianne de vue. Game over.

23 Mars 2007

- Allô, Guillaume ? C'est Vagant.
- Ah! Ah! Ah! Vagant ! Je me disais que tu finirais bien par m'appeler !
- Alors, tu as lu les dernières notes de mon blog ?
- Oui, excellent !
- Tu ne m'en veux pas ?
- De quoi ?
- Pour le coup de Tessa.
- Je le savais depuis le début !
- Quoi ?
- Depuis tout ce temps, tu n'avais donc pas appris que j'étais au courant de ce stratagème dès le départ ?
- Tu savais donc que c'était moi ?
- Bien sûr, on me l'avait dit. On m'avait d'ailleurs demandé d'être plus gentil avec toi, de ne pas t'envoyer sur les roses tout de suite.
- Incroyable ! Je suis bluffé. On ne sait jamais qui tire vraiment les ficelles, dans ces jeux là...
- Et non, on ne sait jamais.
- Je peux révéler ta véritable identité, et l'adresse de ton blog ?
- Tu peux y aller, mon ami.
- Merci Georges.

medium_ski_fake.jpg



 

23 mars 2007

Quand j'étais un fake (4)

17 Août

Guillaume: "J'aime les hommes qui me le rendent mal".
J'aime bien cette expression. Elle me rappelle une autre, employée par une amie, il n'y a pas longtemps. Elle me parlait de ses aventures, "les mauvaises personnes au mauvais moment" disait-elle...
Je veux bien vous laisser une autre chance, mais laissez moi vous dire que ça ne va pas être facile. J'hésite à vous croire quand vous évoquez une maladresse. J'hésite, l'expression était si mal choisie, peut-être est-elle de celles qui vous font réellement rire!
Et puis, d'entrée de jeu, vous me demandez "combien", combien de femmes! Je n'en sais rien, et je m'en fiche ! L'important, c'est ce que l'on peut apprendre des autres, grâce à cette aventure, des autres et de soi même.
Relisez bien le blog, je vous en prie. Relisez, et dîtes moi quels sont les passages vulgaires, irrespectueux, ou axés sur la performance.
Vous m'avez, je l'avoue, bien énervé hier soir. Mon humeur est redevenue plus sereine à votre égard, votre mea-culpa me touche, même si pour le moment, vous n'avez encore que le bénéfice du doute.
Mais au fait, que me vouliez-vous ?

18 Août

medium_mannequin_vitrine.jpgTessa: Je vous remercie de me laisser une seconde chance.
J'ai lu votre blog, et c'est parce que je l'ai lu jusqu'entre ses lignes, parce que j'ai cru percevoir chez vous une certaine "qualité d'âme", que j'ai voulu entrer en contact avec vous. A vrai dire, ce qui m'a attirée, c'est  l'homme subtil et délicat, le libertin sentimental qui se cache derrière le masque lisse de Guillaume le magnifique. Votre blog est une vitrine à travers laquelle j'ai voulu passer pour vous atteindre "en substance", pour toucher du doigt l'homme, au sens propre mais surtout au figuré. Comprenez-vous ?
Je ne chercherai pas l'excuse du second degré - même si vous pouvez vous douter que lorsque je m'essaye à l'humour Bidochon, il est à prendre au second degré - mon entrée en scène n'était qu'une provocation à l'encontre de Guillaume, à l'encontre de cette vitrine impeccable, pour briser la glace. Et je vous ai égratigné avec les bris de verre, maladroite que je suis !
Ce que je vous voulais ? Que du bien, rassurez-vous. Je voulais vous rencontrer, parce que je crois qu'on ne rencontre pas souvent des gens comme vous. Peu importe le nombre de femmes que vous auriez pu connaître avant ou après, notre rencontre, je l'aurais voulue vraie, éphémère mais entière, franche comme une collision. Je ne voulais pas seulement souscrire à votre proposition, aussi délicieuse fut-elle. Par orgueil, sans doute, c'est mon péché mignon.
Maintenant que je me suis mise à nu devant vous, débarrassée de tous mes haillons, m'aiderez-vous à revêtir une robe de bal ?

Guillaume: Je vois que vous avez changé de tactique, passant soudain de l'attaque au compliment, je découvre ainsi vos multiples talents, même si à n'en point douter, vous en possédez encore bien davantage, peut-être même plus intimes...
Pourquoi parlez-vous de vitrine, de surface lisse et impeccable ?
Pensez-vous vraiment que pour oser offrir mes cunnilingus j'aurais un caractère en apparence aussi lisse et parfait que celui (apparemment lui aussi) de Bree VanDeKamp ?
Si cela peut vous rassurer, je dispose d'autres tours dans mon sac, de diverses aspérités, et même aussi parfois d'une bosse dans mon pantalon.
Voilà que soudain peu vous importe les précédentes rencontres, vous qui lors de votre première approche souhaitiez (au second degré m'avez vous confessé) vouliez tout savoir quant-à leur nombre...
Vous êtes très certainement unique, notre rencontre, si elle devait avoir lieu, le serait tout autant, car nouvelle et forcément différente. Peu importe alors de savoir si d'autres ont eu lieu dans le passé, chaque découverte est à mon sens comme la perte d'une virginité, puisque je me sens vierge de toute relation tant que celle-ci n'est pas consommée...
C'est là sans doute la raison (ou plus exactement l'une des raisons) pour lesquelles j'aime tant ce moment unique, celui où ELLE soulève légèrement le bassin pour me permettre de faire glisser le long de ses jambes le petit vêtement de coton, me laissant pour la première (et donc UNIQUE) fois le plaisir de DÉCOUVRIR son intimité...
Etes vous certaine de vouloir vous habiller ?

Tessa: Après avoir échoué au jeu des provocations et de l'humour bidochon que vous aviez pris au premier degré, il m'a bien fallu changer mon fusil d'épaule. N'aurais-je pas été stupide de persévérer ? Quant à l'étendue de mes talents, je vous en laisserai juge, comme ceux du maçon au pied du mur, ou du Guillaume face à...
Qu'est-ce qu'un blog sinon une vitrine de son intimité à l'attention du monde ? Un blog ne peut pas être qualifié de journal intime, puisqu'il n'a pas vocation à n'être lu que par celui qui l'écrit dans une démarche quasi analytique, mais par le monde entier. S'il a certaines caractéristiques apparentes du journal intime, en particulier dans sa construction au jour le jour, il en diffère par son rapport au lectorat. A la différence du journal intime qui est un "post mortem" vis à vis des expériences qu'il relate, le blog interagit directement avec son lectorat. L'auteur du blog et le lecteur s'influencent mutuellement. Un peu comme le gérant d'un fond de commerce interagit avec ses clients via sa vitrine. La votre, votre blog, est impeccable. Vous y présentez un homme courtois qui procure des cunnilingus aux femmes, dans le but d'en procurer encore davantage. C'est cette vitrine à laquelle je me suis attaquée, parce que c'est vous qui m'intéressez, oui vous qui restez bien planqué au fond de l'arrière boutique. Et puisque vous vous présentez en vitrine, n'était-il pas naturel que je me pose la question du chiffre d'affaire ? Allons, allons, je plaisante, ne vous fâchez donc pas tout rouge! Dieu que vous êtes susceptible... Je sais que vous vous en fichez et moi aussi. Je ne suis pas là pour faire une OPA sur vos activités sensuelles, je viens juste y goûter. Tout comme moi, vous êtes un épicurien et vous considérez chaque relation indépendamment des autres. Si nous venions à nous connaître, je ne chercherais pas à me comparer aux autres femmes dont vous croisez le chemin. Peu m'importe donc leur nombre, ma question à propos de votre cunniculum vitae était une provocation.
Vous parlez d'aspérité ? Ce sont justement vos aspérités qui m'intéressent, toutes vos aspérités, y compris la bosse qui gonflera votre pantalon à l'idée de conquérir l'intello de service, mais pas seulement celle-ci. Je m'intéresse aussi à vos aspirations, toutes vos aspirations, y compris celles qui feront germer le bouton de ma fleur entre vos lèvres, mais pas seulement celles-ci.
Je suis d'ailleurs certaine de vouloir me rhabiller, pour le plaisir de soulever légèrement mon bassin et vous permettre ainsi de faire glisser mon string tout au long de mes jambes, pour le plaisir de sentir vos doigts répandre des frissons sur ma peau alors que ma dentelle glissera avec une infinie lenteur, dévoilant à vos yeux le panorama de ma féminité, des monts dressés à l'horizon de mes seins, au sous bois humide au fond duquel coule la cascade de mes désirs inassouvis.
Vous m'avez tendu une perche, je n'allais pas manquer de la saisir.

Guillaume: Votre analyse de la vitrine est assez juste, je dois l'admettre... Quant-à votre esprit, je dois également le reconnaître : Je m'étais mépris !
Sachez que je ne reste pas planqué dans l'arrière boutique, je distille aussi de menus conseils, je recherche la bonne taille, je propose aussi (souvent, même) un essayage...
Peut-être aussi que ce qui donne cet aspect à la vitrine, c'est que je n'y solde jamais les articles, chez Guillaume pas de promos    
Tiens, j'entends la clochette...
Gling gling, c'est vous qui venez d'entrer ?


À suivre...

21 mars 2007

Quand j'étais un fake (3)

medium_Sherazade.jpgAoût 2006. Après une unique rencontre mémorable, j'ai retrouvé Marianne sur un forum de discussion. Retrouvé n'est pas le mot juste. L'incroyable séductrice m'y avait plutôt attiré, ainsi que mon vieux complice Guillaume, et elle avait animé mon mois d'Août solitaire à grand renfort de mystères et énigmes au cours desquelles j'avais croisé Mathilde. Par jeu, Mathilde en vint à me proposer une rencontre, à condition que je parvienne à séduire un homme en me faisant passer pour une femme. D'autre part, j'avais promis à Marianne de lui offrir une nuit avec Guillaume, une nuit digne des mille et une nuits. Pour résoudre ce double défi, je décidai donc de séduire Guillaume en me faisant passer pour une femme, au point de lui donner un rendez-vous dans une chambre d'hôtel obscure auquel Marianne irait à ma place.

Pour commencer, j'écrivis une petite fiction sous le pseudonyme Tessa, fiction dont la supposée beauté littéraire me permettrait peut-être d'exciter la curiosité de mon camarade de jeu. Échec total: je ne parvins à intéresser que quelques femmes et travestis. J'optai alors pour une plus approche directe sur une discussion ayant trait à la grande passion de Guillaume: le cunnilingus.

 

16 Août

Tessa: Sans vouloir être indiscrète, combien de cunnis as-tu réalisés depuis le début de ta carrière cunnilinguale ? Y a t'il des trous dans ton cunniculum vitae ? Quelles sont les principales qualités d'un cunniphile: avoir la langue bien pendue, ne pas avoir la langue dans sa poche, ou bien être doué pour les langues vivantes ? Et enfin, comment bénéficier de ton offre alléchante ?

Guillaume: Peut-être qu'en allant lire (depuis le début, cela va de soi pour une meilleure compréhension) le blog dont le lien est attaché à ma signature (en tout petit en bas de ce mail) vous découvrirez la clé de votre interrogation... 

Tessa: Tout d'abord, je vous prie de me pardonner ma familiarité. Après tout, nous n'avons pas gardé les clitoris ensemble, et vous avez bien fait de corriger mon intempestif tutoiement. Guillaume, si j'ai eu le plaisir de parcourir votre blog, je n'ai pas eu le courage de compter vos conquêtes. De surcroît, rien ne dit que ce blog est exhaustif. Et puis, pour tout vous dire, j'espérais surtout attirer votre attention avec mes calembours pour sortir du lot des foufounes baveuses qui attendent votre liquette. Malheureusement pour moi, vous semblez déjà avoir de remarquables partenaires de jeu qui ont su retenir toute votre attention, et à côté desquelles je fais pale minette. Devrais-je donc vous écrire un email qui sera dûment classé et auquel vous répondrez par ordre d'arrivée ?

Guillaume: Les "foufounes baveuses" apprécieront...
Pour ce qui est de l'avant dernière phrase de votre missive, je ne peux malheureusement que vous donner raison... [ndlr: smiley qui pleure]

Tessa: Vos messages ont pour signature: "J'aime l'humour, ça me fait rire".
Ma tentative vous aura fait pleurer, mais pas de rire malheureusement...

Guillaume: Ben oui... J'aime l'humour !
En revanche, votre remarque était -je trouve- irrespectueuse pour toutes celles qui se plaisent à faire vivre cette belle aventure...
Et j'accorde trop d'importance au respect pour parvenir à m'en moquer...

Tessa: On peut rire de tout mais pas avec tout le monde. J'ai eu le tort de penser nous pouvions plaisanter au sujet du sexe féminin, mais visiblement, l'adoration que vous lui portez semble vous empêcher de prendre le recul nécessaire. C'est un petit peu le problème avec cunni, on ne voit même pas jusqu'au bout de son nez ! (c'est de l'humour caustique et je ne sais même pas faire les smileys qui rigolent, scrogneugneu)

Guillaume: Je confirme...
Les "foufounes baveuses", ça ne me fait pas rire...
Pas plus que Bigard, même pas plus...
Désolé...

Tessa: Ah non, ça c'est Pierre Desproges ! Je ne citerais pas Bigard à un homme de votre goût. Au fait, vous êtes plutôt salé ou sucré ?

Guillaume: Mon bon goût est proverbial. Pour l'instant, j'avoue ne pas encore juger du vôtre...

Tessa: pour juger du mien il faudrait que vous daigniez vous pencher sur mon cas.

Guillaume: Reconnaissez que vous avez quelque peu raté votre entrée...
Comme lors d'un premier rendez-vous, certaines phrases ou attitudes peuvent plomber une rencontre...

Tessa: Oui, j'ai raté mon entrée parce que je me suis mal positionnée. Vous n'imaginez pas combien cela peut être instructif pour moi. J'aime les hommes qui me le rendent mal, car j'ai une approche beaucoup trop cérébrale. Je suis entré en contact avec vous comme un homme l'aurait fait. Une approche qui se voulait humoristique et qui ne s'est avérée que caustique et incisive. Vous y avez donc réagit comme à une agression. Maintenant je suis désemparée. Vous ne voulez pas m'aider un peu ?

 

Malgré les encouragements de Mathilde et Catherine censées suivre nos roucoulements, et qui assistaient plutôt à une lutte homérique, je ne voyais pas trop comment me sortir de cette situation. Catherine m'avait ainsi conseillé de prendre l'attitude plus humble que j'avais adopté dans mon dernier billet, m'affirmant que chez les femmes, l'humour caustique ne paie pas. J'attendis donc, le cœur battant comme une jouvencelle, une réponse qui ne viendrait que le lendemain

À suivre...

10 mars 2007

Alter Ego (10)

Camille Claudel...- J'ai envie de quelque chose, me dit-elle.
- Tout ce que tu veux.
- Ça !

Elle m'a tourné le dos, elle a basculé en arrière, et elle a posé sa nuque sur mes cuisses. Le dernier baiser est exquis.


J'ai plus de quarante ans, elle en a une petite vingtaine, mais le temps s'est arrêté derrière une pendule. Tout est aboli, les préjugés, les scrupules, les stigmates de l'âge qu'avait dû oublier Camille Claudel, avant qu'elle ne s'en souvienne.

08 mars 2007

Alter Ego (9)

Toute ressemblance avec des personnes existantes serait purement fortuite...- Donne moi ton string !
- Tu veux mon string ? Maintenant ?
- Oui ! Donne-le moi s'il te plaît.
- Tu me le rendras ?
- Oui, lorsque nous nous reverrons.
- J'étais sûre que tu me le demanderais.

Elle était assise dans ma voiture qui titubait en plein Paris. Elle a rougi, mais ses mains ont glissé sous sa jupe, et elle a fait glisser la dentelle mauve convoitée. Elle me l'a tendue. Elle était trempée. Tout en traversant le Boulevard St Michel, je l'ai portée à mon nez, pour m'enivrer du parfum entêtant de ses envies inassouvies. Dehors, les Parisiens pressés couraient, sans imaginer la bulle de désirs fiévreux qui circulait parmi eux. J'ai glissé le string dans ma poche, et ma main a repris sa place entre ses cuisses ouvertes, offertes à ma caresse. Je ne sais pas comment nous sommes parvenus sains et saufs dans sa rue. Je me suis garé en double file devant chez elle.

À suivre...

chez Ysé...

06 mars 2007

Alter Ego (8)

medium_tuileries.jpgEn sortant du musée, l'air frais n'a pas remis nos idées en place.

Sur le pont Solferino, mes baisers se sont perdus dans ses cheveux.

Au jardin des tuileries, mes doigts se sont égarés sur son sein pointu.

Au café du sud-ouest, ma main fiévreuse a divagué sous la table jusqu'à son entre cuisse, jusqu'à repousser les limites de sa pudeur et sa dentelle humide.


À suivre...

chez Ysé

04 mars 2007

Alter Ego (7)

medium_l_air_du_soir.jpgNous avons poursuivi assidûment notre découverte mutuelle, et tant bien que mal la visite du musée, à la recherche des salles les plus désertes pour nous y embrasser d'autant plus ardemment. Les impressionnistes célèbres n'eurent droits qu'à de chastes baisers. Les architectes oubliés à mes mains baladeuses, qui remontaient en tremblant le chemin velouté de ses cuisses concupiscentes. Autour de nous, les étrangers qui nous regardaient sans nous voir ne risquaient guère de nous entendre.

- J'ai envie de ta petite chatte Ysé, dis-je le plus naturellement du monde.
- Pardon ? Répondit-elle ébahie par mon audace.
- Oui, j'ai envie de ta petite chatte, de la goutter, de la laper. Je suis sûr qu'elle est toute mouillée.
- Tu es fou, on pourrait nous entendre !
- Et alors, je suis sûr que tu es trempée, n'est-ce pas ?
- Oui...
- J'ai envie de m'abreuver à ta source de jouvence, de me rafraîchir de ta mouille.
- Moi aussi...
- De boire ta jouissance jusqu'à la lie, et d'en partager la saveur avec toi en un baiser goulu !
- Oh ! On s'en va ?

chez Ysé...À suivre...

02 mars 2007

Alter Ego (6)

medium_clock.jpgElle a ainsi accepté d'accompagner Jean-Jacques de Nemours dans sa visite culturelle, et nos pas nous ont menés derrière l'immense cadran.
C'est quand Chronos a eu le dos tourné qu'elle m'a volé ce baiser, à l'abri des regards et du temps dépassés. Et puis, voler n'est pas le mot juste. J'attendais tant qu'elle me le prenne que je lui ai tout donné, et ma bouche et ma langue, et des caresses fébriles. La seule aiguille qui comptait était désormais celle dressée dans ma culotte. Quand on bande, on a toujours vingt ans.


À suivre...chez Ysé...

28 février 2007

Alter Ego (5)

Elle n'a pas répondu à ma question. Même si je sentais qu'elle était à peu près certaine que j'étais son rendez-vous mystère, elle espérait que je l'avoue avant de me donner le baiser qui engagerait ses lèvres, voire plus si affinités. Elle voulait un signe. Je ne lui en donnerai pas. Je voulais que son baiser soit l'expression de sa liberté, de son désir, tout en lui laissant la latitude de partir si je ne lui plaisais pas. Je voulais qu'elle me montre qu'elle croyait au plaisir qu'elle pourrait partager avec un homme tel que moi, avec un homme de mon âge. J'attendais d'elle un acte de foi, en somme.

Devant moi, la sculpture confortait ma ligne de conduite avec éloquence: Claudel était belle et fraîche, Rodin était déjà usé. Il y avait autant d'écart entre ce couple là qu'entre mon interlocutrice et moi.

medium_gare_orsay.2.jpgSous l'égide de la monumentale horloge qui n'avait jamais cessé de rythmer des rencontres à l'abri de l'immense hall de gare reconverti en musée, nous avons continué à bavarder jusqu'à ce que le rendez-vous de mon interlocutrice soit trop en retard pour être attendu davantage.
chez Ysé

À suivre...

26 février 2007

Alter Ego (4)

medium_orsay.5.jpg- Oui, j'ai un peu moins mal à la gorge, sans doute grâce à vous. Vous êtes en visite, lui demandais-je pour détourner la conversation de mon pauvre subterfuge ?
- En fait, j'ai un rendez-vous.
- Quel dommage, nous aurions pu visiter le musée ensemble. A quelle heure aviez-vous rendez-vous ?
- Midi
- Il est déjà midi et quart ! Quel mufle ose venir en retard à un rendez-vous avec une si charmante jeune femme ? A moins que ce soit une de vos amies ?
- Non, c'est un homme.
- Votre petit ami peut-être? Dites-moi si je suis indiscret...
- Non, en fait, je ne le connais pas.
- Voilà qui est amusant... J'imagine que vous avez convenu de quelques indices pour vous reconnaître, comme dans les rencontres par petite annonce: Il aura sous le bras le journal Libération et elle aura autours du cou un foulard à fleurs...
- Et non, pas de signe distinctif. Mais qui vous dit que je réponds à une petite annonce ?
- C'est la raison qui m'est venue à l'esprit pour expliquer un rendez-vous avec un inconnu dans un musée ? D'ailleurs, je suis peut-être votre rendez-vous mystère !
- Oui, peut-être... comment vous appelez-vous ?
- Jean-Jacques, répondis-je après un léger temps d'arrêt.
- Comme le philosophe ?
- Exactement !
- Et vous vous promenez souvent dans ce musée ?
- Non, c'est la première fois. Je suis en congés...
- Pour un parisien...
- J'habite à Nemours.
- Vous seriez donc Jean-Jacques de Nemours, et vous profitez d'une journée de congés pour visiter le musée d'Orsay à Paris. Je ne vous crois pas !
- Et pourtant, c'est bien le cas. Vous avez quelque chose contre les Jean-Jacques ?
- Non, mais je suis certaine que vous me racontez des histoires.
- En attendant, votre rendez-vous n'est toujours pas là. Comment deviez-vous le reconnaître ?
chez Ysé 

À suivre...

24 février 2007

Alter Ego (3)

medium_age_mur.jpg- Vous connaissez cette oeuvre ? Me demanda-t-elle d'un trait comme on se jette à l'eau.
- Pas très bien, non, chuchotais-je d'une voix aphone.

Elle a marqué un temps d'arrêt. Alors qu'elle s'attendait à reconnaître ma voix, elle n'avait entendu qu'un chuintement maladif à faire fuir tout interlocuteur en bonne santé. Dans le doute, elle a poursuivit l'exposé qu'elle s'apprêtait à faire malgré mes supposés microbes.

- C'est une oeuvre maîtresse de Camille Claudel. Elle s'est représentée elle-même, agenouillée derrière Rodin qu'elle essaie de retenir. Lui, c'est un homme déjà mûr. La quarantaine. Camille n'a qu'une vingtaine d'années. Il la quitte au profit d'une autre maîtresse plus âgée, qui deviendra par la suite son épouse. Vous voyez comment elle a représenté les stigmates de l'âge ?
- Elle n'a pas été tendre avec sa rivale, soufflais-je sur un ton moribond. Je ne peux pas beaucoup parler, j'ai très mal à la gorge.
- Camille Claudel est sans-doute mon sculpteur préféré. De l'originalité dans le traitement du sujet, et même de l'audace, mais aussi une finesse toute féminine.
- Vous êtes artiste ?
- Non j'ai étudié cette oeuvre. Mais je ne voudrais pas vous faire parler, vous semblez tant souffrir...
- Ne vous inquiétez pas, c'est un plaisir de converser avec vous.
- D'ailleurs, il me semble que ça va déjà mieux, insinua-t-elle.

chez Ysé
À suivre...

22 février 2007

Alter Ego (2)

medium_balzac.2.jpgJ'espérais secrètement qu'elle tâtonne, qu'elle hésite, qu'elle me confonde avec un autre homme, pour me délecter du spectacle de ses joues rouges en réalisant sa méprise.

Lorsque je suis arrivé sur le lieu de l'énigme, avant qu'il devienne celui du crime, je fus assez déçu de constater qu'il était aussi le rendez-vous des clubs de retraités et des touristes assoiffés de culture. Dans cette faune prévisible, je l'ai immédiatement reconnue. Je me suis caché derrière un plâtre de Rodin pour la regarder à la dérobée.

Menue et mignonne, elle avait tout de la jeune intello qui a sacrifié ses lunettes sur l'autel de la séduction, et ce profil me ravissait. Je la voyais aller et venir entre les sculptures voisines de "l'Âge mur", comme si ses pas dessinaient sur le sol une étoile invisible dont notre point de rencontre était le centre. Une bonne étoile, sans aucun doute. Nous avons ainsi entrepris un chassé croisé autour du fameux bronze de Claudel, et c'est lorsque je fus face à lui qu'elle s'est décidée à m'aborder.

chez Ysé
À suivre...

 

12 février 2007

L'enfer - Epilogue

Ami lecteur, je dois vous avouer quelque chose: cette histoire n'est pas totalement vraie. Bien qu'elle soit classée dans la catégorie "défis", tout ne s'est pas passé exactement comme ça. Disons que pendant tout le temps où j'ai attendu Catherine à la sortie du cinéma (car jusque là, tout est véridique), j'ai imaginé ce qui pouvait se passer à l'intérieur. Catherine s'était-elle jetée au cou - enfin, quand je dis au cou, c'est une façon de parler - de son voisin en le prenant pour Vagant ? Allait-elle sortir au bras d'un jeune premier et m'ignorer superbement ? Allait-elle passer devant moi comme une étoile filante, mais une étoile du type naine rouge de confusion après avoir réalisé sa méprise ? Bref, pendant que Catherine, entre un strapontin vide et un grand chauve, se morfondait devant son film, je me faisais le mien avec ma pancarte à la main. Ce que je ne me suis jamais expliqué, c'est comment nous avons pu nous louper. Comment ne m'a t'elle pas vu à la sortie de la salle avec ma grosse pancarte ?

Ami dragueur, sache que le coup de la pancarte est un très bon plan: J'ai perçu quelques regards intéressés, et une femme s'est même plantée devant moi, avec ses yeux bleus pétillants. "C'est moi, Catherine !", qu'elle me dit avec un grand sourire, alors que sa bonne copine hilare regardait la scène en retrait. Je l'ai dévisagée des pieds à la tête, et j'ai répondu "non, je ne crois pas". Elle avait le crane complètement rasé.

Lorsque je suis rentré chez moi, à la fois déçu est frustré, j'avais le message suivant:

"Cher C***,
Bien sûr, j'ai envisagé -je pense- toutes les possibilités...

1- le nombre de personnes aux files d'attente ne permettait pas à nos regards de se croiser
2- la petitesse et la configuration de la salle ne permettaient pas à nos regards de se croiser
3- nos regards se sont croisés, et tu as pris tes jambes à ton cou
4- tu as eu un empêchement (et là je te maudis de ne pas avoir de portable, le film était chiant au possible !)

Quoi qu'il en soit, j'espère savoir un jour...

Bisous

Catherine"

Je lui ai alors expliqué ma mésaventure, et Catherine m'a écrit ce qui c'était vraiment passé dans la salle:

"Bon, quelque part ce mail me rassure, moi qui n'en menais vraiment pas large en voyant l'heure passer, puis les bandes-annonces arriver (je n'ai pas la moindre idée de ce qui est passé, j'avais les yeux rivés sur l'entrée), puis la place que je t'avais "réservée" prise d'assaut (j'avais néanmoins gardé l'option "strapontin" juste à côté de moi, mais il semble qu'ils ne l'acceptent plus...), puis l'extinction des feux... et le début du film...
Je suis sincèrement navrée que tu aies dû subir l'épreuve (involontaire, donc beaucoup moins drôle) de la "pancarte"... Sortie à 22H24... de la salle 8, latérale, par l'étage supérieur au niveau des caisses... Je dois avouer que parmi les options envisagées, celle de la prise de (tes) jambes à ton cou me semblait la plus réaliste (eh oui, j'ai encore des problèmes avec mon image dans certains moments :-(...) En repassant devant les caisses je regardais donc, au cas où, on ne sait jamais... mais sans y croire du tout... Je n'ai donc pas tardé à filer vers le métro la queue entre les jambes (si je puis m'exprimer ainsi...)"

medium_A42CLIDO161R.jpgCatherine et moi avons donc décidé de renouveler l'expérience, mais selon ses règles: Elle choisissait le film, j'arrivais dans la salle avant elle, je m'y bandais les yeux (!), elle venait s'asseoir à mes côtés, et quoi qu'il advienne je ne devais pas poser ma main sur elle. J'avais l'air malin avec mon cache-yeux Air France au fond de la salle de cinéma. Probablement m'a t'on pris pour un abonné qui venait piquer son roupillon. J'ai entendu quelqu'un s'asseoir à côté de moi, j'ai senti une main explorer mon corps, et j'ai entendu sa voix très suave. J'ai respecté notre contrat à la lettre. Je n'ai pas posé ma main sur elle: j'ai fourré mon nez dans son décolleté prodigieux...

J'ai ainsi imaginé un scénario de rencontre original: Libertins qui nous ne nous se connaissons pas "de visu", donnons-nous rendez-vous dans un cinéma, sans autre moyen de nous reconnaître que le jeu des regards et l'expression non verbale. A nous de nous découvrir dans la pénombre de la salle, sans demander explicitement à celui ou celle auquel nous faisons du genou s'il fait partie ou non de cet extravagant défi !

11 février 2007

L'enfer (2)

Catherine dut se battre bec et ongles pour conserver la place libre à côté d'elle. Mais la salle se remplissait inéluctablement, et de guère lasse, elle dut laisser la place à un jeune homme. La séance venait juste de commencer et dans la soudaine obscurité, elle ne pouvait pas bien distinguer ses traits. Il retira son manteau, et posa un sac entre ses jambes. Lorsque les pupilles de Catherine se furent accommodés à l'obscurité, elle jeta un timide coup d'oeil à son voisin. Il lui sembla moins jeune qu'elle l'avait pensé au départ. Une petite trentaine, tout au plus. Et si c'était lui ? Sentit-il la pression du regard de Catherine, ou attendait-il de tourner furtivement ses yeux vers elle, toujours est-il que leurs regards ne se croisèrent pas mais s'accrochèrent comme deux voitures à un carrefour. Ils esquissèrent un sourire gêné avant que leurs yeux ne s'échappent dans la contemplation d'une publicité insipide. "Et si c'était lui ?" se répétait Catherine qui n'osait plus tourner la tête. Elle ne s'était pas imaginé que Vagant put être plus timide qu'elle, à moins qu'il la mette à l'épreuve du premier pas, à moins que ce jeune homme ne soit pas lui, à moins qu'il pense qu'elle n'était pas elle, à moins qu'elle ne lui plaise pas...

Le film commença sans elle. Elle ne percevait que des tâches de lumières qui dansaient sur l'écran et qui se reflétaient sur le visage impassible de son charmant voisin qu'elle regardait maintenant à la dérobée. Il lui aurait bien plu, lui. Et si c'était Vagant ? Il fallait qu'elle en ait le coeur net. Elle finit par opter pour la stratégie du paresseux. Elle allait entamer un langoureux mouvement du genou qui sortirait de sa zone pour empiéter ostensiblement sur celle de son voisin, jusqu'à, suprême audace, le toucher, lorsque le seul rebondissement du film fit tressaillir toute la salle, sursaut qui fit soudainement bouger les jambes du fameux voisin jusqu'à percuter le sournois genou féminin en embuscade. "Excusez-moi" marmonna l'homme tout penaud. "Ce n'est rien" répondit Catherine avec son plus beau sourire sans perdre contact avec la jambe de l'homme en léger repli. Elle crut voir passer un voile devant les yeux de cet homme, et l'esquisse d'un sourire gourmand sur ses lèvres. Il était temps. L'homme finit de se dévoiler par une éloquente pression accentuée de son mollet contre celui de Catherine. En sentant sa chaleur à travers le tissu, Catherine eut l'intime conviction que c'était bien lui.

Il n'y a que le premier pas qui coûte. Il ne s'était pas passé une minute après ce premier contact que leurs mains s'étaient invitées à la fête balbutiante. Celle de Catherine, d'abord, s'était posée sur le genou de son voisin. Elle sentait sous le jean la chaleur de cet homme, ses tressaillements quand ses doigts timides se perdirent entre ces jambes inconnues. Lui, il avait posé sa main sur la cuisse de Catherine, à la lisière de sa jupe. Pas une main conquérante, lourde de velléités libidinales, mais une main timide, une main comme par hasard, une main prête à s'excuser, une main incertaine jusqu'à l'improbable, une main l'air de rien, une main coupable. L'alliance à son doigt brillait comme le réquisitoire d'un procureur. Il osait cependant; de plus en plus même. Il faut dire qu'elle l'encourageait, Catherine, avec ses yeux mi-clos, son souffle court et surtout ses doigts qui s'encanaillaient peu à peu. Après l'avoir effleurée, elle avait finit par lui tâter la bosse, comme on jauge un fruit mûr; et mûr il l'était, tendu, gorgé de jus, plein de sucs qu'il lui tardait de déguster. Leurs regards s'emboîtèrent, brillants, humides, et leurs lèvres s'agrafèrent dans un baiser mordant. La messe était dite. Catherine eu juste le temps de cacher leur étreinte sous son manteau, que les mains de son charmant voisin troussaient sa jupe sans vergogne. Elles s'aventurèrent dans la touffeur de son entre cuisse, au-delà du nylon de ses bas, sur la chair frissonnante déjà, comme prise d'une fièvre tropicale. Là, tout n'était que langueur, furie de volupté. Toute cette envie impérieuse difficilement contenue par un triangle de soie, il la toucha du bout du doigt. A peine avait-il frôlé son bouton qu'un flux de plaisir secoua Catherine en un spasme incontrôlable. Elle échappa à cette main de peur de ne pouvoir retenir ses râles, et elle se pencha sur la braguette qu'elle venait d'ouvrir. Elle y trouva un sexe dur, épais, noueux comme un bâton de berger, dont elle caressa les contours à travers un caleçon aux motifs hawaïens. L'ombre d'un doute s'insinua dans son esprit. "Tu n'as pas mis le boxer de la photo ?" s'interrogea t'elle la bite au poing. "Quelle photo ?" répondit l'ingénu.medium_hawai.jpg

- C'est complet.
- Je vous demande pardon ?
- Je vous dis que la séance est complète !
- Mais comment vais-je faire ? J'ai rendez-vous avec une amie à l'intérieur.

Le guichetier me répondit d'un haussement d'épaule qui me laissa pantois à l'entrée du cinéma. J'eus beau plaider ma cause auprès de l'ouvreur, rien n'y fit, je n'avais plus qu'à espérer que la mystérieuse Catherine n'était pas entrée dans la salle, ou à l'attendre à la sortie. Je pris mon courage à deux mains pour aborder une improbable Catherine en lui disant que j'avais rendez-vous avec une inconnue, ce à quoi elle répondit en riant que ce n'était pas elle. Je finis par me résoudre à improviser une pancarte sur laquelle j'écrivis "CATHERINE" comme d'autres écrivent "j'ai faim". Le cri du bas ventre au lieu du cri du ventre, dirons les mauvaises langues. Si ma triste situation n'attira aucun apitoiement de la part de mes congénères de sexe masculin, ma petite pancarte attira l'attention de quelques femmes qui me soutinrent d'un sourire, voire même de quelques mots d'encouragement pour ma démarche courageusement désespérée. Quelques minutes avant la fin de la séance, je décidai d'attendre Catherine à quelques mètres de là, juste à la sortie de cette maudite salle obscure. Avec ma nouvelle position stratégique, aucun spectateur ébloui ne pouvait me louper. Je scrutais le visage de toutes les femmes qui sortaient, et toutes lisaient ma pancarte avec un air amusé.

Toutes sauf une. Les yeux brillants et les joues rouges, elle marqua un temps d'arrêt, à peine perceptible, juste assez pour me jeter un regard apitoyé. L'homme qui l'accompagnait glissa entre les cheveux de la jeune femme un baiser qui atterrit juste sous le lobe de son oreille. Un baiser irrésistible. Elle rit en posant sur lui un regard brillant. Un jeune couple, sans aucun doute.

A suivre...

18 janvier 2007

Equations à plusieurs inconnues (Epilogue)

Tous les romans ont des coulisses. Un des amis de Diderot, le marquis de Croismare, s'était intéressé au sort d'une jeune femme qui demandait à sortir du couvent où elle avait été placée contre son gré. Diderot eut l'idée facétieuse de lui adresser des lettres prétendument écrites par cette religieuse qui lui demandait secours. Le marquis tomba dans le piège, une correspondance s'ensuivit, et Diderot, pris à son propre jeu, finit par composer les mémoires que cette religieuse était censée avoir écrits à l'attention de Croismare, roman qui fut publié sous le titre: "La Religieuse".

Je n'aurai pas la ridicule prétention de me comparer à Diderot. Les coulisses de cette petite nouvelle érotique sont néanmoins sulfureuses: je connaissais Léone depuis longtemps lorsqu'elle me demanda de lui organiser une soirée de débauche où elle serait offerte, les yeux bandés, à un petit groupe d'hommes et éventuellement de femmes, que j'aurais scrupuleusement sélectionnés. Quelques temps plus tard, c'est Catherine, une autre de mes amies, qui me fit sensiblement la même proposition. C'est ainsi que germa dans mon esprit cette facétie: organiser ces deux défis en une seule et même soirée à l'insu des deux instigatrices.

Je mis au point un casting basé sur le plus petit dénominateur commun des désirs de chacune. Après de nombreuses tractations secrètes, Paul, Guillaume et Maryse relevèrent ce défi. Mais la réalité ne serait pas la réalité sans son lot d'imprévus: Catherine déclara forfait quelques jours avant la réalisation de ce scénario diabolique pour des raisons professionnelles, et Maryse démissionna à son tour en apprenant la mauvaise nouvelle. Il en fallait plus pour me décourager. Je pensai aussitôt à Claire qui m'avait fait part de fantasmes similaires, et je confiai à Guillaume la délicate mission de lui faire cette indécente proposition. Il s'en tira avec un brio qui mérite bien les quelques vers de mirliton que je lui ai prêtés dans ce récit.

On n'imagine pas l'organisation milimétrée que tout cela suppose, dont la sélection de l'hôtel et ses contingences. Pour vous en donner une idée, voici le message que j'ai envoyé à Guillaume dans la matinée...

Guillaume,
Penses-tu venir en moto avec Claire ou lui donner rdv dans le bar de l'hôtel ? Dans le second cas, je suggère d'avancer le rdv de Léone à 20h. Nous serons tous présents avant, et cela évitera le risque d'une rencontre impromptue entre Claire et Léone.
Je telephonerai donc à Léone à l'heure prévue et je l'accueillerai dans la chambre avec le grand lit. Peut être voudra t'elle se rafraichir. Ensuite je la conduirai dans la chambre avec les lits jumeaux (Paul devrait y être), en lingerie, les yeux bandés. A partir de là, elle ne devra plus dire un mot. Je l'allongerai sur le lit, et je lui lierai les poignets à la tête de lit (j'ai acheté le materiel nécessaire). Je lui parlerai pour la calmer, et couvrir les bruits que tu pourrais faire. Car pendant ce temps là, tu viendras avec Claire, ou elle viendra seule et tu l'accueilleras, toujours est-il que vous irez dans la chambre avec le grand lit, elle se rafraichira, et c'est toi qui la conduira dans l'autre chambre avec les lits jumeaux, en silence, les yeux bandés. Tu lui auras dit auparavant de résister à l'envie de gémir, etc...
Ensuite, le jeu se déroulera comme convenu. Nous éviterons de parler jusqu'à ce que l'une d'entre elle commence à gémir. Alors nous leur retirerons les bandeaux pour la deuxième chance et elles pourront nous entendre. Cela te convient ? Souhaites-tu d'autres précisions ?
Je te passe un coup de fil dès que j'arrive à l'hôtel vers 18h pour tout installer avec Paul: les petits fours, la musique, etc...
A tout à l'heure,
Christophe

La débauche, c'est un peu comme le Jazz: ça peut être n'importe quoi mais ça ne se fait pas n'importe comment.